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  • Sam 21 Jan - 15:19
    Tuons la bête !!!


    Ses paroles volent. Ses yeux changent.

    Sa nature même tapote à la porte de quelque chose d'ancien en moi. Ces mots que je retrouve pas. Ces choses qu'il aimerait savoir et moi non... Ou oui. La cruauté sombre qui flambe dans ses prunelles dégivre sur le bord de mon cœur ces lettres de sang que personne ne comprend.



    Je suis l'ombre voilée de peur de te haïr,
    Le chemin embrumé qui mène à ton plaisir.
    Ce qui motive tes pas et t’affranchit des peurs.
    Je suis le creux au ventre et la faim en ton cœur.

    Libère-toi, je m'éteins.
    Etreins-moi, je te mange.
    Pulsions et émotions me font un lit étrange.

    Bien heureux celui qui de moi se nourri
    Bien fade devient la vie pour celui qui m'oublie.
    Esclave de moi-même ou maître des émois,
    Le premier pas est là...

    ... Nomme moi.



    Je ne les prononce pas. Je n'en ai qu'à peine conscience. Main dans la main, je me laisse menée, légère. Essayé de comprendre me fatigue et rapidement me désintéresse. Tout cela, but de ma quête, n'en est pas moins un air que je rejette. Mon nom, ce que je suis, reste plongé dans un passé dont Hava a jeté pour l'instant la clef. Doux refrain, l'impitoyable curiosité de cet autre reflet face à mes éclats incomplets me donne des images d'un autre monde.

    Le Rêve s'approche et ses yeux me sourient. Je leur sourit aussi, mes yeux luisant d'un éclat dont je ne m'aperçoit pas. Je secoue négativement la tête. La peur ne me fait rien... Mis à part me faire fuir. La peur est creuse à mes yeux. Vide à mes yeux. Une prison dont je suis la reine. La face caché de moi-même.

    J'ai Faim, oui. Mais je ne comprends pas encore tout à fait. Je vibre au rythme des autres sans sentir mon être se remplir. Je salive face à leurs volontés, être servile qui ne se comprend pas lui-même. Et ce manque au creux du ventre, cette fatigue toujours présente jusqu'à ma rencontre avec Aryan. Jusqu'à ce que de jour en jour, de semaine en semaine, je me pourlèche les babines de son inexprimable présence.

    Puis il quitte mes doigts. Un frisson remonte dans mon dos et je m'arrête un instant, troublée. Vidée. Esseulée. Que s'est-il passé ? La haute silhouette d'Aryan juste devant m'attire dans ses pas et par réflexe je reprends la marche. Le Rêve danse autour de nous et tourbillonne follement, joliment.

    ... Pas de nous.

    De lui.

    Elle danse autour de lui, s'amuse et gambade. Il s'éloigne et se rapproche. Familière et inconsciente de son corps qui bouge, humaine et pourtant non. Je fais ça... Je fais ça souvent, attirée par une couleur, une lumière, un son, un élément qui me fait sourire. Je le sais... Mais je ne pensais pas que c'était comme ça. Une brusque conscience de moi-même me fait ouvrir les yeux plus grands. Je suis... très différente de ce que je sais être.

    Mon corps ressemble aux leurs, mais pas exactement, et je comprends soudain à quel point ils peuvent me trouver attirante et étrange. Envoutant bout du monde enfoui qu'ils ne regardent jamais. De mémoire je n'ai jamais vu quoi que ce soit bouger ainsi, flotter ainsi dans la nature qui l'entoure, à sa place et pourtant totalement à part. Forme gracile inconsciente de l'inspiration qu'elle peut former à l'écume des lèvres des spectateurs avisés. Un personnage découpé dans un tableau et collé dans un autre.

    Un frisson parcourt mes ailes qui redeviennent les miennes. De cuir rosé aux dégradés d'aurore pâle. Mes cheveux aussi reprennent leur teinte dragée. La plaie sur mon ventre se referme sans mal.

    Ce que je vois n'est pas une chose qui fait peur aux humains. Je le sais. Je ne les comprends pas, mais je les connais. Ceux que j'ai rencontré dans le village me donnent raison. Et je sens soudain à quel point j'ai changé. Jadis, je ne ressemblait pas à ça. Une conviction profonde qui ne me chagrine pas. Cette autre que moi se retourne, tend la main, marche en arrière face à mon Grand Duc qui lui n'a qu'un visage.

    Les mots s'alignent et se bouscules dans mon esprit pendant que mon corps suit. Les arbres ni les ronces, ni les mulots qui fuient sous la mousse n'attirent mon attention. Seulement son visage et ses iris de charbon. Ils avancent et discutent, tout près, pourtant si loin. Bientôt de mes lèvres s'échappent quelques vers lentement fredonnés d'une voix chaude et basse.


    Le rêve, serpent rusé, éclos dans le duvet,
    Roule autour de mes bras une flatteuse entrave,
    Sur mes lèvres distille un philtre dans sa bave,
    Et m'amuse aux couleurs changeantes qu'il revêt.

    Depuis qu'il est sorti de dessous mon chevet,
    Mon sang fidèle au tien le mène à tes langueurs,
    Ses nœuds me font captif et ses regards suiveurs,
    Et je vis comme si quelqu'autre en moi vivait.

    Mais bientôt tu connais la force de sa caresse,
    Vainement je me tords sous son poids qui m'oppresse,
    Je danse mais ne peux me défaire de lui.

    Il apprend, il donne, cruelle vérité
    De ses lambeaux de songes je me trouve rongé.
    Mon ami sinueux meurt à l'éclat du jour
    Mais sa morsure demeure toujours.



    Pas de lune aujourd'hui pour m'entendre. Mes ailes rétractées ont disparues. Pas de solitude pour esquisser quelques pas. Seulement mes oreilles et les leurs. Mon pas souple sur les racines inégales pour scander ma pensée sans analyse. Le cœur brute est de mise.


    CENDRES
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  • Sam 21 Jan - 21:46
    Il restait devant mais il entendait tout. Il écoutait, et avait, comme d'habitude, la maniere de prendre en note les informations les plus importantes qu'il récoltait sur tout ce qui se disait et se passait dans son dos. Plus ils avançaient, plus Reve semblait avoir un petit quelque chose d'Hava dans sa manière d’être. Oiseau était curieux, il voulait savoir. Mais ça ne changeait pas cette petite inquiétude qui lui obstruait la poitrine.

    Toute son histoire, il avait l'impression d'avoir déjà entendu des informations ressemblant de prêt ou de loin a ce qu'il racontait. Le royaume des songes, un voyage de plusieurs millénaires. Pourquoi cela lui semblait étrangement familier ?

    - C'est une sacrée histoire. Et cette apparition sur ce plan, c’était il y a longtemps ? Vous semblez un peu perdu dans cet environnement.

    Il etait vraiment curieux pour le coup, comme d'habitude devant des nouvelles choses. Mais encore plus cette fois ou ses paroles n’étaient pas dénués de sens, quand beaucoup aurait simplement rigoler devant une idée totalement incongrue.

    Il songea aux habitants. Ils avaient l'air fatigués maintenant qu'il y pensait. Condamnés a une éternité d'un sommeil torturé. C’était bien pire que la mort. Il n’était pas tout a fait certain de l’intérêt d'une telle punition, mais c’était probablement de la légitime défense. Et ca faisait une bonne histoire a écrire dans ses écrits récapitulatifs de ses journées. Pas quelque chose qu'on voyait tous les jours.

    Quand ils commencèrent a parler l'un et l'autre a voix basse, il fit mine de ne pas entendre. Ils avaient bien le droit d'avoir leur discussion, mais il n'avait cependant pas envie d'en rater la moindre partie. Pour sa curiosité. Pour Hava. Il tourna cependant la tête en entendant la fin de sa phrase. Sur ce dont il se nourrissait. C’était ça. L’hypothèse devenait encore plus palpable. Se nourrir d'émotions. Hava avait ça aussi. C’était bien une question d’espèce.

    Il allait répondre quand il entendit les paroles d'Hava derrière. Un poème, comme elle en faisant souvent dans des moments précis, souvent cruciaux a ses yeux. C’était un véritable marqueur pour lui que quelque chose d'importants étaient en train de se dérouler. Il s’arrêta de marcher, et posa les yeux sur la main, en finissant d'écouter. Il garda cependant les siennes le long de son corps.

    - Vous ne nous ferez pas de mal. C'est de ça que j'ai peur, de ce qui est en train de lui arriver.

    Il désigna Hava, et ce qu'elle venait de faire. Elle semblait perdue entre deux mondes, deux êtres et deux esprits, et le texte reflétait cette impression. Il était difficile de dire si c’était bénéfique ou non. La seule chose dont il avait vraiment peur, c’était qu'elle lui soit retiré. Difficile de lui en vouloir si elle décidait de partir avec un membre de sa propre espèce, non ?

    - Vos transformation. Vos..rêves. Vous avez besoin de toucher physiquement n'est ce pas, comme tu as fait avec elle tout a l'heure ? Je n'ai pas envie que tu vois a l'intérieur de moi, pardonne moi.

    De toute façon, qu'est ce qu'il aurait vu ? Sans doute pas grand chose. Une plage déserte de sable blanc. La mer. Et rien d'autre. Il était vide. Il lui manquait une part entière de son identité. De sa vie. De son existence. Il avait trois ans. Le reste n’était que brume et reflet.

    - Hava, tous vas bien ?

    Il fit un pas en arrière pour faire face a la démone. Il sentait qu'il ne faisait rien en direction directe de Cornue, mais qu'elle était quand même émotionnellement fortement impacté. Il hésita, et tendit la main, mais vers elle. Comme pour marquer la différence entre elle et lui, et pour lui proposer un support, si elle voulait.
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    Rêve
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  • Mar 24 Jan - 11:44
    "Perdu... Le mot est plutôt bien choisi. Je me construis chaque jour de nouveaux repères."

    Alors que la discussion s'entamait progressivement avec Aryan, la jeune consœur de Rêve se lança alors dans une curieuse envolée lyrique qui ne manqua pas d'attirer l'attention du second Démon. Absolument hypnotisé par cette performance inattendue, le prince exilé glissa sa tête sur le côté et se détourna un moment de l'Ange afin d'écouter avec une attention toute particulière les propos fabuleux que prononçaient Hava sous forme de vers. Il était intéressant pour le Voyageur de constater, entre autre, que le verbe de sa douce amie avait drastiquement changé depuis qu'elle avait entrepris de débiter sans sourciller ce poème étonnant qui possédait de faux airs prophétiques.

    "Magnifique..."

    Les yeux de la créature aux mille visages s'écarquillèrent de surprise et de fascination alors qu'une multitude de questions envahissaient son esprit. Ces mots lui étaient-ils dédiés, d'une certaine manière ? Il ne savait dire pourquoi, mais il ressentait une curieuse affinité avec les dires de sa consœur. Aryan le tira à ses songes lorsqu'il expliqua enfin pourquoi il refusait toute forme de contact avec le prince des rêves, mais également qu'il s'inquiétait pour la santé de son amie pour laquelle il s'était visiblement choisi un rôle de protecteur. Lorsque Rêve vit l'Ange s'éloigner, il demeura donc muet et l'observa avec insistance, un fébrile sourire aux lèvres. Etait-ce mal ? Il s'agissait pourtant d'un poème, une expression romancée de ses sentiments profonds, n'était-il pas ?

    Durant son analyse, Rêve releva qu'Hava s'était partiellement dissociée de lui en reprenant son apparence d'origine, cette métamorphose avait-elle eu pour elle une signification trop dure à porter ? Le Voyageur ne se sentait nullement coupable d'avoir suscité chez Hava une telle foule d'émotions, bien au contraire, mais il espérait toutefois ne pas lui avoir porté atteinte d'une façon irréparable. Si la jeune entité démoniaque semblait puissante par nature, elle était visiblement habitée par de nombreux doutes et Rêve, dans son empathie surnaturelle, détectait chez elle une dualité difficilement masquée ainsi que diverses pulsions verrouillées, peut-être par magie ou simplement grâce à sa psyché. En cet instant précis, il ne désirait rien de plus que pouvoir explorer les méandres de l'esprit de cette nouvelle rencontre, ce afin de comprendre les rouages de ce mécanisme qui, apparemment, l'avait tout bonnement paralysée sur place.

    Désireux de ne pas pousser davantage Hava dans ce mystérieux élan qui semblait susciter de l'anxiété chez l'ange protecteur, Rêve conserva une distance respectable avec le duo et s'approcha doucement, pas à pas, mesurant dans l'expression de celle dont il avait pris l'apparence des signes d'inquiétudes potentiels. Les mains désormais liées dans le dos, il resta donc à quelques pas d'eux et patienta, percevant sans mal que ce moment leur appartenait et qu'il n'avait aucun rôle à jouer dedans. Il se sentait comme un intrus, d'une certaine manière, ce qui lui rappela indirectement l'ultime rêve dont il avait arpenté la surface. Pouvait-il causer du tord par sa simple présence ? Malgré ses craintes, le prince demeurait souriant, affichant cette même mine affable qui se voulait rassurante.
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  • Dim 29 Jan - 3:06
    Tuons la bête !!!


    Moi et moi

    Moi et lui.

    Je suis le Mirage de mes yeux rosés, son attention d'obsidienne se posant sur moi. Les mots qu'il échange avec Aryan ne m'appartiennent pas. Je ne les entend même pas vraiment, m'observant encore plus attentivement. Toujours plus attentivement à tous ces détails que je n'avais jamais vu auparavant. Les deux pieds plantés dans l'humus gelé. Le froid ne trace pas le moindre frisson sur ma peau à la couleur unie, mais la fascination soudaine de mon propre visage aux yeux abyssaux, si.

    Une main se tend sous mon nez et je passe de mon reflet à Aryan.

    - Oui.

    Sans même y penser, je prends sa main. Il hésite. Il est prévenant. Il ne veut pas que je parte, comme souvent. Dans l’étrangeté du moment je ne remarque pas ses émotions inhabituellement fortes ni la précaution qu'il met dans sa proposition. Il me faut quelques longues seconde pour vraiment porter toute mon attention sur lui, après que mes doigts aient enlacés les siens.

    ... Et réalise soudain que ce que je vois aujourd'hui, lui le voit tout le temps. Il m'aime comme ça, sous cette forme. Je comprends mieux pourquoi il était si curieux à notre rencontre. Aujourd'hui, il est moins curieux que désireux de m'avoir près de lui, sans condition. Je m'approche donc de quelques pas, sans lui sauter au cou pour autant. Je m'appuie simplement sur sa main pour sautiller par dessus une épaisse racine au sol.

    Le Rêve approche de nouveau mais je n'ai rien contre lui. Curieuse, je surveille son manège sans émettre la moindre objection, tout au contraire. Maintenant que j'ai dis ce que j'avais à dire à son sujet, tout me semble être partagé et mis sur la table. C'est une victoire en quelque sorte d'avoir trouvé les mots justes pour me dire.

    - Aryan... Je ressemble vraiment à elle, hein ? ... Je suis humaine un peu... Tu es humain un peu, hein ? " ajoutais-je en me tournant plus directement vers l'Oiseau aux traits de Cornue qui s'approchait en douceur.


    CENDRES
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  • Dim 29 Jan - 21:46
    Il la laissa s'approcher d'elle même, mais en la fixant d'une façon assez intense, attendant une réponse franche de la part de la démone. Ce qu'elle fit en venant avec moins d'entrain que de l'habitude, et en prenant sa main tranquillement. Il referma ses doigts dessus et sentit l'étrange sensation disparaître. Ça allait. Au moins de son point de vu a elle, mais c’était déjà mieux que rien après tout.

    Alors il ne fit aucun commentaire, et une fois main dans la main avec elle, reprit sa marche vers l'avant, les yeux posés sur ce qui venait devant eux, et non pas forcément sur le deuxième démon. Qui lui, continuait a les regarder. Aryan sentait le regard posé sur eux. Il etait souriant, étrangement, l'air pas du tout inquiet par la présence de ce qui etait deux inconnus. Il avait beaucoup moins de crainte qu'Hava visiblement. Il n'avait pas imaginé que les positions soient inversés, et que ce soit lui qui essayent de faire patte blanche pour que l'ange s'ouvre un peu plus.

    - Hum ?

    Il ralentit, et posa les yeux sur elle, puis sur l'homologue démon. Si elles se ressemblaient ? Pas vraiment, de son point de vu. Il avait l'impression de voir mille et une différence entre eux, et pourtant, dans les fait, il avait sans doute réalisé la métamorphose la plus convaincante possible. C'etait juste qu'Aryan avait un regard différent du commun des mortels sur le monde et ce qui le composait.

    - Je ne saurais dis, Hava. Cette enveloppe qu'il a prit te ressemble, en effet. Mais ce n'est qu'un mirage. Je n'arrive pas a te voir quand je le regarde. Tu es toi. Et si tu prends son apparence, tu ne sera pas lui.

    Pour la suite de la question, il avait bien du mal a lui offrir une réponse vraiment cohérente. Humaine, humaine. Dans la forme, humanoïde, sans doute, dans l'esprit et le cœur, ils pouvaient difficilement être plus différent. Cependant, il n’était pas assez certain de l’état d'esprit de sa compagne pour être certain qu'une mauvaise réponse ne soit pas véritablement néfaste et ne cause soucis.

    - C'est un peu compliqué de dire ce que vous êtes. Toi, lui. Vous n’êtes pas humain. Mais vous n’êtes pas totalement non humain non plus. Au final, vous pouvez être ce que vous avez envie d’être.

    Tout en finissant sa phrase, il déboucha dans une grande clairière dont la lumière dégageait un aspect de calme et de sérénité, a travers les branches, agréables, après avoir crapahuté dans la pénombre de la foret durant un petit moment. Aryan la garda encore dans la paume de sa main et tourna la tête vers le rêveur.

    - Je vais aller chercher nos affaires. Je ne sais pas si Hava veut venir ou non avec moi. Je n'en ai pas pour très longtemps.

    Il relâcha finalement la main de la petite cornue rose, et laissa ses deux grandes ailes blanches, immaculés, apparaître en provoquant un petit souffle sur le sol qui fit se coucher l'herbe. Il était nettement plus impressionnant de cette manière.

    - Hava, si tu veux rester, tu peux commencer a préparer le campement. Un peu de bois. Je vais ramener la carriole, les chevaux, et Serpent.

    Puis de nouveau vers leur compagnon d'un soir, il ajouta :

    - Si cela vous conviens de s'installer ici pour ce soir, je pourrais a nouveau examiner la blessure plus au calme, quand je serais de retour.

    Une fois les réponses faite, il décolla a vive allure, et disparu vers l'est comme un souffle.
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  • Sam 4 Fév - 22:52
    Suite à cet élan d'anxiété qui s'était emparé d'Aryan, Rêve s'était retiré afin de le laisser s'occuper d'Hava comme il avait sans doute l'habitude de le faire. Si le Voyageur ignorait bien des aspects de ce monde qu'il arpentait en tant que nouveau-né, il en comprenait toutefois de nombreux éléments, certains par instinct et d'autres encore par les maigres souvenirs qu'il était parvenu à conserver au délà du domaine de l'irréel. En ce sens, Hava semblait proche de lui mais elle laissait transparaitre cependant une instabilité spirituelle qui laissait présager que, malgré son innocence apparente, elle abritait en son sein de nombreux mystères qui, peut être, ne gagnaient pas à être révélés au grand jour. Loin de vouloir altérer la psyché de sa jeune consœur pour le pire, Rêve avait néanmoins un besoin compulsif de comprendre tout ce qui l'entourait mais également ce qu'ils représentaient, ses semblables et lui. En ce sens, explorer les méandres de l'esprit de cette nouvelle rencontre  lui semblait tout indiqué, bien que relativement dangereux.

    Après de brèves précautions ainsi qu'une invitation offertement gracieusement par Aryan, que le prince exilé accepta par un hochement de tête tranquille, il fut décidé d'un commun accord que l'Ange prendrait son envol pour mener quelques préparatifs en vue de l'établissement d'un camp de fortune. Rêve suivit des yeux le fantastique personnage qui s'éclipsait dans les ténèbres, puis reporta son attention toute entière à sa consœur qui, déjà, s'affairait à rassembler les ressources demandées par son camarade angélique. Le Voyageur ayant déjà relevé que sa métamorphose avait suscité des émotions peut-être trop vives chez sa semblable, il décida sans consultation de la concernée de lever l'illusion. Dans un seul mouvement, fluide et élégant, il vint glisser à quatre pattes et regagna aussitôt son apparence d'origine en une fraction de seconde.

    Reprenant une attitude propre à celle des volatiles dont il empruntait partiellement l'apparence, Rêve se mit à nettoyer ses plumes en assénant de légers coups de bec dans l'épaisse masse duveteuse, mais le silence fut de courte durée, car de nouvelles questions assaillirent son esprit et il ne put s'empêcher de les poser à Hava, espérant toutefois ne pas la contrarier plus que de raison. S'il voyait un grand intérêt à la pousser dans ses retranchements pour observer le résultat de ses pulsions émotives que semblait craindre l'Ange, il était toutefois désireux de ne pas leur manquer de respect et surtout, de ne pas bouleverser l'équilibre fragile mais ô combien fascinant de leur relation.

    "Aryan a dit que nous sommes partiellement humains. Il a raison, tu sais ? J'ai été construit par les émotions que j'ai partagé avec les Hommes en voguant dans les abysses de leurs pensées les plus secrètes. Je suis, d'une certaine manière, la somme de tous ces songes que j'ai traversé. Peut-être es-tu aussi née des rêves ? Ou alors..."

    Furtivement, la bête onirique s'était rapprochée de son vis-à-vis, longeant son corps tout en douceur et l'entourant sans pour autant restreindre ses mouvements. Malgré sa passivité, son apparence ainsi que sa gestuelle lui donnaient l'aspect d'un prédateur en pleine traque, cernant sa proie avant de frapper. Symboliquement, c'était bel et bien ce qu'il faisait car, s'il n'était pas carnassier par nature, Rêve n'en demeurait pas moins un chasseur. Sa pitance n'était cependant pas faite de chair et de sang mais bien de savoir brut ainsi que de nouvelles sensations. C'était plus fort que lui et, malgré son manque total de malveillance à l'égard de son interlocutrice, il se montrait sans doute trop entreprenant.

    "...peut-être que tu es un peu comme mon créateur. Lui aussi possède la silhouette exquise d'une créature conçue pour ravir et charmer les êtres. Les rêveurs t'ont-ils déjà qualifiée de Succube, chère Hava ?"

    Le cou allongé vint se tordre pour se dresser jusqu'au visage de son vis-à-vis puis, de ses yeux immenses, il observa ses contours somptueux, inhumains de par leur perfection. Oui, elle lui rappelait son créateur, de bien des façons.
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  • Dim 5 Fév - 11:14
    Tuons la bête !!!


    Humaine et non humaine... encore.

    Mais l'idée d'être ce que je veux est nouvelle. Il dit si souvent que je dois faire ce que je veux... Mais être ce que je veux. Les humains veulent tant de chose, je me demande comment ils font pour ne pas être épuiser par autant de volonté ! J'ai déjà du mal à savoir su je veux dormir à l'intérieur de la caravane ou sur le toit. Eux ils veulent mille choses à la fois et avec force. C'est un exercice très difficile et nouveau d'avoir envie...

    J'écoute Aryan avec la plus grande attention, buvant ses paroles comme une vérité céleste, comme toujours. A ses dernières question, j'acquiesce. Je peux m'en occuper ! Sa confiance m'honore. L'air décidé, je lui dis que je vais rester pour le moment et le regarde partir sans un mot de plus, droite et prête à affronter la présence du Rêve sans lui... Aussi prête que je pouvais l'être au vu de mon expérience. C'était pas encore tout à fait ça...

    - C'est bien pour ça que tu n'es pas entièrement humain.

    Une remarque faite sur le ton de l'entendement le plus simple lorsqu'il dit être construit de les secrets des hommes. L'être qui s'enroule autour de moi n'est pas que ça, mais moi, je sais ce que c'est. C'est précisément la raison pour laquelle les humains sont dangereux. Ils ne veulent pas se voir à travers nous yeux. Ces secrets, ils ne veulent pas les connaitre. Ils ne le supportent pas. Les humains ne sont pas comme ça.

    Le comportement de l'Oiseau est clair et loin d'Aryan, je me sens un peu tendue, mais rien de bien grave... Rien de bien nouveau non plus. Son manège ne m'inquiète pourtant pas. Il m'entoure et je me sens même plutôt bien. Les anneaux de la mère de Serpent m'entouraient ainsi il y a encore peu de temps. Le fagot de branches dans les bras, je le pose pour ne pas risquer de le blesser et ne pas me sentir empêchée de bouger. Ce n'est finalement pas le moment de rassembler ce qu'il faut. A la place, je scande.

    - Succube, Lilith, Leviathan, Asmodée. Démon, Tentatrice, ils m'ont appelé. Ils ont le droit, mais ce n'est pas moi. " fredonnais-je sur un rythme guilleret " Aucun de ces noms n'est mon nom... Je l'ai perdu, il y a longtemps, mais je suis sûr que ce n'est pas l'un de ceux là. "

    Je lui souris. Il en a tellement envie. Ses grands yeux noirs sont creux, avides. Les doutes, les envies de vengeances et les envies éparses s'étaient cristalliser en une volonté, un dragon qui s'enroulait autour de lui en lui labourant les flancs, le cœur et la tête. Il était si beau ainsi, loin de ce que je suis moi mais bien plus vrai dans ses mouvements de rapace. J'ai bien un peu envie de prendre ses traits pour pouvoir communiquer plus facilement, de corps comme de mot, mais il y a bien plus important que cette lubie fugace pour le moment.

    Je tends la main pour caresser les épaisses plumes de son cou, fourrageant dans son duvet sans le quitter des yeux. Je frissonne en sentant plus intensément sa curiosité et les bribes décousues de ses pensées, de ces souvenirs d'un monde qui m'échappe. Tout près de lui, je reprends, scrutant dans l'abime de ses prunelles surnaturelles. La flamme cachée au fond des miennes inspectait l'ombre.

    - Je ne viens pas des rêves. Je viens d'eux. Chaque morceau arraché, espéré, haï, repoussé, les deux genoux sur la pierre devant les statues des Pères et des Mères du monde. Avant d'être moi, j'étais chacun d'eux... " Encore plus près, je pose le front contre celui de l'Oiseau, le cœur battant. Encore. J'en veux encore. " Pose les moi, tes questions. Toutes tes questions...

    Donne les moi, toutes.

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  • Dim 12 Fév - 0:04
    Le visage de l'onirique bête s'éclaircit lorsqu'Hava évoqua les multiples surnoms dont elle avait été affublée. Il relevait dans ces appellations de grandes similarités avec les sobriquets qu'il avait eu l'occasion de se voir attribuer lors de ses voyages aux confins de l'esprit des mortels. Si ces similarités étaient désormais plus qu'évidentes, Rêve relevait toutefois, au fur et à mesure que sa consœur discourait; que peu de choses au delà de l'apparence charmeuse ne liait la jeune Hava avec le créateur. Il avait également découvert qu'au fil de leur conversation, Hava s'était peu à peu dévoilée, adoptant une posture ainsi qu'un comportement bien différent de ce qu'elle avait initialement laissé entrevoir de sa personne.

    De ses grands yeux, Rêve observait sans mot dire sa consœur tandis qu'elle passait pensivement une main dans son épais plumage, découvrant alors qu'elle partageait avec lui un autre aspect mystérieux : la perte, ou tout du moins l'absence, de son nom d'origine. Rêve percevait l'unité des entités autrement que le commun des mortels, se considérant lui comme toute chose membre d'un ensemble en perpétuelle évolution, il avait donc parfois bien du mal à poser sur les choses des noms, encore moins sur les êtres conscients mais sa brève épopée dans le monde réelle lui avait permis de comprendre un peu mieux pourquoi les rêveurs accordaient tant d'importance à leurs noms. Ces mots séparaient créatures et objets, leur conférant des limites définies et aisément conceptualisables par autrui mais, en de rares occasions, elles rassemblaient certains individus. Le Pacte qui liait éternellement Halewyn et lui constituait un bon exemple de cet état de fait que, chaque jour, le Voyageur comprenait de mieux en mieux.

    Les noms avaient un pouvoir, dans ce monde, et pas n'importe lequel.

    Hava vint raccourcir encore la distance entre son corps et celui de l'enfant des songes qui, paisiblement, la laissa approcher. Les ailes gigantesques, telles deux rideaux de nuit, vinrent englober sa silhouette, l'enfermant dans une étincelante prison dans laquelle intense noirceur et lueurs fantasmagoriques se mariaient à merveille, créant au beau milieu de cette forêt un monde miniature, une orbe intime et secrète liant deux êtres extraordinaires dans un moment à la fois décisif et rarissime. Lorsque Hava murmura ses révélations, Rêve laissa un roucoulement lui échapper, partageant grâce à leur contact l'intensité presque vibrante des sensations de son interlocutrice. A son tour, le prince exilé chuchota :

    "Rêve, Cauchemar, Voyageur, Oiseau ou Errant... On m'a nommé de bien des façons, moi aussi. Le créateur m'en a donné un nouveau, pour sceller notre lien, mais c'est un secret que nous gardons précieusement."

    Rêve eut alors une impression, à la fois folle et raisonnable en vue de l'étrangeté du moment. Il ressentait, en cet instant précis, qu'Hava se nourrissait à sa manière de cette entrevue avec lui. D'une manière tout à fait impensable, elle semblait se repaître de leur conversation et, par extension, regagner de sa superbe. Tout, de son verbe à sa démarche, semblait avoir évolué vers tout autre chose. Depuis qu'elle avait chanté son poème, Hava semblait presque s'être métamorphosée. Toujours furtivement, la bête s'exprima par un nouveau murmure :

    "Il m'a aussi révélé que nos noms exerçaient sur nous une emprise redoutable. Sans cela, tu es libre de tout harnais. Souhaites-tu retrouver celui que tu as perdu, malgré tout ? Cet oubli est peut-être une bénédiction."

    Portant délicatement ses deux mains griffues jusqu'aux joues d'Hava, il conclut enfin :

    "Sans nom, pas de limite. N'est-ce pas, ma sœur ?"
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  • Dim 19 Fév - 15:20
    Tuons la bête !!!


    Inconsciente de ce que je montre ou non, je continue à être ce que je peux. A peu près moi, avec des pièces manquantes et des souvenirs fatigués.

    Au creux de ses ailes, la tiédeur de sa chaleur éthérée me caresse la peau presque aussi délicieusement que les couleurs et les ombres qui dansent en lui. Je les sens se refléter sur moi, jouer et virevolter entre mes doigts enfoncés dans son duvet, et m'entourer, un peu dangereux, un peu inhabituel. Surtout familier. Étrangement familier. Outre la curiosité dévorante que tente de combler par le plus primaire des instincts, je perçois un visage magnifique et de splendides flamboyants. Non rose, comme les miens, mais aussi rouge que le rubis, le crépuscule, les braises et le sang. Et des yeux noirs. Aussi noirs que ceux du Rêve qui me fait face. Bien plus noir que tout ce que j'ai jamais eu l'occasion de voir dans ma vie. Créateur. De quoi ? De qui ? De quand ?

    Le sien...

    Son Créateur.

    Il a la chance douce et confortable d'avoir un Créateur... Et je crois bien que c'est la première fois que j'envie quelqu'un. Les souvenirs d'un échos et d'une plage de sable blanc à côté d'une mer infini me reviennent en association avec ce simple concept. Où les ai-je déjà vu ? Ils résonnent en voit, mais quelque chose cloche... Ce sont vraiment mes souvenirs ?

    - Vous avez de la chance d'avoir un nom précieux. Prend en soin. " souriais-je tout de même en souriant contre son visage plumeux.

    Toujours docile à l'extrême, le moindre frémissement qui m'indique qu'il préfèrerait que je recule serait immédiatement écouter. En attendant je l'enlace et profite du contact si parfait de son plumage et de son corps pas tout à fait dense. Ses deux mains, je les couvre des miennes avec une infinie tendresse.

    - Sans Nom n'est pas être. Ne pas le donner, ne pas être contraint. Ne pas l'avoir, ne pas savoir. "

    Je penche la tête sur le côté, cherchant de meilleurs mots pour dire ce qui est. Je ne peux voir à quel point ils détonnent avec l'expression que j'arbore à ce moment précis. Cette lueur intense et antique qui dévoile ma conscience plusieurs fois millénaires, je ne l'ai jamais vue dans mes propres yeux. Cette façon tranquille et sûre d'observer l'Errant déborde de l'expérience de vies innombrables brisées et mêlées pour ne faire qu'une seule entité. Un instant. Un échos de ce que j'étais... De ce que j'aurais pu être, peut-être.

    Je n'sais plus la saison, le jour ou je suis née,
    Mon véritable nom je l'ai abandonné.
    Mon pouvoir et mes dons, à jamais dissipés,
    Mue par la déraison, je veux les retrouver.
    Mais je suis la Sans Nom, je ne fais que passer,
    Sans rime ni raison, sa Nature oubliée...


    Je le regarde, la saveur de mes propres mots acides sur mes lèvres.

    - Les humains arrachent bien plus que des plumes et brisent bien plus que des os, ma Soeur... Savoir ce que je suis c'est me définir par moi plutôt que par les autres...

    Je papillonne des cils, surprises par mes propres mots. Je ne suis pas de celles qui savent. Je ne suis pas de celles qui se définissent elles-même. C'est inconfortable de vouloir ce que les autres ne veulent pas. D'être ce que les autres ne sont pas. ça ne me ressemble pas... Et pourtant c'est un peu ce que je cherche depuis que je me suis aperçu de ma déchéance après l'arrivée des êtres Creux dans ma forêt... Enfin c'est ce qu'Aryan m'a dit que je pouvais être et c'est comme ça que je me sens moins perdue au milieu des humains. Il y a dans ces mots une vérité qui m'échappe à moi-même, mais je l'accueille.

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  • Lun 20 Fév - 3:47
    A l'écoute des propos extraordinaires que tenait sa consœur, la bête née de l'ombre ne put réprimer le frisson qui vint parcourir son échine. Il peina à contrôler ses pulsions, manquant de peu de renforcer sa prise sur les joues de la belle Hava et de potentiellement la blesser. Une violente pensée lui parvint, insinuant dans le Prince Exilé une envie de découverte si intense qu'il en vint à envisager de forcer l'accès à l'esprit de sa douce homologue, brisant les verrous en elle afin d'extraire par la force ces secrets enfouis au plus profond de son inconscient. Car Rêve en était convaincu, désormais : Hava cachait en elle d'antiques vérités, peut-être même des souvenirs remontant à la génèse de leur race. Derrière les murs invisibles érigés aux confins de sa psyché, elle dissimulait un fragment d'un savoir unique.

    "Ces poèmes sont ceux d'une Hava plus ancienne, endormie mais pas éteinte. Tu es née plusieurs fois, tout comme moi."

    Il avait prononcé ces quelques mots sans vraiment y penser, comme si ces pensées s'étaient enfuies sans son accord. S'il était parvenu à ne pas se crisper malgré l'excitation, Rêve n'avait toutefois pas réussi à demeurer entièrement impassible face à ce soupçon de révélations que lui offraient son vis-à-vis, tant par les mots que par les gestes. Frémissant de plus belle, l'immense volatile avait laissé s'hérisser les plumes qui décoraient son col ainsi que sa nuque serpentine. Malgré tout, il parvenait à conserver son silence respectueux tandis qu'il l'observait, songeur, ne sachant que faire de ces émotions sauvages qu'il peinait à maquiller par sa simple contenance. Les rêveurs étaient guidés par leurs émotions, mais qu'en était-il de l'être qui s'en avérait constitué ?

    "Le sanctuaire de mon créateur se trouve à Justice. Il m'a invité à guider chaque démon égaré jusqu'à lui. Tu pourrais lui rendre visite, si l'envie t'en prenait. Il détient beaucoup de réponses."

    Usant à nouveau de ses talents de métamorphe, la créature née de l'imaginaire brisa la sphère d'ombre en déployant ses ailes colossales et glissa telle une feuille dans le vent, empruntant une fois encore les traits du second Démon et ne conservant de son apparence d'origine que ses deux mains griffues. Usant de ses doigts terminés en lames, Rêve commença machinalement à peigner d'un geste adroit la chevelure fournie de celle qui était devenue sa sœur par la simple force de mots échangés. Les rêves étaient puissants et les pensées sincères l'étaient immensément, alors qu'est-ce qui pouvait bien les empêcher d'établir un tel lien fraternel, s'ils le désiraient ?

    "Il est comme moi : à la fois de l'homme, de la femme, mais ni de l'un et encore moins de l'autre. Son enveloppe est aussi belle que la tienne et au contraire de nous, il est parvenu à se fondre parmi les rêveurs, ce avec une telle adresse qu'il en a fini par faire son nid parmi eux. Les hommes ne le blessent pas, ils éprouvent pour lui davantage de respect que de crainte."

    Le timbre de voix de sa chère Hava avait encore été répliqué et son attitude, copiée avec plus de précision que la fois passée. De l'intervalle entre chaque battement de cils jusqu'au naïf sourire, le Démon se présentait cette fois-ci comme une imitation des plus convaincantes, ce dans un vain espoir répété d'obtenir d'une telle transformation quelques bribes, un semblant de compréhension. Malgré sa gentillesse, Hava était un coffret solidement refermé et si Rêve tentait maladroitement d'en arracher le cadenas par ses gesticulations, ses efforts n'avaient rien de concluant. Croyant toutefois discerner dans l'attitude de son interlocutrice les signes d'une tristesse habilement cachée, Rêve lui murmura à l'oreille sans cesser son œuvre pour autant.

    "Le nom qu'il m'a offert n'a sans doute pas le même pouvoir que celui que tu as perdu, tu sais ? Les plus vieux noms sont les plus puissants."

    Un gloussement surréaliste, à la fois féérique et curieusement enfantin, lui échappa alors. Dans l'intense noirceur de la nuit, les deux silhouettes pâles  aux doigts entrelacés semblaient issues de la Lune. Rêve lui-même ne parvenait pas encore à établir à quel point ce lien qu'ils venaient d'établir était extraordinaire. La main ornée de serres perdit son rythme, se stoppant finalement dans la chevelure merveilleuse d'Hava. Après un long soupir, le Marchand de Sable se jeta contre elle, lui offrant une embrassade étrangement forte, étouffante de pure affection :

    "Tu crois qu'Aryan a peur de ce que nous devenons quand nous sommes ensemble ? Craint-il que je te transforme ? Je t'ai pris un peu de toi mais je pense qu'il ne veut pas que tu fasses de même en retour."
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  • Lun 20 Fév - 14:12
    Tuons la bête !!!


    - Une existence pour un nom ? Ce serait amusant... Et simple. " je réfléchi à voix haute, les concepts des naissance et de mort n'étant pas particulièrement parmi ceux que je maîtrisais bien. Je considère depuis toujours que ce qui est né ne peut mourir. Je ne suis pas née et je ne suis pas morte, alors naitre plusieurs fois me semble encore plus étrange.

    L'oiseau s’ébouriffe et j'ouvre de grands yeux ravis. Plus je l'observe, plus je le trouve magnifique dans toute sa complexité... Et contrairement aux humains ils ne rejette rien. Il garde tout. L'Ombre et la Lumière en un être merveilleux qui ne représente donc pas de danger inattendu. Il me trouble bien plus en jouant mon reflet... Et cette fois il n'y a même plus ces plumes et ces grands yeux noirs pour nous différencier. Il est remué par l'intérieur et je sens bien toute cette envie de savoir... Mais quoi faire ? Je lui donne tout ce que je peux. Je lui prends tout ce que je peux. C'est enivrant !

    Mon visage s'illumine face à moi. Ses caresses sont douces. C'est ça que ressentent les animaux lorsque je passe mes griffes dans leur pelage ? Mais la déclaration de Rêve sur son Créateur m'interrompt.

    - Il est comme nous mais parmi eux et ils le savent ?

    C'est difficile à croire. Ou alors il est vraiment comme ce corps d'humaine que je vois face à moi, faussement comme eux mais si semblable qu'on peut s'y tromper. Vraiment, à chaque fois que je le vois bouger, un frisson remonte dans mon dos et je découvre une nouvelle parcelle de moi, sous un nouvel angle, un nouveau point de vue. Cette expression douce, cet espoir qui veut tout croire au fond des yeux... Je commence à comprendre les humains choqués de se voir sans fard, mais contrairement à eux, ça ne me donne pas envie de tuer Reflet.

    - Je ne veux pas faire peur. Je ne suis pas dangereux. Mais s'il a des réponses... C'est loin Justice ?

    Mes bras s'étaient posés sur les épaules du grand oiseau venu Cornue, enlaçant sa nuque alors que l'espace entre nos corps se réduit. Des souvenirs douloureux de mon corps réduit en pièce me murmurent à l'oreille alors que je le met en garde, mais son murmure à lui est bien plus doux.

    - Vieux ou jeune, tes noms à toi sont beaux. Ils disent ensemble ce que tu es. J'aime toutes tes couleurs, même celles qui ne sont pas là.

    Il glousse. Je souris. Il souffle. Je frémis. Il me serre soudain, plus fort que ce que j'aurai pu faire, moi. Nos peaux l'une contre l'autre, les pleins et les déliés de nos corps semblables ne sont absolument pas familiers, mais l'affection de son étreinte est d'une chaleur qui me coupe le souffle et me fait monter les larmes aux yeux. Des larmes de bonheur telles que je ne l'avait jamais ressenti. Mes bras se cramponnent autour de lui aussi surement que si je venais de retrouver un ami longtemps perdu. Un membre de ma famille.

    Je n'avais jamais senti quelqu'un m'aimer aussi fort. Comme Aryan, il veut savoir, mais il n'y a pas que ça. Et contrairement à Aryan qui est fait de calme et me laisse la place d'être moi en plus d'être avec lui, les émotions de Reflet sont autant de brasiers, de tempêtes de ras de marées qui servent de fil à la toile dont il est fait. Alors je me retrouve frappée par la tempête et emportée par le ras de marée. Si heureux d'avoir fait ma connaissance. Si heureuse d'avoir fait sa connaissance. Je pèse de tout mon poids sur lui, enfouissant ma tête dans son cou et humant son parfum qui n'est pas encore le mien.

    - Aryan n'a pas peur. Il n'a jamais peur.

    Un fait qui ignore la discussion qu'il a eu avec Rêve quelques instants plus tôt à peine. Mais c'est une telle évidence pour moi, ça déborde de moi-même. Je ne suis même pas fâchée ni étonnée. C'est l'évidence même. ... Mais là ou il n'a pas tort, c'est qu'Aryan n'agit pas avec lui comme il agi avec la plupart des gens. Il a l'air moins curieux, plus prudent. Peut-être qu'il se pose beaucoup plus de questions que d'ordinaire ?

    Je me redresse, sans séparer nos corps je me retrouve face à son visage rosé aux iris fuchsias.

    - Il est curieux de savoir pourquoi j'agis parfois. Pourquoi je dis certaines choses... Pourquoi l'Hava en sommeil s'éveille comme tu le disais. Peut-être qu'il se demande si avec toi je suis toujours moi... Je suis rarement moi avec d'autre, mais d'habitude je ne m'approche pas, les humains me font peur. Je veux ce que tu veux alors c'est parfois difficile de savoir ce que moi, je veux vraiment.

    Je penche la tête sur le côté, soudain pensive, et réfléchis en passant mes doigts dans une mèche de cheveux roses avant de me rendre compte que ce ne sont pas les miens... Et de continuer malgré tout.

    - J'ai pris de toi. De ta curiosité. De ta découverte. De ta solitude et de ta rage. De tes besoins, de tes envies, de ton passé un peu aussi. " Mes oreilles se dressent en une expression d'intérêt si intense qu'elle en devient comique. Un peu plus et je semblais prête à l'embrasser à pleine bouche. " C'est les émotions qui t’imprègnent toi. C'est d'elles dont tu as besoin pour être bien, hein ? Dit moi. Comment tu as su que c'était ça dont tu avais faim ?

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  • Mer 22 Fév - 18:39
    "Loin ? Le sanctuaire se trouve dans ce monde, ma sœur. Aucune destination n'est trop lointaine pour qui est éternel."

    Lorsque sa douce amie lui posa d'autres questions au sujet du créateur, Rêve ne put s'empêcher d'accueillir sa lueur d'espoir et son grain d'intérêt avec un certain émoi car il savait, au fond de lui, que les réponses d'Halewyn risquaient tout autant de décevoir que d'attrister la pauvre Hava. Le créateur, fier d'une sagesse importante et d'une longévité extraordinaire sur le plan matériel, avait acquis au fil de ses aventures un savoir sur les mortels qui, en de bien des égards, avait de quoi faire taire l'espoir d'un cœur aussi innocent que celui de cette entité trop belle et flamboyante pour être tout à fait née de l'Homme. Rêve ne mentait que lorsqu'il estimait juste de dissimuler la vérité mais, cette fois-ci, il fit preuve d'une franchise presque cinglante :

    "Non. Mon créateur a tissé sa toile au grand jour mais dissimule sa nature véritable aux yeux des mortels. Les illusions et les fantasmes font partie de nous. Nous sommes un reflet qu'ils ne veulent pas voir, niché dans un miroir dont ils s'efforcent toujours de se détourner."

    Leur curieuse conversation les mena vers d'autres sentiers et lorsque vint enfin le moment d'évoquer l'Ange protecteur, à la fois guide, gardien et peut être amant, Rêve se relaxa doucement, faisant de cette étreinte forte et écrasante une embrassade plus fébrile. Il se surprenait à s'inquiéter désormais pour cette merveilleuse rencontre, cette sœur perdue et esseulée dans un monde trop laid et cruel pour accueillir sa beauté pleine d'innocence. L'Ange était un mur érigé entre elle et l'horreur, une lueur salvatrice dans l'obscurité rampante. Pourtant, au contraire de ce qu'annonçait sa consœur, Rêve voyait en lui des failles béantes. Aryan avait peur, et il avait raison. Il manqua de la contredire mais Hava reprit son discours, le privant de cette opportunité de commettre un affront contre la figure angélique.

    Quelles formidables révélations elle fit d'ailleurs. Empli d'un nouveau flot d'amour fraternel, la bête mythique laissa les mots de son homologue résonner en lui. L'autre Hava, celle qui sommeillait, constituait pour le Prince Exilé une représentation de la dualité sur laquelle il avait lui-même été bâti. A la fois Cauchemar et Rêve, fragment d'humain et déité conçue pour eux, pour les diriger sur les chemins sinueux de leurs rêves les plus formidables. Une chimère à la fois fabuleuse et horrible, conçue d'un paradoxe et condamnée à une existence de questions dont personne ne détenait les réponses. De tant de manières, il était esclave de sa fonction et de ceux qui l'avaient ainsi construit. Les voix chantantes de la bête aux mille visages s'élevèrent à nouveau, avec passion :

    "Les poissons ne questionnent pas la mer et les oiseaux n'attendent rien d'autre des cieux que d'être portés au dessus de la Terre. Certaines réponses viennent d'elles-mêmes, lorsque l'on se laisse mener par sa nature profonde. Je ne peux pas t'apprendre à être Toi. Tu sauras, tôt ou tard, comment t'écouter."

    Curieux discours pour une création qui découvrait tout juste sa propre individualité. Le visage du reflet obscur d'Hava fut ensoleillé par une expression si chaleureuse qu'elle semblait empruntée à l'originale. Après un bref frémissement, il posa sur le front de sa sœur un baiser furtif avant de s'écarter d'elle, sans pour autant délier ses doigts de ceux de sa merveilleuse rencontre.

    "Ta lueur revient."

    Les yeux d'encre se tournèrent vers l'obscurité.
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  • Dim 26 Fév - 4:12
    Ca avait prit un peu de temps. Plus qu'il ne l'aurait voulu. Sans parler du fait qu'il avait la tete ailleurs, il avait du faire machine arriere et retourner jusqu'au fameux village plongé dans la panique. Le monstre etait la, dans les bois, prêt a venir égorger femme et enfant. Il fallait l'abattre.

    Pour l'heure, quand il s'y pointa, c’était le désert. Son illusion avait fait plus peur qu'il ne l'avait prévu. Les paroles d'un sinistre inconnu ensanglanté avait déclenché une réunion de crise parmi les têtes du village, et ils étaient enfermés dans un grand bâtiment qui devait servir de lieu de conseil. Il avait d'autres soucis en tete, de toute façon.

    Devait il les mettre sur la piste de Reve, et d'en profiter pour disparaître avec Hava ? Il y avait sérieusement songé durant le trajet aller, et même alors qu'il guidait la carriole a bonne allure sur le retour.

    Il n'allait pas se faire passer pour un saint. Cornue non plus. Mais il avait la sensation désagréable que le démon qu'ils venaient de rencontrer était dangereux. Surtout pour elle. Elle était naïve et plongée dans des questionnements permanents. Si il l'a faisait se diriger dans une direction problématique, il pourrait bien la perdre définitivement.

    Mais d'un autre coté, maintenant qu'elle l'avait cotoyé d'aussi proche, ce serait dur de la faire partir en le laissant en arriere, encore plus si les humains l'attaquaient. Il devait la jouer plus finement et s'arranger simplement pour que leur chemin se séparent rapidement.

    C'etait exactement ce qu'il avait en tete en débouchant de l'obscurité dans la clairiere ou les deux créatures avaient attendu. Elle n'avait pas l'air d'avoir mit en place le feu de camp comme il lui avait demandé et il soupira intérieurement. Elle avait du le bombarder de questions, ou bien c'etait l'inverse. Il aurait peut etre du l'emmener avec lui, finalement.

    - Me voilà, vous deux.

    Les chevaux poussèrent quelques hennissement joyeux envers leurs amies cornues. C’était un peu une des membres du troupeau maintenant. Et c’était lui qui dirigeait le tout. Il s'approcha et les détacha pour qu'ils aillent manger un peu. Avec la présence d'Hava, ils n'iraient pas loin et l'écouteraient. Il posa les yeux sur les deux mains entrelacés des demons.

    - Tu ne devais pas faire le feu, Hava ?

    C’était plus un rappel qu'un reproche. Il savait bien qu'elle etait un peu tête en l'air, du genre a passer d'un papillon a observer a la fleur un peu plus coloré sur laquelle elle posait les yeux plus bas lors d'un vol stationnaire. Il s'éloigna a nouveau, pour rassembler un peu de petits bois.

    En revenant vers l'endroit ou il avait placé la carriole, et en commençant a préparer un contour pour faire un feu, il tourna la tête vers rêve. Il ne comprenait pas trop l’intérêt de garder in corps si massif, alors qu'il aurait pu prendre une apparence plus simple a transporter. L'apparence qu'il avait actuellement par exemple etait bien plus passe partout. Et en plus il aurait eu moins de soucis avec les humains.

    - Ne serait ce pas plus simple pour vous de changer d'apparence ? Quand vous vous déplacez, de garder cette corpulence. Meme en oiseau, quelque chose qui attire moins l'attention.

    D'un autre coté, c’était sans doute une idée étrange que de vouloir modifier son apparence naturelle. On etait en partie ce a quoi on ressemblait. Mais dans le cas des démons, cela semblait etre plus ambiguë. L'apparence n’était qu'une forme, seule comptait vraiment l'esprit.

    Quand le feu commença vraiment a crépiter et a réchauffer l’atmosphère, la journée tirait a sa fin. Il etait revenu depuis un petit moment, sans vraiment diminuer le moins du monde la proximité avec Reve, et sans revenir proche d'Hava comme il l'aurait fait habituellement. Il semblait refuter le moindre contact avec lui.

    - ...Dites moi...Vous savez ou vous comptez vous diriger, ensuite ? Quel est votre objectif, globalement ?

    Un voyage avait forcément une destination, aussi métaphorique qu'elle puisse l'etre.
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  • Dim 26 Fév - 16:40
    Tuons la bête !!!


    Un peu déçue par la réponse de Reflet, mes oreilles s'abaissent à nouveau sans conviction. Il ne peut pas m'expliquer parce que je devrais déjà savoir... Le seul conseil qu'il a pour moi est un peu risqué. M'écouter et me laisser guider par ma nature, ce qu'il y a au plus profond de moi.

    Au plus profond de moi...

    La réflexion est intense et je sursaute lorsqu'il m'embrasse sur le front. Je pique un baiser sur mes lèvres juste avant que mon reflet ne recule, gardant ma main dans la sienne... hein ? Ma lueur ? Oh... Ma Lueur... C'est une belle façon de le voir. Dans mon esprit se forge l'image d'un grand oiseau de lumière colorée, comme la lumière de la lune avec ces milles variations irisés. Un rapace aux serres énormes dont le plumage trace des commettes à chaque battement de ses immenses ailes. Et je souris jusqu'aux oreilles.

    - Ma Lueur... " répétais-je pour voir ce que ça faisait.

    Je sautille sur place pour saluer les chevaux quand ils émergent entre les arbres puis tire Reflet vers mon Grand Duc pour lui lancer avec un amusement joyeux.

    - Tu as vu ?! "
    je m'empare de l'autre main de reflet pour que nous nous retrouvions face à face, paume contre paume. Je m'adresse à Aryan, mais c'est dans les yeux de ce reflet que je scrute lorsque je parle. " Elle est de plus en plus comme moi.

    Mais Aryan n'a pas l'air des plus ravis et il me signal plutôt mon horrible oublie. ... Le feu. Il voulait un feu. C'était plus agréable pour lui quand il faisait nuit. Mes oreilles se baissent soudainement, mise face à ma faute.

    - Pardon ! ... J'y vais.


    Je relâche Reflet instantanément et part au petit trop entre les arbres pour revenir en quelques minutes avec plusieurs branches épaisses et morceaux de buches. Un monceau énorme pour un si petit corps, mais ça ne me gêne pas. Debout vers l'arrière de la carriole, à quelques pas de l'entrée comme Aryan le faisait souvent, je trouve l'endroit que je juge idéal. m'appuyant sur une seule jambe, je délimite un cercle du bout du pied en tournant souplement comme un compas, légère.

    Dans le cercle, l'humus, les brindilles et les feuilles se consument sans une flamme, comme s'effaçant naturellement de la réalité pour tomber en cendre instantanément. Puis, sur la terre noire, j'empile le bois en fredonnant. La chatouille d'un courant d'air me fait battre un peu des ailes, ma queue ondulant avec régularité. Du feu... Du feu... Il avait besoin d'un joli feu.

    La flamme qui couvait dans mon regard devient plus intense. Le long de mon bras gauche, une lumière intense fait luire mes veines et se répand du coude à ma main que je passe entre les buches. Une lueur dansante en dégradée de rose et de jaune illumine le monticule de bois par en-dessous. En deux secondes, les flammes virent au rouge orangé et le feu prend sans le moindre mal.

    Je me redresse, fière de moi. ça a été vite, c'était important. Pas un seul instant je me rends compte que jamais je n'avais fais ça avant. Jamais, depuis ma rencontre avec Aryan, je n'avais allumé ni bruler quoi que ce soit.

    - ça y est ! ... "

    Je n'avais pas vu qu'Aryan préparait un contour de feu de son côté. Au moins je n'ai pas à aller rechercher du feu. Pour me faire pardonner, je prends la main d'Aryan et l'attire vers le feu qui crépite bien comme s'il était allumé déjà depuis un moment, pour lui montrer qu'il n'avait rien de plus à faire.

    - On peut s'asseoir du coup. Pardon d'avoir été lente.

    Je m'agenouille alors sur l'humus confortable. Je fait signe à mon reflet de venir s'asseoir près de moi et en attendant son approche un sifflement parfaitement serpentin et étrangement désagréable s'échappe de ma gorge tandis que je regarde la carriole. Je me demande s'il peut m'entendre à cette distance.

    - Tu retournes chez ton créateur ? " demandais-je parfaitement candide.

    Dans l'humus, malgré le froid, une forme pâle aux reflets violacée rampait, sinueuse et discrète, droit vers mon dos.

    CENDRES
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    Rêve
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    qui suis-je ?:
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  • Mer 1 Mar - 22:53

    "Il m'est parfois plus confortable de revêtir ma réelle apparence, Aryan."

    Assis au coin du feu, les deux êtres fantasmagoriques semblaient à chaque instant renforcer leurs similitudes à tel point que Rêve venait embrasser réellement cette nature de Reflet dont le qualifiait sans mot dire sa consœur. Il y avait d'ailleurs un amusant contraste dans ce tableau si unique qui s'était dessiné à l'abri des regards car, si les deux entités issues des ténèbres se tenaient la main avec une affection sororale non dissimulée, la figure angélique, quant à elle, semblait tenir à demeurer à distance du duo démoniaque qui l'observait pourtant avec tant d'admiration. De ce rejet, que Rêve ressentait faiblement et ce sans tout à fait le comprendre, naissait peu à peu une fascination qu'il n'avait aucun moyen d'expliquer par lui-même. Main dans la main avec sa consœur qui le congratulait indirectement pour ses aptitudes en matière de copie, l'entité onirique tentait toujours de capter le regard d'Aryan avec une insistance toute particulière.

    "Mon objectif, dis-tu ?"

    S'ensuivit l'ajout par sa consœur d'une question complémentaire, ce à quoi Rêve accordit en premier lieu un sourire sincère en guise de première réponse. Pensivement, la bête légendaire leva les yeux au ciel, comme pour consulter les astres afin de dénicher dans les cieux nocturnes de quoi satisfaire la curiosité de l'ange et de sa jeune amie. Après avoir longuement observé les étoiles, il sembla parvenir à déceler dans leur lumière ce sur quoi il s'interrogeait avec tant d'attention car sa risette vint s'éclaircir prestement puis, d'un mouvement lent et précis, vaguement inhumain d'une certaine manière, Rêve offrit enfin sa réponse :

    "L'univers m'a conçu pour créer, modeler et altérer les rêves. Dans les songes comme sur le plan matériel, toute entité change et évolue en permanence, allant même parfois jusqu'à altérer son essence la plus profonde. Pourtant, ma quête semble inaliénable dans sa nature. De celui qui sculpte les rêves, je me suis métamorphosé pour les exaucer en personne. C'est là ma raison d'être."

    Ses yeux luisants se figèrent un instant, comme s'ils cherchaient à percer à jour Aryan puis, dans une nouvelle vague d'affection, Rêve posa sa tête sur l'épaule d'Hava, dissimulant son épaule sous une véritable cascade de cheveux imparfaitement répliqués et dont la teinte, ainsi que la texture, se muaient à chaque instant dans un tableau aussi spectaculaire que surréaliste. Ces transformations, auxquelles la bête sans visage semblait indifférente, traduisaient en vérité l'afflux constant et ininterrompu d'images, de sensations et de pensées légères qui traversaient l'esprit de sa consoeur. Inclinant légèrement sa tête en arrière pour pouvoir jeter un œil à cette dernière, Reflet lui accorda à elle aussi quelques mots :

    "Je rends souvent visite à mon créateur. Je lui parle de mes découvertes, des spectacles dont je suis témoin et parfois, il m'en explique certains aspects, ces petites choses qui échappent à mes yeux éduqués à voir l'irréel. Chaque rêveur mérite mon attention mais avec lui/elle... c'est spécial. Nous entretenons une relation que je ne saurais définir par les mots des Hommes.

    Comme il en avait l'habitude, il usa de ses deux voix pour prononcer deux mots en simultané, créant dans son discours une dissonance tout à fait surprenante. Rêve n'était ni de l'homme, ni de la femme, un peu des deux et d'aucun à la fois. C'était ainsi que les érudits l'avaient défini et c'était à l'image de son créateur qu'il s'était matérialisé. Un soupçon de chaque chose, un fragment de chaque être. Il savourait d'ailleurs avec un appétit inconscient le moindre contact avec Hava car cette dernière, loin d'être crédule, avait déjà compris qu'il se nourrissait d'émotions partagées. Aryan, en revanche, refusait fermement de s'ajouter à ce festin de sentiment.

    "Et vous alors ? Ombre Brûlante et Froide Lueur que vous êtes, pourquoi avez-vous choisi de parcourir ensemble ce monde qui n'est pas tout à fait le vôtre ?"
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