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  • Dim 19 Mar - 23:04

    Ersa.
    Desert du Reike. Début Janvier An 4

    Le groupe avançait dans le désert, les deux montures foulaient le sable à pas réguliers, ballottant les trois cavaliers. Ersa se retrouvait devant Calo. A chaque halte, elle changeait de conducteur pour ne pas épuiser plus un cheval que l’autre. Ses mains se tenant au pommeau de la selle, Calo avait insisté pour les lui attacher, mais Declan avait réussi à l’en dissuader. Elle lui avait sourit discrètement et il se pencha pour lui chuchoter.

    - Ne me fais pas mentir. Il a tendance à tout prendre trop au sérieux.

    Le frottement du torse du gardien sur son dos la maintenait au présent, appuyant sur ses côtes à chaque nouveau mouvement du destrier. Elle grimaçait et retenait ses gémissements quand la sensation était trop vive. Le chemin serait long et elle n’espérait pas que sa douleur diminue.

    Le chemin était parsemé de haltes dans les différentes oasis se reposant quand ils le pouvaient, évitant les grandes villes au maximum. Et l’oasis qui se dessinait à l’horizon était le signe de leur prochain arrêt, le soleil déclinant se rapprochant de l’horizon. Bien que le soleil d’hiver ne faisait pas monter le désert à des températures insoutenable, l’ombre des quelques arbres promettait une sensation de fraîcheur inattendue. Les deux hommes avaient préparé un camp de fortune et un feu pour la nuit puis s’était mit à discuter comme à leurs habitudes, parlant de tout et de rien, de l’empire, de l’armée.

    Ersa restait murée dans son mutisme, bien que Declan avait essayé de l'inclure dans la discussion plusieurs fois, mais le regard que lui adressait l’autre gardien ne l’aidait pas à se défaire de son statut. Elle préféra repasser encore une fois sa vie en revue, est ce qu’elle avait fait les bons choix, avec le recul elle n’en était plus si sûr.

     Le silence de la louve la faisait souffrir plus qu’elle ne l'aurait imaginée. Pendant des mois, elle avait espéré que cela s’arrête, d’une façon ou d'une autre. Elle en était arrivée au point où il y a quelques jours, elle avait abandonné l’idée de vivre sa vie pour laisser la place à la louve. Et depuis, c’est elle qui se retrouvait seule, avec elle-même et sa nouvelle faiblesse. Et si l'autre avait raison et qu'elle n’était vraiment rien toute seule.

    Depuis qu’elle avait commencé à perdre le contrôle, elle remettait en cause sa place au berceau, pas par conviction ni sa fidélité juste son efficacité, sa maîtrise de soi. Le bastion avait grignoté ses défenses. Et le faite de se faire ramener au berceau, escorter ne l’aidait pas à lui donner la sensation de retourner à la maison. 

    Elle sortit de ses songes en entendant un grognement, qui n’était que le ronflement de Calo. La naine se recroquevilla contre le tronc d’un arbre, serrant ses genoux contre sa poitrine douloureuse. Elle n’arrivait pas à se concentrer sur quoi que ce soit plus de quelques secondes. Elle avait passé tant de temps à faire ce qu’on lui avait dit. Aujourd’hui elle aurait peut-être un choix à faire, seule, était elle prête pour ça ? 

    La nuit était tombée entre temps, aucun nuage ne venait dissimuler le spectacle des étoiles parsemant le ciel. La rousse était restée planter là, le regard lever. Elle ne voulait pas dormir, elle savait qu’elle n'y arriverait pas à car son esprit s’amuser encore à la tourmenter. À de rares moments, ses pensées retournaient sur les louves, même si elle n’avait pas revu Kirarin depuis ce fameux convoi. Le reste du temps, elle repensait à ses cauchemars sur Luviel et son croisé, revenait sur son face-à-face avec elle-même. Le feu lui réchauffait la peau, mais une sensation étrange l’appelait plus loin. 

    Elle se redressa en se tenant les côtes et essaya de ne pas émettre de son pour ne pas réveiller les deux hommes. La naine se dirigea d’abord vers la monture pour récupérer une des armes, mais abandonna l’idée, si jamais Calo se réveillait en premier, il la condamnerait aussitôt. Elle signa rapidement pour invoquer une de ses dagues, rien, la dague n’avait pas étaient invoquer. Elle réessaya et cette fois l’arme apparut au creux de sa main. La sensation était différente, le poids aussi. La dague lui semblait plus lourde, ou la naine qui n’avait pas récupéré toute sa force. 

    Ersa s’éloigna à pas prudent après avoir glissé l'arme à l’arrière de sa ceinture. Elle se figea à l’orée des quelques arbres face à l’étendue de sable vide. Cela devait être son imagination, ou autre chose. Elle préféra rester à cet endroit où l’on apercevait encore mieux la voûte céleste, loin de la lumière parasite des flammes. Le calme régnait dans ce lieu, mais pas dans son âme et il y avait toujours cette sensation étrange qui ne la quittait pas. Elle glissa sa main tremblante dans son dos, ce n’est pas la première fois que la peur l’envahissant, mais celle-ci fut inhabituellement dur. Comme si pour la première fois sa main était la seule sur le manche de l’arme.

    - Montrez-vous. Je n’aime pas que l’on m’observe depuis les ombres.




    Ersa

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  • Mar 21 Mar - 14:28

    Dans un froissement de terre humide et de mousse spongieuse, l'intrus se manifesta derrière un arbre des plaines désertiques. Sa présence, bien que trahie par l'instinct bestial de celle qui détenait en elle le savoir éternel de la nature sauvage, n'éveilla pourtant dans celle qui l'avait décelée qu'une sensation désagréable. Ce n'était pas une botte ni même un pied nu qui s'était révélé depuis les ombres mais bel et bien une patte, griffues et recouverte d'un pelage hirsute et trempé. Une odeur infecte de poil sale, de sang et de pourriture marécageuse vint emplir les narines de la demi-louve qui, déjà, avait sans doute ressenti sans pouvoir le comprendre qu'elle ne rencontrerait cette nuit qu'un effroi aussi pur que glacial.

    Derrière l'arbre faisant office de rideau à ce spectacle macabre, d'autres surprises semblaient se cacher. Là où la pauvre voyageuse aurait pu s'attendre à voir poindre, après la patte, les contours d'un museau canin et des babines retroussée, ce fut au contraire un pagne brun qui se dévoila. Une main trop énorme pour être celle d'un homme apparut, serrant l'écorce du tronc avec une force telle qu'elle vint en faire craqueler la surface. Et puis, dans les ombres traitresses de cette nuit noyée dans les mensonges, ce fut une tête monstrueuse surmontée de bois de cervidé qui se manifesta enfin. L'abomination, mesurant à peine moins haut que l'arbre derrière laquelle elle s'était miraculeusement dissimulée, s'approcha d'un pas lourd sur ses pattes tremblantes. Son visage repoussant n'était qu'un masque, un crâne de bête lavée de sa chair et dont la mâchoire pendante remuait dans un cliquetis osseux.

    Les sons de la nature se déformèrent alors qu'aux remugles de charognes se mêlaient désormais des parfums floraux et des senteurs empruntées à un passé doux et révolu. Les oiseaux ne chantaient plus, ils scandaient. De l'eau semblait couler malgré la sécheresse et les quelques arbres secs s'étaient mis à chuinter. Ce n'était plus un désert, mais une véritable forêt. Après quelques pas hésitants, la chimère cauchemardesque née d'un esprit malade se figea et, à sa suite, de nouvelles silhouettes trapues et quadrupèdes s'extirpèrent ensemble des ténèbres. Au nombre de quatre, des loups, vieux et souffrants à en juger par la sécheresse de leurs truffes et à leurs yeux tombants, se tenaient aux côtés de la mystérieuse bête diabolique qui toisait de toute sa hauteur la jeune femme. L'un d'eux était borgne et la blessure paraissait jeune. Dans le dos de l'abjecte monstruosité, une paire d'ailes noire recouvertes de plumes étincelantes se déployèrent dans un froissement de plumes. Un index, long et crochu, vint se tendre vers la chasseuse tandis que, de la gueule infernale, une voix sombre et caverneuse s'élevait :

    "Je... n’aime pas que l’on m’observe... depuis les ombres."

    Tout à fait derrière le raclement de pierre qui constituait son timbre effroyable, on entendait dans certaines notes les aigus de la voix féminine de son vis-à-vis. Les loups rivèrent leurs yeux luisants et jaunâtres sur la guerrière et, de concert, ils vinrent chacun passer leurs langues sur leurs babines grises et retroussées. L'épaule du monstre craqua lorsque son bras tendu s'affaissa et que le second s'approcha simultanément, révélant une main qui cachait en son creux un mystérieux objet. Paume tendue vers les cieux, le cauchemar déplia ses doigts semblables à des pattes d'araignée et montra à la voyageuse le curieux artefact qu'il lui avait caché.

    Un œil de bête, froid, gélatineux et décoré de cheveux noirs tressés en cordages imparfaits. La main pivota et le pendentif horrible tomba, rattrapé de justesse entre les doigts étirés. Comme un pendule, l'œil balançait mollement et semblait curieusement rivé droit sur le soldat. A chacun de ses mouvements, on croyait percevoir un étrange sifflement.

    Celui d'une vipère.

    "La chasse... t'attend."
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  • Jeu 23 Mar - 23:01

    Quel est le pire cauchemar, celui que l'on fait ou celui que l'on vit ? Pour beaucoup, il n'y a pas de différence, mais Ersa apprendrait bien assez vite à la connaître.

    Elle n'aurait jamais pu imaginer qu'une simple phrase allait déclencher son enfer personnel. Tout commença par un léger bruit dans le sable qui avait attiré son attention, bientôt suivit par un mélange d'odeurs qui lui déclencha une nausée qu'elle su réprimer. Les odeurs de bêtes, de mort et de pourriture qui emplissaient l'air, ne faisait qu'alimenter son mal-être. Il s'était accumulé dans sa gorge et elle essaya de déglutir pour le faire redescendre, sans grand succès. Elle inspira alors profondément ; tentant de faire reculer sa peur avant de se concentrer sur ce qui arrivait. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que sa peur ne faisait que de commencer. Ses yeux s'écarquillèrent pendant qu'instinctivement, elle avait reculé d'un pas. Elle avait imaginé qu'elle se retrouverait face à un de ses deux gardiens ou au pire à une bête du désert, mais pas la créature qui hantait ses cauchemars.

    En face d'elle, se trouvait le chasseur, celui qui l'avait accompagné dans tous les moments importants de sa vie. Au final, le seul à ne jamais l'avoir abandonnée, cette fois par contre elle ne rêvait pas, il était là, plus grand plus terrifiant encore que dans ses rêves. Elle n'arrivait pas à détacher son regard de crâne, tétanisait par ce qui était bien plus que de la peur A chaque as qu'il faisait, elle en faisait un en reculant, bien que vu leur différence de taille la distance se réduisait tout de même. D'autres odeurs étaient venues se mélanger, plus agréables de fleur, d'odeur plus ou moins familière. Le désert se transformait et elle essaya de noter tout ce qui n'était pas la auparavant, comme les quatre loups qui sortaient eux aussi des ombres. Sa main glissa dans son dos à la recherche du manche de cuir de sa dague, ses doigts tremblaient contre l'arme alors qu'elle cherchait du réconfort dans une lame qui ne la sauverait sûrement pas.

    Elle secoua la tête pour essayer de dissiper la brume de son esprit, de toute évidence elle avait oubliée ce qu'on lui avait appris. La rousse modifia ses appuis dans une position plus défensive, mais sa peur continuée de transparaître dans ses mouvements. Elle sursauta quand le chasseur déploya ses ailes, cette version de la chimère était de plus en plus effrayante. Elle essayait de savoir si au final, tout ceci n'était pas un rêve.

    La main disproportionnée du chasseur se levait pour la désigner et accompagner ses paroles. Sa voix ressemblé à un écho qui résonnait en elle. Il s'était approprié ses mots, une partie de sa voix aussi. 

    Est-ce qu'il se moquait d'elle ?

    Évidemment que ce prédateur se moquait d'elle, avec leur différence de taille de près de quatre pieds, de carrure qui donnait l'impression qu'il pouvait la terrasser d'un souffle s'il le désirait. Elle détestait cette position qui la faisait paraître si frêle, si insignifiante. 

    Quand elle y pensait, il l'avait choisi pour être une chasseuse, la louve l'avait toujours été. Ersa, quant à elle, avait abandonné cette voie, son poste la faisait passer plus de temps en tant que gardienne du troupeau que chasseuse. Elle ne l'avait pas oubliée, elle y pensait encore souvent, mais elle avait simplement arrêté de vivre pour lui, ou de vivre tout court.

    Est ce pour cette raison qu'il était là ? 

    Au son de sa voix, les loups aussi réagirent, fixant la naine de leurs regards ressemblant à celui de la louve et leurs cabines retroussées. Ils s'imaginaient peut-être déjà le goût de leur prochain repas. Elle dégaina lentement sa dague en plaçant la lame contre son avant-bras avant de la ramener devant elle. Une partie d’elle se demandait ce qu'aurait fait la louve, Nora c'est comme ça qu’elle voulait qu’on l’appelle, si jamais elle ne manifestait encore. Elle aurait sûrement rit face au chasseur, c'est ce qu’elle faisait toujours. Mais à cet instant il n'y avait qu'Ersa et elle se rendait compte de l'aura qu’elle avait bénéficié tout ce temps.

    La petite guerrière se concentra sur sa respiration, tenter de faire face à ce qui lui arrivait, tenter d'oublier sa peur. Un craquement brisa sa concentration, avant qu’elle ne se rende compte qu’il était venu de l'articulation du chasseur. Elle posa son regard sur l'autre main qui s’approchait, s’attendant au pire, surtout quand les doigts se déplient d'une façon glauque. Au cœur de sa paume, se trouvait un œil étrange qui provoqua un frisson remontant tout le long de l’échine de la rousse.

    C'est dans un mouvement de spectacle qu’il fit tomber l’œil en pendule macabre. Pendule étrange qui siffler de manière familière, tel un serpent qui ornait encore son cou il y a peu, mais c’est le fait que son « regard » ne quittait pas Ersa au fil de ses balancements qui fût l’élément de trop. Elle recula d’un pas mal assuré, son pied heurta une pierre et lui fit perdre l’équilibre. Son corps chuta dans le sable, d'un réflexe d’une autre vie plus que consciemment, elle roula et se plaça face au chasseur en position de garde accroupie. Prête à réagir, la douleur avait repris dans sa poitrine, le geste avait était trop brutal pour le soin qu'elle avait reçu.

    La phrase qui suivit avait tonné dans son esprit, pas par le ton, mais juste en étant prononcée. Elle baissa sa garde face à cette affirmation étonnante et écarta légèrement les bras.

    - Qu’est-ce que vous voulez de moi ? Je ne suis plus digne de la chasse, j'ai l’impression d’être seule. 

    La question était empreinte d'un pic de colère pendant que le reste de la phrase était prononcée sur un ton descendant, plus abattue. Son regard passé du chasseur aux loups. S'attendant autant à une réponse qu’à une attaque. Elle repris d'une voix étranglée.

    - Elle m'a abandonnée.




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  • Ven 24 Mar - 10:55
    Lorsque les yeux de la guerrière paniquée rencontrèrent celui du pendentif ignoble, l'illusion dans laquelle elle avait été plongée par la créature mystérieuse sembla redoubler d'intensité. Hypnotisée par la bête onirique qui charmait l'esprit comme l'âme,  le soldat impérial, esseulée au milieu des bêtes et de leur roi sentait sur elle se renforcer l'emprise de la forêt imaginaire. Les oiseaux chantaient si fort que leurs cris semblaient percer son crâne pour s'insinuer en elle dans un désagréable vrombissement qui prit son départ au cœur et vint, petit à petit, s'étendre à ses membres ainsi qu'à leurs extrémités. En vérité, il était douloureux pour elle désormais de soutenir le regard mort de cet œil unique.

    Elle parla à l'entité, avec hésitation et crainte, sans savoir bien sûr que répondre à la bête revenait à se jeter dans un piège tendu avec soin et malice. Les plumes du monstre s'agitèrent à nouveau et une brume parfumée s'en échappa alors mais l'odeur qu'elle contenait, apaisante et emplie de souvenirs perdus, n'était pas celle de la mort ou de la pourriture. Herbe fraîche, eau claire d'une rivière limpide, champignons et fleurs s'unissaient pour faire naître des fragrances à la fois inédites et pourtant ancrées dans un passé heureux. Était-ce seulement les morceaux d'histoire de la fameuse chasseuse ou avaient-ils en fait été empruntées à une autre ?

    A la suite du brouillard, la figure diabolique s'avança à pas lourds et sonores, jouissant de ce pouvoir qu'elle exerçait sur la combattante ramenée en enfance par une peur primale qui trouvait pourtant ses racines en elle. La chasseuse perdue, seule et dévorée par son angoisse profonde ne parvenait guère à trouver la force de fuir à toutes jambes, à la plus grande satisfaction de la créature infernale qui voyait là une occasion de se nourrir d'elle pour lui offrir, à terme, un cadeau plus précieux. Une griffe faite d'os et de bois se rapprocha du visage de la malheureuse dans un craquement sinistre et, de son autre main géante, la chose vint décorer le cou de la belle du médaillon macabre qu'elle lui avait présenté. Suite à quoi elle posa, sans violence ni haine, une patte sur le front de celle chez qui se nichait un fauve prêt à mordre.

    Mais les crocs ne se dressèrent pas et rien ne vint déchiqueter la dextre colossale de l'entité mystérieuse. De ce contact, qui n'était pas le premier, la chimère née du Songe vint se repaître de souvenirs et d'images variées et découvrit ainsi de nouvelles faiblesses enfouies aux confins de l'esprit tourmenté de cette belle guerrière à l'existence injuste. Sous ce manteau de mousse et de moisissure illusoire, Rêve, le prince onirique, ressentait pour celle qu'il effrayait tant la plus sincère affection. Mais les rêves parfois, devaient naître des cauchemars. La paume, froide et humide, resserra tout doucement son emprise en faisant crisser sous ses serres les cheveux de la douce puis, de ses voix horrifiantes, il siffla entre ses crocs :

    "On ne peut... être indigne... de ses propres rêves."

    Puis la gueule s'abaissa pour approcher le visage de la chasseuse et, de l'orbite formidablement vide de l'hériter transformé,  des étoiles dansantes apparurent soudain, rivées chacune sur les yeux de l'implorante guerrière. Les loups malades enfin, se forcèrent à venir et encerclèrent alors celle qui peinait à conserver son souffle dans ce tumulte d'émotions nées de l'imaginaire. Ils grognèrent et hurlèrent face à la lune invisible, invitant leur consœur à les rejoindre dans la beauté indéniable de la sauvagerie. Car c'était ainsi qu'ils la reconnaissaient : en sœur et non en adversaire.

    "D'abord deux... puis une seule... et puis deux à nouveau."

    Les loups, comme appelés ensemble par une voix inaudible, s'approchèrent tous de la jeune femme fragmentée mais, plutôt que de la mordre, ils se blottirent contre elle comme pour la protéger et la réconfortante chaleur de leurs corps brûlants s'empara d'elle pour venir atténuer le froid insupportable qu'avait provoqué la présence du chasseur titanesque. Dans le cœur de ces fauves dévorés par l'épuisement d'une vie si bien remplie, il y avait tout juste assez d'espoir pour offrir à la combattante la promesse d'un lendemain meilleur.

    C'était une invitation, silencieuse et pourtant si évidente, à revenir à son foyer.
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  • Mar 28 Mar - 13:19

    Tout était si intense, les douleurs, les sons, son corps entier résonnait à ce qui se passait tout autour d’elle. Ce qui était encore un désert il y a peu, était devenu une forêt luxuriante avant qu’elle ne pose sa question. Question à laquelle le chasseur n’avait pas répondu tout de suite. D’un frémissement d’aile, il diffusa une brume étrange, l’instant de la naine aurait dû lui souffler de ne pas respirer, de se méfier, mais même lui était pris dans la spirale entre la subjugation et la peur face au chasseur.


    Les odeurs transportées par le nuage l’emmenèrent dans son passé. Elle se rappelait de ses chasses dans les forêts d’avant-guerre, un moment ou le plus dangereux des prédateurs présents, c’était elle. Son esprit se tordait pour intégrer chaque élément olfactif, le faire coïncider avec son souvenir, jouant parfaitement le jeu du chasseur sans s’en rendre compte. Manipulation du chasseur ou besoin irrationnel de la chasseuse pour trouver du réconfort, à ce moment elle ne pouvait pas le deviner.


    Les bruits de pas de la créature dans le sable, faisant presque trembler son petit monde, brisèrent le moment de magie créé par la brume, le faisant se rappeler à elle. Elle déglutit silencieusement, chacun de ses pas creusait encore le fossé de leurs différences de taille, d’aussi proche elle ne dépassait qu'à peine les hanches du chasseur.


    Elle aurait dû s'enfuir au mieux, se mettre sur la défensive au pire. Sa tête était comme prise dans du coton, prise dans ses émotions contradictoires et qui paralysait complètement son corps meurtri. Elle ne pouvait pas identifier la raison de sa peur qui lui glaçait le sang, sa faiblesse, sa solitude, lui, un peu de tout à la fois sûrement.


    Elle resta figée quand il approcha sa griffe dans un craquement angoissant, quand il lui posa l’horrible œil autour du cou et quand sa main se posa sur son front. Tout au long de cette cérémonie sinistre, elle sentit un vent souffler dans son âme, projetant des étincelles d’un feu encore vivotant de sa bestialité perdue. Une caresse froide s’était insinuée dans son esprit, lui rappelant la fois où Luviel avait vu en elle et encore une fois, elle ne fit rien pour ralentir ce geste. Elle ne savait pas comment résister et ne savait pas si elle l’aurait voulu. Son âme lui implorait de ne pas déplaire au chasseur. Le froid qui régnait dans son esprit se réchauffa lentement, baignant son esprit d’une chaleur bienfaisante.


    Les griffes se resserrent autour d’elle, pendant que sa voix d’écho brise le silence et insinua en elle encore plus de questions. Qu’entendait-il par ses propres rêves, est ce qu’il était le fruit de l’imagination de la rousse, c’était impossible s'il était devant elle. Un frisson remonta le long de son dos à cette pensée étrange. Ne voulait-il pas dire que c'était la chasse qui avait toujours été son rêve, qu’elle en était toujours si elle le voulait ?


    Son flot de questions interne se stoppa quand il se baissa à sa hauteur et elle plongea son regard dans celui du chasseur. Comme depuis le début de leur rencontre, elle se battait entre la fascination et la peur devant les étoiles dansantes dans les orbites de la créature. La peur se transforma en terreur quand les loups l'encerclent, mais leurs comportements n’avaient rien d'agressif. Ils hurlèrent comme dans les légendes, comme si la lune emplissait le ciel.


    Ersa reconnaissait cette signification, elle avait vu la louve le faire dans ses moments sauvages. Ils ne hurlaient pas contre elle, mais pour elle. Pour qu’elle s’identifie à eux, qu’elle les rejoignent. La louve était-elle toujours là ?


    De nouveau, le chasseur reprit la parole, de nouveau cela ne faisait que soulever d'autres interrogations. Au moins, la peur de la rousse avait reculé, rassurée par le fait d’être acceptée par les loups. Avant qu’elle ne pose ses questions, les quatre bêtes vinrent se blottir contre elle, la sensation était grisante, Ersa lâcha son arme qui tomba dans le sable.


    La chaleur des pelages se propageait le long de ses jambes, remontant le long de sa taille jusqu’à la réchauffer complètement. Cette chaleur qui remplissait le vide laissé par la louve, qui rallumait les braises de ce feu intérieur. Elle avait l’impression de se nourrir de leur chaleur de leur… Affection. Son corps entier brûlait évacuant la peur de son être, ses tempes pulsaient au rythme de son cœur qui savait à nouveau battre sa vieille chanson.


    * Elle serra les dents, la douleur n'avait pas explosé dans es temps, pas encore. Une peur presque animale revint la hanter, comme une proie face à un prédateur surpuissant. Et si sa prochaine perte de contrôle était la dernière, bien qu'elle avait accepté l'idée il y a quelques jours cette pensée lui faisait toujours aussi peur. Puis une colère brûlante envers elle-même balaya le reste, son corps se contracta et quelque chose dans sa poitrine se rompit. La douleur la fit s'enrouler sur elle-même, posant un genou à terre, les bras enserrant son corps meurtri. Elle essaya de calmer sa respiration qui s'était accélérée et sifflante. Son regard se posa dans celui du loups borgne et ce qu'elle y vit la captiva. Et si sa prochaine perte de contrôle était la dernière, bien qu'elle avait accepté l'idée il y a quelques jours cette pensée lui faisait toujours aussi peur. Lentement, elle s'était redressée, une main toujours plaquée contre ses côtes, sans lâcher le borgne du regard.

    - Comment ça deux ? Pourquoi à nouveau ?

    Elle avait lâché ses mots entre colère et douleurs d'une voix sifflante. Ses yeux replongèrent dans les orbites étoilées du chasseur et un frisson lui parcourut la nuque. Comme si à l'instant elle venait de se rappeler qui lui faisait face, son autre main se leva pour essayer de replacer les tresses dans son cou, mais en vain puisque ses cheveux n'était plus assez longs pour camoufler sa peau nue. Elle rassembla ses mots dans une inspiration qui la fit grimacer et reprit d'une voix plus posé, sentant la peur tapie dans un coin de son esprit.

    - Pourquoi toujours des énigmes ? Je ne comprends pas, ni ce que je suis, ni ce que je doit faire.*




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  • Jeu 30 Mar - 23:12
    Au gré des innombrables manifestations du pouvoir de la bête, la chasseuse tombait toujours plus profondément dans les affres de sa propre mémoire. Elle s'était écroulée, incapable qu'elle était d'accueillir entièrement le poids de ses souvenirs et de ce qu'ils représentaient. Lorsque enfin la guerrière vint atteindre une proximité certaine avec le paroxysme de ce torrent d'émotions, la bête infernale sembla frémir de satisfaction. Le Chasseur quant à lui demeura totalement impassible durant la métamorphose brutale qu'avait provoqué ses agissements. A défaut de pouvoir démontrer une quelconque satisfaction via son faciès monstrueux, il adressa à la combattante qui laissait sa part d'ombre l'envelopper un respectueux hochement de tête. Et lorsque la naine lui demanda de s'expliquer, le géant ouvrit sa gueule et répliqua et en laissa échapper une fine brume violacée avant de reprendre de ses voix d'outre-tombe :

    "Deux en toi... Puis une seule... Où est donc la seconde ? La deuxième reviendra."

    Le Chasseur paraissait tout aussi perturbé par ses propres mot que celle auxquels ils étaient destinés. Dans un craquement de racines forcées les unes contre les autres, il porta à son menton affutée une griffe et vint frotter lentement la surface blanchâtre, en proie qu'il était à des réflexions internes. Les loups s'éloignèrent lentement de la lycanthrope, jugeant la tâche attribuée par le Chasseur accomplie. Les illusions de la bête onirique s'apaisèrent doucement. Les racines se firent plus minces et se rétractèrent comme des serpents et peu à peu les arbres hallucinatoires regagnèrent la terre dans une série de froissements et de crissements divers. Les feuilles tombèrent toutes de concert et les oiseaux nés des ombres finirent eux aussi par se taire dans un écho mystique.

    La méthodique chimère adaptait ses pouvoirs et transformait la réalité à sa guise au gré des besoins de son actuelle mission. Comme ses loups, le monstre s'éloigna doucement de la guerrière et dirigea sa paume vers le sol désertique. Il effectua un grand mouvement théâtral qui fit à nouveau s'élever dans le vent cet étrange son de carillon et il décrivit ensuite des tourbillons dans le vide. De ce geste mystérieux vint naître, entre lui et son interlocutrice, un bassin illusoire qui, malgré ses faibles dimensions, paraissait terriblement profond. Son bras immense vint se tendre comme une branche agitée par le vent et il pointa d'un doigt la surface aqueuse dans laquelle se reflétait le visage de la naine.

    "D'abord deux... Puis une seule..."

    Il s'abaissa doucement et perça le voile avec son index, créant ainsi sur ce lac irréel des ondulations légères qu'il tordit en vagues d'un simple coup de griffe. Il invita ensuite la chasseuse à admirer son reflet et elle put y discerner, en y prêtant attention, que son image se déformait bien plus qu'elle n'aurait dû au passage de chaque vaguelette. De façon tout à fait surprenante, c'était deux femmes qui apparaissaient en alternance sur ce tableau liquide qu'avait constitué l'engeance onirique. La gueule de cauchemar se souleva à nouveau et un autre flot de brume violacée s'échappa de sa gorge lorsqu'elle usa de sa voix caverneuse :

    "Et puis deux... A nouveau."

    La fumée colorée paraissait animée d'une volonté propre et, comme composée d'une myriade de créatures invisibles, elle parut capter la présence de la naine par magie et fut attirée par elle. Le nuage fin et translucide l'atteignit doucement et fusionna avec elle, comme absorbé par sa peau. Ses tremblements perdirent en intensité et une sensation furtive de bien-être vint la prendre à l'échine, croissant en elle doucement tout en apaisant le rythme endiablé de son cœur. Malgré cette accalmie surnaturelle, il demeurait sans doute effrayant de se voir ainsi affectée dans son ressenti par un moyen aussi inexplicable. En vérité, le Rêve jouait avec ses pouvoirs et s'autorisait même de niveler les violente émotions endurées par son vis-à-vis pour la mener là où il désirait la voir. Comme toujours, tout n'était pour lui qu'une question d'équilibre.

    "Tu n'es pas maitresse de tes souvenirs, chasseuse. J'ai lu en toi et j'ai aperçu les traces des pages manquantes de ton histoire. C'est à six mains qu'a été écrite ton épopée. Il y a un loup, puis toi... et enfin... la sauvagerie qui vous unit."

    La structure osseuse de l'ignoble gueule de cerf se déforma dans une série de cliquetis résonnants. Les dents conçues pour mâcher l'herbe changèrent d'emplacement et se démultiplièrent pour adopter peu à peu la constitution d'une mâchoire carnassière. Le crâne vint s'écourter et s'aplatir pour devenir bientôt celui d'un canidé immense. Contre la poitrine du soldat, le pendentif abject trembla et l'œil arraché vint tourner sur lui-même pour s'orienter vers le haut, plongeant son regard mort sur celle qui le portait au cou. Un sifflement reptilien s'échappa de la gorge du monstre grotesque et il referma le poing, faisant disparaître dans le sable ce minuscule lac qu'il avait conçu par l'esprit.

    "Où est l'autre moitié de ton histoire ?"
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  • Sam 1 Avr - 17:55

    Ersa restait la main sur sa poitrine, appuyant sur sa côte douloureuse, la douleur lui permettait de rester concentré sur ses émotions, elle n'avait jamais su les contrôler réellement, se laissant porter par la cague à chaque fois. Il lui adressa un hochement de tête qui aida la petite à se détendre, comme s'il approuvait ce qui était en train de se passer.

    Sa voix retentit à nouveau et comme avant elle ne compris toujours pas. Son regard avait quitté celui étoilé du chasseur pour regarder les volutes de fumée de disperser après ses paroles. Quelques pensées arrivèrent a se frayer un chemin dans son brouillard d'incompréhension, cela avait un rapport avec cette nuit-la, celle ou elle avait était abandonner dans la forêt par son agresseur. Sa pensée fut interrompue par l'éloignement des loups créant une légère panique laissant revenir le froid et la peur. La peur d'être à nouveau seule. Il y a quelque temps, elle aurait souri à cette idée, elle qui avait passé la plus grande partie de son temps à fuir la compagnie. Ce n'étaient pas que les loups qui s'échappaient, mais toute la forêt que flétrissait en un clin d’œil. Les oiseaux avaient stoppé leur vacarme, replongeant Ersa dans un silence pesant. Et quand le chasseur recula à son tour, la naine voulut le suivre, ne pas le laisser l'abandonner aussi, mais elle se stoppa à la vue des gestes de la créature.

    Le silence fut brisé par un carillon invisible, et le clapotis de l'eau qui apparaissait au milieu d'un bassin de sable. Une vision qui aurait pu choquer la naine, si la nuit n'avait pas déjà pris une tournure plus étrange auparavant. La vue de ce bassin d'une profondeur non-négligeable la fit reculer d'un pas, vestiges de son rêve ou la loue avait voulut la noyer. Une fois que l'étendit d'eau fut terminée, le chasseur la désigna et elle dut se rapprocher pour se pencher au-dessus de l'eau pour contempler son visage.

    Elle ne s'était pas encore habituée à ses cheveux courts, la marque sur son nez qui refusait de disparaître complètement pour le moment et mis un certain temps à essayer de savoir si l’éclat dans ses yeux était vraiment le sien ou le fruit du reflet. La voix du chasseur résonna à nouveau, mais cette fois pour apporter des réponses. Son doigt se posa sur la surface pour créer de fines vagues qui tordaient les traits de la rouquine. Il lui fallut quelques secondes, pour comprendre que les vagues ne faisaient pas que déformer son portrait, mais modifiait ses traits. Il y avait son reflet bien sûr, ses cheveux roux et court, son regard émeraude habité par ce reflet étrange, son manque de confiance qui apparaissait sur son visage. Les vagues faisaient apparaître autre chose, les cheveux longs parés de tresses aux couleurs du feu décorées de perles bleue ou verte. Ses traits durs et fiers, comme elle se les était imaginés quand tout lui réussissait. Puis elle reconnue les yeux or brûlant de colère, plus sauvage de celle qui l'avait battue et laisser pour morte. Elle fut traversée par une vague de panique et de terreur.

    Elle s’était séparée ? Est-ce que c’était possible réellement ? Tout cela n’était pas que le fruit d'une double personnalité ? Si oui, est ce que l'autre était au courant ? Est-ce qu’elle reviendrait finir ce qu'elle avait commencé ?

    À ces pensées, sa respiration s’emballa jusqu’à devenir chaotique pendant que sa vision s'assombrissait. Des tremblements se mirent à secouer son corps frêle au fur et à mesure que la crise d'angoisse lui faisait perdre le contrôle. Elle était complètement perdue, mais la voix qui trouvait toujours une résonance en elle s’éleva de nouveau, attirant assez de son attention pour qu’elle essaye de se reprendre.

    Son regard fut attiré par la fumée violacée telle une pie sur une pièce brillante, elle la regarda s'enrouler autour de son corps tremblant. La brume glissait sur sa peau, pénétrant chaque pore dans une étreinte chaleureuse. L'ouragan qui avait malmenée son esprit se calma peu à peu, son corps se détendit sans qu'elle ne comprenne pas comment. La tempête d'émotions avait été balayée par cette douce chaleur, comme une étreinte tant espérée sans personne pour lui donner. Son cœur essaya de s'emballer, mais fut aussitôt apaisé par cette vague agréable.

    Qu'est-ce que le chasseur était en train de lui faire ? Une partie d'elle restée se tapit dans son coin, alarmé par tout cela, alors que l'autre s'abandonner totalement dans cette étreinte. Elle ferma les yeux savourant le bien-être qui certes n'était sûrement pas le sien, mais qu'elle avait trop longtemps espérer ressentir pendant qu'il lui explique ce qu'il a vu en elle. Tout ceci est si dur à comprendre, a accepté pour elle. Que la louve l'avait toujours accompagner, avait toujours partager son histoire sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle avait commencé à l'imaginer il y a quelque temps, mais se le faire dire par le chasseur était un coup qu'elle avait du mal à encaisser. Comme un rappel à ce qu'elle avait fait subir à sa deuxième personnalité.

    Elle essayait encore de tout mettre en place quand le chasseur utilisa encore sa magie et l'aspect de son crâne changea de proie à prédateur. La petite rousse recula d'un pas face à cette transformation qui n’annonçait rien de bon. Elle sentit du mouvement sur sa poitrine, elle baissa la tête et son regard croisa celui du pendentif. Le mouvement de recul que son corps produisit faillit la faire basculer, mais elle arriva à se rééquilibra rapidement. Sa panique était encore régulée par le chasseur et il l’empêchait de perdre pied. Un frisson parcourut sa peau pendant toute la durée du sifflement de serpent.

    D'un geste, il fit disparaître l'eau qui n'était pas là il y a peu. Elle regarda ce miroir aqueux s’assécher et emporter leurs reflets, essayant de se focaliser sur tout sauf sur le pendentif macabre qui avait retrouvé sa vie propre.

    À la question du chasseur, les visions de son passé s'imposèrent à nouveaux à elle. Le regard d'or emplit de haine de la louve, des coups explosant son nez, frappant ses cotes. Le filtre du chasseur céda momentanément quand les douleurs fantômes se manifestèrent et des larmes embuèrent sa vue. Elle se laissa tomber lourdement sur le sable, ramenant ses jambes contre sa poitrine et posant son menton sur ses genoux. L’œil se retrouvait dissimulé contre son corps, pendant que des tremblements plus légers avaient repris sur son corps. Elle renifla avant d'essayer de s'expliquer.

    - Je ne sais pas où elle est. Si elle est vraiment partie, elle m'a laissé pour morte dans la forêt.

    La petite chasseuse qui n'en avait plus réellement l'air déglutie avant de souffler.

    - Je ne savais pas tout ce que je lui ai fait subir. Qu'est-ce que je suis réellement ?

    La naine étouffa un sanglot et replaça son regard sur le chasseur. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, ce qu'elle était. Était elle toujours une chasseuse ou était, elle est devenue une proie.




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  • Mer 5 Avr - 17:40
    A travers le voile de larmes qui empêchait la guerrière de voir convenablement son vis-à-vis, elle put discerner dans sa silhouette monstrueuse des changements notables. Imprécis mais clairement plus fins et moins effroyables que ceux du monstre qu'était le chasseur, les traits de la bête éthérée parurent, l'espace d'un instant, être ceux d'un volatile à l'apparence curieusement similaire à celle d'un dragon. Un clignement d'yeux plus tard, le chasseur était de retour et l'observait toujours au travers de ses orbites souillées de décrépitude. Elle put constater néanmoins, d'un simple reniflement hasardeux, que la puanteur cadavérique qui avait autrefois empesté les environs s'était intégralement tue au profit de senteurs plus agréables, rappelant la forêt et ses délices.

    "Laissée... pour morte..."

    Les mots de la militaire furent répétés et résonnèrent dans la carcasse de l'être fantasmagorique. Encore en proie à son chagrin, elle le vit simplement ouvrir la gueule afin de projeter à nouveau en sa direction un épais nuage de brume violacée, ce dans un râle à la fois caverneux et surréaliste. La fumée colorée voleta lentement, emplissant l'air de senteurs fabuleuses et si nombreuses qu'elles en devenaient enivrantes. Lorsqu'elle vint atteindre sa cible, la vague gazeuse insinua chez la malheureuse une énième sensation artificielle, celle d'un apaisement contre-nature menant à un assoupissement progressif. Pour rester éveillée, elle devait lutter désormais. Garder les yeux ouverts n'était pas difficile mais l'envie de se laisser aller se profilait lentement en elle. Des pensées qui n'étaient pas les siennes venaient se mélanger à son tumulte intérieur. Se laisser porter par la chasse, embrasser sa nature, s'aimer et vivre sans peur ni reproche. Des idées si alléchantes, maintenant qu'elle était tombée sous le joug de l'illusionniste diabolique.

    "Tu n'as rien fait de mal, ma jeune amie. Tu t'es simplement oubliée, ce sont des choses qui arrivent."

    Ses sens furent ravivés et elle reprit doucement pied avec la réalité. Les voix, cette fois-ci, provenaient de derrière elle, juste à son oreille. Elles étaient moins dures et rocailleuses, se faisant plus douces et fantaisistes. Le chasseur avait disparu, ne laissant devant ses yeux que la poignée de loups qui la jaugeaient, confortablement allongés à quelques mètres d'elle. Elle pouvait sentir, tout autour d'elle, la présence de cet être qui s'était glissé dans son dos. Une main griffue apparut dans son champ de vision et celle-ci n'était plus l'enchevêtrement de racine et d'os pourris qui l'avait touchée plus tôt. Le bras, anormalement long et recouvert de plumes étincelantes, était parcouru de vagues de lumières multicolores et se terminait en une main adroite, parachevée par des griffes fines et acérées. L'index de la créature accrocha le cordage du pendentif et, d'une simple impulsion, il fit naître un son vibrant et mystique.


    La cloche illusoire résonna longuement et la mélodie créée par l'esprit vint engloutir tous les bruits environnants, épousant les sons du désert pour les changer en musique hypnotique qui laissait songeur. Les canidés, eux aussi témoins de cette illusion conçue par leur indéfinissable maître, haussèrent les oreilles et jetèrent des regards graves et attentifs à ce dernier. Par dessus l'épaule de la semi-louve perdue, le véritable visage de Rêve apparut alors dans un froissement de plumes. En biais, l'oeil immense de la chouette la dévisageait avec insistance tandis que dansaient, au creux de ses iris, des motifs spectraux et fugaces.

    "Pourquoi t'enfermerais-je dans un prison de mots, chère rêveuse ? Je ne sais de toi que ce que tu m'as laissé voir."

    La bête duveteuse referma ses bras autour du corps de la guerrière tremblante et ses ailes gigantesques se refermèrent comme des rideaux de plumes sur leurs deux corps. Etait-ce toujours ce chasseur qu'elle avait côtoyé en rêve ? Le monstre avait changé du tout et tout, abandonnant son déguisement fait d'horreur et de froid pour offrir à la place une chaude embrassade, partagée au creux de ses plumes aux teintes fantastiques. Un roucoulement perdu en écho fantomatique lui échappa, suite à quoi il susurra :

    "Parle moi d'elle, et de toi. Où penses-tu qu'elle ait pu aller ?"
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  • Dim 16 Avr - 22:25

     La naine était restée prostrée, elle avait essayé de deviner si le nouveau changement du chasseur était encore un de ses tours ou une invention de son esprit amoché. Cela avait été bien trop rapide pour qu'elle le sache réellement avec sa vision embuée. Il se dressait toujours face à elle, maintenant son impression de faiblesse rien que par leur différence de taille.

    De nouveau, elle ravala un sanglot dans un reniflement disgracieux en fermant les yeux. Elle aurait presque pu oublier qu'elle se trouvait dans un désert si le sable ne s'insinuait pas dans ses vêtements, les sous-bois s'imposaient à son odorat.

    Il s'appropriait encore ses mots avant de créer une nouvelle vague de brume violette. Ersa la regarda se propager lentement jusqu'à elle, avant de l'accepter. Elle inspira presque avidement cet air aux senteurs agréable, ce remède contre la tempête qui faisait rage en elle.

    Progressivement, ses émotions passaient en sourdine et son esprit s'engourdissait sous cet effet grisant, comme si on la plaçait dans la ouate. Un voile se plaça devant sa vision, elle avait du mal à discerner ce qui l'entourait. Elle se laissait prendre dans cette vague qui lui soufflait de laisser vagabonder son esprit dans ce désert à jamais.

    - La chasse t'attend, petite chasseuse.

    La voix unique du chasseur tonna dans son esprit. La naine imagina sans mal le chasseur plus humain qu'il y a quelques minutes entourait d'un ours et d'un loup. Tout était dans sa tête sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. L'idée voyageait, faisait sa place dans son esprit.

    - Choisie ta place, aime la, chérit là.

    La voix était plus douce et guidait son esprit là où le chasseur voulait l'emmener. La voix repris en se transformant, passant à une voix féminine un peu plus suave.

    - Choisi si t'es cheveux sont de rouille ou de feu.

    Cette voix qui réveilla encore un peu plus sa mémoire, une voix qui l'avait bercé dans un réveil difficile. Un dernier moment de joie avant une période sombre de sa vie. Elle pouvait presque voir la silhouette de l'elfe se découpait devant elle, presque sentir ses doigts passant sous son menton pour lui redresser la tête.

    - Apprends à t'aimer, à vivre pleinement sans regret.

    Ersa ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne lui vint, aucune idée. Elle reforma ses lèvres avant de les étirer dans un sourire triste. Elle cherchait à définir les traits de la femme, mais rien ne venait. Elle ne restait qu'une silhouette de fumée qui se détournait d'elle. L'autre forme réapparut aussi devant la rousse. L'homme à la lance se tenait aux côtés de la femme. Ils écartèrent les bras, faisant apparaître une forme changeante qui définissait une suite d'animaux, un ours, un loup, un renard, un hibou avant de reprendre a l'unisson recréant un écho différent.

    - Observe-nous. Nous sommes unis par la chasse sous toutes ses formes.

    Un vent léger se leva et toutes les silhouettes se dissipèrent, celle de la femme resta un peu plus longtemps avant de s'envoler aussi.

    Les échos de voix reprirent leurs résonnances habituelles, agissant comme une pierre posée sur le mortier de sa vision, reconstruisant peu à peu une protection mentale détruite. Elle cligna des yeux plusieurs fois à la vision des loups qui avaient partager leurs chaleurs avec elle un peu plus tôt. Elle voulait se retourner pour faire face au chasseur qui avait parlé d'une voix si douce, mais son regard restait captiver sur les quatre loups. La présence de la créature emplissait la place, il glissa une main par-dessus son épaule et elle détailla en remarquant sa nouvelle forme. Plus de bois, d'os, mais des plumes au reflet multicolore, des serres capables de la lacérer sans effort. L'idée d'être une souris dans les pattes d'un rapace s'imposa dans son esprit avant de se dissiper.

    Au lieu d'une attaque, il ne déclencha qu'un son qui recouvra tout ce qui les entouraient. La cloche transformait les sons en musique, la musique de la nuit. Les regards des loups se modifièrent et Ersa tourna légèrement la tête pour découvrir la nouvelle figure du chasseur. Il y avait quelque chose de plus réelle dans ce physique sans qu'elle ne sache expliquer cette impression. Dans son œil, se dessinaient des ombres qui dansaient à un rythme cadencé.

    Il lui posa une question avant de l'envelopper de ses ailes. L'écho de la peur qui restait tapis dans l'ombre s'effaça complètement. Le regard de la petite rousse se promenait sur les différents reflets dans les plumes de la créature qui n'était plus vraiment le chasseur.

    - Parce que nous ne savons faire que ça. Tout emprisonner sous des mots ou des noms. Est-ce que tu es vraiment mon chasseur ? Et est que cela a une importance ?

    Elle s'arrêta pour réfléchir, cela n'avait pas d'importance. Elle repassait rapidement sur sa vie pour faire la différence entre elle et la louve. Elle renifla avant d'essuyer ses yeux embués du revers de son bras. Elle se sentait mieux entre les bras trop longe de cet être sans nom. La chaleur qu'elle recevait de cette étreinte lui réchauffait bien plus que le corps, bien plus naturellement que la brume qu'elle avait inspirait.

    - Je... Je n'ai jamais su qu'elle était là, que nous étions deux. On m'avait dit que ce n'était qu'un instinct de survie sur-développé de ma race, aujourd'hui, je me rends compter que c'était elle qui me soufflait mes postures et mes coups.

    Une larme se mit à rouler le long de sa joue, l'idée de retrouver sa flasque fit irruption à l'arrière de ses pensées.

    - Je n'ose imaginer ce qu'elle a subi par ma faute. Depuis notre première rencontre, vous m'avez laissé le choix de vous rejoindre. Elle a aussi accepté, m'a accompagnée et a guidé mes pas. À chaque fois que le doute m'envahissait, je sentais sa rage bouillonnait, tout balayer. Je pensais que la force et la vitesse qui inondait mon corps était mienne, mais ce n'était qu'un emprunt involontaire.

    Elle se stoppa, sa voix tremblait sous l'émotion. Elle inspira une première fois, expira et refit ce rituel en comptant chaque respiration pour reprendre le contrôle de sa voix.

    - Je sais me battre, chasser... Enfin, je pense. Je me suis peut-être trop reposée sur elle. Je ne sais pas vraiment quoi dire sur elle. Nora, je crois que c'est comme ça qu'elle veut se faire appeler. Je ne la connais que par sa colère, son envie d'en découdre.

    Elle s'arrêta essaya de mettre l'histoire dans le bon sens.

    - Depuis le jour où j'ai perdu l'homme que j'aimais, je me suis perdu. Sombrant dans l'alcool et les missions que l'on me donnait, au début, c'était de la traque de prisonnier, mais peu à peu cela c'est transformer en garde statique, errant dans le mur d'une prison dont moi aussi j'était captive. Plus le temps passait, plus sa colère se déversait en moi et plus je buvais dans les moments calmes pour la faire taire. L'effet n'était pas des plus concrets, je perdais de plus en plus souvent le contrôle. Je pensais juste devenir folle, comme beaucoup de rumeurs sur ceux de ma race, et un jour où on a rencontré une femme rose qui s'est transformée en loup pour protéger deux petits. Nora avait eu pitié d'eux, s'identifier à eux. Je ressentais sa peine et son envie de s'intégrer à eux, mais elle se savait trop différente, trop éphémères pour le faire. C'est ce jour que j'ai réellement compris que ce n'était pas qu'un instinct.

    Elle laissa échapper un sanglot au souvenir de la sensation de la prison mentale, a la perte d'Aralan, même si son deuil était presque terminé.

    - Et depuis elle prenait de plus en plus le contrôle pour ne me laisser que spectatrice de ce qu'elle voulait vivre. Je n'ai jamais choisi de la renfermer, de ne pas la laisser choisir. Cela a toujours été instinctif. J'ai arrêté de vivre il y a des années et c'est peut-être ça qui la rendu folle, qui la fait me détester.

    Elle frissonna quand le regard d'or emplit de haine s'imposa en souvenir, elle repensa à sa rencontre avec Luviel et Vilkas qui avait ouvert une autre étape de sa vie.

    - Et puis j'ai rencontré Luviel qui m'a aidé, elle semblait perdue dans ses convictions et au final, c'est elle qui m'a aidé à avancer. À travers son histoire et ses pertes. J'ai fait le choix d'essayer de reprendre ma vie en mains, mais je n'arrivais pas à trouver ma place dans mes anciens choix, et Nora n'avait pas l'air d'accepter tout cela. Si j'ai bien compris ce que vous avez voulut me faire comprendre, nos chemins se sont séparer. Je ne sais pas comment, mais elle n'est plus là. J'imagine qu'elle a suivi le barde qu'elle a rencontrée. Il lui a promis de lui apprendre à vivre.

    Elle soupira tristement, elle se sentait vide. Elle avait livré une grande partie de sa vie pour la première fois et cela ne l'avait pas aidée à comprendre.

    - Je ne sais plus ce qui je suis, moi, l'ombre de Nora, un peu des deux. Ou tout simplement ce que nous sommes l'une par rapport à l'autre.




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  • Dim 16 Juil - 2:49
    Le bec frémit et la cloche désormais invisible retentit une fois encore, se muant cette fois-ci en d'autres sonorités et adoptant le tintement irrégulier et paisible d'un carillon. Tout en enveloppant la jeune guerrière dans un bassin d'illusions doucereuses et plaisantes, le démon né des rêves modela à nouveau sa silhouette filiforme dans un crépitement électrique et ses plumes, cette fois-ci, se nappèrent de teintes brunes et verdoyantes pour mimer sans subtilité les feuillages épais des arbres qu'il avait visualisé dans les quelques souvenirs volés à la pauvrette. Sa chaude embrassade se fit plus serrée et au rythme de ses expirations lentes et profondes, il exhalait par son bec de furtifs nuages curieusement violacés dans lesquels apparaissaient brièvement d'infimes étincelles.

    Elle lui demanda s'il était réellement le Chasseur de ses songes enfouis et à cela, il ne répondit qu'en lui jetant un regard mystérieux empli d'une bienveillance  indéchiffrable. Lorsqu'elle surenchérit en ajoutant que cela n'avait peut être pas tant d'importance, le démon métamorphosa son faciès de volatile pour reproduire à l'identique le sien et une fois ce masque enfilé, il lui offrit cette fois-ci un véritable sourire tranquille. Ses yeux noirs comme la nuit se plissaient curieusement, conférant à la bouille innocente un air profondément aimable mais ô combien inquiétant de par son aspect surnaturel.

    "Je l'ai peut-être été. Je le serai peut-être à nouveau pour toi, chère rêveuse."

    Elle conta l'histoire de cette sœur perdue, cette entité indescriptible dont elle-même ne parvenait à définir certains aspects, ce avec la plus grande des peines. Intrigué par ce récit pour le moins surprenant, il écouta sans sourciller tout en laissant se déployer furtivement ses ailes colossales qui avaient désormais retrouvé l'entièreté de leur beauté d'antan. Formant comme il en avait coutume un immense rideau de plumes autour de sa nouvelle protégée, le Marchand de Sable tâchait à chaque sanglot entendu de laisser un peu de cette brume envoutante lui échapper, calmant ainsi les troubles de la belle en créant pour elle des parfums imaginaires qu'il empruntait par la force de son esprit à ses rares jours heureux. Son cœur était noirci par des maux insoutenables et cela, le roi des rêves oubliés le ressentait avec une force qui dépassait l'entendement mortel.

    Elle fit allusion à Luviel, l'ange déchue qu'il avait aussi eu l'occasion de guider sur les sentiers de l'incertitude et du doute. Rêve nota cette partie de l'histoire avec un vif intérêt, mais se garda bien de faire le moindre commentaire à ce sujet car aujourd'hui était dédié à la louve esseulée et à personne d'autre. Le bec s'entrouvrit doucement et un murmure prononcé à deux voix s'en échappa une fois encore :

    "Deux puis une seule, puis deux à nouveau. Elle et toi êtes indissociables. Je comprends ta peine, guerrière, car je connais les profondeurs de ton cœur. Mais permets-moi de te dire que cette part perdue ne t'a pas été volée pour toujours. Elle s'est simplement éclipsée, attendant patiemment d'être retrouvée et ramenée à toi. Je te demande de faire preuve de patience, guerrière, et d'avoir confiance en la magie du temps. Continue à avancer sur ton chemin, avec courage et détermination.

    Les réponses que tu cherches te seront révélées lorsque le moment sera venu. Sois attentive aux signes qui t'entourent, car ils te guideront vers ta destinée."


    Le poing fermé de la bête s'approcha du visage de la jeune femme et au creux de la patte immense de la créature qui s'ouvrit doucement, le pendentif orné d'un œil unique se trouvait. Quand l'avait-il repris ? Était-il seulement réel ou faisait-il partie des innombrables vues de l'esprit qu'avait conçu cet être dont la simple existence semblait inexplicable ? Tout autour des deux interlocuteurs avait désormais été si déformé et altéré jusque dans sa substance qu'on en venait à pouvoir se demander si la réalité avait encore de l'emprise sur eux d'eux. Tout ceci n'était peut-être qu'un rêve, après tout ?

    "Guerrière, ta part perdue t'appelle. Ne retarde pas ce voyage, car chaque instant est précieux. Pars à sa recherche avec détermination, avec l'assurance que tu la retrouveras et que tu te retrouveras toi-même en accomplissant ta quête."
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  • Ven 4 Aoû - 14:05

    Le carillon continuait de résonner jusque dans son âme, tout était fait pour apaiser ses pensées. Même sa forme évoluait pour l’aider à garder la tête hors de l’eau. Il se métamorphosa encore et cette fois, la rousse se retrouva en face d’elle-même. Elle eut un réflexe de recul, motivé par un pic de stress. La dernière fois, cela avait mal fini. Les yeux noirs n’aidaient pas et rendaient le sourire malaisant au premier abord. Où alors cela venait du fait que cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu son visage autre chose qu’une ombre de tristesse.

    Il écouta son récit sans laisser transparaître d’émotion, mais elle savait qu’il écoutait. Cela avait l’air important pour lui, presque comme une raison d’être. Elle écarta son regard un instant pour détailler ce plumage qui n’avait plus rien à voir avec le chasseur du début de soirée.

    Comme une discussion silencieuse, la brume répondait à chaque sanglot, les empêchant de se transformer en pleurs, contrôlant le flot de cette tristesse. Les odeurs transmises passées de l’une à l’autre, celles des armures de cuir et de leur produit d’entretien, celle de la forêt, enfin celles où elles allaient chasser. Celles qui revenaient le plus souvent étaient un mélange de bières, de foin et de différentes plantes qu’elle n’arrivait pas à dissocier, comme un témoin du dernier moment heureux avant une période sombre. Elle ne put empêcher un léger sourire de déformer ses lèvres à ce souvenir qui refaisait surface dernièrement sans vraiment de raisons. Peut-être que ce moment avait eu plus d’importance qu’elle ne l’aurait crue. Sa langue passa sur ses lèvres, espérant presque retrouver le goût de pain d’épices et de bière, sans succès. Le chasseur repris de ses voix multiples et plus il avançait, plus Ersa se demandait si elle tenait vraiment à la retrouver, et si son double le voudrait aussi. Peut-être si elles trouvaient une solution pour qu’elle soit plus libre.

    Il devait sûrement avoir raison, elle devait continuer d’avancer. Elle ne pourrait rien faire dans son coin, tant que son double n’avait pas décidé que c’était possible. Elle prit une inspiration, se réconfortant dans la flagrance qui persistait peut-être seulement dans son esprit. La question sur l’origine de ses pensées revint dans son esprit, mais comme plus tôt, elle la balaya à nouveau. Est-ce que savoir si ses pensées venaient d’elle, du chasseur, de cette brume à l’odeur de… d’elle, lui servirait à quelque chose. Avait-on réellement besoin de savoir la raison qui nous poussait vers l’avant ? Vers la vie?

    Le chasseur lui tendit son poing et elle sursauta à la vue du pendentif ornée, comme la première fois qu’elle l’avait vue. Elle l’avait oubliée, ce pendentif qui ne l’avait jamais lâché du regard. Elle frissonna à cette pensée et il reprit son discours. Elle essuya ses yeux du revers de sa manche, grimaça quand son bras frotta son nez encore douloureux. La naine essaya d’offrir un sourire franc et presque joyeux, ses yeux brillaient sous l’illusion de la créature.

    - Merci, je ne sais toujours pas ce que je suis, mais je sais que ce n’est pas si important finalement. L’important, c’est d’exister plus que ne nommé de cette existence. J’essaierais d’avancer, comme je le faisais avant, comme vous me l’avez toujours montré.

    Elle se redressa, essayant de paraître légèrement plus fière que le supposer son piteux état.

    - Je vais voir pour me trouver, avant de la retrouver. Elle a sûrement besoin que je lui laisse un peu d’air. Si vous la voyez, vous pourrez lui dire que je l’attendrais, que ma promesse sera toujours valable.

    Elle n’avait pas forcément envie de disparaitre pour laisser la place, mais elle ne pourrait pas se faire à l’idée d’avoir fait subir tout ce que la louve avait subi, même involontairement. Elle pencha la tête et le regarda de biais.

    - Je me demande, est ce que je peux vous demander pourquoi vous m’aidez ? Ce que cela vous apporte ? Ce que je peux faire en retour ?

    Son rythme de parole, c’était accélérer, elle se stoppa.

    - Même si je pense qu’au final, vous n’êtes pas mon chasseur, cela n’a pas toujours pas d’importance. Mais vous intervenez, comme lui, à un virage de ma vie, ou vous m’aider à avancer.

    Son regard ne tenait pas en place, cherchant si la silhouette de la chasseuse revenait.




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  • Mar 15 Aoû - 13:07
    Le plumage de la bête frémissait au passage du vent illusoire, chaque épi duveteux était parfois mué de ce qui semblait être une volonté propre, s'allongeant et ajustant leur posture tout en leur conférant l'aspect de curieux appendices vivants. Une multitude de sons issu d'une forêt fantasmée s'échappaient de son corps extraordinaire et à chacun de ses gestes doux et mesurés, on entendait parfois le son de grillons ou encore le flot d'une paisible rivière. Rien, dans cette rencontre, ne paraissait entièrement réel mis à part bien sûr l'affection que semblait porter la créature à cette jeune guerrière esseulée dont il s'était amouraché pour d'obscurs motifs.

    Lorsque cette dernière établit qu'il n'était pas nécessaire pour elle de comprendre pleinement ce qu'elle était, les yeux immenses de la bête illusoire se plissèrent de satisfaction. Elle avait tout à fait compris où Rêve voulait en venir. La seule chose importante était d'aller de l'avant et sa la noblesse de sa quête ne résidait nullement dans le factuel, ni même la logique. C'était une aventure menée par le cœur, une histoire d'amour et de haine entre deux entités liées malgré elles dans la vie et même au delà de la mort. Questionner était toujours sage, stagner ne l'était jamais. Cela, elle semblait déjà l'avoir assimilé. La main griffue de la bête passa le long des joues de la militaire, recueillant les larmes et les chassant comme pour faire taire ses tourments. "Oublie tes peines", disait-il par l'esprit comme par les gestes.

    La petite silhouette se redressa et les bras noueux de la chimère s'écartèrent pour la laisser s'écarter. D'un mouvement infime, Rêve disparut en ne laissant derrière lui qu'une envolée de plumes pour réapparaître plus loin, droit, fier et immense. La lueur du bosquet imaginaire changea pour se faire chaleureuse et matinale, évocatrice d'un jour nouveau et prometteur. Nappée de ténèbres, la silhouette géante toisait celle de la combattante perdue avec bienveillance et lorsqu'elle vint lui proposer d'informer la seconde part d'elle qu'elle arrivait, il signifia qu'il acceptait par une révérence silencieuse et appuyée.

    Vint alors la question fatidique, celle que le Marchand de Sable s'était habitué à recevoir à chaque fois qu'il offrait aux Mortels son aide bienvenue. Comment leur expliquer ? Comment motiver une affection plus vieille encore que le temps ? Malgré sa sagesse millénaire, Rêve lui-même se trouvait bien incapable de fournir à ses protégés une explication convenable lorsqu'il était confronté à cet absolu mystère. Il aimait, avec franchise et sans retenue, sans avoir jamais pu déceler la source de ce sentiment si poignant. N'avait-il pas tout simplement été conçu pour cela ? Adorer l'Homme et l'accompagner n'était-il pas sa première et plus importante fonction ?

    "Pour exister, ma jeune amie. Un Dieu n'est rien, s'il n'est pas loué ou craint. Si les Rêveurs m'oublient, je flétris et m'éteins. Je suis né pour guider, dans les ténèbres les plus insondables comme dans les jours les plus radieux. Tu m'as donné la vie, après tout."

    Et comme elle l'avait si bien rappelé, était-ce seulement important ? S'il n'avait pas été son Chasseur jusqu'à présent, il le devenait aujourd'hui et le serait encore à chaque fois que la noble aventure de cette héroïne le nécessitait. Ils étaient liés désormais, en Songe comme sur le plan physique. La silhouette informe et confuse perdit à nouveau en précision lorsque la chouette hallucinée s'avança sans émettre le moindre son et elle sembla parcourir en un rien de temps une distance trop conséquente, trompant toute perspective comme si la perception d'elle était faussée et qu'elle ne constituait finalement qu'une illusion d'optique.

    Du manteau insondable fait de plume et de noirceurs, ses deux mains aux serres si longues et acérées enserrèrent à nouveau les joues de la jeune femme, leur offrant une caresse affectionnée, dernier signe d'amour avant ce qui semblait être son départ. Le bec s'ouvrit dans un roucoulement éthéré et les deux voix, à nouveau, s'élevèrent dans le vent :

    "Fie-toi à ton instinct, traqueuse. Tu n'as nul besoin de m'attendre pour parachever ta quête. Va en paix et retrouve ce qui t'a été arraché. Je suis avec toi..."

    Le son d'une cloche résonna alors, troublant la vision de la guerrière au point de la contraindre à cligner des yeux. Un sifflement de vipère se fit entendre en écho. Lorsqu'elle ferma ses paupières et qu'elle les ouvrit l'instant suivant, tout ou presque avait disparu. Ni arbre, ni lueur rêvée, plus l'ombre d'un insecte forestier ou d'un oiseau chantant. Les odeurs issues du passé révolu s'étaient éteintes, ne laissant derrière elles qu'un souvenir confus qui s'étiola comme un rêve trop bref. Le pendentif à l'apparence si blasphématoire n'était plus dans sa paume mais à sa place se trouvait tout de même un témoin du passage de l'Impensable. Le désert reprit ses droits et le rêve céda place au réel.

    Dans la main de la guerrière se trouvait une plume plus noire encore qu'une nuit sans lune. Elle était maculée du sang de la chimère et de cette tâche curieuse naissait encore des arabesques colorées aux teintes instables et difficilement définissables. Un souvenir, un porte-bonheur, l'assurance peut-être de revoir un jour son propriétaire.

    Au loin, un loup borgne hurla comme pour saluer celle qu'il considérait comme une sœur d'arme. Dans l'écho de son cri, deux voix distinctes se firent entendre :

    "...Pour toujours."
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  • Jeu 17 Aoû - 15:14

    Le calme était revenu dans son esprit, pas celui créer par la brume, mais une sensation qu'elle avait oubliée depuis longtemps, une sensation qui grandissait à chaque pas qu'elle faisait pour l'acceptation. Elle avait fini par accepter plus sereinement ce qui l'attendait, toujours sans tout comprendre, mais cela faisait partie de sa vie. Elle l'avouait à un jeune contrôleur au début de la guerre, elle n'avait pas toutes les cartes et ne les voulait pas. Son but avait toujours été d'avancer à n'importe quel prix, enfin avant de se perdre. On lui avait toujours fourni un but à poursuivre, mais grâce à lui, elle admettait que c'était à elle de se fixer son propre but. Il avait essuyé ses larmes dans un geste qu'elle avait recherché pendant quelque temps sans se l'admettre. Le chasseur s'était éloigné, le vide que cela créa en elle s'estompa rapidement, remplit par les nouvelles fondations qu'ils avaient mis en place ensemble. Peut-être aussi aidé par l'ambiance qu'il avait créée.

    Il lui expliqua rapidement son besoin des autres pour survire, elle ne put retenir un soupir légèrement amusée devant la situation, elle aussi avait toujours vécu à travers les autres.

    - Je comprend ce que c'est, j'imagine que tu as trouvé une bonne cliente.

    Le chasseur se rapprocha à nouveau et le regard émeraude de la naine ne quittait pas le visage du chasseur, comme si elle voulait graver cette autre face de celui qui avait une place si importante en elle. Quand elle sentie le contact sur ses joues, elle rougit et son regard se mit à refléter les étoiles illusoires. Une étincelle de bonheur venait de s'allumer, même si cela réveillait la question de la création du chasseur par son esprit malade, et toujours la réponse silencieuse de sa présence face à elle. Il lui donna un autre conseil, qu'elle devait se fier à sa condition de chasseuse et qu'elle ne serait pas seule, mais ne devait pas l'attendre physiquement. Cela lui souffla une confiance nouvelle, elle n'avait pas besoin qu'il lui tienne la main, elle avait juste besoin de savoir qu'il serrait là si elle s'égarait de nouveau, qu'elle retrouverait son étreinte rassurante.

    La cloche résonna à nouveau, sonnant la fin de son rêve. Après un bref clignement, le sable reprit ses droits, son odeur repris l'ascendant. Elle renifla pour essayer de garder ses flagrances d'antan, en vain. Une pointe de tristesse fit son apparition dans son cœur, le retour à la dure réalité après qu'il lui ait montré tant de souvenirs et de possibilités la piquait douloureusement. La confiance qui s'était installée en elle, lui fit voir les choses autrement, c'étaient justement des possibilités. C'était à elle d'avancer pour pouvoir les saisir, elle pourrait peut-être même retrouver la chasseuse autrement que dans une illusion de fumée.

    Il avait disparu, l'abandonnant seule face aux dunes de sable, lui donnant l'impression que tout ce qui venait d'arriver n'était qu'un rêve, une hallucination de sa conscience brisée qui cherchait un moyen de se reconstruire. Son regard se posa sur l'objet qui trônait entre ses doigts, et le pendentif qu'elle s'attendait à trouver avait était remplacer par quelque chose à la forme bien plus anodine, de plus précieux. Une plume plus noire que ses idées de la veille qu'elle fit pivoter pour détailler chaque reflet avec un sourire naissant. Elle n'avait pas rêvé, il était vraiment là, l'avait vraiment aimer au moins c'est quelques instants.

    Elle avait sursauté quand le loup hurla, trop prise dans sa contemplation des reflets. Elle put apercevoir ce loup borgne avait accompagné le chasseur, qui l'avait accepté dans cette étreinte chaude. C'était un au revoir entre membres de meute accompagné par la double voix du chasseur. Elle répondit par un signe de main, montrant la plume qu'elle garderait près d'elle.

    - Je serais toujours à vous.

    La voix de la naine avait repris en force et en confiance. Elle n'oublierait plus la chasse, la lune sanglante faisait partie d'elle, à nouveau. Son regard balaya le paysage qui était redevenu vide et triste sans lui avant de retomber sur son arme. Elle la ramassa en souriant, l'idée d'avoir voulu se défendre contre le chasseur avec ce couteau. D'un signe, l'arme disparut de sa main, elle voulait éviter les problèmes avec ce gardien qui n'avait pas confiance en elle. Ersa retira son foulard pour le placer en bandeau, retenant ses cheveux courts loin de son visage et put placer, après un dernier regard, cette plume noire qui ornerait sa coiffure pour le moment.

    Elle arborait un sourire véritable en se positionnant près du feu, l'objet qui caressait ses cheveux à chaque pas lui infusait un éclat de bien-être qu'elle apprenait à savourer. Calo s'éclaircit la gorge, surtout pour montrer sa présence et qu'il la surveillait toujours. Elle garda son sourire et lui jeta un regard amusé.

    - De quoi ? Tu voulais que je te réveille pour que tu viennes te rincer l'œil ?

    L'homme se leva avec un regard mauvais, Ersa se raidit légèrement. Elle n'avait pas peur de lui, même si la douleur dans ses cotes se réveillait à cette contraction. Il se figea au rire de Declan qui s'était retourné.

    - Elle a retrouvé du mordant la petite. Laisse-la tranquille, de toute façon, tu aurais grogné aussi si elle t'avais demandé ton accord.

    La naine pencha la tête, ce qui lui donnait presque l'air d'une enfant fier de sa provocation. Ce soir avait été spécial et un choix c'était offert à elle.

    La découverte ou l'ignorance.

    Avait elle réellement eu le choix. Le chasseur lui avait ouvert les yeux, elle aurait pu choisir d'ignorer tout cela et rester au fond de son trou. Mais elle avait accepté cette découverte et s'en servirait pour réafficher les couleurs de sa chasse. Une autre évidence c'était imposée, elle n'était pas à sa place au berceau, la forêt lui manquait.




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