Page 1 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
Eliëndir a passé sa journée à courir aux quatre coins de la merveilleuse et surtout très grande Melorn. Une journée interminable de plus à l'intérieur des remparts fortifiés de la ville. Pour commencer, il s'est levé particulièrement tôt pour rencontrer un potentiel futur collaborateur Républicain particulièrement influent du côté de Courage. Celui-ci est en voyage d'affaires dans le nord du Sekai et il a fait personnellement le déplacement pour voir son vignoble et ses installations de ses propres yeux. Tout l'intérêt de cette rencontre est de pouvoir importer ses affaires à l'étranger. Un moyen de faire parler de sa marque et de faire des bénéfices non négligeables, les hautes sphères de la République ne rechignent jamais à un vin de bonne qualité. Ce ne sont pas les occasions d'en profiter qui manquent. Il reste un peu plus de deux heures avec lui, histoire de bien lui faire visiter le terrain et de finir de convenir des derniers détails en profitant d'un généreux verre de vin de bon matin, entre autres.
Ensuite, c'est avec Yéléna qu'il a dû traiter pendant tout le reste de la matinée. Pour des affaires disons plus officieuses. Enfermé dans son bureau avec la blonde à l'air sévère, il en a profité pour prendre son petit café, bien noir et sans sucre c'est important, pendant que Yéléna mentionne les bénéfices du mois dernier en débitant d'une manière très protocolaire au sujet des quelques problèmes qu'ils vont devoir régler au plus vite. Le petit comptoir commercial reliant Melorn à Maël tourne à plein régime et Kaizoku est certainement l'investissement le plus rentable qu'il a pu faire depuis le début de ses petites activités illégales. Une porte d'entrée, et de sortie, reliant la République au reste du Sekai. Sans parler de son petit stratagème toujours en place avec Kebossa passant par le Lac Rebirth. À part quelques soucis mineurs notamment dû à l'installation et à la traversée des premières marchandises, c'est une affaire relativement lucrative. Alors où est le problème si son réseau se porte à merveille ? À Melorn, aussi surprenant que ça puisse être.
Yéléna a insisté très longtemps sur le fait que quelques petites frappes sans grand intérêt hier encore, pourraient pourtant devenir une menace à l'avenir. C'est ce qu'il se passe quand les personnages secondaires s'entendent et se regroupent sous le même étendard pour contester le pouvoir au personnage principal. Eliëndir écoute pourtant sans grande conviction. Ils ne sont pas les premiers à essayer de prendre leur part du gâteau et ils ne seront pas les derniers. Ici à Melorn ou n'importe où ailleurs dans le Sekai, les gangs et malfrats se pensant au-dessus d'une quelconque autorité sont nombreux. Quelle naïveté. Il y a une chose qu'il a appris avec le temps : personne ne la met à l'envers au Syndicat.
Et en l'occurrence, ici dans la belle cité elfique, c'est Eliëndir qui est chargé de remettre ces imbéciles dans le droit chemin. Une responsabilité qui incombe au patron naturellement. Mais cela peut attendre encore un peu. Cet après-midi, il a un genre de réunion avec des politiciens très proche du Conseil et des gens influents de la cité. Son père sera présent, cette entrevue est même à son initiative. Rien de très secret en soit, c'est plutôt comme la réunion d'un parti politique présidé par un ou plusieurs membres du Conseil et pour discuter de la démarche à suivre dans l'intérêt de la cité. C'est souvent d'un ennui mortel, soyons honnêtes.
Empruntant sa diligence pour se rendre dans une des nombreuses succursales du siège des Érudits, il y reste jusqu'à relativement tard. Le Soleil menaçant déjà de disparaître à l'horizon quand la réunion arrive enfin à son terme. Discutant sur le chemin pendant qu'il raccompagne son père et membre du Conseil jusqu'à sa diligence, ils rentreront chacun de leur côté. Eliëndir a un dernier détour à faire en ville avant d'en finir avec cette interminable journée. Il a un arrêt à faire à l'Académie pour récupérer quelques affaires pour ses recherches actuellement en cours. S'y rendant à bord de sa propre diligence, l'elfe profite d'un moment de calme pour se vider l'esprit le regard tourné vers le paysage urbain de Melorn qui défile par la fenêtre.
La voiture se mit à l'arrêt en plein milieu d'une route étonnamment déserte. Il hausse un sourcil en attirant l'attention de son cocher qui, complètement muet, aura bien du mal à lui répondre.
« Un problème ? Pourquoi est-ce qu'on s'arrête ? »
S'approchant de la porte dans le but d'aller jeter un oeil à ce qui se passe dehors, il se fige sur place avec la poignée dans la main. Il n'entend qu'un bruit, puissant et menaçant de nature. Le temps s'arrête net pour lui, pourtant tout se passe très vite et il n'a pas le temps de réagir avant la catastrophe. Soudainement, une explosion frappe la diligence avec une violence inouïe sans qu'il puisse voir d'où cela vient. Le blast soulève et projette à la renverse le véhicule de l'autre côté de la rue.
Eliëndir peine à ouvrir les yeux, allongé dans ce qu'il reste de la diligence qui commence à se faire consumer par les flammes à certains endroits. Il ne s'en rend pas encore compte, mais il s'est évanoui pendant près d'une minute et il a un traumatisme crânien relativement important. Il s'est ouvert la tête pendant sa chute, toute la partie gauche de son visage est d'ailleurs recouverte de son propre sang. Il souffre à chacun de ses mouvements et il a beaucoup de mal à réfléchir avec lucidité mais il est tout de même assez chanceux de s'en être sorti vivant. Ce n'est pas le cas de son cocher et des chevaux qui gisent sur le sol.
« Il n'a pas pu s'en sortir je te dis ! C'est de l'or facile ! C'est bon, c'est bon. Je vais voir. »
Il y a une voix qui lui est complètement inconnue. Quelqu'un approche alors il agit par instinct de survie et se met à bouger machinalement. La porte de la diligence qui, ironiquement tient encore en place, s'ouvre soudainement devant lui.
« Alors ? Il est mort ? »
Le malfrat ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Il est brutalement empalé au niveau de la mâchoire par une lance de magie sombre qui s'échappe du sol en transperçant les parois de la diligence. Son corps se retrouve suspendu au-dessus du sol, en évidence et bien visible par le reste de ses petits collègues complètement subjugués par ce retournement de situation. Les flammes prennent dangereusement du terrain et Eliëndir doit s'extirper du véhicule à la force de ses bras encore tremblants. Prenant une grande bouffée d'air frais une fois à l'extérieur, l'Elfe est dans un piteux état. Des contusions sur tout le corps, ses vêtements déchirés par le blast à certains endroits et bien sûr la gueule ensanglantée qui lui donne l'aspect d'un être revenu d'entre les morts.
« Fais chier... Je savais que c'était une journée de merde... »
Il soupire longuement en relevant la tête vers son comité d'accueil. Aucun signe distinctif, des mercenaires ou des assassins qui ont été engagés pour faire le sale boulot. Il a baissé sa garde, il ne pensait pas que quelqu'un aurait le cran de s'en prendre à lui aussi directement. Encore moins dans sa ville. En temps normal, il n'aurait eu aucun souci à se défendre mais il doit avouer qu'il ne s'attendait pas à une embuscade minutieusement préparée en pleine rue. D'autant plus qu'ils n'y sont pas allés de main morte. Sa vue se trouble et il a toutes les peines du monde à tenir sur ses deux jambes. Là, il est vraiment dans la merde. Néanmoins, l'explosion a fait énormément de bruit et la fumée s'élève au-dessus des bâtiments. De quoi alerter les passants et les gardes... qui arriveront sûrement trop tard.
CENDRES
Ensuite, c'est avec Yéléna qu'il a dû traiter pendant tout le reste de la matinée. Pour des affaires disons plus officieuses. Enfermé dans son bureau avec la blonde à l'air sévère, il en a profité pour prendre son petit café, bien noir et sans sucre c'est important, pendant que Yéléna mentionne les bénéfices du mois dernier en débitant d'une manière très protocolaire au sujet des quelques problèmes qu'ils vont devoir régler au plus vite. Le petit comptoir commercial reliant Melorn à Maël tourne à plein régime et Kaizoku est certainement l'investissement le plus rentable qu'il a pu faire depuis le début de ses petites activités illégales. Une porte d'entrée, et de sortie, reliant la République au reste du Sekai. Sans parler de son petit stratagème toujours en place avec Kebossa passant par le Lac Rebirth. À part quelques soucis mineurs notamment dû à l'installation et à la traversée des premières marchandises, c'est une affaire relativement lucrative. Alors où est le problème si son réseau se porte à merveille ? À Melorn, aussi surprenant que ça puisse être.
Yéléna a insisté très longtemps sur le fait que quelques petites frappes sans grand intérêt hier encore, pourraient pourtant devenir une menace à l'avenir. C'est ce qu'il se passe quand les personnages secondaires s'entendent et se regroupent sous le même étendard pour contester le pouvoir au personnage principal. Eliëndir écoute pourtant sans grande conviction. Ils ne sont pas les premiers à essayer de prendre leur part du gâteau et ils ne seront pas les derniers. Ici à Melorn ou n'importe où ailleurs dans le Sekai, les gangs et malfrats se pensant au-dessus d'une quelconque autorité sont nombreux. Quelle naïveté. Il y a une chose qu'il a appris avec le temps : personne ne la met à l'envers au Syndicat.
Et en l'occurrence, ici dans la belle cité elfique, c'est Eliëndir qui est chargé de remettre ces imbéciles dans le droit chemin. Une responsabilité qui incombe au patron naturellement. Mais cela peut attendre encore un peu. Cet après-midi, il a un genre de réunion avec des politiciens très proche du Conseil et des gens influents de la cité. Son père sera présent, cette entrevue est même à son initiative. Rien de très secret en soit, c'est plutôt comme la réunion d'un parti politique présidé par un ou plusieurs membres du Conseil et pour discuter de la démarche à suivre dans l'intérêt de la cité. C'est souvent d'un ennui mortel, soyons honnêtes.
Empruntant sa diligence pour se rendre dans une des nombreuses succursales du siège des Érudits, il y reste jusqu'à relativement tard. Le Soleil menaçant déjà de disparaître à l'horizon quand la réunion arrive enfin à son terme. Discutant sur le chemin pendant qu'il raccompagne son père et membre du Conseil jusqu'à sa diligence, ils rentreront chacun de leur côté. Eliëndir a un dernier détour à faire en ville avant d'en finir avec cette interminable journée. Il a un arrêt à faire à l'Académie pour récupérer quelques affaires pour ses recherches actuellement en cours. S'y rendant à bord de sa propre diligence, l'elfe profite d'un moment de calme pour se vider l'esprit le regard tourné vers le paysage urbain de Melorn qui défile par la fenêtre.
La voiture se mit à l'arrêt en plein milieu d'une route étonnamment déserte. Il hausse un sourcil en attirant l'attention de son cocher qui, complètement muet, aura bien du mal à lui répondre.
« Un problème ? Pourquoi est-ce qu'on s'arrête ? »
S'approchant de la porte dans le but d'aller jeter un oeil à ce qui se passe dehors, il se fige sur place avec la poignée dans la main. Il n'entend qu'un bruit, puissant et menaçant de nature. Le temps s'arrête net pour lui, pourtant tout se passe très vite et il n'a pas le temps de réagir avant la catastrophe. Soudainement, une explosion frappe la diligence avec une violence inouïe sans qu'il puisse voir d'où cela vient. Le blast soulève et projette à la renverse le véhicule de l'autre côté de la rue.
Eliëndir peine à ouvrir les yeux, allongé dans ce qu'il reste de la diligence qui commence à se faire consumer par les flammes à certains endroits. Il ne s'en rend pas encore compte, mais il s'est évanoui pendant près d'une minute et il a un traumatisme crânien relativement important. Il s'est ouvert la tête pendant sa chute, toute la partie gauche de son visage est d'ailleurs recouverte de son propre sang. Il souffre à chacun de ses mouvements et il a beaucoup de mal à réfléchir avec lucidité mais il est tout de même assez chanceux de s'en être sorti vivant. Ce n'est pas le cas de son cocher et des chevaux qui gisent sur le sol.
« Il n'a pas pu s'en sortir je te dis ! C'est de l'or facile ! C'est bon, c'est bon. Je vais voir. »
Il y a une voix qui lui est complètement inconnue. Quelqu'un approche alors il agit par instinct de survie et se met à bouger machinalement. La porte de la diligence qui, ironiquement tient encore en place, s'ouvre soudainement devant lui.
« Alors ? Il est mort ? »
Le malfrat ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Il est brutalement empalé au niveau de la mâchoire par une lance de magie sombre qui s'échappe du sol en transperçant les parois de la diligence. Son corps se retrouve suspendu au-dessus du sol, en évidence et bien visible par le reste de ses petits collègues complètement subjugués par ce retournement de situation. Les flammes prennent dangereusement du terrain et Eliëndir doit s'extirper du véhicule à la force de ses bras encore tremblants. Prenant une grande bouffée d'air frais une fois à l'extérieur, l'Elfe est dans un piteux état. Des contusions sur tout le corps, ses vêtements déchirés par le blast à certains endroits et bien sûr la gueule ensanglantée qui lui donne l'aspect d'un être revenu d'entre les morts.
« Fais chier... Je savais que c'était une journée de merde... »
Il soupire longuement en relevant la tête vers son comité d'accueil. Aucun signe distinctif, des mercenaires ou des assassins qui ont été engagés pour faire le sale boulot. Il a baissé sa garde, il ne pensait pas que quelqu'un aurait le cran de s'en prendre à lui aussi directement. Encore moins dans sa ville. En temps normal, il n'aurait eu aucun souci à se défendre mais il doit avouer qu'il ne s'attendait pas à une embuscade minutieusement préparée en pleine rue. D'autant plus qu'ils n'y sont pas allés de main morte. Sa vue se trouble et il a toutes les peines du monde à tenir sur ses deux jambes. Là, il est vraiment dans la merde. Néanmoins, l'explosion a fait énormément de bruit et la fumée s'élève au-dessus des bâtiments. De quoi alerter les passants et les gardes... qui arriveront sûrement trop tard.
CENDRES
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 812
crédits : 812
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Il était dangereux de s’en prendre à certaines personnalités de Melorn. Sonaka l’avait toujours su. Les Erudits, même si c’était des gros pantouflards qui mettaient dix ans pour agir, avaient beaucoup de pouvoir dans la cité, et il était risqué de s’en prendre à eux, comme à leurs protégés.
Pourtant, l’occasion était trop belle. La récompense était trop unique. Et les circonstances étaient trop favorables pour ne pas prendre de risques.
D’habitude, l’assassin pesait toujours et le contre avant d’accepter un contrat. Quelle était la cible ? Quelles étaient ses capacités ? Sa richesse ? Sa puissance et son influence ? Avait-elle des gardes du corps ? Pouvait-on facilement la piéger ? Quelles seraient les conséquences, en cas d’imprévu majeur, voire même en cas d’échec ? Et puis, évidemment, il y avait la question de la paie. Mais les petites gens de l’ombre, ceux-là même qui ne savaient pas s’entendre en temps normal, avaient trouvé un ennemi commun, une cause à abattre pour mieux construire ensuite leur petit château de cartes. Fondamentalement, Sonaka se moquait bien de leurs ambitions et de leurs objectifs. C’était des vautours, qu’il faudrait rapidement mettre au pas, certes, mais avec un bon jeu d’adresse, une bonne série d’intimidation et de charisme, un chef sortirait rapidement du lot. Il y avait bien la question du Syndicat, mais… Là encore, ce n’était pas le problème de la magicienne. Elle, on lui avait demandé de buter quelqu’un. C’était donc ce qu’elle allait faire.
Evidemment, la demoiselle savait bien qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur. S’en prendre à un chef de cellule, à un membre éminent de Melorn, c’était jouer avec le feu et c’était toujours prendre le risque de s’y brûler les ailes. C’est pourquoi elle avait préparé son plan avec soin. La jolie rousse avaient pris le temps d’observer les forces en présence, elle avait même mené des petites escarmouches de plus en plus fréquentes pour mieux comprendre les réflexes du parti adverse, leur puissance, et leur force de frappe. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses agents s’en étaient bien tirés et que ça l’avait mise en confiance. Restait maintenant à attirer le poisson hors de sa tanière. Ca, c’était plus difficile. Quoi qu’on dise sur Eliëndir, c’était un homme très intelligent, qu’il fallait achever en un coup. Sonaka en était certaine. Son piège devait-il échouer qu’il faudrait impérativement partir en retraite et surtout, surtout, il lui faudrait préserver son identité. Sinon, nul doute que le mage noir se vengerait sans aucun état d’âme. La femme n’appartenait pas à sa bande et faisait cavalier seul mais, pour bien s’en sortir au sein de la pègre, elle savait que ce type n’était pas à prendre à la légère quand on se mesurait à lui.
Quand la belle avait appris que l’ambassadeur elfe avait une réunion avec son père – le genre de réunion bien barbante qui se finit au crépuscule –, l’élémentaliste avait estimé qu’il était temps d’agir. Si elle patientait trop, les hommes de main d’Eliëndir finiraient par contrattaquer ; or, frapper une bonne fois achèverait de donner un coup à son organisation, et les petits partis de la pègre pourraient dès lors prendre davantage dans la toile sombre du crime et de la débauche. Sonaka avait réuni ses meilleurs éléments et revus toutes les forces en présence. D’abord, Eliëndir serait seul. Il y aurait bien son cocher s’il partait en diligence, oui, mais cet individu était une donnée négligeable, tant il n’avait aucune capacité particulière. Ensuite, l’itinéraire suivi par l’elfe leur était plus que favorable : on quittait en effet les beaux quartiers pour passer dans des coins qui appartenaient aux gangs qui voulaient se rebeller. Elle n’aurait dès lors aucun mal à placer ses alliés dans des coins discrets, qui sauraient achever la sale besogne si c’était nécessaire. Enfin, si ses commanditaires lui donnaient le coup de main nécessaire, les rues seraient désertes, silencieuses, sans aucune âme dans les environs : l’occasion parfaite pour commettre un assassinat, avant de disparaître dans l’ombre.
C’était Sonaka elle-même qui s’occuperait d’annihiler sa cible. La femme était une pyrokinésiste de talent, une experte en la matière, elle saurait donc crée une boule de feu dévastatrice pour plier les métaux et autres alliages de son fiacre. Avec un de chances, la force de l’impact serait telle qu’Eliëndir mourrait sur le coup. Sinon, ses hommes de main partiraient vérifier le temps qu’elle s’approche elle-même de la diligence, pour récupérer une preuve de son méfait.
C’était en tout cas l’idée initiale.
Evidemment, il y avait toujours des imprévus dans de telles circonstances.
Il n’y avait alors plus qu’à attendre la dilience d’Eliëndir avant de passer à l’action. Celle-ci arriverait sans doute dans une minute à tout casser : des espions suffisamment discrets et rapides avaient suivi sa progression, et lui faisaient constamment des rapports par télépathie. Savamment dissimulée derrière une cape, sur un toit d’un bâtiment de Melorn, la magicienne attendait de canaliser sa magie pour en faire un projectile dévastateur, qui consommerait la vie de l’elfe. D’autres agents avaient pour rôle de vérifier qu’il n’y avait aucun survivant en bas, lorsque le carrosse serait projeté dans la rue sans aucun autre préavis. Un dernier rapport lui attira un rapport satisfait, jusqu’à ce que l’un de ses compères ne l’approche et ne lui pointe le bout de la rue du doigt.
- On a un problème. Quelqu’un arrive via le nord-est.
La rousse haussa un sourcil alors que son regard déviait dans la direction indiquée.
- Qui est l’imbécile qui ne tient pas à la vie ?
- On l’ignore, cet individu dissimule ses traits sous une longue cape et il ne nous est pas possible de voir ses traits. Il n’appartient certainement pas à notre camp, il a bien été formulé l’ordre d’éviter de se promener le quartier cette nuit.
- Dans ce cas, c’est certainement un voyageur. Un voyageur infortuné. Sonaka se tait un instant le temps de réfléchir. Vaut-il mieux annuler la mission ? Mais l’occasion ne se représentera pas deux fois. Et elle est quasiment certaine que l’organisation d’Eliëndir ne va pas plus gentiment se laisser faire trop longtemps. Non, il faut frapper. Dommage pour cette pauvre âme qui n’a rien demandé.
- Le fiacre et ce voyageur risque de se croiser, lui mentionne l’homme.
- Je pourrai frapper au moment-même où ils sont à la même hauteur… Oui, faisons comme ça. Je m’occupe du fiacre et d’Eliëndir. Avec de la chance, notre autre invité sera fauché par le carrosse et nous l’aurons plus qu’à l’achever, s’il n’est pas déjà mort. De votre côté, dispose nos hommes pour que ni l’un, ni l’autre n’ait aucune porte de sortie. Nous les prendrons en tenaille et je les achèverais tous les deux, quoi qu’il arrive.
Son complice opine du chef, et voilà que le fiacre d’Eliëndir entre en scène. Cette fois, un sourire malsain apparaît sur le visage de la jolie rousse. Il est bientôt temps, et déjà elle canalise une boule de flamme, qui grossit, grossit, au point de faire le double, puis le triple de sa main. Pendant que son attaque prend de l’ampleur, le cocher en bas est obligé de s’arrêter car il s’est bien rendu compte qu’un petit groupe bloquait le bout de la rue. L’autre voyageur, lui, probablement moins habitué aux règlements de compte, ne se rend pas encore de la situation et marche d’un pas tranquille en direction du carrosse.
Allez, encore un peu… Encore un peu… Et puis…
L’explosion foudroie le fiacre sans prévenir, dans un fracas assourdissant qui doit bien réveiller toutes les voisins alentours. Mais les habitants de Melorn sont sages et ils savent qu’il ne vaut mieux pas ouvrir leur fenêtres pour savoir ce qu’il se passe. Avec un air satisfait, Sonaka regarde le fiacre dévier de sa course pour s’arrêter à l’autre bout de la rue. Avec ça, soit Eliëndir es mort, soit il doit être au bout de sa vie. Et l’autre ne doit pas avoir survivre à une telle attaque, sachant que ce dernier n’était même pas protégé par les murs de la digilence.
Du moins, c’est ce qu’elle croit. Quand elle arrive au bout d’une dizaine de seconde en bas, grâce à sa vitesse augmentée et son agilité hors norme, l’assassin se rend vite compte qu’elle a mal estimé la situation.
De deux choses l’une. D’abord, Eliëndir a su visiblement tuer un de ses comparses en le transperçant d’une lame d’ombre. Cette pourriture est donc toujours en vie.
Et puis, au centre de la rue, là où se tenait peu auparavant le fiacre se trouve toujours une silhouette qui est bizarrement parcourue par quelques arcs électriques autour d’elle. Sonaka est élémentaliste, alors elle comprend la première ce qu’il s’est passé.
- Oh. Je salue l’exploit de se protéger en seulement quelques instants. Peu auraient pu se protéger d’une barrière de foudres aussi résistante mais… Votre protection n’a assurément pas fait du bien à la diligence projetée de l’autre côté de la rue.
Un sourire sournois apparaît sur les lèvres de Sonaka alors que l’inconnu (ou l’inconnue) se retourne dans sa direction. Du coin de l’œil, l’elfe jette également un regard au fiacre. Eliëndir n’en est pas encore sorti. Ce serait l’occasion pour l’achever, mais… Elle n’est pas magicienne pour rien, et l’aura qui se dégage de la silhouette encapuchonnée est presque froide et oppressante. La femme ne peut pas vraiment lui en vouloir, cependant. Elle non plus ne serait pas enchantée qu’on ait voulu l’assassiner.
- Eh bien, eh bien. Je rêve, ou vous allez voulu me tuer ?
Pour peu, on dirait presque que la voix de la femme est douce et avenante. En vérité, on y sent de l’acidité et un je ne sais quoi qui ne prévisage rien de bon, mais ce n’est pas ça qui préoccupe Sonaka pour le moment.
- Dommage collatéral, lui répond l’assassin en haussant les épaules. Sa cible est en train de sortir du fiacre, et ça, ça la fait chier. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser.
Le fils d’Aradhel est clairement mal en point, mais elle ne peut lui laisser l’occasion de se ressaisir. Ca n’en fera qu’une cible plus facile si elle s’en prend à lui maintenant. L’autre… sera plus coriace mais pas impossible à annihiler. Pour l’heure, au moins, l’étrange femme n’a pas encore vu le propriétaire du fiacre. Alors Sonaka agit selon son instinct de tueuse. Elle convoque son mana, sort sa dague, qui a déjà tellement enlevé de vie, et se précipite avec une vitesse surhumaine sur Eliëndir.
Pourtant, l’occasion était trop belle. La récompense était trop unique. Et les circonstances étaient trop favorables pour ne pas prendre de risques.
D’habitude, l’assassin pesait toujours et le contre avant d’accepter un contrat. Quelle était la cible ? Quelles étaient ses capacités ? Sa richesse ? Sa puissance et son influence ? Avait-elle des gardes du corps ? Pouvait-on facilement la piéger ? Quelles seraient les conséquences, en cas d’imprévu majeur, voire même en cas d’échec ? Et puis, évidemment, il y avait la question de la paie. Mais les petites gens de l’ombre, ceux-là même qui ne savaient pas s’entendre en temps normal, avaient trouvé un ennemi commun, une cause à abattre pour mieux construire ensuite leur petit château de cartes. Fondamentalement, Sonaka se moquait bien de leurs ambitions et de leurs objectifs. C’était des vautours, qu’il faudrait rapidement mettre au pas, certes, mais avec un bon jeu d’adresse, une bonne série d’intimidation et de charisme, un chef sortirait rapidement du lot. Il y avait bien la question du Syndicat, mais… Là encore, ce n’était pas le problème de la magicienne. Elle, on lui avait demandé de buter quelqu’un. C’était donc ce qu’elle allait faire.
Evidemment, la demoiselle savait bien qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur. S’en prendre à un chef de cellule, à un membre éminent de Melorn, c’était jouer avec le feu et c’était toujours prendre le risque de s’y brûler les ailes. C’est pourquoi elle avait préparé son plan avec soin. La jolie rousse avaient pris le temps d’observer les forces en présence, elle avait même mené des petites escarmouches de plus en plus fréquentes pour mieux comprendre les réflexes du parti adverse, leur puissance, et leur force de frappe. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses agents s’en étaient bien tirés et que ça l’avait mise en confiance. Restait maintenant à attirer le poisson hors de sa tanière. Ca, c’était plus difficile. Quoi qu’on dise sur Eliëndir, c’était un homme très intelligent, qu’il fallait achever en un coup. Sonaka en était certaine. Son piège devait-il échouer qu’il faudrait impérativement partir en retraite et surtout, surtout, il lui faudrait préserver son identité. Sinon, nul doute que le mage noir se vengerait sans aucun état d’âme. La femme n’appartenait pas à sa bande et faisait cavalier seul mais, pour bien s’en sortir au sein de la pègre, elle savait que ce type n’était pas à prendre à la légère quand on se mesurait à lui.
Quand la belle avait appris que l’ambassadeur elfe avait une réunion avec son père – le genre de réunion bien barbante qui se finit au crépuscule –, l’élémentaliste avait estimé qu’il était temps d’agir. Si elle patientait trop, les hommes de main d’Eliëndir finiraient par contrattaquer ; or, frapper une bonne fois achèverait de donner un coup à son organisation, et les petits partis de la pègre pourraient dès lors prendre davantage dans la toile sombre du crime et de la débauche. Sonaka avait réuni ses meilleurs éléments et revus toutes les forces en présence. D’abord, Eliëndir serait seul. Il y aurait bien son cocher s’il partait en diligence, oui, mais cet individu était une donnée négligeable, tant il n’avait aucune capacité particulière. Ensuite, l’itinéraire suivi par l’elfe leur était plus que favorable : on quittait en effet les beaux quartiers pour passer dans des coins qui appartenaient aux gangs qui voulaient se rebeller. Elle n’aurait dès lors aucun mal à placer ses alliés dans des coins discrets, qui sauraient achever la sale besogne si c’était nécessaire. Enfin, si ses commanditaires lui donnaient le coup de main nécessaire, les rues seraient désertes, silencieuses, sans aucune âme dans les environs : l’occasion parfaite pour commettre un assassinat, avant de disparaître dans l’ombre.
C’était Sonaka elle-même qui s’occuperait d’annihiler sa cible. La femme était une pyrokinésiste de talent, une experte en la matière, elle saurait donc crée une boule de feu dévastatrice pour plier les métaux et autres alliages de son fiacre. Avec un de chances, la force de l’impact serait telle qu’Eliëndir mourrait sur le coup. Sinon, ses hommes de main partiraient vérifier le temps qu’elle s’approche elle-même de la diligence, pour récupérer une preuve de son méfait.
C’était en tout cas l’idée initiale.
Evidemment, il y avait toujours des imprévus dans de telles circonstances.
Il n’y avait alors plus qu’à attendre la dilience d’Eliëndir avant de passer à l’action. Celle-ci arriverait sans doute dans une minute à tout casser : des espions suffisamment discrets et rapides avaient suivi sa progression, et lui faisaient constamment des rapports par télépathie. Savamment dissimulée derrière une cape, sur un toit d’un bâtiment de Melorn, la magicienne attendait de canaliser sa magie pour en faire un projectile dévastateur, qui consommerait la vie de l’elfe. D’autres agents avaient pour rôle de vérifier qu’il n’y avait aucun survivant en bas, lorsque le carrosse serait projeté dans la rue sans aucun autre préavis. Un dernier rapport lui attira un rapport satisfait, jusqu’à ce que l’un de ses compères ne l’approche et ne lui pointe le bout de la rue du doigt.
- On a un problème. Quelqu’un arrive via le nord-est.
La rousse haussa un sourcil alors que son regard déviait dans la direction indiquée.
- Qui est l’imbécile qui ne tient pas à la vie ?
- On l’ignore, cet individu dissimule ses traits sous une longue cape et il ne nous est pas possible de voir ses traits. Il n’appartient certainement pas à notre camp, il a bien été formulé l’ordre d’éviter de se promener le quartier cette nuit.
- Dans ce cas, c’est certainement un voyageur. Un voyageur infortuné. Sonaka se tait un instant le temps de réfléchir. Vaut-il mieux annuler la mission ? Mais l’occasion ne se représentera pas deux fois. Et elle est quasiment certaine que l’organisation d’Eliëndir ne va pas plus gentiment se laisser faire trop longtemps. Non, il faut frapper. Dommage pour cette pauvre âme qui n’a rien demandé.
- Le fiacre et ce voyageur risque de se croiser, lui mentionne l’homme.
- Je pourrai frapper au moment-même où ils sont à la même hauteur… Oui, faisons comme ça. Je m’occupe du fiacre et d’Eliëndir. Avec de la chance, notre autre invité sera fauché par le carrosse et nous l’aurons plus qu’à l’achever, s’il n’est pas déjà mort. De votre côté, dispose nos hommes pour que ni l’un, ni l’autre n’ait aucune porte de sortie. Nous les prendrons en tenaille et je les achèverais tous les deux, quoi qu’il arrive.
Son complice opine du chef, et voilà que le fiacre d’Eliëndir entre en scène. Cette fois, un sourire malsain apparaît sur le visage de la jolie rousse. Il est bientôt temps, et déjà elle canalise une boule de flamme, qui grossit, grossit, au point de faire le double, puis le triple de sa main. Pendant que son attaque prend de l’ampleur, le cocher en bas est obligé de s’arrêter car il s’est bien rendu compte qu’un petit groupe bloquait le bout de la rue. L’autre voyageur, lui, probablement moins habitué aux règlements de compte, ne se rend pas encore de la situation et marche d’un pas tranquille en direction du carrosse.
Allez, encore un peu… Encore un peu… Et puis…
L’explosion foudroie le fiacre sans prévenir, dans un fracas assourdissant qui doit bien réveiller toutes les voisins alentours. Mais les habitants de Melorn sont sages et ils savent qu’il ne vaut mieux pas ouvrir leur fenêtres pour savoir ce qu’il se passe. Avec un air satisfait, Sonaka regarde le fiacre dévier de sa course pour s’arrêter à l’autre bout de la rue. Avec ça, soit Eliëndir es mort, soit il doit être au bout de sa vie. Et l’autre ne doit pas avoir survivre à une telle attaque, sachant que ce dernier n’était même pas protégé par les murs de la digilence.
Du moins, c’est ce qu’elle croit. Quand elle arrive au bout d’une dizaine de seconde en bas, grâce à sa vitesse augmentée et son agilité hors norme, l’assassin se rend vite compte qu’elle a mal estimé la situation.
De deux choses l’une. D’abord, Eliëndir a su visiblement tuer un de ses comparses en le transperçant d’une lame d’ombre. Cette pourriture est donc toujours en vie.
Et puis, au centre de la rue, là où se tenait peu auparavant le fiacre se trouve toujours une silhouette qui est bizarrement parcourue par quelques arcs électriques autour d’elle. Sonaka est élémentaliste, alors elle comprend la première ce qu’il s’est passé.
- Oh. Je salue l’exploit de se protéger en seulement quelques instants. Peu auraient pu se protéger d’une barrière de foudres aussi résistante mais… Votre protection n’a assurément pas fait du bien à la diligence projetée de l’autre côté de la rue.
Un sourire sournois apparaît sur les lèvres de Sonaka alors que l’inconnu (ou l’inconnue) se retourne dans sa direction. Du coin de l’œil, l’elfe jette également un regard au fiacre. Eliëndir n’en est pas encore sorti. Ce serait l’occasion pour l’achever, mais… Elle n’est pas magicienne pour rien, et l’aura qui se dégage de la silhouette encapuchonnée est presque froide et oppressante. La femme ne peut pas vraiment lui en vouloir, cependant. Elle non plus ne serait pas enchantée qu’on ait voulu l’assassiner.
- Eh bien, eh bien. Je rêve, ou vous allez voulu me tuer ?
Pour peu, on dirait presque que la voix de la femme est douce et avenante. En vérité, on y sent de l’acidité et un je ne sais quoi qui ne prévisage rien de bon, mais ce n’est pas ça qui préoccupe Sonaka pour le moment.
- Dommage collatéral, lui répond l’assassin en haussant les épaules. Sa cible est en train de sortir du fiacre, et ça, ça la fait chier. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser.
Le fils d’Aradhel est clairement mal en point, mais elle ne peut lui laisser l’occasion de se ressaisir. Ca n’en fera qu’une cible plus facile si elle s’en prend à lui maintenant. L’autre… sera plus coriace mais pas impossible à annihiler. Pour l’heure, au moins, l’étrange femme n’a pas encore vu le propriétaire du fiacre. Alors Sonaka agit selon son instinct de tueuse. Elle convoque son mana, sort sa dague, qui a déjà tellement enlevé de vie, et se précipite avec une vitesse surhumaine sur Eliëndir.
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
S'appuyant sur les débris de la diligence, c'est uniquement son instinct de survie couplé à une très grosse dose d'adrénaline qui l'empêche de s'effondrer en sombrant dans l'inconscience. Il a été négligeant et arrogant de se croire intouchable malgré les avertissements de Yéléna. S'il survit à cette escarmouche, il va entendre parler pendant longtemps. Le fait est que Yéléna au-delà d'être sa plus proche conseillère est aussi la petite voix de la raison qui résonne dans sa tête. Une voix qu'il n'écoute pas autant qu'il le devrait et ce soir il le paye très cher. Eliëndir tourne la tête sur le côté, juste le temps de prendre conscience du pétrin dans lequel il vient de se mettre. Son regard se pose sur la silhouette de son cocher mort, gisant sur le sol un peu plus loin. Il n'a pas eu la même chance que lui. Un homme bon et surtout quelqu'un de loyal à sa cause. Une qualité rare, trop précieuse pour la voir disparaître dans un simple règlement de compte comme celui-ci. Eliëndir se soucie plus de son entourage qu'il veut bien l'admettre derrière cette froideur de façade.
Il est temps de rappeler au monde qu'on ne s'en prend pas à lui sans conséquences encore moins dans sa ville. Et maintenant Eliëndir est vraiment en colère. Il ferme les yeux quelques secondes et secoue la tête pour se remettre les idées en place. Il profite de cette étrange accalmie pour réfléchir, le fait que l'Elfe se soit débarrassé d'un des mercenaires avec une facilité déconcertante a mis un froid dans les rangs adverses. Sans parler du fait qu'il ait survécu à l'impact d'une boule de feu, tout le monde ne peut pas s'en vanter. Aucun de ces badauds a l'air très motivé à se jeter sur l'Elfe pourtant en mauvais état et c'est tant mieux. L'élémentaliste de feu est bien la seule qui semble avoir véritablement du cran dans ce groupe hétéroclite de petites frappes de bas étages. Ils ne seront pas un problème pour lui, dès qu'il aura pris une minute pour souffler.
Il passe sa main sur son visage ensanglanté, il a perdu beaucoup de sang et à cause de l'écoulement, il est obligé de fermer son œil gauche en perdant une partie de son champ de vision. Ce qui, évidemment, n'arrange pas ses affaires. Il ouvre son seul œil encore valide. Son iris de couleur améthyste semble avoir disparu pour afficher à présent une vive couleur ambré dans ce regard froid et menaçant. Il relève la tête pour reporter son attention sur les quelques mercenaires présents. Cette escarmouche a été minutieusement préparée de la part d'un esprit très affuté, il doit bien le reconnaître, c'était une très belle tentative. Pourtant, il y avait une faille majeure dans le plan de Sonaka. Ne pas l'avoir tué sur le coup pendant qu'elle en avait l'occasion a été sa plus grande erreur et la pyrokinésiste va bientôt s'en mordre les doigts. Eliëndir ne fait pas attention à ce qui se passe un peu plus loin, entre Sonaka et la silhouette encapuchonnée qui se retrouve malgré elle dans ce conflit. Toutes les personnes présentes sont des cibles et il ne fera pas la différence.
Le menton légèrement levé, il toise l'assemblée pourtant bien supérieure en nombre, avec dédain et mépris pour ces âmes égarées. Avant même que Sonaka ne s'élance vers lui, c'était déjà trop tard. Eliëndir termine de canaliser sa magie autour de lui. Les mains en évidence devant lui, les paumes ouvertes vers le ciel sombre de Melorn comme un prêtre s'apprêtant à prêcher la bonne parole des textes sacrés à son auditoire. Sa voix est résonnante, angoissante. D'une douceur surprenante et pourtant d'une amertume inquiétante. Un murmure abyssal qui s'infiltre directement dans vos tympans, dans un frisson à en glacer le sang.
« Mourrez. »
Un ordre, une injonction. Une mise à mort sommaire et sans délai. Tout s'enchaîne à une vitesse phénoménale. Sonaka n'a pas le temps d'atteindre sa cible, aussi rapide soit-elle. La nuit elle-même se met à se distordre autour du mage noir. Les ombres immobiles jusqu'à maintenant, commencent à se mouvoir, à ramper sur le sol et sur les murs des habitations. Une brume nébuleuse s'élève sous les pieds d'Eliëndir et vient caresser peau pâle. Répondant à son sinistre appel, les ténèbres s'abattent sur le théâtre de guerre. Une vague sombre s'étend rapidement sur une vingtaine de mètres autour de lui, formant un dôme complètement opaque dont il est l'épicentre et qui absorbe toute source de lumière sur son passage. L'incendie de sa diligence s'éteint sur le passage de la brume et toutes les personnes présentes dans les environs se retrouvent inévitablement avaler par la matière noire. À l'intérieur du voile sombre, tous les sens sont perturbés. Impossible de voir à plus d'un mètre devant soi et aucun son ne semble pouvoir entrer ou sortir du dôme. D'ailleurs, s'il est possible d'entrer physiquement à l'intérieur du dôme, il semble impossible d'en sortir sans se frayer un chemin. Un silence de mort s'installe pendant que l'effroi s'impose face à la raison.
Sonaka se retrouve avaler dans les ténèbres, tout comme le reste de son équipe. Pour autant, elle ne s'arrête pas et poursuit sa course jusqu'à atteindre les ruines du fiacre. À son arrivée, stupeur. Eliëndir a déjà disparu, il s'est volatilisé en une fraction de seconde. Elle tourne la tête de tous les côtés mais il n'y a rien si ce n'est le noir complet. Un silence pesant qui est brusquement interrompu par des hurlements stridents, des appels à l'aide, des cris terrorisés. Elle devine qu'il se passe quelque chose du côté de ses hommes et lorsqu'elle cherche à nouveau à se déplacer, l'élémentaliste de feu se rend compte qu'elle ne peut tout simplement plus bouger. Littéralement figée sur place, elle est incapable de bouger le petit doigt malgré toute la force et la détermination qu'elle peut y mettre. Il n'y a que ses yeux qui ne sont pas soumis à une quelconque entrave et malgré tout, elle ne comprend toujours pas ce qui lui arrive. En réalité, elle a foncé tête baissée dans le piège du mage noir en entrant dans son arène. Elle est incapable de le voir mais son corps est enchêvetré dans une toile sombre qu'Eliëndir a soigneusement tissé avant même l'apparition du dôme. Des fils de magie presque invisibles à l'œil nu qui ne font que s'enfoncer un peu plus dans sa chair lorsque l'assassin se débat pour tenter de se libérer, en vain. Impuissante, la panique prend le dessus sur l'élémentaliste qui ne peut que constater son échec.
« Cette sensation qui engourdit tes membres et dévore tes pensées. Peux-tu la sentir ? »
La voix d'Eliëndir, douce et froide comme le murmure de la faucheuse, surgit dans le dos de l'assassin à la chevelure rousse. Elle ne peut pas le voir, mais elle peut sentir son oppressante présence juste derrière elle.
« C'est la peur. »
Des ombres sinueuses et grouillantes se mettent à l'assaillir de toutes parts, grimpant sur ses jambes et sur ses bras. S'infiltrant lentement dans ses orifices et directement sous peau en passant par ses plaies ouvertes. Un cri de désespoir étouffé et à peine audible, elle manque de peu de tourner de l'œil en sentant les ombres difformes s'enfoncer sous ses globes oculaires dans une douleur insoutenable. Des larmes de sang coulant sur ses joues.
« Crois-moi, tu finiras par parler. Ils finissent tous par le faire. Tu me diras qui t'a engagé et tu me supplieras d'abréger tes souffrances. Mais chaque chose en son temps. »
Son calvaire va durer encore un moment qui lui semblera être une éternité. Elle souffrira énormément, bien plus que son corps et son esprit ne peuvent le supporter. Eliëndir prend un plaisir sadique tout du long, jusqu'à ce qu'il ait enfin les réponses à ses questions.
CENDRES
Il est temps de rappeler au monde qu'on ne s'en prend pas à lui sans conséquences encore moins dans sa ville. Et maintenant Eliëndir est vraiment en colère. Il ferme les yeux quelques secondes et secoue la tête pour se remettre les idées en place. Il profite de cette étrange accalmie pour réfléchir, le fait que l'Elfe se soit débarrassé d'un des mercenaires avec une facilité déconcertante a mis un froid dans les rangs adverses. Sans parler du fait qu'il ait survécu à l'impact d'une boule de feu, tout le monde ne peut pas s'en vanter. Aucun de ces badauds a l'air très motivé à se jeter sur l'Elfe pourtant en mauvais état et c'est tant mieux. L'élémentaliste de feu est bien la seule qui semble avoir véritablement du cran dans ce groupe hétéroclite de petites frappes de bas étages. Ils ne seront pas un problème pour lui, dès qu'il aura pris une minute pour souffler.
Il passe sa main sur son visage ensanglanté, il a perdu beaucoup de sang et à cause de l'écoulement, il est obligé de fermer son œil gauche en perdant une partie de son champ de vision. Ce qui, évidemment, n'arrange pas ses affaires. Il ouvre son seul œil encore valide. Son iris de couleur améthyste semble avoir disparu pour afficher à présent une vive couleur ambré dans ce regard froid et menaçant. Il relève la tête pour reporter son attention sur les quelques mercenaires présents. Cette escarmouche a été minutieusement préparée de la part d'un esprit très affuté, il doit bien le reconnaître, c'était une très belle tentative. Pourtant, il y avait une faille majeure dans le plan de Sonaka. Ne pas l'avoir tué sur le coup pendant qu'elle en avait l'occasion a été sa plus grande erreur et la pyrokinésiste va bientôt s'en mordre les doigts. Eliëndir ne fait pas attention à ce qui se passe un peu plus loin, entre Sonaka et la silhouette encapuchonnée qui se retrouve malgré elle dans ce conflit. Toutes les personnes présentes sont des cibles et il ne fera pas la différence.
Le menton légèrement levé, il toise l'assemblée pourtant bien supérieure en nombre, avec dédain et mépris pour ces âmes égarées. Avant même que Sonaka ne s'élance vers lui, c'était déjà trop tard. Eliëndir termine de canaliser sa magie autour de lui. Les mains en évidence devant lui, les paumes ouvertes vers le ciel sombre de Melorn comme un prêtre s'apprêtant à prêcher la bonne parole des textes sacrés à son auditoire. Sa voix est résonnante, angoissante. D'une douceur surprenante et pourtant d'une amertume inquiétante. Un murmure abyssal qui s'infiltre directement dans vos tympans, dans un frisson à en glacer le sang.
« Mourrez. »
Un ordre, une injonction. Une mise à mort sommaire et sans délai. Tout s'enchaîne à une vitesse phénoménale. Sonaka n'a pas le temps d'atteindre sa cible, aussi rapide soit-elle. La nuit elle-même se met à se distordre autour du mage noir. Les ombres immobiles jusqu'à maintenant, commencent à se mouvoir, à ramper sur le sol et sur les murs des habitations. Une brume nébuleuse s'élève sous les pieds d'Eliëndir et vient caresser peau pâle. Répondant à son sinistre appel, les ténèbres s'abattent sur le théâtre de guerre. Une vague sombre s'étend rapidement sur une vingtaine de mètres autour de lui, formant un dôme complètement opaque dont il est l'épicentre et qui absorbe toute source de lumière sur son passage. L'incendie de sa diligence s'éteint sur le passage de la brume et toutes les personnes présentes dans les environs se retrouvent inévitablement avaler par la matière noire. À l'intérieur du voile sombre, tous les sens sont perturbés. Impossible de voir à plus d'un mètre devant soi et aucun son ne semble pouvoir entrer ou sortir du dôme. D'ailleurs, s'il est possible d'entrer physiquement à l'intérieur du dôme, il semble impossible d'en sortir sans se frayer un chemin. Un silence de mort s'installe pendant que l'effroi s'impose face à la raison.
Sonaka se retrouve avaler dans les ténèbres, tout comme le reste de son équipe. Pour autant, elle ne s'arrête pas et poursuit sa course jusqu'à atteindre les ruines du fiacre. À son arrivée, stupeur. Eliëndir a déjà disparu, il s'est volatilisé en une fraction de seconde. Elle tourne la tête de tous les côtés mais il n'y a rien si ce n'est le noir complet. Un silence pesant qui est brusquement interrompu par des hurlements stridents, des appels à l'aide, des cris terrorisés. Elle devine qu'il se passe quelque chose du côté de ses hommes et lorsqu'elle cherche à nouveau à se déplacer, l'élémentaliste de feu se rend compte qu'elle ne peut tout simplement plus bouger. Littéralement figée sur place, elle est incapable de bouger le petit doigt malgré toute la force et la détermination qu'elle peut y mettre. Il n'y a que ses yeux qui ne sont pas soumis à une quelconque entrave et malgré tout, elle ne comprend toujours pas ce qui lui arrive. En réalité, elle a foncé tête baissée dans le piège du mage noir en entrant dans son arène. Elle est incapable de le voir mais son corps est enchêvetré dans une toile sombre qu'Eliëndir a soigneusement tissé avant même l'apparition du dôme. Des fils de magie presque invisibles à l'œil nu qui ne font que s'enfoncer un peu plus dans sa chair lorsque l'assassin se débat pour tenter de se libérer, en vain. Impuissante, la panique prend le dessus sur l'élémentaliste qui ne peut que constater son échec.
« Cette sensation qui engourdit tes membres et dévore tes pensées. Peux-tu la sentir ? »
La voix d'Eliëndir, douce et froide comme le murmure de la faucheuse, surgit dans le dos de l'assassin à la chevelure rousse. Elle ne peut pas le voir, mais elle peut sentir son oppressante présence juste derrière elle.
« C'est la peur. »
Des ombres sinueuses et grouillantes se mettent à l'assaillir de toutes parts, grimpant sur ses jambes et sur ses bras. S'infiltrant lentement dans ses orifices et directement sous peau en passant par ses plaies ouvertes. Un cri de désespoir étouffé et à peine audible, elle manque de peu de tourner de l'œil en sentant les ombres difformes s'enfoncer sous ses globes oculaires dans une douleur insoutenable. Des larmes de sang coulant sur ses joues.
« Crois-moi, tu finiras par parler. Ils finissent tous par le faire. Tu me diras qui t'a engagé et tu me supplieras d'abréger tes souffrances. Mais chaque chose en son temps. »
Son calvaire va durer encore un moment qui lui semblera être une éternité. Elle souffrira énormément, bien plus que son corps et son esprit ne peuvent le supporter. Eliëndir prend un plaisir sadique tout du long, jusqu'à ce qu'il ait enfin les réponses à ses questions.
CENDRES
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 812
crédits : 812
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Dans son état, il ne va pas pouvoir tenir debout bien longtemps.
C’est ce que se dit Sonaka, et c’est donc la raison pour laquelle elle s’est précipitée vers l’elfe. En finir vite et bien avec la mission. Car peu importe les imprévus qui se pointent sur sa route, il ne faut jamais oublier quel est l’objectif premier de son contrat. On veut la tête d’Eliëndir, et sa tête tombera donc, quel qu’en soit le prix.
Elle aurait dû être plus prudente, pourtant. Dès l’instant où il avait créé son dôme, elle aurait dû sonner la retraite, chercher un point de repli, pour mieux l’attaquer dans un instant de faiblesse. Pour autant qu’elle sache, le fils d’Aradhel n’a pas de pouvoirs de guérison, il aurait donc été tout à fait faisable de le prendre par surprise, après qu’il se soit crû en sécurité. Mais tout ça, c’est des remarques que se fait inutilement l’élémentaliste de feu alors qu’elle arrive aux ruines du fiacre. Sa cible n’est pas là. Un juron sort de la bouche de la pyrokinésiste, alors qu’elle guette, qu’elle utilise ses sens surdéveloppés pour essayer de le trouver. C’est peut-être à cause de ses capacités que la jeune femme entend d’ailleurs les cris de terreur du reste de son équipe. Ses compagnons sont nyctalopes, pourtant. Ils sont moins doués qu’elle, ça oui, mais ils savent s’en sortir dans le noir le plus absolu, et Sonaka n’a pas pris le dernier des pleutres avec elle. Eliëndir a peut-être préféré les attaquer en premier ? L’hypothèse n’est pas impossible. La magicienne concentre son mana, s’apprête à s’élancer vers la source des cris lorsqu’elle est… bloquée. Immobile. Pris dans une toile invisible qu’elle vient tout juste de remarquer, une toile qui entaille sa chair et qui s’immisce dans les moindres recoins de son corps. Il ne faut pas être devin pour comprendre que la jolie rousse s’est mise toute seule dans de sales draps. Elle a néanmoins encore assez de sang-froid au début : même si elle doit être blessée, briser quelques liens suffira à récupérer sa mobilité et à se dégager de là. Mais en définitive, plus l'assassin essaie, plus les liens se tendent, se rapprochent, blessent, comme des lames de rasoir qui s’enfoncent sous la peau de l'elfe. Un grognement étouffé sort de sa bouche, grognement qui se meut vite en nervosité, puis en sentiment plus drastique, plus ancestral, aussi ancien que l’homme lui-même. La peur qui ronge l’esprit aussi bien que le corps. Et l’intervention d’Eliëndir ne fait rien pour améliorer la situation. Le fait qu’il soit si proche, et en même temps inatteignable ne fait qu’exploser sa rage intérieure : il lui suffirait de le toucher, d’utiliser un coup de poignard bien senti pour l’achever. Mais non, elle est comme un lion en cage et puis le temps passe, plus sa situation devient précaire : elle s’arcboute, résiste, mais la douleur devient intolérable, inépuisable, invincible. Sonaka sent qu'elle va craquer car tout n'importe quel être humanoïde a des limites. Elle est est même à ça de s’évanouir quand les lames d’ombres se glissent sous ses yeux, et sont à un poil de la rendre définitivement aveugle.
Peut-être est-ce qui la fait jouer le tout pour le tout.
Quitte à ne pas s’en sortir, autant essayer de l’emporter avec elle dans la tombe.
- Ne te moque pas de moi !
Un cri étouffé, rageur, qui a l'air d'une menane. Et rassemblant ses dernières forces - car la toile dans laquelle est enfermée l’a plus affaiblie qu’elle ne veut bien l’avouer – la femme appelle sa magie. Aussitôt ou presque, la pyrokinésiste s’enflamme et devient telle une torche vivante qui cherche à répandre son brasier autour d’elle. Ce sort est très gourmand en mana, et surtout, la blesse aussi en retour, mais elle ne pourra pas s’en sortir sans sa magie du feu. C’est tuer ou être tuée – et au passage révéler des informations qu’elle n’a pas le droit de dévoiler à son ennemi. Autant dire que c’est sans doute sa dernière carte car, prisonnière dans ce dôme, l’assassin n’a aucune échappatoire, et elle connaît assez les magies élémentalistes pour savoir que de telles créations ne peuvent facilement être brisées.
Malgré les ombres qui s’enfoncent aussitôt dans ses bras, dans ses plaies, et n’importe lequel de ses membres, l'élémentaliste sent au moins ses flammes se répandre autour d’elle et se répandre sur les tiges qui l’emprisonnent. L’idéal serait bien sûr que ces liens se rompent, mais son but est clairement qu’Eliëndir soit atteint par son feu. Dans son désespoir et la douleur qui la terrasse réellement, elle est tellement centrée sur qu’elle n’entend pas, ne perçoit pas l’attaque qui la heurte sur le côté et qui vient subitement la faire voler, comme une poupée désarticulée qui n’a plus aucun contrôle sur ses mouvements. On dirait un poing d’air qui vient heurter violemment ses côtes – d’ailleurs, l’impact est tel que Sonaka en a le souffle coupé et que ses flammes disparaissent instantanément. Le pire concerne peut-être les liens qui l’entravent, car on dirait des élastiques qui suivent la magicienne au fur et à mesure de ses culbutes. L’un ou d’eux se brisent peut-être suite au coup envoyée sur la magicienne, mais les autres tiennent encore et le sang coule dès lors plus abondamment, les plaies deviennent plus profondes, et c’est à moitié sonnée, voire à moitié morte que l’elfe expectore un grand crachat rempli de sang.
Putain, c’est bien sa veine, et c’est tout juste si elle entend des pas venir à la rencontre d’elle et d’Eliëndir.
- Sonaka van Latheym.
Un frisson parcourt l’intéressée alors qu’elle entend son nom complet.
- Ca n’a pas été difficile de faire parler tes sous-fifres. Même si je ne sais pas qui sont les « Aigles noirs » qui t’ont embauchées. Je dois dire quand même que t’utiliser comme une torche vivante était aussi stupide puisque, avec la lumière que tu as générée, ça m’a révélé votre position.
L’elfe plisse des yeux, essaie de se rendre compte de la situation alors que désormais, elle croit voir la silhouette encapuchonnée de tout à l’heure. On dirait qu’un oiseau de lumière, très simple et des plus basiques, l’a aidée à voir au-delà du mètre requis. Mais sa vision est floue et elle ne sait plus très bien où elle en est. Peut-être est-ce là sa dernière planche de salut, même si en son for intérieur, elle aimerait bien tuer ces deux salopards ?
-Je sais pas qui t’es, mais t’as intérêt à m’aider fissa. Sinon, crois bien que t’es la suivante sur sa liste, et, d’un doigt tremblant, Sonaka cherche à désigner sa cible initiale. Est-il toujours là ou a-t-il bougé elle ne sait pas, mais elle préfère s’allier avec la peste pour mieux détruire le choléra.
La magicienne, d’ailleurs, considérant sans doute que l’assassin n’est pas un adversaire digne de ce nom pour elle, semble chercher du regard le mage noir, qui est comme chez lui dans ce Dôme. S’il ne veut pas être vu, elle ne le trouvera pas, c’est une pure évidence. Pourtant, quelque chose de menaçant semble émaner de la demi-titan, et ses pupilles d’argent la trahissent. Si les ombres ne l’ont pas encore englouties, contrairement à d’autres, c’est qu’elle a su placer une solide protection autour d’elle, et peut-être est-ce à cause de cela qu’elle est encore libre de ses mouvements.
- Si on ne s’allie pas, il va tous nous tuer. se permet d’insister Sonaka, qui a sans doute quelques côtes cassées, voir l’un ou l’autre organe endommagé. Eliëndir n’est pas connu pour sa mansuétude.
- Eh bien, quand on cherche à assassiner quelqu'un, il faut en assumer les conséq… Un silence vient l’interrompre alors que dans sa main vrille brusquement un arc électrique qui menace de se répandre autour d’elle. Qu’est-ce que tu as dit ?
L’assassin s’apprête à répliquer quand un mélange de terreur et de panique ne vient l’interrompre.
Eliëndir vient de sortir de l’ombre, et elle ne sait pas ce qui va en découler ou non.
C’est ce que se dit Sonaka, et c’est donc la raison pour laquelle elle s’est précipitée vers l’elfe. En finir vite et bien avec la mission. Car peu importe les imprévus qui se pointent sur sa route, il ne faut jamais oublier quel est l’objectif premier de son contrat. On veut la tête d’Eliëndir, et sa tête tombera donc, quel qu’en soit le prix.
Elle aurait dû être plus prudente, pourtant. Dès l’instant où il avait créé son dôme, elle aurait dû sonner la retraite, chercher un point de repli, pour mieux l’attaquer dans un instant de faiblesse. Pour autant qu’elle sache, le fils d’Aradhel n’a pas de pouvoirs de guérison, il aurait donc été tout à fait faisable de le prendre par surprise, après qu’il se soit crû en sécurité. Mais tout ça, c’est des remarques que se fait inutilement l’élémentaliste de feu alors qu’elle arrive aux ruines du fiacre. Sa cible n’est pas là. Un juron sort de la bouche de la pyrokinésiste, alors qu’elle guette, qu’elle utilise ses sens surdéveloppés pour essayer de le trouver. C’est peut-être à cause de ses capacités que la jeune femme entend d’ailleurs les cris de terreur du reste de son équipe. Ses compagnons sont nyctalopes, pourtant. Ils sont moins doués qu’elle, ça oui, mais ils savent s’en sortir dans le noir le plus absolu, et Sonaka n’a pas pris le dernier des pleutres avec elle. Eliëndir a peut-être préféré les attaquer en premier ? L’hypothèse n’est pas impossible. La magicienne concentre son mana, s’apprête à s’élancer vers la source des cris lorsqu’elle est… bloquée. Immobile. Pris dans une toile invisible qu’elle vient tout juste de remarquer, une toile qui entaille sa chair et qui s’immisce dans les moindres recoins de son corps. Il ne faut pas être devin pour comprendre que la jolie rousse s’est mise toute seule dans de sales draps. Elle a néanmoins encore assez de sang-froid au début : même si elle doit être blessée, briser quelques liens suffira à récupérer sa mobilité et à se dégager de là. Mais en définitive, plus l'assassin essaie, plus les liens se tendent, se rapprochent, blessent, comme des lames de rasoir qui s’enfoncent sous la peau de l'elfe. Un grognement étouffé sort de sa bouche, grognement qui se meut vite en nervosité, puis en sentiment plus drastique, plus ancestral, aussi ancien que l’homme lui-même. La peur qui ronge l’esprit aussi bien que le corps. Et l’intervention d’Eliëndir ne fait rien pour améliorer la situation. Le fait qu’il soit si proche, et en même temps inatteignable ne fait qu’exploser sa rage intérieure : il lui suffirait de le toucher, d’utiliser un coup de poignard bien senti pour l’achever. Mais non, elle est comme un lion en cage et puis le temps passe, plus sa situation devient précaire : elle s’arcboute, résiste, mais la douleur devient intolérable, inépuisable, invincible. Sonaka sent qu'elle va craquer car tout n'importe quel être humanoïde a des limites. Elle est est même à ça de s’évanouir quand les lames d’ombres se glissent sous ses yeux, et sont à un poil de la rendre définitivement aveugle.
Peut-être est-ce qui la fait jouer le tout pour le tout.
Quitte à ne pas s’en sortir, autant essayer de l’emporter avec elle dans la tombe.
- Ne te moque pas de moi !
Un cri étouffé, rageur, qui a l'air d'une menane. Et rassemblant ses dernières forces - car la toile dans laquelle est enfermée l’a plus affaiblie qu’elle ne veut bien l’avouer – la femme appelle sa magie. Aussitôt ou presque, la pyrokinésiste s’enflamme et devient telle une torche vivante qui cherche à répandre son brasier autour d’elle. Ce sort est très gourmand en mana, et surtout, la blesse aussi en retour, mais elle ne pourra pas s’en sortir sans sa magie du feu. C’est tuer ou être tuée – et au passage révéler des informations qu’elle n’a pas le droit de dévoiler à son ennemi. Autant dire que c’est sans doute sa dernière carte car, prisonnière dans ce dôme, l’assassin n’a aucune échappatoire, et elle connaît assez les magies élémentalistes pour savoir que de telles créations ne peuvent facilement être brisées.
Malgré les ombres qui s’enfoncent aussitôt dans ses bras, dans ses plaies, et n’importe lequel de ses membres, l'élémentaliste sent au moins ses flammes se répandre autour d’elle et se répandre sur les tiges qui l’emprisonnent. L’idéal serait bien sûr que ces liens se rompent, mais son but est clairement qu’Eliëndir soit atteint par son feu. Dans son désespoir et la douleur qui la terrasse réellement, elle est tellement centrée sur qu’elle n’entend pas, ne perçoit pas l’attaque qui la heurte sur le côté et qui vient subitement la faire voler, comme une poupée désarticulée qui n’a plus aucun contrôle sur ses mouvements. On dirait un poing d’air qui vient heurter violemment ses côtes – d’ailleurs, l’impact est tel que Sonaka en a le souffle coupé et que ses flammes disparaissent instantanément. Le pire concerne peut-être les liens qui l’entravent, car on dirait des élastiques qui suivent la magicienne au fur et à mesure de ses culbutes. L’un ou d’eux se brisent peut-être suite au coup envoyée sur la magicienne, mais les autres tiennent encore et le sang coule dès lors plus abondamment, les plaies deviennent plus profondes, et c’est à moitié sonnée, voire à moitié morte que l’elfe expectore un grand crachat rempli de sang.
Putain, c’est bien sa veine, et c’est tout juste si elle entend des pas venir à la rencontre d’elle et d’Eliëndir.
- Sonaka van Latheym.
Un frisson parcourt l’intéressée alors qu’elle entend son nom complet.
- Ca n’a pas été difficile de faire parler tes sous-fifres. Même si je ne sais pas qui sont les « Aigles noirs » qui t’ont embauchées. Je dois dire quand même que t’utiliser comme une torche vivante était aussi stupide puisque, avec la lumière que tu as générée, ça m’a révélé votre position.
L’elfe plisse des yeux, essaie de se rendre compte de la situation alors que désormais, elle croit voir la silhouette encapuchonnée de tout à l’heure. On dirait qu’un oiseau de lumière, très simple et des plus basiques, l’a aidée à voir au-delà du mètre requis. Mais sa vision est floue et elle ne sait plus très bien où elle en est. Peut-être est-ce là sa dernière planche de salut, même si en son for intérieur, elle aimerait bien tuer ces deux salopards ?
-Je sais pas qui t’es, mais t’as intérêt à m’aider fissa. Sinon, crois bien que t’es la suivante sur sa liste, et, d’un doigt tremblant, Sonaka cherche à désigner sa cible initiale. Est-il toujours là ou a-t-il bougé elle ne sait pas, mais elle préfère s’allier avec la peste pour mieux détruire le choléra.
La magicienne, d’ailleurs, considérant sans doute que l’assassin n’est pas un adversaire digne de ce nom pour elle, semble chercher du regard le mage noir, qui est comme chez lui dans ce Dôme. S’il ne veut pas être vu, elle ne le trouvera pas, c’est une pure évidence. Pourtant, quelque chose de menaçant semble émaner de la demi-titan, et ses pupilles d’argent la trahissent. Si les ombres ne l’ont pas encore englouties, contrairement à d’autres, c’est qu’elle a su placer une solide protection autour d’elle, et peut-être est-ce à cause de cela qu’elle est encore libre de ses mouvements.
- Si on ne s’allie pas, il va tous nous tuer. se permet d’insister Sonaka, qui a sans doute quelques côtes cassées, voir l’un ou l’autre organe endommagé. Eliëndir n’est pas connu pour sa mansuétude.
- Eh bien, quand on cherche à assassiner quelqu'un, il faut en assumer les conséq… Un silence vient l’interrompre alors que dans sa main vrille brusquement un arc électrique qui menace de se répandre autour d’elle. Qu’est-ce que tu as dit ?
L’assassin s’apprête à répliquer quand un mélange de terreur et de panique ne vient l’interrompre.
Eliëndir vient de sortir de l’ombre, et elle ne sait pas ce qui va en découler ou non.
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
Eliëndir prend un plaisir malsain à faire durer le calvaire de Sonaka. Tout l'intérêt est de lui faire comprendre à elle et à ses associés, qu'ils viennent de faire la plus grosse erreur de leur vie. Et puisque apparemment il n'est pas connu pour sa mansuétude, alors ça ne tient qu'à lui d'entretenir sa réputation dans le milieu. Il cherche à faire parler Sonaka mais très honnêtement c'est assez secondaire dans l'immédiat, il veut avant tout la faire souffrir jusqu'à ce qu'elle implore pour sa vie. Eliëndir était déjà de très mauvaise humeur avant même l'embuscade et s'il sait se montrer magnanime quand c'est nécessaire, ce n'est pas le cas aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, c'est un cadre idyllique pour lui. Dans l'obscurité la plus totale là où il est parfaitement dans son élément, les cris des terreurs des sous-fifres de l'élémentaliste de feu viennent parfaire l'ambiance cauchemardesque du dôme.
Visiblement, il a sous-estimé la détermination de l'assassin à remplir sa tâche. Pourquoi faut-il toujours qu'ils espèrent avoir la vie sauve dans un dernier sursaut d'orgueil ? C'est d'une naïveté sans nom et une surtout une perte de temps. La voilà qui s'enflamme comme comme une torche humaine, faisant considérablement monter la température autour d'elle tout en repoussant une partie des ténèbres dévorantes autour d'elle. Dévoilant par la même occasion, les filaments sombres qui étaient jusqu'ici presque invisibles dans la pénombre. Eliëndir est forcé de prendre de la distance pour rester dissimuler et surtout pour éviter de se brûler. Une tentative désespérée qu'il ne doit pas ignorer pour autant, Sonaka est une redoutable élémentaliste de feu. Ses flammes se mettent à embraser ses liens et avec un contact prolongé, ils pourraient bien céder et libérer cette furie. Un cas de figure qu'il doit absolument éviter, levant sa paume de main ouverte dans le but de resserrer son emprise autour de Sonaka, le mage noir est pris de vitesse dans son initiative. Un puissant courant d'air, de la force d'une bourrasque, vient frapper la torche humaine pour calmer un peu ses ardeurs. Elle se fait projeter par la force du coup sans pour autant réussir à se libérer des toiles d'ombres qui lui tailladent la peau.
Eliëndir est passablement confus par cette soudaine intervention, ne comprenant pas qui voudrait s'en prendre à elle plutôt qu'à lui. Disparaissant complètement dans l'obscurité ambiante en attendant que l'auteur de cette attaque se montre. Il n'attendra pas bien longtemps avant d'apercevoir cette silhouette encapuchonnée s'approcher de Sonaka. À bonne distance, Eliëndir fronce les sourcils en entendant cette voix lui qui est étrangement familière. Les deux femmes s'échangent quelques mots pendant que le mage noir semble avoir complètement oublié la présence de Sonaka. Se concentrant uniquement sur ce trouble-fête, décidément c'est la soirée. Par acquis de conscience, il use de ses capacités de senseur magique pour jeter un œil à l'aura de la magicienne à capuche et sa découverte est saisissante. S'il avait encore un doute avec ce timbre de voix, il ne connaît qu'une seule personne au monde capable d'afficher ces yeux argentés. Il reconnaîtrait cet aura entre mille tant elle est unique, dégageant une puissance écrasante qu'elle doit bien sûr à un travail acharné mais aussi à une ascendance presque divine. Ça, pour une surprise. Mais un doute persiste toujours dans l'esprit d'Eliëndir. Que fait-elle vraiment ici ?
Il s'interroge, bien que Neera autant qu'Eliëndir sont bien connus pour se mettre dans des situations improbables, est-ce véritablement un hasard ? Soit. Pour avoir le cœur net, il suffit d'aller lui poser la question en personne. Soudain et avant que l'assassin puisse répondre à la dernière question de Neera, les liens de Sonaka se raidissent d'un seul coup. Attachant ses mains ensembles tout comme ses pieds, elle est violemment tirée au-dessus du sol pour l'immobiliser pendant que les ombres se remettent à lacérer sa chair dans une douleur insoutenable. Un filament supplémentaire apparaît autour de sa gorge pour lui compresser les cordes vocales et la faire taire. Les bourdonnements et les cris de douleurs de Sonaka deviennent de plus en plus désagréables pour les tympans sensibles d'Eliëndir. Qu'elle souffre, mais en silence et sans les interrompre.
« Même si je le voulais, je crains d'être bien incapable de venir à bout de cette mage-là. »
Une voix sombre et harmonieuse, un doux murmure. Un requiem traverse à nouveau les ombres en étant très clairement perceptible et cette fois, bien plus proche de Neera. Dangereusement proche. La première chose que la demi-titan verra de lui, c'est un long doigt pâle apparaissant dans son champ de vision pour venir s'arrêter à quelques centimètres de son visage. Avec ce doigt, le mage noir vient se saisir d'un de ses filaments tranchants et invisibles qui attendait à la hauteur de ses magnifiques iris argentés. Le fil se met à se détendre à son contact, puis à simplement disparaître. Neera se déplace à sa guise dans son dôme et elle n'aurait certainement pas eu de problème avec sa toile puisqu'elle a eu l'intelligence de se protéger en entrant. Contrairement à d'autres. Mais c'est le geste qui compte, disons que c'est pour la forme et il ne veut pas l'embêter avec son piège qui de toute évidence ne lui est pas destiné.
« Bonsoir, Neera. Cela fait longtemps. Décidément, tu as toujours le don pour te mettre dans les problèmes. Je vais commencer à croire que tous mes malheurs arrivent par ta faute. »
Eliëndir surgit des ombres, directement sur la gauche de la belle aux cheveux d'argent. Dans son élégance et sa magnificence habituelle, si l'on omet les quelques pans de sa tunique déchirée, une partie de son visage ensanglanté et les nombreuses contusions sur son corps qu'il doit à l'explosion de sa diligence. Malgré son état désastreux, Eliëndir ne laisse rien paraître et sourit à sa vieille amie qui lui fait l'honneur de sa présence. Tenant fermement sur ses deux jambes, jusqu'à ce qu'il se soit débarrassé de tous les éléments perturbateurs. Il a de toute façon bien trop d'égo pour se laisser à un moment de faiblesse qui pourrait lui être fatal.
« Comme tu peux le voir, j'ai la situation bien en main. Mais dis-moi plutôt ce qui t'amène dans la belle cité de Melorn ? »
Il plonge son seul œil encore ouvert, luisant d'une vive couleur dorée inhabituelle chez lui, dans le regard argenté de la Républicaine. Se mettant à taper la conversation comme si de rien n'était. Il ne cache ni sa surprise, ni son envie de savoir ce qui l'amène dans le nord du Sekai.
CENDRES
Visiblement, il a sous-estimé la détermination de l'assassin à remplir sa tâche. Pourquoi faut-il toujours qu'ils espèrent avoir la vie sauve dans un dernier sursaut d'orgueil ? C'est d'une naïveté sans nom et une surtout une perte de temps. La voilà qui s'enflamme comme comme une torche humaine, faisant considérablement monter la température autour d'elle tout en repoussant une partie des ténèbres dévorantes autour d'elle. Dévoilant par la même occasion, les filaments sombres qui étaient jusqu'ici presque invisibles dans la pénombre. Eliëndir est forcé de prendre de la distance pour rester dissimuler et surtout pour éviter de se brûler. Une tentative désespérée qu'il ne doit pas ignorer pour autant, Sonaka est une redoutable élémentaliste de feu. Ses flammes se mettent à embraser ses liens et avec un contact prolongé, ils pourraient bien céder et libérer cette furie. Un cas de figure qu'il doit absolument éviter, levant sa paume de main ouverte dans le but de resserrer son emprise autour de Sonaka, le mage noir est pris de vitesse dans son initiative. Un puissant courant d'air, de la force d'une bourrasque, vient frapper la torche humaine pour calmer un peu ses ardeurs. Elle se fait projeter par la force du coup sans pour autant réussir à se libérer des toiles d'ombres qui lui tailladent la peau.
Eliëndir est passablement confus par cette soudaine intervention, ne comprenant pas qui voudrait s'en prendre à elle plutôt qu'à lui. Disparaissant complètement dans l'obscurité ambiante en attendant que l'auteur de cette attaque se montre. Il n'attendra pas bien longtemps avant d'apercevoir cette silhouette encapuchonnée s'approcher de Sonaka. À bonne distance, Eliëndir fronce les sourcils en entendant cette voix lui qui est étrangement familière. Les deux femmes s'échangent quelques mots pendant que le mage noir semble avoir complètement oublié la présence de Sonaka. Se concentrant uniquement sur ce trouble-fête, décidément c'est la soirée. Par acquis de conscience, il use de ses capacités de senseur magique pour jeter un œil à l'aura de la magicienne à capuche et sa découverte est saisissante. S'il avait encore un doute avec ce timbre de voix, il ne connaît qu'une seule personne au monde capable d'afficher ces yeux argentés. Il reconnaîtrait cet aura entre mille tant elle est unique, dégageant une puissance écrasante qu'elle doit bien sûr à un travail acharné mais aussi à une ascendance presque divine. Ça, pour une surprise. Mais un doute persiste toujours dans l'esprit d'Eliëndir. Que fait-elle vraiment ici ?
Il s'interroge, bien que Neera autant qu'Eliëndir sont bien connus pour se mettre dans des situations improbables, est-ce véritablement un hasard ? Soit. Pour avoir le cœur net, il suffit d'aller lui poser la question en personne. Soudain et avant que l'assassin puisse répondre à la dernière question de Neera, les liens de Sonaka se raidissent d'un seul coup. Attachant ses mains ensembles tout comme ses pieds, elle est violemment tirée au-dessus du sol pour l'immobiliser pendant que les ombres se remettent à lacérer sa chair dans une douleur insoutenable. Un filament supplémentaire apparaît autour de sa gorge pour lui compresser les cordes vocales et la faire taire. Les bourdonnements et les cris de douleurs de Sonaka deviennent de plus en plus désagréables pour les tympans sensibles d'Eliëndir. Qu'elle souffre, mais en silence et sans les interrompre.
« Même si je le voulais, je crains d'être bien incapable de venir à bout de cette mage-là. »
Une voix sombre et harmonieuse, un doux murmure. Un requiem traverse à nouveau les ombres en étant très clairement perceptible et cette fois, bien plus proche de Neera. Dangereusement proche. La première chose que la demi-titan verra de lui, c'est un long doigt pâle apparaissant dans son champ de vision pour venir s'arrêter à quelques centimètres de son visage. Avec ce doigt, le mage noir vient se saisir d'un de ses filaments tranchants et invisibles qui attendait à la hauteur de ses magnifiques iris argentés. Le fil se met à se détendre à son contact, puis à simplement disparaître. Neera se déplace à sa guise dans son dôme et elle n'aurait certainement pas eu de problème avec sa toile puisqu'elle a eu l'intelligence de se protéger en entrant. Contrairement à d'autres. Mais c'est le geste qui compte, disons que c'est pour la forme et il ne veut pas l'embêter avec son piège qui de toute évidence ne lui est pas destiné.
« Bonsoir, Neera. Cela fait longtemps. Décidément, tu as toujours le don pour te mettre dans les problèmes. Je vais commencer à croire que tous mes malheurs arrivent par ta faute. »
Eliëndir surgit des ombres, directement sur la gauche de la belle aux cheveux d'argent. Dans son élégance et sa magnificence habituelle, si l'on omet les quelques pans de sa tunique déchirée, une partie de son visage ensanglanté et les nombreuses contusions sur son corps qu'il doit à l'explosion de sa diligence. Malgré son état désastreux, Eliëndir ne laisse rien paraître et sourit à sa vieille amie qui lui fait l'honneur de sa présence. Tenant fermement sur ses deux jambes, jusqu'à ce qu'il se soit débarrassé de tous les éléments perturbateurs. Il a de toute façon bien trop d'égo pour se laisser à un moment de faiblesse qui pourrait lui être fatal.
« Comme tu peux le voir, j'ai la situation bien en main. Mais dis-moi plutôt ce qui t'amène dans la belle cité de Melorn ? »
Il plonge son seul œil encore ouvert, luisant d'une vive couleur dorée inhabituelle chez lui, dans le regard argenté de la Républicaine. Se mettant à taper la conversation comme si de rien n'était. Il ne cache ni sa surprise, ni son envie de savoir ce qui l'amène dans le nord du Sekai.
CENDRES
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 812
crédits : 812
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
D’un pas calme, Neera s’avance vers la femme rousse qu’elle a violemment projetée à l’intérieur du dôme. Protégée par une protection électrique aussi coupante qu’un rasoir, la demi-titan est insensible aux filaments d’ombre qui se rompent sur son passage. Sa barrière élémentaire est peut-être trop élevée, mais prudence est mère de sûreté, et la jeune femme n’a pas encore déterminé qui était un ennemi ou un ami dans toute cette pagaille. Sonaka, elle, a clairement voulu en finir le plus vite possible et semble désormais en payer le prix. D’un air impassible, la Tornade l’observe et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’elfe a été tailladée de part en part sans aucun état d’âme. Maintenant qu’elle se retrouve à terre, la pyrokinésiste tousse, inspire, essaie légèrement de se redresser ou de se mettre sur les genoux, en faisant fi de ses blessures. Elle est dans un sale état, c’est évident, et pourtant, de manière assez ironique, elle cherche encore une porte de sortie. Neera pourrait trouver ça admirable si elle n’était pas habitée par une fureur glacée contre elle et contre son groupe. D’ailleurs, la diviniste s’arrête à quelques mètres de son homologue féminin. Elle reste méfiante, dans ce dôme dont elle ne connaît pas le propriétaire, et elle n’a aucune confiance en la femme qui lui fait face, puisque celle-ci cherchera à l’achever à la première occasion. L’elfe n’acceptera jamais que la sang-mêlée reparte de cette escarmouche en vie, puisque la Tornade a vu son visage, et c’est fait inacceptable pour un tueur à gage. Au moins, la belle aux cheveux d’argent en a conscience, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle laisse Sonaka patauger dans sa merde, sans prêter crédit à ses paroles. Jusqu’à ce qu’elle prononce un nom. Un nom qui stupéfie soudainement l’enseignante et qui la plonge aussitôt dans la perplexité et dans le doute.
Heureusement (ou malheureusement) pour son interlocutrice, elle n’aura jamais l’occasion de lui répondre. Si Neera renforce sa vigilance alors que l’assassin est brusquement élevée dans les airs, en ayant les pieds et les mains liées, elle est passablement irritée par la scène de torture sous les yeux et le fait de n’avoir aucune réponse à ses questions. Mais elle n’a pas le temps de songer à briser ses liens pour en obtenir. Une voix douce et sombre, qui jaillit de partout et de nulle part, semble avoir pris note de sa présence. Neera détourne momentanément le regard pour contempler les horizons. Qui que ce soit, le mage qui a créé ce dôme est proche. Et qui que ce soit, il s’agit aussi d’une voix familière. D’abord sur le qui-vive, le visage presque fermé suite à l’apparition d’un doigt pâle, elle constate qu’on vient détruire un des filaments d’ombre tout près d’elle, qui n’a pas encore été annihilé par ses pouvoirs. Légèrement interdite, Neera a finalement une expression de pure surprise lorsque son vieil ami apparaît à sa gauche. Il lui faut d’ailleurs un temps pour prononcer son nom.
- Eliën…dir… ?
Une série d’interrogations se bousculent dans son esprit, à savoir comment il s’est retrouvé dans un pétrin pareil. Toujours fidèle à lui-même, évidemment, il la salue avec son flegme habituel, comme si tout allait bien et que la situation était bien en main. C’est ce qu’il peut lui faire croire, oui, et en soi, il n’est pas très loin de la vérité, puisque Sonaka est hors jeu, et ses sbires aussi. Son état, par contre… laisse franchement à désirer et Neera le considère de haut en bas d’un œil critique. Il arrive au moins à lui décrocher un petit sourire, car ces derniers temps, elle doit bien reconnaître qu’elle est un aimant à problème, ça oui. Mais il est difficile de savoir lequel des deux protagonistes attire le plus d’ennuis à son entourage. Au moins, s’il peut lui dire des choses pareilles, c’est qu’il a toujours la tête sur les épaules, et Neera se détend très légèrement.
- Je te renverrais bien le compliment, mais j’admets que pour cette fois, je gagne le trophée haut la main.
En l’état, difficile de lui expliquer ce qu’elle a vécu depuis qu’elle a débarqué dans la cité elfique. Ce n'est pas le moment, pas dans ce dôme, ni dans ces circonstances. Faisant baisser sa capuche, les traits de la demi-titan apparaissent et elle fixe son regard vers son ami.
- Je suis venue à Melorn pour diverses choses. Revoir des anciennes connaissances, enquêter sur une certaine Assemblée, profiter du désert des terres du Nord pour m’exercer, aussi. Il n’y a pas âme qui vive dans cette région, alors personne n’a à s’inquiéter si une mage essaie de générer une tornade grandeur nature.
Tout en parlant, Neera a fait disparaître sa protection élémentaire – si c’est son ami qui a créé ce dôme, aucune raison qu’il ne l’attaque, pense-t-elle – et à la place, elle tend son bras gauche vers le mage noir.
- Laisse faire, le prévient-elle simplement, avant que ses pupilles brillent avec plus d’intensité.
Eliëndir ne l’a jamais vue utiliser ses soins élémentaires, il ne sait peut-être même pas que la Tornade possède cette nouvelle capacité. Parcouru comme il est par l’adrénaline, elle n’a pas envie qu’il se fasse des idées, ou qu’il essaie même inconsciemment de se dérober. Bientôt, un tourbillon tiède et agréable enveloppe l’elfe. Ses vêtements déchirés dansent sous la brise que Neera a générée, mais sa cible doit sentir aussitôt les effets de son nouveau don. Ses ecchymoses partent en premières, faute d’être des blessures davantage mineures et superficielles. Il faut plus de temps que son œil gauche redevienne totalement indemne et dégonfle complètement, mais ses soins sont suffisamment puissants pour qu’il retrouve totalement la vue. Reste enfin le sang qui a coulé sur ses vêtements… Et Neera lui lance un regard un pénétrant.
- Tu as été touché à l’arrière de la tête non ? Ce genre de blessure pisse toujours le sang. Je vais voir ce que je peux faire.
Dans sa chance, l’elfe n’a pas eu de blessures mortelles, la Républicaine n’est pas encore assez forte pour combler de telles blessures. Mais Sonaka a fait des dégâts, et s’il n’était pas un mage suffisamment débrouillard, peut-être que l’assassin aurait déjà pu l’achever depuis longtemps.
D’ailleurs, c’est quand ses pupilles argentées reprennent leur éclat d’origine que la magicienne se souvient que la pyrokinésiste est toujours en vie.
- Tu ne m’as jamais dit que Melorn était devenu infréquentable, la nuit, lâche-t-elle avec une honnêteté sans faille et d'un geste, elle désigne la prisonnière du doigt. Tu t’en doutes certainement, mais j’ai neutralisé ses sbires, ils doivent vivre une nuit de terreur en ce moment. Paralysé à cause de sa foudre, et en proie au mage noir, il y a de quoi devenir fou, mais ce soir, Neera n’a pas forcément la patience d’être miséricordieuse envers de tels imbéciles.
Reste une question inévitable, qu’elle n’hésite pas à poser en plongeant son regard dans les prunelles dorées de son ami.
- Dis-moi, Eliëndir. Depuis quand est-ce qu’on tente de t’assassiner dans ta cité ?
Et pourquoi, aussi, pourquoi on cherche à l’abattre, mais ça, le métamorphe peut lire la question dans son regard, alors que Neera jette un œil à Sonaka.
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
Le mage noir a toujours su travailler sa mise en scène et ses apparitions les plus théâtrales. Il n'en est que plus satisfait de voir la surprise absolue sur le visage de Neera, il pourrait même se mettre à rire si la situation s'y prêtait vraiment. Malheureusement, ce n'est pas trop le cas. De toute évidence, sa vieille amie se porte un peu mieux que lui et n'a pas eu trop de mal à se défaire des quelques mercenaires encore enfermés dans son sombre territoire. Tant mieux et même s'il n'en attendait pas moins d'elle, il s'en serait un peu voulu de l'avoir embarqué dans ses histoires. Quoi qu'Eliëndir n'a rien demandé non plus, tout ceci lui est juste tombé dessus. Oubliant un moment la présence de Sonaka qui ne devrait plus être un problème à présent, son regard ne dévie pas quand son amie daigne enfin faire tomber sa capuche. Peut-être qu'il s'attendait à autre chose que de simplement contempler le visage de sa vieille amie qui, décidément, semble toujours aussi imperméable aux affres du temps.
« En voilà un programme bien chargé, ça ne m'étonne pas de ta part. Alors comme ça, tu passes revoir quelques connaissances mais tu oublies de venir me voir ? Je suis vexé. L'amitié, ce n'est plus ce que c'était. »
Il fait une fausse moue pleine de déception, se mettant même à soupirer pour appuyer son point. Il a bien noté cette étrange mention d'une "Assemblée" mais il a simplement décidé de ne pas relever pour le moment. Ils auront tout le temps pour ça un peu plus tard, quand ils en auront terminé avec ces piètres mercenaires qui s'en sont pris aux mauvaises personnes. Il constate la disparition de la barrière électrique autour de Neera et en contrepartie, Eliëndir vient se détendre un peu plus suite à ses quelques explications sur la raison de sa présence ici. Néanmoins, il pose un regard dubitatif sur cette main qu'elle tend dans sa direction. Il n'a pas de raison de douter de sa parole alors il se laisse simplement faire. Il peut sentir le vent se lever autour de lui, une légère brise très agréable vient caresser sa peau et soulever ses vêtements usés par les derniers événements.
« Ça... c'est nouveau. »
Si son amie n'a pas changé physiquement, elle n'arrête pas de perfectionner son art et sa maîtrise des éléments. À croire que le pouvoir de cette femme n'a simplement aucune limite. Et il ne cache pas sa surprise devant cette nouvelle capacité qu'il ignorait encore d'elle. Il ne va pas s'en plaindre, il se sent déjà revivre sous l'impulsion du vent et de son soin élémentaire. Ses plaies se referment sans douleurs et ses contusions disparaissent sans laisser de trace. Absolument fascinant. Même son œil finit par redevenir comme neuf, il n'était pas crevé encore heureux mais simplement un peu gonflé. Il s'est cogné très fort dans la diligence suite à l'explosion, notamment à l'arrière du crâne comme s'en doute déjà Neera. Finalement, il n'y a que ses vêtements que personne ne pourra rattraper. Ce n'est pas bien grave, il en a déjà suffisamment comme ça.
Il s'amuse un moment à fermer sa paupière gauche et à aussitôt l'ouvrir. Il sent cette sensation très désagréable d'irritation quand son œil est ouvert, un peu de son sang a dû couler à l'intérieur mais ce n'est rien de grave en soit. Il passe une main dans ses cheveux plus aussi blancs qu'avant, profitant de l'occasion pour se refaire une beauté mais surtout pour constater qu'il ne souffre plus d'aucune douleur. Un vrai miracle. Il lui faut absolument une Neera de poche pendant ses voyages, pense t'il, c'est vrai que lui aussi à des tendances à se mettre dans les soucis. Il reporte soudainement son attention sur Sonaka, quand Neera lui pointe l'Elfe du doigt.
« Hm ? Oh, ça ? C'est vraiment trois fois rien, je t'assure. Et oui, je me doute que ces imbéciles n'avaient aucune chance contre toi. S'il y a des survivants, bien que ce soit peu probable, la garde de la ville s'occupera d'eux. Je pense qu'ils ont fait assez de grabuge et que mon dôme est assez visible pour attirer les autorités. Elle, par contre... »
Il pivote calmement les talons pour se diriger vers la prisonnière. Celle-ci, il compte bien la laisser en vie le plus longtemps possible. Au moins jusqu'à réussir à lui faire cracher le morceau. Elle parlera, aucune chance qu'elle ne le fasse pas. Il va s'en assurer personnellement. Il souffle du nez en réaction à la dernière question de Neera. Pour sûr que ce n'est pas la première fois que quelqu'un tente de le tuer, tous les deux se souviennent très bien du dragon de lumière au-dessus de Liberty il y a plus de trois siècles. Mais ici, à Melorn ? Pour le coup, c'est une nouveauté qu'il n'apprécie pas beaucoup. Il s'arrête et se retourne vers Neera pour lui répondre.
« Crois-le ou non, mais c'est une première. Aussi directement en tout cas. Et cela concorde étrangement avec ta présence en ville, quelle coïncidence. Tu étais même aux premières loges, comme cette fois au Pic Blanc à Liberty. »
L'Elfe plaisante évidemment, il ne croit pas vraiment que son amie est impliquée. Il souligne juste un fait, celui que Neera et par extension Eliëndir sont incapables de ne pas s'attirer des ennuis quand ils sont ensembles. Enfin, bientôt tout ceci sera derrière eux et ils pourront en rire.
« Les choses sont en train de changer à Melorn. Certaines personnes commencent à s'en rendre compte et, visiblement, ça ne plaît pas à tout le monde. Quand un animal est terrifié, il se met à mordre pour se défendre. Mais je vais m'occuper de ces indésirables. »
Quelqu'un a enfin eu le cran de s'en prendre à lui en pleine rue, devant témoins potentiels. Enfin, ce quelqu'un a plutôt engagé des gros bras pour faire le sale boulot. Il devine donc qu'il a à faire à un lâche. Ou à une personne très importante en ville, voulant garder son anonymat et qui ne voit pas d'un très bon œil la présence d'Eliëndir dans le paysage politique. Autant dire que la liste est longue et que ça n'aide pas vraiment. Fort heureusement, Sonaka est là pour aiguiller ses recherches. Il se retourne vers la pyrokinésiste et lève simplement son index pour faire descendre la prisonnière de quelques mètres, toujours sans qu'elle puisse mettre un pied sur le sol, juste assez pour qu'elle arrive à sa hauteur. Eliëndir fait quelques pas de plus puis s'arrête à bonne distance, juste au cas où. Le fil d'ombre qui compressait sa trachée se desserre soudainement pour qu'elle puisse à nouveau parler.
« J'ai toute la nuit s'il faut alors fais nous gagner du temps. Je veux savoir qui t'a embauché pour ce travail suicidaire. Donne-moi un nom et peut-être que tu auras la vie sauve. »
Laisser la vie sauve, pas très convaincant quand ça sort de la bouche d'Eliëndir. Quel gâchis, une mage aussi talentueuse que Sonaka aurait pu lui être utile. Sans attendre la moindre réponse, il exécute un second mouvement de son doigt, réaffirmant son emprise sur ses membres qui se mettent encore un peu plus à saigner. Les fils s'enfoncent dans sa chair, dans ses muscles. Simplement pour lui rappeler qu'il n'est pas vraiment d'humeur à perdre son temps ce soir.
CENDRES
« En voilà un programme bien chargé, ça ne m'étonne pas de ta part. Alors comme ça, tu passes revoir quelques connaissances mais tu oublies de venir me voir ? Je suis vexé. L'amitié, ce n'est plus ce que c'était. »
Il fait une fausse moue pleine de déception, se mettant même à soupirer pour appuyer son point. Il a bien noté cette étrange mention d'une "Assemblée" mais il a simplement décidé de ne pas relever pour le moment. Ils auront tout le temps pour ça un peu plus tard, quand ils en auront terminé avec ces piètres mercenaires qui s'en sont pris aux mauvaises personnes. Il constate la disparition de la barrière électrique autour de Neera et en contrepartie, Eliëndir vient se détendre un peu plus suite à ses quelques explications sur la raison de sa présence ici. Néanmoins, il pose un regard dubitatif sur cette main qu'elle tend dans sa direction. Il n'a pas de raison de douter de sa parole alors il se laisse simplement faire. Il peut sentir le vent se lever autour de lui, une légère brise très agréable vient caresser sa peau et soulever ses vêtements usés par les derniers événements.
« Ça... c'est nouveau. »
Si son amie n'a pas changé physiquement, elle n'arrête pas de perfectionner son art et sa maîtrise des éléments. À croire que le pouvoir de cette femme n'a simplement aucune limite. Et il ne cache pas sa surprise devant cette nouvelle capacité qu'il ignorait encore d'elle. Il ne va pas s'en plaindre, il se sent déjà revivre sous l'impulsion du vent et de son soin élémentaire. Ses plaies se referment sans douleurs et ses contusions disparaissent sans laisser de trace. Absolument fascinant. Même son œil finit par redevenir comme neuf, il n'était pas crevé encore heureux mais simplement un peu gonflé. Il s'est cogné très fort dans la diligence suite à l'explosion, notamment à l'arrière du crâne comme s'en doute déjà Neera. Finalement, il n'y a que ses vêtements que personne ne pourra rattraper. Ce n'est pas bien grave, il en a déjà suffisamment comme ça.
Il s'amuse un moment à fermer sa paupière gauche et à aussitôt l'ouvrir. Il sent cette sensation très désagréable d'irritation quand son œil est ouvert, un peu de son sang a dû couler à l'intérieur mais ce n'est rien de grave en soit. Il passe une main dans ses cheveux plus aussi blancs qu'avant, profitant de l'occasion pour se refaire une beauté mais surtout pour constater qu'il ne souffre plus d'aucune douleur. Un vrai miracle. Il lui faut absolument une Neera de poche pendant ses voyages, pense t'il, c'est vrai que lui aussi à des tendances à se mettre dans les soucis. Il reporte soudainement son attention sur Sonaka, quand Neera lui pointe l'Elfe du doigt.
« Hm ? Oh, ça ? C'est vraiment trois fois rien, je t'assure. Et oui, je me doute que ces imbéciles n'avaient aucune chance contre toi. S'il y a des survivants, bien que ce soit peu probable, la garde de la ville s'occupera d'eux. Je pense qu'ils ont fait assez de grabuge et que mon dôme est assez visible pour attirer les autorités. Elle, par contre... »
Il pivote calmement les talons pour se diriger vers la prisonnière. Celle-ci, il compte bien la laisser en vie le plus longtemps possible. Au moins jusqu'à réussir à lui faire cracher le morceau. Elle parlera, aucune chance qu'elle ne le fasse pas. Il va s'en assurer personnellement. Il souffle du nez en réaction à la dernière question de Neera. Pour sûr que ce n'est pas la première fois que quelqu'un tente de le tuer, tous les deux se souviennent très bien du dragon de lumière au-dessus de Liberty il y a plus de trois siècles. Mais ici, à Melorn ? Pour le coup, c'est une nouveauté qu'il n'apprécie pas beaucoup. Il s'arrête et se retourne vers Neera pour lui répondre.
« Crois-le ou non, mais c'est une première. Aussi directement en tout cas. Et cela concorde étrangement avec ta présence en ville, quelle coïncidence. Tu étais même aux premières loges, comme cette fois au Pic Blanc à Liberty. »
L'Elfe plaisante évidemment, il ne croit pas vraiment que son amie est impliquée. Il souligne juste un fait, celui que Neera et par extension Eliëndir sont incapables de ne pas s'attirer des ennuis quand ils sont ensembles. Enfin, bientôt tout ceci sera derrière eux et ils pourront en rire.
« Les choses sont en train de changer à Melorn. Certaines personnes commencent à s'en rendre compte et, visiblement, ça ne plaît pas à tout le monde. Quand un animal est terrifié, il se met à mordre pour se défendre. Mais je vais m'occuper de ces indésirables. »
Quelqu'un a enfin eu le cran de s'en prendre à lui en pleine rue, devant témoins potentiels. Enfin, ce quelqu'un a plutôt engagé des gros bras pour faire le sale boulot. Il devine donc qu'il a à faire à un lâche. Ou à une personne très importante en ville, voulant garder son anonymat et qui ne voit pas d'un très bon œil la présence d'Eliëndir dans le paysage politique. Autant dire que la liste est longue et que ça n'aide pas vraiment. Fort heureusement, Sonaka est là pour aiguiller ses recherches. Il se retourne vers la pyrokinésiste et lève simplement son index pour faire descendre la prisonnière de quelques mètres, toujours sans qu'elle puisse mettre un pied sur le sol, juste assez pour qu'elle arrive à sa hauteur. Eliëndir fait quelques pas de plus puis s'arrête à bonne distance, juste au cas où. Le fil d'ombre qui compressait sa trachée se desserre soudainement pour qu'elle puisse à nouveau parler.
« J'ai toute la nuit s'il faut alors fais nous gagner du temps. Je veux savoir qui t'a embauché pour ce travail suicidaire. Donne-moi un nom et peut-être que tu auras la vie sauve. »
Laisser la vie sauve, pas très convaincant quand ça sort de la bouche d'Eliëndir. Quel gâchis, une mage aussi talentueuse que Sonaka aurait pu lui être utile. Sans attendre la moindre réponse, il exécute un second mouvement de son doigt, réaffirmant son emprise sur ses membres qui se mettent encore un peu plus à saigner. Les fils s'enfoncent dans sa chair, dans ses muscles. Simplement pour lui rappeler qu'il n'est pas vraiment d'humeur à perdre son temps ce soir.
CENDRES
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 812
crédits : 812
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Un sourire mi-figue mi-raisin apparaît sur les lèvres de Neera lorsque son ami lui fait part de sa déception. C’est vrai qu’elle n’a pas encore été le voir, depuis qu’elle est arrivée à Melorn, mais c’était bien prévu dans son planning avant qu’elle ne retourne à Magic. Il faut dire qu’Eliëndir est l’un de ceux en qui elle a le plus confiance, dans la cité elfique. Il fait même partie de ses amis les plus proches, à bien y réfléchir. La faute à leur amitié de quelques siècles, et aux ennuis exponentiels qu’ils s’attirent régulièrement, aussi, elle doit bien l’admettre.
- Monsieur râle alors que dans mon immense bonté, je comptais t’offrir des notes sur l’île intemporelle ? Neera claque la langue, mais, en réalité, son ton est enjoué et ses yeux pétillent d’une malice certaine. Ils ont beau être dans une sacrée situation, ils savent dédramatiser comme si de rien n’était, ces deux-là. J’admets que l’affaire de « l’arbre parlant » a pas mal occuper mon emploi du temps, continue-t-elle sur un ton un peu plus léger, tu en as peut-être entendu parler. Et dire que j’espérais trouver un peu de tranquillité en passant chez toi un après-midi… Pour le coup, c’est raté.
C’est à son tour de faire la moue, mais bientôt, elle passe à autre chose. C’est que l’état de son ami laisse à désirer. Il tient assurément grâce à l’adrénaline qui coule dans ses veines, mais il n’est pas question de laisser les choses ainsi. Alors, après que la demi-titan ait parlé des raisons de sa visite, ses pupilles s’illuminent encore, et bientôt, ses soins élémentaires commencent à faire effet. Avec une mine satisfaite, elle voit ses brûlures disparaître et son œil retrouver un aspect normal. Evidemment, le contrecoup à tout ça, c’est supporter le brusque courant d’air qui l’englobe, mais ce n’est pas ça qui va déranger son ami.
- C’est une de mes nouvelles capacités, confirme Neera avec un sourire. Redoutablement pratique, quoique je ne pensais pas devoir l’utiliser ici. Encore moins sur toi. Conciliante, elle laisse Eliëndir s’amuser à fermer son œil blesser et elle finit par cesser d’utiliser ses pouvoirs. Toutes les plaies doivent maintenant s’être refermées, y compris les plus graves.
Ce qui leur permet d’enchainer sur le cœur du problème. La magicienne a un air quelque peu sceptique quand l’Elfe lui affirme que cette escarmouche n’est vraiment pas un problème. Il a bien géré, elle doit le reconnaître, mais il est manifeste que quelqu’un lui en veut, et la jeune femme n’est pas spécialement ravie par la nouvelle. Le commanditaire comprendra certainement que son entreprise a échoué à l’aube, et il prendra dès lors des mesures pour se protéger ou pour contrattaquer. A moins que le mage noir ne réagisse en premier. Mais pour être totalement libre d’agir à sa guise, il faudrait disparaître avant que les autorités n’envahissent les lieux. Neera n’a rien contre la garde de Melorn, mais elle sait à quel point les dépositions peuvent être longues et barbantes.
La demi-titan regarde Eliëndir s’approcher de Sonaka, et elle pince les lèvres quand il lui déclare que c’est une première fois qu’on l’attaque dans la cité où il a grandi. Quant à la présence fortuite de belle sur les lieux…
- Ton père va finir par penser que dès que j’apparais, on essaie de te tuer, lâche-t-elle d’un ton faussement tranquille. A moins qu’on n’ait mis quelqu’un en colère tous les deux, mais j’ai un grand doute là-dessus. Je préfère penser qu’on s’attire mutuellement la poisse.
Le fait est que les choses sont en train de changer à Melorn, et ça en déplait à plus d’un apparemment. Bon. Soit. Techniquement, ce n’est pas son problème, mais si on pouvait remettre de l’ordre dans tout ça, ça rendrait de facto ses séjours plus paisibles. Eliëndir, de toute façon, semble bien déterminé à en savoir plus dès à présent, et il aurait tort de s’en priver. Si les deux académiciens remettent la rousse torturée à la garde, il n’est pas certain qu’elle finisse emprisonnée, puis jugée. Les assassins sont connus pour leurs capacités de régénération, après tout, et il est possible qu’elle ait encore des complices à l’extérieur du dôme. Autant avoir les réponses tout de suite, vite et bien.
Si la conversation semble d’ailleurs avoir été brève pour les deux compères, il n’en va pas forcément de même pour l’élémentaliste de feu qui est toujours pendue aux filaments d’ombre. Lors d’une torture semblable, les secondes paraissent des minutes et les minutes semblent durer des heures. Son supplice a peut-être diminué suite à l’arrivée de l'élémentaliste, Eliëndir ayant dès lors l’esprit ailleurs. Mais il n’en reste pas moins que les fils d’ombres ressemblent à de l’acier qui percent la chair, les muscles et les tendons. La douleur reste donc bien présente et cherche à briser l’esprit de sa prisonnière. Mais si Sonaka a sa fierté, elle n’est pas non plus stupide. Le coup qui l’a envoyé valser quelques instants plus tôt a été suffisant pour lui causer des dommages internes, la magie qui l’immobilise lui empêche toute retraite, et sa cible a été guérie par cette pouffiasse qu’elle aurait dû éliminer sans réfléchir. Bref. Tout est contre elle, et dans ce dôme, il est utopique d’espérer fuir.
Cela la fait chier, vraiment, et quand Eliëndir enlève non seulement le filament qui comprime sa gorge, mais qu’il exacerbe encore la pression les fils qui l’entourent de toute part, la rousse hésite encore à lui révéler une partie du plan. Si elle se tait, elle va continuer à souffrir et à passer peut-être de vie à trépas. Dut-elle être grassement payée par son employeur, celui-ci ne vaut pas sa loyauté si cela implique de rejoindre l’au-delà. Quant à parler… En imaginant qu’elle échappe à l’elfe aux cheveux d’argent, il faudra qu’elle échappe encore à tous ceux qui sont au courant de son contrat. Putain.
Sa voix est rauque, déformée par la pression qui a comprimé sa gorge et étouffé ses gémissements alors qu’Eliëndir parlait avec Neera.
- Il y en a pas qu’un. Viranil, Keleth, Yaléa sont tous dans le coup. Ils sont réunis ce soir, au Nid d’hirondelle. Un chic endroit de la ville, qui se veut pourtant des plus discrets quand on a réservé une salle pour festoyer. Le contrat venait d’eux, mais la bourse était trop pleine pour que ça soit pas encouragé par quelqu’un d’autres dans l’ombre. Et bien sûr, c’est ce nom-là que veut Eliëndir. En d’autres circonstances, Sonaka se serait bien humidifier les lèvres pour se gagner du temps, pour réfléchir au meilleur parti à prendre, mais plus elle résistera, plus ses chances s’amenuiseront en conséquence. Non, il vaut mieux aller à l’essentiel, et voir si ensuite elle pourra tirer son épingle du jeu. Je suis pas restée en leur présence mais je les ait entendu parler de Seth. Un autre candidat au poste d’Erudit. La faute à son ouïe surdéveloppée qui lui avait porté préjudice. A moins que cela ne lui sauvât la vie ? Aussi périlleuse que soit sa situation, l’elfe estime qu’il est stupide d’implorer pour sa situation sachant qu’elle a elle-même essayé de les envoyer sous terre quelques minutes plus tôt. Ce serait le comble de l'hypocrisie.
Mais il y a un dernier détail qui fera peut-être basculer l’humeur d’Eliëndir, et après une seconde d’hésitation infime, elle finit par déclarer :
- Il y a un second groupe qui est en train d’agir à l’instant même.
Peut-être que ça détournera son attention ou que ça le poussera à commettre des erreurs.
- Yéléna est la seconde cible qu’on a attribuée à d’autres mercenaires.
Pourquoi se contenter de s’en prendre à la tête du serpent, quand on pouvait aussi toucher ses acolytes les plus proches ?
En tous les cas, Neera penche la tête sur le côté alors qu’elle guette la réaction de son ami.
- Qui est cette femme ?
Une question simple, qui peut néanmoins avoir de multiples réponses.
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
La simple mention de l'île intemporelle attire naturellement son regard cupide. Saleté de demi-Titan, cette femme sait comment lui parler. Voilà bien longtemps qu'il a arrêté de compter le nombre d'heures passées dans les bibliothèques à la recherche de la plus infime information disponible sur cet endroit aussi mythique que mystérieux. Un secret bien gardé, trop bien pour qu'un être avide de pouvoir comme Eliëndir ne s'y intéresse pas. Voilà des années qu'il stagne à ce sujet d'ailleurs, malgré la participation de son amie Républicaine ici présente qui a bien tenté de l'aider dans ses recherches. Faute de moyen pour s'y rendre sans succomber à ce qui se trouve sur l'île. Le mage noir n'est pas du genre à abandonner pour si peu néanmoins, un jour viendra où il réussira à percer l'un des plus grands mystères du Sekai. Mais ça, c'est une histoire pour une autre fois.
« Mais il fallait le dire plus tôt, voyons ! Tu es toujours la bienvenue chez moi. »
Autant le prendre avec humour, ce petit interlude amusant risque de ne pas durer très longtemps. Il a un petit haussement de sourcil en entendant parler d'un arbre qui parle. Quelle drôle d'idée elle va encore chercher ? Ah, ça lui revient tout juste. Il a entendu parler d'une affaire similaire ici à Melorn, faut dire qu'il est au courant d'à peu près tout ce qui se passe en ville. Au moins tout ce qui fait un minimum de bruit. Il a suivi ça de très loin honnêtement, sans y porter énormément d'intérêt. Il y a eu un procès de mémoire, et un condamné à l'exil. Un de plus. Melorn a ses petites habitudes visiblement et elles ont la vie dure.
« Hm Hm. Possible oui. Après les dragons de lumière, ce sont les arbres qui parlent. Dis-moi, c'est quoi la suite ? Histoire que je me prépare à l'avance. »
Cette capacité à se retrouver face à des situations toutes plus folles les unes que les autres, Neera arrive encore à la surprendre après toutes ces années. Il devrait être habitué pourtant, cette mage-là n'est clairement pas faite pour une vie rangée loin des nombreux complots du Sekai. Quoi qu'il est mal placé pour la juger alors qu'il se retrouve en plein milieu d'une tentative d'assassinat à son encontre. Les risques du métier, dirons-nous. Heureusement que Neera est là pour lui sauver la mise, ce n'est pas la première fois d'ailleurs. Redoutablement pratique, elle ne croit pas si bien dire. Il laisse son amie finir de le remettre comme neuf. À la disparition du courant d'air, il en profite pour réajuster ses vêtements et passer ses mains dans ses cheveux. Toujours aussi soucieux de son apparence, en toute circonstance.
« Effectivement. Je crois que mon père ne t'appréciais déjà pas beaucoup. En fait, il n'aime personne. Malheureusement, je crois que tu n'étais pas la cible de tout ceci. Tu étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment, pour ne pas changer d'ailleurs. »
Il s'excusera plus tard de l'avoir embarqué dans cette histoire. Il en profitera aussi pour la remercier convenablement pour son aide et ses soins, un peu de chance dans son malheur. Mais pour le moment, il veut régler cette affaire et en finir le plus rapidement possible pour enfin pouvoir se glisser sous ses draps. Cette journée a été épuisante et il ne serait pas contre une bonne nuit de sommeil. Séance de torture ou interrogatoire, la frontière est assez fine mais tous les moyens sont bons pour récupérer les réponses à ses questions. Il reprend donc là où il en était avant l'interruption de Neera un peu plus tôt. Lui permettant à nouveau de s'exprimer en libérant sa trachée, Eliëndir se met à faire le tour de sa victime en finissant par passer dans son dos pour rejoindre les débris de la diligence. Il tend toujours l'oreille vers Sonaka pour écouter ce qu'elle a à lui dire, dans l'espoir naïf de garder la vie sauve. Parrallèlement à l'interrogatoire, le mage noir est intéressé par quelque chose d'autre. Près des ruines de son transport, il retrouve le corps inerte de son cocher. Un vieil Elfe avec quelques centaines d'années au compteur qui a fidèlement servi sa famille jusqu'à maintenant. Le pauvre n'a pas survécu à l'explosion, mort sur le coup. Au moins, il n'a pas souffert.
Eliëndir n'est pas très empathique de nature sauf pour de rares personnes et pourtant, il se soucie plus de son entourage qu'il ne veut bien l'admettre. C'est une perte qui le touche, dans une certaine mesure. Il s'agenouille près du corps, pour le prendre dans les bras et l'allonger sur le dos en reposant délicatement sa tête sur le sol. Il saisit ses deux mains qu'il vient joindre l'une sur l'autre contre son buste. Avec son index et majeur gauche, il vient fermer ses deux paupières. Lui adressant quelques mots dans sa langue natale pour accompagner son âme vers l'au-delà.
« Au revoir, mon vieil ami. Puisses-tu trouver la paix dans cette vie et dans la prochaine. »
Sonaka finit par lui donner quelques noms qu'il reconnaît sans mal et qu'il n'est pas spécialement surpris d'entendre. Le Nid d'Hirondelle donc, voilà une idée bien stupide que de se réunir ce soir plutôt que de faire profil bas pour laisser passer la tempête. Tant mieux, il n'aura donc pas à s'occuper d'eux un par un. Ça lui rend la tâche bien plus facile. Bien sûr, aucun des noms qu'elle vient de citer n'a l'étoffe d'un chef ou d'un vrai conspirationniste ambitieux. Quelqu'un d'autre tire les ficelles, c'est évident. La liste de ses ennemis est interminable. Mais une personne haut placée et suffisamment confiante pour s'en prendre aussi directement à lui, la liste se raccourcit considérablement. Il a un petit soupir d'exaspération en entendant le nom qu'il voulait entendre. Seth, voilà bien le connard typique et assez con pour engager des mercenaires pour éliminer la concurrence. Absolument aucune subtilité et de toute évidence la préparation laisse à désirer. Eliëndir n'a même pas besoin de retourner la ville pour trouver l'identité du commanditaire de tout ce bordel.
Il se redresse enfin pour retourner voir sa prisonnière. La garde s'occupera de récupérer les cadavres que le mage noir a laissé dans son sillage. Malheureusement, il ne peut pas cacher des preuves aussi flagrantes. Son cocher est mort et c'est bien sa diligence qui est détruite juste ici. Les autorités finiront bien par taper à sa porte et il va falloir qu'il ruse pour se sortir de ce pétrin. Mais cela attendra demain, ce soir il a des affaires plus urgentes à régler. Et en parlant de ça, il se fige littéralement sur place quand le nom de Yéléna est évoqué dans la conversation. Si la mort du vieil Elfe qui conduisait la diligence l'a déjà bien agacé, sans parler de sa journée de merde et qu'il ait failli y passer ce soir, savoir Yéléna en danger fini complètement de l'énerver. Et il ne s'en cache pas.
Dans un élan de colère, Eliëndir a un geste brusque du poignet, se saisissant violemment de la gorge de l'assassin en enroulant ses longs doigts pâles autour de son cou. Une façon de passer ses nerfs et il doit vraiment se retenir pour ne pas complètement lui couper le souffle. Une prise qui va laisser des marques bien que les plaies sur son corps sont sûrement le cadet de ses soucis dans l'immédiat. Cette simple querelle entre politiciens ambitieux vient de prendre une tournure très différente pour le mage noir, ils sont allés trop loin. De sa main libre, il fait signe à Neera d'attendre. La Républicaine a des questions et il peut le comprendre mais pour le moment, le temps presse. Alors il s'adresse directement à Sonaka. Les mots du mage noir s'infiltrent dans son esprit et résonnent comme un ordre qu'elle ne peut pas défier. Brisant sa barrière mentale avec une aisance déconcertante, il use de contrôle mentale pour s'assurer de la véracité de ses paroles.
« Où est-ce que ça se passe ? Combien sont-ils ? Réponds et vite. Je perds patience avec toi. »
Il y a des choses que son amie n'est pas obligée de savoir même s'il va devoir lui donner quelques explications tôt ou tard, mais ça aussi cela peut attendre. Ils ont déjà beaucoup trop perdu de temps et la garde sécurisera bientôt les environs autour du dôme si ce n'est pas déjà fait d'ailleurs. Chaque seconde est importante si Yéléna s'est retrouvée elle aussi dans une embuscade similaire. Cette femme sait se défendre qu'on soit bien clair, mais elle n'a pas les mêmes capacités magiques qu'Eliëndir c'est un fait. Il refuse de perdre quelqu'un de plus ce soir.
CENDRES
« Mais il fallait le dire plus tôt, voyons ! Tu es toujours la bienvenue chez moi. »
Autant le prendre avec humour, ce petit interlude amusant risque de ne pas durer très longtemps. Il a un petit haussement de sourcil en entendant parler d'un arbre qui parle. Quelle drôle d'idée elle va encore chercher ? Ah, ça lui revient tout juste. Il a entendu parler d'une affaire similaire ici à Melorn, faut dire qu'il est au courant d'à peu près tout ce qui se passe en ville. Au moins tout ce qui fait un minimum de bruit. Il a suivi ça de très loin honnêtement, sans y porter énormément d'intérêt. Il y a eu un procès de mémoire, et un condamné à l'exil. Un de plus. Melorn a ses petites habitudes visiblement et elles ont la vie dure.
« Hm Hm. Possible oui. Après les dragons de lumière, ce sont les arbres qui parlent. Dis-moi, c'est quoi la suite ? Histoire que je me prépare à l'avance. »
Cette capacité à se retrouver face à des situations toutes plus folles les unes que les autres, Neera arrive encore à la surprendre après toutes ces années. Il devrait être habitué pourtant, cette mage-là n'est clairement pas faite pour une vie rangée loin des nombreux complots du Sekai. Quoi qu'il est mal placé pour la juger alors qu'il se retrouve en plein milieu d'une tentative d'assassinat à son encontre. Les risques du métier, dirons-nous. Heureusement que Neera est là pour lui sauver la mise, ce n'est pas la première fois d'ailleurs. Redoutablement pratique, elle ne croit pas si bien dire. Il laisse son amie finir de le remettre comme neuf. À la disparition du courant d'air, il en profite pour réajuster ses vêtements et passer ses mains dans ses cheveux. Toujours aussi soucieux de son apparence, en toute circonstance.
« Effectivement. Je crois que mon père ne t'appréciais déjà pas beaucoup. En fait, il n'aime personne. Malheureusement, je crois que tu n'étais pas la cible de tout ceci. Tu étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment, pour ne pas changer d'ailleurs. »
Il s'excusera plus tard de l'avoir embarqué dans cette histoire. Il en profitera aussi pour la remercier convenablement pour son aide et ses soins, un peu de chance dans son malheur. Mais pour le moment, il veut régler cette affaire et en finir le plus rapidement possible pour enfin pouvoir se glisser sous ses draps. Cette journée a été épuisante et il ne serait pas contre une bonne nuit de sommeil. Séance de torture ou interrogatoire, la frontière est assez fine mais tous les moyens sont bons pour récupérer les réponses à ses questions. Il reprend donc là où il en était avant l'interruption de Neera un peu plus tôt. Lui permettant à nouveau de s'exprimer en libérant sa trachée, Eliëndir se met à faire le tour de sa victime en finissant par passer dans son dos pour rejoindre les débris de la diligence. Il tend toujours l'oreille vers Sonaka pour écouter ce qu'elle a à lui dire, dans l'espoir naïf de garder la vie sauve. Parrallèlement à l'interrogatoire, le mage noir est intéressé par quelque chose d'autre. Près des ruines de son transport, il retrouve le corps inerte de son cocher. Un vieil Elfe avec quelques centaines d'années au compteur qui a fidèlement servi sa famille jusqu'à maintenant. Le pauvre n'a pas survécu à l'explosion, mort sur le coup. Au moins, il n'a pas souffert.
Eliëndir n'est pas très empathique de nature sauf pour de rares personnes et pourtant, il se soucie plus de son entourage qu'il ne veut bien l'admettre. C'est une perte qui le touche, dans une certaine mesure. Il s'agenouille près du corps, pour le prendre dans les bras et l'allonger sur le dos en reposant délicatement sa tête sur le sol. Il saisit ses deux mains qu'il vient joindre l'une sur l'autre contre son buste. Avec son index et majeur gauche, il vient fermer ses deux paupières. Lui adressant quelques mots dans sa langue natale pour accompagner son âme vers l'au-delà.
« Au revoir, mon vieil ami. Puisses-tu trouver la paix dans cette vie et dans la prochaine. »
Sonaka finit par lui donner quelques noms qu'il reconnaît sans mal et qu'il n'est pas spécialement surpris d'entendre. Le Nid d'Hirondelle donc, voilà une idée bien stupide que de se réunir ce soir plutôt que de faire profil bas pour laisser passer la tempête. Tant mieux, il n'aura donc pas à s'occuper d'eux un par un. Ça lui rend la tâche bien plus facile. Bien sûr, aucun des noms qu'elle vient de citer n'a l'étoffe d'un chef ou d'un vrai conspirationniste ambitieux. Quelqu'un d'autre tire les ficelles, c'est évident. La liste de ses ennemis est interminable. Mais une personne haut placée et suffisamment confiante pour s'en prendre aussi directement à lui, la liste se raccourcit considérablement. Il a un petit soupir d'exaspération en entendant le nom qu'il voulait entendre. Seth, voilà bien le connard typique et assez con pour engager des mercenaires pour éliminer la concurrence. Absolument aucune subtilité et de toute évidence la préparation laisse à désirer. Eliëndir n'a même pas besoin de retourner la ville pour trouver l'identité du commanditaire de tout ce bordel.
Il se redresse enfin pour retourner voir sa prisonnière. La garde s'occupera de récupérer les cadavres que le mage noir a laissé dans son sillage. Malheureusement, il ne peut pas cacher des preuves aussi flagrantes. Son cocher est mort et c'est bien sa diligence qui est détruite juste ici. Les autorités finiront bien par taper à sa porte et il va falloir qu'il ruse pour se sortir de ce pétrin. Mais cela attendra demain, ce soir il a des affaires plus urgentes à régler. Et en parlant de ça, il se fige littéralement sur place quand le nom de Yéléna est évoqué dans la conversation. Si la mort du vieil Elfe qui conduisait la diligence l'a déjà bien agacé, sans parler de sa journée de merde et qu'il ait failli y passer ce soir, savoir Yéléna en danger fini complètement de l'énerver. Et il ne s'en cache pas.
Dans un élan de colère, Eliëndir a un geste brusque du poignet, se saisissant violemment de la gorge de l'assassin en enroulant ses longs doigts pâles autour de son cou. Une façon de passer ses nerfs et il doit vraiment se retenir pour ne pas complètement lui couper le souffle. Une prise qui va laisser des marques bien que les plaies sur son corps sont sûrement le cadet de ses soucis dans l'immédiat. Cette simple querelle entre politiciens ambitieux vient de prendre une tournure très différente pour le mage noir, ils sont allés trop loin. De sa main libre, il fait signe à Neera d'attendre. La Républicaine a des questions et il peut le comprendre mais pour le moment, le temps presse. Alors il s'adresse directement à Sonaka. Les mots du mage noir s'infiltrent dans son esprit et résonnent comme un ordre qu'elle ne peut pas défier. Brisant sa barrière mentale avec une aisance déconcertante, il use de contrôle mentale pour s'assurer de la véracité de ses paroles.
« Où est-ce que ça se passe ? Combien sont-ils ? Réponds et vite. Je perds patience avec toi. »
Il y a des choses que son amie n'est pas obligée de savoir même s'il va devoir lui donner quelques explications tôt ou tard, mais ça aussi cela peut attendre. Ils ont déjà beaucoup trop perdu de temps et la garde sécurisera bientôt les environs autour du dôme si ce n'est pas déjà fait d'ailleurs. Chaque seconde est importante si Yéléna s'est retrouvée elle aussi dans une embuscade similaire. Cette femme sait se défendre qu'on soit bien clair, mais elle n'a pas les mêmes capacités magiques qu'Eliëndir c'est un fait. Il refuse de perdre quelqu'un de plus ce soir.
CENDRES
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 812
crédits : 812
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Venir plus tôt. Très bien, elle en prend note. Peut-être que la prochaine fois, ce sera Eliëndir qui s’attirera des ennuis et pas elle. Enfin, si Neera passe le voir à ce moment-là, elle risque de se retrouver liée à tout ça mais… Ce n’est pas quelque chose qui les changera beaucoup, pour être honnête. Ils se connaissent trop pour ne pas s’immiscer dans les affaires d’autrui – en tout cas si l’autre le permet bien entendu.
La Tornade a l’impression que son ami est dubitatif, mais la magicienne ne peut décemment lui en vouloir. Après tout, qui croirait que les arbres peuvent parler hein ? Il est heureux qu’ils se connaissent depuis plusieurs siècles, sinon l’elfe aurait eu tous les droits de penser qu’elle est sortie de l’asile psychiatrique. D’ailleurs, quand il lui demande qu’elle sera la suite, histoire qu'il se prépare, elle ne peut s’empêcher de prendre un ton sarcastique.
- La suite ? Oh, je ne sais pas Eliëndir. Un Titan qui apparaît au-dessus de Melorn ou de Liberty peut-être ? Je ne pense pas qu’on pourrait faire pire.
A viser trop haut, ils ne pourraient assurément qu’être déçus, évidemment, mais c’est bien ce qu’espère Neera. Que ce genre de situation n’arrive jamais sinon… Ce sera vraiment la merde. Même Mirelda Goldheart, connue pour son sang-froid, risque de faire un infarctus, dans ce cas-là.
Ce qui est certain, c’est que l’élémentaliste s’est effectivement trouvée au mauvais endroit au mauvais endroit. Sur ce point, elle ne peut qu’acquiescer aux paroles du mage noir. Enfin, ils ont désormais l’avantage, c’est une évidence, et à choisir, Neera préfère tomber dans une embuscade qui touche ses amis plutôt que de défendre des purs inconnus, qu’elle ne connaît absolument pas au demeurant.
La jeune femme se tait lorsqu’Eliëndir se tourne vers Sonaka, et plus encore quand il semble intéressé par quelque chose dans un coin du dôme. Si la diviniste est attentive et ne baisse pas sa garde – tous les deux savent qu’ils ont en face une pyrokinésiste assez douée –, elle comprend qu’il s’agit d’un compatriote de son ami. Instinctivement, la Républicaine tend la main vers cette silhouette plus lointaine, mais son absence de mouvement, sa rigidité, l’absence de plainte et de gémissements, aussi, lui font comprendre que c’en est fini pour lui. Alors Neera laisse son bras retomber. Cela ne servira à d’utiliser ses soins élémentaires. Elle a beau être très puissante, elle ne peut ressusciter les morts. Son regard se rembrunit à cette pensée, et elle jette un œil dur à l’autre élémentaliste. Pour le même prix, ce corps sans vie aurait pu être l’elfe aux cheveux d’argent…
Sonaka, elle, n’est guère affectée par le défunt, mais elle est toujours emprisonnée par les filaments d’ombre, elle ne peut donc voir ce que fait Eliëndir. Si elle comprend certainement les paroles de son ancienne cible, elle ne dit rien, se contentant de faire son rapport, de parler des commanditaires, et surtout d’un certain Seth. Pour Neera, ce nom est inconnu au bataillon, et elle ignore si cet individu énonce quelque chose à son vieil ami. Elle l’espère. Ou pas. En réalité, la Républicaine ignore quelle est la meilleure marche à suivre. Enquêter et couper le mal à la source, certainement. Faire comme si rien ne s’était passé, c’est comme laisser une maladie se propager. Or même les plaies bénignes peuvent devenir mortelles si elles ne sont pas bien traitées. Mais remonter jusqu’à la sources, c’est s’attirer (encore) un lot de souci, et c’est potentiellement s’attirer encore plus d’ennemis.
C’est avec un regard plus intrigué qu’elle voit Eliëndir se figer. Il est difficile de surprendre l’elfe et de le prendre de court. L’assassin semble pourtant avoir réussi cet exploit en mentionnant un simple nom. Qui est cette Yéléna ? Elle sait, pour avoir fréquenté Dahlia, que la Fae et l’elfe sont en couple – ou potentiellement en tout cas, c’est toujours compliqué, les histoires d’amour. Prétendre pour autant que le fils d’Aradhel ne voit personne d’autres, c’est utopique. C’est une collègue ? Une amie ? Une connaissance ? Techniquement, ce n’est pas le problème de Neera, et s’ils n’étaient pas dans une telle situation, elle ne s’en soucierait pas. La seule chose qui lui déplairait, en réalité, c’est que l’elfe s’intéresse à deux filles à la fois, tant Dahlia mérite d’avoir quelqu’un uniquement à elle. Mais il est trop tôt pour faire des conclusions, et simple comme toujours, la demi-titan va droit au but. Elle lui pose une question et… tiens, le mage noir ne lui répond pas. Au contraire, il saisit brusquement la gorge de Sonaka. Une prise forte, assurée, qui laissera des marques sur le cou de l’élémentaliste. Neera est surprise par la véhémence soudaine d’Eliëndir, mais comme il lui dit d’un geste d’attendre, elle croise les bras et attend, dans l’expectative.
La rousse, de son côté, ne peut résister au contrôle de son géôlier, et c’est d’une voix étouffée qu’elle déclare :
« Où ? Dans… Dans ce qu’on croit être votre base. Là où ta bande et toi-même se réunit parfois. Le bâtiment a plusieurs étages. Gardé par un grand orc. Quelqu’un a moucheté… Florian… C’est son nom… Mais il ne l’a dit qu’à Seth, apparemment… En tout cas pour le moment. Quant à la deuxième question, elle est assénée avec la même force mentale. J’ignore les détails du plan, mais… Cinq… Je dirais qu’ils sont au moins cinq… Au moins deux pour entrer à l’intérieur… Deux autres pour faire diversion… Et un dernier pour les guider efficacement… Le traître devait faire partie de la bande.
Un soupir agacé s’échappe des lèvres de Neera, tant parce qu’elle ne comprend rien que parce que tous ses complots l’énervent et l’irritent. Alors elle se détourne en direction d’un des bords du dôme et de l’électricité sort de ses mains. Rapidement, une issue qui dévoile l’extérieur apparaît à cause de sa magie.
- Allons-y, Eliëndir. On perd suffisamment de temps. Tu m’expliqueras en chemin.
Il n’y a personne du côté qu’elle vient de découper, alors s’ils veulent s’échapper en catimini, c’est l’instant pour se fondre dans la nuit.
La Tornade a l’impression que son ami est dubitatif, mais la magicienne ne peut décemment lui en vouloir. Après tout, qui croirait que les arbres peuvent parler hein ? Il est heureux qu’ils se connaissent depuis plusieurs siècles, sinon l’elfe aurait eu tous les droits de penser qu’elle est sortie de l’asile psychiatrique. D’ailleurs, quand il lui demande qu’elle sera la suite, histoire qu'il se prépare, elle ne peut s’empêcher de prendre un ton sarcastique.
- La suite ? Oh, je ne sais pas Eliëndir. Un Titan qui apparaît au-dessus de Melorn ou de Liberty peut-être ? Je ne pense pas qu’on pourrait faire pire.
A viser trop haut, ils ne pourraient assurément qu’être déçus, évidemment, mais c’est bien ce qu’espère Neera. Que ce genre de situation n’arrive jamais sinon… Ce sera vraiment la merde. Même Mirelda Goldheart, connue pour son sang-froid, risque de faire un infarctus, dans ce cas-là.
Ce qui est certain, c’est que l’élémentaliste s’est effectivement trouvée au mauvais endroit au mauvais endroit. Sur ce point, elle ne peut qu’acquiescer aux paroles du mage noir. Enfin, ils ont désormais l’avantage, c’est une évidence, et à choisir, Neera préfère tomber dans une embuscade qui touche ses amis plutôt que de défendre des purs inconnus, qu’elle ne connaît absolument pas au demeurant.
La jeune femme se tait lorsqu’Eliëndir se tourne vers Sonaka, et plus encore quand il semble intéressé par quelque chose dans un coin du dôme. Si la diviniste est attentive et ne baisse pas sa garde – tous les deux savent qu’ils ont en face une pyrokinésiste assez douée –, elle comprend qu’il s’agit d’un compatriote de son ami. Instinctivement, la Républicaine tend la main vers cette silhouette plus lointaine, mais son absence de mouvement, sa rigidité, l’absence de plainte et de gémissements, aussi, lui font comprendre que c’en est fini pour lui. Alors Neera laisse son bras retomber. Cela ne servira à d’utiliser ses soins élémentaires. Elle a beau être très puissante, elle ne peut ressusciter les morts. Son regard se rembrunit à cette pensée, et elle jette un œil dur à l’autre élémentaliste. Pour le même prix, ce corps sans vie aurait pu être l’elfe aux cheveux d’argent…
Sonaka, elle, n’est guère affectée par le défunt, mais elle est toujours emprisonnée par les filaments d’ombre, elle ne peut donc voir ce que fait Eliëndir. Si elle comprend certainement les paroles de son ancienne cible, elle ne dit rien, se contentant de faire son rapport, de parler des commanditaires, et surtout d’un certain Seth. Pour Neera, ce nom est inconnu au bataillon, et elle ignore si cet individu énonce quelque chose à son vieil ami. Elle l’espère. Ou pas. En réalité, la Républicaine ignore quelle est la meilleure marche à suivre. Enquêter et couper le mal à la source, certainement. Faire comme si rien ne s’était passé, c’est comme laisser une maladie se propager. Or même les plaies bénignes peuvent devenir mortelles si elles ne sont pas bien traitées. Mais remonter jusqu’à la sources, c’est s’attirer (encore) un lot de souci, et c’est potentiellement s’attirer encore plus d’ennemis.
C’est avec un regard plus intrigué qu’elle voit Eliëndir se figer. Il est difficile de surprendre l’elfe et de le prendre de court. L’assassin semble pourtant avoir réussi cet exploit en mentionnant un simple nom. Qui est cette Yéléna ? Elle sait, pour avoir fréquenté Dahlia, que la Fae et l’elfe sont en couple – ou potentiellement en tout cas, c’est toujours compliqué, les histoires d’amour. Prétendre pour autant que le fils d’Aradhel ne voit personne d’autres, c’est utopique. C’est une collègue ? Une amie ? Une connaissance ? Techniquement, ce n’est pas le problème de Neera, et s’ils n’étaient pas dans une telle situation, elle ne s’en soucierait pas. La seule chose qui lui déplairait, en réalité, c’est que l’elfe s’intéresse à deux filles à la fois, tant Dahlia mérite d’avoir quelqu’un uniquement à elle. Mais il est trop tôt pour faire des conclusions, et simple comme toujours, la demi-titan va droit au but. Elle lui pose une question et… tiens, le mage noir ne lui répond pas. Au contraire, il saisit brusquement la gorge de Sonaka. Une prise forte, assurée, qui laissera des marques sur le cou de l’élémentaliste. Neera est surprise par la véhémence soudaine d’Eliëndir, mais comme il lui dit d’un geste d’attendre, elle croise les bras et attend, dans l’expectative.
La rousse, de son côté, ne peut résister au contrôle de son géôlier, et c’est d’une voix étouffée qu’elle déclare :
« Où ? Dans… Dans ce qu’on croit être votre base. Là où ta bande et toi-même se réunit parfois. Le bâtiment a plusieurs étages. Gardé par un grand orc. Quelqu’un a moucheté… Florian… C’est son nom… Mais il ne l’a dit qu’à Seth, apparemment… En tout cas pour le moment. Quant à la deuxième question, elle est assénée avec la même force mentale. J’ignore les détails du plan, mais… Cinq… Je dirais qu’ils sont au moins cinq… Au moins deux pour entrer à l’intérieur… Deux autres pour faire diversion… Et un dernier pour les guider efficacement… Le traître devait faire partie de la bande.
Un soupir agacé s’échappe des lèvres de Neera, tant parce qu’elle ne comprend rien que parce que tous ses complots l’énervent et l’irritent. Alors elle se détourne en direction d’un des bords du dôme et de l’électricité sort de ses mains. Rapidement, une issue qui dévoile l’extérieur apparaît à cause de sa magie.
- Allons-y, Eliëndir. On perd suffisamment de temps. Tu m’expliqueras en chemin.
Il n’y a personne du côté qu’elle vient de découper, alors s’ils veulent s’échapper en catimini, c’est l’instant pour se fondre dans la nuit.
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
L'apparition d'un Titan donc. Eliëndir prend le temps de constater que Neera a véritablement énormément de qualité. Ravissante, agréable, intelligente, altruiste, très talentueuse et il en passe. C'est une personne en or, pas de doute là-dessus. Néanmoins, il faut avouer que le sens de l'humour ne fait pas partie de ses nombreux points forts. Plus sérieusement, son petit commentaire arrive à faire sourire l'Elfe mais effectivement c'est tout de même une perspective catastrophique et cauchemardesque. Il aimerait beaucoup répondre que ça n'arrivera jamais mais un pays entier a été ravagé à cause de ces mêmes Titans il y a à peine un peu plus d'un an. Alors certes, l'état d'alerte et la vigilance est à son niveau maximum partout sur le continent, mais pas sûr que cela empêche ce genre de créature presque divine de se défouler. Est-ce que même Neera et Eliëndir seraient de taille face à un danger pareil ? Difficile à dire mais si même eux sont impuissants, le Sekai semble voué à l'extinction.
Les révélations de Sonaka sont déconcertantes. Honnêtement, il espérait secrètement que tout ceci n'était qu'un mensonge, une piètre tentative de sa part pour offrir des informations en échange de sa vie. Le descriptif est malheureusement un peu trop précis. Le grand Orc, le bâtiment, le nom du mouchard. Eliëndir ne peut s'en vouloir qu'à lui-même, tout ceci arrive parce qu'il a été négligeant. Arrogant, se pensant intouchable dans sa propre ville et comme d'habitude, il n'a pas écouté les avertissements de Yéléna. Et par sa faute, cette même personne se retrouve en danger. Enfin, il a un petit haussement de sourcil quand il entend le peu d'effectif qui ont été chargés d'abattre Yéléna. C'est compréhensible que le gros des mercenaires se soient rassemblés pour abattre Eliëndir mais c'est franchement sous-estimé Yéléna que d'envoyer seulement une poignée d'assassin à moins que ceux-là soient particulièrement redoutables. Cette femme est d'une violence sans nom avec une lame et il en sait quelque chose.
Dans tous les cas, Neera a raison. Ils ont déjà perdu assez de temps comme ça et Eliëndir doit reprendre son calme. Se faire submerger par ses sentiments, ça ne lui ressemble pas. Avec un peu de chance en partant maintenant, ils arriveront assez vite pour prêter main forte à l'associée du mage noir. Relâchant sa prise sur la gorge de l'élémentaliste, il s'en détourne aussitôt pour rejoindre Neera qui vient de leur ouvrir un chemin dans son propre territoire. Il apprécie l'attention, mais il aurait pu le faire pour qu'elle n'ait pas à se déranger pour si peu. Avant de partir, il lève un doigt en direction de Sonaka. Dans l'immédiat, ça n'a absolument aucun effet. Mais le fait est que sa toile sombre est lentement mais sûrement en train de se resserrer dangereusement sur la pyrokinésiste. Cette fois-ci, rien ne viendra arrêter son calvaire. Lorsque le dôme aura disparu, les deux protagonistes seront déjà loin. Quand la garde de Melorn trouvera Sonaka, ils ne pourront récupérer que les morceaux qu'il reste de son corps entassés sur le sol. Si vous pensiez encore Eliëndir miséricordieux, voilà ce qui en coûte de se mettre en travers de son chemin.
« J'imagine que tu sais toujours voler. Je vais te guider. »
Soudain, une sombre brume s'élève du sol et vient entièrement recouvrir le mage noir qui se met à modéler sa propre chair pour modifier son apparence et certaines de ses caractéristiques. Un spectacle un peu dérangeant, presque morbide que Neera a déjà eu l'occasion de voir puisqu'elle sait qu'Eliëndir est un adepte de la métamorphose. Cette fois, point de loup au pelage blanc. À la place d'un museau, c'est un bec qui apparaît. À la place d'une épaisse fourrure, c'est un manteau de plume qui recouvre son corps. Dans le même procédé, le bellâtre finit par se transformer en un corbeau à la robe entièrement noire comme la nuit. Secouant maladroitement des ailes pour venir s'accrocher à l'épaule de Neera. Un oiseau qui ne sait pas voler, c'est quand même le comble. Fort heureusement, Neera elle en est bien capable. S'il a pris cette forme, c'est simplement pour ne pas être trop encombrant et pour pouvoir s'accrocher fermement à la demi-Titan.
Par les airs donc, ils seront bien plus rapides et accessoirement plus discrets qu'en fuyant à pieds par quelques ruelles. Les deux protagonistes empruntent la porte ouverte et disparaissent dans le ciel sombre de la cité elfique. Une fois à bonne distance, Eliëndir fera disparaître son dôme qui a, comme il s'en doutait, largement attiré l'attention des curieux et surtout des autorités (pas très) compétentes. Le danger est déjà contrôlé et ce n'est pas grâce à eux. Décidément, toujours en retard ceux-là. Une quinzaine de gardes attendaient déjà aux abords du dôme et commencent à chercher les survivants pour procéder à quelques arrestations. Ils sont bien surpris de constater qu'il n'y a plus personne à foutre en cellule. Eliëndir ne fait pas dans la demi-mesure, bien sûr il a été aidé par Neera mais le mage noir a veillé à faire en sorte qu'il n'y ait pas de survivant. De toute façon, cette affaire va inévitablement lui retomber dessus : ils vont retrouver le cadavre de son cocher et les débris de sa diligence. En plus de l'apparition du dôme que seul un puissant mage des Ombres peut invoquer, cela sous-entend fortement qu'Eliëndir était dans les parages. La semaine va être très longue.
Mais pour le moment, il est concentré sur son objectif. Sur Yéléna d'abord, puis sur les enfoirés qui ont essayé de lui faire à l'envers. Soupirant d'exaspération, il a enfin un moment pour souffler et il n'oublie pas que Neera attend encore quelques explications. Il lui doit bien ça. Comment qualifier sa relation avec Yéléna d'ailleurs ? Mine de rien, c'est assez difficile de mettre des mots dessus. Collègue, associée, amie ? Conseillère et confidente. Un peu tout ça en même temps. Il pèse le pour et le contre avant de dire n'importe quoi à Neera. Il connaît le goût pour la justice de son amie, elle ne comprendrait sûrement pas tous ses choix. Elle a peut-être encore une image bien trop pure de la personne qu'il est vraiment.
« Pardon de t'avoir embarqué dans cette histoire, tu n'y es pour absolument rien et tu n'as aucune obligation envers moi. Excuse-moi de ne pas t'avoir remercié comme il se doit tout à l'heure. Merci de m'avoir aider, heureusement que tu étais là. Je te dois quelques éclaircissements. Yéléna est une amie de longue date, pas autant que toi ceci dit. C'est une personne importante pour moi, je l'ai recueillie quand elle était encore une enfant et je me suis occupé d'elle quand elle n'avait plus personne. »
Sur le trajet, Eliëndir gigote les plumes de temps à autre pour indiquer la bonne direction à Neera. Le bâtiment n'est pas si loin et à cette vitesse, ils arrivent rapidement à destination. Mine de rien, le bâtiment en lui-même est assez discret. Les connaisseurs reconnaîtront une maison de jeu comme on en voit de plus en plus à Melorn d'ailleurs. Depuis que le Syndicat, grâce à Eliëndir, s'est installé assez confortablement sur place les affaires fleurissent. Si vous vous demandez comment on fait tourner un casino dans une ville qui ne dépense pas d'or, en réalité c'est assez simple. Si des gens sont assez fous pour miser des sommes colossales, alors d'autres personnes le sont assez pour miser des biens et des services parfois d’une valeur inestimable. D'une montre à gousset, jusqu'à même une maison tout entière. C'est un rouage un peu compliqué mais le recel est sûrement ce qui rapporte le plus à ce genre d'affaires. Mais ce n'est pas vraiment le sujet.
Eliëndir désigne le toit du bâtiment où une porte les attend pour descendre aux étages inférieurs. Ce sera plus rapide pour atteindre les bureaux et surtout celui de Yéléna. Lorsque Neera atterrit sur le toit, le petit corbeau quitte instantanément son épaule et s'enveloppe à nouveau d'une brume noire. Il ne lui faut que quelques secondes pour reprendre son apparence initiale. L'Elfe ne perd pas de temps et se dirige vers l'escalier de service. Il ouvre la porte et descend le plus vite possible. Ils peuvent déjà entendre de l'agitation à l'intérieur du bâtiment. Il y a des affrontements, ce qui veut dire qu'il n'est peut-être pas encore trop tard. Ils arrivent sur un long couloir presque vide à l'exception des quelques cadavres qui jonchent le sol. Il s'agit de la sécurité de son bâtiment qui, visiblement, n'a pas bien fait son travail. Eliëndir va devoir réhausser ses attentes sur son personnel. L'Elfe traverse quelques couloirs en compagnie de Neera.
Lors d'un virage, au bout du couloir ils tombent sur le grand Orc qu'à mentionné Sonaka un peu plus tôt. Celui-ci est au prise avec deux femmes particulièrement agiles qui semblent rendre la vie particulièrement difficile au gros bras à la peau verte. A mains nues, il se débat contre deux assassins armés de dagues qui lui perforent l'épiderme. C'est bien mal connaître ces créatures-là, l'Orc attrape une des femmes à la gorge et vient lui broyer la trachée d'une seule main et d'une violence inouïe. Une ouverture qu'il laisse à sa deuxième adversaire s'apprêtant à abattre sa lame dans sa gorge avant qu'Eliëndir n'intervienne in extrémis. Une lame d'ombre tranchante sort brusquement du plafond et vient s'abattre sur l'assassin comme une guillotine. Séparant sa tête du reste de son corps. L'Orc vivant mais mal en point s'effondre contre le mur en tournant son regard vers les deux mages. Sans dire un mot, il désigne une porte enfoncée tout près alors Eliëndir se précipite dans la pièce en question pour constater que le bureau de Yéléna est complètement retournée. La table basse est explosée, le bureau levé contre le mur va savoir comment et les étagères face contre sol. Des traces de sang et de lutte un peu partout, c'est un sacré bordel.
Il y a deux autres cadavres dans la pièce, deux hommes. Le premier est immobile, écrasé sous une armoire et l'autre est complètement scotché au mur avec une dague dans la gorge. En plein milieu de la pièce, Yéléna attend là assise sur une chaise en bois, un verre d'alcool à la main et le talon gauche enfoncé sur le visage d'une troisième personne. Celui-là est bien vivant, bien qu'il soit inconscient. Il s'agit de Florian la balance qui visiblement a passé un sale quart d'heure avec la blonde à la gueule cassée au vu de ses nombreux hématomes.
« Putain, t'en as mis du temps. »
Voilà quel genre de personne est Yéléna. Le genre de femme qu'on ne fait vraiment pas chier. Outre la large cicatrice à son visage qui n'est pas du fait du dernier affrontement, la blonde semble tout de même en mauvais état malgré son assurance. Elle a pris un mauvais coup à la tête et surtout elle saigne abondamment sur le flanc, conséquence évidente d'un coup de couteau bien placé. Inquiet, il s'approche de la blonde, pose un genoux au sol et vient poser sa main sur sa plaie ouverte pour ralentir le saignement. Yéléna grimace en se mettant à jurer.
« Fais chier, cet enfoiré m'a eu en traître mais je me suis occupée de ces chiens. Eliëndir, on a été balancé. On ne peut plus rester là. »
« Je sais. Arrête de bouger. Neera, est-ce que tu peux faire quelque chose, s'il te plait ? »
Le mage noir tourne le regard vers Neera. Lui ne peut rien pour elle, mais Neera peut s'occuper de ses blessures. Yéléna, elle, est méfiante en remarquant la Républicaine derrière l'Elfe. Elle entend son prénom. Puis, elle fronce les sourcils comme si elle avait reconnu la demi-Titan. Une mage du nom de Neera à la peau ébène et aux cheveux blancs. Disons que le lien est facile à faire avec la Tornade de Magic. Dubitative, elle questionne silencieusement Eliëndir du regard. Neera n'est pas censé être là mais c'est franchement le cadet de leurs soucis pour le moment.
CENDRES
Les révélations de Sonaka sont déconcertantes. Honnêtement, il espérait secrètement que tout ceci n'était qu'un mensonge, une piètre tentative de sa part pour offrir des informations en échange de sa vie. Le descriptif est malheureusement un peu trop précis. Le grand Orc, le bâtiment, le nom du mouchard. Eliëndir ne peut s'en vouloir qu'à lui-même, tout ceci arrive parce qu'il a été négligeant. Arrogant, se pensant intouchable dans sa propre ville et comme d'habitude, il n'a pas écouté les avertissements de Yéléna. Et par sa faute, cette même personne se retrouve en danger. Enfin, il a un petit haussement de sourcil quand il entend le peu d'effectif qui ont été chargés d'abattre Yéléna. C'est compréhensible que le gros des mercenaires se soient rassemblés pour abattre Eliëndir mais c'est franchement sous-estimé Yéléna que d'envoyer seulement une poignée d'assassin à moins que ceux-là soient particulièrement redoutables. Cette femme est d'une violence sans nom avec une lame et il en sait quelque chose.
Dans tous les cas, Neera a raison. Ils ont déjà perdu assez de temps comme ça et Eliëndir doit reprendre son calme. Se faire submerger par ses sentiments, ça ne lui ressemble pas. Avec un peu de chance en partant maintenant, ils arriveront assez vite pour prêter main forte à l'associée du mage noir. Relâchant sa prise sur la gorge de l'élémentaliste, il s'en détourne aussitôt pour rejoindre Neera qui vient de leur ouvrir un chemin dans son propre territoire. Il apprécie l'attention, mais il aurait pu le faire pour qu'elle n'ait pas à se déranger pour si peu. Avant de partir, il lève un doigt en direction de Sonaka. Dans l'immédiat, ça n'a absolument aucun effet. Mais le fait est que sa toile sombre est lentement mais sûrement en train de se resserrer dangereusement sur la pyrokinésiste. Cette fois-ci, rien ne viendra arrêter son calvaire. Lorsque le dôme aura disparu, les deux protagonistes seront déjà loin. Quand la garde de Melorn trouvera Sonaka, ils ne pourront récupérer que les morceaux qu'il reste de son corps entassés sur le sol. Si vous pensiez encore Eliëndir miséricordieux, voilà ce qui en coûte de se mettre en travers de son chemin.
« J'imagine que tu sais toujours voler. Je vais te guider. »
Soudain, une sombre brume s'élève du sol et vient entièrement recouvrir le mage noir qui se met à modéler sa propre chair pour modifier son apparence et certaines de ses caractéristiques. Un spectacle un peu dérangeant, presque morbide que Neera a déjà eu l'occasion de voir puisqu'elle sait qu'Eliëndir est un adepte de la métamorphose. Cette fois, point de loup au pelage blanc. À la place d'un museau, c'est un bec qui apparaît. À la place d'une épaisse fourrure, c'est un manteau de plume qui recouvre son corps. Dans le même procédé, le bellâtre finit par se transformer en un corbeau à la robe entièrement noire comme la nuit. Secouant maladroitement des ailes pour venir s'accrocher à l'épaule de Neera. Un oiseau qui ne sait pas voler, c'est quand même le comble. Fort heureusement, Neera elle en est bien capable. S'il a pris cette forme, c'est simplement pour ne pas être trop encombrant et pour pouvoir s'accrocher fermement à la demi-Titan.
Par les airs donc, ils seront bien plus rapides et accessoirement plus discrets qu'en fuyant à pieds par quelques ruelles. Les deux protagonistes empruntent la porte ouverte et disparaissent dans le ciel sombre de la cité elfique. Une fois à bonne distance, Eliëndir fera disparaître son dôme qui a, comme il s'en doutait, largement attiré l'attention des curieux et surtout des autorités (pas très) compétentes. Le danger est déjà contrôlé et ce n'est pas grâce à eux. Décidément, toujours en retard ceux-là. Une quinzaine de gardes attendaient déjà aux abords du dôme et commencent à chercher les survivants pour procéder à quelques arrestations. Ils sont bien surpris de constater qu'il n'y a plus personne à foutre en cellule. Eliëndir ne fait pas dans la demi-mesure, bien sûr il a été aidé par Neera mais le mage noir a veillé à faire en sorte qu'il n'y ait pas de survivant. De toute façon, cette affaire va inévitablement lui retomber dessus : ils vont retrouver le cadavre de son cocher et les débris de sa diligence. En plus de l'apparition du dôme que seul un puissant mage des Ombres peut invoquer, cela sous-entend fortement qu'Eliëndir était dans les parages. La semaine va être très longue.
Mais pour le moment, il est concentré sur son objectif. Sur Yéléna d'abord, puis sur les enfoirés qui ont essayé de lui faire à l'envers. Soupirant d'exaspération, il a enfin un moment pour souffler et il n'oublie pas que Neera attend encore quelques explications. Il lui doit bien ça. Comment qualifier sa relation avec Yéléna d'ailleurs ? Mine de rien, c'est assez difficile de mettre des mots dessus. Collègue, associée, amie ? Conseillère et confidente. Un peu tout ça en même temps. Il pèse le pour et le contre avant de dire n'importe quoi à Neera. Il connaît le goût pour la justice de son amie, elle ne comprendrait sûrement pas tous ses choix. Elle a peut-être encore une image bien trop pure de la personne qu'il est vraiment.
« Pardon de t'avoir embarqué dans cette histoire, tu n'y es pour absolument rien et tu n'as aucune obligation envers moi. Excuse-moi de ne pas t'avoir remercié comme il se doit tout à l'heure. Merci de m'avoir aider, heureusement que tu étais là. Je te dois quelques éclaircissements. Yéléna est une amie de longue date, pas autant que toi ceci dit. C'est une personne importante pour moi, je l'ai recueillie quand elle était encore une enfant et je me suis occupé d'elle quand elle n'avait plus personne. »
Sur le trajet, Eliëndir gigote les plumes de temps à autre pour indiquer la bonne direction à Neera. Le bâtiment n'est pas si loin et à cette vitesse, ils arrivent rapidement à destination. Mine de rien, le bâtiment en lui-même est assez discret. Les connaisseurs reconnaîtront une maison de jeu comme on en voit de plus en plus à Melorn d'ailleurs. Depuis que le Syndicat, grâce à Eliëndir, s'est installé assez confortablement sur place les affaires fleurissent. Si vous vous demandez comment on fait tourner un casino dans une ville qui ne dépense pas d'or, en réalité c'est assez simple. Si des gens sont assez fous pour miser des sommes colossales, alors d'autres personnes le sont assez pour miser des biens et des services parfois d’une valeur inestimable. D'une montre à gousset, jusqu'à même une maison tout entière. C'est un rouage un peu compliqué mais le recel est sûrement ce qui rapporte le plus à ce genre d'affaires. Mais ce n'est pas vraiment le sujet.
Eliëndir désigne le toit du bâtiment où une porte les attend pour descendre aux étages inférieurs. Ce sera plus rapide pour atteindre les bureaux et surtout celui de Yéléna. Lorsque Neera atterrit sur le toit, le petit corbeau quitte instantanément son épaule et s'enveloppe à nouveau d'une brume noire. Il ne lui faut que quelques secondes pour reprendre son apparence initiale. L'Elfe ne perd pas de temps et se dirige vers l'escalier de service. Il ouvre la porte et descend le plus vite possible. Ils peuvent déjà entendre de l'agitation à l'intérieur du bâtiment. Il y a des affrontements, ce qui veut dire qu'il n'est peut-être pas encore trop tard. Ils arrivent sur un long couloir presque vide à l'exception des quelques cadavres qui jonchent le sol. Il s'agit de la sécurité de son bâtiment qui, visiblement, n'a pas bien fait son travail. Eliëndir va devoir réhausser ses attentes sur son personnel. L'Elfe traverse quelques couloirs en compagnie de Neera.
Lors d'un virage, au bout du couloir ils tombent sur le grand Orc qu'à mentionné Sonaka un peu plus tôt. Celui-ci est au prise avec deux femmes particulièrement agiles qui semblent rendre la vie particulièrement difficile au gros bras à la peau verte. A mains nues, il se débat contre deux assassins armés de dagues qui lui perforent l'épiderme. C'est bien mal connaître ces créatures-là, l'Orc attrape une des femmes à la gorge et vient lui broyer la trachée d'une seule main et d'une violence inouïe. Une ouverture qu'il laisse à sa deuxième adversaire s'apprêtant à abattre sa lame dans sa gorge avant qu'Eliëndir n'intervienne in extrémis. Une lame d'ombre tranchante sort brusquement du plafond et vient s'abattre sur l'assassin comme une guillotine. Séparant sa tête du reste de son corps. L'Orc vivant mais mal en point s'effondre contre le mur en tournant son regard vers les deux mages. Sans dire un mot, il désigne une porte enfoncée tout près alors Eliëndir se précipite dans la pièce en question pour constater que le bureau de Yéléna est complètement retournée. La table basse est explosée, le bureau levé contre le mur va savoir comment et les étagères face contre sol. Des traces de sang et de lutte un peu partout, c'est un sacré bordel.
Il y a deux autres cadavres dans la pièce, deux hommes. Le premier est immobile, écrasé sous une armoire et l'autre est complètement scotché au mur avec une dague dans la gorge. En plein milieu de la pièce, Yéléna attend là assise sur une chaise en bois, un verre d'alcool à la main et le talon gauche enfoncé sur le visage d'une troisième personne. Celui-là est bien vivant, bien qu'il soit inconscient. Il s'agit de Florian la balance qui visiblement a passé un sale quart d'heure avec la blonde à la gueule cassée au vu de ses nombreux hématomes.
« Putain, t'en as mis du temps. »
Voilà quel genre de personne est Yéléna. Le genre de femme qu'on ne fait vraiment pas chier. Outre la large cicatrice à son visage qui n'est pas du fait du dernier affrontement, la blonde semble tout de même en mauvais état malgré son assurance. Elle a pris un mauvais coup à la tête et surtout elle saigne abondamment sur le flanc, conséquence évidente d'un coup de couteau bien placé. Inquiet, il s'approche de la blonde, pose un genoux au sol et vient poser sa main sur sa plaie ouverte pour ralentir le saignement. Yéléna grimace en se mettant à jurer.
« Fais chier, cet enfoiré m'a eu en traître mais je me suis occupée de ces chiens. Eliëndir, on a été balancé. On ne peut plus rester là. »
« Je sais. Arrête de bouger. Neera, est-ce que tu peux faire quelque chose, s'il te plait ? »
Le mage noir tourne le regard vers Neera. Lui ne peut rien pour elle, mais Neera peut s'occuper de ses blessures. Yéléna, elle, est méfiante en remarquant la Républicaine derrière l'Elfe. Elle entend son prénom. Puis, elle fronce les sourcils comme si elle avait reconnu la demi-Titan. Une mage du nom de Neera à la peau ébène et aux cheveux blancs. Disons que le lien est facile à faire avec la Tornade de Magic. Dubitative, elle questionne silencieusement Eliëndir du regard. Neera n'est pas censé être là mais c'est franchement le cadet de leurs soucis pour le moment.
CENDRES
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 812
crédits : 812
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Neera a toujours été patiente. Au moins jusqu’à un certain point. C’est toujours profitable, quand on est professeur : cela permet d’écouter les questions de ses élèves sans s’agacer trop vite, et puis, plus généralement, ça permet d’affronter les épreuves de son quotidien avec plus de philosophie. Mais ici, la demi-titan s’agace de ne rien comprendre aux propos de la pyrokinésiste. Selon celle-ci, Eliëndir a une « base » où il se retrouve avec « sa bande » ? Qu’est-ce que tout cela veut dire ? La belle aux cheveux d’argent voudrait bien poser des questions, mais en l’état, il est certain que deux attaques simultanées ont été programmées ce soir. La seconde escarmouche a donc très probablement lieu en ce moment-même et si l’enseignante ne comprend pas tout ce que ça implique, il est peut-être encore temps d’intervenir. Alors la Républicaine prend sur elle, et se concentre simplement sur les limites du dôme pour leur créer une sortie. Son ami aurait pu le faire, bien sûr. C’est sa création après tout. Mais c’est lui qui gère Sonaka, et la diviniste déteste se tourner les pouces à ne rien faire. Au moins, quand elle invite l’elfe à s’en aller d’ici, l’ambassadeur de Melorn ne tergiverse pas longtemps et vient la rejoindre. L’humeur de Neera n’est pas au beau fixe, la sang-mêlée ne se préoccupe dès lors pas de la magicienne que le duo laisse derrière eux, même quand la rousse essaie de les interpeler à leur sortie. Et un sens, il vaut sans doute mieux qu’elle ne connaisse pas son sort final.
La semi-titanide se contente d’acquiescer quand Eliëndir lui demande si elle sait toujours voler. C’est quelque chose qu’on ne perd pas facilement, une fois qu’on a goûté à l’ivresse de voguer dans les cieux. Lorsqu’une brume noire vient entourer son comparse, et que la chair de celui-ci commence à se modifier, Neera lui jette un regard comme pour lui signifier qu’elle a compris son manège. Et, lorsque le bien-aimé de Dahlia réapparaît en corbeau, elle ne s’offusque pas que le « volatile » vienne sur son épaule. Au contraire, c’est une astuce bien trouvée, et il leur sera beaucoup plus facile de se déplacer si l’elfe prend cette apparence.
- J’y vais, le prévient-elle simplement alors que ses yeux s’illuminent et que ses pieds quittent le sol.
Une fois qu’Eliëndir est bien accroché et a trouvé comment bien se positionner sur son épaule, l’élémentaliste se permet d’aller plus vite. Pas trop pour ne pas qu’elle loupe les indications de son ami, mais pas trop lentement non plus pour que le duo ait encore une chance d’arriver à temps. Elle n’a pas le temps de lui demander quelles seront les conséquences suite au dôme qu’il a créé : cela alertera certainement les autorités, et peut-être donc qu’ils sauront remonter la piste du mage noir. Elle ignore comment celui-ci réagira pour calmer les rumeurs et la garde de Melorn, mais nul doute que ça va être une prise de tête énorme. Sans compter qu’on veut sa tête, et à cette pensée, le visage de l’académicienne se rembrunit un peu. Qu’est-ce que cette que toute cette histoire, bordel ?
C’est à ce moment que l’ambassadeur trouve le temps de lui adresser quelques mots. Il lui donne des excuses pour l’avoir entraînée là-dedans et bientôt, Neera secoue la tête alors qu’elle laisse échapper un ricanement.
- Je m’en fous de ça. Enfin, techniquement non. Si elle pouvait voir Eliëndir sans avoir une épée de Damoclès à chaque fois sur la tête, ce serait quand même appréciable. Mais ce n’est pas comme si l’elfe avait cherché les ennuis, au demeurant. Elle l’espère en tout cas. Tu ne pouvais pas savoir que tu serais attaqué dans ta ville, et tu n’as pas fait exprès d’être visé alors que j’étais là. Ce n’est pas à toi qui doit demander pardon, mais ces abrutis qui ont cherché à avoir ta tête. Oui, Neera est remontée, et si elle n’est habituellement pas rancunière, elle découvre aussi qu’elle n’aime pas qu’on s’en prenne à ses amis. Encore moins devant elle. Qui est Seth ? Tu sais où aller le trouver, après tout ça ?
Que ça plaise à Eliëndir ou non, la belle voudra sans doute avoir le fin mot de l’affaire, mais elle se tait pour le moment lorsqu’il lui explique qui est cette Yéléna. Une femme qu’il a recueillie alors qu’elle était une enfant donc. C’est étonnant, de la part de son ami, mais cela explique aussi qu’il ait un lien particulier avec elle, si l’elfe a été autrefois son sauveur.
- Elle fait un peu partie de ta famille, si on veut. Les sourcils légèrement froncés, la Républicaine avise un bâtiment qui semble être leur destination. On dirait une maison de jeu au premier coup d’œil, mais n’étant pas habituée, elle s’abstient de tout commentaire. Au contraire, elle finit par atterrir sur le toit du bâtiment et elle laisse son ami reprendre sa forme humaine avant d’aller plus loin. C’est lui le connaisseur après tout, mais elle le prévient avant qu’ils ne s’engagent dans les escaliers de l’édifice. S’il y a un danger, écarte-toi aussitôt et laisse-moi utiliser ma foudre. C’est l’un des éléments les plus rapides et les plus insaisissables, il sera donc facile de neutraliser n’importe quel opposant si Neera y met assez de force. Evidemment, Eliëndir est loin d’être un incapable, il l’a prouvé plus tôt avec le dôme, mais il ne faut pas oublier que l’elfe a aussi perdu du sang et qu’il n’est pas au meilleur de sa forme.
Lorsque le duo descend, tous deux peuvent entendre des affrontements en contrebas, et ils finissent par déboucher sur un long couloir vide, si on excepte quelques cadavres qui sont couchés ici et là, à terre ou contre le mur. Neera hausse un sourcil, mais on ne peut pas dire qu’elle est surprise. Si on a essayé d’attenter à la vie du Melornois plus tôt, il n’y a aucune raison que ce soit moins violent ici. Pour autant, elle n’est pas habituée à la mort comme l’elfe aux cheveux d’argent. Elle suit ce dernier comme son ombre et se contente de ne pas observer trop longuement la garde qui a échoué à protéger les lieux.
C’est à un virage que les choses changent considérablement et qu’ils tombent sur un premier affrontement. Un orc contre deux femmes, deux assassins probablement. Mais la première ne fait pas le poids puisque l’humanoïde à la peau verte vint lui broyer la trachée – et cette fois, une grimace vient orner le visage de la semi-titanide face à ce spectacle sanglant. Eliëndir a plus de réactivité, puisqu’il profite de leur arrivée subite pour attaquer l’autre assaillante par derrière. Là encore, le sang vient à couler, puisque la blonde voit sa tête séparée de son corps. Telle une fontaine qui vient colorer la pièce, la couleur vermillon recouvre le sol. Ce n’est pas, ça ne peut être l’environnement de Neera, qui n’a jamais baigné dans la violence au sein même de la République. Son milieu, ses origines, Magic, tout cela l’ont protégée et l’ont même privilégiée par rapport à d’autres compatriotes ou à d’autres étrangers. D’autre part, malgré ce spectacle morbide, la jeune femme a suffisamment de force de caractère pour ne pas tourner de l’œil. Elle serre les dents, elle déteste ce genre d’affrontements, et elle aime encore moins patauger dans son ignorance, mais pour l’heure, la belle tient bon. Lorsqu’elle voit d’ailleurs que l’orc se laisse aller contre le mur, l’enseignante est un instant tiraillée entre le désir de le soigner tout de suite, ou suivre son ami qui s’est précipité dans une autre pièce. Elle décide finalement d’opter pour un entre-deux en se tenant dans l’embrasure de la porte, juste histoire de vérifier qu’il n’y a plus d’autres ennemis sur les lieux et qu’Eliëndir ne va pas s’exposer à un autre danger. Apparemment, la fameuse Yéléna s’en est bien sortie, puisqu’elle est vivante, le pied posé sur un type qui semble toujours en vie. Adossée au chambranle, Neera croise les bras alors qu’elle laisse parler l’humaine aux cheveux blonds. Pendant ce temps, ses yeux s’illuminent déjà, et l’orc tressaille lors qu’une brise l’enveloppe et semble refermer ses plaies.
Mais l’amie d’Eliëndir semble aussi touchée, ce qui attire l’attention de la magicienne. Faisant fi de la pièce qui est clairement dans un bordel sans nom – ne parlons même pas du cadavre qui a une dague dans la gorge et de l’autre qui est écrasé sous une armoire – l’élémentaliste se désintéresse de l’orc qui n’est plus dans un état critique pour s’avancer vers Yéléna. C’est la première fois que les deux demoiselles se rencontrent, et si elles viennent de deux mondes différents, elles ont un lien commun : Eliëndir.
- Retire ta main, fait-elle à l’ambassadeur de Melorn, tu ne feras que gêner la cicatrisation.
Bien sûr, pour l’heure, la blessure de Yéléna saigne, mais ce n’est plus qu’une question de temps avant que cela ne cesse. D’ailleurs, quand les yeux de Neera resplendissent d’une lumière particulière, et qu’un air chaud enveloppe la blessée, celle-ci doit aussitôt sentir que sa magie est à l’oeuvre. La professeure se concentre d’abord sur la plaie au flanc, puis sur la tête de l’humaine, et c’est uniquement quand elle est satisfaite que tout redevient calme au sein de la pièce.
Calme en apparence.
Pour l’heure, Yéléna comme Neera doivent bouillonner intérieurement.
Eliëndir aussi, sans doute, mais disons qu’en l’état, il a peut-être plus le sens des priorités. Ce n’est pas non plus pour rien qu’il a été nommé chef de cellule pour la Pègre. Un point que son amie ignore, alors qu’elle ausculte plus attentivement la pièce du regard, comme pour recoller les morceaux d’un puzzle dont elle ne doutait pas l’existence.
Finalement, l’intéressée croise les bras et parle la première.
- Bon. En un mot, c’est la merde.
C’est très franc, oui, et c’est très châtié comme langage mais la diviniste ne va pas mettre les formes avec Eliëndir. Ils sont au-delà de ça depuis longtemps. Quant à Yéléna, du peu qu’elle a entendu d’elle, la sang-mêlée pense que ça ne la dérangera pas si elle dit crûment les choses. Mais l’enseignante a au moins l’amabilité de jeter un œil à femme qu’elle vient de soigner.
- Moi, c’est Neera. Enchantée.
En toute honnêteté, le visage de Neera est plus préoccupé que joyeux, les circonstances ne sont sans doute pas idéales pour une telle rencontre.
- On est donc dans une maison de jeu ?
Elle interroge à la fois l’elfe et la blonde du regard. Peu importe qui prend la parole tant qu’on lui répond. Mais du reste, ça donnera suffisamment d’indice à Yéléna pour savoir que Neera ne sait pas grand-chose et la question suivante confirmera aisément ses suspicions.
- Les types qui étaient dans les couloirs. C’était vos hommes ?
Juste histoire qu’elle situe un peu mieux qui est qui et quel est ce conflit d’intérêt. Mais bientôt vient la question peut-être la plus importante.
- Ce Seth qui a manigancé l’affaire, comment est-ce qu’on s’occupe de lui ?
« On », pas « vous ». Parce que Neera ne compte certainement pas essuyer l’affaire d’un simple : « Ce n’est pas grave, je vais aller dormir et oublier cette mascarade pendant que vous réglez ce problème ».
- Tu me disais que je t’embarquais dans les ennuis, mais honnêtement, je me demande si tu ne réussis pas tout seul à te mettre dans la panade, tu sais…
Un soupir s’échappe des lèvres de Neera alors qu’elle relâche un peu la pression maintenant qu’il ne semble plus y avoir d’ennemis en vue. Du coin de l’œil, elle avise une bouteille qui n’a miraculeusement pas été explosée, et en se penchant, elle se rend compte que c’est un alcool fort probablement conservé dans d’anciennes armoires en piteux état.
- Vous voulez un verre ? lance-t-elle à la cantonnade. Puis, elle se rappelle de la dernière phrase de Yéléna et hausse un sourcil d’un air interrogateur. Vous avez dit qu’on ne peut plus rester là… On doit s’attendre à recevoir d’autres invités ? Je préviens que l’ambiance risque d’être électrique si je vois d’autres assassins encore en lice. Ils commencent à me taper sur les nerfs.
D'ailleurs, elle ne sait même pas où cette Yéléna prévoit d'aller après tout ce qu'il s'est passé ce soir.
La semi-titanide se contente d’acquiescer quand Eliëndir lui demande si elle sait toujours voler. C’est quelque chose qu’on ne perd pas facilement, une fois qu’on a goûté à l’ivresse de voguer dans les cieux. Lorsqu’une brume noire vient entourer son comparse, et que la chair de celui-ci commence à se modifier, Neera lui jette un regard comme pour lui signifier qu’elle a compris son manège. Et, lorsque le bien-aimé de Dahlia réapparaît en corbeau, elle ne s’offusque pas que le « volatile » vienne sur son épaule. Au contraire, c’est une astuce bien trouvée, et il leur sera beaucoup plus facile de se déplacer si l’elfe prend cette apparence.
- J’y vais, le prévient-elle simplement alors que ses yeux s’illuminent et que ses pieds quittent le sol.
Une fois qu’Eliëndir est bien accroché et a trouvé comment bien se positionner sur son épaule, l’élémentaliste se permet d’aller plus vite. Pas trop pour ne pas qu’elle loupe les indications de son ami, mais pas trop lentement non plus pour que le duo ait encore une chance d’arriver à temps. Elle n’a pas le temps de lui demander quelles seront les conséquences suite au dôme qu’il a créé : cela alertera certainement les autorités, et peut-être donc qu’ils sauront remonter la piste du mage noir. Elle ignore comment celui-ci réagira pour calmer les rumeurs et la garde de Melorn, mais nul doute que ça va être une prise de tête énorme. Sans compter qu’on veut sa tête, et à cette pensée, le visage de l’académicienne se rembrunit un peu. Qu’est-ce que cette que toute cette histoire, bordel ?
C’est à ce moment que l’ambassadeur trouve le temps de lui adresser quelques mots. Il lui donne des excuses pour l’avoir entraînée là-dedans et bientôt, Neera secoue la tête alors qu’elle laisse échapper un ricanement.
- Je m’en fous de ça. Enfin, techniquement non. Si elle pouvait voir Eliëndir sans avoir une épée de Damoclès à chaque fois sur la tête, ce serait quand même appréciable. Mais ce n’est pas comme si l’elfe avait cherché les ennuis, au demeurant. Elle l’espère en tout cas. Tu ne pouvais pas savoir que tu serais attaqué dans ta ville, et tu n’as pas fait exprès d’être visé alors que j’étais là. Ce n’est pas à toi qui doit demander pardon, mais ces abrutis qui ont cherché à avoir ta tête. Oui, Neera est remontée, et si elle n’est habituellement pas rancunière, elle découvre aussi qu’elle n’aime pas qu’on s’en prenne à ses amis. Encore moins devant elle. Qui est Seth ? Tu sais où aller le trouver, après tout ça ?
Que ça plaise à Eliëndir ou non, la belle voudra sans doute avoir le fin mot de l’affaire, mais elle se tait pour le moment lorsqu’il lui explique qui est cette Yéléna. Une femme qu’il a recueillie alors qu’elle était une enfant donc. C’est étonnant, de la part de son ami, mais cela explique aussi qu’il ait un lien particulier avec elle, si l’elfe a été autrefois son sauveur.
- Elle fait un peu partie de ta famille, si on veut. Les sourcils légèrement froncés, la Républicaine avise un bâtiment qui semble être leur destination. On dirait une maison de jeu au premier coup d’œil, mais n’étant pas habituée, elle s’abstient de tout commentaire. Au contraire, elle finit par atterrir sur le toit du bâtiment et elle laisse son ami reprendre sa forme humaine avant d’aller plus loin. C’est lui le connaisseur après tout, mais elle le prévient avant qu’ils ne s’engagent dans les escaliers de l’édifice. S’il y a un danger, écarte-toi aussitôt et laisse-moi utiliser ma foudre. C’est l’un des éléments les plus rapides et les plus insaisissables, il sera donc facile de neutraliser n’importe quel opposant si Neera y met assez de force. Evidemment, Eliëndir est loin d’être un incapable, il l’a prouvé plus tôt avec le dôme, mais il ne faut pas oublier que l’elfe a aussi perdu du sang et qu’il n’est pas au meilleur de sa forme.
Lorsque le duo descend, tous deux peuvent entendre des affrontements en contrebas, et ils finissent par déboucher sur un long couloir vide, si on excepte quelques cadavres qui sont couchés ici et là, à terre ou contre le mur. Neera hausse un sourcil, mais on ne peut pas dire qu’elle est surprise. Si on a essayé d’attenter à la vie du Melornois plus tôt, il n’y a aucune raison que ce soit moins violent ici. Pour autant, elle n’est pas habituée à la mort comme l’elfe aux cheveux d’argent. Elle suit ce dernier comme son ombre et se contente de ne pas observer trop longuement la garde qui a échoué à protéger les lieux.
C’est à un virage que les choses changent considérablement et qu’ils tombent sur un premier affrontement. Un orc contre deux femmes, deux assassins probablement. Mais la première ne fait pas le poids puisque l’humanoïde à la peau verte vint lui broyer la trachée – et cette fois, une grimace vient orner le visage de la semi-titanide face à ce spectacle sanglant. Eliëndir a plus de réactivité, puisqu’il profite de leur arrivée subite pour attaquer l’autre assaillante par derrière. Là encore, le sang vient à couler, puisque la blonde voit sa tête séparée de son corps. Telle une fontaine qui vient colorer la pièce, la couleur vermillon recouvre le sol. Ce n’est pas, ça ne peut être l’environnement de Neera, qui n’a jamais baigné dans la violence au sein même de la République. Son milieu, ses origines, Magic, tout cela l’ont protégée et l’ont même privilégiée par rapport à d’autres compatriotes ou à d’autres étrangers. D’autre part, malgré ce spectacle morbide, la jeune femme a suffisamment de force de caractère pour ne pas tourner de l’œil. Elle serre les dents, elle déteste ce genre d’affrontements, et elle aime encore moins patauger dans son ignorance, mais pour l’heure, la belle tient bon. Lorsqu’elle voit d’ailleurs que l’orc se laisse aller contre le mur, l’enseignante est un instant tiraillée entre le désir de le soigner tout de suite, ou suivre son ami qui s’est précipité dans une autre pièce. Elle décide finalement d’opter pour un entre-deux en se tenant dans l’embrasure de la porte, juste histoire de vérifier qu’il n’y a plus d’autres ennemis sur les lieux et qu’Eliëndir ne va pas s’exposer à un autre danger. Apparemment, la fameuse Yéléna s’en est bien sortie, puisqu’elle est vivante, le pied posé sur un type qui semble toujours en vie. Adossée au chambranle, Neera croise les bras alors qu’elle laisse parler l’humaine aux cheveux blonds. Pendant ce temps, ses yeux s’illuminent déjà, et l’orc tressaille lors qu’une brise l’enveloppe et semble refermer ses plaies.
Mais l’amie d’Eliëndir semble aussi touchée, ce qui attire l’attention de la magicienne. Faisant fi de la pièce qui est clairement dans un bordel sans nom – ne parlons même pas du cadavre qui a une dague dans la gorge et de l’autre qui est écrasé sous une armoire – l’élémentaliste se désintéresse de l’orc qui n’est plus dans un état critique pour s’avancer vers Yéléna. C’est la première fois que les deux demoiselles se rencontrent, et si elles viennent de deux mondes différents, elles ont un lien commun : Eliëndir.
- Retire ta main, fait-elle à l’ambassadeur de Melorn, tu ne feras que gêner la cicatrisation.
Bien sûr, pour l’heure, la blessure de Yéléna saigne, mais ce n’est plus qu’une question de temps avant que cela ne cesse. D’ailleurs, quand les yeux de Neera resplendissent d’une lumière particulière, et qu’un air chaud enveloppe la blessée, celle-ci doit aussitôt sentir que sa magie est à l’oeuvre. La professeure se concentre d’abord sur la plaie au flanc, puis sur la tête de l’humaine, et c’est uniquement quand elle est satisfaite que tout redevient calme au sein de la pièce.
Calme en apparence.
Pour l’heure, Yéléna comme Neera doivent bouillonner intérieurement.
Eliëndir aussi, sans doute, mais disons qu’en l’état, il a peut-être plus le sens des priorités. Ce n’est pas non plus pour rien qu’il a été nommé chef de cellule pour la Pègre. Un point que son amie ignore, alors qu’elle ausculte plus attentivement la pièce du regard, comme pour recoller les morceaux d’un puzzle dont elle ne doutait pas l’existence.
Finalement, l’intéressée croise les bras et parle la première.
- Bon. En un mot, c’est la merde.
C’est très franc, oui, et c’est très châtié comme langage mais la diviniste ne va pas mettre les formes avec Eliëndir. Ils sont au-delà de ça depuis longtemps. Quant à Yéléna, du peu qu’elle a entendu d’elle, la sang-mêlée pense que ça ne la dérangera pas si elle dit crûment les choses. Mais l’enseignante a au moins l’amabilité de jeter un œil à femme qu’elle vient de soigner.
- Moi, c’est Neera. Enchantée.
En toute honnêteté, le visage de Neera est plus préoccupé que joyeux, les circonstances ne sont sans doute pas idéales pour une telle rencontre.
- On est donc dans une maison de jeu ?
Elle interroge à la fois l’elfe et la blonde du regard. Peu importe qui prend la parole tant qu’on lui répond. Mais du reste, ça donnera suffisamment d’indice à Yéléna pour savoir que Neera ne sait pas grand-chose et la question suivante confirmera aisément ses suspicions.
- Les types qui étaient dans les couloirs. C’était vos hommes ?
Juste histoire qu’elle situe un peu mieux qui est qui et quel est ce conflit d’intérêt. Mais bientôt vient la question peut-être la plus importante.
- Ce Seth qui a manigancé l’affaire, comment est-ce qu’on s’occupe de lui ?
« On », pas « vous ». Parce que Neera ne compte certainement pas essuyer l’affaire d’un simple : « Ce n’est pas grave, je vais aller dormir et oublier cette mascarade pendant que vous réglez ce problème ».
- Tu me disais que je t’embarquais dans les ennuis, mais honnêtement, je me demande si tu ne réussis pas tout seul à te mettre dans la panade, tu sais…
Un soupir s’échappe des lèvres de Neera alors qu’elle relâche un peu la pression maintenant qu’il ne semble plus y avoir d’ennemis en vue. Du coin de l’œil, elle avise une bouteille qui n’a miraculeusement pas été explosée, et en se penchant, elle se rend compte que c’est un alcool fort probablement conservé dans d’anciennes armoires en piteux état.
- Vous voulez un verre ? lance-t-elle à la cantonnade. Puis, elle se rappelle de la dernière phrase de Yéléna et hausse un sourcil d’un air interrogateur. Vous avez dit qu’on ne peut plus rester là… On doit s’attendre à recevoir d’autres invités ? Je préviens que l’ambiance risque d’être électrique si je vois d’autres assassins encore en lice. Ils commencent à me taper sur les nerfs.
D'ailleurs, elle ne sait même pas où cette Yéléna prévoit d'aller après tout ce qu'il s'est passé ce soir.
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
La situation est critique si ce n'est catastrophique en réalité. Concernant ses hommes morts ou la destruction d'une partie de l'étage, cela passe encore. Des vies remplaçables et du matériel qui l'est tout autant. En revanche, ce qui ne peut pas être remplacé c'est l'importance qu'à Yéléna dans la gestion de certaines de ses affaires mais aussi l'importance qu'elle a pour lui, personnellement. Comme Neera l'a très bien dit, la blonde fait en quelque sorte partie de sa famille maintenant et il refuse de la perdre. Sa blessure saigne énormément, la lame est entrée profondément avant de ressortir et si elle continue de perdre encore plus de sang, cela pourrait vite devenir dangereux. Heureusement que Neera est là et il retire sa main ensanglantée pour laisser la Républicaine user de sa magie sur Yéléna. Décidément, entre Eliëndir, l'Orc et Yéléna. Ce n'est pas les occasions d'utiliser ses nouvelles capacités de magie de soin qui ont manqué. Un bon entraînement pour elle et une chance pour eux qu'elle ait été dans le coin.
Pour le moment, Eliëndir est soulagé de voir que Yéléna est hors de danger mais ils ne sont pas encore au bout de leurs surprises. Cette histoire ne fait que commencer et cette mésaventure n'est que l'introduction d'un problème bien plus profond qui gangrène cette ville depuis trop longtemps. Le silence s'impose de lui-même et dans cette accalmie, Eliëndir réfléchit déjà à la suite des événements. Il doit faire très attention à ce qu'il va faire à présent et surtout, la Tornade ne restera pas muette éternellement. C'est Yéléna, qui après avoir lancé un regard noir à l'Elfe, vient détourner son attention en direction de Neera quand elle se présente. La blonde sait déjà tout de Neera, pas autant qu'Eliëndir mais au moins le plus important sans entrer dans les détails de la vie privée.
« Yéléna. De même. »
Bon, elle a au moins la politesse de se présenter en retour. Un petit miracle étant donné que Yéléna n'est vraiment pas d'humeur là tout de suite. Quoi de plus normal après s'être pris un coup de couteau et avoir frôlé la mort. Par contre, si Neera s'attendait à recevoir des remerciements pour lui avoir sauvé la vie, ce n'est pas le genre de la demoiselle. Ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas reconnaissante, simplement trop fière pour l'exprimer avec des mots. Ensuite, elle reporte son attention sur l'Elfe en vidant son verre d'une traite avant de s'immiscer dans son esprit pour lui toucher deux mots sans que Neera ne s'en aperçoive.
« L'une des plus grandes mages de Magic, vraiment ? T'as intérêt à régler la situation. »
Voilà qu'il se fait gronder maintenant. Il l'a bien mérité, en un sens et Yéléna n'a pas tort. Eliëndir n'a pas eu trop le choix d'impliquer Neera et il la connaît trop bien pour savoir qu'elle ne va pas simplement rentrer chez elle sans poser de questions. Elle a déjà commencé d'ailleurs et Yéléna se relève de son siège pour passer sa tête dans le couloir afin de vérifier si l'Orc est toujours en vie. Solide le gaillard, digne représentant de sa race. Visiblement, c'est Eliëndir qui va devoir éclaircir la lanterne de Neera et il attend sagement qu'elle lui balance toutes ses questions en même temps pour pouvoir y répondre d'un seul coup. Yéléna revient dans la pièce en haussant un sourcil à la mention du fameux «Seth», l'air surprise.
« Seth ? Cet enfoiré est derrière tout ça ? »
Neera et Eliëndir ont eu l'occasion d'interroger Sonaka et ont pu récupérer quelques précieuses informations. Yéléna est encore dans le flou complet, presque autant que Neera. La blonde récupère un deuxième verre plus ou moins en bon état dans une armoire fissurée et allongée sur le sol pour le tendre à Neera. Elle n'est visiblement pas contre un verre de plus. C'est ce moment-là que choisit Eliëndir pour prendre la parole, en posant ses yeux sur son amie.
« C'était une maison de jeu, officiellement. Ces hommes travaillaient pour moi, oui. Ils étaient chargés de la sécurité du bâtiment. Seth est l'héritier d'une ancienne famille installée à Melorn depuis des générations. C'est quelqu'un d'influent, au moins dans son cercle d'activité et il convoite un siège au Conseil. C'est un incapable prétentieux dont les capacités intellectuelles sont très limitées. Son père est un mage influent en ville et il n'est rien sans l'influence de son paternel. La vérité c'est que Seth n'a absolument aucune chance d'atteindre une place aussi prestigieuse et il le sait pertinemment. Alors plutôt que de lâcher l'affaire, il semble avoir jugé bon d'essayer d'écarter la concurrence avec des moyens peu scrupuleux. »
De toute évidence, Eliëndir est sur le haut de sa liste. Il faut être sacrément stupide pour organiser un assassinat en pleine rue sans avoir pris les précautions nécessaires, la preuve en est qu'il leur a suffi d'interroger Sonaka pour savoir que Seth était derrière tout ça. Un idiot de première.
Il soupire une seconde puis reprend.
« Ses associés se réunissent au Nid d'Hirondelle, ce soir. On va commencer par là. »
L'Elfe reporte son attention sur Yéléna qui enchaîne pour répondre à la dernière interrogation de la Républicaine.
« J'en doute. On ne devrait plus avoir de problème, pour le moment. Mais le bâtiment est compromis et ... Disons qu'on va devoir changer d'adresse. »
Et brûler les preuves compromettantes, cela va de soi. Ils devraient pouvoir faire passer le saccage de la maison de jeu pour un simple règlement de compte de la pègre. Et connaissant le Conseil des Érudits, ils voudront eux-mêmes étouffer l'affaire pour que ça ne s'ébruite pas trop. Il ne faut surtout pas que quelqu'un pense que Melorn n'est plus une ville sûre, rien ne doit venir entacher l'image de la merveilleuse cité libre des Elfes. Un incendie fera très bien l'affaire et Yéléna va s'en occuper une fois que les deux mages arrêteront de lui casser les pieds. La blonde engloutit le contenu de son verre avant de reprendre la parole comme si de rien n'était.
« Et je peux savoir ce que vous foutez encore là ? Vous n'avez pas intérêt à les laisser filer. »
Une façon très polie et bien à elle de leur demander de dégager avant que la garde ne rapplique. Yéléna s'occupera de camoufler les preuves et saboter la scène de crime pendant que les deux mages font un saut au Nid d'Hirondelle. Il y a toujours Florian, la balance, dont Yéléna et son Orc de compagnie vont devoir s'occuper. Il y a peu de chance qu'il ait des informations à donner mais dans le doute, ils le feront parler. Et mine de rien, cela reste un témoin important qui peut attester du complot de Seth devant un tribunal parce que cette fois, pas sûr qu'Eliëndir s'en sorte sans avoir à donner quelques explications. Le mage noir fait un geste de la tête à Neera pour l'inviter à le suivre. De retour dans le couloir, l'Elfe ignore totalement l'Orc baraqué. Lui par contre, prend le temps de remercier Neera d'un geste de la tête quand elle quitte à son tour le bureau.
Le mage noir se fait bien plus silencieux dans les coursives du bâtiment où les cadavres de ses hommes jonchent encore le sol. Des corps qu'il ignore royalement en empruntant exactement la même route mais dans le sens inverse, jusqu'à rejoindre l'escalier de service qui mène au toit de la maison de jeu. Une fois dehors, Eliëndir s'arrête pour attendre Neera et en profite pour prendre une grande inspiration. Alors qu'il laisse passer quelques secondes de calme, l'Elfe pivote calmement sur ses talons pour poser ses yeux sur Neera.
« Si tu as quelque chose à dire avant d'aller plus loin, c'est le moment. Je t'écoute. »
Pas besoin d'être un génie pour voir ou comprendre que Neera s'interroge. C'est un contexte particulier pour des retrouvailles. Ils ne connaissent l'un et l'autre, ils n'ont plus l'âge de se faire des cachotteries et la Tornade en sait déjà beaucoup trop pour son bien. Autant avoir cette conversation le plus tôt possible pour repartir sur des bases saines. De plus, Neera l'a sorti d'une mauvaise situation alors elle mérite bien un peu d'honnêteté de sa part.
CENDRES
Pour le moment, Eliëndir est soulagé de voir que Yéléna est hors de danger mais ils ne sont pas encore au bout de leurs surprises. Cette histoire ne fait que commencer et cette mésaventure n'est que l'introduction d'un problème bien plus profond qui gangrène cette ville depuis trop longtemps. Le silence s'impose de lui-même et dans cette accalmie, Eliëndir réfléchit déjà à la suite des événements. Il doit faire très attention à ce qu'il va faire à présent et surtout, la Tornade ne restera pas muette éternellement. C'est Yéléna, qui après avoir lancé un regard noir à l'Elfe, vient détourner son attention en direction de Neera quand elle se présente. La blonde sait déjà tout de Neera, pas autant qu'Eliëndir mais au moins le plus important sans entrer dans les détails de la vie privée.
« Yéléna. De même. »
Bon, elle a au moins la politesse de se présenter en retour. Un petit miracle étant donné que Yéléna n'est vraiment pas d'humeur là tout de suite. Quoi de plus normal après s'être pris un coup de couteau et avoir frôlé la mort. Par contre, si Neera s'attendait à recevoir des remerciements pour lui avoir sauvé la vie, ce n'est pas le genre de la demoiselle. Ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas reconnaissante, simplement trop fière pour l'exprimer avec des mots. Ensuite, elle reporte son attention sur l'Elfe en vidant son verre d'une traite avant de s'immiscer dans son esprit pour lui toucher deux mots sans que Neera ne s'en aperçoive.
« L'une des plus grandes mages de Magic, vraiment ? T'as intérêt à régler la situation. »
Voilà qu'il se fait gronder maintenant. Il l'a bien mérité, en un sens et Yéléna n'a pas tort. Eliëndir n'a pas eu trop le choix d'impliquer Neera et il la connaît trop bien pour savoir qu'elle ne va pas simplement rentrer chez elle sans poser de questions. Elle a déjà commencé d'ailleurs et Yéléna se relève de son siège pour passer sa tête dans le couloir afin de vérifier si l'Orc est toujours en vie. Solide le gaillard, digne représentant de sa race. Visiblement, c'est Eliëndir qui va devoir éclaircir la lanterne de Neera et il attend sagement qu'elle lui balance toutes ses questions en même temps pour pouvoir y répondre d'un seul coup. Yéléna revient dans la pièce en haussant un sourcil à la mention du fameux «Seth», l'air surprise.
« Seth ? Cet enfoiré est derrière tout ça ? »
Neera et Eliëndir ont eu l'occasion d'interroger Sonaka et ont pu récupérer quelques précieuses informations. Yéléna est encore dans le flou complet, presque autant que Neera. La blonde récupère un deuxième verre plus ou moins en bon état dans une armoire fissurée et allongée sur le sol pour le tendre à Neera. Elle n'est visiblement pas contre un verre de plus. C'est ce moment-là que choisit Eliëndir pour prendre la parole, en posant ses yeux sur son amie.
« C'était une maison de jeu, officiellement. Ces hommes travaillaient pour moi, oui. Ils étaient chargés de la sécurité du bâtiment. Seth est l'héritier d'une ancienne famille installée à Melorn depuis des générations. C'est quelqu'un d'influent, au moins dans son cercle d'activité et il convoite un siège au Conseil. C'est un incapable prétentieux dont les capacités intellectuelles sont très limitées. Son père est un mage influent en ville et il n'est rien sans l'influence de son paternel. La vérité c'est que Seth n'a absolument aucune chance d'atteindre une place aussi prestigieuse et il le sait pertinemment. Alors plutôt que de lâcher l'affaire, il semble avoir jugé bon d'essayer d'écarter la concurrence avec des moyens peu scrupuleux. »
De toute évidence, Eliëndir est sur le haut de sa liste. Il faut être sacrément stupide pour organiser un assassinat en pleine rue sans avoir pris les précautions nécessaires, la preuve en est qu'il leur a suffi d'interroger Sonaka pour savoir que Seth était derrière tout ça. Un idiot de première.
Il soupire une seconde puis reprend.
« Ses associés se réunissent au Nid d'Hirondelle, ce soir. On va commencer par là. »
L'Elfe reporte son attention sur Yéléna qui enchaîne pour répondre à la dernière interrogation de la Républicaine.
« J'en doute. On ne devrait plus avoir de problème, pour le moment. Mais le bâtiment est compromis et ... Disons qu'on va devoir changer d'adresse. »
Et brûler les preuves compromettantes, cela va de soi. Ils devraient pouvoir faire passer le saccage de la maison de jeu pour un simple règlement de compte de la pègre. Et connaissant le Conseil des Érudits, ils voudront eux-mêmes étouffer l'affaire pour que ça ne s'ébruite pas trop. Il ne faut surtout pas que quelqu'un pense que Melorn n'est plus une ville sûre, rien ne doit venir entacher l'image de la merveilleuse cité libre des Elfes. Un incendie fera très bien l'affaire et Yéléna va s'en occuper une fois que les deux mages arrêteront de lui casser les pieds. La blonde engloutit le contenu de son verre avant de reprendre la parole comme si de rien n'était.
« Et je peux savoir ce que vous foutez encore là ? Vous n'avez pas intérêt à les laisser filer. »
Une façon très polie et bien à elle de leur demander de dégager avant que la garde ne rapplique. Yéléna s'occupera de camoufler les preuves et saboter la scène de crime pendant que les deux mages font un saut au Nid d'Hirondelle. Il y a toujours Florian, la balance, dont Yéléna et son Orc de compagnie vont devoir s'occuper. Il y a peu de chance qu'il ait des informations à donner mais dans le doute, ils le feront parler. Et mine de rien, cela reste un témoin important qui peut attester du complot de Seth devant un tribunal parce que cette fois, pas sûr qu'Eliëndir s'en sorte sans avoir à donner quelques explications. Le mage noir fait un geste de la tête à Neera pour l'inviter à le suivre. De retour dans le couloir, l'Elfe ignore totalement l'Orc baraqué. Lui par contre, prend le temps de remercier Neera d'un geste de la tête quand elle quitte à son tour le bureau.
Le mage noir se fait bien plus silencieux dans les coursives du bâtiment où les cadavres de ses hommes jonchent encore le sol. Des corps qu'il ignore royalement en empruntant exactement la même route mais dans le sens inverse, jusqu'à rejoindre l'escalier de service qui mène au toit de la maison de jeu. Une fois dehors, Eliëndir s'arrête pour attendre Neera et en profite pour prendre une grande inspiration. Alors qu'il laisse passer quelques secondes de calme, l'Elfe pivote calmement sur ses talons pour poser ses yeux sur Neera.
« Si tu as quelque chose à dire avant d'aller plus loin, c'est le moment. Je t'écoute. »
Pas besoin d'être un génie pour voir ou comprendre que Neera s'interroge. C'est un contexte particulier pour des retrouvailles. Ils ne connaissent l'un et l'autre, ils n'ont plus l'âge de se faire des cachotteries et la Tornade en sait déjà beaucoup trop pour son bien. Autant avoir cette conversation le plus tôt possible pour repartir sur des bases saines. De plus, Neera l'a sorti d'une mauvaise situation alors elle mérite bien un peu d'honnêteté de sa part.
CENDRES
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 812
crédits : 812
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Concentrée sur la plaie de Yéléna, qui se referme vite et bien, Neera n’a pas encore le temps de se poser des questions. C’est uniquement lorsqu’elle se juge satisfaite et lorsqu’il n’y a plus de blessures à soigner que la magicienne se détend légèrement – si on peut parler de détente dans un endroit qui pue la mort, les viscères et le sang. La diviniste a quand même la délicatesse de se présenter à l’autre blonde qui est si importante à Eliëndir, et elle hoche simplement la tête quand l’humaine se présente à son tour le plus succinctement possible. L’élémentaliste ne s’offusque pas de n’avoir aucun remerciement : pour ainsi dire, c’est une chose triviale, et elle a de plus grandes préoccupations sur le moment. Elle ne retient donc pas Yéléna quand celle-ci passe dans l’autre pièce, soit pour évaluer les dégâts, soit pour voir si l’orc est toujours en vie. Ce n’est pas réellement son problème : de toute façon, la semi-titanide a pris soin que le mastodonte à la peau verte ne passe pas de vie à trépas alors elle n’a pas une once d’inquiétude à son sujet.
Là où elle se fait plus de soucis, par contre, c’est comment on en est arrivé là. Pourquoi cette bande, cette Sonaka, ces assassins ont voulu s’en prendre à Eliëndir et à ses comparses. Il ne faut pas être naïf, il y a quelque chose de louche, là-dedans, mais heureusement ou malheureusement pour elle, Neera n’est pas devin, et elle ne peut donc pas savoir ce qu’il en est. C’est bien pour cette raison qu’elle interroge son ami. Des questions, elle en a et les lâche toutes les unes après les autres. Sagement, l’ambassadeur de Melorn la laisse parler, et la magicienne apprend en passant que ce Seth n’est pas un inconnu pour Yéléna. Bon. Il y a peu de chances que ce soit un érudit, mais un proche du pouvoir, par contre, ou un homme influent dans la ville, ça n’a rien d’impossible.
Le seul problème, c’est que contrarier Eliëndir et Neera est loin d’être une bonne idée et la belle se tourne vers ce dernier quand le mage noir prend la parole. Une maison de jeu hein… La professeure pose ses yeux sur la pièce en désordre, sur le cadavre qui a une dague figée dans la gorge, sur le fameux Florian, aussi, qui est toujours en vie mais plus pour longtemps.
- M’est avis que tu vas devoir faire de gros travaux de rafraîchissement, ricane-t-elle avec ironie, parce que là, ça craint un peu si tu veux mon avis.
Mais ensuite, la demi-titan se tait. Elle ne l’interrompt plus, et l’écoute lui parler de ce Seth, le descendant d’une famille solidement implantée à Melorn depuis des générations. Apparemment, il ne semble pas le plus malin de la bande et conscient qu’il ne saurait pas s’élever par ses propres moyens, il a décidé d’éliminer la concurrence.
Franchement… Elle déteste ces imbéciles. Mais comme le dit si bien l’Elfe, ils savent où se trouvent ses associés, il leur est donc facile de savoir où aller.
- Son père ne cherchera-t-il pas à se venger si on s’occupe de son fils ?
Pas que Neera le craint, non.
D’un côté, l’enseignante ne reste qu’un temps à Melorn, et une fois de retour en République, elle sera hors d’atteinte de la puissante famille elfique.
De l’autre, même si ladite famille apprenait son implication, il n’est pas anodin de s’en prendre à une des plus puissantes professeures de Magic, et cela mettrait le foutoir dans l’organisation familiale. Trouver un prétexte, s’excuser, chercher des faux coupables, l’éliminer, chaque option serait minutieusement étudiée avant d’agir et de poser ses pions sur l’échiquier géant de la politique.
Mais si Neera pose avant tout la question, ce n’est pas pour elle, c’est pour son ami qui est directement concerné. Lui habite à Melorn, il vit avec ses confrères, et si Aradhel comme son fils sont puissants, ils ne peuvent prétendre décimer une famille entière en l’espace d’une seule nuit. De plus… Elle n’est pas sans se rappeler le lien qu’il a désormais avec Dahlia. S’ils deviennent bien un couple, comme la semi-titanide l’espère, elle sera une cible de choix pour tous les adversaires du mage noir. Alors il est d’autant plus important d’évaluer des possibles représailles – quoique le duo peut agir avec un suffisamment de forces pour passer un message à travers la cité elfique. En outre, peut-être que se débarrasser de Seth serait peut-être un cadeau pour le père de ce dernier, s’il est aussi stupide qu’Eliëndir le laisse penser.
Quoi qu’il en soit, Neera pose son regard vers Yéléna alors qu’elle lui déclare que le bâtiment est compromis et qu’ils vont simplement déménager. Hum. La demoiselle veut donc se débarrasser de toutes traces de leurs activités en somme. Pour l’heure, la sang-mêlée ne dit rien, elle garde tout pour elle, et la diviniste se contente de suivre l’elfe à l’extérieur. Elle se contente juste de saluer l’Orc d’un subtil hochement de la tête lorsqu’il fait un geste discret pour la remercier.
Les deux protagonistes arrivent finalement sur le toit du bâtiment, en empruntant exactement le même chemin qu’à l’aller. Neera pose ses yeux sur les cadavres qui encombrent le couloir, mais elle ne s’arrête pas et se contente d’avoir un regard pensif, presque distrait alors qu’elle suit Eliëndir. Dehors, l’air doux de la ville souffle légèrement sur leurs visages, et la jeune femme n’est pas mécontente d’avoir un instant de calme pour réorganiser ses pensées. Son compagnon, d’ailleurs, attend lui aussi un instant avant de se tourner vers elle. Et il lui demande si elle a quelque chose à dire avant de continuer. La réponse est évidente, il le sait, et dans un sens, la magicienne apprécie que son ami ne cherche pas à se défiler. Pour autant, ce n’est pas simple de prendre la parole. Surtout que les réponses pourront potentiellement être bien dérangeantes.
L’élémentaliste se ménage donc un instant pour bien choisir ses mots, puis elle déclare :
- Même si les sbires envoyés par Seth ont été éradiqués, c’était des professionnels. De même pour ceux envoyés à Yéléna, observe la demi-titan d’un air neutre. Et cette maison de jeu… Yéléna a bien dit qu’ils allaient changer d’adresse, ça veut donc dire qu’ils sont peut-être la cible d’autres concurrents. Et on n’embauche pas des gardes du corps comme un Orc si on n’a pas quelque chose à protéger, de toute façon. Tu appartiens à un réseau non ?... Que Melorn soit corrompue, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ; je sais depuis longtemps que bien des choses se font dans l’ombre, qu’on soit des elfes, des Reikois ou des Républicains. Mais toi, jusqu’où t’es-tu laissé corrompre ?
C’était peut-être la seule question qui avait de l’importance dans l’immédiat.
Au fond, s’il était impliqué dans quelque chose de tout gentil tout mignon, il n’y aurait pas eu de morts.
Yéléna n’aurait pas été blessée.
Cet édifice ne serait pas sens dessus dessous.
Et s’il était impliqué dans quelque chose d’acceptable pour tout un chacun, il n’aurait pas non plus reçu une boule de feu sur la tronche.
En tous les cas, Neera s’approche du bord du toit sans avoir le moins peur du monde du vide devant elle.
- On n’a pas le temps de discuter ici pendant des lustres, sinon les associés de cet imbécile vont se tailler d’ici la fin de la nuit. Ce serait quand même bête de ne pas mettre la main sur eux et de ne pas mettre un terme à cette histoire. Mais… La mage se tourne vers son ami et lui dit honnêtement ce qu’elle pense. Tout ça ne me plaît pas, Eliëndir. Ca ne me plait pas du tout. Comment ça pourrait lui plaire, de toute façon, que son meilleur ami se foute dans les ennuis à plein nez ? Qu’il lui ait caché cette partie de sa vie, c’est une chose, Neera ne lui a jamais demandé de lui rendre des comptes et l’elfe le lui rendait bien. Mais d’une certaine manière, ça reste dérangeant, et elle pourrait bien se demander ce qu’il lui a caché d’autres. La belle se mordille d’ailleurs un instant les lèvres avant de plonger ses yeux dans les prunelles améthystes d’Eliëndir. J’ai l’impression qu’il y a une part de ta vie que je ne connais pas. Une hésitation, un geste un peu tendu faute de ne pas s’être relâchée jusqu’à présent. D'ailleurs, elle ne se permet toujours pas de baisser sa garde, sachant qu'ils vont à la rencontre d'ennemis. Est-ce qu’il y a quelque chose que je devrais savoir avant de poursuivre ?
Certes, c’est lui laisser la main, et certes, ça n’apaisera pas non plus le flot de questions qui lui brûle les lèvres. Si elle n’assomme pas de questions Eliëndir, et si elle n’explose pas et ne lui fait pas une scène, c’est simplement que l’enseignante sait se maîtriser et garde en vue que le responsable n’est pas encore arrêté. Mais de manière générale, la situation lui échappe et c’est très désagréable. Sachant que quelque chose lui souffle qu’avoir la vérité ne lui plaira pas davantage.
- En tout cas, j’aurais besoin de tes indications pour aller jusqu’au Nid d’Hirondelle. Après tout, c’est toi l’expert de la cité elfique, même si je la connais bien. Je suppose qu’on utilise à nouveau la même astuce que tout à l’heure grâce à ta métamorphose.
Il ne les aurait pas conduit sur le sommet du bâtiment, autrement.
Neera attend quand même une réaction de son ami, et c’est à ce moment qu’elle avise sa tenue.
- Tu veux qu’on fasse un détour et qu’on passe chez toi, histoire que tu changes tes vêtements ?
Neera sait que l’elfe porte une grande attention à son apparence, et s’il s’est raccommodé comme il le pouvait, sa tunique est ensanglantée, déchirée par le choc qu’il a connu dans le fiacre qui le menait jusqu’à chez lui. Alors ils peuvent très bien entrer comme des rustres dans l’établissement auquel ils vont aller, cela ne lui fait ni chaud ni froid, et le gérant n’aura rien à dire. Mais la belle comprendra s’il tient à mettre quelque chose de plus adapté sur lui.
- Je te préviens, en passant. Ne t’avise pas de me dire de rentrer chez moi ou de trouver une excuse pour me mettre sur le côté. Je ne te lâcherai pas avant que ça soit terminé.
Pour la première fois, un sourire très mince, mais un sourire quand même éclaire ses traits alors qu’elle regarde Eliëndir.
Mine de rien, même si ça la fait chier, il est hors de question de l’abandonner.
Et puis, sincèrement. On ne provoque pas la Tornade sans en payer les conséquences.
Là où elle se fait plus de soucis, par contre, c’est comment on en est arrivé là. Pourquoi cette bande, cette Sonaka, ces assassins ont voulu s’en prendre à Eliëndir et à ses comparses. Il ne faut pas être naïf, il y a quelque chose de louche, là-dedans, mais heureusement ou malheureusement pour elle, Neera n’est pas devin, et elle ne peut donc pas savoir ce qu’il en est. C’est bien pour cette raison qu’elle interroge son ami. Des questions, elle en a et les lâche toutes les unes après les autres. Sagement, l’ambassadeur de Melorn la laisse parler, et la magicienne apprend en passant que ce Seth n’est pas un inconnu pour Yéléna. Bon. Il y a peu de chances que ce soit un érudit, mais un proche du pouvoir, par contre, ou un homme influent dans la ville, ça n’a rien d’impossible.
Le seul problème, c’est que contrarier Eliëndir et Neera est loin d’être une bonne idée et la belle se tourne vers ce dernier quand le mage noir prend la parole. Une maison de jeu hein… La professeure pose ses yeux sur la pièce en désordre, sur le cadavre qui a une dague figée dans la gorge, sur le fameux Florian, aussi, qui est toujours en vie mais plus pour longtemps.
- M’est avis que tu vas devoir faire de gros travaux de rafraîchissement, ricane-t-elle avec ironie, parce que là, ça craint un peu si tu veux mon avis.
Mais ensuite, la demi-titan se tait. Elle ne l’interrompt plus, et l’écoute lui parler de ce Seth, le descendant d’une famille solidement implantée à Melorn depuis des générations. Apparemment, il ne semble pas le plus malin de la bande et conscient qu’il ne saurait pas s’élever par ses propres moyens, il a décidé d’éliminer la concurrence.
Franchement… Elle déteste ces imbéciles. Mais comme le dit si bien l’Elfe, ils savent où se trouvent ses associés, il leur est donc facile de savoir où aller.
- Son père ne cherchera-t-il pas à se venger si on s’occupe de son fils ?
Pas que Neera le craint, non.
D’un côté, l’enseignante ne reste qu’un temps à Melorn, et une fois de retour en République, elle sera hors d’atteinte de la puissante famille elfique.
De l’autre, même si ladite famille apprenait son implication, il n’est pas anodin de s’en prendre à une des plus puissantes professeures de Magic, et cela mettrait le foutoir dans l’organisation familiale. Trouver un prétexte, s’excuser, chercher des faux coupables, l’éliminer, chaque option serait minutieusement étudiée avant d’agir et de poser ses pions sur l’échiquier géant de la politique.
Mais si Neera pose avant tout la question, ce n’est pas pour elle, c’est pour son ami qui est directement concerné. Lui habite à Melorn, il vit avec ses confrères, et si Aradhel comme son fils sont puissants, ils ne peuvent prétendre décimer une famille entière en l’espace d’une seule nuit. De plus… Elle n’est pas sans se rappeler le lien qu’il a désormais avec Dahlia. S’ils deviennent bien un couple, comme la semi-titanide l’espère, elle sera une cible de choix pour tous les adversaires du mage noir. Alors il est d’autant plus important d’évaluer des possibles représailles – quoique le duo peut agir avec un suffisamment de forces pour passer un message à travers la cité elfique. En outre, peut-être que se débarrasser de Seth serait peut-être un cadeau pour le père de ce dernier, s’il est aussi stupide qu’Eliëndir le laisse penser.
Quoi qu’il en soit, Neera pose son regard vers Yéléna alors qu’elle lui déclare que le bâtiment est compromis et qu’ils vont simplement déménager. Hum. La demoiselle veut donc se débarrasser de toutes traces de leurs activités en somme. Pour l’heure, la sang-mêlée ne dit rien, elle garde tout pour elle, et la diviniste se contente de suivre l’elfe à l’extérieur. Elle se contente juste de saluer l’Orc d’un subtil hochement de la tête lorsqu’il fait un geste discret pour la remercier.
Les deux protagonistes arrivent finalement sur le toit du bâtiment, en empruntant exactement le même chemin qu’à l’aller. Neera pose ses yeux sur les cadavres qui encombrent le couloir, mais elle ne s’arrête pas et se contente d’avoir un regard pensif, presque distrait alors qu’elle suit Eliëndir. Dehors, l’air doux de la ville souffle légèrement sur leurs visages, et la jeune femme n’est pas mécontente d’avoir un instant de calme pour réorganiser ses pensées. Son compagnon, d’ailleurs, attend lui aussi un instant avant de se tourner vers elle. Et il lui demande si elle a quelque chose à dire avant de continuer. La réponse est évidente, il le sait, et dans un sens, la magicienne apprécie que son ami ne cherche pas à se défiler. Pour autant, ce n’est pas simple de prendre la parole. Surtout que les réponses pourront potentiellement être bien dérangeantes.
L’élémentaliste se ménage donc un instant pour bien choisir ses mots, puis elle déclare :
- Même si les sbires envoyés par Seth ont été éradiqués, c’était des professionnels. De même pour ceux envoyés à Yéléna, observe la demi-titan d’un air neutre. Et cette maison de jeu… Yéléna a bien dit qu’ils allaient changer d’adresse, ça veut donc dire qu’ils sont peut-être la cible d’autres concurrents. Et on n’embauche pas des gardes du corps comme un Orc si on n’a pas quelque chose à protéger, de toute façon. Tu appartiens à un réseau non ?... Que Melorn soit corrompue, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ; je sais depuis longtemps que bien des choses se font dans l’ombre, qu’on soit des elfes, des Reikois ou des Républicains. Mais toi, jusqu’où t’es-tu laissé corrompre ?
C’était peut-être la seule question qui avait de l’importance dans l’immédiat.
Au fond, s’il était impliqué dans quelque chose de tout gentil tout mignon, il n’y aurait pas eu de morts.
Yéléna n’aurait pas été blessée.
Cet édifice ne serait pas sens dessus dessous.
Et s’il était impliqué dans quelque chose d’acceptable pour tout un chacun, il n’aurait pas non plus reçu une boule de feu sur la tronche.
En tous les cas, Neera s’approche du bord du toit sans avoir le moins peur du monde du vide devant elle.
- On n’a pas le temps de discuter ici pendant des lustres, sinon les associés de cet imbécile vont se tailler d’ici la fin de la nuit. Ce serait quand même bête de ne pas mettre la main sur eux et de ne pas mettre un terme à cette histoire. Mais… La mage se tourne vers son ami et lui dit honnêtement ce qu’elle pense. Tout ça ne me plaît pas, Eliëndir. Ca ne me plait pas du tout. Comment ça pourrait lui plaire, de toute façon, que son meilleur ami se foute dans les ennuis à plein nez ? Qu’il lui ait caché cette partie de sa vie, c’est une chose, Neera ne lui a jamais demandé de lui rendre des comptes et l’elfe le lui rendait bien. Mais d’une certaine manière, ça reste dérangeant, et elle pourrait bien se demander ce qu’il lui a caché d’autres. La belle se mordille d’ailleurs un instant les lèvres avant de plonger ses yeux dans les prunelles améthystes d’Eliëndir. J’ai l’impression qu’il y a une part de ta vie que je ne connais pas. Une hésitation, un geste un peu tendu faute de ne pas s’être relâchée jusqu’à présent. D'ailleurs, elle ne se permet toujours pas de baisser sa garde, sachant qu'ils vont à la rencontre d'ennemis. Est-ce qu’il y a quelque chose que je devrais savoir avant de poursuivre ?
Certes, c’est lui laisser la main, et certes, ça n’apaisera pas non plus le flot de questions qui lui brûle les lèvres. Si elle n’assomme pas de questions Eliëndir, et si elle n’explose pas et ne lui fait pas une scène, c’est simplement que l’enseignante sait se maîtriser et garde en vue que le responsable n’est pas encore arrêté. Mais de manière générale, la situation lui échappe et c’est très désagréable. Sachant que quelque chose lui souffle qu’avoir la vérité ne lui plaira pas davantage.
- En tout cas, j’aurais besoin de tes indications pour aller jusqu’au Nid d’Hirondelle. Après tout, c’est toi l’expert de la cité elfique, même si je la connais bien. Je suppose qu’on utilise à nouveau la même astuce que tout à l’heure grâce à ta métamorphose.
Il ne les aurait pas conduit sur le sommet du bâtiment, autrement.
Neera attend quand même une réaction de son ami, et c’est à ce moment qu’elle avise sa tenue.
- Tu veux qu’on fasse un détour et qu’on passe chez toi, histoire que tu changes tes vêtements ?
Neera sait que l’elfe porte une grande attention à son apparence, et s’il s’est raccommodé comme il le pouvait, sa tunique est ensanglantée, déchirée par le choc qu’il a connu dans le fiacre qui le menait jusqu’à chez lui. Alors ils peuvent très bien entrer comme des rustres dans l’établissement auquel ils vont aller, cela ne lui fait ni chaud ni froid, et le gérant n’aura rien à dire. Mais la belle comprendra s’il tient à mettre quelque chose de plus adapté sur lui.
- Je te préviens, en passant. Ne t’avise pas de me dire de rentrer chez moi ou de trouver une excuse pour me mettre sur le côté. Je ne te lâcherai pas avant que ça soit terminé.
Pour la première fois, un sourire très mince, mais un sourire quand même éclaire ses traits alors qu’elle regarde Eliëndir.
Mine de rien, même si ça la fait chier, il est hors de question de l’abandonner.
Et puis, sincèrement. On ne provoque pas la Tornade sans en payer les conséquences.
Invité
Invité
Un vent de révolte
Feat Neera Storm
Neera soulève une première bonne interrogation, celle de la famille du dénommé Seth qui pourrait chercher à se venger. C'est probable et c'est sûrement ce que je chercherais à faire n'importe quel père qui viendrait à perdre son fils. Pourquoi une famille influente attendrait que la justice fasse son travail alors qu'elle peut tout simplement régler soi-même le contentieux avec ses propres règles ? C'est tout le sujet en réalité : le pouvoir est ce qui détermine la hiérarchie au sein de la société. C'est une vérité universelle, que l'on soit Mélornois, Républicain ou Reikois c'est du pareil au même. Alors oui, certainement qu'il y aura des échos et des conséquences à la mort de Seth. La vraie question étant : est-ce qu'Eliëndir en a quelque chose à foutre ? Il ne craint pas les représailles. Il a fait l'erreur une fois de se montrer négligent et ça ne se reproduira pas de si tôt. Eliëndir ne craint pas pour sa vie, il craint plutôt pour la sécurité de ses proches. Ce soir, il a déjà perdu un ami proche de la famille et il a failli perdre Yéléna. Alors si quelqu'un doit craindre des représailles, ce sont plutôt les ennemis du mage noir.
« Je me contrefous de l'avis de son père et s'il n'est pas content, il subira le même sort. »
Ça a au moins le mérite d'être clair. Melorn a besoin d'un bon ménage, quelqu'un doit décrasser la ville en profondeur et c'est déjà ce que le mage noir entreprend de faire. Seth n'est qu'un nom de plus sur sa liste et s'il doit s'occuper du reste de la famille pour avoir l'esprit tranquille, alors soit. Il fera ce qu'il doit faire pour que Melorn s'élève comme le havre de paix qu'elle aurait toujours dû être. Aucun sacrifice n'est trop grand pour bâtir un monde meilleur à son image et s'il doit brûler la moitié de la ville pour pouvoir reconstruire sur une base saine, ce n'est pas cher payé pour la concrétisation de ses ambitions.
Les deux amis de longue date se retrouvent sur le toit du bâtiment qui sera bientôt déserté avant l'arrivée de la garde. Ils profitent d'une petite accalmie, une interlude rafraîchissante après une entrée en matière très mouvementée. Les cheveux au vent, l'Elfe à la chevelure immaculée en profite pour réfléchir. Comme à son habitude, il n'arrête jamais. Il aurait pu continuer de laisser Neera dans le flou sur certaines de ses activités "particulières" mais il lui doit des réponses. Il n'en a jamais parlé avant à Neera, pour des raisons évidentes. Ils n'appartiennent tout simplement pas au même monde. Il doit beaucoup à Neera et il en a parfaitement conscience. Il lui doit la vie et plus important encore, la vie de la seule femme qui a plus d'importance à ses yeux que sa propre petite personne. Son amitié avec la Tornade est plus importante qu'il ne veut bien l'admettre et la vérité aurait remis en cause toute leur relation. Il s'est convaincu qu'elle ne comprendrait pas alors un bon mensonge semblait être une perspective plus intéressante qu'une vérité décevante.
Autant aller droit au but. Neera est loin d'être idiote et elle a déjà commencé à se faire ses propres déductions alors plutôt que de la laisser avec de potentielles fausses idées, autant montrer un peu d'honnêteté. Un petit soupire s'échappe de ses lèvres alors qu'il vient joindre ses mains dans son dos. Quand le constat vient de Neera en personne, c'est d'autant plus troublant que cela semble très péjoratif. C'est le cas évidemment mais ça l'est encore un peu plus quand c'est elle qui le dit. Il a l'impression que Neera tombe de haut et si en général il se contente simplement d'ignorer l'avis des gens sans importance, Neera ne fait pas partie de cette catégorie. Ça n'a jamais été le cas et ça ne le sera jamais, peu importe comment cette histoire va se terminer entre eux. Il entrouvre la bouche mais aucun son n'en sort, un aveu de faiblesse pour un homme plein d'assurance tel que lui. Honnêtement, il ne sait même pas quoi lui répondre. Il s'interroge sur les mots de Neera qui se mettent à résonner dans son esprit. Corrompu... Est-ce vraiment ainsi qu'elle le voit ? Venant de son amie la plus proche, sûrement l'une des rares personnes qui le connaît le mieux, c'est plus douloureux à entendre qu'il ne l'aurait pensé. À-t-elle tort pour autant ?
L'Elfe prend une grande inspiration en levant légèrement les yeux vers le ciel étoilé au-dessus de la cité elfique. Il a longtemps redouté ce moment, tant qu'il aurait sûrement préféré continuer de lui mentir en emportant ce secret dans sa tombe. Neera a le don pour foutre son nez là où elle ne devrait pas, Eliëndir le sait mieux que personne et pourtant, il ne trouve toujours pas les mots. Il va falloir, parce que la Républicaine est assez lucide pour lui rappeler qu'ils n'ont pas toute la soirée devant eux. Hors de question de laisser les associés de Seth s'échapper. De toute façon ils n'iront pas bien loin, la ville est grande mais pas assez pour se cacher indéfiniment de la colère d'Eliëndir. Il ira les chercher un par un, jusqu'à leur domicile si nécessaire.
Finalement, il se tourne à nouveau vers Neera pour poser ses améthystes sur son visage.
« Ça ne me plait pas plus qu'à toi, Neera. C'est plus compliqué que tu ne le penses. Je ne suis pas plus capable que toi de remonter le temps et d'effacer mes erreurs, j'aimerais tant que ce soit si simple. J'ai dû faire des choix difficiles, j'ai fais des choses horribles et à présent je dois vivre avec les conséquences de mes actes. Je ne te demande pas de comprendre. »
Pesant le pour et le contre, Eliëndir a décidé de rester le plus vague possible. Sans pour autant affirmer ses conclusions, il ne nie pas non plus l'évidence. Il préfère se convaincre que ses histoires et ses mésaventures ne concernent en rien son amie. En fait, il aurait préféré qu'elle n'en sache jamais rien. Pas qu'il ait peur pour la sécurité de Neera, voyons un peu de sérieux. Il ne connaît pas de mage plus redoutable que la Tornade de Magic dans tout le Sekai. Il aurait simplement voulu garder cette amitié intacte, loin de la politique assommante et des complots meurtriers. Loin de la réalité de son quotidien tumultueux. C'est raté visiblement. Pas sûr que ses réponses très évasives suffisent à Neera mais pour le moment, ils ont encore du travail. La soirée n'est pas tout à fait terminée et ils doivent maintenant se rendre au Nid d'Hirondelle.
Il acquiesce de la tête et rejoint Neera près du bord. À bonne allure comme elle sait le faire en traversant les cieux, ils y seront à peine dans quelques minutes. Et oui, c'est bien pour ça qu'ils ont rejoint le toit du bâtiment plutôt que de passer par la grande porte comme des gens civilisés. De plus, ils ne risquent pas d'être vus sur place par des passants ou des témoins. Il cligne des yeux puis vient jeter un coup d'œil à ses vêtements quand elle lui propose de passer chez lui pour enfiler quelque chose de plus confortable. Certes, il a déjà été plus fringant que ce soir avec ses vêtements sales et déchirés. Et c'est vrai qu'il met un point d'honneur à toujours être parfait aux yeux des autres. Mais franchement, là tout de suite, c'est vraiment le cadet de ses soucis.
« Ne perdons pas de temps et ne prenons pas le risque de les laisser s'échapper. Seth et ses complices vont finir par se rendre compte que je suis toujours en vie. »
D'ailleurs, il y en a une à la maison qui va sûrement se mettre dans tous ses états quand elle va apprendre ce qu'il s'est passé ce soir. Et Neera n'est pas au courant. Pas encore. Alors non... Il n'a pas très envie de rentrer tout de suite.
« Et je ne suis pas seul en ce moment. Il y a une bonne amie à toi, j'ai cru comprendre que vous vous connaissiez toutes les deux. C'est fou comme le monde est petit, tu ne trouves pas ? »
Il se met à nouveau à modeler sa chair pendant quelques longues secondes, suivant exactement le même processus qu'un peu plus tôt avant qu'ils ne quittent les lieux de l'attentat. Reprenant son apparence de corbeau noir comme les ombres qu'il contrôle, le petit volatile bat des ailes pour s'accrocher à l'épaule de Neera.
« Dahlia est à Melorn et je compte bien la tenir le plus loin possible de tout ça. Je ne veux pas l'inquiéter. J'espère que toi et moi, nous sommes d'accord là-dessus. Ne t'en fais pas, elle est en sécurité. »
Seth aurait pu envoyer des assassins à son domicile. Dahlia n'est pas à Melorn depuis très longtemps mais le couple ne se cache plus depuis quelques semaines déjà. Pourtant, Eliëndir ne semble pas inquiet pour la sécurité de sa bien-aimée pour la simple et bonne raison que sa maison est collée au manoir familiale qui appartient à un éminent membre du Conseil : son père. Cela implique les gardes et la sécurité du domaine qui patrouillent jour et nuit. S'attaquer à Eliëndir c'est une chose mais personne n'oserait s'attaquer directement à un membre du Conseil et certainement pas l'autre imbécile de Seth. Il n'y a pas d'endroit plus sûr que son domicile dans toute la ville et il faut être le dernier des connards pour lever la main sur une Fae qui joue littéralement avec les maladies magiques. De plus, si des assassins ont été envoyés chez lui, Sonaka l'aurait averti lorsqu'il l'a obligé à lui donner ses informations.
Il connaît trop bien Neera pour oser lui demander de rentrer chez elle sans faire d'histoire. Alors il se contente d'hocher la tête ou plutôt d'hocher le bec, c'est à peu près la même chose. Les deux protagonistes n'ont plus rien à faire ici et quand Neera sera prête, ils pourront voyager dans les airs pendant qu'Eliëndir lui indique le chemin à prendre. Ils se dirigent donc vers les beaux quartiers de la ville, peut-être pas les sphères les plus hautes mais juste un cran en dessous. Le Nid d'Hirondelle n'est pas loin, il s'agit d'un petit établissement discret divisé en deux en réalité. Il y a la vitrine officielle, bien éclairée sur une grande avenue et qui a beaucoup de succès pour les clients cherchant à consommer quelques mets raffinés ou un alcool de bonne qualité avec quelques amis. Il y a une autre section plus discrète à l'arrière du bâtiment, pour les clients "spéciaux" à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Pour y accéder c'est assez simple, il suffit d'entrer par la grande porte et de se frayer un chemin vers l'arrière boutique ou tout simplement emprunter la porte de service à l'arrière, dans une petite ruelle.
« Tu peux entrer par devant mais il y a aussi une porte à l'arrière. C'est comme tu veux. On sera plus discret si je garde cette apparence. »
Bon. On a vu plus discret qu'une femme qui déambule avec un corbeau sur l'épaule mais pour le coup, si Eliëndir débarque sous sa véritable apparence, il y a fort à parier que ça va très mal finir. Si les complices de Seth sont bien là ce soir, ils sont forcément dans l'arrière boutique à s'enivrer et à fêter la mort supposée d'Eliëndir. Les pauvres, ils ne savent vraiment pas ce qui va leur tomber dessus. En attendant, c'est Neera qui va devoir s'occuper d'infiltrer le bâtiment. Discrètement ou non, il ne lui en voudra pas si elle fait un peu le ménage sur le chemin.
CENDRES
« Je me contrefous de l'avis de son père et s'il n'est pas content, il subira le même sort. »
Ça a au moins le mérite d'être clair. Melorn a besoin d'un bon ménage, quelqu'un doit décrasser la ville en profondeur et c'est déjà ce que le mage noir entreprend de faire. Seth n'est qu'un nom de plus sur sa liste et s'il doit s'occuper du reste de la famille pour avoir l'esprit tranquille, alors soit. Il fera ce qu'il doit faire pour que Melorn s'élève comme le havre de paix qu'elle aurait toujours dû être. Aucun sacrifice n'est trop grand pour bâtir un monde meilleur à son image et s'il doit brûler la moitié de la ville pour pouvoir reconstruire sur une base saine, ce n'est pas cher payé pour la concrétisation de ses ambitions.
Les deux amis de longue date se retrouvent sur le toit du bâtiment qui sera bientôt déserté avant l'arrivée de la garde. Ils profitent d'une petite accalmie, une interlude rafraîchissante après une entrée en matière très mouvementée. Les cheveux au vent, l'Elfe à la chevelure immaculée en profite pour réfléchir. Comme à son habitude, il n'arrête jamais. Il aurait pu continuer de laisser Neera dans le flou sur certaines de ses activités "particulières" mais il lui doit des réponses. Il n'en a jamais parlé avant à Neera, pour des raisons évidentes. Ils n'appartiennent tout simplement pas au même monde. Il doit beaucoup à Neera et il en a parfaitement conscience. Il lui doit la vie et plus important encore, la vie de la seule femme qui a plus d'importance à ses yeux que sa propre petite personne. Son amitié avec la Tornade est plus importante qu'il ne veut bien l'admettre et la vérité aurait remis en cause toute leur relation. Il s'est convaincu qu'elle ne comprendrait pas alors un bon mensonge semblait être une perspective plus intéressante qu'une vérité décevante.
Autant aller droit au but. Neera est loin d'être idiote et elle a déjà commencé à se faire ses propres déductions alors plutôt que de la laisser avec de potentielles fausses idées, autant montrer un peu d'honnêteté. Un petit soupire s'échappe de ses lèvres alors qu'il vient joindre ses mains dans son dos. Quand le constat vient de Neera en personne, c'est d'autant plus troublant que cela semble très péjoratif. C'est le cas évidemment mais ça l'est encore un peu plus quand c'est elle qui le dit. Il a l'impression que Neera tombe de haut et si en général il se contente simplement d'ignorer l'avis des gens sans importance, Neera ne fait pas partie de cette catégorie. Ça n'a jamais été le cas et ça ne le sera jamais, peu importe comment cette histoire va se terminer entre eux. Il entrouvre la bouche mais aucun son n'en sort, un aveu de faiblesse pour un homme plein d'assurance tel que lui. Honnêtement, il ne sait même pas quoi lui répondre. Il s'interroge sur les mots de Neera qui se mettent à résonner dans son esprit. Corrompu... Est-ce vraiment ainsi qu'elle le voit ? Venant de son amie la plus proche, sûrement l'une des rares personnes qui le connaît le mieux, c'est plus douloureux à entendre qu'il ne l'aurait pensé. À-t-elle tort pour autant ?
L'Elfe prend une grande inspiration en levant légèrement les yeux vers le ciel étoilé au-dessus de la cité elfique. Il a longtemps redouté ce moment, tant qu'il aurait sûrement préféré continuer de lui mentir en emportant ce secret dans sa tombe. Neera a le don pour foutre son nez là où elle ne devrait pas, Eliëndir le sait mieux que personne et pourtant, il ne trouve toujours pas les mots. Il va falloir, parce que la Républicaine est assez lucide pour lui rappeler qu'ils n'ont pas toute la soirée devant eux. Hors de question de laisser les associés de Seth s'échapper. De toute façon ils n'iront pas bien loin, la ville est grande mais pas assez pour se cacher indéfiniment de la colère d'Eliëndir. Il ira les chercher un par un, jusqu'à leur domicile si nécessaire.
Finalement, il se tourne à nouveau vers Neera pour poser ses améthystes sur son visage.
« Ça ne me plait pas plus qu'à toi, Neera. C'est plus compliqué que tu ne le penses. Je ne suis pas plus capable que toi de remonter le temps et d'effacer mes erreurs, j'aimerais tant que ce soit si simple. J'ai dû faire des choix difficiles, j'ai fais des choses horribles et à présent je dois vivre avec les conséquences de mes actes. Je ne te demande pas de comprendre. »
Pesant le pour et le contre, Eliëndir a décidé de rester le plus vague possible. Sans pour autant affirmer ses conclusions, il ne nie pas non plus l'évidence. Il préfère se convaincre que ses histoires et ses mésaventures ne concernent en rien son amie. En fait, il aurait préféré qu'elle n'en sache jamais rien. Pas qu'il ait peur pour la sécurité de Neera, voyons un peu de sérieux. Il ne connaît pas de mage plus redoutable que la Tornade de Magic dans tout le Sekai. Il aurait simplement voulu garder cette amitié intacte, loin de la politique assommante et des complots meurtriers. Loin de la réalité de son quotidien tumultueux. C'est raté visiblement. Pas sûr que ses réponses très évasives suffisent à Neera mais pour le moment, ils ont encore du travail. La soirée n'est pas tout à fait terminée et ils doivent maintenant se rendre au Nid d'Hirondelle.
Il acquiesce de la tête et rejoint Neera près du bord. À bonne allure comme elle sait le faire en traversant les cieux, ils y seront à peine dans quelques minutes. Et oui, c'est bien pour ça qu'ils ont rejoint le toit du bâtiment plutôt que de passer par la grande porte comme des gens civilisés. De plus, ils ne risquent pas d'être vus sur place par des passants ou des témoins. Il cligne des yeux puis vient jeter un coup d'œil à ses vêtements quand elle lui propose de passer chez lui pour enfiler quelque chose de plus confortable. Certes, il a déjà été plus fringant que ce soir avec ses vêtements sales et déchirés. Et c'est vrai qu'il met un point d'honneur à toujours être parfait aux yeux des autres. Mais franchement, là tout de suite, c'est vraiment le cadet de ses soucis.
« Ne perdons pas de temps et ne prenons pas le risque de les laisser s'échapper. Seth et ses complices vont finir par se rendre compte que je suis toujours en vie. »
D'ailleurs, il y en a une à la maison qui va sûrement se mettre dans tous ses états quand elle va apprendre ce qu'il s'est passé ce soir. Et Neera n'est pas au courant. Pas encore. Alors non... Il n'a pas très envie de rentrer tout de suite.
« Et je ne suis pas seul en ce moment. Il y a une bonne amie à toi, j'ai cru comprendre que vous vous connaissiez toutes les deux. C'est fou comme le monde est petit, tu ne trouves pas ? »
Il se met à nouveau à modeler sa chair pendant quelques longues secondes, suivant exactement le même processus qu'un peu plus tôt avant qu'ils ne quittent les lieux de l'attentat. Reprenant son apparence de corbeau noir comme les ombres qu'il contrôle, le petit volatile bat des ailes pour s'accrocher à l'épaule de Neera.
« Dahlia est à Melorn et je compte bien la tenir le plus loin possible de tout ça. Je ne veux pas l'inquiéter. J'espère que toi et moi, nous sommes d'accord là-dessus. Ne t'en fais pas, elle est en sécurité. »
Seth aurait pu envoyer des assassins à son domicile. Dahlia n'est pas à Melorn depuis très longtemps mais le couple ne se cache plus depuis quelques semaines déjà. Pourtant, Eliëndir ne semble pas inquiet pour la sécurité de sa bien-aimée pour la simple et bonne raison que sa maison est collée au manoir familiale qui appartient à un éminent membre du Conseil : son père. Cela implique les gardes et la sécurité du domaine qui patrouillent jour et nuit. S'attaquer à Eliëndir c'est une chose mais personne n'oserait s'attaquer directement à un membre du Conseil et certainement pas l'autre imbécile de Seth. Il n'y a pas d'endroit plus sûr que son domicile dans toute la ville et il faut être le dernier des connards pour lever la main sur une Fae qui joue littéralement avec les maladies magiques. De plus, si des assassins ont été envoyés chez lui, Sonaka l'aurait averti lorsqu'il l'a obligé à lui donner ses informations.
Il connaît trop bien Neera pour oser lui demander de rentrer chez elle sans faire d'histoire. Alors il se contente d'hocher la tête ou plutôt d'hocher le bec, c'est à peu près la même chose. Les deux protagonistes n'ont plus rien à faire ici et quand Neera sera prête, ils pourront voyager dans les airs pendant qu'Eliëndir lui indique le chemin à prendre. Ils se dirigent donc vers les beaux quartiers de la ville, peut-être pas les sphères les plus hautes mais juste un cran en dessous. Le Nid d'Hirondelle n'est pas loin, il s'agit d'un petit établissement discret divisé en deux en réalité. Il y a la vitrine officielle, bien éclairée sur une grande avenue et qui a beaucoup de succès pour les clients cherchant à consommer quelques mets raffinés ou un alcool de bonne qualité avec quelques amis. Il y a une autre section plus discrète à l'arrière du bâtiment, pour les clients "spéciaux" à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Pour y accéder c'est assez simple, il suffit d'entrer par la grande porte et de se frayer un chemin vers l'arrière boutique ou tout simplement emprunter la porte de service à l'arrière, dans une petite ruelle.
« Tu peux entrer par devant mais il y a aussi une porte à l'arrière. C'est comme tu veux. On sera plus discret si je garde cette apparence. »
Bon. On a vu plus discret qu'une femme qui déambule avec un corbeau sur l'épaule mais pour le coup, si Eliëndir débarque sous sa véritable apparence, il y a fort à parier que ça va très mal finir. Si les complices de Seth sont bien là ce soir, ils sont forcément dans l'arrière boutique à s'enivrer et à fêter la mort supposée d'Eliëndir. Les pauvres, ils ne savent vraiment pas ce qui va leur tomber dessus. En attendant, c'est Neera qui va devoir s'occuper d'infiltrer le bâtiment. Discrètement ou non, il ne lui en voudra pas si elle fait un peu le ménage sur le chemin.
CENDRES
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum