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  • Jeu 19 Jan - 16:48

    De l'eau.

    Il s'était mis à pleuvoir comme si le ciel pleurait les pertes de la journée, le vent avait pris en force, faisant remuer le pelage court de la louve. Elle pensa à tous ces moments où la naine était restée là sans bouger à regarder le ciel sous les pluies froides de Shoumei ou chaude du Reike. Aujourd'hui, c'était à elle d'en profiter et elle n'en voyait pas l'intérêt. Les odeurs avaient changé, la forêt humide, le sang, le sien et celui de la geomi. L'ange vint se poser devant elle, lâchant son arme devant la bête blessée. Un autre jour, leurs armes auraient dû se tourner l'une vers l'autre. Elle plaça les mains près du pelage couvert de sang, une lumière apparut entre ses mains, une peur primitive envahit l'âme de la bête. Elle émit un mélange de grognement et de gémissement. Quand le sort commença son effet, la louve se raidit, sentant ses chairs se refermer difficilement dans une sensation qui rongeait sa résistance, elle eût un léger mouvement de recul, mais finalement fit confiance à l'ange. Le sort se transforma, agissant sur le poison qui avait brûlé sa chair déliant ses muscles et brisant autre chose en elle.

    geôle mentale:

    Ersa rouvrit les yeux sur l'ange qui se tournait vers ses hommes. La louve s'était retirer , lui laissant le contrôle de son corps meurtri. L'ange posa la main sur le pelage d'Ersa et la sensation lui fit bizarre, elle avait commencé a accepter de plus sentir cette sensation si étrange d'un contact sur un pelage. L'ange la remercia et qualifia le combat de beau, mais Ersa en avait raté une grande partie dans sa geôle mentale.

    -Mer...ci

    Les syllabes étaient hachées, soufflées par ce corps qui ne parlait plus depuis la réapparition de la louve. L'ange lui annonça la perte d'un de ses hommes et cela avait l'air de la briser, la voir ainsi renvoyer Ersa à ses propres pertes. Elle ouvrit la gueule pour dire quelque chose, mais aucun mot ne venait, même son corps refuser de dire quelque chose. Elle se releva quand l'ange commença à partir vers ses hommes, elle avait hésité à la suivre, ou c'était peut-être le moment de tirer sa révérence. Mais l'ange lui lança une phrase qui la décida, elle essayerait d'au moins les aider à enterrer leur camarade. Son corps refusa de bouger comme s'il venait de se rendre compte que ce n'était pas la bonne âme qui le contrôlait. Un pic de douleur la traversa, elle s'arqua avant de s'effondrer à genoux. Son pelage commençait à disparaître à partir de son dos, comme une chrysalide lupine qui s'ouvrait se replier sur elle-même, pour laisser apparaître la jeune femme nue, faisant fondre la carrure de la louve. Son corps tremblait de douleurs suite à sa transformation et les efforts qu'avait effectués la louve pendant le combat. C'était surtout son épaule qui la brûlait ou le venin l'avait toucher et la marque rouge qui zébrait ses seins, l'ange avait soigné le plus gros, refermait les plaies mais elle garderait les traces pendant quelque temps. La pluie avait un peu lavé son corps du sang, elle plia pour faire apparaître ses vêtements, elle enfila le pantalon qui était apparu, mais la tunique était celle qu'elle portait plus tôt, elle prit la décision de déchirer la partie touchée par le venin et enroula la bande de tissu autour de sa poitrine. Une fois un peu mieux couverte, ne s'exhibant plus aux yeux des autres, même s'il avait autre chose à penser. Elle leva les yeux au ciel admirant les nuages, profitant de l'eau qui tombait sur son visage, une naine appréciant de ne pas avoir de toit sur la tête cela pouvait paraître étrange. Aujourd'hui, la pluie avait aussi l'avantage de dissimuler les larmes naissante de la douleur physique et de celle fantôme de la perte du musicien.

    Elle secoua la tête avant de se diriger vers le cadavre de l'araignée, délaissant ses bottes pour marcher pieds nus, ne se sentant pas de mettre ses bottes. Elle ne prêta pas plus attention que cela au carnage qu'avaient effectué l'ange et la louve. Elle posa sa main sur le glaive et le retira difficilement, elle l'essuya rapidement dans l'herbe avant de se diriger vers l'épée du croisée. Dès que sa paume effleura le cuir de la poignée, une vision courte l'assailli. La louve était en pleine course, se dirigeant vers les deux soldats blessés, sautant près des soldats, attrapant une des épées avant de la jeter. Elle jeta un regard vers les hommes de l'ange, les survivant auront peut-être envie de récupérer cette arme. Elle alla déposer son glaive près de ses bottes et profita d'être près du lambeau de vêtement pour essuyer la lame trop grand pour elle.

    La naine vêtue comme pour le désert se dirigea vers le groupe de soldats en tendant les cris d'un des leurs. Elle arriva à leur niveau et on lui expliqua la situation, la jeune, femme se dirigea vers l'homme à l'écart qui pleurait la perte d'un être cher, elle tenait l'épée à l'horizontale, une main sur la garde, la deuxième soutenant la lame comme un artisan venant présenté sa plus belle réalisation. Ce qu'elle n'avait pas réfléchi sur le moment, c'est que sa tenue légère présentée son tatouage de citoyenneté était visible sur son ventre nu et celui de son appartenance au berceau dans le bas de son dos. Quand elle fut assez proche, elle tendit l'arme et prit la parole d'une voix légèrement cassée.

    - Je suis désolé, je ne suis pas intervenu à temps. Je comprends ce que vous ressentez, je sais que cela ne vous aidera pas, mais je tiens à vous rendre son épée, grâce à elle, nous avons survécu... J'ai survécu. Elle aura défendu ses camarades jusqu'au bout.

    Vilkas passa son regard entre la naine et l'arme qu'elle lui tendait, une esquisse de sourire sur le coin des lèvres. Il acquiesce et récupère l'épée jusqu'à ce que son regard se pose sur le bras de la naine. Il vit subtilement la forme d'un dragon dans une couleur reconnaissable. Sans relever, Vilkas baisse la tête et la remercie d'une voix grave.

    - Sans vous, plus d'un aurait pu y laisser la peau. Nous n'avons pas vu y laisser la peau. Nous n'avons pas pu sauver mon frère, mais vous avez sauvé ma deuxième famille. Je vous remercie.

    Il s'en retourna près de Luviel, l'arme de son défunt frère tenue dans la main droite. Il plantera l'épée auprès du cadavre. Ersa le suivit pour rejoindre le groupe qui abandonna l'idée de faire une tombe décente dans cette boue, ils décidèrent de le poser contre ce chêne qui surplombait toute la forêt. Elle resta légèrement en retrait lors des cérémonies, tranchant l'image, le groupe d'hommes en armure et elle, limite en haillon la peau blanche tranchée de sang, ses longs cheveux roux parsemés de tache sombre. Tous sentaient la sueur, le sang, la mort. L'ange recouvre le corps protection de lumière avant de se tourner vers elle, lui posant quelques questions.

    - Ma mission est un échec, je suis dans un piteux état, je pense que comme vous, je vais rentrer prendre du repos. Appelez-moi Ersa. Je connais cette sensation malheureusement, seul le temps pourra vous aider même si cela n'aide pas forcément.

    Elle s'arrêta ne sachant pas réellement quoi répondre le mœurs était trop différente. Leurs choix les placés dans chaque camp de cette guerre, elle décidait volontairement de ne pas trop en demander, l'une n'aurait pas pu vivre sans l'autre.

    - Je suis aussi ravie que nos chemins se soit croisé, surtout de pareil façon enfin pas que...

    Ersa baissa les yeux, honteuse de s'être mal exprimé.

    - Je voulais dire du même côté, je n'ai pas vu beaucoup d'anges et encore moins d'ange m'appréciant à notre séparation.

    Elle releva la tête, une idée venait de lui venir.

    - J'y repense, il y a un village non loin, nous pourrions peut-être y déposer votre homme en utilisant ma monture, pour que les habitants lui fassent une sépulture en tant que défenseur de Shoumei.

    Luviel réfléchit, regarde Vilka du coin de l'œil qui sembles perdu dans ses pensées. Alphys qui écoute d'une oreille, s'approche et déclare.

    - Le dôme de lumière suffira comme sépulture. Il n'y aura qu'un coup de marteau qui pourra briser cette structure. Toutefois, nous ne refusons pas l'hospitalité d'un village, nous sommes épuisés.

    Luvïel avait continuée.

    - Son corps veillera ici. Nous aurions dû l'emmener au-delà d'un simple village. Pour tout vous dire, nous aurions dû braver monts et vallées pour l'apporter dans les terres sacrées.

    Elle remercia la naine et lui avait exposé l'idée de vouloir l'accompagner jusqu'au village, pour que tous puissent se reposer avant de retourner chacun de leur côté. Ersa s'était dirigé vers sa monture pour récupérer deux bouteilles de liqueur qui était dans sa sacoche. Elle revint près du groupe en débouchant la première et prit une gorgée, elle tendit la deuxième bouteille aux soldats. C'était dans son habitude d'arroser un deuil.

    - Je suis prête. 

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  • Ven 20 Jan - 9:47
    La naine a retrouvé sa forme, laissant le loup disparaître, ainsi notre amie guerrière est une lycanthrope. Je ne connais pas très bien cette maladie, si tant est que cela puisse en être une. Nous ne sommes pas assez proches pour que je puisse lui poser de telles questions si intimes. Je n'avais jamais rien vu de tel, ni même au sein du Nouvel Ordre. Une fois avoir préparé les funérailles du frère de Vilkas, la naine apporta une bouteille qu'elle donna à mes soldats. Trinquant ensemble, Vilkas prit une longue gorgée et passa le reste de la bouteille à ses compères. Pour la première fois, afin d'honorer la mémoire de notre ami, je pris une petite gorgée de cette liqueur dont je ne connaissais pas le goût. Une pointe d'amertume, la sensation d'avoir la gorge en feu, cela me fit légèrement tousser ce qui me valut quelques railleries de mes hommes. Quittant cet endroit sordide, laissant derrière nous un champ de bataille où se mélange le sang et la boue ainsi que la tombe sous une barrière protectrice de notre ami, nous continuons notre aventure vers un tout autre chemin. Le temps grisâtre et la pluie de l'automne assombrissent nos regards, nous arpentons un dédale d'arbres et de buissons, suivant le canasson et son destrier qui prend la tête de la file. En silence, nous n'échangeons quasiment pas un mot durant le trajet, l'esprit bien trop perturbé par les récents événements. Nous ne rencontrons que des animaux sauvages tels que des gros phacochères ou des lièvres qui cavalent derrière des buttes de terre pour ne pas se faire repérer. Nous sommes épuisés, mes hommes ont faim et aimeraient pouvoir se reposer dans un vrai lit.

    Depuis notre départ à Célestia, nous n'aurions jamais pensé que vivre de telles situations. Nous nous sommes rendu compte que nous manquons cruellement d'expérience en coordination, en maîtrise et qu'il est parfois difficile de faire reculer l'ennemi. Nous avons été bien chanceux d'avoir rencontré Ersa sur notre route, cela nous a permis d'éviter de plus gros drames. J'ai l'impression de ne pas être une bonne cheffe, peut-être aurai-je dû laisser Alphys gérer toute la partie stratégie. Trop concentrée sur la mère des Geomis, j'ai laissé mes hommes livrer à eux-mêmes contre ces satanées bestioles. Je ne sais comment réagir, cette aventure nous aura coûté une vie. La pluie ne cesse pas, mes hommes ont beaucoup plus de mal à s'engouffrer dans la forêt, bien qu'un chemin se dégage enfin. Prenant place aux côtés de la naine, préférant planer à quelques mètres du sol, nous approchons non loin d'un village. Préférant ne pas créer d'autres problèmes, j'utilise ma magie pour envelopper mes ailes qui disparaissent d'un tour de main. Me voilà presque humaine. On croirait que je suis une Lumina avec le regard qui transcende les ténèbres. Mes croisés sont soulagés, je ressens leur moral qui reprend de l'aplomb.

    Devant nous se dresse des murs de bois, plusieurs petites tours de garde sont érigés autour des remparts et on peut y voir quelques ombres faire des rondes. Les torches ont beaucoup de mal à rester allumées à cause du mauvais temps, nous remarquons des volutes de fumée qui s'échappent de certains toits dotés de cheminées. Ce village est bien trop proche de la forêt, ils ne se doutent pas que d'innombrables bestioles puissent venir les attaquer. Nous allons en direction des portes principales et apercevons deux hommes en armure de la tête aux pieds, deux gardes arborant un écusson du village. Ils nous laissent entrer sans rechigner, après tout, être garde est simplement un rôle de maintenir l'ordre. En entrant, on remarque la saleté de la ville et le fait qu'elle soit presque vide. Femmes et enfants sont restés à l'intérieur des maisons, préférant être couverts d'un toit sur la tête. Nous entendons un homme frappé contre une enclume, quelques tanneurs sous des abris en bois. L'écurie n'est pas très loin, ce qui permet à Ersa de déposer son canasson. Nous continuons sur l'allée principale et finissons par trouver une auberge et y faire halte.

    Lorsque nous entrons, des effluves divers s'imprègnent dans nos narines. Des mélanges d'odeurs de fromage, de soupe et d'alcool, quelques voyageurs sont attablés un peu plus loin, mais il y règne un calme certain. Ce petit village est très peu visité et sa proximité avec la forêt n'est pas à envier. Depuis l'arrivée des titans, tous savent pertinemment que leur magie a rendu fou les bêtes, et même certains hommes. Mon groupe s'installe tandis que je me dirige vers l'aubergiste qui nettoie des verres sales. Il est un peu grassouillet avec une mine renfrognée, vêtu d'une petite tunique en lin de couleur brune, ses gros doigts boudinés plongeant le chiffon à l'intérieur des pintes en bois. Ses yeux gris et perçants nous toisent d'un œil mauvais, l'ambiance est légèrement tendu. Pourtant, à l'intérieur de l'auberge, il y fait une chaleur agréable, surtout qu'un feu y est allumé. L'homme aux cheveux hirsutes et grisonnant a une voix de ténor et nous demande :

    — Qu'est-ce que j'peux pour vous m'dame ?
    Nous aimerions pouvoir manger et dormir ici cette nuit, est-ce possible ?
    — Oui, ça fera trois pièces d'or chacun.

    Trois pièces d'or ? Mais, nous n'avons littéralement pas les moyens de nous payer à boire ou à manger et cela nous paraît bien coûter. Je dévisage Ersa, cherchant à déceler s'il se moque de nous face à ce prix aberrant.

    — C'est ça ou rien m'dame.

    Je repars bredouille vers mes frères d'armes, m'installe à une chaisse en gromellant, les sourcils froncés.

    3 pièces d'or. Par tête. J'hallucine.

    Vilkas me dévisage, lâchant un juron tandis qu'Alphys passe sa main sur mon épaule.

    — Ne vous en faites pas, nous trouverons bien quelque chose à nous mettre sur les dents.
    Nous n'avons pas d'argent, leur dis-je avec un soupir las.

    Au Nouvel Ordre, nous ne possédons aucune pièce, car tous ont fait vœu de pauvreté. Les quelques villages perdus de Shoumeï ont du faire face à d'innombrables problèmes et ayant une proximité avec le Reike, ils ont adaptés leur système économique.

    — Nous pourrions aller chasser aux abords de la forêt, dit Sturm qui écoutait d'une oreille, placé à la table derrière nous avec le reste du groupe.
    — C'est bien trop dangereux et nous sommes tous épuisés, s'exclame Alphys. Nous n'allons pas encore mettre l'un de nous en danger pour aujourd'hui.

    Je croise les bras et réfléchit sur les options qui nous sont donnés. Hélas, nous en avons peu et seule Ersa a peut-être l'argent nécessaire pour nous faire dormir ici. Seulement, je ne vais pas lui demander cela, c'est à nous de nous débrouiller. La chaleur de la pièce me met à l'aise, nous laissons perler les gouttes d'eau des armures et de nos vêtements sur le sol, préférant attendre que la pluie s'arrête avant de reprendre le chemin. Toutefois, qui ne nous dit pas que le temps resterait ainsi toute la nuit ? Je regarde Ersa et lui demande d'une voix amicale :

    N'ayez crainte, nous ne vous dérangerons pas plus longtemps. Vous êtes déjà bien aimable de nous avoir emmené ici.

    L'aubergiste continuait de nous fixer du regard et fit un léger mouvement de tête envers le groupe d'aventuriers près du feu de bois. Ils se lèvent et s'approchent de nous avec dédain.

    — Mais dis donc, d'où venez-vous comme ça ? C'est quoi vos armoiries sur vos tenues, hein ? Me dîtes pas que vous faites parti de ... comment ça s'appelle déjà ? Ah oui. Le Nouvel Ordre.
    — Bien vu Roger, j'crois bien qu'on a affaire à des satanés pratiquants.
    — He, mamz'elle au regard doré là et la mamz'elle rouquine, me dîtes pas que vous accompagnés ces gars là ? V'nez plutôt avec nous ! Ces gars là sont des bons à rien.

    Vilkas se lève d'un bond, dégainant son épée et lâche un râle :

    — Ne les touchez pas.
    — Pas d'effusion de sang dans mon auberge, hurla le tenancier.

    Les choses allaient se gâter.
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    Ersa Vatt'Ghern
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  • Lun 23 Jan - 18:50

    La naine avait pis quelques gorgées de sa liqueur, essayant d'assommer sa peine et ses courbatures. Luviel s'était mis à tousser à la première gorgée, ne supportant pas cette liqueur, ce qui fit rire ses compagnons et plongea Ersa dans une vague de nostalgie. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, elle repensait à Aralan qui ne buvait que cet alcool alors que Mikas beuglait à chaque fois ne supportant pas l'odeur. Avant que le groupe ne s'écarte de cette zone, elle avait récupérée ses affaires, enfilant ses bottes, sa cape et son arc en bandoulière. Ils partirent de ce coin si paisible avant leur arrivé maintenant transformé en tertre improvisé. La pluie continuait de tomber nettoyant le sang, allant parfaitement avec son humeur. Elle avait pris la tête du convoi menant son cheval par la bride, laissant les croisées entre eux pour ne pas s'imposer dans leur deuil, ressasser éternellement le sien aussi. Le calme était retombé sur la forêt, mais elle semblait plus sinistre. Ou alors c'était l'humeur de la rouquine qui déteignait sur sa vision. Quelques animaux passaient dans son champ de vision, mais les seules fois ou elle levait les yeux, c'était pour porter la bouteille à ses lèvres, réchauffant son corps.

    Au final, le voyage se fit quasiment dans le silence, couvert par le bruit de l'eau sur les feuilles. Les croisés devaient repenser à tout ce qu'il venait de vivre, était-il prêt à affronter le monde laissé par leurs dieux. Le village se dessinait progressivement entre les arbres, d'abord les palissades puis les quelques bâtiments les dépassant. Ils se dirigèrent vers la porte principale, juste gardait par deux armures qui devaient être la plus pour montrer un semblant de sécurité plus qu'autre chose, la naine était passait entre eux sans leurs donner un vrai regard. Ils se dirigèrent vers la porte principale, juste gardait par deux armures qui devaient être la plus pour montrer un semblant de sécurité plus qu'autre chose, la naine était passait entre eux sans leurs donner un vrai regard. Elle laissa la troupe quelques instants pour aller mettre sa monture a l'abri, avant de partir, elle posa sa tête sur l'encolure, elle était si petite comparer a sa jument qui la suivait depuis quelque temps déjà, une des seules bêtes à avoir accepté son autre facette. Ce ôté qu'elle ne contrôlait plus.

    Elle sortit du bâtiment pour rejoindre le groupe avant de se diriger ensemble vers l'auberge. Le froid rendait son teint encore plus pâle et son teint un peu plus rouge, le tout cachait sous sa capuche. Elle dut s'arrêter au passage de la porte de l'établissement le temps de se faire à l'ambiance qui agressait ses sens perturbés, les soldats allèrent s'installer à une table, pendant que Luviel s'était dirigé vers le comptoir, pendant qu'Ersa n'avait fait ni l'un ni l'autre, profitant de la chaleur ambiante, sa vision eu un léger temps de latence. Le patron avait annoncé son prix qui était exorbitant et l'ange avait cherché l'approbation de la naine, mais elle n'eut qu'un signe de mécontentement de la petite encapuchonnée. Les deux femmes rejoignirent le groupe et Ersa avait appris que les croisées n'avaient pas d'argent, cela compliquait les choses, mais il y avait sûrement moyen de s'arranger. Elle avait baissé sa capuche, son teint réchauffé par l'ambiance, dissimulant légèrement son taux d'alcool et voulut se diriger vers l'aubergiste, mais les paroles des soldats la stoppèrent. Ils voulaient retourner dans la forêt qui leurs avait tant couté, avait failli causer leurs pertes, sa perte et passer la nuit là-bas. Que de folie

    Après tout, elle ne devrait pas les aider, ce n'étaient pas les gens qu'elle devait protéger, mais elle avait une dette envers eux, elle ne serait plus là sans eux. Luviel lui avait dit qu'ils ne resteraient pas longtemps.

    - Vous mer...

    Elle avait commencé à prendre la parole au moment où l'aubergiste donna le signal à un groupe qui était aussitôt venu les accoster.

    (Mam'zelle la rouquine sérieusement )

    Ses joues s'étaient encore un peu empourprées, par l'alcool, la colère et non cette invitation. Vilkas s'était levé pour défendre le groupe ou les demoiselles, elle ne savait pas vraiment sa priorité, dégainant son épée face à l'offense. L'aubergiste hurla, un pic de douleur avait perforé les temps de la rouquine qui porta ses mains sur ses tempes. La colère montait en elle, mais aussi la peur.

    (Pas ici. Pas maintenant. Pas comme ça )

    Ersa essayait de se concentrer pour garder le contrôle, pour ne pas se transformer. Plus par réflexes que consciemment, une de ses mains était descendu vers sa bouteille, elle ne la sortie pas ne sachant pas si la liqueur lui ferait garder le contrôle ou totalement le perdre. Une vague de froid calma ses émotions quand elle trouva enfin une pensées calmant sa colère, attisant sa tristesse. Pourquoi il fallait toujours qu'elle pense à lui dans ses moments. Elle chercha une solution pour régler le problème pacifiquement et tenta sa chance. Elle défit le cordon de sa cape et la fit glisser sur son bras, exhibant ses tatouages du Reike. Il la voulait, il l'aurait.

    -  Je... Ne... Devrais... Pas...

    Elle avait presque murmuré ses mots, mais elle se mit à avancer lentement, ondulant très légèrement des hanches à chaque pas. Elle s'arrêta près de Vilkas en lui posant la main sur le bras qui tenait son épée.

    - Il y a eu assez de sang aujourd'hui.

    Elle lui avait dit ses paroles d'un ton doux, qui tranchait presque avec son ton habituel, le regard triste à la couleur vert-jaune, et se pencha un peu plus pour caler sa cape sur le bras de l'homme avant de lui murmurer pour que lui seul entende.

    - Enfin, je l'espère.

    Elle reprit son chemin après lui avoir fait un rapide clin d'œil, toujours avec la même démarche, son teint toujours aussi rose et un léger sourire sur le coin des lèvres. Elle s'arrêta juste devant l'homme qui les avait encouragées à les rejoindre, quasiment assez proche pour que leur pied se touche. Enfin, elle se hissa sur la pointe des pieds invitant son vis à vis à se baisser à sa hauteur, ce qu'il fit sans se poser de question, un sourire suave naquit sur le visage de l'homme, quand il sentit la main de la jeune femme sur son torse et qui remontait vers son cou. Il vit le sourire de la rouquine naître, mais ce n'était pas une réponse au sien. Elle attrapa le col de la tunique et le projeta avec force au sol. Il frappa le parquet dans une détonation digne d'un coup de tonnerre, il avait juste émis un râle quand l'air fut expulsé de ses poumons sous la force de l'impact. Elle le lâcha pour se dresser face à tous ses hommes plus grands qu'elle, l'auberge était encore plus silencieuse. L'air était lourde comme si tout était prêt à s'embrasser. Le sang pulsait aux tempes de la naine, elle était maintenant aux choix de tenter de rester "pacifique" ou de leur inculquer les respects à la façon naine.

    - Vous devriez respecter ceux qui ont versé leur sang pour vous protéger, vous qui restiez derrière vos murs à l'abri pendant que nous avons tué un groupe de Geomi. À quelques centaines de mettre de votre village. Ils n'ont pas fait les mêmes choix que nous, mais eux ne m'ont pas manquer de respect. Et pour cela, aujourd'hui, ils sont sous ma protection, celle de l'armée du Reike. Apprenez le respect de ses mots maintenant, ou je me charge de vous l'apprendre.

    La naine était restée debout toisant les hommes de toute sa petitesse. Il y a des moments où les gens savaient qu'ils ne feraient pas le poids, elle espérait que ses hommes étaient assez intelligents pour le comprendre. Mais surtout en première ligne, en serrant les poings prêts à recevoir le premier téméraire du coing. Pour une bande de paysans, il n'y aurait pas besoin de sortir de lame. Elle jeta un regard rapide à Luviel, un sourire triste arborait son visage, son regard brûlant d'un mélange d'émotions, la colère, la tristesse, et une pointe d'envie de se battre qui n'était pas vraiment la sienne, le tout réhaussait par ses iris qui tiraient maintenant sur la couleur de l'or vert plutôt que l'émeraude habituelle.

    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 27 Jan - 13:00
    La naine s'interpose, retirant sa cape d'un geste gracieux avant de s'avancer vers les étrangers. Soulevant un regard interrogateur, les hommes s'arrêtent de parler, un rictus mauvais aux coins des lèvres. Portant mon attention vers la femme de petite taille, je distingue un tatouage reikois. Ma première impression est d'abord de l'étonnement avant de ressentir une légère panique, cette femme me rappelle Deydreus avec sa force et sa détermination. Les reikois sont des guerriers taillés pour le combat, hommes comme femmes. Il n'est pas étonnant de trouver des personnalités venues du Reike sur les terres dévastées de Shoumeï, ces terres sans gardien et livrées à elle-même, piétinées par mes pères. Ersa s'emporte contre l'un des individus, prenant ses aises en maintenant le type au sol, expliquant sèchement ce que nous avons vécu quelques instants plus tôt. Je reste subjuguée lorsqu'elle évoque nous maintenir sous sa protection. Cette femme n'est pas une simple guerrière. J'ai encore tant à apprendre sur le monde, sur les pays et les lois qui nous dissocient, sur les mortels et leur manière de penser. Les inconnus aux côtés d'Ersa reculent et s'en vont de la taverne, laissant leur équipier entre les mains de la lycanthrope. Tremblant de toute part, il commence à lever les mains et demande le pardon. Une fois lâché, il se rhabille fissa et se carapate loin de la taverne. Le tenancier crache sur le sol en nous jetant un regard en coin.

    — C'pas mes oignons, dit-il sarcastique.

    On m'a souvent parlé de ces guerriers venus des terres arides, des sans-cœur et sans états d'âme, prêt à défendre leur nation à n'importe quel prix. Des guerriers intrépides et violents, capable de détruire des villages entiers pour leur empereur, le mal rongeant chaque parcelle de leur être. Je reste sceptique quant à ses allégations, car, même si j'ai pu assister aux reikois dans leur combat, je sais qu'ils ne sont pas dénués de jugeotes. Deydreus, les Serres Pourpres, Ersa, ils sont pourtant si différents alors pourquoi devrions-nous en avoir peur ? Il est difficile de sonder le cœur des Hommes, tous ne sont pas mauvais et je suis certaine qu'une partie des reikois seraient les bienvenus à Célestia. Toutefois, je comprends leur réticence face aux titans et aux fanatiques extrémistes qui souhaitent un monde à leur image. Ce qui est trop dangereux. Je m'approche d'Ersa et lui prend une main, je m'agenouille et la regarde droit dans les yeux :

    Ersa, au nom des Croisés, nous vous remercions. Votre geste et vos paroles nous touchent.

    Certains croisés restent sans voix quant à ce qu'il venait de se passer, Vilkas et Alphys porte leur poing au niveau de leur cœur dans un signe de respect. Nous nous installons de nouveau autour de la table, un silence règne jusqu'à ce que Thibault plaque les mains sur la table et s'insurge :

    — Comment avons-nous pu nous mêler à une reikoise ?
    — Thibault, ne vois-tu pas que cette femme nous a aussi sauvé la vie ? Clame d'un ton sec Alphys.
    — Le haut-prêtre risque de ne pas apprécier, croise les bras Octavien.
    Souvenez-vous, ne jugez jamais un livre à sa couverture, leur dis-je en les fixant un à un.

    Thibault détourne la tête et s'enfonce dans la chaise en bois, son regard tourné vers les flammes dans la cheminée. Vilkas se lève et tapote l'épaule de son frère d'armes, s'asseyant à ses côtés. Doucement, il explique ce qu'il a sur le coeur, car après tout, il venait de perdre son frère aimé, emporté par le venin d'une geomis. Si Ersa n'avait pas été là, Alphys et un autre gars auraient pu être le prochain, peut-être Thibault lui-même. Une mort tragique et douloureuse, nous ne pouvons imaginer l'agonie de notre ami regretté. Thibault est moins crispé et acquiesce, poliment. Ce n'est pas le moment d'entrer dans une querelle de religion après ce que nous venons de vivre. D'un côté, je comprends mon compagnon d'armes qui doit être à cran et affaiblit. Nous désirons seulement nous reposer. Le tenancier ayant écouté notre conversation s'approche et de sa voix rauque nous annonce un changement de plan.

    — J'ai eu vent de ces problèmes d'araignées géantes aux abords de la forêt. Il est vrai qu'elles attaquent les aventuriers et bons nombres ont déjà voulu s'y essayer. Écoutez, je peux vous proposer une nuit ici, seulement pour cette fois. Avec l'arrivée des titans, il est difficile de faire du commerce et peu de gens empruntent cette route. Peut-être qu'avec votre aide, nous aurons un peu plus de visite.

    Le visage de mes hommes s'éclaire et j'aperçois même un sourire sur celui de Vilkas. Nous nous levons et remercions le tenancier qui s'en va nous préparer des chambres. Je demande à Ersa si cela ne la dérange pas de partager une chambre avec moi, étant donné que nous sommes deux femmes, cela ne pourra qu'être mieux. D'autant que j'ai besoin de converser avec elle en privé. Le tenancier revient assez vite et nous laisse chacun nous installer dans des chambres en bois sentant le renfermé. Une seule fenêtre donne une vue sur l'extérieur, lits séparés par une table de chevet, il y a également une commode où nous pouvons déposer nos affaires. Je m'assois et me prélasse sur les draps frais. Un ange n'a pas besoin de dormir, ni de boire, ni de manger, d'autant que je fais des rêves bien étranges lorsque je m'assoupis. Nous étions à l'étage et on entendait les bruits de pas des hommes installés de l'autre côté du mur, chacun retirant leurs armes et armures et prêt à se laisser bercer par le sommeil.

    Ersa, racontez-moi votre histoire. Êtes-vous une femme haut gradé dans la hiérarchie reikoise ? J'ai rencontré un homme de votre pays, accompagné de ses guerriers. Vous vous y connaissez en combat, vos techniques et votre savoir-faire est incroyable. Dites-moi, comment c'est, là-bas ?

    Enfermée pendant cinq mille ans dans une profonde solitude dans la forêt des Pins Argentés, j'ai envie de découvrir les histoires du monde au travers des mortels. Aujourd'hui, j'ai envie d'en connaître un peu plus sur le Reike et ses habitants. Peut-être n'est-ce pas si différent des Shoumeïens.
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    Ersa Vatt'Ghern
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 29 Jan - 23:22

    Le monde s’était figé, mais personne n’osa relancer le débat, clôturer brutalement. Les hommes se dispersèrent, sortant de la taverne. Le dernier fut évidemment celui qu’elle avait plaqué au sol, tremblant avant de s’enfuir en s’excusant. Quand l’adrénaline estompa son emprise sur la jeune femme, c’était l’alcool qui repris son étreinte. Un frisson lui parcourut le corps, elle se retourna pour retourner près de Vilkas et récupérer sa cape. Elle ne savait pas quoi pensé, elle avait défendu ses hommes du nouvel ordres alors qu’une de ses missions était de les combattres. Bien sûr, elle se sentait redevable envers eux, ils l’avaient aidée à survivre, mais il y avait autre chose. Les mots qu’avait prononcés l’ange sous l’arbre, qui maintenant protéger un de ses hommes, Ersa avait du mal à imaginer qu’elle lui est menti, elle avait parlé avec trop de conviction et d’émotion. La rouquine refusait de croire que les hommes qui suivaient cette femme ne le faisaient que par grade, sans partageait, ne serait qu’une partie de son rêve.

    Le tavernier était resté derrière son comptoir, crachant et grommelant quelques mots qu’elle ne prit pas la peine d’écouter. Ses pas étaient légèrement tremblants, elle allait récupérer son vêtement quand Luviel lui attrapa la main, posant un genou au sol, leurs regards se croisent et Ersa écarquilla les yeux, ne sachant pas à quoi s’attendre, son esprit embrumé tournant au ralenti. L’ange la remercia pour ce qu’elle avait fait. La rouquine aida l’ange à se relever en secouant la tête, rougissant légèrement.

    - Je ne fais que ce qui me semble juste. Enfin, j’essaie.

    Sa voix n’avait pas repris son timbre clair, il était toujours assombri par son humeur, elle se dirigea vers Vilkas. Son regard se posa sur les croisés, en rang serré, surpris pas la réaction de leur capitaine, tous ne la comprenaient pas, mais il respectait son choix, enfin elle imaginait. Quand elle arriva près de l’homme qui avait toujours sa cape, elle tendit les mains pour là récupérer, cherchant à capter son regard du sien.

    - Merci pour…

    Pour quoi ? Avoir pris sa défense, alors que cela devait être pour Luviel ou l’offense fait au nouvel ordre. Pour ce geste, qui montrer son accord avec les paroles de Luviel. Elle ne savait pas vraiment, elle avait juste envie de lui dire. Elle se rendait compte d’une chose, ce qui lui avait manqué, ce qu’elle avait évité durant tout ce temps. Elle reprit d’une voix faible, un peu hésitante.

    - Je ne suis pas la… Mieux placé, mais je voulais juste vous dire… Profiter de ceux qui restent… Ne restait pas seul… Et ne garder pas tout pour vous… Cela rend… Aigri. Enfin, j’imagine. Si vous voulez bien d’un conseil d’une… De… Enfin quelqu’un comme moi.

    Sa voix, c’était brisée sur la fin de la phrase, elle avait baissé la tête, faisant preuve d'une fragilité qu'elle ne connaissait que dans ces moments là. Elle-même ne savait pas comment elle voulait finir sa phrase. Une reikoise, une naine, une femme, un ennemi, une alcoolique ou un monstre. Elle se tourna, ne voulant pas finir sa phrase, ne sachant pas si elle voulait une réponse. Elle voulait juste dire ses mots autant pour lui que pour elle, qu’elle aurait aimait qu’on lui dise à l’époque. Elle avait géré son deuil à sa manière, elle l’avait noyé pour être honnête, dans le travail, dans un verre.

    Elle se dirigea vers le comptoir pour voir avec l’aubergiste comment ils pourraient s’organiser, pendant que les croisés s’étaient installés autour de la table. Un des hommes s’indigne sur le faite que c’était une reikoise. Elle ne pourrait pas lui en vouloir, peu de reikois passerait au-dessus de leurs croyances, mais elle ne préférait pas intervenir. Au lieu de rester debout, elle grimpa sur un tabouret du bar, le patron se posa devant elle.

    - Vous avez combattu les araignées ?

    - Oui, on n’a failli pas s’en sortir.

    Elle jeta un œil sur les croisés, elle sourit légèrement en voyant leurs groupes discutait. Le tavernier repris.

    - Je peux vous offrir la nuit, les temps sont durs, mais si on ne tend pas la main à ceux qui nous la tende, nous ne vaudrons plus rien.

    - Merci, je vous laisse leur annoncer. Proposer leurs aussi à boire et à manger, ça, je vous le paierais, mais ne leur dite pas.

    Elle rejeta un œil à la table derrière elle.

    - Laissez-moi juste une bière avant d’aller les voir.

    Ersa s’était concentré sur son verre, n’arrivant pas à éloigner son ouïe de la voix des croisés. Elle restait tranquillement à boire en écoutant les hommes distraitement, est ce qu’ils savaient qu’elle les entendait comme si elle était avec eux. Elle les avait laissés entre eux, encore une fois, ne faisant pas partie de leur cercle, voir de leur monde, mais en même temps elle ne s’était pas réfugié dans ses pensées, profitant de la proximité du groupe. Elle revint auprès des hommes avec le tavernier, son pas était hésitant presque titubant. Son monde tournait, mais c’est à partir de la qu’elle savait qu’elle dormirait sans rêve et c’était ce qu’elle cherchait. Les croisés accueillir la nouvelle avec joie. Au moins, cette nuit, ils dormiraient à l’abri.

    Luviel s’était approché d’elle, lui demandant si cela la dérangait de partager la même chambre.

    - Euh… Non… Oui… Enfin, non cela. Ne me. Ne dérange pas.

    Dans la surprise du moment, elle perdit ses mots, sa diction fut hachée, avait rougit. Elle ne s’était pas imaginé partager sa chambre, mais vu la taille de l’auberge elle aurait dû se douter qu’elle ne serait pas seule et est ce que cela ne serait pas mieux de ne pas être seule ? Le tenancier revient pour nous indiquer les chambres. L’ameublement est austère, et cela se sent qu’elle n’accueille pas suffisamment de client. L’ange choisit son lit pendant que la naine va jeter un regard par la fenêtre, le temps ne s’était pas arrangé, la pluie tombait toujours autant sur les toits des habitations. Le bruit des hommes se débarrassant de leurs équipements créé un fond sonore qui rappelle les années du RSAF à la Reikoise, jamais réellement éloigné de ses camarades même quand un mur les séparer. Ersa avait rejoint le deuxième lit en retirant son ceinturon qui heurta le sol dans un bruit d’acier et de verres, prenant le temps pour invoquer des vêtements non troués cette fois.

    Elle tourna le dos à l’ange pour entreprendre de défaire la bande de tissu trempée enroulait autour de son torse. Elle passa ses doigts tremblant sur la cicatrice qui zébrait sa poitrine, mais aussi sur la peau rougit par le venin. C’était la première fois qu’un soin magique lui laissait de telles cicatrices, peut être cela avait un rapport avec la magie de lumière qu’utilisait l’ange. Elle passa une tunique sèche, en prenant soin de sortir ses cheveux du vêtement, il tremperait son dos, mais ce sera plus chaud que ce qu’elle avait jusqu’à maintenant. Elle retira ses bottes qu’elle laissa près de son lit et changea rapidement de pantalon, découvrant sa peau toujours plus blanche, comme si elle n’avait jamais connu le désert. Son arc reposait à la tête de son lit, tel un attrape-rêves qui la protégeait, alors qu’elle s’était effondré sur le matelas.

    L’ange lui demande si elle pouvait raconter son histoire, ce qu’elle faisait et comment était le Reike. La naine ne comprenait pas, mais en même temps avait réalisé certains points. Les gens du nouvel ordres ne connaissaient pas le Reike, mais les considèrent comme les pires ennemis. Ersa ne connaissait pas le peuple de Shoumei, mais selon sa formation, la plupart était des fanatiques à pendre haut et court, ne pouvant être sauvé.

    La naine se redressa d’abord sur les coudes, regardant l’ange de ses yeux redevenu émeraude. Le regard doré de l’ange brûlait de curiosité, Ersa hésita un instant, elle avait toujours été floue sur son histoire, se considérant comme une expérience que l’armée avait sauvé. Elle s’assit et prit une inspiration, normalement les longues histoires se déroule autour d’un verre, elle se leva et fit juste un signe à sa camarade de chambre pour confirmer qu’elle revenait.

    Elle descendit l’escalier, ses pieds nus faisant craquer le bois des marchés. Elle se dirigea vers le teneur de l’établissement qui était retourné derrière le comptoir, une odeur de légumes cuits et de viandes rôties s’échappait de la cuisine. Elle échangea quelques mots avec lui, remontant dans la chambre avec deux verres, une bouteille de bière et une d’alcool locale. Elle entra dans la chambre avec un sourire sincère légèrement plus joyeux que le reste de la journée.

    - Les conteurs ne doivent jamais avoir soif. J’ai pris de la bière si vous n’êtes pas habitué à plus fort.

    Ersa posa les verres sur la table entre les deux lits, s’asseyant face à Luviel, remplissant son verre d’alcool et posant la bouteille avec le reste.

    - Commençons par le plus simple, je ne suis pas haut gradé, même dans les grades les plus bas. Le Reike est un pays où tous ses citoyens son égaux, entraîner à se battre. Chaque citoyen doit pouvoir être utile au pays que cela soit en temps de paix ou de guerre.

    Ersa s'arrêta quelques instant, reflechissant si elle pouvait tout dire a cette étrangère, mais en même temps pourquoi le cacher.

    Après, la théorie nous avons la pratique où pour une partie de gens les préjugés l’emporte, un nain devra plus montrer ses preuves qu’un homme ou un elfe. Une femme devra en faire d’avantage qu’un homme pour la même considération. Mais cela n’est pas valable que chez nous.

    Ersa se rendait compte qu’à part sa vie militaire, elle n’avait pas fait grand-chose, passait sa vie sur les routes pour ses missions. Elle n’était jamais retournée au mont Kazan, voir son village, sa « mère ». Un élan de nostalgie, lui serra un peu le cœur avant de disparaître, il n’y avait rien qui l’attendait là-bas. Elle prit une gorgée du tord-boyaux local, et fut assez surpris, le goût était puissant, amer, mais on sentait le goût de la châtaigne qui atténuait le passage de l’alcool jusqu’à l’estomac. Elle reprit un peu de son récit sur la société du Reike, quelques points plus ou moins reluisants.

    - Si vous supportez le désert et le soleil, comme mon teint peut le montrer, c’est un beau coin à visiter.

    Elle avait montré son visage et son cou, si pâle pendant l’hiver qu’on se demanderait presque si elle n’était pas une vampire. Mais à ce moment elle n’avait plus son teint pâle, il était rougi par l’alcool. Elle avait montré son visage et son cou, si pâle pendant l’hiver qu’on se demanderait presque si elle n'était pas une vampire.

    -Je ne sais pas comment dire, ce n'est pas un pays parfait, mais c'est mon pays. Je ne serais pas comment vous expliquer, je ne suis pas très impliquer dans la vie civile. J'ai trouvé ma place dans l'armée, dans la chasse d'animaux. Je me disais que cela servait à mieux les comprendres, à mieux défendre les gens qui ne pouvait pas le faire. A mieux défendre ce que je ne pouvais m'imaginer avoir.

    Elle déglutie difficilement avant de boire une gorgée de sa liqueur.

    - Et puis la guerre est arrivé, changeant notre nation, notre monde et sa compréhension. La défense et la recherche se sont mutées en attaque et traques. Des fois j'ai l'impression d'avoir abandonner mon. Humanité pour ce but. Devenant l'ombre de cette civilisation, une étrangère à mon propre pays, mais souhaitant le défendre de toute mon âme.

    Elle vida son verre avant de se resservir.

    - Si vous voulez entendre mon histoire, j’aimerais entendre la vôtre. J’ai l’impression parfois que ce monde vous dépasse.

    Elle posa le verre sur ses lèvres, s’arrêtant dans son geste, son esprit venait de comprendre que cela pouvait être insultant. Elle renaissance le bras sans boire sa gorgée, baissant les yeux brillant et embué pour cacher sa gêne.

    - Je ne voulais …. Pas dire… Enfin, t’insulter.

    Elle se recroquevilla contre le mur, remontant les jambes contre sa poitrine, posant son menton sur son genoux. Attendant la réaction de l'ange, espérant n'avoir pas brisée ce moment étrange qu'elle appréciait.

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  • Lun 30 Jan - 8:39
    Ersa s'exprime en bonne et due forme, après avoir récupéré quelques bières auprès du tenancier, s'installe sur son lit et déblatère. Ses traits du visage sont légèrement tirés, certainement dus à la fatigue et peut-être aussi à sa consommation d'alcool. Elle me donne quelques indications sur le Reike, à savoir qu'il y fait chaud et que c'est un coin désertique. Que les hommes comme les femmes peuvent gravir les échelons, même si, pour les femmes, c'est bien plus difficile. Je ne comprends pas ce principe de vouloir à tout prix demander aux femmes de prouver plus leurs valeurs, cela me dépasse. Quand bien même, la naine se dit avoir abandonné son but, cherchant à le défendre sous n'importe quel prétexte. Lorsque j'entends ses mots, j'ai la sensation que la louve se sent décontenancée, livrée à elle-même et perdue comme je le suis à l'heure actuelle. Je comprends parfaitement son ressenti et ne peux qu'acquiescer lorsqu'elle m'évoque une partie de son passé, de son histoire et de son pays. À ce jour, Ersa a réussi à démontrer aux membres de l'Ordre que tous les reikois ne sont pas des écervelés et qu'ils sont prêts à aider leur prochain, même s'il est du camp opposé. Après tout, cette histoire de Nation séparée, vouée à rentrer en guerre, car leurs idéaux ne sont pas les mêmes me met mal à l'aise. Lorsqu'on pense au Nouvel Ordre, on parle de fanatiques religieux vouant un amour inconditionnel aux titans, souhaitant qu'ils reviennent faire le ménage sur Sekaï, permettant au monde de se réinitialiser. L'espèce humaine, les mortels, sont souvent des êtres impurs et en proie au mal. Des êtres laissant le Chaos entré dans leur cœur et venant corrompre leurs pensées, laissant tous les vices à leur portée. Je m'assois pour mieux contempler le regard émeraude qui me fixe, son arc au-dessus de sa tête de lit. Une cicatrice marque son corps blanc, sa chevelure rousse gondolant sur ses épaules dénudées. Mes vêtements sentent la pluie et le sang, je n'ai rien d'autre à me mettre et je n'irais certainement pas demander à mes croisés une tunique de rechange. Je deviens sérieuse, dans mon intonation et dans ma gestuelle, invitant la louve à suivre mon histoire, puisqu'elle me le demande si gentiment.

    Vous ne m'offenser nullement, Ersa. Votre cœur de mortel est en proie à divers doutes. J'aimerais comprendre pourquoi vous vous noyez dans l'alcool et les remords, toutefois, cela vous regarde. Hormis si vous souhaitez m'évoquer la raison ? Je ne vous en voudrai aucunement si vous souhaitez vous taire à ce sujet. Quant à moi, je vais vous raconter mon histoire.

    Je prends une profonde inspiration, les genoux croisés et les mains libérées, parlant avec des gestes et exploitant ma magie de lumière pour créer des petites boules de lumière autour de nous, voltigeant de part et d'autre afin de créer une ambiance plus rassurante. J'ai remarqué depuis ma rencontre avec Aryan et Cornue que ces petites lumières m'ont toujours apaisés, elles sont telles une source de lueur d'espoir dans ce monde de brute et de noir. Mon cœur est rempli de chagrin après avoir affronté mille et unes créatures, toute plus voraces et décharnées les unes que les autres. J'ai compris que la magie des titans n'a épargné personne, touchant les croyants comme les non-croyants, même ceux de ma propre race. Je repense à la baronne que nous avons combattu, Deydreus, les Serres Pourpres et moi. Cette entité m'a mis en doute quant à ma foi et à mes convictions. Une pointe de tristesse sur mon visage, je commence à raconter d'une voix passionnelle :

    Je suis née créature des titans, fille d'Aurya et de tous les autres Divins. Je vivais dans un royaume lumineux où aucun mortel ne s'y trouve. Et puis un jour, nous fûmes appelés en guerre contre les mortels. Cela remonte à cinq mille ans. Une guerre où créatures divines et mortels ont succombés à la frénésie du combat, chacun prônant leurs idéaux. Malheureusement, cela fut un bain de sang et bien que ma mission fut de réunifier les mortels sous une seule et même bannière, j'ai échoué. Je devais faire en sorte que le cœur des Hommes s'ouvre de nouveau à la religion, mais ...

    Je me tue, laissant un moment une absence. Replongeant dans un passé qui m'a bouleversé, quand bien même cela m'a permis aujourd'hui de me réveiller d'une torpeur dans laquelle je me suis bercée. Je ferme les yeux un instant, prenant une profonde inspiration et continuant mon récit.

    En tant que créature des titans, personne n'osait me croire. Personne n'osait m'écouter. Je n'ai jamais été une femme de combat, jusqu'à il y a quelques mois où l'on m'a appris que ce monde est en proie aux multiples vices. Le Chaos règne en maître, bien plus que la Lumière. J'ai également compris que les Divins n'ont pas été tendres auprès des mortels et qu'ils ont subi plutôt que d'être aimé. J'ai vécu des millénaires dans une forêt, loin des montagnes enneigées des terres de Shoumei. Je n'ai jamais pu voir comment le monde à évoluer, ni comment les mortels se sont rétablis de cette première guerre.

    Car oui, il y en a eu une autre il y a peu, et je n'étais pas là pour la voir, pas là pour aider, pas là pour retrouver mes pères. J'ai lâchement abandonné toute idée de vivre au sein de Sekaï, laissant les Hommes baignés dans le désespoir. J'aurais aimé aider, j'aurais aimé apporter mon aide et mon soutien aux mortels comme aux Divins. Trouver un terrain d'entente, permettre à tous de vivre sereinement, mais ce n'est qu'une utopie. Un monde ne peut vivre ainsi, la lumière ne peut vivre sans les ténèbres comme la mort ne peut pas exister sans la vie. Je serre les poings contre mes cuisses et continue à raconter mon histoire.

    J'ai abandonné le monde qui m'entoure. Je souhaitais retrouver mes parents alors qu'ils passaient non loin de là où je vivais. À leur passage, la faune et la flore sont devenues folles, perdant tout contrôle, moi-même, j'ai failli succomber si je n'avais pas eu mon pouvoir de bouclier psychique. Même maintenant, je sais que je suis encore trop faible pour pouvoir les rejoindre. Tout ce que j'ai compris, c'est que leur passage a détruit l'entièreté de Shoumeï. Tuant des familles entières de mortels, usant de leur pouvoir pour ranimer des engeances décharnées et abjectes.

    Ma foi, vacille-t-elle ? Mon but a disparu, je suis devenue une enfant solitaire qui cherche la rédemption, le pardon, après avoir laissé le monde se consumer.

    J'ai rejoint le Nouvel Ordre, car un grand homme, qui est aujourd'hui mon mentor, m'a tendu la main. Il m'a montré que certains mortels se sont laissés dévorés par le vice et qu'ils ne sont que mensonges et duperies. Je souhaite que le monde dans lequel je vais œuvrer soit un monde où les mortels seront remplis d'une certaine piété, sans avoir à dresser les armes ou à décimer son prochain. Je souhaite simplement œuvrer pour l'amour et la paix. Sauf que... c'est impossible.

    Les doigts crispés, le visage baissé, je contemple ma propre médiocrité dans ce monde qui n'est pas le mien. Un monde dont je ne pourrais rien apporter si ce n'est des paroles d'une créature ailée en proie au doute et à la tristesse.

    Sans mon maître, je ne serai très certainement pas sortie de cette forêt. Là-bas, dans les monts enneigés, vis une population où ils se nourrissent de pain rassis et de neige, car la vie y est pauvre et le froid mord la peau. Ils n'ont rien, hormis une foi qui les anime, car ils espèrent un monde meilleur, un monde saint. Or, je le sais parfaitement, personne n'est sain. Pas même mon maître, pas même mes parents. Tout comme vous, je n'ai plus de but. Je sers les titans, car je me sens encore redevable de la vie qu'ils m'ont apportée. Toutefois ... J'ai moi-même péché. J'ai tué une consœur qui fut ressuscitée par le pouvoir de X'o-Rath, j'ai tué des engeances qui étaient humaines autrefois, j'ai achevé des âmes consumées par le malin. Ma lumière est bienfaitrice mais, est-ce réellement ce que je souhaite ? Non. Je n'ai que le Nouvel Ordre comme maison. J'ai appris à aimer les mortels, à les choyer, à rire, à pleurer et à ressentir avec eux. Je souhaite apporter les bienfaits d'une âme pure et libérer le monde du Mal. Il me faut trouver la racine de ce mal.

    Je réfléchis.

    Les mortels ont été décimés par mes pères, en partie. Toutefois, ils ont réussi à tuer Kazgoth et à emprisonner mère Zeï. Ce sont les vôtres qui se sont défendus contre eux, qui ont perdu d'innombrables vies en contrepartie. Je n'oublie cependant pas qu'ils existent dans ce monde des hommes imbus, des avares, des violeurs, des menteurs et bien d'autres mots qui m'échappent. Mon monde n'est plus. Mon univers s'écroule. Je ne souhaite pas être une arme au service d'un pays ou d'une nation. Je souhaite être une parole libératrice et apporter l'amour et le pardon. Car je pardonne au Reike. Comme je pardonne à mes parents de nous avoir abandonnés et détruits. Alors, que puis-je faire dorénavant ? Quelles sont les options qui s'offrent à moi ?

    Je la toise de mon regard lumineux, la tristesse a fini par devenir colère puis s'apaiser avant de reprendre un air sérieux. Je suis en proie au doute, à ma vocation, mais jamais ne laisserai l'amour et le pardon me gagner. Car je suis une créature ailée qui souhaite trouver sa place dans ce monde.

    Quelle est ma place ? Murmurais-je à Ersa.
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  • Mer 1 Fév - 11:17

    Ersa avait commencé à se confier sur sa vision du Reike, gardant pour elle une grande partie de sa vie. L'alcool abattait ses filtres, elle avait parlé plus qu'elle ne le faisait parfois en une soirée. Mais Luviel avait l'air curieuse du monde qui l'entoure de la façon de penser de la rouquine. Elle avait pensé que cela lui ferait du bien de parler et pour le moment cela avait marché, elle se sentait un peu mieux. L'ange la rassure sur ses dernières paroles. Elle demande si la naine voulait bien se confier sur son démon, ce qu'elle n'avait jamais fait et elle se demandait si elle serait prête.

    Heureusement, Luviel vouait bien raconter son histoire, évidemment la reikoise était curieuse de l'histoire de l'ange, de ce décalage entre ses pensées et ce poste. Mais cela lui laissait aussi le temps de faire le tri dans ce qu'elle était prête à dire. L'ange avait commencé par invoquer des petites lucioles de lumière, cela avait surpris la rousse, mais elle se perdit dans leur contemplation. Elle ne savait pas ce qu'elles représentaient pour sa collègue de chambre, mais cela l'apaisait. Elle avait l'impression que cela éloigné la louve, que cela la protégée de sa propre violence. L'ange se confie sur sa vie, sur tout ce qu'elle a traversé avant et pendant la première guerre des titans, déjà à l'époque elle cherchait à diffuser une parole de paix.

     Elle avait pris une pause après avoir raconter son échec, ses désillusions, replongeant dans son passé, cette ère qui l'avait marqué à jamais. Ersa n'était pas resté insensible au début de cette histoire, mais elle allait découvrir que ce n'était que le début justement. Elle avait été rejetée par les mortels qui ne savaient pas simplement pas écouter. La rouquine était assez mal placée pour juger. Si les croisés avaient annoncé leur croyance, sous cet arbre, est ce qu'elle les aurait aidé face au géomis, ou ce serait battu sur deux fronts quitte à ce sacrifié pour ses idées. Luviel continua sur sa façon de rejoindre le nouvel ordre, étant le seul à y avoir tendu la main, alors qu'ils n'ont déjà rien. Ersa déplia le bras pour attraper son verre. Elle fit tournoyer le liquide brun, qui reflétait les différentes lumières, captiver par le spectacle et trancher complétement avec l'histoire qu'elle écoutait. Plus elle écoutait, plus un sentiment de culpabilité grandissait en elle, elle raconterait son histoire même si ce qu'elle avait vécu n'était en rien comparable à l'ange. Une larme naquit au coin de son œil à l'énonciation des morts-vivants de Xo'Rath, la lumière reflétait sur son regard, mais elle essaya de l'essuyer discrètement en buvant une gorgée de son verre.

    Elle se crispa, son corps et son esprit se figèrent quand Luviel parla des deux titans.

    (Mère Zeï)

    Comment le prendrait-elle si elle apprenait que la naine sans défense était une des gardiennes de la prison ou était retenue sa mère ? Elle resta tendue le temps que Luviel confie qu'elle avait tout pardonné. Elle est seule, ne sait plus où aller ni quoi faire, et la seule aide que lui envoie la vie est une Reikoise qui ne sait pas gérer ses propres soucis moins importants et les noyant dans l'alcool le soir venu. Elle finit par poser son regard sur la naine, toujours recroquevillé tenant son verre du bout des doigts, plusieurs émotions traversèrent les halos lumineux qui déclenchèrent un frisson dans tout le corps de la rouquine. Juste un instant, elle crut que cette colère était dirigée vers elle, mais l'instant de doute s'envola quand Luviel reprit à voix basse, demandant ou était sa place.

    Ersa redressa la tête, prenant conscience que tout le temps ou Luviel, c'était confié, elle n'avait fait que comparer s'apitoyer sur son sort, elle soupira légèrement.

    Elle voulut boire une gorgée de liqueur, levant son bras, mais s'abstint. Elle offrit un sourire léger à l'ange en reposant son verre sur la table de chevet, peut-être qu'aujourd'hui elle tenterai sans. Elle quitta le mur pour se placer en face d'elle, assise sur le bord du lit. Elle lui montra d'un geste de la main les verres et les bouteilles en souriant.

    - Je ne pense pas être la meilleure des conseillères. Pour moi, c'est à vous de choisir où se trouve votre place. Le plus dur est de trouver ce que vous avez envie de faire et comment le faire. Dans notre monde, la place des titans est remise en cause, mais pas forcément l'autre but que vous défendez. Rien ne vous empêche de vous trouver une oasis de calme où prônait le respect de son prochain.

    Ersa essayait de donner de l'émotion à sa réponse, mais au fond elle avait l'impression que cela sonné un peu faux dans sa bouche. Toute sa vie, elle n'avait fait qu'être là où on lui avait dit. Elle reprit en souriant tristement.

    - Ce discours sonne un peu bizarre de la part d'une militaire. Vous avez l'avantage et l'inconvénient d'être immortel, vous avez le temps de trouver votre place. Vous m'avez dit que vous aimez les mortels, vivez comme nous. Expérimentez, tentez parfois sans réfléchir au long terme. Il y aura des moments où vous serez perdu, des échecs. Il y en aura toujours.

    Son sourire devint plus chaleureux, se rappelant des discussions au coin du feu avec son elfe sur la longévité des différentes races. Elle se mettait à défendre la vie, à l'envie de se battre et d'avancer comme on lui, comme elle avait tant écouté. Tout ce qu'elle avait laissé de côté en fait. Elle se pencha pour attraper les mains de l'ange, plongeant son regard dans le sien.

    - Le vrai pouvoir des mortels, c'est le choix, de choisir sa voie, d'aimer, de détester. Si vous vivez dans l'espoir de faire vivre le monde en paix, vous irez de désillusion en désillusion. Nous avons tous des démons intérieur que l'on combat ou non. Vivez pour vous, entourez-vous de gens qui ont les mêmes rêves et faite ce qui vous semble juste.

    Elle s'était arrêtée après s'être laissé emporter dans sa phrase. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas parlé ainsi, elle espérait que cela aiderait l'ange, que cela ne la déprime pas plus. Elle se redressa lentement, détaillant l'ange qui était encore trempé. Elle lâcha ses mains pour se tourner sur le lit, traçant une rune de glace avec deux de ses doigts, la rune s'illumina pour laisser la place à des vêtements qui devrait faire l'affaire. Elle lui sourit en posant les affaires à côté de l'ange.

    - Je fais une bien piètre compagnie, je ne sais pas si les anges peuvent avoir froid, mais ce sera au moins plus agréable d'être au sec. Ce sera peut-être un peu petit.

    Ersa s'installa en tailleur sur le lit, prête a se retourner si l'ange voulait se changer et à écouter si ses mots avaient sonné juste.

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  • Lun 6 Fév - 10:49
    Le temps. Un concept que les mortels connaissent parfaitement, car comparé à eux, je n'ai pas la peur de mourir de vieillesse. Il y a des concepts que je ne pourrais pas comprendre, bien que ma volonté d'en saisir le sens soit forte. Il y a des mortels qui n'ont pas le temps et qui rêveraient pouvoir respirer ce même air des milliers d'années, tout comme je le fais. Pourtant, bien que je sois une créature âgée, mes connaissances dans ce monde sont limitées. Voilà pourquoi je vais entreprendre un chemin personnel, une quête de vérité et comprendre les enjeux des mortels. Ersa a raison, je devrai expérimenter sachant que tout cela ne sera qu'un choix qui m'apportera de la maturité, que ce soit bon ou mauvais. Qu'ai-je à perdre de toute manière ? Si jamais je ne me retrouve plus auprès des miens, je sais qu'il y en a qui sont prêts à me tendre la main. De plus, la lycanthrope accentue un point qui me met mal à l'aise, voir me fait perdre mon sourire. Celui de vivre dans une désillusion, la paix ne sera pas probable dans ce monde. Je ne pourrais jamais regrouper les hommes sous une seule et même bannière, alors quitte à vivre pour un but, autant que ce soit pour moi-même. Toutefois, je ne suis pas comme ce qu'annonce Ersa, ce besoin irrépressible de vouloir aider mon prochain, de lui accorder une bénédiction et le pardon car tous sont pécheurs. Aucun être, mortel comme immortel, n'est sain. Pas même moi, bien que j'espère être dans le droit chemin. La naine prend des affaires qu'elle dispose à mes côtés, une fois sa rune tracée. Ce sort est étrange et ô combien intéressant. La reikoise est avenante, un tempérament bon et doux qui me réconforte. Je retire la robe noire mouillée, dévoilant un corps de porcelaine sans cicatrices. La naine s'était retournée le temps que j'enfile la petite tunique, qui s'arrête à mon nombril, ainsi que le bas qui découvre mes mollets. Je place ma robe sur l'étagère, l'étire afin qu'elle sèche pendant la durée de notre sommeil et vint me réinstaller sur le lit, la tête contre l'oreiller, les yeux rivés sur le plafond.

    Il y a des sentiments que je ne comprends pas. Des émotions qui me sont inconnues. Des réactions de mortels imprévisibles et fugaces. Je pense qu'un jour, je partirai encore plus loin et irai découvrir vos terres. Que je puisse voir de mes propres yeux tout ce que le Reike a à offrir. D'autant que tout ce que l'on m'a dit ne sont que des rumeurs totalement infondées. Vous n'êtes pas que des bêtes et ne pensez pas qu'à manger les boyaux de vos ennemis. Vous êtes tout de même réfléchi.

    Un silence.

    Vous savez Ersa, je suis une femme honnête. Et pourtant, autour de moi, j'ai l'impression qu'on me dupe. Suis-je si crédule ? Comment pourrais-je réussir à percer le cœur et la véracité des mortels ? Comment reconnaître que l'on me ment alors que je cherche à connaître la vérité ? J'ai peur. J'ai peur que l'on me trahisse. Que l'on me poignarde alors que j'accorde ma confiance et mon pardon. Je n'ai connu que l'amour de mes pères, ceux qui m'ont abandonné et pourtant, je suis encore là, attendant qu'ils reviennent et me disent "Reviens, ma fille". Ce n'est qu'un rêve. Un rêve qui ne se réalisera jamais.

    Mon regard se perd, mes pensées se bousculent et mon corps frêle s'enveloppe dans la maigre couverture. Seagan m'a aussi tout offert en m'ouvrant ses bras, m'accueillant avec une douceur incomparable et pourtant, lorsque je revois la manière dont il a puni ce reikois, un étrange sentiment d'anxiété et de peur m'envahit. Sa façon de m'entraîner est si brutale, il est un homme au tempérament difficile à cerner d'autant qu'il ne montre aucune émotion. Seulement, je sais qu'au fond de lui, il y brille une âme aussi belle bien que meurtrie. Il ne m'écoutera pas, comme tous les mortels. Ma mission sur Sekaï est un échec, encore aujourd'hui, peu d'hommes se rallieront sous une même bannière. Je n'ai pas le charisme et une voix porteuse comme détient le haut-prêtre. Je n'ai pas le leadership naturel et la notion du sacrifice comme Deydreus. Je n'ai pas un désintérêt pour le commun des mortels comme Morndrizel. Je suis, moi. Tout simplement.

    Est-ce que les anges sont mal vus dans votre pays, Ersa ?
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    Ersa Vatt'Ghern
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    Info personnage
    Race: Lycanthrope
    Vocation: Guerrier Assassin
    Alignement: Neutre Bon
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t593-ersa-la-semi-louve-terminehttps://www.rp-cendres.com/t1423-chronologie-d-ersa#11375
  • Mar 7 Fév - 11:30

    Ersa avait envie de se laisser tomber sur le lit pendant que l'ange réfléchissait silencieusement à ses paroles. La petite rousse espérait avoir eu les mots juste, elle n'avait pas menti, cela ne servait à rien, mais peut être aurait elle dut essayer de trouver des mots plus nuancés. Peut-être, c'était elle tromper dans ce qu'elle avait dit. Elle n'avait pas l'habitude d'être réconfortante ni réconforté, cherchant souvent son berceau de solitude. À ce moment, elle se sentait légèrement ridicule, bien sûr, elle savait que sa souffrance n'était pas la pire de ce monde, mais elle ne savait pas la gérer quand même. Quand l'ange attrapa les vêtements, la naine se tourna restant en tailleur sur le bord du lit. Elle essaya de se concentrer sur les bruits venant des autres chambres du couloir, mais ne put s'abstraire sur le bruissement du tissu sur la peau de la jeune femme dans son dos, il paraissait que cela faisait partie de la malédiction des Lycans de n'être jamais dans le silence. Elle attendit que la jaune femme reprenne la parole pour se laisser tomber à la renverse sur le lit. Elle ne s'attendait pas à ce que le bord du lit soit si haut et il rencontra sa tête dans un bruit sourd. Elle grimaça en se replaçant, ses jambes dépassaient d'un côté alors que de l'autre, elle faisait pendre ses cheveux quasiment jusqu'au sol pour égoutter l'eau qui y restait. Elle pencha la tête en arrière pour contempler la réflexion de l'ange et réprima un sourire de voir ses vêtements sur une autre. Vêtement qui sur Luviel donnait l'impression d'avoir été volé à un enfant. L'instant n'était pas à cette blague, l'ange se confiait sur son incompréhension des sentiments, sur sa curiosité de voir réellement le Reike, surprise par la différence entre les a priori et ses découvertes. Ersa se remémora encore le début de la journée, la façon dont elle avait accueilli l'ange. Sa vision biaisé par son poste sur la race de la jeune femme. Elle se disait, pour sa défense, que les seuls anges qu'elle avait croisés était ceux détenu au berceau. Mais là où les détenus rayonnaient par leur fanatisme cruel. Luviel, au moment où elle se confiait, le regard perdu dans les poutres brillait d'une beauté sereine. Celle qui donnait l'impression de pouvoir être brisée au moindre contact. La naine ne put s'empêcher de sourire bêtement à cette pensée, au vu de ce que lui avait raconté la jeune femme aux cheveux clairs, cette fragilité dissimulait une force que beaucoup envierait, même au Reike connu pour ses têtes brûlées.

    Ersa n'avait pas changé de position, la tête toujours en arrière bombant légèrement sa poitrine pour écouter l'ange questionner sur la confiance, qui croire, sa peur d'être utilisée et trahie. Elle profita de l'instant où Luviel se perdit dans ses pensées pour réfléchir à ce qu'elle pourrait lui dire. Elle ne savait pas réellement l'expliquer, que dire sur la confiance, chose qu'elle n'avait accorder que rarement, le plus souvent qu'au combat. Elle plongea, elle aussi, son regard sur les poutres espérant trouver une réponse.

    - Est ce que les anges son mal vu dans votre pays, Ersa ?

    La question brisa le léger silence qui s'était installé.

    - Hmmm... Je... Hmm... Je ne sais pas vraiment quoi répondre. Vous serez mieux accueilli à Kyouji que dans les coins reculé du pays, mais après, je ne sais pas vraiment

    Il n'y a pas à dire, L'ange était vraiment tombé sur la bonne personne.

    - Je n'ai pas beaucoup vécu dans la civilisation, me perdant dans les missions et les voyages. Pour les émotions, c'est assez difficile de prévoir les autres, personne ne réagira de la même manière. Chaque réaction est guidée par l'instant et l'histoire de la personne. Il y aura toujours des exceptions, des gens qui partiront à gauches quand tout le monde se partit à droite.

    Elle tendit son bras vers la table de chevet, mais repoussa encore une fois l'idée d'attraper ce qu'il se trouvait dessus, avant de laisser tomber son bras sur le matelas. Un léger sourire vint naître sur ses lèvres fines.

    - Nous ne sommes pas des bêtes, bien que pour moi, ce soit vrai. La culture martiale offre un côté barbare à nos détracteurs, de l'ordre et de la discipline quand c'est nous qui la décrivons. Où est la vérité ? Peut-être un peu entre les deux. Mais pour les entrailles, je le laisse à mes supérieurs.

    Elle s'arrêta un instant cherchant ses mots, replaçant sa main sur sa poitrine, entrelaçant ses doigts. Elle replia ses jambes et poussa pour faire descendre sa tête sur le bord. Cette position et son nez, qui se retroussait par la réflexion, lui donnaient un air légèrement enfantin.

    - Je ne pourrais dire si vous êtes trop crédule, j'ai moi-même un peu de mal avec la confiance. Je n'ai pas vraiment de conseil à vous donner. Tout n'est pas blanc ou noirs, les gens ne sont pas tous de confiance, mais pas tous prêts à vous trahir. C'est un jeu d'équilibre, ou il faut donner et recevoir, si cela ne va que dans un sens, le jeu est faussé.

    Elle laissa un blanc, et soupira.

    - Je n'ai pas l'impression de vous aider, plus de vous perdre que de vous éclairer. Il y a des situations qui imposent la confiance, un combat côte à côte par exemple. Et de situations qui se font à l'instant, ou il faut s'apprivoiser.

    Elle s'arrêta comme hésitant, commença a jouer avec ses doigts, tapotant le dos de ses mains.

    - Il y a quelques semaines, je crois, j'ai rencontré une femme... Une louve... Rose. Je ne me souviens pas de tout, je n'étais pas vraiment moi-même. Il y eut une espèce de jeu entre elle et mon... Instant animal, qui a instauré une confiance naturelle. Si seulement les hommes étaient aussi faciles à comprendre que les animaux.

    Elle s'arrêta continuant de jouer avec ses doigts, elle repensait à une idée qui lui était venue quand Luviel avait parlé de découvrir le Reike, elle pesait le pour le contre, savoir si cela était raisonnable. Quand elle ne trouva pas d'autres contre que celui de "ses supérieurs ne voudront pas". Elle se redressa pour attraper son ceinturon, sa main glissa sur celle qui contenait sa flasque auparavant puis s'arrêta sur une petite poche d'où elle sortit son pendentif de vipère, elle ne le mettait plus depuis qu'elle avait perdu le contrôle. Elle se rallongea, plus doucement pour éviter de se cogner à nouveau, replaçant ses cheveux dans le vide. Toujours à l'envers, un sourire sur le visage, elle le tendit à Luviel après un dernier regard.

    - Si vos pas vous mènent au Reike, prévenez moi... Je pourrais me libérer, ou faire prévenir quelqu'un de votre arrivé... Vous serez sûrement plus sereine accompagnée... À chaque avant-poste du régiment des animaux, vous pouvez me demander et montrer ce pendentif, normalement, il devrait pouvoir me contacter.

    Elle avait marqué une pause entre chaque phrase, et aussitôt ses mots prononcés et replaça son regard sur le plafond. L'alcool avait commencé à estomper ses effets et certaines phrases lui semblait un peu plus durs a prononcées.

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  • Dim 12 Fév - 10:45
    Ersa est perturbée par ma question, ne semblant pas avoir une réponse précise par rapport à la vue des anges dans son pays. Il faut dire que notre race ne sillonne plus les terres aussi aisément, d'autant que je n'ai rencontré que deux confrères, dont un résident au Nouvel Ordre. Tandis qu'elle précise ses pensées sur les émotions, je la vois s'étirer pour prendre encore de la liqueur, avant de se raviser. Elle accentue le côté martial et bestial des reikois, ce n'est donc pas qu'une rumeur. La naine cherche à se faire une place dans ce monde qui nous échappe, nous partageons ce moment où nous délibérons sur nos intentions, nos ressentis, sans avoir la crainte de se dévoiler. Lorsqu'elle évoque la confiance comme lors d'un combat à affronter ou encore de moult situations offrant des opportunités, il n'y a là pas de choix précis. La vie est comme plusieurs fils que l'on choisit d'emprunter, elle nous donne plusieurs accès et c'est à nous, mortel comme immortel, qui prenons les décisions au moment voulu. Tout n'est qu'une question de choix. Nous aurons beau vouloir anticiper, le scénario ne sera jamais ancré. Puis, la femme à la chevelure flamboyante me raconte une partir de son histoire avec une autre lycanthrope nommée Rose. Entre elles, il y eut une sorte de connexion comme si elles s'étaient reconnues sans s'être déjà vues. Elle marque un point en disant que les humains ont des comportements complexes, comparés aux animaux. Je ricane à ses propos. J'ai l'impression que les mortelles féminines sont beaucoup plus démonstratives et plus empathiques que les hommes. Intéressant. Soudain, elle me tend un pendentif en forme de serpent entrelacé, finement taillé avec à la place des yeux, une pierre d'émeraude. En touchant le bijou, je distingue parfaitement chaque écaille cisaillée, il s'agit là d'une véritable œuvre d'art. Je lui prends des mains et le place autour de mon cou. Avec un grand sourire, je la remercie et entame un dernier discours avant de m'endormir.

    Vous savez, Ersa, vous êtes une louve agréable. J'ai écouté l'histoire d'un homme-loup qui a su gérer sa soif de sang. Est-ce là, votre manière à vous de la contrôler ? Si vous avez besoin de boire, buvez. Je ne vous en tiendrais plus rigueur et je m'excuse si cela vous a offensé. Sachez que vous êtes réellement la première lycanthrope que je rencontre. Votre bienveillance m'honore et je compte bien faire appel à vous lorsque je serai au Reike. Votre âme est belle, fille des loups.

    J'ai peur de m'endormir, pourtant mon corps est tendu et raide. J'ai toujours cette peur suite aux nombreux cauchemars que je fais, à chaque fois que je ferme les yeux avant de sombrer dans le sommeil profond. Néanmoins, les anges ont parfois besoin de se reposer après divers combats et émotions fortes. Nous sommes des créatures avant tout, toutefois, nous ressentons aussi des besoins vitaux. Je m'enveloppe dans le linge et ma tête contre l'oreiller, je commence à m'assoupir. J'entends derrière le mur les ronflements de Vilkas, les croisés étaient à bout et nous n'avions pas eu de vrai repos depuis plusieurs jours. Déviant mon regard vers la rouquine, je reste envoûtée par sa manière d'être, une femme si petite et si douce cache en réalité, un esprit sauvage et virulent. Je me demande si moi-même, je ne détiens pas un monstre quelque part dans ce corps de porcelaine. Posant une main contre le pendentif et l'autre derrière l'oreiller, j'observe le plafond en silence et songe encore à la mort de notre frère tombé au combat. J'ai échoué en tant que leader. Je n'ai pas su préserver un de mes hommes et à l'heure actuelle, ils sont tous sous le choc. Si seulement j'étais dotée d'un plus grand pouvoir. Si un jour, je peux accéder au pouvoir de la lumière combiné à mon don de guérison, peut-être serai-je capable de grandes prouesses. Sombrant dans l'inconscient, des images s'accélèrent dans mon esprit. Je revois les flammes, immenses et dévorantes, léchant chaque partie des statues d'or et d'argent. Plus aucun membre du Nouvel Ordre, je suis seule au milieu de ce chaos. Célestia meurt, s'effondre, brûle...

    Je me réveille au petit matin, les premières lueurs du soleil viennent effleurer mon visage et dans un calme olympien, je me redresse et m'étire avant de regarder sur les côtés. La rouquine est là, vautrée dans le lit. Je me lève sur la pointe des pieds, retire les vêtements prêtés par la naine et m'empare de ma robe et de mes collants noirs. Je boucle la dague enveloppée d'un linge rouge autour de ma taille et m'en vais rejoindre la grande salle en contrebas. Le lieu est silencieux, un petit feu crépite encore dans la cheminée et personne ne semble être encore réveillé, à part Vilkas. Assit, la chaise retournée, les bras croisés sur le dossier, ses yeux rivés sur le brasier. M'approchant de lui, je dépose une main sur son épaule. Il jette un regard en coin, un petit sourire avant de retrouver un air triste. Puis d'une voix grave, presque comme un murmure, il me dit :

    — La perte de mon frère ... Je ne vais certainement pas m'en remettre, dame Luvïel.
    Je suis ... J'aurai dû le protéger, Vilkas. Vous tous.
    — Vous n'y êtes pour rien. Tôt ou tard, notre heure viendra. La sienne fut simplement trop rapide à mon goût. De manière trop brutale.
    J'aimerais tant pouvoir apaiser votre cœur, mon frère.
    — Seul le temps fera son affaire. Je le sais. Sachez que je ne vous en veux pas. Ce n'est pas votre faute.

    À ses mots, mon cœur bondit et je sens mes yeux humides. Ce sont les risques de la guerre et du métier, j'ai encore tant à apprendre sur les techniques de combat et à organiser des tactiques. Je suis partie, seule, affronter la mère des geomis, laissant chacun des guerriers drapés de blanc et sertis de croix rouges affronter ses enfants. Je n'avais pas songé que j'aurai pu perdre de cette manière un de mes hommes. Je me sens si stupide. Vilkas se lève, pose ses mains sur mes épaules et déclare avec une voix apaisante :

    — Je vous le répète, vous avez bien fait. Vous avez eu confiance en nous. Vous savez, vous ne pouvez sauver tout le monde. Un jour ou l'autre, nous finirons par tomber.

    Et à ses mots, je me mis à pleurer, faisant face à une triste réalité. Les Hommes meurent sans que je ne puisse rien faire. Ainsi va la vie. Ainsi va la mort. Alphys descend les marches et me voit dans tous mes états, en compagnie de Vilkas. Le plus âgé s'empare d'une gourde dans laquelle il avait rempli de l'eau, s'approche et me la tend.

    — Buvez, dame Luvïel. Vous allez finir par vous déshydrater, dit-il.

    Puis nous nous installons tous les trois autour d'une tablée et commençons à envisager le départ. Nous prendrons quelques rations et il sera temps d'y aller. Nous attendons que chaque croisé se réveille ainsi que la louve, avant de reprendre la route. Gardant toujours le pendentif autour de mon cou, caché sous la robe, je tiens encore à remercier celle qui nous a accordé son aide. Il est bientôt l'heure.
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    qui suis-je ?:
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  • Lun 13 Fév - 14:14

    L’ange avait accepté le présent en souriant et la remercia. Pendant des années, ce pendentif l’avait accompagné représentant tout et aujourd’hui, elle l’offrait à une inconnue qui ne savait probablement pas ce qu’elle avait fait. Elle espérait que cela signerait une nouvelle étape pour sa vie, au fond d’elle-même voulait aussi que cela signe une nouvelle étape pour Luviel. L’ange avait repris la parole d’une voix chargée de fatigue. Elle lui parla d’une historie qu’elle avait entendu sur un Lycan et lui demande si l’alcool est sa façon de gérer. Ersa sourit à cette idée, cela aurait pu. Elle s’était même excusé d’avoir « empêché » la naine de boire, si seulement elle savait qu’en fait, la remarque et son histoire avait réveillé un doute chez la rouquine. Le rouge monta aux joues d’Ersa sous le compliment de son âme.

    (Est-ce que réellement, on peut me considérer comme quelqu’un de bien ? Après tout, peut-être.)

    Elle accepta l’idée, elle avait toujours fait ce qu’elle semblait juste, pour elle et pour les autres sauf rejoindre les Gardiens qu’elle avait fait pour… d’autres raisons. Une petite voix dans sa tête la faisait quand même douter, pouvait-elle se considérer comme quelqu’un de bien après ce qu’elle faisait subir à la louve. Elle prit la parole d’une voix un peu faible, elle prenait conscience de sa propre fatigue.

    - Je ne contrôle plus la louve, elle a sa propre personnalité. L’alcool ne me sert qu’à essayer de combler le vide créer par une absence.

    Elle renifla de tristesse et son regard se posa une dernière fois sur la table.

    (Que dirait-il ? Il me sortirait sûrement une phrase toute faite.)

    Elle se redressa sur le lit et se pencha vers son carquois, sortant une flèche silencieusement. Elle commença à jouer avec, elle posa son doigt sur la pointe. Elle reprit la parole à voix basse, ne sachant pas si Luviel dormait, n’osant pas la regarder.

    - J’envie votre force.

    C’était la vérité, elle enviait la force de Luviel, sachant pardonner, continuant d’avancer malgré ses doutes, continuant de chercher sa voix au lieu de rester là. Elle se perdit quelques instants en posant son regard à travers la fenêtre, la pluie avait cessée et la lune commencée à percer à travers les nuages. Elle hésita un instant à se lever pour sortir, s’enfuir loin de sa vie. Simplement disparaître. Une idée sans fondements comme elle en avait eu souvent, loin de la pire lui ayant traversé l’esprit. L’alcool et le chagrin l’avaient transformée en ombre, l’ombre d’elle-même. Un cadavre en sursis allant de la bouteille au combat et du combat a la bouteille. Elle se demandait si sa recherche de combat n’était pas une façon de provoquer sa fin, sans avoir à chercher la force de le faire elle-même. À ses sombres pensées, elle continua de jouer avec la flèche avant de l’arrêter face à sa poitrine, elle la posa lentement sur sa tunique. La pointe mordit sa peau quand elle appuya lentement dessus, faisant glisser ses doigts jusqu’à la pointe.

    La légère douleur n’était là que pour ressentir quelque chose de physique. Elle tourna la tête vers la bouteille et revit le visage de Vilkas, sa réaction à la perte de son frère. Il était effondré, elle s’en doutait, mais il avait l’air de faire face pour les autres ou alors que devant elle, mais cela n’avait pas d’importance à cet instant. Elle avait essayé d’être réconfortante, empruntant les mots d’Aralan. Conseil qu’elle n’avait jamais pris pour elle. L’histoire de Luviel s’imposa à son esprit, elle s’était perdue pendant très longtemps, plusieurs fois ce qu’Ersa pouvait espérer vivre, mais n’avait pas hésité à reprendre la route quand on lui avait tendu la main. Peut-être que cette rencontre était sa main tendue, peut-être qu’elle avait pris le problème à l’envers. Elle s’allongea sur le lit, restant au-dessus des couvertures, elle ne remarqua que maintenant que l’ange s’était glissé sous dans les draps et dormait. 

    Elle brisa la pointe de la flèche pour la poser sur le meuble à côté d’elle et reposa la flèche le long de sa poitrine et de son ventre. Ses doigts tapotèrent un rythme lent sur le bois, depuis combien de temps, n’avait-elle pas joué d’un instrument. C’étaient eux qui lui avaient appris à apprécier la musique, au coin d’un feu dans la nature. Elle essaya de trouver le sommeil sans l’aide du brouillard familier qui tuait ses pensées dans l’œuf et capté ses cauchemars, enfin en partie. Son regard fut attiré par son arc, visible malgré la pièce sans lumière, bercé par les ronflements des soldats et la respiration plus profonde de Luviel. Elle gardait la flèche contre elle, telle une enfant cherchant le réconfort dans une peluche pendant que son esprit s’échappait.

    Plusieurs fois dans la nuit, elle se réveilla en sursaut, trempé de sueur. Toujours le même cauchemar ou elle le voyait disparaître ou transformait en zombie, ce qu’elle avait dû faire. Toujours les mêmes mots qui résonnaient lui rappelant que c’était son idée, sa faute. Elle tournait à chaque fois dans le lit, se rapprochant de la bouteille qui lui apporterait un sommeil sombre. Elle résistait pour le petit espoir que lui avait apporté la journée et essayait de se rendormir. C’‘est que tard dans la nuit que ses pensées prirent un autre chemin.

    (Se battre pour les autres, ceux qui restent, mais je suis seule. Qu’une goutte d’eau dans un déluge…)

    Cette phrase qu’elle s’était déjà dite, avait une autre saveur qu’auparavant. Elle s’était retrouvée seule et avait abandonné, mais il n’était peut-être pas trop tard pour se relever. Après tout, le déluge puise sa force dans chaque goutte qui le compose. Elle sentit une petite vague de chaleur se déclenchait au fond de son être, calmant la tristesse un instant. Profitant de cela et de sa fatigue, son esprit s’éloigna encore une fois.

    Rêve:

    Elle rouvrit les yeux sur le plafond de la chambre de l’auberge. Le soleil s’était levé depuis peu, elle regarda autour d’elle, son regard toujours embrumé par le sommeil. Elle remarqua qu’elle était seule, Luviel était parti en lui laissant ses affaires. Un sentiment de solitude lui reprit, elle savait qu’elle ne resterait pas ensemble, mais elle avait espéré un dernier moment où elle ne serait pas seule. Machinalement, sa main attrapa le reste du verre qui était sur la table de chevet et le rapprocha de son corps.

    (Un feu follet ne doit pas s’arrêter de danser.)

    Ses doigts se crispèrent à ses mots, brisant le verre qui entailla sa main. Elle jeta le reste du verre projetant les éclats et le reste de liqueur. Elle serra la main dans sa tunique et remonta ses genoux contre sa poitrine, posant son front dessus. Elle prit plusieurs grandes inspirations, recherchant le calme et la chaleur de son rêve. Un sourire bien moins triste que celui de d’habitude naquit sur ses lèvres.

    (Le chemin sera long. Mais il est l’heure d’avancer.)

    Elle se leva, retirant sa tunique tachée de sang sur son ventre par la blessure à la main et entre ses seins par la pointe de la flèche de la veille. Elle déchira la manche de son vêtement pour enrouler sa main dedans une fois qu’elle eut nettoyé la blessure à l’alcool, elle se ferait soigner plus tard. Elle remarqua que sa blessure à l’épaule avait rougi avec les frottements du tissu provoquant une sensation désagréable, elle passa alors la tunique salle que le venin avait trouée. Elle repassa son ceinturon ainsi que son armure ce cuir après avoir démontait l’épaulière, son bras serait à nu complètement, mais sa peau pourrait respirer et guérir lentement. Elle passa ses renforts d’avant-bras, dissimulant légèrement sa blessure à la main. Enfin, elle décrocha son arc et le passa en bandoulière, elle révoqua les affaires qu’elle avait prêtées à l’ange avant d’attraper les bouteilles et le verre restant.

    Elle descendit d’un pas lent, un peu alourdit par le manque de sommeil, ses yeux étaient cernés, mais il y brillait un éclat qui s’était éteint il y a longtemps. Elle se stoppa en bas des escaliers en remarquant que Luviel, Vilkas et Alphys étaient attablé, l’air pesant. Son sourire revint, il ne l’avait peut-être pas attendu elle, mais ils étaient toujours là. Elle se dirigea d’abord vers le comptoir et posa l’alcool en dissimulant une petite bourse entre les bouteilles, le groupe n’avait pas à savoir. L’aubergiste sorti de la cuisine quand il entendit le bruit de verre, emmenant avec lui une odeur de brioche. Un peu de sang s’était échappé de son bandage pour laisser une empreinte sur le verre.

    - Merci, il y‘a eu un accident avec un de vos verres.

    Elle continua d’un ton plus bas.

    - Il devrait y avoir ce qu’il faut entre les bouteilles pour couvrir les frais de notre étape. Et un peu de brioche qui sent si bon.

    - Je vous la ramène dès qu’elle sortira du four.

    La naine tourna les talons et se dirigea vers le trio, Vilkas lui tournait le dos. Elle se figea ne sachant pas si elle avait sa place à cette table. Son regard dévia vers le feu qui crépitait. Elle sourit en repensant à son rêve. Tout était dans ce rêve. Elle reprit sa marche, restant dans le dos du croisé. Elle se pencha à l’oreille de l’homme s’appuyant sur la table de son bras gauche, dissimulant sa main droite. Elle espérait ne pas trop sentir la liqueur dès le matin et lui murmura.

    - Je ne sais pas si j’ai su vous aider, mais vous m’avez aidé. Merci

    Elle rougit timidement et déposa un baiser sur sa joue.

    - On m’a dit que le plus dur était d’accepter de continuer d’avancer.

    Elle se releva, gardant son teint pivoine avant de tourner autour de la table. Elle tira une chaise avant de s’asseoir avec le trio. Elle fit attention à garder sa main blessée hors de vue des compagnons de halte. Elle se sentait presque à sa place, dans la lumière, près du feu. Dans un premier temps, elle n’osa pas briser le silence, se disant qu’elle en était peut-être la cause.

    -L’aubergiste apporte de quoi manger ce matin, et il aura peut-être des provisions pour nos voyages.

    Elle se rappela que ceux qui les croisées qui l’entouraient était ceux qui l’avait soutenu la veille. Elle jeta un œil discret sous la table, essayant de ne mettre du sang nulle part.

    - Luviel, je voulais vous remercier pour hier. Vous m’avez beaucoup aidé.

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    Anonymous
  • Mer 15 Fév - 9:35
    Remarquant la naine qui descend les escaliers, celle-ci s'approche du tenancier avant de venir nous voir. Je lui adresse mon plus beau sourire en lui souhaitant une belle journée. Notre amie se place près de Vilkas, lui murmure quelques mots avant de l'embrasser sur la joue. Celui-ci resta figé quelques secondes, ne dévoilant pas aussi aisément ses sentiments à l'attention de ses pairs. D'un tempérament froid et brisé, j'aperçois un petit rictus qui orne le coin de ses lèvres. Alphys adresse une frappe amicale à Vilkas qui le fusille du regard avant de lâcher un rire nerveux. Évidemment, il ne sut quoi répondre à part un "merci" d'une voix bien solennelle. La belle aux cheveux flamboyants se redresse, prend une chaise et s'assoit à nos côtés. Je suis bien aise de la savoir avec nous, son comportement et ses atouts ont été indispensables durant notre périple. Cependant, j'ai la sensation que quelque chose ne va pas. Est-ce peut-être une intuition ? Dans tous les cas, notre alliée nous déclare que nous aurons de quoi remplir nos panses ce matin et peut-être même pour le voyage du retour. Alphys et Vilkas sont aux anges et commencent à se lécher les babines. Après tout, qui leur en voudrait de désirer un bon repas pour débuter la journée ? Soudainement, Ersa me remercie et dans un geste de gratitude, je la prends dans mes bras et l'enlace avec douceur.

    Vous êtes une femme avec du potentiel, vous êtes douce et je suis certaine que vous trouverez votre voie. Sachez que si vous avez besoin de mon aide, je serai prête à vous tendre la main. Nous ne sommes pas de blanc vêtu, car je comprends que sur cette terre impie, même les plus pieux sont aussi habillés de gris.

    Je la relâche de mon étreinte, mon regard dévia vers le bas de son corps. J'y aperçois un bandage autour de sa main alors qu'elle essaie de le cacher du mieux qu'elle le put. Malheureusement, les taches rouges sur les bandes blanches sont perceptibles. Alors, avec un geste affectueux, j'effleure son visage d'un revers de main et pratique ma lecture de l'esprit. J'aperçois tantôt la scène où elle brise le verre avec la force de sa poigne, les éclats qui fendent sa chair par endroit. Je ressens sa tristesse, sa solitude et une blessure intangible qui demeure en son sein. Un sentiment de perte et de vide qui vient la creuser petit à petit. Je ne connais que trop bien ce ressenti et m'emparant de ses mains, j'utilise ma magie de lumière afin de résorber ses vilaines blessures. Mes yeux ambrés croisent ceux de la naine, puis d'une voix douce la rassure, inondant son être d'une étrange chaleur imperceptible.

    Je comprends mieux ce que vous avez sur le cœur, louve. Je comprends ce que vous ressentez. Vous n'êtes pas seule, et même si nos chemins se séparent, nous nous reverrons, j'en reste persuadée. Je n'oublie pas le présent que vous m'avez offert, ni les mots que vous m'avez adressé. Je vous respecte, Ersa.

    Il n'y a pas besoin de donner plus de détails, tandis qu'Alphys et Vilkas nous regardent avec un air abasourdi. Toutefois, ils se mettent à admirer le tenancier qui apporte un plateau rempli de pain de seigle et de pintes en bois, remplies d'une mixture sentant l'alcool ainsi qu'une cruche de lait battu. Les autres croisés descendent les marches pour nous rejoindre à table, s'emparant des mets éparpillés ainsi que des boissons à disposition. La taverne est chargé en bonne humeur et en rire, tandis que les hommes de foi partagent avec humour et allégresse leur repas. Gardant la main d'Ersa dans la mienne, je lui fais un petit geste de la tête pour la sommer de se ravitailler. Après tout, nous n'aurons nul autre choix que de devoir rentrer dans nos villes respectives après l'épreuve d'hier. Nous devons prier notre ami défunt et permettre à Vilkas de faire son deuil. Le moral des troupes est important et il est primordial que nous reprenions des forces avant notre prochaine mission. Nous nous entraînerons davantage et ferons de notre mieux pour les futurs combats à mener. Le monde qui nous entoure est peuplé de vilenies, et nous sommes ceux qui permettront de raviver la lumière au sein des ténèbres.

    Une fois le repas terminé, nous sommes allés récupérer nos affaires dans les chambres avant de redescendre et de remercier l'homme tenant les lieux. Nous sortons de l'établissement ainsi que du village en compagnie de la naine qui va récupérer son destrier. Puis, aux abords des portes de la ville, nous nous adressons envers la reikoise qui nous as apporté son aide avec un ton solennel.

    Nous vous remercier, mes croisés et moi-même, pour toute l'aide et le soutien dont vous nous avez fait preuve. Votre nom et vos actions resteront gravés. J'ose espérer que vous trouviez ce que vous cherchez, chère Louve.
    — Je tenais également à vous dire ceci, s'avança Vilkas. Il s'approcha de la naine et lui embrassa le front avant de frapper son torse avec le poing en s'inclinant légèrement. Vos mots et vos attentions me touchent. Je continuerai d'avancer, sans regretter le passé.

    Les hommes de foi s'inclinent également, quant à moi, je lui fais un signe de tête d'approbation et lui déclare ces quelques mots.

    Lorsque mes pas me mèneront sur le sol reikois, j'essaierai de passer vous voir. Je saurai comment faire appel à vous. Faîtes bon voyage, Ersa.

    Avant de rejoindre les abords de la forêt que nous venions d'emprunter la veille, je lui fais un dernier signe. Puis nous reprenons la route vers les monts enneigés.
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    Ersa Vatt'Ghern
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  • Mer 15 Fév - 21:57

    Ce matin-là, elle s'était presque senti à sa place autour de cette table, les deux croisés qui se chamaillaient sur son geste d'affection. La joie qu'ils dégageaient en apprenant qu'ils allaient pouvoir se remplir le ventre. Pour la première fois, depuis longtemps, elle acceptait d'apprécier la compagnie, il y avait toujours cette arrière-pensée de tristesse et d'amertume qui la guettait depuis le recoin de son âme. Elle fut surprise quand Luviel l'enlaça et elle se laissa faire dans un premier temps, profitant de la douce chaleur du corps de l'ange. Elle lui rendit son étreinte d'abord timidement, mais les mots de l'ange bousculèrent sa réserve, brisant la retenue dont elle faisait preuve. Bizarrement, c'est auprès de ceux qui auraient du être ses ennemis qu'elle avait accepté de revivre.

    Les deux femmes s'éloignèrent, mais l'ange avait remarqué le bandage. Sa main vient effleurer la peau de la naine, la douceur de ce contact la fit rougir légèrement et voulut tourner la tête, mais ne put s'y résoudre. Et elle put sentir une caresse douce et chaleureuse se glisser dans son esprit pendant qu'elle profitait de ce contact. Elle arriva à tourner son regard pour ne pas croiser celui de l'ange, est ce qu'elle faisait quelque chose, pourquoi elle ressentait cela ? Et ce qu'elle se sentait si seule qu'elle recherchait le moindre contact ? Elle lui faisait assez confiance pour se laisser faire quoi qu'il se passait. L'ange attrapa les mains de la petite femme qui était perdue et l'émeraude rencontra à nouveau l'ambre.

    L'ange reprit la parole et elle compris ce qui s'était passé, l'ange venait de voir ce qu'elle avait ressenti et sa peur d'être à nouveau seule. Bien sûr, elle avait peur de redevenir celle d'hier, que la chaleur de la compagnie lui soit de nouveau refusée pour retourner dans sa solitude. Mais cette solitude avait aussi été créée par la louve et aujourd'hui, elle essaierait de ne pas y sombrer à nouveau. Elle affronterait sa peur ainsi que son démon.

    Ce matin, elle avait envie d'avancer et d'apprendre ce qu'elle avait oublié. La magie guérissait sa main dans un picotement désagréable, mais rapidement, la douleur de la blessure se stoppa. Elle joua avec ses doigts, les faisant tapoter sur la main de Luviel.

    - Merci, je l'espère aussi. Vous m'avez ouvert les yeux sur ce qui faisait la vie et pour cela, je ne pourrais jamais assez-vous remercier.

    Les deux hommes s'étaient figés, le regard sur les deux femmes. Ersa leur sourit timidement, n'étant pas habitué à accaparer l'attention. Elle fut très vite sauvée par l'aubergiste, mais surtout ce qu'il emportait avec lui. L'odeur avait dû attirer le reste de la troupe, car bien vite, la table qui était trop grande pour les quatre convives, fut entourée de bonne compagnie. Les hommes profitaient de l'instant, dans la bonne humeur, dévorant tout ce qui se trouvait à leur portée. Le ventre de la rouquine gargouilla, se rappelant à elle. Elle aussi avait faim et ne savait pas par quoi commencer. C'est à ce moment que Luviel lui fit un signe en direction de la table, Ersa lui répondit dans un sourire qui lui fit mal au visage, devant le comportement maternel de l'ange. Hier, elles avaient discuté de ses sentiments et de la sensation d'être complétement perdu, et même si Ersa ne s'était pas tellement confié, elle savait que l'ange la comprenait. Et faisait ce qu'elle considérait comme sa mission. Aider les mortels à trouver la paix.

    Elle tendit sa main pour attraper un peu de pain, puis vers les chopes. Un des croisés lui plaça une chope d'alcool qu'elle déclina en souriant pour se rabattre sur le lait. Elle en bu une gorgée lentement en passant son regard d'un homme à l'autre. Elle mangeait, buvait lentement, oubliant ses doutes et ses peines le temps du repas, s'incorporant dans le groupe comme si cela faisait plus longtemps qu'il se connaissait que réellement.

    Le repas se termine, et les hommes se lèvent pour aller récupérer leurs affaires, Ersa en profita pour rester près de Luviel un instant.

    - Je ne vous ai pas répondu, mais vous êtes aussi une bonne personne, ne vous perdez pas à travers les autres. Je pense que je me suis un peu trompé, hier je vous ai dit que votre mission vous emmènerais vers les désillusions, mais vous pouvez aussi trouver que chaque âme sauvée est une victoire. Et vous pouvez vous souvenir de la mienne.

    Elle lui sourit, ce sourire qui auparavant traînait toujours une note d'amertume et de tristesse, mais pas ce matin. À ce moment, il ne rehaussait que son regard émeraude qui avait retrouvé son éclat. Elle passa rapidement voir le maître des lieux pour voir si ce qu'elle avait donné suffisait à couvrir les frais.

    Ils sortirent de l'auberge pour aller récupérer sa jument. Elle la sella consciencieusement, flattant sa monture avant de la guider vers la sortie du bâtiment. Pour ceux qui ne connaissaient pas la naine comprendre pourquoi une aussi petite femme gardait un cheval su grand était difficile. Pour ce qui savait que ce petit brin de femme dissimulait une louve faisant quasiment deux pieds et presque cent livres de plus, ce choix était plus compréhensible. Elle guida sa monture jusqu'aux croisés avant de se diriger vers la sortie de la ville. À chaque pas les menant vers leur séparation, le cœur d'Ersa se serrait. Et si ce regain n'était valable qu'ici ? Et si ces convictions volaient en éclats sur le retour. Ses doutes l'accablaient, paralysant son esprit quelques instants.

    Luviel et ses croisés remercièrent la naine et elle se sentit rougir, étant à nouveau le centre de l'attention de tous. Ce qui l'aida à sortir de sa torpeur, l'étonna était le fait que Vilkas s'avança, lui qui n'avait rien montré depuis qu'elle avait croisés leurs chemins. Au contact de ses lèvres sur sa peau, une vague de chaleur au fur et a mesure que son visage rougissait, son cœur s'emballa. Il lui avait confirmé qu'elle avait réussi à avoir les bons mots, malgré tout. Elle lui sourit, hésita, avant de céder et de l'enlacer, posant sa tête sur son torse.

    - Merci, encore. Désolé si pour cela Alphys va vous charrier longtemps.

    C'était bizarre, mais elle avait besoin de son contact. Elle reprit à voix basse.

    - Prenez soin de vous, et d'elle.

    - Je vais m'assurer de devenir meilleur.

    Répondit l'homme en croisant son regard. Il cala ses bras sur les épaules autour des épaules de la louve avant de repartir vers les autres hommes. Elle ne voulait pas que le contact se brise, elle ne pouvait identifier ce qu'elle ressentait. Y avait-il vraiment quelque chose, ou est ce qu'elle s'identifier dans la douleur de cet homme et ne voulait pas qu'il suive le chemin dont elle avait si honte ? Elle ne le savait pas et ne le saurait peut-être jamais. Elle recula en baissant la tête, essayant de dissimuler son teint rouge cerise. Les autres hommes s'inclinèrent. Luviel lui confirma qu'elle ferait appel à elle quand elle serait au Reike. Ersa lui sourit et prit une inspiration.

    - Nous verrons bien où la vie me mène. Merci à vous tous, je ne m'en serais pas sorti toute seule non plus.

    Elle balaya la troupe de son regard insistant sur Luviel et Vilkas

    - Pour ce renouveau. Si vous avez besoin de plus petite que vous, pensez à moi.

    Elle eut un léger rire en grimpant sur sa monture d'un bond. Elle se fit à sa position dominante sur le groupe.

    -Luviel, voulez vous que je passe un message à quelqu'un si nos chemins se croisent.

    - Uhm. Il y a bien un homme que j'aimerais retrouver au Reike. Il se nomme Deydreus Fictilem. Si vous le croisez, dîtes lui que je tiendrais parole et que je finirai par sortir des sentiers battus, dit-elle avec un grand sourire. À bientôt, Ersa. Puisse nos chemins se rejoindre au Reike !

    Ersa éclata de rire au nom de l'homme, elle ne le connaissait pas, mais les gardiens en manque d'action en parlait parfois, un officier qui aurait selon les dires un grand avenir.

    - Vous êtes une femme des plus étonnante. J'attendrais notre prochaine rencontre avec joie, je vous dois toujours mon histoire après tout.

    Il fallait bien qu'elle trouve une "excuse", la naine voulut talonner sa monture, mais une image s'imposa dans son esprit. Elle laissa échapper plus pour elle-même que pour les hommes.

    - C'était toujours son moment préféré pour jouer.

    Elle ferma les yeux, se concentrant pour essayer de visualiser une image.

    - Sans musique, la vie est une erreur.

    Elle avait placé ses mains pour recevoir le cylindre de glace percé qui se formait. La flûte improvisée était froide entre ses doigts, elle souffla timidement dedans pour voir si cela avait marché. Un son en sortie et la naine sourit, ses yeux éclatant de joie. Dans un signe de main au groupe qui commençait à s'éloigner, la naine repartait, soufflant lentement dans sa flûte improvisée ce rythme qui l'avait tant accompagnée avant de sombrer. Elle voulait essayer de remettre un peu de joie dans sa nouvelle vie.

    (merci à vous pour avoir sauvé mon âme)


    Musique jouer par Ersa:
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