Dans les jours qui suivirent leur rencontre, Alvida se fit très peu présente, occupée avec les autorités concernant l'altercation avec le navire qui perturbait les transports maritimes depuis quelque temps et la récompense dûe à leur capture.

La jeune femme passa également beaucoup de temps dans le quartier marchand, proposant ses services pour acheminer quelques marchandises en toute sécurité. En règle générale cela ne dérangeait pas la capitaine de se proposer comme moyen de transport, elle n'y gagnait pas grand chose mais ça restait un petit plus non négligeable.

Le reste du temps, elle le passait avec son équipage, que ce soit en ville, bien souvent confortablement attablée dans une taverne ou sur le bateau où elle ne manquait pas d'adresser quelques mots au charpentier et surveiller l'avancée des travaux.

Pour Maraad les travaux purent se passer sans encombres. Sur le navire il put constater que l'équipage n'était jamais au complet, faisant un roulement en trois équipes surveillant le navire, l'entretenant et prenant du repos. Tous ici étaient au courant de la présence du drakyn aussi en dehors de quelques coups d'oeils appuyés personne ne vient le déranger. La seule perturbation autour du charpentier se nommait Kayleen. La jeune fille était un électron libre, n'ayant aucune tâche assignée elle passait beaucoup de temps à observer Maraad travailler, lui posant régulièrement des questions sur ce qu'il faisait ou sur lui-même.

Finalement, lorsque les travaux arrivèrent proche de leur terme, l'équipage se fit plus présent et actif pour préparer leur départ. La capitaine également s'affairait avec beaucoup d'entrain. Elle avait réussi à dégoter un parchemin qui éveillait son intérêt : un morceau de carte maritime dont il semblait intéressant d'en retrouver les deux autres morceaux afin d'en localiser sa position exacte.

L'heure des adieux approchait à grand pas. La corsaire rencontra à nouveau le charpentier afin de faire un point sur les réparations et lui remettre son paiement en bonne et dûe forme. Avant que leurs chemins ne se quittes pour de bon, elle lui adressa quelques mots :

« Pour une première fois, c'pas mal du tout. Je penserai à venir vous voir si jamais j'repasse dans l'coin à l'avenir. » dit-elle avec un clin d'œil malicieux.

Fortement décomplexée la jeune femme se permis même de mimer l'envoi d'un baiser, s'amusant jusqu'au bout de cette relation professionnelle-dragueuse qu'elle avait entretenu avec lui depuis le début, puis elle tourna les talons pour rejoindre son navire, prête à reprendre la mer vers une nouvelle destination.

CENDRES