


crédits : 593
Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier Assassin
Alignement: Neutre Bon
Rang: D
Ersa.
Desert du Reike. Début Janvier An 4
Le groupe avançait dans le désert, les deux montures foulaient le sable à pas réguliers, ballottant les trois cavaliers. Ersa se retrouvait devant Calo. A chaque halte, elle changeait de conducteur pour ne pas épuiser plus un cheval que l’autre. Ses mains se tenant au pommeau de la selle, Calo avait insisté pour les lui attacher, mais Declan avait réussi à l’en dissuader. Elle lui avait sourit discrètement et il se pencha pour lui chuchoter.
- Ne me fais pas mentir. Il a tendance à tout prendre trop au sérieux.
Le frottement du torse du gardien sur son dos la maintenait au présent, appuyant sur ses côtes à chaque nouveau mouvement du destrier. Elle grimaçait et retenait ses gémissements quand la sensation était trop vive. Le chemin serait long et elle n’espérait pas que sa douleur diminue.
Le chemin était parsemé de haltes dans les différentes oasis se reposant quand ils le pouvaient, évitant les grandes villes au maximum. Et l’oasis qui se dessinait à l’horizon était le signe de leur prochain arrêt, le soleil déclinant se rapprochant de l’horizon. Bien que le soleil d’hiver ne faisait pas monter le désert à des températures insoutenable, l’ombre des quelques arbres promettait une sensation de fraîcheur inattendue. Les deux hommes avaient préparé un camp de fortune et un feu pour la nuit puis s’était mit à discuter comme à leurs habitudes, parlant de tout et de rien, de l’empire, de l’armée.
Ersa restait murée dans son mutisme, bien que Declan avait essayé de l'inclure dans la discussion plusieurs fois, mais le regard que lui adressait l’autre gardien ne l’aidait pas à se défaire de son statut. Elle préféra repasser encore une fois sa vie en revue, est ce qu’elle avait fait les bons choix, avec le recul elle n’en était plus si sûr.
Le silence de la louve la faisait souffrir plus qu’elle ne l'aurait imaginée. Pendant des mois, elle avait espéré que cela s’arrête, d’une façon ou d'une autre. Elle en était arrivée au point où il y a quelques jours, elle avait abandonné l’idée de vivre sa vie pour laisser la place à la louve. Et depuis, c’est elle qui se retrouvait seule, avec elle-même et sa nouvelle faiblesse. Et si l'autre avait raison et qu'elle n’était vraiment rien toute seule.
Depuis qu’elle avait commencé à perdre le contrôle, elle remettait en cause sa place au berceau, pas par conviction ni sa fidélité juste son efficacité, sa maîtrise de soi. Le bastion avait grignoté ses défenses. Et le faite de se faire ramener au berceau, escorter ne l’aidait pas à lui donner la sensation de retourner à la maison.
Elle sortit de ses songes en entendant un grognement, qui n’était que le ronflement de Calo. La naine se recroquevilla contre le tronc d’un arbre, serrant ses genoux contre sa poitrine douloureuse. Elle n’arrivait pas à se concentrer sur quoi que ce soit plus de quelques secondes. Elle avait passé tant de temps à faire ce qu’on lui avait dit. Aujourd’hui elle aurait peut-être un choix à faire, seule, était elle prête pour ça ?
La nuit était tombée entre temps, aucun nuage ne venait dissimuler le spectacle des étoiles parsemant le ciel. La rousse était restée planter là, le regard lever. Elle ne voulait pas dormir, elle savait qu’elle n'y arriverait pas à car son esprit s’amuser encore à la tourmenter. À de rares moments, ses pensées retournaient sur les louves, même si elle n’avait pas revu Kirarin depuis ce fameux convoi. Le reste du temps, elle repensait à ses cauchemars sur Luviel et son croisé, revenait sur son face-à-face avec elle-même. Le feu lui réchauffait la peau, mais une sensation étrange l’appelait plus loin.
Elle se redressa en se tenant les côtes et essaya de ne pas émettre de son pour ne pas réveiller les deux hommes. La naine se dirigea d’abord vers la monture pour récupérer une des armes, mais abandonna l’idée, si jamais Calo se réveillait en premier, il la condamnerait aussitôt. Elle signa rapidement pour invoquer une de ses dagues, rien, la dague n’avait pas étaient invoquer. Elle réessaya et cette fois l’arme apparut au creux de sa main. La sensation était différente, le poids aussi. La dague lui semblait plus lourde, ou la naine qui n’avait pas récupéré toute sa force.
Ersa s’éloigna à pas prudent après avoir glissé l'arme à l’arrière de sa ceinture. Elle se figea à l’orée des quelques arbres face à l’étendue de sable vide. Cela devait être son imagination, ou autre chose. Elle préféra rester à cet endroit où l’on apercevait encore mieux la voûte céleste, loin de la lumière parasite des flammes. Le calme régnait dans ce lieu, mais pas dans son âme et il y avait toujours cette sensation étrange qui ne la quittait pas. Elle glissa sa main tremblante dans son dos, ce n’est pas la première fois que la peur l’envahissant, mais celle-ci fut inhabituellement dur. Comme si pour la première fois sa main était la seule sur le manche de l’arme.
- Montrez-vous. Je n’aime pas que l’on m’observe depuis les ombres.

Ersa | Nora |
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crédits : 598
Dans un froissement de terre humide et de mousse spongieuse, l'intrus se manifesta derrière un arbre des plaines désertiques. Sa présence, bien que trahie par l'instinct bestial de celle qui détenait en elle le savoir éternel de la nature sauvage, n'éveilla pourtant dans celle qui l'avait décelée qu'une sensation désagréable. Ce n'était pas une botte ni même un pied nu qui s'était révélé depuis les ombres mais bel et bien une patte, griffues et recouverte d'un pelage hirsute et trempé. Une odeur infecte de poil sale, de sang et de pourriture marécageuse vint emplir les narines de la demi-louve qui, déjà, avait sans doute ressenti sans pouvoir le comprendre qu'elle ne rencontrerait cette nuit qu'un effroi aussi pur que glacial.
Derrière l'arbre faisant office de rideau à ce spectacle macabre, d'autres surprises semblaient se cacher. Là où la pauvre voyageuse aurait pu s'attendre à voir poindre, après la patte, les contours d'un museau canin et des babines retroussée, ce fut au contraire un pagne brun qui se dévoila. Une main trop énorme pour être celle d'un homme apparut, serrant l'écorce du tronc avec une force telle qu'elle vint en faire craqueler la surface. Et puis, dans les ombres traitresses de cette nuit noyée dans les mensonges, ce fut une tête monstrueuse surmontée de bois de cervidé qui se manifesta enfin. L'abomination, mesurant à peine moins haut que l'arbre derrière laquelle elle s'était miraculeusement dissimulée, s'approcha d'un pas lourd sur ses pattes tremblantes. Son visage repoussant n'était qu'un masque, un crâne de bête lavée de sa chair et dont la mâchoire pendante remuait dans un cliquetis osseux.
Les sons de la nature se déformèrent alors qu'aux remugles de charognes se mêlaient désormais des parfums floraux et des senteurs empruntées à un passé doux et révolu. Les oiseaux ne chantaient plus, ils scandaient. De l'eau semblait couler malgré la sécheresse et les quelques arbres secs s'étaient mis à chuinter. Ce n'était plus un désert, mais une véritable forêt. Après quelques pas hésitants, la chimère cauchemardesque née d'un esprit malade se figea et, à sa suite, de nouvelles silhouettes trapues et quadrupèdes s'extirpèrent ensemble des ténèbres. Au nombre de quatre, des loups, vieux et souffrants à en juger par la sécheresse de leurs truffes et à leurs yeux tombants, se tenaient aux côtés de la mystérieuse bête diabolique qui toisait de toute sa hauteur la jeune femme. L'un d'eux était borgne et la blessure paraissait jeune. Dans le dos de l'abjecte monstruosité, une paire d'ailes noire recouvertes de plumes étincelantes se déployèrent dans un froissement de plumes. Un index, long et crochu, vint se tendre vers la chasseuse tandis que, de la gueule infernale, une voix sombre et caverneuse s'élevait :
"Je... n’aime pas que l’on m’observe... depuis les ombres."
Tout à fait derrière le raclement de pierre qui constituait son timbre effroyable, on entendait dans certaines notes les aigus de la voix féminine de son vis-à-vis. Les loups rivèrent leurs yeux luisants et jaunâtres sur la guerrière et, de concert, ils vinrent chacun passer leurs langues sur leurs babines grises et retroussées. L'épaule du monstre craqua lorsque son bras tendu s'affaissa et que le second s'approcha simultanément, révélant une main qui cachait en son creux un mystérieux objet. Paume tendue vers les cieux, le cauchemar déplia ses doigts semblables à des pattes d'araignée et montra à la voyageuse le curieux artefact qu'il lui avait caché.
Un œil de bête, froid, gélatineux et décoré de cheveux noirs tressés en cordages imparfaits. La main pivota et le pendentif horrible tomba, rattrapé de justesse entre les doigts étirés. Comme un pendule, l'œil balançait mollement et semblait curieusement rivé droit sur le soldat. A chacun de ses mouvements, on croyait percevoir un étrange sifflement.
Celui d'une vipère.
"La chasse... t'attend."


crédits : 593
Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier Assassin
Alignement: Neutre Bon
Rang: D
Quel est le pire cauchemar, celui que l'on fait ou celui que l'on vit ? Pour beaucoup, il n'y a pas de différence, mais Ersa apprendrait bien assez vite à la connaître.
Elle n'aurait jamais pu imaginer qu'une simple phrase allait déclencher son enfer personnel. Tout commença par un léger bruit dans le sable qui avait attiré son attention, bientôt suivit par un mélange d'odeurs qui lui déclencha une nausée qu'elle su réprimer. Les odeurs de bêtes, de mort et de pourriture qui emplissaient l'air, ne faisait qu'alimenter son mal-être. Il s'était accumulé dans sa gorge et elle essaya de déglutir pour le faire redescendre, sans grand succès. Elle inspira alors profondément ; tentant de faire reculer sa peur avant de se concentrer sur ce qui arrivait. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que sa peur ne faisait que de commencer. Ses yeux s'écarquillèrent pendant qu'instinctivement, elle avait reculé d'un pas. Elle avait imaginé qu'elle se retrouverait face à un de ses deux gardiens ou au pire à une bête du désert, mais pas la créature qui hantait ses cauchemars.
En face d'elle, se trouvait le chasseur, celui qui l'avait accompagné dans tous les moments importants de sa vie. Au final, le seul à ne jamais l'avoir abandonnée, cette fois par contre elle ne rêvait pas, il était là, plus grand plus terrifiant encore que dans ses rêves. Elle n'arrivait pas à détacher son regard de crâne, tétanisait par ce qui était bien plus que de la peur A chaque as qu'il faisait, elle en faisait un en reculant, bien que vu leur différence de taille la distance se réduisait tout de même. D'autres odeurs étaient venues se mélanger, plus agréables de fleur, d'odeur plus ou moins familière. Le désert se transformait et elle essaya de noter tout ce qui n'était pas la auparavant, comme les quatre loups qui sortaient eux aussi des ombres. Sa main glissa dans son dos à la recherche du manche de cuir de sa dague, ses doigts tremblaient contre l'arme alors qu'elle cherchait du réconfort dans une lame qui ne la sauverait sûrement pas.
Elle secoua la tête pour essayer de dissiper la brume de son esprit, de toute évidence elle avait oubliée ce qu'on lui avait appris. La rousse modifia ses appuis dans une position plus défensive, mais sa peur continuée de transparaître dans ses mouvements. Elle sursauta quand le chasseur déploya ses ailes, cette version de la chimère était de plus en plus effrayante. Elle essayait de savoir si au final, tout ceci n'était pas un rêve.
La main disproportionnée du chasseur se levait pour la désigner et accompagner ses paroles. Sa voix ressemblé à un écho qui résonnait en elle. Il s'était approprié ses mots, une partie de sa voix aussi.
Est-ce qu'il se moquait d'elle ?
Évidemment que ce prédateur se moquait d'elle, avec leur différence de taille de près de quatre pieds, de carrure qui donnait l'impression qu'il pouvait la terrasser d'un souffle s'il le désirait. Elle détestait cette position qui la faisait paraître si frêle, si insignifiante.
Quand elle y pensait, il l'avait choisi pour être une chasseuse, la louve l'avait toujours été. Ersa, quant à elle, avait abandonné cette voie, son poste la faisait passer plus de temps en tant que gardienne du troupeau que chasseuse. Elle ne l'avait pas oubliée, elle y pensait encore souvent, mais elle avait simplement arrêté de vivre pour lui, ou de vivre tout court.
Est ce pour cette raison qu'il était là ?
Au son de sa voix, les loups aussi réagirent, fixant la naine de leurs regards ressemblant à celui de la louve et leurs cabines retroussées. Ils s'imaginaient peut-être déjà le goût de leur prochain repas. Elle dégaina lentement sa dague en plaçant la lame contre son avant-bras avant de la ramener devant elle. Une partie d’elle se demandait ce qu'aurait fait la louve, Nora c'est comme ça qu’elle voulait qu’on l’appelle, si jamais elle ne manifestait encore. Elle aurait sûrement rit face au chasseur, c'est ce qu’elle faisait toujours. Mais à cet instant il n'y avait qu'Ersa et elle se rendait compte de l'aura qu’elle avait bénéficié tout ce temps.
La petite guerrière se concentra sur sa respiration, tenter de faire face à ce qui lui arrivait, tenter d'oublier sa peur. Un craquement brisa sa concentration, avant qu’elle ne se rende compte qu’il était venu de l'articulation du chasseur. Elle posa son regard sur l'autre main qui s’approchait, s’attendant au pire, surtout quand les doigts se déplient d'une façon glauque. Au cœur de sa paume, se trouvait un œil étrange qui provoqua un frisson remontant tout le long de l’échine de la rousse.
C'est dans un mouvement de spectacle qu’il fit tomber l’œil en pendule macabre. Pendule étrange qui siffler de manière familière, tel un serpent qui ornait encore son cou il y a peu, mais c’est le fait que son « regard » ne quittait pas Ersa au fil de ses balancements qui fût l’élément de trop. Elle recula d’un pas mal assuré, son pied heurta une pierre et lui fit perdre l’équilibre. Son corps chuta dans le sable, d'un réflexe d’une autre vie plus que consciemment, elle roula et se plaça face au chasseur en position de garde accroupie. Prête à réagir.
La phrase qui suivit avait tonné dans son esprit, pas par le ton, mais juste en étant prononcée. Elle baissa sa garde face à cette affirmation étonnante et écarta légèrement les bras.
- Qu’est-ce que vous voulez de moi ? Je ne suis plus digne de la chasse, j'ai l’impression d’être seule.
La question était empreinte d'un pic de colère pendant que le reste de la phrase était prononcée sur un ton descendant, plus abattue. Son regard passé du chasseur aux loups. S'attendant autant à une réponse qu’à une attaque. Elle repris d'une voix étranglée.
- Elle m'a abandonnée.

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