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Régler ses comptes pour se reconstruire
Quand la peur change de camp.
Le soir s’installait sur la grande cité de Kyouji, pourtant, l’endroit restait très animé. C’était l’heure de rejoindre les restaurants, tavernes et autres lieux de divertissement. Mais Broken Goat ne serait pas de la fête. Il passait devant divers troquets où les clients se rassemblaient pour se détendre après une dure journée de labeur. Les oreilles baissées, continuait sa route vers chez lui en silence. Il manqua de recevoir un nain sur lui. Déjà à cette heure-là, les bagarres commençaient. En même temps, autant de nains et de bières au même endroit, les chances que ça parte en bagarre n’étaient pas négligeables. Et avec les mines dans le coin, les nains étaient plutôt communs. Un cavalier lourdement armé lui ordonna de s'écarter. L'esclave le fit sans broncher. Il avait été dressé à obéir. Quand le cavalier demanda la même chose à quelqu'un d'autre, celui-ci se montra un peu plus réticent avant de se plier en voyant le potentiel danger du cavalier. Broken Goat rêvait d'avoir un cheval. Il avait toujours été fasciné par les montures de son maître. Mais il savait que c'était un rêve vain. Déjà qu'il peinait à trouver un travail. Un peu plus loin, sur la terrasse d’une taverne, des types faisaient un concours de bras de fer. Avec sa carrure, le cobe ne ferait clairement pas long feu dans ce genre de démonstration de force. Il se demandait quelle serait sa place dans ce monde où seuls les plus forts semblaient trouver leur place au soleil. Pourtant, les faiblards avaient un intérêt, celui d’être de la main d’œuvre que les puissants pouvaient exploiter à leur guise. C’était grâce à des faibles comme lui que son maître avait put mener la belle-vie. Avec le temps, l’esclave avait commencé à douter du fait que son propriétaire ait put aller aussi loin sans des gens pour faire fructifier ses richesses.
En parlant de maître, Broken Goat ignorait ce qu’il devenait depuis qu’il avait revendu ses esclaves. Le cobe ne savait pas vraiment pourquoi une telle action de sa part. Mais au fil de ses errances, il avait finit par apprendre que l’impératrice avait décrété que l’esclavage d’êtres vivants était illicite hormis pour ceux qui avaient commis des crimes graves. Broken Goat n’était pas dans ce cas, à moins qu’il ne connaisse pas assez bien la loi et qu’il avait fait des choses pour lesquelles il n’était même pas au courant. Puis il se demanda si son maître avait repris des esclaves. Il espérait sincèrement que non. Ce qu’il avait vécu, il ne le souhaitait à personne, pas même à son pire ennemi. Il avait encore en tête le fait d’avoir dû assister à la mort d’antilopes ainsi que de les dépecer, même des humains morts l’avaient traumatisé. Il avait horreur de voir des cadavres, de voir ses semblables souffrir. Car il avait beau être un hybride, il avait une part d’humanité en lui. Elle pouvait réveiller la pire bête qui soit, mais également le meilleur. Tout était une question de choix. Broken Goat, malgré les pires outrages qu’il avait subi, refusait de devenir comme ses bourreaux. Il avait besoin des autres pour se construire, mais pas de les écraser pour accéder à la lumière.
Après une nouvelle session de recherche de travail infructueuse afin de trouver un autre employeur que l'abruti qui l'exploitait, le cobe retourna chez lui, dans sa cabane rudimentaire sur un ilot en bordure du lac entouré de divers roseaux. Enfin son abri avait d’avantage l’allure d’une simple tente faite de piquets en bois tordus attachés et la toile était des morceaux de tissus de récupération cousus grossièrement ensembles. Afin de faire un toit protégeant un peu mieux des intempéries, Broken Goat avait disposé au dessus des feuilles de palmier attachées entre-elles. En mobilier, il se contentait d’une simple natte, un bol et une casserole gondolée trouvés dans les ordures. Heureusement que les aires de rejet existaient. Elles avaient des chances de fournir aux indigents ce dont ils avaient besoin. Surtout que les nobles avaient la fâcheuse tendance à jeter n’importe quoi. Après tout, ils vivaient dans l’opulence et n’avaient pas vraiment à s’inquiéter d’avoir faim le lendemain. Quand on trouvait quelque chose, on devait se montrer discret, car les bagarres entre mendiants n’étaient pas rares, même si la solidarité restait bien présente. Juste, que Broken Goat n’y avait pas vraiment le droit. Décidément, ce statut d’hybride était un vrai fardeau dans ce monde. Mais les plus dangereux pour le cobe restaient les chiens errants qui prospéraient dans les ordures, notamment en chassant les rats ayant élu domicile dans celles-ci. Une antilope, même hybridée à un humain, restait un repas envisageable pour les canidés.
Le cobe s’offrit un instant de baignade qui serait aussi l’occasion de se nourrir des plantes aquatiques qui étaient gratuites. Une chose positive de sa sortie de l’esclavage, c’était sans doutes le fait de manger ce qu’il souhaitait et à sa faim. Un repas d’herbivore étant peu calorique, Broken Goat devait manger pendant des heures afin de remplir sa panse. Et après venait le temps de ruminer. Au moins, avec un travail en matinée, il pouvait consacrer du temps à un repas qui pouvait durer longtemps, mais bien moins qu’un cheval. Mais il pouvait consommer de la nourriture humaine, notamment cuite. Celle-ci était bien plus calorique et permettait de manger plus rapidement. Mais elle n’était pas gratuite, contrairement aux plantes. Et il avait encore des souvenirs de la sorte de bouillie de céréales qui était donnée aux esclaves chez Senmout. Un met absolument infect, juste histoire de maintenir la marchandise en état acceptable pour la vendre au meilleur prix. C’était plus rapide à manger que des végétaux, mais au détriment du goût.
Après avoir suffisamment brouté, le cobe revint sur la terre-ferme pour ruminer. Son système digestif avait gardé beaucoup d’aspects de celui d’une antilope ce qui lui donnait un ventre rebondi, malgré une corpulence plutôt maigre. Après s’être ébroué, il s’allongea sur sa natte pour ruminer. Au moins, il aurait tout le temps qu’il voudrait pour ça. Pendant ce moment, il pensa à Kilanna. Il se demandait ce qu’elle devenait depuis qu’elle l’avait arraché aux griffes de Senmout.
Même en étant pas l’être le plus rancunier de ce monde, Broken Goat en voulait encore à son maître, Arkugal, pour l’avoir mis dans un tel pétrin. Parce qu’à cause de lui, il n’avait pas été préparé à pouvoir vivre parmi les autres. Il avait été isolé pendant des années à devoir juste obéir au moindre caprice. Et maintenant, il était perdu, ignorant ce qu’il ferait par la suite. Il devait avouer qu’il aurait tant aimé que les autorités découvrent qu’il possédait des esclaves. Mais il se souvenait de ce que disait un captif chez Senmout. Que personne n’irait au secours d’individus dont tout le monde se foutait. Les trafiquants étaient assez malins pour capturer des individus qui ne manqueraient à personne.
Mais l’esclave ignorait si un jour ce type se retrouverait un jour face à ses responsabilités. Après tout, les riches étaient connus pour souvent très bien s’en tirer. Arkugal avait vendu ses esclaves histoire d’être tranquille. L’esclavage avait encore de beaux jours au sein du Reike malgré les interdictions, et Broken Goat ne rêvait que d’une chose, que cette pratique immonde ne soit plus qu’un lointain souvenir.
CENDRES
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Finalement, une certaine routine d'un nouveau genre avait fini par s'installer dans la vie de Kilanna. Elle vivait aux côtés du ministre, sur lequel elle veillait le plus souvent et longtemps possible. Par conséquent, à force d'être souvent vue avec lui, elle avait fini par se faire connaître de son entourage. En termes positifs, négatifs, neutres ? Elle n'en savait rien et se doutait que ça discutait dans son dos, mais n'en avait cure. Après tout, elle n'était pas là pour entendre des rumeurs. Sauf peut-être celles qui concernaient son employeur, afin de déjouer de potentiels complots contre lui. Mais jamais encore elle n'avait eu à utiliser ses compétences martiales. Il faudrait vraiment qu'elle mette en place un système d'entraînement régulier avec ses "collègues", afin de ne pas perdre la main. Mais personne parmi eux ne maniait la dague... Peut-être serait-il mieux avisé de se touner vers les services de l'Oreille ? Mais travailler avec quelqu'un d'autre ne serait-il pas vu comme de la trahison ? Qu'elle le veuille ou non, à présent, elle se devait de ne plus travailler pour quelqu'un d'autre que le Coeur et le directeur de la troupe de théâtre. Elle s'était enchaînée de son plein gré. Mais cela lui changeait de la vie incertaine qu'elle avait menée jusqu'à présent. À présent, même si elle s'adonnait plus à des enquêtes qu'à de la réelle défense de son employeur, elle disposait de la certitude que ses besoins trouveraient leur réponse.
D'ailleurs... Il leur arrivait de discuter. Et, au cours de l'une de ces discussions, ils en avaient été venus à parler, elle ne savait trop comment, des problèmes liés aux esclaves. Cela lui avait immédiatement fait penser à un certain Broken Goat, qu'elle avait aidé à s'introduire dans la vie en tant qu'homme libre. Quelque chose lui disait que Tagar apprécierait d'avoir quelqu'un pour l'aider à démanteler le réseau. Après tout, même si elle avait empoisonné le vendeur (oups), il n'était probablement pas le seul à tremper dans ces affaires et, surtout, ce n'était probablement pas lui qui prenait les décisions. Retrouver cet herbivore pourrait se révéler très utile pour eux.
Néanmoins, elle ne savait pas où il se trouvait actuellement. Alors, elle s'était contentée de donner à son supérieur la localisation du village où elle l'avait trouvé. Pour le reste, l'enquête serait certainement confiée à autrui. Mais elle serait présente lors de la rencontre. Principalement pour apaiser l'être, que la présence d'un ministre impressionnerait sûrement.
D'ailleurs... Il leur arrivait de discuter. Et, au cours de l'une de ces discussions, ils en avaient été venus à parler, elle ne savait trop comment, des problèmes liés aux esclaves. Cela lui avait immédiatement fait penser à un certain Broken Goat, qu'elle avait aidé à s'introduire dans la vie en tant qu'homme libre. Quelque chose lui disait que Tagar apprécierait d'avoir quelqu'un pour l'aider à démanteler le réseau. Après tout, même si elle avait empoisonné le vendeur (oups), il n'était probablement pas le seul à tremper dans ces affaires et, surtout, ce n'était probablement pas lui qui prenait les décisions. Retrouver cet herbivore pourrait se révéler très utile pour eux.
Néanmoins, elle ne savait pas où il se trouvait actuellement. Alors, elle s'était contentée de donner à son supérieur la localisation du village où elle l'avait trouvé. Pour le reste, l'enquête serait certainement confiée à autrui. Mais elle serait présente lors de la rencontre. Principalement pour apaiser l'être, que la présence d'un ministre impressionnerait sûrement.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
Messages : 296
crédits : 310
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[Note HRP : Je rebondis à la suite du poste de Tensai ici].
La prochaine fois, il demanderait carrément aux Serres Pourpres de ramener la prisonnière devant l’Empereur.
Les pauvres bougres qui avaient été assassinés n’en pouvait rien, bien sûr. C’était des soldats reikois qui n’avaient jamais pensé être pris en embuscade, une fois que l’enquête de Brak avait été clôturée. Mais quand même.
Voir s’échapper cette femme – alors qu’elle était à portée de main – avait de quoi renfrogner le maître-espion, et en apprenant la nouvelle, il n’avait pas été le plus heureux, il fallait le reconnaître.
Mais qu’à cela ne tienne. Les Sept pouvaient bien défier l’autorité royale. Ils pouvaient bien rêver de rétablir l’esclavage sur tout le Sekai. Il n’en restait pas moins que la Main ne tolérerait pas leur existence. Le décret de l’Impératrice était clair et ils n’avaient pas leurs mots à dire là-dessus. Ce n’était pas eux qui gouvernaient l’Empire, de toute façon. Alors s’ils voulaient se présenter comme des rebelles, et pis que tout, menacer la reine du royaume, ainsi soit-il. Ni Zéphyr, ni Tagar ne les laisseraient faire, et les deux hommes n’avaient pas hésité à prendre des initiatives. Afin de retrouver ces grandes familles d’esclave, il fallait découvrir quels étaient les réseaux de la pègre qui privilégiaient encore l’esclavagisme. Pour cela, ils avaient besoin d’informateurs… Et contre toute-attente, c’était le Cœur lui-même qui lui avait parlé d’un certain hybride. Ce dernier avait été prisonnier d’un marchand d’esclave. D’une brute. D’un commerçant hypocrite qui avait fini empoisonné, lui avait-on encore soufflé. L’être qui l’intéressait, un humanoïde mi-homme mi-antilope, avait longtemps été délaissée dans sa cage, et c’est ce qui avait suscité l’intérêt de l’Oreille. Si cet individu avait bien été méprisé par tous les clients, s’il était resté longtemps sur place, peut-être avait-il fini par entendre des choses intéressantes. Des choses qu’on ne pouvait savoir qu’en étant esclave soi-même. Aussi avait-il proposé à Tagar de s’arrêter à Kyouji pour rencontrer ce individu. Broken Goat comme on l’appelait. S’il était désormais libre, il était aussi certain qu’il n’avait rien… Peut-être faudrait-il lui proposer leur assistance en échange d’information, s’était dit Zéphyr. Mais il fallait déjà voir comment se comporterait cet inconnu à leur arrivée. Ce serait normal qu’il soit méfiant. Mais bon, en comprenant qu’il aurait affaire à deux membres du gouvernement… Peut-être qu’il verrait là une opportunité unique s’il était un temps soit peu intelligent.
Ses espions avaient fini par localiser son emplacement et à le surveiller. Il fallait quand même quelques jours pour voyager d’Ikusa à Kyouji, et il aurait été bête de perdre sa trace par manque de vigilance. Broken devait ne s’être rendu compte de rien, puisque l’Oreille avait demandé qu’on le laisse tranquille pour ne pas le brusquer. Mais aujourd’hui, son quotidien allait prendre un virage serré.
Zéphyr avait proposé de voyager aux côtés du Cœur, par souci d’efficacité, et parce que voyager en petit groupe leur permettrait d’être plus rapide. Il avait été surpris d’apprendre que Kilanna était désormais son garde du corps attitrée, mais heureusement, il ne voyait pas la jeune femme d’un mauvais œil. Au contraire, sa race pourrait l’aider à se rapprocher de Broken et à le mettre davantage à l’aise.
Accompagné de ses deux compatriotes, Zéphyr se permit de les guider au sein de la ville. Ils n’y restèrent pas longtemps, au demeurant. Au contraire, le trio s’approcha du lac de Rebirth : c’était là qu’ils trouveraient le cobe, selon ses sources, puisqu’il se réfugiait dans une petite cabane misérable, près d’un petit îlot du coin. Leur cible vivait réellement dans des conditions misérables, d’un point de vue humain, mais le guerrier n’était pas du genre à s’en émouvoir directement. Jusqu’ici, il nota surtout une pléthore de détails – la tente qui lui servait d’abri, les morceaux de toile qui avaient été grossièrement recousu ensemble, la natte, le bol et la casserole qui semblaient être ses seuls biens… L’hybride avait l’air vraiment pauvre, mais il n’était pas l’heure de faire des commentaires là-dessus.
L’Oreille laissa son homologue lancer la conversation, et il ajouta simplement, d’un ton conciliant :
- Nous aimerions vous parler de votre passé d’esclave… Et de ce qui vous y avez vécu au demeurant. Y verriez-vous un inconvénient ?
D’un geste discret, il invita Kilanna à prendre l’initiative pour rassurer le cobe. S’il y avait bien quelqu’un qui pourrait gagner la confiance de leur interlocuteur, c’était elle.
- Je m’appelle Zéphyr, Zéphyr Zoldyck. Quant à notre amie ici présente, comme l’a dit Tagar, vous la connaissez déjà… Je me trompe ?
Le guerrier a un sourire qui se veut rassurant, même si ça ne doit pas être simple pour l’antilope. Il faut dire que Tagar comme le maître-espion ont des vêtements de qualité et tout dans leur posture indique qu’ils ont une attitude calme, digne et posée. Ce sont des gens qui ne trainent pas dans les environs, d’habitude… Et cela il va forcément le constater.
La prochaine fois, il demanderait carrément aux Serres Pourpres de ramener la prisonnière devant l’Empereur.
Les pauvres bougres qui avaient été assassinés n’en pouvait rien, bien sûr. C’était des soldats reikois qui n’avaient jamais pensé être pris en embuscade, une fois que l’enquête de Brak avait été clôturée. Mais quand même.
Voir s’échapper cette femme – alors qu’elle était à portée de main – avait de quoi renfrogner le maître-espion, et en apprenant la nouvelle, il n’avait pas été le plus heureux, il fallait le reconnaître.
Mais qu’à cela ne tienne. Les Sept pouvaient bien défier l’autorité royale. Ils pouvaient bien rêver de rétablir l’esclavage sur tout le Sekai. Il n’en restait pas moins que la Main ne tolérerait pas leur existence. Le décret de l’Impératrice était clair et ils n’avaient pas leurs mots à dire là-dessus. Ce n’était pas eux qui gouvernaient l’Empire, de toute façon. Alors s’ils voulaient se présenter comme des rebelles, et pis que tout, menacer la reine du royaume, ainsi soit-il. Ni Zéphyr, ni Tagar ne les laisseraient faire, et les deux hommes n’avaient pas hésité à prendre des initiatives. Afin de retrouver ces grandes familles d’esclave, il fallait découvrir quels étaient les réseaux de la pègre qui privilégiaient encore l’esclavagisme. Pour cela, ils avaient besoin d’informateurs… Et contre toute-attente, c’était le Cœur lui-même qui lui avait parlé d’un certain hybride. Ce dernier avait été prisonnier d’un marchand d’esclave. D’une brute. D’un commerçant hypocrite qui avait fini empoisonné, lui avait-on encore soufflé. L’être qui l’intéressait, un humanoïde mi-homme mi-antilope, avait longtemps été délaissée dans sa cage, et c’est ce qui avait suscité l’intérêt de l’Oreille. Si cet individu avait bien été méprisé par tous les clients, s’il était resté longtemps sur place, peut-être avait-il fini par entendre des choses intéressantes. Des choses qu’on ne pouvait savoir qu’en étant esclave soi-même. Aussi avait-il proposé à Tagar de s’arrêter à Kyouji pour rencontrer ce individu. Broken Goat comme on l’appelait. S’il était désormais libre, il était aussi certain qu’il n’avait rien… Peut-être faudrait-il lui proposer leur assistance en échange d’information, s’était dit Zéphyr. Mais il fallait déjà voir comment se comporterait cet inconnu à leur arrivée. Ce serait normal qu’il soit méfiant. Mais bon, en comprenant qu’il aurait affaire à deux membres du gouvernement… Peut-être qu’il verrait là une opportunité unique s’il était un temps soit peu intelligent.
Ses espions avaient fini par localiser son emplacement et à le surveiller. Il fallait quand même quelques jours pour voyager d’Ikusa à Kyouji, et il aurait été bête de perdre sa trace par manque de vigilance. Broken devait ne s’être rendu compte de rien, puisque l’Oreille avait demandé qu’on le laisse tranquille pour ne pas le brusquer. Mais aujourd’hui, son quotidien allait prendre un virage serré.
Zéphyr avait proposé de voyager aux côtés du Cœur, par souci d’efficacité, et parce que voyager en petit groupe leur permettrait d’être plus rapide. Il avait été surpris d’apprendre que Kilanna était désormais son garde du corps attitrée, mais heureusement, il ne voyait pas la jeune femme d’un mauvais œil. Au contraire, sa race pourrait l’aider à se rapprocher de Broken et à le mettre davantage à l’aise.
Accompagné de ses deux compatriotes, Zéphyr se permit de les guider au sein de la ville. Ils n’y restèrent pas longtemps, au demeurant. Au contraire, le trio s’approcha du lac de Rebirth : c’était là qu’ils trouveraient le cobe, selon ses sources, puisqu’il se réfugiait dans une petite cabane misérable, près d’un petit îlot du coin. Leur cible vivait réellement dans des conditions misérables, d’un point de vue humain, mais le guerrier n’était pas du genre à s’en émouvoir directement. Jusqu’ici, il nota surtout une pléthore de détails – la tente qui lui servait d’abri, les morceaux de toile qui avaient été grossièrement recousu ensemble, la natte, le bol et la casserole qui semblaient être ses seuls biens… L’hybride avait l’air vraiment pauvre, mais il n’était pas l’heure de faire des commentaires là-dessus.
L’Oreille laissa son homologue lancer la conversation, et il ajouta simplement, d’un ton conciliant :
- Nous aimerions vous parler de votre passé d’esclave… Et de ce qui vous y avez vécu au demeurant. Y verriez-vous un inconvénient ?
D’un geste discret, il invita Kilanna à prendre l’initiative pour rassurer le cobe. S’il y avait bien quelqu’un qui pourrait gagner la confiance de leur interlocuteur, c’était elle.
- Je m’appelle Zéphyr, Zéphyr Zoldyck. Quant à notre amie ici présente, comme l’a dit Tagar, vous la connaissez déjà… Je me trompe ?
Le guerrier a un sourire qui se veut rassurant, même si ça ne doit pas être simple pour l’antilope. Il faut dire que Tagar comme le maître-espion ont des vêtements de qualité et tout dans leur posture indique qu’ils ont une attitude calme, digne et posée. Ce sont des gens qui ne trainent pas dans les environs, d’habitude… Et cela il va forcément le constater.
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Régler ses comptes pour se reconstruire
Quand la peur change de camp.
Le cobe pouvait passer des heures à manger. C’était l’inconvénient d’un régime alimentaire d’herbivore peu calorique combiné à un système digestif complexe. Ses oreilles étaient baissées, mais de manière détendue. Parfois, elles bougeaient quand il sentait un insecte se poser dessus. Le cobe était tranquillement installé et profitait de sa soirée pour se changer les idées. Même ses pensées de son passées peinaient à l’abandonner tant il avait été formaté depuis son plus jeune âge à être un esclave. Puis il n’avait pas grand-chose d’autre à faire de passionnant.
Alors qu’il digérait tranquillement son repas, le cobe entendit des sons venant de dehors. Il se mit en alerte, les oreilles dressées. Ces bruits de pas étaient bien trop nombreux. Puis une première voix se fit entendre. Une voix masculine lui demandant de lui parler. Puis il entendit le nom de Kilanna, un nom qui lui était familier. Après tout, elle l’avait sauvé de l’esclavage. Aussitôt, une lueur d’intérêt apparut chez l’hybride. Et ce Tagar, c’était peut-être son employeur dont elle lui avait parlé. Peut-être que c’était pour lui trouver un travail comme promis. Une lueur d’espoir vint chez l’ancien esclave.
Mais une seconde voix masculine intervint. Elle lui demanda de leur parler de son passé d’esclave. Pourquoi donc, il espérait ne pas avoir d’ennuis. Puis ce nouveau venu se présenta. Ainsi, il se nommait Zéphyr, c’était toujours plus joli que Broken Goat. Puis il introduisit également celui qui s’était exprimé en premier, apparemment l’employeur de Kilanna. Donc il s’appelait Tagar. Au moins c’était pas des noms trop difficiles à retenir pour un cerveau d’esclave pas très éduqué. En tout cas, Broken Goat n’avait pas intérêt à faire attendre tout ce beau monde et finit par sortir de son abri. La première chose qu’il remarqua, ce fut la dizaine de gardes derrière ce qui supposait être ses interlocuteurs. Il avala sa salive et ses oreilles se plaquèrent en arrière de peur de toute cette escorte. Puis il vit Kilanna. Celle qui l’avait libéré de ses chaînes. Il lui devait pas moins que sa liberté. Cela le rassura un peu. Elle lui avait bien dit qu’elle en parlerait à son employeur. Et tous ces gardes, la marque d’un type important. Mais visiblement, le travail ne serait pas pour tout de suite. Par contre, connaissant Kilanna, ces gens semblaient-être là pour combattre l’esclavage. Mais ceux qui se démarquaient le plus étaient clairement étaient les deux individus qui précédaient l'escorte de gardes et l'assassin aux ailes de dragon. Leurs tenues trahissaient leur haut-rang. Un vrai contraste avec le cobe qui remarquait que l'un d'eux cherchait à cacher son irritation de voir ses bottes souillées par la boue.
Le cobe se courba devant les nouveaux venus pour les saluer avant de leur donner quelques éléments de ce qu’ils attendaient.
- Oui, Kilanna avoir libéré…moi…
Il continuait de regarder ses sabots afin de ne pas croiser les regards des deux types qui semblaient être des nobles, ainsi que de leur escorte. Encore ses vieux réflexes d’esclave qui devait se faire discret et ne pas regarder des nobles dans les yeux et surtout s’effacer face à eux.
- Oui… Moi bien vouloir parler de quand moi être esclave…
Le cobe avala la nourriture qu’il était encore en train de ruminer. Décidément, les instants repas des herbivores étaient bien complexes et longs. Mais il sentait que ces gens n’auraient pas la patience de regarder un hybride-antilope digérer. Puis ce n’était pas comme s’il avait le choix. Enfin, il se l’imaginait. Puis qu’avait-il à perdre.
- Moi être esclave…depuis moi savoir marcher… Moi toujours travailler… Moi faire tout dans la maison de maître… Moi être puni tout le temps pour rien… Moi jamais faire bien les choses…
C’était la majorité de son quotidien quand il était chez Arkugal. Mais il avait pas mentionné que son maître appréciait également de se divertir d’une certaine manière avec son esclave obligé de le subir sans discuter. Et ses piercings témoignaient de ce passé, en plus de rappeler que c’était sa chose. Et il l’avait très mal pris quand cet objet avait osé le faire avec quelqu’un d’autre de son propre chef dans le cadre dans une relation sincère et respectueuse. Puis quand les autorités se mirent à tourner un peu trop autour d’Arkugal, celui-ci vendit ses esclaves afin d’être blanc comme neige lors de perquisitions.
- Maître me vendre…à Senmout… Maître vendre autres esclaves à autre marchand…
Il regarda Kilanna qui s’était débarrassé du marchand. Puis il expliqua un peu son quotidien d’esclave chez le marchand, les attentes dans la cage puante, la présentation aux clients qui avaient tendance à le palper.
- Moi avoir vu souvent aventurier… toujours même personne… Lui bien aimer Senmout… Et lui avoir déjà esclaves chez Senmout…
Car seules les personnes de confiance avaient eu accès aux esclaves autres que des morts-vivants. Et cet aventurier pouvait-être un bon départ. Mais le trouver allait-être une autre paire de manches. Mais ils pourraient commencer par son maître vu qu’il avait vendu ses esclaves à divers marchands et donc pourrait leur donner des adresses. Puis si pour une fois un riche pouvait pas s’en sortir aussi facilement face aux conséquences de ses actes.
CENDRES
Invité
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Une fois arrivée en ville, elle avait été surprise de retrouver une ancienne connaissance. L'Oreille... Zéphyr... Elle ne savait pas comment l'aborder. Par chance, elle n'eut pas à la faire, car ce fut lui qui se proposa spontanément pour les guider. Restant aux côtés des deux hommes (après tout, son rôle était de suivre son employeur à la trace, pourquoi ne pas en faire profiter également son collègue tant qu'ils resteraient ensemble ?), elle fut aux premières loges pour apercevoir la masure. Cela lui brisa le coeur. Elle aurait dû lui trouver un logement digne de ce nom avant de l'abandonner ! Certes, à cette époque, ses besoins vitaux avaient été plus importants, mais quand même... La chaleur et la sécurité étaient importantes aussi... Alors que les deux hommes se présentaient, elle fixait l'entrée, anxieuse. Comment allait-il réagir face à de tels hommes ? Se montrerait-il seulement ?
Lorsqu'il apparut, elle répondit d'un léger signe de tête à l'ordre muet qui lui fut donné. De toutes façons, elle comptait bien jouer le rôle du médiateur ! Alors, ne se souciant, elle, absolument pas de la boue, elle se hâta de rejoindre l'herbivore, qu'elle étreignit avant d'avoir eu le temps d'y penser :
- Oh, je suis désolée de t'avoir abandonné ! J'aurais dû t'aider plus avant ! Est-ce que tu me pardonneras ?
Puis elle se recula, l'observant. Et un souvenir l'envahit.
- Ah, au fait... Tu as pu trouver une utilité à la peau du fennec ? Je voulais m'en servir pour te faire quelque chose, en cadeau, mais j'ai un peu oublié... Tu y as pensé, toi ? Une décoration, une couverture ? Ouais, non, c'est trop petit pour ça...
C'est alors qu'elle réalisa que le sujet n'était absolument pas celui-là. Alors, rétablissant une distance plus convenable, elle se racla la gorge et prit un ton plus formel, bien qu'il reste bien plus amical que celui utilisé par ses supérieurs :
- Hum, pardon. Voici donc mon employeur, comme promis, je lui ai parlé de toi. Et son collègue.
Elle désignait chacun d'eux d'un geste alors qu'elle parlait d'eux. Puis, plongeant de nouveau ses yeux dans ceux de l'herbivore, elle l'assura, sérieuse :
- Je te garantis qu'ils agissent dans le même but que moi. Si tu me fais confiance, fais-leur confiance aussi. Je me porte garante pour eux. S'ils te trahissent, j'accepterai n'importe quelle punition.
Puis vint le moment de se concentrer sur le coeur du sujet. Se tournant vers les autres hommes, elle déclara :
- Si vous me permettez de donner mon avis, je pense que les deux pistes sont exploitables. Si on compte les soldats, on est assez nombreux pour faire deux équipes, chacune dirigée par l'un d'entre vous. Même si, c'est vrai, Broken ne pourra pas se diviser... Faudra te trouver un nom moins péjoratif, à toi, d'ailleurs, si tu es d'accord.
Cela commençait à lui taper sur les nerfs d'avoir l'impression de l'insulter à chaque fois qu'elle parlait de lui. Et oui, elle en était venue à complètement changer d'interlocuteur en pleine prise de parole. Mais elle ne s'en voulait absolument pas. Qu'ils osent la reprendre à ce sujet ! ... Elle ne ferait probablement rien pour les en empêcher. Mais qu'ils osent quand même !
Lorsqu'il apparut, elle répondit d'un léger signe de tête à l'ordre muet qui lui fut donné. De toutes façons, elle comptait bien jouer le rôle du médiateur ! Alors, ne se souciant, elle, absolument pas de la boue, elle se hâta de rejoindre l'herbivore, qu'elle étreignit avant d'avoir eu le temps d'y penser :
- Oh, je suis désolée de t'avoir abandonné ! J'aurais dû t'aider plus avant ! Est-ce que tu me pardonneras ?
Puis elle se recula, l'observant. Et un souvenir l'envahit.
- Ah, au fait... Tu as pu trouver une utilité à la peau du fennec ? Je voulais m'en servir pour te faire quelque chose, en cadeau, mais j'ai un peu oublié... Tu y as pensé, toi ? Une décoration, une couverture ? Ouais, non, c'est trop petit pour ça...
C'est alors qu'elle réalisa que le sujet n'était absolument pas celui-là. Alors, rétablissant une distance plus convenable, elle se racla la gorge et prit un ton plus formel, bien qu'il reste bien plus amical que celui utilisé par ses supérieurs :
- Hum, pardon. Voici donc mon employeur, comme promis, je lui ai parlé de toi. Et son collègue.
Elle désignait chacun d'eux d'un geste alors qu'elle parlait d'eux. Puis, plongeant de nouveau ses yeux dans ceux de l'herbivore, elle l'assura, sérieuse :
- Je te garantis qu'ils agissent dans le même but que moi. Si tu me fais confiance, fais-leur confiance aussi. Je me porte garante pour eux. S'ils te trahissent, j'accepterai n'importe quelle punition.
Puis vint le moment de se concentrer sur le coeur du sujet. Se tournant vers les autres hommes, elle déclara :
- Si vous me permettez de donner mon avis, je pense que les deux pistes sont exploitables. Si on compte les soldats, on est assez nombreux pour faire deux équipes, chacune dirigée par l'un d'entre vous. Même si, c'est vrai, Broken ne pourra pas se diviser... Faudra te trouver un nom moins péjoratif, à toi, d'ailleurs, si tu es d'accord.
Cela commençait à lui taper sur les nerfs d'avoir l'impression de l'insulter à chaque fois qu'elle parlait de lui. Et oui, elle en était venue à complètement changer d'interlocuteur en pleine prise de parole. Mais elle ne s'en voulait absolument pas. Qu'ils osent la reprendre à ce sujet ! ... Elle ne ferait probablement rien pour les en empêcher. Mais qu'ils osent quand même !
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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L’hybride est alerte. Zéphyr s’en rend compte dès qu’il pose les yeux sur lui. Il ne peut pas véritablement lui en vouloir, cependant. Après tout, hormis Kilanna, Tagar et l’Oreille sont de purs inconnus, des gens de la haute, et pour un ancien esclave comme lui, les deux hommes peuvent paraître menaçants. Heureusement pour les membres de la Main, ils sont accompagnés par la belle aux cheveux écarlates. Celle-ci arrivera peut-être à mettre le cobe en confiance. Ce dernier finit d’ailleurs par sortir de son abri et le maître-espion le dévisage un instant. Il semble que son pelage soit suffisant pour le protéger des froides nuits du désert, car l’hybride ne porte pas grand-chose sur lui. Son ventre arrondi, peut-être à cause de sa condition de ruminant, et ses oreilles, qui réagissent à son humeur, sont peut-être ce qui est le plus interpellant de prime abord. Enfin, comme il l’a raconté à la garde du corps de Tagar lors de leur première rencontre, le Reikois considère les être semi-humanoïdes comme des individus à part entière. Le guerrier n’a donc pas un a priori négatif sur la demi-antilope. Tant qu’il sait lui donner des informations pertinentes, Zéphyr sera content.
Leur interlocuteur est en tout cas poli puisqu’ils s’inclinent devant le trio, et bientôt il prend la parole.
Un nouvel élément leur saute alors aux yeux.
Son abruti de maître ne lui a pas appris à parler correctement ?
L’Oreille est un peu surpris par cette découverte, et si ça ne tenait qu’à lui, il affabulerait bien ce foutu commerçant de divers noms d’oiseaux. Franchement, ces vendeurs d’esclaves… L’homme aux yeux ambrés doit bien reconnaître qu’il est un peu agacé, mais il prend soin de ne pas montrer ses sentiments. Ses sourcils sont un peu froncés, mais c’est tout. L’idée n’est pas de mettre ce Broken Goat mal à l’aise, surtout qu’il a la tête baissée depuis le début de leur conversation. Il va falloir mettre les choses au point et lui dire qu’ils ne sont pas là pour le piéger ou pour le prendre en traitre…
Stoïque, le maître-espion écoute cet informateur providentiel. Celui-ci leur raconte sa vie d’esclave. Apparemment, il est dans cette condition depuis sa plus tendre enfance, et l’assassin pince des lèvres. D’une certaine manière, c’est peut-être mieux qu’il n’ait connu que ça, pour ne pas qu’il souffre de son manque de liberté, mais… C’est quand même intolérable. Le décret d’Ayshara est plus que bienvenue quand on entend un tel témoignage.
Dans tous les cas, ils ont désormais deux cibles : Arkugal et ce fameux aventurier qui est venu plusieurs chez lui. Le marchand à qui Broken a été vendu a déjà été neutralisé par Kilanna, normalement, il n’y a donc plus à s’en faire, même si ça leur été profitable de récupérer ses listes de compte.
Pendant que Zéphyr réfléchit, la protectrice de Tagar prend les devants, et vient enlacer l’hybride avec tendresse. Elle est visiblement désolée de l’avoir abandonné après sa libération, et cette sensibilité de la part de la jeune femme confirme une fois de plus à l’Oreille que sa vocation n’est décidément pas l’assassinat. Protéger le Cœur, ça lui correspond bien mieux, et il est heureux que Tagar lui ait fait une telle offre. Ca correspond bien plus à la personnalité de la demoiselle.
Lorsque la miss commence à parler d’une peau de fennec, il apprécie qu’elle se souvienne de leur mission du jour. Mais d’autre part, leur compagne a raison. Broken ne peut rester vivre dans une tente si misérable, dans un milieu boueux et si humide… Au moins, elle cherche à mettre le cobe en confiance. Comment il réagira, ça c’est une autre histoire.
- Les deux pistes sont en effet exploitables. Il serait intéressant de retrouver ce Arkugal, mais également cet aventurier dont a parlé Broken. Peut-être est-il un agent dormant des Sept. Quelqu’un qui vogue de marchand d’esclave en marchant d’esclave pour vérifier leurs « produits » et s’assurer la fidélité des esclavagistes. Je veux mettre la main sur lui.
Ensuite, en ce qui concerne son nom… Broken Goat… Il est vrai que ce n’est pas très glorieux.
- Kilanna a raison. Vous pourriez choisir une nouvelle identité, Broken. Un nouveau nom, qui représente le début d’une nouvelle vie… D’ailleurs, je ne pense pas qu’il soit approprié que vous viviez de façon si misérable ici… Peut-être que cela vous paraît mille fois bien que votre existence d’esclave, évidemment, surtout si vous viviez dans une cage puante, comme vous nous l’avez raconté un peu plus tôt.
Zéphyr marque un léger silence, pendant qu’il réfléchit.
- Si l’idée vous plait, je pense que ce nouveau nom doit venir de vous. Bien sûr, nous pouvons aussi vous faire quelques propositions. Quant à améliorer vos conditions de vie. Techniquement, c’est un peu plus délicat quand on ne possède rien. Mais l’Oreille a le bras long. Je pourrais vous confier à quelques-uns de mes agents, le temps de vous trouver une maison. Vous auriez un lit et un toit temporairement. Mes subalternes pourraient aussi vous apprendre à mieux communiquer. A pallier votre manque de connaissance. Puis, une fois que vous aurez rattrapé votre « retard », on pourra toujours vous trouver un logement.
Quand on est traité comme un moins que rien toute sa vie et qu’on n’est pas éduqué, forcément, on est une page vierge, et les règles les plus élémentaires peuvent nous échapper. Il serait peut-être dangereux pour Broken de le laisser tout de suite dans une maison vide, sans qu’il ne sache comment s’occuper, ni comment même cuisiner par exemple. Enfin, en a-t-il véritablement besoin ? De ce que Zéphyr a pu remarquer, c’est un ruminant, avoir donc des herbes fraiches devraient satisfaire son estomacs et ses besoins nutritifs.
Quoi qu’il en soit, pour certaines choses, le Cœur et l’Oreille sont exactement sur la même longueur d’onde.
- Tagar, mon ami. Cela te dérangerait-il qu’on passe à une auberge de Kyouji pour que Broken prenne un bain ? Parce qu’il pue quand même à dix kilomètres heure. Il faudrait également lui acheter une tenue. On pourrait utiliser ta bourse pour acheter des vêtements décents ? Tu as du goût et tu saurais quoi lui choisir. Nous pourrions éventuellement prendre une heure pour donner un aspect plus présentable à notre ami. Pendant ce temps, je vais contacter mes agents pour qu’ils nous retrouvent ce fameux Arkugal. Avec un peu de chances, il est toujours en ville. Nous pourrons aller le trouver et mettre la main sur son livre de comptes, comme tu le souhaites. Ce plan vous convient-il ?
Tagar pourrait aller chercher la tenue, Zéphyr se renseignerait de son côté, quant à Kilanna, elle pourrait assister Broken, car il ne saura peut-être pas comment se comporter s’ils vont dans un magasin, une auberge ou des thermes.
Quant à former des équipes…
- Nous pourrions former deux groupes qui partiraient dans une heure. Le premier, formé de mes espions et d’un de mes clones, chercheront la trace de l’aventurier. Ca prendra plus de temps puisqu’on ne connait pas son identité. De notre côté, nous irons directement chez l’ancien maître de Broken. Je pense qu’on aurait plus d’intérêt à rester ensemble.
Leur interlocuteur est en tout cas poli puisqu’ils s’inclinent devant le trio, et bientôt il prend la parole.
Un nouvel élément leur saute alors aux yeux.
Son abruti de maître ne lui a pas appris à parler correctement ?
L’Oreille est un peu surpris par cette découverte, et si ça ne tenait qu’à lui, il affabulerait bien ce foutu commerçant de divers noms d’oiseaux. Franchement, ces vendeurs d’esclaves… L’homme aux yeux ambrés doit bien reconnaître qu’il est un peu agacé, mais il prend soin de ne pas montrer ses sentiments. Ses sourcils sont un peu froncés, mais c’est tout. L’idée n’est pas de mettre ce Broken Goat mal à l’aise, surtout qu’il a la tête baissée depuis le début de leur conversation. Il va falloir mettre les choses au point et lui dire qu’ils ne sont pas là pour le piéger ou pour le prendre en traitre…
Stoïque, le maître-espion écoute cet informateur providentiel. Celui-ci leur raconte sa vie d’esclave. Apparemment, il est dans cette condition depuis sa plus tendre enfance, et l’assassin pince des lèvres. D’une certaine manière, c’est peut-être mieux qu’il n’ait connu que ça, pour ne pas qu’il souffre de son manque de liberté, mais… C’est quand même intolérable. Le décret d’Ayshara est plus que bienvenue quand on entend un tel témoignage.
Dans tous les cas, ils ont désormais deux cibles : Arkugal et ce fameux aventurier qui est venu plusieurs chez lui. Le marchand à qui Broken a été vendu a déjà été neutralisé par Kilanna, normalement, il n’y a donc plus à s’en faire, même si ça leur été profitable de récupérer ses listes de compte.
Pendant que Zéphyr réfléchit, la protectrice de Tagar prend les devants, et vient enlacer l’hybride avec tendresse. Elle est visiblement désolée de l’avoir abandonné après sa libération, et cette sensibilité de la part de la jeune femme confirme une fois de plus à l’Oreille que sa vocation n’est décidément pas l’assassinat. Protéger le Cœur, ça lui correspond bien mieux, et il est heureux que Tagar lui ait fait une telle offre. Ca correspond bien plus à la personnalité de la demoiselle.
Lorsque la miss commence à parler d’une peau de fennec, il apprécie qu’elle se souvienne de leur mission du jour. Mais d’autre part, leur compagne a raison. Broken ne peut rester vivre dans une tente si misérable, dans un milieu boueux et si humide… Au moins, elle cherche à mettre le cobe en confiance. Comment il réagira, ça c’est une autre histoire.
- Les deux pistes sont en effet exploitables. Il serait intéressant de retrouver ce Arkugal, mais également cet aventurier dont a parlé Broken. Peut-être est-il un agent dormant des Sept. Quelqu’un qui vogue de marchand d’esclave en marchant d’esclave pour vérifier leurs « produits » et s’assurer la fidélité des esclavagistes. Je veux mettre la main sur lui.
Ensuite, en ce qui concerne son nom… Broken Goat… Il est vrai que ce n’est pas très glorieux.
- Kilanna a raison. Vous pourriez choisir une nouvelle identité, Broken. Un nouveau nom, qui représente le début d’une nouvelle vie… D’ailleurs, je ne pense pas qu’il soit approprié que vous viviez de façon si misérable ici… Peut-être que cela vous paraît mille fois bien que votre existence d’esclave, évidemment, surtout si vous viviez dans une cage puante, comme vous nous l’avez raconté un peu plus tôt.
Zéphyr marque un léger silence, pendant qu’il réfléchit.
- Si l’idée vous plait, je pense que ce nouveau nom doit venir de vous. Bien sûr, nous pouvons aussi vous faire quelques propositions. Quant à améliorer vos conditions de vie. Techniquement, c’est un peu plus délicat quand on ne possède rien. Mais l’Oreille a le bras long. Je pourrais vous confier à quelques-uns de mes agents, le temps de vous trouver une maison. Vous auriez un lit et un toit temporairement. Mes subalternes pourraient aussi vous apprendre à mieux communiquer. A pallier votre manque de connaissance. Puis, une fois que vous aurez rattrapé votre « retard », on pourra toujours vous trouver un logement.
Quand on est traité comme un moins que rien toute sa vie et qu’on n’est pas éduqué, forcément, on est une page vierge, et les règles les plus élémentaires peuvent nous échapper. Il serait peut-être dangereux pour Broken de le laisser tout de suite dans une maison vide, sans qu’il ne sache comment s’occuper, ni comment même cuisiner par exemple. Enfin, en a-t-il véritablement besoin ? De ce que Zéphyr a pu remarquer, c’est un ruminant, avoir donc des herbes fraiches devraient satisfaire son estomacs et ses besoins nutritifs.
Quoi qu’il en soit, pour certaines choses, le Cœur et l’Oreille sont exactement sur la même longueur d’onde.
- Tagar, mon ami. Cela te dérangerait-il qu’on passe à une auberge de Kyouji pour que Broken prenne un bain ? Parce qu’il pue quand même à dix kilomètres heure. Il faudrait également lui acheter une tenue. On pourrait utiliser ta bourse pour acheter des vêtements décents ? Tu as du goût et tu saurais quoi lui choisir. Nous pourrions éventuellement prendre une heure pour donner un aspect plus présentable à notre ami. Pendant ce temps, je vais contacter mes agents pour qu’ils nous retrouvent ce fameux Arkugal. Avec un peu de chances, il est toujours en ville. Nous pourrons aller le trouver et mettre la main sur son livre de comptes, comme tu le souhaites. Ce plan vous convient-il ?
Tagar pourrait aller chercher la tenue, Zéphyr se renseignerait de son côté, quant à Kilanna, elle pourrait assister Broken, car il ne saura peut-être pas comment se comporter s’ils vont dans un magasin, une auberge ou des thermes.
Quant à former des équipes…
- Nous pourrions former deux groupes qui partiraient dans une heure. Le premier, formé de mes espions et d’un de mes clones, chercheront la trace de l’aventurier. Ca prendra plus de temps puisqu’on ne connait pas son identité. De notre côté, nous irons directement chez l’ancien maître de Broken. Je pense qu’on aurait plus d’intérêt à rester ensemble.
Invité
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Régler ses comptes pour se reconstruire
Quand la peur change de camp.
Broken Goat senti autour de lui l’étreinte réconfortante de Kilanna. Elle ne l’avait pas trahi. Il sentait une grande sincérité en elle. L’hybride ailée s’en voulait d’avoir laissé l’esclave récemment libéré livré à lui-même, devant compter que sur lui-même dans un monde où il était complètement perdu. Pourtant, tant bien que mal, il avait réussi à trouver du travail, bon pas le meilleur, mais c’était un début. Enfin, s’il pouvait avoir un coup de pouce, il ne dirait pas non. Mais il pensait qu’elle avait beaucoup d’obligations et qu’il n’était pas le centre du monde. Elle en avait déjà fait tellement pour lui.
Un peu comme un lien pour le détendre, elle lui parla de la peau de fennec. Broken Goat avait encore cet objet. Il l’avait juste suspendu en haut de sa cabane ne sachant pas quoi en faire, parce qu’il voulait quelque chose qui puisse la mettre en valeur et qui lui soit utile. Mais autant avoir l’argent pour ça.
- Moi… Vouloir faire truc joli et utile… Mais moi… pas avoir argent pour…
Enfin, les deux hommes, ainsi que les dix gardes, rappelèrent à Kilanna qu’ils avaient bien plus urgent à gérer. Broken Goat, n’avait pas vraiment osé lui faire remarquer la chose. Mais c’était gentil de sa part de vouloir prendre des nouvelles de lui. Elle finit par les lui présenter. Donc comme promis, elle lui avait amené son employeur, mais il n’était pas seul. Puis elle lui promi qu’ils étaient là pour l’aider, lui garantissant, qu’en cas de trahison, elle s’en voudrait et serait prête à en assumer les conséquences.
Elle proposa qu’ils se divisent en deux groupes. Un pour trouver l’aventurier habitué de la boutique de Senmout. Et l’autre pour s’occuper du maître de l’hybride. Le cobe préférait laisser les personnes mieux placées décider de la marche à suivre. Lui, il n’était qu’un ancien esclave qui avait encore du mal à sortir de ce même rôle assigné depuis sa naissance.
Enfin pour le moment, ils parlèrent d’offrir au cobe un nouveau nom. C’était effectivement une nécessité étant donné que c’était un peu une insulte. Fallait bien lui rappeler son bas-rang, qu’il ne valait pas grand-chose en tant qu’individu. En revanche, sur le plan financier, ce n’était pas la même chose. Broken Goat avait appris que les esclaves coûtaient chers, encore plus depuis les édits de l’Impératrice interdisant la pratique. Maintenant, Broken Goat n’était plus ce genre de chose. D’ailleurs, l’employeur de Kilanna s’était excusé concernant ce qu’il voyait comme une négligence de sa part. Celle d’un possesseur d’esclaves de manière illicite, notamment des enfants. Car si ces derniers étaient plus exigeants, cela donnait par la suite des adultes très soumis et ayant du mal à se révolter.
Le nom n’était pas le seul problème de Broken Goat. Comme par exemple, trouver un autre logement. Là, Zephyr avait une proposition, celle qu’un de ses agents puisse le loger temporairement. Le cobe était touché par la proposition, cependant, il se demandait si quelqu’un serait prêt à l’accepter. Il savait les humains assez territoriaux. Puis la question allait-être si le courant pouvait bien passer.
Sans parler d’apprendre à mieux parler, chose qui pêchait également chez le cobe. Jusqu’à maintenant, son maître avait préféré le dresser uniquement à faire les tâches domestiques en silence. Connaître le langage uniquement pour obéir aux ordres, mais pas tenir une conversation. Il avait fallut qu’il ne soit qu’un élément du décor qui ne pouvait. Donc il valait mieux qu’il sache pas bien parler.
Quand ils mentionnèrent le bain, cela plaisait à Broken Goat qui quoiqu’il arrive adorait l’eau et se baigner. Dans une auberge, il s’en fichait. De base, il n’était pas spécialement un adepte de la saleté. Chez Arkugal, il était régulièrement lavé, histoire de ne pas importuner les maîtres avec de mauvaises odeurs, même s’ils considéraient que la toilette des esclaves c’était déjà un peu trop d’attention pour eux. Même chose pour un autre sujet abordé par ses interlocuteurs. Il s’agissait des vêtements. Pour le coup, Broken Goat n’en voyait pas trop l’utilité. Il avait déjà ses poils et vu qu’il allait souvent dans l’eau. De plus, il n’avait porté qu’un pagne depuis toujours, et ce genre de tenue lui convenait parfaitement. Enfin, si ça leur faisait plaisir. Broken Goat n’osait pas leur dire non tant ils avaient l’air d’être des gens importants.
- Entendu ...
Enfin, la séance essayage risquait de se montrer compliquée car Broken Goat doutait qu’on puisse trouver des tenues adaptées à des ruminants bipèdes. Entre le gros ventre et la forme des pattes-arrières, ça promettait. Mais ils avaient sans doute une solution.
Pour ce qui était de la mission, ils avaient proposé de se diviser en deux groupes et celui où le cobe serait allait se charger de son ancien maître. Broken Goat ne cachait pas une certaine appréhension du fait de revoir Arkugal après des mois. Et surtout comment allait-il réagir étant donné qu’un de ses anciens esclaves l’avait dénoncé.
CENDRES
Invité
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Il voulait sublimer la peau de fennec... Ils étaient donc sur la même longueur d'onde. Avec un sourire, elle déclara :
- Si l'argent est le seul problème, je serais ravie de t'offrir la somme dont tu as besoin ! Nous sommes une famille, il nous faut donc nous entraider. Pour l'instant, ce n'est pas le moment, mais quand tu sauras combien coûte ce que tu veux, n'hésite pas à venir me demander.
Puis elle laissa ses supérieurs décider de la stratégie à adopter pour retrouver les personnes désignées par son frère de race. Elle suivrait simplement les ordres qu'on lui donnerait. Après tout, c'était pour cela qu'elle avait été embauchée. Elle ne devait prendre des initiatives que si Tagar était attaqué ou menacé, ce qui n'était actuellement pas le cas. Néanmoins, pour ce qui était d'offrir des conditions de vie plus décentes à l'herbivore, elle pouvait donner son avis... Qui était en réalité un accord.
- Broken... Rha, par pitié, trouve-toi un meilleur nom, n'importe lequel, mais quelque chose qui ne t'insulte pas ! Bref, qu'est-ce que je voulais dire ? Ah, oui. Une auberge me semble une bonne idée, je suis une experte de ce mode de vie. Je te propose de t'accompagner pour te donner toutes les astuces nécessaires pour y passer le meilleur séjour possible. Et le premier, qui peut être mis en application dès maintenant : ne fais pas attention aux regards de travers ou aux insultes. En tant qu'hybrides, on doit savoir passer au-dessus. Ils ne savent pas ce qu'ils ratent en n'essayant pas de nous connaître, voilà tout. Maintenant, promis, je ne t'abandonne pas avant d'être sûre que tu puisses t'en sortir seul.
Puis Zéphyr donna son point de vue sur l'organisation. Elle inclina légèrement la tête, signifiant qu'elle avait entendu et se plierait à ce qui serait décidé. Elle avait donné son avis. À présent, elle se contenterait d'attendre la fin des négociations. Elle n'était qu'une employée, pas une décideuse. Elle n'interviendrait que si une potentielle solution venait à léser son protégé... Celui qu'elle s'était choisi, pas celui avec qui elle était liée par un contrat. Lui était de toutes façons capable de défendre ses intérêts seul.
- Si l'argent est le seul problème, je serais ravie de t'offrir la somme dont tu as besoin ! Nous sommes une famille, il nous faut donc nous entraider. Pour l'instant, ce n'est pas le moment, mais quand tu sauras combien coûte ce que tu veux, n'hésite pas à venir me demander.
Puis elle laissa ses supérieurs décider de la stratégie à adopter pour retrouver les personnes désignées par son frère de race. Elle suivrait simplement les ordres qu'on lui donnerait. Après tout, c'était pour cela qu'elle avait été embauchée. Elle ne devait prendre des initiatives que si Tagar était attaqué ou menacé, ce qui n'était actuellement pas le cas. Néanmoins, pour ce qui était d'offrir des conditions de vie plus décentes à l'herbivore, elle pouvait donner son avis... Qui était en réalité un accord.
- Broken... Rha, par pitié, trouve-toi un meilleur nom, n'importe lequel, mais quelque chose qui ne t'insulte pas ! Bref, qu'est-ce que je voulais dire ? Ah, oui. Une auberge me semble une bonne idée, je suis une experte de ce mode de vie. Je te propose de t'accompagner pour te donner toutes les astuces nécessaires pour y passer le meilleur séjour possible. Et le premier, qui peut être mis en application dès maintenant : ne fais pas attention aux regards de travers ou aux insultes. En tant qu'hybrides, on doit savoir passer au-dessus. Ils ne savent pas ce qu'ils ratent en n'essayant pas de nous connaître, voilà tout. Maintenant, promis, je ne t'abandonne pas avant d'être sûre que tu puisses t'en sortir seul.
Puis Zéphyr donna son point de vue sur l'organisation. Elle inclina légèrement la tête, signifiant qu'elle avait entendu et se plierait à ce qui serait décidé. Elle avait donné son avis. À présent, elle se contenterait d'attendre la fin des négociations. Elle n'était qu'une employée, pas une décideuse. Elle n'interviendrait que si une potentielle solution venait à léser son protégé... Celui qu'elle s'était choisi, pas celui avec qui elle était liée par un contrat. Lui était de toutes façons capable de défendre ses intérêts seul.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Soyons honnêtes, Zéphyr n’en a rien à cirer de la peau de fennec de l’hybride. Il laisse bien parler Kilanna, parce que son intervention peut justement mettre le cobe à l’aise, mais comme Tagar, il estime qu’ils ont mieux à faire que parler d’un tel sujet. Enfin. Chaque chose en son temps. Le maître-espion sait mieux que personne que tout vient à point à qui sait attendre. Et les deux ministres, du reste, savent prendre les choses en main. Il est donc rapidement décidé qu’ils feront une halte dans une auberge de Kyouji : Kilanna assistera son ami et lui viendra en aide. Le Coeur, lui, se révèle utile, comme toujours, puisqu’un de ses cousins tient justement une échoppe dans la ville et même un de ses oncles tient un magasin de vêtements, semble-t-il. L’Oreille le sait déjà, mais les Reys semblent dominer partout les finances du Reike, et c’est peut-être aussi pour cette raison que le couple royal a accepté de lui donner ce poste. Il ne regrette pas le moins du monde de s’être procuré l’arbre généalogique de sa famille pour déterminer exactement qui travaille où…
Une étincelle légèrement amusée apparaît dans son regard quand Tagar déclare qu’il va utiliser lui aussi son réseau pour obtenir des informations sur Arkugal. A ce qu’il sache, il ne surpassera pas ses espions, et en plus, l’ancien maître de Broken doit être suffisamment retors pour falsifier ses déclarations d’impôts. Zéphyr ne parierait donc pas dessus, ce compris pour trouver son adresse. Mais l’idée de son comparse reste quand même bonne, et il ne veut pas l’offenser, aussi il se contente d’acquiescer d’un geste de la tête.
- Alors allons-y.
Si tôt qu’ils ont quitté la mare dans laquelle il se trouve, remontant dans une ruelle plus ombragée de Kyouji, les deux hybrides et le ministre des Finances pourront apercevoir une ombre naître dans le dos de Zéphyr, avant qu’elle ne prenne forme et qu’un de ses doubles n’apparaissent. Attrapant momentanément une lame que l’Oreille lui lance, le guerrier se contente de lancer un coup d’œil à son clone, qui sait déjà ce qu’il doit faire.
- Rassemble nos traqueurs.
Certains de ses hommes seront ravis d’avoir une petite chasse discrète à travers la ville, s’ils n’ont pas déjà rassemblés une liste des vendeurs d’esclaves illégaux. Après tout, leur chef leur avait bien fait savoir qu’il avait ceux-ci dans le viseur, encore plus depuis la manifestation des Sept. Retrouver Arkugal prendra donc peut-être moins de temps qu’ils ne le pensent.
En tous les cas, le quatuor arrive à l’auberge et le tavernier comprend vite ce qu’on lui veut. Une bassine d’eau chaude, du savon, et de quoi nettoyer ce manant… C’est certainement ce qu’il doit se dire et Zéphyr esquisse un sourire lorsque son ami ne perd pas le nord.
- Je prendrai volontiers un verre. Mais rien qui ne contienne de l’alcool, s’il te plait.
Il se détendrait plus tard, quand la journée serait finie. En tous les cas, il se tourne vers Kilanna et Broken et leur adressa un regard aimable.
- Je ne sais pas si Broken connait le principe des bains, dans une taverne. Nous restons juste à côté s’il y a besoin, mais Kilanna, tu veux bien lui donner tout ce qu’il lui faut ?
Pendant ce temps, l’aubergiste les amène dans un coin tranquille à la demande de Zéphyr, puis il leur apporte des boissons et le gérant prend même le temps de discuter un peu avec Tagar. Apparemment, il apprécie le bougre aux cheveux d’argent et souhaite même savoir comment va sa mère. Conciliant, le guerrier laisse son ami répondre, songeant davantage à l’hybride qu’ils vont devoir prendre sous leurs ailes. Est-ce que celui est prêt à affronter son maître ? Est-ce qu’il se sent assez fort pour assumer sa nouvelle vie ? Il est clair qu’avec une perosnne comme Kilanna, il pourrait attraper de bons repères, mais… Elle ne pourra pas rester tout le temps avec lui. Tout à ses pensées, le regard du maître-espion dévie vers la porte d’entrée lorsque celle-ci s’ouvre et qu’une silhouette encapuchonnée entre dans l’établissement. L’inconnue – car c’est bien une forme féminine – parcourt la pièce du regard, et croise les yeux de l’assassin. Il ne lui en faut pas plus pour s’approcher d’un pas leste, et elle finit par s’incliner profondément devant l’Oreille, alors qu’elle retire sa capuche. Celui-ci la reconnaît sans mal.
- Eléana. Content de te voir.
- Messire. L’espionne esquisse un petit sourire avant de reprendre, d’un ton sérieux et direct. Nous attendions votre arrivée. Dans ses mains, elle a un déjà pris un parchemin enroulé soigneusement par une ficelle et Zéphyr l’invite à l’étendre sur la table alors qu’il fait les présentations.
- Tagar, je te présente Eléana. C’est une de mes agents de Kyouji, qui a toute ma confiance. Je l’avais prévenue de notre voyage. Eléana, voici le Cœur du Reike. L’intéressée le salue poliment, et Zéphyr redirige son attention vers elle. Tu as rencontré mon jumeau ?
- Effectivement, confirme-t-elle. Une part de nos hommes cherche déjà l’aventurier que vous avez mentionné. Pour Arkugal… Nous savons déjà où il est terré.
- Des gardes à prévoir ?
- Probablement. Mais vous avez déjà la troupe du Cœur et, évidemment, nous allons vous accompagner. Certains de nos hommes attendent dehors et entourent l’auberge.
- Il n’y a pas besoin d’avoir toute une armée pour mettre la main sur un vendeur d’esclave, observe pensivement Zéphyr. Vous prendrez de l’avance pour repérer les lieux, mais pour le reste, vous resterez dans l’ombre, en veillant à ce qu’il n’ait aucun chemin de fuite.
La femme acquiesce. Ce ne sera pas un problème pour eux d’êtres discrets. L’agilité surhumaine, comblée à la vitesse et à l’invisibilité sera largement suffisante. Zéphyr s’apprête à lui demander où se trouve le fameux Arkugal quand il voit deux silhouettes qu’il reconnait bien.
- Broken, Kilanna. On est justement en train de m’informer de la position d’Arkugal. Vous êtes prêts à partir en chasse ?
Techniquement, ses hommes seuls pourraient s’en occuper, mais… Il est sans doute bon pour l’ancien esclave d’affronter son passé. Aussi, Zéphyr pose son regard ambré sur lui avant de prendre la parole.
- Il est possible qu’Arkugal vous terrifie encore, Broken. Je ne sais pas si vous avez des questions à nous poser ou si vous sentez le besoin de nous dire quelque chose avant qu’on aille sur place. Mais si vous avez des peurs ou des appréhensions, n’hésitez pas à nous les dire maintenant. De notre côté, je propose évidement qu’on le laisse en vie. L’emprisonner avec des preuves irréfutables serait un mieux. Il subira ensuite le courroux de l’Impératrice.
Mais ça ne permettra pas forcément de remonter jusqu’aux Sept, à moins que leur cible ne sache quelque chose en particulier là-dessus.
- Spoiler:
- Moi qui imagine Broken avoir un vrai bain pour la première fois de sa vie (à partir de 30 secondes) :
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Régler ses comptes pour se reconstruire
Quand la peur change de camp.
Broken Goat prit juste quelques maigres affaires, dont la peau de fennec et un vieux harpon. C’était un esclave qui ne possédait pas grand-chose pour lui. Sur le chemin, malgré les conseils de Kilanna pour ne pas faire attention aux regards de travers, l’hybride se contenta de rester la tête baissée pour ne regarder personne. Il ne fit pas attention au fait que Zephyr venait de se cloner. Lui, il regardait ses sabots allongés, taillés pour la nage. Il avait un peu mal à chaque pas, mais c’était encore supportable. Sans doutes que son nouveau rythme de vie allait aider à ce qu’ils s’usent normalement après des semaines à végéter chez Senmout dans une cage puante où il était compliquer de faire de l’exercice correctement. L’hybride ne sentait pas non plus la rose malgré des baignades quotidiennes. En même temps, dans son abri sommaire, il était compliqué de se laver correctement. Sans parler qu’il sécrétait naturellement une huile servant d’isolant lors des longues baignades et donnant un goût infect à la viande si un prédateur cherchait à s’en faire son prochain repas. Pas étonnant que son maître dise qu’il devait se dépêcher de dépecer les cobes qu’il avait chassé. Une fois, l’hybride avait prit volontairement plus de temps pour que l’huile puisse rendre la viande infecte pour dégoûter Arkugal de chasser d’autres cobes, mais cela n’avait pas marché et il avait été sévèrement réprimandé.
Ils arrivèrent à l’auberge et on amena Broken Goat dans une chambre avec une bassine, une serviette et de l’eau. Tagar avait dit qu’il se chargerait de lui faire faire des vêtements sur-mesure. L’hybride avait du mal à se faire à l’idée de porter autre chose que son pagne, mais soit.
Dans son passé d’esclave, Broken Goat avait eu le droit au minimum concernant sa toilette. Et bien sûr avec la mauvaise foi d’Arkugal. L’eau était trop précieuse pour que ses esclaves puissent se laver avec, par contre, il se plaignait qu’ils soient pas très propres et malodorants. A croire que c’était encore un moyen supplémentaire de les rabaisser. En revanche, quand il recevait du monde, il fallait qu’ils soient propres. Décidément, un gars de très mauvaise foi.
Pour la première fois d’ailleurs, l’hybride eut enfin le droit à un peu d’intimité pour se laver. Certes, il ne se baignait pas, mais au moins, il pouvait se décrasser un tant soit peu le corps. Il voyait l’eau se noircir alors qu’il frottait ses poils. Une fois propre, il s’essuya le poil. L’inconvénient du bain avec savon, c’était qu’il perdait sa précieuse couche d’huile isolante qui était bien pratique pour une créature aquatique, mais donnait un aspect graisseux aux poils qui ne plaisait pas vraiment aux bipèdes pas forcément au fait de ce genre de coutume. Pour eux, quelque chose de gras était forcément sale. En tout cas, Broken Goat n’allait pas se baigner avant que sa couche d’huile isolante se soit reformée. Heureusement que son corps en sécrétait naturellement. En quelques jours, son poil serait de nouveau gras. Et encore heureux pour ses hôtes, sa partie humaine faisait qu’il n’était pas comme les autres mâles cobes de son espèce qui s’urinaient sur la barbe et ça avait du succès auprès des dames. Même Broken Goat avait du mal à comprendre ce que ça avait d’attrayant.
Maintenant, il était temps de s’habiller. La forme des pattes du cobe rendait le fait de porter un pantalon un peu compliqué. Il se contenta d’une tunique assez simple en plus d'un pagne propre. Mais même ça, c’était déjà beaucoup pour lui. Jusqu’à maintenant, il n’avait porté qu’un pagne. Avec sa quantité de poils, ça suffisait. Un des rares trucs de son passé d’esclave dont-il ne se plaignait pas vraiment. La tunique le grattait un peu, il faisait des efforts pour passer-outre. Puis il rejoignit Kilanna. Et après lui avoir demandé si ça tenue était correctement mise. Ils rejoignirent Tagar et Zephyr.
Zephyr prit la parole et demanda s’ils étaient prêts à débusquer Arkugal. Les espions avaient réussi apparemment à localiser celui qui avait tout fait pour se débarrasser de ses esclaves afin que les autorités lui fichent la paix. Sans doutes qu’il ne pensait pas que l’un d’eux, celui qu’il voyait comme le plus soumis finisse par causer sa perte. D’ailleurs, le maître-espion s’adressa en particulier à l’hybride. Il lui demanda s’il avait des craintes en allant se confronter à celui qui l’avait fait souffrir pendant des années.
- Moi avoir peur, mais moi vouloir prouver que maître avoir tort. Maître dire toujours que moi rien valoir, personne vouloir aider moi… Ah maître aimer tuer cobe comme moi… Maître faire exprès que moi couper cobe pour cuisine et décoration cadavre… Parce que moi pas aimer ça… Moi plus vouloir voir cadavres chez lui que moi avoir couper pour cuisine et décoration cadavre… Comme si vous devoir couper humain pour cuisine et décoration cadavre…
L’hybride parlait des nombreux trophées qui ornaient la demeure de son ancien maître. Il adorait la chasse et parmi ses nombreuses victimes, des cobes. Broken Goat leur avait dit ce qu’il avait ressenti en découpant ces dépouilles d’animaux de la même espèce que lui. Quand il passait devant les murs de trophées, les crânes et les peaux qui trônaient un peu partout et les remarques que faisait son maître qui lui disait qu’il aimerait bien qu’un jour il finisse comme ça.
- Maître me dire que moi finir en décoration cadavre si moi le dénoncer ou moi partir …
Il baissa la tête honteux. Il avait aussi reçut assez souvent des remarques comme quoi il était bon à finir en trophée et que les créatures de son espèce étaient faites pour ça. Même d’autres hybrides valaient mieux que lui. Sans doutes que Kilanna aurait les mots pour le réconforter là-dessus. Concernant l’emprisonnement d’Arkugal, l’ancien esclave, n’eut aucune objection. Tant que ce type ne prenait plus d’esclave et ne tuait plus de cobes.
CENDRES
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Ainsi, tel était le plan. Les ministres discuteraient stratégie tandis que les hybrides s'affaireraient à la toilette du rescapé. Bien. Elle hocha de nouveau la tête. Autant dire que le fait de ne pas être incluse dans le processus de stratégie l'arrangeait. Elle n'était pas douée pour prendre des décisions d'importance. Accompagner un hybride, par contre... ça, elle pouvait le faire. Elle remercia Tagar qui lui permettait de ne pas avoir à se soucier des finances liées à l'habillement de son protégé. Puis elle dut répondre à l'Oreille :
- Inutile de me le demander. Vous, hésiteriez-vous si un membre de votre famille avait besoin de votre aide ? Vous savez que c'est la même chose pour moi.
Sans un mot de plus, elle suivit donc le cobe, qui semblait savoir s'y prendre bien mieux que ce que les ministres semblaient imaginer. Avec un sourire amusé, elle le laissa donc faire, tout en lui laissant savoir qu'elle était là s'il avait besoin de quoi que ce soit. Puis elle disparut dans la pièce voisine pour lui laisser un peu d'intimité.
Lorsqu'il réapparut, elle ne put s'empêcher d'être surprise. Le simple fait de s'être habillé le changeait. Néanmoins, elle retrouva vite le sourire fier d'une mère voyant son fils évoluer... Non. Il était tout au plus un cousin. Et puis, elle ne connaissait pas son âge, mais se doutait qu'il était trop âgé pour être son fils. Et puis, ils n'étaient pas de la même espèce... Et étaient des hybrides. Donc elle ne pourrait jamais... D'ailleurs, pourquoi pensait-elle à cela ? Elle était comme... Sa grande soeur, certainement. Mais cela ne serait probablement jamais verbalisé.
Elle l'aida donc à ajuster sa tenue, puis l'accompagna de retour à la salle principale. Ah, ça parlait encore stratégie ? Kilanna fut sur le point de proposer de retourner d'où elle venait le temps qu'ils finissent. Mais cela ne serait-il pas interprété comme de l'impolitesse ? Elle soupira, tentant de rendre cette action aussi discrète que possible. Puis elle prit une chaise à leur table.
Le laisser en vie ? Dommage... De telles ordures ne méritaient pas un tel traitement de faveur. De plus, après les explications de l'ancien esclave, son sang ne fit qu'un tour, et ce fut sans réfléchir qu'elle lâcha :
- Vous êtes vraiment sûrs de vouloir laisser vivre une telle ordure ? Regardez ! S'il a réussi à briser une personne, je suis prête à parier que Broken n'est pas le seul ! Si vous ne voulez pas le faire payer vous-mêmes, vous n'êtes pas obligés, vous le savez. Je peux le faire, en disant que je l'ai décidé moi-même... Contre votre avis, Tagar, ainsi, je vous protégerai aussi.
Elle s'accorda un moment pour se calmer. Le cobe avait besoin de son soutien moral. Mais elle ne pourrait pas le lui apporter si elle se laissait consumer par la rage, comme elle venait de le faire. Elle respira profondément, puis reporta son attention sur lui.
- Ces paroles ne font que prouver qu'il n'est pas digne de partager le même monde que nous. Regarde donc ceux qui partagent notre table. Ce sont des humains, pourtant, ils sont prêts à t'aider, et ont même déjà commencé. Ce sont de ces humains-là qu'il faut s'entourer. Les autres... Ils ne méritent pas ton attention. Et lui en particulier va payer. Je pense que le sort qui semble lui être destiné n'est pas assez sévère, mais au moins, personne ne subira plus le même sort. Je sais que ce n'est pas facile, mais s'il te plaît, essaie d'oublier. N'accorde pas d'importance à ce qu'il t'a dit. Nous sommes tes amis, maintenant. Fais-nous confiance, à nous et à nos amis. Et pour les autres... Ils n'ont pas d'importance. Tant qu'ils ne t'attaquent pas, ils ne méritent pas ton attention. Et si tu rencontres d'autres ordures du même genre, n'oublie pas que tu as ici deux alliés puissants, n'hésite pas à aller les voir, en passant par moi si c'est plus facile. Nous sommes là pour toi, ne l'oublie pas.
Aprsè son monologue, elle tourna son attention vers les ministres, pour jauger leur réaction. Après tout, elle avait parlé en leur nom sans les consulter... Il serait légitime qu'ils lui en veuillent.
- Inutile de me le demander. Vous, hésiteriez-vous si un membre de votre famille avait besoin de votre aide ? Vous savez que c'est la même chose pour moi.
Sans un mot de plus, elle suivit donc le cobe, qui semblait savoir s'y prendre bien mieux que ce que les ministres semblaient imaginer. Avec un sourire amusé, elle le laissa donc faire, tout en lui laissant savoir qu'elle était là s'il avait besoin de quoi que ce soit. Puis elle disparut dans la pièce voisine pour lui laisser un peu d'intimité.
Lorsqu'il réapparut, elle ne put s'empêcher d'être surprise. Le simple fait de s'être habillé le changeait. Néanmoins, elle retrouva vite le sourire fier d'une mère voyant son fils évoluer... Non. Il était tout au plus un cousin. Et puis, elle ne connaissait pas son âge, mais se doutait qu'il était trop âgé pour être son fils. Et puis, ils n'étaient pas de la même espèce... Et étaient des hybrides. Donc elle ne pourrait jamais... D'ailleurs, pourquoi pensait-elle à cela ? Elle était comme... Sa grande soeur, certainement. Mais cela ne serait probablement jamais verbalisé.
Elle l'aida donc à ajuster sa tenue, puis l'accompagna de retour à la salle principale. Ah, ça parlait encore stratégie ? Kilanna fut sur le point de proposer de retourner d'où elle venait le temps qu'ils finissent. Mais cela ne serait-il pas interprété comme de l'impolitesse ? Elle soupira, tentant de rendre cette action aussi discrète que possible. Puis elle prit une chaise à leur table.
Le laisser en vie ? Dommage... De telles ordures ne méritaient pas un tel traitement de faveur. De plus, après les explications de l'ancien esclave, son sang ne fit qu'un tour, et ce fut sans réfléchir qu'elle lâcha :
- Vous êtes vraiment sûrs de vouloir laisser vivre une telle ordure ? Regardez ! S'il a réussi à briser une personne, je suis prête à parier que Broken n'est pas le seul ! Si vous ne voulez pas le faire payer vous-mêmes, vous n'êtes pas obligés, vous le savez. Je peux le faire, en disant que je l'ai décidé moi-même... Contre votre avis, Tagar, ainsi, je vous protégerai aussi.
Elle s'accorda un moment pour se calmer. Le cobe avait besoin de son soutien moral. Mais elle ne pourrait pas le lui apporter si elle se laissait consumer par la rage, comme elle venait de le faire. Elle respira profondément, puis reporta son attention sur lui.
- Ces paroles ne font que prouver qu'il n'est pas digne de partager le même monde que nous. Regarde donc ceux qui partagent notre table. Ce sont des humains, pourtant, ils sont prêts à t'aider, et ont même déjà commencé. Ce sont de ces humains-là qu'il faut s'entourer. Les autres... Ils ne méritent pas ton attention. Et lui en particulier va payer. Je pense que le sort qui semble lui être destiné n'est pas assez sévère, mais au moins, personne ne subira plus le même sort. Je sais que ce n'est pas facile, mais s'il te plaît, essaie d'oublier. N'accorde pas d'importance à ce qu'il t'a dit. Nous sommes tes amis, maintenant. Fais-nous confiance, à nous et à nos amis. Et pour les autres... Ils n'ont pas d'importance. Tant qu'ils ne t'attaquent pas, ils ne méritent pas ton attention. Et si tu rencontres d'autres ordures du même genre, n'oublie pas que tu as ici deux alliés puissants, n'hésite pas à aller les voir, en passant par moi si c'est plus facile. Nous sommes là pour toi, ne l'oublie pas.
Aprsè son monologue, elle tourna son attention vers les ministres, pour jauger leur réaction. Après tout, elle avait parlé en leur nom sans les consulter... Il serait légitime qu'ils lui en veuillent.
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