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Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck

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An 0 (mars)
Il y a certains jours où tout semble s’écrouler autour de nous. Nos sécurités s’effondrent, les êtres que nous avons aimés disparaissent les uns après les autres, et notre environnement, qu’on croyait pourtant si stable quelques mois plus tôt, vacillent sur ses bases et menace de tomber à tout moment.
Il faut bien admettre que, dans la capitale, la situation est chaotique. C’est que Tensai Ryssen a réussi à pénétrer les murs d’Ikusa et à arriver jusqu’au palais royal. Ce que les nobles croyaient impossibles est devenu une réalité bien amère, et elle l’est d’autant plus pour certains personnages politiques. La royauté directe, évidemment, en a fait les frais. Les Draknys régnant sur le trône sont morts, et Vaenys n’a rien trouvé d’autres que de vendre sa sœur pour survivre. Zéphyr n’est pas là pour juger le prince déchu, mais il n’en reste pas moins que l’acte en lui-même est lâche et détestable. Cela étant dit, les parents de la demoiselle ont été encore plus stupides. Quel chef de guerre a intérêt à cacher à son héritière que son pays lutte contre une invasion barbare depuis deux ans ? Pour éviter une fugue ou une mauvaise idée de la part de la Voosdrak ? Si Ayshara sait n’en faire qu’à sa tête et causer bien des maux au palais, elle n’est néanmoins pas idiote. Il aurait été plus adéquat de la tenir au courant de la situation, de la faire participer aux décision politiques pour l’aider à mûrir en tant que future reine. Mais les choses sont ainsi faites… et on ne peut revenir dans le passé. Désormais, c’est Tensai qui va gouverner le pays, et pour accéder au pouvoir, il doit marier la belle aux cheveux d’argent. C’est une condition sine qua non pour être reconnu comme roi et le Conquérant le sait. Aussi, on est à un moment d’entre-deux : un moment entre la fin d’un cauchemar et le début du renouveau. Pour l’heure, la nation du désert est encore sonnée, puisque le sang de ses anciens souverains vient tout juste d’être versé, mais bientôt, la noblesse voudra survivre, les petites gens reprendront leur vie quotidienne, et tous se projetteront vers l’avenir. La perspective d’un mariage royal fera grincer les dents chez certains, mais fera la joie des autres qui se hâteront d’oublier cette guerre sanglante. Quant aux plus opportunistes, ils essaieront de se trouver une place de choix dans ce nouveau échiquier politique.
Zéphyr n’est qu’un spectateur de tout ce chaos, mais en tant qu’espion, il observe et voit bien des choses. Est-il surpris de la victoire de Tensai ? A bien y réfléchir, pas particulièrement. Il l’a vu en action lorsqu’il a rallié son armée pendant quelques mois. Si son charisme est impressionnant, ses capacités de guerrier le sont tout autant. Il sait comment mener un siège, et il possède un grand génie militaire. Sa victoire a donc été certaine à partir du moment où le Reike l’a négligé. Et ce n’est pas quand il est arrivé aux portes de la ville qu’on pouvait y faire véritablement quelque chose. C’était le chaos dans toute sa splendeur, ce matin-là, alors qu’aujourd’hui, le palais est redoutablement calme. Tel un présage de paix avant la tempête.
Zéphyr n’a pas l’habitude de s’aventurer dans cette partie de de la demeure royale, habituellement réservé à la famille régnante. Ayshara Draknys l’a convoqué, paraît-il, et souhaite s’entretenir avec lui. De quoi et pour parler de quels sujets, elle ne le lui a pas dit, mais le Reikois en a bien une petite idée. Le Drakyn qui a tué ses parents est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, et la femme doit probablement être torturée par la perte de ses êtres chers ainsi que par son avenir qui s’annonce des plus nébuleux et des plus obscurs. A-t-elle déjà rencontré le futur roi ? Zéphyr l’ignore, il ne sait même pas dans quel esprit la princesse se trouve. Le haît-elle ? Est-elle prête à endosser le rôle de reine ? Sera-t-elle capable de trouver sa place auprès de son époux ? Prendra-t-elle rapidement connaissance de la situation géopolitique de son pays ? Tant de questions auxquelles elle seule saura apporter une réponse.
Le palais est doté de couloirs et de salles majestueuses, pourtant, Zéphyr retrouve Ayshara dans une sorte de petite chapelle composée de vitraux aux couleurs d’or, d’argent, et de rubis. Ils ne sont pas équivalents à ceux qui se retrouvent dans la salle du trône, mais cette pièce sert à retracer l’histoire des Draknys et les origines du Reike. On y retrouve donc des dessins sur Tensai, premier du nom et de son épouse, Akasha. Plus loin encore, on découvre des vitraux sur la guerre des Titans et sur l’affrontement entre Tensai et Lothab où, selon la légende, le Titan de la Foudre aurait perdu face au premier souverain du Reike. Enfin est relaté la prospérité de l’Empire sous ce couple royal fondateur. De quoi faire rêver, évidemment, sauf que dans le cas présent, on est loin d’une fin si concluante et harmonieuse. Les plus grands historiens ajouteront d’ailleurs que Tensai est mort mystérieusement et que son épouse disparaît peu après, mais sans surprise, ce passage-là n’est pas relaté sur les vitraux. Ce n’est pas plus mal, peut-être. La princesse a besoin de tout, sauf de ruminer des pensées sombres.
L’agencement des vitraux a été fait de sorte que le passage de la lune et du soleil les éclairent constamment, à moins que les nuages ne cachent les astres vénérés par l'Empire. Dans la salle se trouvent également des peintures et des sculptures qui représentent les grands souverains du Reike au fil du temps. Peut-être est-ce pour cela que la jeune femme est venue ici, pour se rappeler et faire mémoire, puisque ce lieu est spécialement dédié à cet effet. Ce qui est certain, c'est qu'elle est seule et semble absorbée par ses pensées.
D’un pas léger, mais leste, Zéphyr approche de sa future souveraine et s’arrête à une distance suffisante pour lui laisser suffisamment d'intimité. Elle l’a sûrement entendu arriver, et l’homme s’incline avec respect, alors qu’il prend la parole.
- Princesse, vous m’avez fait mander ?
Il faut bien admettre que, dans la capitale, la situation est chaotique. C’est que Tensai Ryssen a réussi à pénétrer les murs d’Ikusa et à arriver jusqu’au palais royal. Ce que les nobles croyaient impossibles est devenu une réalité bien amère, et elle l’est d’autant plus pour certains personnages politiques. La royauté directe, évidemment, en a fait les frais. Les Draknys régnant sur le trône sont morts, et Vaenys n’a rien trouvé d’autres que de vendre sa sœur pour survivre. Zéphyr n’est pas là pour juger le prince déchu, mais il n’en reste pas moins que l’acte en lui-même est lâche et détestable. Cela étant dit, les parents de la demoiselle ont été encore plus stupides. Quel chef de guerre a intérêt à cacher à son héritière que son pays lutte contre une invasion barbare depuis deux ans ? Pour éviter une fugue ou une mauvaise idée de la part de la Voosdrak ? Si Ayshara sait n’en faire qu’à sa tête et causer bien des maux au palais, elle n’est néanmoins pas idiote. Il aurait été plus adéquat de la tenir au courant de la situation, de la faire participer aux décision politiques pour l’aider à mûrir en tant que future reine. Mais les choses sont ainsi faites… et on ne peut revenir dans le passé. Désormais, c’est Tensai qui va gouverner le pays, et pour accéder au pouvoir, il doit marier la belle aux cheveux d’argent. C’est une condition sine qua non pour être reconnu comme roi et le Conquérant le sait. Aussi, on est à un moment d’entre-deux : un moment entre la fin d’un cauchemar et le début du renouveau. Pour l’heure, la nation du désert est encore sonnée, puisque le sang de ses anciens souverains vient tout juste d’être versé, mais bientôt, la noblesse voudra survivre, les petites gens reprendront leur vie quotidienne, et tous se projetteront vers l’avenir. La perspective d’un mariage royal fera grincer les dents chez certains, mais fera la joie des autres qui se hâteront d’oublier cette guerre sanglante. Quant aux plus opportunistes, ils essaieront de se trouver une place de choix dans ce nouveau échiquier politique.
Zéphyr n’est qu’un spectateur de tout ce chaos, mais en tant qu’espion, il observe et voit bien des choses. Est-il surpris de la victoire de Tensai ? A bien y réfléchir, pas particulièrement. Il l’a vu en action lorsqu’il a rallié son armée pendant quelques mois. Si son charisme est impressionnant, ses capacités de guerrier le sont tout autant. Il sait comment mener un siège, et il possède un grand génie militaire. Sa victoire a donc été certaine à partir du moment où le Reike l’a négligé. Et ce n’est pas quand il est arrivé aux portes de la ville qu’on pouvait y faire véritablement quelque chose. C’était le chaos dans toute sa splendeur, ce matin-là, alors qu’aujourd’hui, le palais est redoutablement calme. Tel un présage de paix avant la tempête.
Zéphyr n’a pas l’habitude de s’aventurer dans cette partie de de la demeure royale, habituellement réservé à la famille régnante. Ayshara Draknys l’a convoqué, paraît-il, et souhaite s’entretenir avec lui. De quoi et pour parler de quels sujets, elle ne le lui a pas dit, mais le Reikois en a bien une petite idée. Le Drakyn qui a tué ses parents est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, et la femme doit probablement être torturée par la perte de ses êtres chers ainsi que par son avenir qui s’annonce des plus nébuleux et des plus obscurs. A-t-elle déjà rencontré le futur roi ? Zéphyr l’ignore, il ne sait même pas dans quel esprit la princesse se trouve. Le haît-elle ? Est-elle prête à endosser le rôle de reine ? Sera-t-elle capable de trouver sa place auprès de son époux ? Prendra-t-elle rapidement connaissance de la situation géopolitique de son pays ? Tant de questions auxquelles elle seule saura apporter une réponse.
Le palais est doté de couloirs et de salles majestueuses, pourtant, Zéphyr retrouve Ayshara dans une sorte de petite chapelle composée de vitraux aux couleurs d’or, d’argent, et de rubis. Ils ne sont pas équivalents à ceux qui se retrouvent dans la salle du trône, mais cette pièce sert à retracer l’histoire des Draknys et les origines du Reike. On y retrouve donc des dessins sur Tensai, premier du nom et de son épouse, Akasha. Plus loin encore, on découvre des vitraux sur la guerre des Titans et sur l’affrontement entre Tensai et Lothab où, selon la légende, le Titan de la Foudre aurait perdu face au premier souverain du Reike. Enfin est relaté la prospérité de l’Empire sous ce couple royal fondateur. De quoi faire rêver, évidemment, sauf que dans le cas présent, on est loin d’une fin si concluante et harmonieuse. Les plus grands historiens ajouteront d’ailleurs que Tensai est mort mystérieusement et que son épouse disparaît peu après, mais sans surprise, ce passage-là n’est pas relaté sur les vitraux. Ce n’est pas plus mal, peut-être. La princesse a besoin de tout, sauf de ruminer des pensées sombres.
L’agencement des vitraux a été fait de sorte que le passage de la lune et du soleil les éclairent constamment, à moins que les nuages ne cachent les astres vénérés par l'Empire. Dans la salle se trouvent également des peintures et des sculptures qui représentent les grands souverains du Reike au fil du temps. Peut-être est-ce pour cela que la jeune femme est venue ici, pour se rappeler et faire mémoire, puisque ce lieu est spécialement dédié à cet effet. Ce qui est certain, c'est qu'elle est seule et semble absorbée par ses pensées.
D’un pas léger, mais leste, Zéphyr approche de sa future souveraine et s’arrête à une distance suffisante pour lui laisser suffisamment d'intimité. Elle l’a sûrement entendu arriver, et l’homme s’incline avec respect, alors qu’il prend la parole.
- Princesse, vous m’avez fait mander ?

Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen

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crédits : 7190
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Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal bon
Rang: S - Impératrice
An -10 (Décembre)
Remontons à cette époque où le Reike nageait dans une paix et une abondance oisive.
![[Flashback] Incertitude [Ayshara] D257b4470765476735091de74e63766b](https://i.pinimg.com/564x/d2/57/b4/d257b4470765476735091de74e63766b.jpg)
Âgée de seulement huit bougies, Ayshara était la seconde héritière du trône reikois et, malgré sa position d'une importance capitale, son caractère se voulait doux et naïf. Elle aimait passer son temps à découvrir les jardins du palais, à jouer avec les lapins et les oiseaux, à explorer la nature et à apprendre toujours plus. Elle représentait tout le contraire de son frère aîné, Vaenys, qui affichait un portrait davantage hautain et fourbe. Il cachait si bien ses sentiments derrière cette attitude stoïque, que personne ne se doutait qu'il veillait secrètement sur sa cadette.
Un jour, la royauté décida de partir en vacances de chasse au sein des montagnes situées au nord du vaste royaume. Il s'agissait d'un endroit éloigné d'Ikusa et difficile d'accès, mais le roi insista avec grand enthousiasme pour que sa chère famille y aille. À ses yeux, c'était l'occasion parfaite pour se ressourcer et se détendre dans un environnement naturel, rustique et surtout nordique. En revanche, cela ne convenait guère à la princesse, qui préférait la compagnie de ses animaux domestiques et qui n'avait jamais été une fervente admiratrice de ce sport violent.
Au cours de leur séjour, l'enfant à la chevelure immaculée échappa à la surveillance de ses protecteurs et s'aventura loin du campement. Pendant ses quelques heures de cavale, ses pas trouvèrent ceux d'un renard abandonné et de faible constitution physique. En le voyant, elle tomba amoureuse de la créature roussâtre et le prit sous son aile. Affectueusement, la future souveraine le nomma "P'tit Roux" et l'emmena partout avec elle. Mais malheureusement, ses parents, le roi et la reine, n'apprécièrent pas cela. Ils ne voulaient pas d'une vulgaire bête sauvage dans leur entourage et ordonnèrent à un garde de s'en débarrasser dès l'aube.
Puis, avant que l'homme n'abatte l'innocent mammifère, Vaenys intervint, contre toute attente. Il avait observé sa sœur avec l'animal depuis un moment et avait remarqué à quel point elle semblait s'être attachée à lui. Il parvint à convaincre le couple royal de garder P'tit Roux, prétextant qu'il serait utile à la chasse une fois dompté.
Et les jours s'écoulèrent paisiblement. Aysha vivait un véritable bonheur en compagnie de son nouvel ami, passant des heures à jouer avec lui et à le nourrir. Vaenys, quant à lui, surveillait d'un œil discret la bête et sa sœur.
Lorsque l'escapade de la famille monarchique se termina et que cette dernière se préparait à regagner ses terres ancestrales, P'tit Roux manqua mystérieusement à l'appelle. Personne ne parvint à le retrouver au campement. N'acceptant point la disparition du renard, la princesse pleurait à chaudes larmes, inconsolable, et ce, même si on promettait de lui en offrir un autre plus tard.
Fâché, le prince partit sur un coup de colère à sa recherche dans les montagnes, malgré les menaces et les interdictions fermes de ses parents.
Il fouilla pendant des heures, bravant seul les dangers de la nature et maudissant cette satanée neige qu'il haïssait tant... Jusqu'à enfin entendre des bruits de pattes et apercevoir la bestiole au loin. Assez vite, il remarqua que le poilu avait l'air effrayé et paniqué, et il comprit rapidement pourquoi. Parce que pas très loin, se camouflait un chasseur armé qui le poursuivait. Usant de sa magie, l'héritier du trône tenta de l’écarter, mais il était déjà trop tard : le nordique surgit de derrière un arbre et tira une flèche létale sur sa cible. Le pauvre renard s'effondra, fatalement blessé, mort.
Un frisson des plus désagréables traversa le corps du dragon. Furieux, son sang ne fit qu'un tour. Il lança un regard glacial à l'assassin.
- Comment as-tu osé ? Hurla-t-il.
Le chasseur, un drakyn robuste et expérimenté, ne s'impressionnait pas colère de son interlocuteur et n'avait pas l'air de reconnaître son statut royal.
- C'est la loi de la chasse, mon garçon. Répondit-il calmement. Il n'y a rien de personnel dans tout ça !
- Sale enfoiré ! Il ne put supporter de telles paroles. Tu as pris ce qui m'appartient. Ne sais-tu pas qui je suis ? Lança-t-il froidement. Tu ne mérites pas de vivre, chien !
- Du calme, du cal...
Submergé par une haine vive et primitive, Vaenys déchaîna ses puissants pouvoirs des ombres vers l'imprudent qui avait stupidement tiré sur le renard. Et avant que celui-ci ne puisse réagir et se défendre, il tomba raide mort en sol, la vie ayant quitté son enveloppe charnelle en une fraction de seconde.
- Mon frère, qu'avez-vous fait ? Que... Que se passe-t-il ? Une voix horrifiée et cristalline surgit de nulle part. C'était celle d'Ayshara qui s'était permise de suivre discrètement les traces de son ainé.
- Rien. Il m'a gêné, c'est tout. Rentrons désormais. Et ne t'avise pas de prévenir père et mère de tout ceci, sinon je ne t'aiderais pas la prochaine fois que tu ramèneras des créatures misérables. Conclut-il sur une note menaçante.
Il tourna ensuite le dos et s'en alla, abandonnant derrière lui le cadavre du drakyn, tel un déchet insignifiant.
Suite à cet incident, le retour au palais fut silencieux et triste. Terrifiée et confuse, l'enfant ne pouvait s'empêcher de penser à la perte de P'tit Roux et au terrible geste commis par son frère.
Elle ne comprit jamais ce qui poussait son aîné à adopter ces comportements. De quel côté se trouvait-il ?
An 0 (mars)
- Vous n'êtes pas obligée de le faire, princesse. Vous pouvez encore fuir et vous exiler à Shoumei; le Haut-Prêtre et la régente veilleront sur vous, vous le savez bien. Vous êtes la dernière de votre lignée, le sang noble des tueurs de titans coule dans vos veines. Vous ne devez pas vous sacrifier comme ça. Vous êtes le joyau de notre patrie.
Voilà qu'une simple servante tentait, elle aussi, de la raisonner, de la convaincre de se barrer d'ici. Décidément... La future souveraine s'obstinait à assurer sa position et à tenir ses engagements envers sa nation, mais son corps, lui, réagissait d'une manière fort différente. Ces derniers jours, la pauvre passait le plus clair de son temps à vomir et à souffrir de terribles migraines. Le sommeil se faisait rare et les appétissants plats préparés par les illustres chefs du palais ne trouvèrent point son estomac. Oui. Elle vivait un genre de choc post-traumatique. Les têtes décapitées de ses bien-aimés parents ne cessaient de lui tourmenter l'esprit. Même en essayant de s'autoconvaincre férocement et en s'aveuglant volontairement, les nerfs de la belle réagissaient d'instinct, ignorant tout ce conditionnement spirituel. Le stress. L'angoisse. À quoi ressemblerait sa nouvelle vie aux côtés de ce barbare sanguinaire ? Quel serait son rôle ? Sur qui pouvait-elle réellement compter ?
Tensai s'apparentait à un guerrier froid et austère, peu enclin aux histoires de cœur et au romantisme. Et pour être honnête, Ayshara s'attendait à finir violée et réduite au rang de banale reine consort. Leur mariage était clairement politique et jamais elle n'avait encore adressé la parole à ce pur étranger. Son aura l'intimidait. Il dégageait ce quelque chose de très écrasant et... et d'irrésistible. La jeune femme ne savait pas comment décrire ce sentiment envahissant, entre la peur et le désir. Ce regard de tueur. Cette silhouette aussi large que grande. Une armure recouverte d'une mixture dégueulasse composée de morceaux d’organes divers. En le voyant, lui, elle s'était imaginée, pendant moins d'une fraction de seconde, dans ses bras, peau contre peau. Jamais elle n'avait ressenti cela pour quiconque auparavant.
Pourtant, cette envie passagère ne faisait qu'accentuer son anxiété vis-à-vis de la situation.
Son frère. Ah ! Son frère... À quoi pensait-il, au juste ? La vosdraak ignorait s'il s'agissait d'un allié ou d'un opposant. Depuis qu'elle le connaissait, il se comportait ainsi, réalisant une petite action positive pour ensuite la remplacer par cinq autres négatives. Maintenant qu'il avait "vendu" sa sœur à un potentiel futur tyran, quelle serait la suite de ses incroyables plans ? Mener une révolte dans l'ombre ? Utiliser sa cadette en guise d'espionne, la convaincre d'assassiner Tensai durant son sommeil, peut-être ? Le simple fait d'y songer provoqua un frisson amer en son sein : elle n'était pas une meurtrière. Personne ne la forcerait à rompre ses principes, pas même ce vicieux Vaenys. Pas même la vengeance.
Prenant son courage à deux mains, la demoiselle rassembla toutes ses maigres forces pour se rendre au lieu où elle avait convoqué l'un des plus valeureux serviteurs de la Couronne : Zéphyr Zoldyck, le maître-espion de la nation. Selon ses sources, cet homme posséderait un nombre incalculable d'informations secrètes.
En tant qu'érudite et diplômée de la prestigieuse Université Magic, la dragonne savait pertinemment que la Connaissance était la clé de toute victoire. Si elle voulait se préparer pour affronter les multiples défis de l'avenir, il fallait qu'elle sache.
Les améthystes rivées sur les magnifiques vitraux de l'endroit, la belle aux cheveux d'argent songeait au futur et aux difficultés que traverserait le Reike suite à cette crise nationale. Elle se souvint de la mission ancestrale des Draknys, celle d'être des défenseurs et des gardiens inébranlables de la paix. Lorsque les ennemis des Hommes, les immondices d'en haut, reviendraient, le trône protègerait le désert. Un trône mené par un Draknys.
Ayshara était tellement perdue dans ses pensées, qu'elle en oublia presque l'arrivée de son informateur. Elle se tourna lentement vers lui, les mains jointes en avant. Une attitude calme et posée. Malgré sa grande beauté, la jeune femme ne pouvait cacher ses signes corporels de fatigue intense et de détresse profonde. La chute de la Couronne. La mort précipitée de ses parents et plusieurs proches amis. La trahison de son aîné. Vraiment, rien ne l'avait préparé à cela. Heureusement qu'il lui restait quelques personnes fiables à ses côtés, comme Haz, pour la soutenir au sein de ce grandiose bordel.
- Merci d'être venu si rapidement, Monsieur Zoldyck. La voix de la princesse sembla normale, en contrôle, se refusant se succomber au drame et à la dureté de situation. Le cœur devait laisser place au cerveau. Son intérieur bouillonnait de rage, de tristesse, d'incompréhension, d'envie, mais rien de tout cela ne devait paraitre. Il fallait prendre sur elle, affronter son destin avec dignité. Chaque jour, je pense aux malheurs vécus par ces pauvres gens, leurs maisons détruites, leurs récoltes réduites en cendres... Lorsque je serais reine, je les aiderais à tout reconstruire, même si rien en ce monde ne pourra remplacer la perte de nos hommes, femmes et enfants. Aysha força un sourire qui ressembla plutôt à une grimace maladroite. La semaine prochaine, je dois Elle eut un haut-le-cœur. épouser notre nouveau roi. Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec lui. Que savez-vous de sa personne ?
Remontons à cette époque où le Reike nageait dans une paix et une abondance oisive.
![[Flashback] Incertitude [Ayshara] D257b4470765476735091de74e63766b](https://i.pinimg.com/564x/d2/57/b4/d257b4470765476735091de74e63766b.jpg)
Âgée de seulement huit bougies, Ayshara était la seconde héritière du trône reikois et, malgré sa position d'une importance capitale, son caractère se voulait doux et naïf. Elle aimait passer son temps à découvrir les jardins du palais, à jouer avec les lapins et les oiseaux, à explorer la nature et à apprendre toujours plus. Elle représentait tout le contraire de son frère aîné, Vaenys, qui affichait un portrait davantage hautain et fourbe. Il cachait si bien ses sentiments derrière cette attitude stoïque, que personne ne se doutait qu'il veillait secrètement sur sa cadette.
Un jour, la royauté décida de partir en vacances de chasse au sein des montagnes situées au nord du vaste royaume. Il s'agissait d'un endroit éloigné d'Ikusa et difficile d'accès, mais le roi insista avec grand enthousiasme pour que sa chère famille y aille. À ses yeux, c'était l'occasion parfaite pour se ressourcer et se détendre dans un environnement naturel, rustique et surtout nordique. En revanche, cela ne convenait guère à la princesse, qui préférait la compagnie de ses animaux domestiques et qui n'avait jamais été une fervente admiratrice de ce sport violent.
Au cours de leur séjour, l'enfant à la chevelure immaculée échappa à la surveillance de ses protecteurs et s'aventura loin du campement. Pendant ses quelques heures de cavale, ses pas trouvèrent ceux d'un renard abandonné et de faible constitution physique. En le voyant, elle tomba amoureuse de la créature roussâtre et le prit sous son aile. Affectueusement, la future souveraine le nomma "P'tit Roux" et l'emmena partout avec elle. Mais malheureusement, ses parents, le roi et la reine, n'apprécièrent pas cela. Ils ne voulaient pas d'une vulgaire bête sauvage dans leur entourage et ordonnèrent à un garde de s'en débarrasser dès l'aube.
Puis, avant que l'homme n'abatte l'innocent mammifère, Vaenys intervint, contre toute attente. Il avait observé sa sœur avec l'animal depuis un moment et avait remarqué à quel point elle semblait s'être attachée à lui. Il parvint à convaincre le couple royal de garder P'tit Roux, prétextant qu'il serait utile à la chasse une fois dompté.
Et les jours s'écoulèrent paisiblement. Aysha vivait un véritable bonheur en compagnie de son nouvel ami, passant des heures à jouer avec lui et à le nourrir. Vaenys, quant à lui, surveillait d'un œil discret la bête et sa sœur.
Lorsque l'escapade de la famille monarchique se termina et que cette dernière se préparait à regagner ses terres ancestrales, P'tit Roux manqua mystérieusement à l'appelle. Personne ne parvint à le retrouver au campement. N'acceptant point la disparition du renard, la princesse pleurait à chaudes larmes, inconsolable, et ce, même si on promettait de lui en offrir un autre plus tard.
Fâché, le prince partit sur un coup de colère à sa recherche dans les montagnes, malgré les menaces et les interdictions fermes de ses parents.
Il fouilla pendant des heures, bravant seul les dangers de la nature et maudissant cette satanée neige qu'il haïssait tant... Jusqu'à enfin entendre des bruits de pattes et apercevoir la bestiole au loin. Assez vite, il remarqua que le poilu avait l'air effrayé et paniqué, et il comprit rapidement pourquoi. Parce que pas très loin, se camouflait un chasseur armé qui le poursuivait. Usant de sa magie, l'héritier du trône tenta de l’écarter, mais il était déjà trop tard : le nordique surgit de derrière un arbre et tira une flèche létale sur sa cible. Le pauvre renard s'effondra, fatalement blessé, mort.
Un frisson des plus désagréables traversa le corps du dragon. Furieux, son sang ne fit qu'un tour. Il lança un regard glacial à l'assassin.
- Comment as-tu osé ? Hurla-t-il.
Le chasseur, un drakyn robuste et expérimenté, ne s'impressionnait pas colère de son interlocuteur et n'avait pas l'air de reconnaître son statut royal.
- C'est la loi de la chasse, mon garçon. Répondit-il calmement. Il n'y a rien de personnel dans tout ça !
- Sale enfoiré ! Il ne put supporter de telles paroles. Tu as pris ce qui m'appartient. Ne sais-tu pas qui je suis ? Lança-t-il froidement. Tu ne mérites pas de vivre, chien !
- Du calme, du cal...
Submergé par une haine vive et primitive, Vaenys déchaîna ses puissants pouvoirs des ombres vers l'imprudent qui avait stupidement tiré sur le renard. Et avant que celui-ci ne puisse réagir et se défendre, il tomba raide mort en sol, la vie ayant quitté son enveloppe charnelle en une fraction de seconde.
- Mon frère, qu'avez-vous fait ? Que... Que se passe-t-il ? Une voix horrifiée et cristalline surgit de nulle part. C'était celle d'Ayshara qui s'était permise de suivre discrètement les traces de son ainé.
- Rien. Il m'a gêné, c'est tout. Rentrons désormais. Et ne t'avise pas de prévenir père et mère de tout ceci, sinon je ne t'aiderais pas la prochaine fois que tu ramèneras des créatures misérables. Conclut-il sur une note menaçante.
Il tourna ensuite le dos et s'en alla, abandonnant derrière lui le cadavre du drakyn, tel un déchet insignifiant.
Suite à cet incident, le retour au palais fut silencieux et triste. Terrifiée et confuse, l'enfant ne pouvait s'empêcher de penser à la perte de P'tit Roux et au terrible geste commis par son frère.
Elle ne comprit jamais ce qui poussait son aîné à adopter ces comportements. De quel côté se trouvait-il ?
* * * * *
An 0 (mars)
- Vous n'êtes pas obligée de le faire, princesse. Vous pouvez encore fuir et vous exiler à Shoumei; le Haut-Prêtre et la régente veilleront sur vous, vous le savez bien. Vous êtes la dernière de votre lignée, le sang noble des tueurs de titans coule dans vos veines. Vous ne devez pas vous sacrifier comme ça. Vous êtes le joyau de notre patrie.
Voilà qu'une simple servante tentait, elle aussi, de la raisonner, de la convaincre de se barrer d'ici. Décidément... La future souveraine s'obstinait à assurer sa position et à tenir ses engagements envers sa nation, mais son corps, lui, réagissait d'une manière fort différente. Ces derniers jours, la pauvre passait le plus clair de son temps à vomir et à souffrir de terribles migraines. Le sommeil se faisait rare et les appétissants plats préparés par les illustres chefs du palais ne trouvèrent point son estomac. Oui. Elle vivait un genre de choc post-traumatique. Les têtes décapitées de ses bien-aimés parents ne cessaient de lui tourmenter l'esprit. Même en essayant de s'autoconvaincre férocement et en s'aveuglant volontairement, les nerfs de la belle réagissaient d'instinct, ignorant tout ce conditionnement spirituel. Le stress. L'angoisse. À quoi ressemblerait sa nouvelle vie aux côtés de ce barbare sanguinaire ? Quel serait son rôle ? Sur qui pouvait-elle réellement compter ?
Tensai s'apparentait à un guerrier froid et austère, peu enclin aux histoires de cœur et au romantisme. Et pour être honnête, Ayshara s'attendait à finir violée et réduite au rang de banale reine consort. Leur mariage était clairement politique et jamais elle n'avait encore adressé la parole à ce pur étranger. Son aura l'intimidait. Il dégageait ce quelque chose de très écrasant et... et d'irrésistible. La jeune femme ne savait pas comment décrire ce sentiment envahissant, entre la peur et le désir. Ce regard de tueur. Cette silhouette aussi large que grande. Une armure recouverte d'une mixture dégueulasse composée de morceaux d’organes divers. En le voyant, lui, elle s'était imaginée, pendant moins d'une fraction de seconde, dans ses bras, peau contre peau. Jamais elle n'avait ressenti cela pour quiconque auparavant.
Pourtant, cette envie passagère ne faisait qu'accentuer son anxiété vis-à-vis de la situation.
Son frère. Ah ! Son frère... À quoi pensait-il, au juste ? La vosdraak ignorait s'il s'agissait d'un allié ou d'un opposant. Depuis qu'elle le connaissait, il se comportait ainsi, réalisant une petite action positive pour ensuite la remplacer par cinq autres négatives. Maintenant qu'il avait "vendu" sa sœur à un potentiel futur tyran, quelle serait la suite de ses incroyables plans ? Mener une révolte dans l'ombre ? Utiliser sa cadette en guise d'espionne, la convaincre d'assassiner Tensai durant son sommeil, peut-être ? Le simple fait d'y songer provoqua un frisson amer en son sein : elle n'était pas une meurtrière. Personne ne la forcerait à rompre ses principes, pas même ce vicieux Vaenys. Pas même la vengeance.
Prenant son courage à deux mains, la demoiselle rassembla toutes ses maigres forces pour se rendre au lieu où elle avait convoqué l'un des plus valeureux serviteurs de la Couronne : Zéphyr Zoldyck, le maître-espion de la nation. Selon ses sources, cet homme posséderait un nombre incalculable d'informations secrètes.
En tant qu'érudite et diplômée de la prestigieuse Université Magic, la dragonne savait pertinemment que la Connaissance était la clé de toute victoire. Si elle voulait se préparer pour affronter les multiples défis de l'avenir, il fallait qu'elle sache.
Les améthystes rivées sur les magnifiques vitraux de l'endroit, la belle aux cheveux d'argent songeait au futur et aux difficultés que traverserait le Reike suite à cette crise nationale. Elle se souvint de la mission ancestrale des Draknys, celle d'être des défenseurs et des gardiens inébranlables de la paix. Lorsque les ennemis des Hommes, les immondices d'en haut, reviendraient, le trône protègerait le désert. Un trône mené par un Draknys.
Ayshara était tellement perdue dans ses pensées, qu'elle en oublia presque l'arrivée de son informateur. Elle se tourna lentement vers lui, les mains jointes en avant. Une attitude calme et posée. Malgré sa grande beauté, la jeune femme ne pouvait cacher ses signes corporels de fatigue intense et de détresse profonde. La chute de la Couronne. La mort précipitée de ses parents et plusieurs proches amis. La trahison de son aîné. Vraiment, rien ne l'avait préparé à cela. Heureusement qu'il lui restait quelques personnes fiables à ses côtés, comme Haz, pour la soutenir au sein de ce grandiose bordel.
- Merci d'être venu si rapidement, Monsieur Zoldyck. La voix de la princesse sembla normale, en contrôle, se refusant se succomber au drame et à la dureté de situation. Le cœur devait laisser place au cerveau. Son intérieur bouillonnait de rage, de tristesse, d'incompréhension, d'envie, mais rien de tout cela ne devait paraitre. Il fallait prendre sur elle, affronter son destin avec dignité. Chaque jour, je pense aux malheurs vécus par ces pauvres gens, leurs maisons détruites, leurs récoltes réduites en cendres... Lorsque je serais reine, je les aiderais à tout reconstruire, même si rien en ce monde ne pourra remplacer la perte de nos hommes, femmes et enfants. Aysha força un sourire qui ressembla plutôt à une grimace maladroite. La semaine prochaine, je dois Elle eut un haut-le-cœur. épouser notre nouveau roi. Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec lui. Que savez-vous de sa personne ?

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Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck

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Légèrement incliné en direction de la princesse, Zéphyr finit par se redresser pour mieux regarder sa future souveraine. L’homme n’est pas du genre à garder gentiment ses yeux baissés en attendant que son interlocutrice lui autorise à lever la tête. Mais il la regarde sans effronterie, partagé entre le respect pour sa position et par son inquiétude quant à l’état de la belle aux cheveux d’argent. Il a bien connaissance que la promise de Tensai mange et dort peu. Et doit-on vraiment lui en faire un reproche ? Qui ne serait pas malade ou agité dans une telle situation ? Avec ses parents morts, son frère parjure, et son époux barbare, tout doit ressembler à un cauchemar pour Ayshara. Ce n’est pas que son personnel y va de main morte, pourtant : ce dernier redouble d’astuces pour la nourrir, la consoler, ou tout du moins pour la préserver un maximum avant le mariage inévitable. Mais lorsque la Vosdraak se retourne, il est impossible de ne pas remarquer ses traits fatigués, son visage tiré, ainsi que son expression préoccupée. Si une certaine détresse semble se dégager de sa personne, au moins, la princesse reste digne : ni explosion de larmes, ni colère légitime ne se devinent dans ses beaux yeux améthystes. La demoiselle, qui est pourtant très réputée pour ses escapades et sa joyeuseté d’esprit, semble avoir bien grandi en à peine quelques jours. On y voit déjà l’ombre de ce qu’elle sera dans quelques années.
En face, Zéphyr semble être un homme impassible. Ses vêtements sombres sont propres et soignés, son sabre est soigneusement attaché à sa taille, son attitude est calme et sereine, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Seuls ses yeux ambrés trahissent peut-être qu’il est attentif à son environnement. Dans le cas présent, il fixe Ayshara avec une intensité un peu plus particulière, comme s’il désirait deviner ses pensées ou ses sentiments. Nul doute qu’elle l’a convoqué à cause de Tensai. Leur union aura lieu demain, après tout. Mais il ne sait pas encore si ce qu’elle va lui dire le mettra en porte-à-faux ou non. Ce qu’il espère avant toute chose, c’est que la sœur de Vaenys ne cherchera pas à fuir quelque part dans le Sekai. Ca n’arrangerait pas la situation, et en définitive, cela rendrait Tensai imprévisible. Peut-être même perdrait-il tout estime pour sa future épouse. S’il a seulement de l’estime pour une inconnue qu’il vient tout juste de rencontrer. C’est difficile à dire.
Heureusement, Ayshara ne lui fait pas de telles demandes insensées. Même, contre toute-attente, la première chose dont elle parle, c’est de ces gens qui… ont tout perdu. C’est un peu désarçonnant pour être honnête : cette fille connaît littéralement un enfer, mais la première chose auquel elle pense, c’est à ses sujets et à ses concitoyens ? Zéphyr ne sait pas si c’est noble ou si c’est totalement absurde. Cela préfigure certainement une grande reine, qui se préoccupera de son peuple avant tout. Son soutien pourrait même lui attirer l’amour du peuple, et renforcer sa position en tant que future reine-consort mais… L’heure n’est pas encore à ce genre de choses. Avant, il y a un mariage à célébrer. Le Reikois n’est donc pas surpris quand elle énonce son union matrimoniale avec Tensai. Et la question qu’elle lui adresse… est un peu prévisible, il faut l’avouer. Prévisible, mais délicate.
Zéphyr reste un instant silencieux alors qu’il cherche par où commencer. Alors qu’il cherche quoi dire aussi. Nul doute que ses propos peuvent influencer Ayshara sur le court et le long terme alors il s’agit de bien choisir ses mots.
- J’ai côtoyé l’armée de Tensai Ryssen quand il a commencé à soumettre les tribus du désert les uns après les autres, commence-t-il prudemment. J’admets l’avoir sous-estimé au début. Je pensais qu’il se ferait abattre par l’un de nos clans. Un holmgang et un guerrier suffisamment doué suffirait à en finir avec lui et, en l’absence de commandant, son armée se dissoudrait en un rien de temps. Mais quand j’ai rejoint ses rangs pour mieux évaluer la menace qu’il représentait, pour la noblesse comme pour la Couronne, une chose est vite parue évidente. Cet dirigeant est fait pour gouverner des hommes et pour les mener au combat. Il n’a peur de rien et ne craint pas de se donner des défis insurmontables. Il ne redoute pas de partir au combat ni de se faire des cicatrices ou des blessures lors de ses affrontements. Non seulement ce guerrier a une force hors du commun, mais il a aussi une résistance hors norme. En un mot, notre nouveau roi est une force de la nature, que personne n’a su envoyer six pieds sous terre. Je ne peux nier sa force, tout comme je ne peux nier son charisme qui sait s’imposer face à une armée entière.
Cet exploit est d’autant plus impressionnant qu’il a uni des tribus hétéroclites, qui n’avaient parfois rien à voir les unes avec les autres. Cela aussi a contribué à former sa légende. Après une légère pause, pendant laquelle Zéphyr a levé un instant la tête vers les vitraux, il repose son regard sur Ayshara et continue.
- Tensai est quelqu’un d’impassible, qui montre peu ses sentiments en public. Heureusement pour lui. Si c’était une personne romanesque ou sentimentaliste, il n’aurait absolument pas le respect de ses guerriers.Vous ne trouverez cependant pas de fausseté en lui. C’est un dirigeant qui honnit le mensonge, il vous dira donc les choses telles qu’il le pense. Je ne sais pas si ça vous facilitera les choses, mais peut-être pourrez-vous grâce à cela trouver un terrain d’entente pour mieux vous connaître et mieux comprendre les objectifs de l’autre.
De son point de vue, le nouveau couple royal a intérêt à se parler le plus tôt possible. Difficile d’estimer s’ils pourront établir une cohésion entre eux, mais le Reike n’est pas dénué d’ennemis, les deux souverains ont donc intérêt à faire front pour imposer leur légitimité le plus tôt possible. Non seulement à la face du peuple, mais à la face du Sekaï tout entier.
- Vous le savez comme moi, poursuit-il, ses mains sont rougies par le sang. Il a tué un nombre incalculable de gens qui se sont opposés à lui. En ce sens, Tensai peut être considéré comme un destructeur, un rebelle à la Couronne d’origine, comme un homme cruel, aussi. C’est certainement ce que l’on vous a soufflé, et il y a là une grande part de vérité. Il fallait néanmoins énoncer quelques nuances, avec le plus de doigté possible. Là où vous feriez erreur, c’est de penser qu’il détruit pour détruire. Sans avoir d’objectifs. Sans penser à plus loin que le lendemain. Bien des nobles ont voulu le réduire à un homme sanguinaire, qui se moque de tout et de tous. Mais votre futur époux est quelqu’un qui voit sur le long terme. Il a un génie militaire profond, qui peut véritablement tirer votre pays vers le haut, princesse. L’un de ses objectifs consistera certainement à stabiliser la position de votre nation par rapport au Shoumei et à la République. Mais je pense que votre premier défi, en l’occurrence, sera de travailler ensemble. Vous n’êtes pas destinée à être une épouse d’apparat. S’il a son caractère, vous avez aussi le vôtre, votre Altesse. Et si le caractère de Tensai est comparable à un volcan en ébullition, vous, vous avez suffisamment de douceur et d’intelligence pour combler ses propres défauts et pour mieux diriger cette montagne en voie d’éruption.
Un silence, plus prononcé cette fois, alors que Zéphyr laisse Ayshara digérer ses paroles. Puis, il intervient une dernière fois, alors qu’il garde une main sur le pommeau de son sabre et que son autre bras pend le long de son corps.
- Permettez-moi de vous poser une question un peu directe, Princesse. En l’état, comment vous sentez-vous ? Vous sentez-vous capable de l’affronter et de le regarder en face ? N’avez-vous pas été tentée de fuir votre situation ?
Point de jugement dans ses questions. Il y a juste une plus grande envie de comprendre comment la future souveraine du Reike va aborder les différents événements qui se présentent à elle.
En face, Zéphyr semble être un homme impassible. Ses vêtements sombres sont propres et soignés, son sabre est soigneusement attaché à sa taille, son attitude est calme et sereine, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Seuls ses yeux ambrés trahissent peut-être qu’il est attentif à son environnement. Dans le cas présent, il fixe Ayshara avec une intensité un peu plus particulière, comme s’il désirait deviner ses pensées ou ses sentiments. Nul doute qu’elle l’a convoqué à cause de Tensai. Leur union aura lieu demain, après tout. Mais il ne sait pas encore si ce qu’elle va lui dire le mettra en porte-à-faux ou non. Ce qu’il espère avant toute chose, c’est que la sœur de Vaenys ne cherchera pas à fuir quelque part dans le Sekai. Ca n’arrangerait pas la situation, et en définitive, cela rendrait Tensai imprévisible. Peut-être même perdrait-il tout estime pour sa future épouse. S’il a seulement de l’estime pour une inconnue qu’il vient tout juste de rencontrer. C’est difficile à dire.
Heureusement, Ayshara ne lui fait pas de telles demandes insensées. Même, contre toute-attente, la première chose dont elle parle, c’est de ces gens qui… ont tout perdu. C’est un peu désarçonnant pour être honnête : cette fille connaît littéralement un enfer, mais la première chose auquel elle pense, c’est à ses sujets et à ses concitoyens ? Zéphyr ne sait pas si c’est noble ou si c’est totalement absurde. Cela préfigure certainement une grande reine, qui se préoccupera de son peuple avant tout. Son soutien pourrait même lui attirer l’amour du peuple, et renforcer sa position en tant que future reine-consort mais… L’heure n’est pas encore à ce genre de choses. Avant, il y a un mariage à célébrer. Le Reikois n’est donc pas surpris quand elle énonce son union matrimoniale avec Tensai. Et la question qu’elle lui adresse… est un peu prévisible, il faut l’avouer. Prévisible, mais délicate.
Zéphyr reste un instant silencieux alors qu’il cherche par où commencer. Alors qu’il cherche quoi dire aussi. Nul doute que ses propos peuvent influencer Ayshara sur le court et le long terme alors il s’agit de bien choisir ses mots.
- J’ai côtoyé l’armée de Tensai Ryssen quand il a commencé à soumettre les tribus du désert les uns après les autres, commence-t-il prudemment. J’admets l’avoir sous-estimé au début. Je pensais qu’il se ferait abattre par l’un de nos clans. Un holmgang et un guerrier suffisamment doué suffirait à en finir avec lui et, en l’absence de commandant, son armée se dissoudrait en un rien de temps. Mais quand j’ai rejoint ses rangs pour mieux évaluer la menace qu’il représentait, pour la noblesse comme pour la Couronne, une chose est vite parue évidente. Cet dirigeant est fait pour gouverner des hommes et pour les mener au combat. Il n’a peur de rien et ne craint pas de se donner des défis insurmontables. Il ne redoute pas de partir au combat ni de se faire des cicatrices ou des blessures lors de ses affrontements. Non seulement ce guerrier a une force hors du commun, mais il a aussi une résistance hors norme. En un mot, notre nouveau roi est une force de la nature, que personne n’a su envoyer six pieds sous terre. Je ne peux nier sa force, tout comme je ne peux nier son charisme qui sait s’imposer face à une armée entière.
Cet exploit est d’autant plus impressionnant qu’il a uni des tribus hétéroclites, qui n’avaient parfois rien à voir les unes avec les autres. Cela aussi a contribué à former sa légende. Après une légère pause, pendant laquelle Zéphyr a levé un instant la tête vers les vitraux, il repose son regard sur Ayshara et continue.
- Tensai est quelqu’un d’impassible, qui montre peu ses sentiments en public. Heureusement pour lui. Si c’était une personne romanesque ou sentimentaliste, il n’aurait absolument pas le respect de ses guerriers.Vous ne trouverez cependant pas de fausseté en lui. C’est un dirigeant qui honnit le mensonge, il vous dira donc les choses telles qu’il le pense. Je ne sais pas si ça vous facilitera les choses, mais peut-être pourrez-vous grâce à cela trouver un terrain d’entente pour mieux vous connaître et mieux comprendre les objectifs de l’autre.
De son point de vue, le nouveau couple royal a intérêt à se parler le plus tôt possible. Difficile d’estimer s’ils pourront établir une cohésion entre eux, mais le Reike n’est pas dénué d’ennemis, les deux souverains ont donc intérêt à faire front pour imposer leur légitimité le plus tôt possible. Non seulement à la face du peuple, mais à la face du Sekaï tout entier.
- Vous le savez comme moi, poursuit-il, ses mains sont rougies par le sang. Il a tué un nombre incalculable de gens qui se sont opposés à lui. En ce sens, Tensai peut être considéré comme un destructeur, un rebelle à la Couronne d’origine, comme un homme cruel, aussi. C’est certainement ce que l’on vous a soufflé, et il y a là une grande part de vérité. Il fallait néanmoins énoncer quelques nuances, avec le plus de doigté possible. Là où vous feriez erreur, c’est de penser qu’il détruit pour détruire. Sans avoir d’objectifs. Sans penser à plus loin que le lendemain. Bien des nobles ont voulu le réduire à un homme sanguinaire, qui se moque de tout et de tous. Mais votre futur époux est quelqu’un qui voit sur le long terme. Il a un génie militaire profond, qui peut véritablement tirer votre pays vers le haut, princesse. L’un de ses objectifs consistera certainement à stabiliser la position de votre nation par rapport au Shoumei et à la République. Mais je pense que votre premier défi, en l’occurrence, sera de travailler ensemble. Vous n’êtes pas destinée à être une épouse d’apparat. S’il a son caractère, vous avez aussi le vôtre, votre Altesse. Et si le caractère de Tensai est comparable à un volcan en ébullition, vous, vous avez suffisamment de douceur et d’intelligence pour combler ses propres défauts et pour mieux diriger cette montagne en voie d’éruption.
Un silence, plus prononcé cette fois, alors que Zéphyr laisse Ayshara digérer ses paroles. Puis, il intervient une dernière fois, alors qu’il garde une main sur le pommeau de son sabre et que son autre bras pend le long de son corps.
- Permettez-moi de vous poser une question un peu directe, Princesse. En l’état, comment vous sentez-vous ? Vous sentez-vous capable de l’affronter et de le regarder en face ? N’avez-vous pas été tentée de fuir votre situation ?
Point de jugement dans ses questions. Il y a juste une plus grande envie de comprendre comment la future souveraine du Reike va aborder les différents événements qui se présentent à elle.
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