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    Ellana Blackwood
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    qui suis-je ?:
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  • Lun 3 Juil - 0:19
    Cela faisait déjà quelques semaines que les forces du Reike s'étaient déployées pour venir en aide au Shoumei. Les titans abattaient leur courroux, semant la terreur et la mort à leur passage. La capitale était en proie aux désastres et tous les soldats se battaient pour elle.
    Le ciel rouge sanglant par les flammes de Kazgoth et pourri par la pestilence de Puantrus, annonçait la mort. Pendant que les guerriers étaient au front à Benedictus, combattant à travers les flammes sacrées de Kazgoth, un autre combat se dessinait non loin. Aux alentours de la capitale, les aides soignants essayaient de relever ceux qui étaient tombés. Beaucoup décédèrent quand d'autres échappèrent à la mort de justesse. Les camps étaient bondés à n'en plus pouvoir, les cris et les gémissements de ceux qui agonisaient rythmèrent la détresse et l'impuissance de la situation.

    Ellana fait partie de ces rangs-là, ceux qui ne doivent pas perdre leur sang froid et qui s'efforcent d'aider le plus de personnes possible. Elle atténue les douleurs, calme les effrayés et accompagne les mourants. La plupart des blessés dont elle s'occupait étaient soit brûlés, soit amputés d'un membre.

    Le dernier dont elle s'occupa jusqu'ici était un grand guerrier, toute sa partie droite était calcinée, son œil avait fondu, ses lèvres étaient manquantes et des cloques pullulaient sur tout son visage. Sa respiration sifflante était douloureuse mais il n'avait déjà plus la force de crier, voire même d'être conscient. Pour ce qui était du reste de son corps, la partie inférieur de sa jambe, en dessous de sa rotule, était manquante. De cette amputation jusqu'à son buste, la peau était noircie, une brûlure au troisième degré. Cela nécessitait une greffe de peau, ce qui était impossible dans leur conditions.
    Le cas semblait échéant mais Ellana ne perdait pas espoir et, de par sa magie, tentait de le sauver. Elle survola de sa main tout le long des zones consumées tout en s'appliquant au soin. Elle réussit à soigner partiellement une partie du visage, atténuant les cloques et les rougeurs. Mais pour le reste du corps gravement atteint, cela ne faisait que diminuer la douleur. Sa magie n'était pas encore assez développée pour pouvoir entièrement le guérir et elle s'en voulait de cela. Il pouvait être sauvé avec un peu d'espoir.
    Elle insista en faisant perdurer sa magie, se disant qu'en continuant, cela s'améliorerait. Puis elle fut interrompu par une main agrippant son avant bras. C'était le guerrier qui avait reprit ses esprits, la douleur avait été assez apaisée pour qu'il reste conscient. Ce fut bon signe, jusqu'à ce qu'il ne parla :

    "Je ne veux pas mourir..."

    Son cœur s'emballa, il était évident qu'il était beaucoup trop endommagé pour survivre. Lorsqu'il lâcha la prise sur Ellana, elle comprit qu'il ne pouvait pas être sauvé. C'est donc un énième voile blanc qui se déposait sur un cadavre. Ce n'était pas le premier et ce ne serait pas le dernier. Le sang froid de la jeune soigneuse commençait à atteindre ses limites, mais on ne pouvait pas s'arrêter là, tant de monde avait encore besoin d'elle, et ceux-là avait des chances de s'en sortir vivant. Éteinte, elle n'avait pas d'autre choix que de passer à un autre patient, en espérant pouvoir faire quelque chose.


    Ellana parle en 9966ff
    Une Fae aux ailes condamnées - Lil' Nwalma Sans_t11
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  • Sam 15 Juil - 7:49

    Une Fae aux ailes condamnées
    Le corps se redresse, lentement, laborieusement, comme ses frêles épaules supportent le poids du monde, du Sekai tout entier. D'abord sur ses deux bras minces, tout tremblants et rompus par les efforts, des efforts bien au-delà de leurs limites ; puis sur ses genoux anguleux, qui sont dans un état similaire à celui de ses membres supérieurs, quelques plaies en moins. Dans son dos, mi-brûlé, mi… autre chose d'indescriptible, mais moche, une paire d'aile se défroisse, se redresse. Certains plis, vraisemblablement collés entre eux, refusent de se défaire malgré des secousses répétées des fines membranes fort endommagées. L'une d'elle, inférieure, est même divisée en deux jusqu'à sa base, qui n'est plus que chair boursoufflée, noire et suintante, et ne réagit pas comme il le conviendrait. La Fae devra se débrouiller sur ses deux jambes.

    Déployant toutes ses forces dans une ultime poussée sur ses mains, le corps parvient à se mettre debout. Ou c'est tout comme, avec ses bras ballants, son dos vouté, sa tête inclinée vers ses pieds… Elle ressemble davantage à certains morts-vivants qu'à une jeune Fae survoltée et souriante.

    Ses oreilles résonnent de cris mêlés de hurlements aigus, et de gémissements plus sourds. Quelque chose tire sur la peau de son visage, tel un masque d'argile sèche, lorsqu'elle tente d'en balayer quelques mèches collées. Une bosse poisseuse déforme la moitié gauche de sa tête, et ses cheveux, eux, n'ont plus rien de châtains. Son œil gauche ne voit rien, que ténèbres et obscurités profondes ; le droit, qui ne distingue que des taches rouges éparts sur des nuances rouges, écarlates et carmins, ne semble pas mieux se porter et tressaute à plusieurs reprises. Le ciel lui-même est rougi des flammes cruelles de la guerre. Des formes bougent, des éclats indistincts de couleurs bleues, violettes ou jaunes apparaissent dans son champ de vision. « Que c'est joli » se dit-elle bêtement.

    Une explosion la propulse de plusieurs mètres en avant, interrompant ses pensées confuses et désordonnées. Ses oreilles sifflent, à tel point que c'en est douloureux. Une fois encore, elle doit se relever. La Fae sait qu'elle le doit, mais sans pouvoir s'expliquer pourquoi. La seule chose dont elle est certaine, c'est qu'elle a mal. Terriblement mal. Sa tête lui fait mal, tout son corps lui fait mal. Elle n'est que souffrance.

    « Vais-je mourir ? » se demande-t-elle finalement, repensant à tous ces corps autour d'elle, ces trop nombreux cadavres. Combien d'entre eux laissent une famille endeuillée derrière eux ? Et elle ?

    La mémoire lui revient subitement, dans un flash aveuglant et tout aussi douloureux que le reste. Cela commence par des vestiges de sa précédente vie, jusqu'à parvenir au Titan Kazgoth qu'elle affronte présentement. Affrontait, avant de tomber, défaillir, et tomber encore. « Ca fait combien de temps, au juste ? » Dans ses souvenirs, son esprit confus, cela semble si récent et si lointain à la fois.

    Lorsqu'elle ferme les paupières, c'est la Benedictus florissante qui se dresse devant elle, fière, imposante. Lil' n'a jamais rien connu de si beau avant la capitale Shoumeïenne, ses dédales de rues, l'immensité de sa Cathédrale, ses jardins et Temples innombrables, ses habitants modestes, dévoués, amicaux… C'est à elle que la Fae doit cette admiration pour les structures architecturales, sa sensibilité à la beauté de leurs plus subtils détails. C'est ici que l'attend sa grand-mère tous les soirs, dans la pièce à vivre de la maisonnette qu'elles louent. Lorsqu'elle ne travaille pas, Odile soigne ses fleurs ; elle les aime, leur parle, chante pour elles et raconte combien elles sont belles. Mais, quand ses yeux se rouvrent sur l'horizon, la jeune femme ne distingue plus que ruine et désolation. C'est un véritable carnage. Les corps remplacent les fleurs et les arbres, la cendre et le sang couvre la moindre parcelle d'herbe, et Benedictus est privée de toutes ses âmes. Plus jamais sa grand-mère ne lui fera son déjeuner, ne l'entendra fredonner lorsqu'elle prépare le repas et dresse la table pour elles deux, ni ne rira avec elle ; plus jamais, non plus, ne jouera-t-elle avec Tim, Casse-Noisette et Burin.

    Lil' sert la mâchoire. Exténuée, elle parvient néanmoins à glisser ses mains sous elle et, d'une poussée réunissant ses dernières forces, se remet sur ses deux bras. Ils tremblent dangereusement sous le poids de son corps. Elle est pourtant mince, mais à cet instant, c'est comme s'il pèse le triple, si ce n'est davantage. Les saccades dans ses membres supérieurs deviennent telles que ce n'est plus qu'une question de temps avant que la châtaine ne s'effondre. Ils cèdent brusquement, et la Fae se trouve de nouveau allongée au sol. Les lois de la pesanteur sont impitoyables ; sa joue fait un câlin à une jambe, une irrégularité dans la maille métallique qui la couvre rappe sa peau déjà bien malmenée tandis que son abdomen, lui, beigne dans une boue ignoble, poisseuse, glissante. « La poisse, littéralement. »

    Ses yeux papillonnent. Lil' lutte contre une envie, un besoin presque irrépressible de dormir, mais elle sait qu'elle ne doit pas se laisser aller à nouveau dans les bras du sommeil. Comme un signe que le destin est avec la châtaine, un guerrier passe près d'elle. Si près qu'il l'eut entendue, si seulement la jeune femme avait pu crier. Il aurait pu l'éviter, voir, soyons fous, l'aider ! s'il ne courait pas si aveuglément. Mais, comme le dit l'adage, avec des si l'on referait le monde ; c'est pourquoi, impitoyable, il lui piétine une main qui s'enfonce dans la terre pâteuse. Comme elle, d'autres corps subissent ses foulées tandis qu'il hurle à la mort. Ne serait-ce pas plutôt à la vie ? Qu'importe. Ses paroles sont incompréhensibles, si tant est qu'elles voulussent dire quelque chose.

    Lil' Nwalma s'époumonne à son tour, rugit de toute son âme des imprécations destinées au fuyard, mais nul son ne franchit ses lèvres. « Le lâche ! Le couard ! S'il peut courir, il peut se battre ! » Peut-elle seulement ouvrir la bouche ? Les traits distordus de son visage, maculé d'immondices, expriment néanmoins toute sa haine, son dégoût. La fureur qu'elle éprouve alors octroie un regain de force à la Fae, qui refuse tout bonnement de mourir à nouveau. Pas ici, pas maintenant, pas comme ça. Se souvenir d'une vie n'est-il pas déjà assez insupportable ? Pourquoi risquer s'en souvenir d'une seconde ?

    Sous ses propres cris d'intenses efforts, de rage, de colère, de mépris, de terreur… Ses gémissements, aussi, elle pousse de nouveau, sans discontinuer, sur chacun de ses membres pour se remettre en position verticale. L'opération n'est pas si longue, cette fois, et Lil' se dresse victorieuse sur un charnier.

    Le guerrier n'est pas encore trop loin, il ne court pas si vite bien qu'il ait la mort aux trousses. Il ne suffit que d'un peu de concentration, le temps qu'il n'effectue que trois foulées, et une lance de glace le transperce froidement. La mage regarde le corps inanimé s'effondrer mollement, dans un bruit sourd, à l'identique d'une poupée de chiffon, puis sourit, satisfaite ; maintenant, il ne fuira plus jamais. Lil' fouille ensuite du regard tout autour d'elle, jusqu'à enfin trouver une épée sur laquelle s'appuyer pour se stabiliser le temps de mettre de la distance entre le champ de bataille et elle.

    Elle chancèle toujours, quoique moins qu'auparavant, et ne cesse de se demander si elle parviendra jusqu'aux soigneurs avec ses courtes enjambées. Il lui faudra des heures, à ce rythme-là ! Mais la Fae tient bon, sa destination n'est pas si loin.

    De longues, d'interminables minutes s'égrènent dans un sablier quelque part, durant lesquels la jeune femme avance, laborieusement, sans jamais retourner sa carcasse sur le carnage, sans un seul regard pour l'affrontement de plus en plus lointain. Les bruits de la bataille lui parviennent néanmoins, tantôt comme le grondement lourd du tonnerre, tantôt comme des cris diffus. Qu'elle aimerait se couvrir les oreilles et ne plus rien entendre !

    Finalement, la châtaine, méconnaissable, franchit la frontière d'un camp. Sa cuirasse n'est plus que débris, ou presque, et sa chair, elle, est en lambeaux. Il n'y a pas un seul endroit de son corps qui ne la fasse souffrir, et une heure entière passerait qu'elle n'aurait toujours pas fait le tour de l'intégralité de ses blessures. Elle boite, mais déterminée, Nwalma poursuit en trainant sa jambe derrière elle. Son œil gauche refuse toujours de fonctionner, d'ailleurs elle ne sait s'il est ouvert ou fermé. Lorsqu'elle déglutit, elle a la franche impression d'avaler des poignées de clous tant sa salive a un gout ferreux, et que des pointes heurtent les parois de sa gorge sèche.

    Elle éprouve un pincement au cœur en constatant combien les victimes gisantes là sont nombreuses, trop nombreuses. Comme si c'était le battement de trop, son champ de vision n'est plus qu'un voile blanc, une brume épaisse que fugace éclat blond perce, avant qu'elle ne s'effondre. Elle entraine quelque chose, ou quelqu'un, dans sa chute. Elle perçoit des voix, des suppliques, des pleurs… Mais ses propres cordes vocales refusent toujours de fonctionner, d'émettre le moindre son, si bien qu'elle n'émet qu'un murmure rauque et presque inaudible lorsqu'elle veut parler.

    « Mal. Partout Ailes. » articule-t-elle, avant de sombrer tout à fait, face dans le sol.

    « Soif » quémande-t-elle quelques instants plus tard. Ou bien est-ce plusieurs heures qui se sont écoulées ?

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    Ellana Blackwood
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  • Lun 17 Juil - 3:19
    A travers toute l'agitation du camp, l'on pouvait apercevoir aux abords de celui-ci un mouvement aux dynamiques différentes. Plus lente, plus inconsciente. Mourante. Ce détail n'échappa point à Ellana qui venait tout juste de perdre son dernier patient. Attentive aux êtres perdant leur vie, elle remarqua cette frêle silhouette chancelante, se dirigeant difficilement vers l'infirmerie de fortune.
    Le cœur soudain ravivé d'une adrénaline, telle une mère ayant peur pour la vie de son enfant, Ellana se précipita vers cette personne. Celle-ci avait survécu et était venue d'elle-même depuis le champ de bataille avec seule la détermination qui lui restait. Pour revenir vivant de la guerre qui se menait, dans un état pareil, il fallait vraiment tenir à la vie au point d'être prêt à subir toute cette souffrance pour ne serait-ce qu'expirer une dernière fois.
    De ce tableau lointain, Ellana admira ce courage et c'est ce qui lui donna cet élan de motivation pour à nouveau s'essayer à sauver une vie. Et à la fois, la peur l'embrassait. Ce même tableau était effrayant, l’énième soldat entre la vie et la mort, à la survie incertaine dont elle serait responsable.

    Elle accourue au survivant, ce survivant qu'elle découvrit alors : une Fae au visage meurtri, au teint livide mais surtout ensanglanté, avec un regard inexpressif qui reflétait une âme à l'agonie. Ses cheveux de sang et de boue se collaient sur la poche de sang qui dominait la partie gauche de son visage. Ellana tenta de lui parler, d'essayer ses réflexes pour évaluer son niveau de conscience, que ce soit par les mots ou en claquant des doigts à différents niveaux. Mais la Fae semblait continuer à chanceler, inconsciente. Ellana pensa alors qu'elle tentait de se rattraper sur elle, l'elfe ouvrit alors ses bras afin de servir d'appui, mais finalement la Fae ne fit que s'écrouler, manquant de faire tomber l'elfe dans son évanouissement. Ellana se rattrapa tout de même, empêchant alors la chute totale de la blessée. Avant de totalement sombrer dans l'inconscience, d'une petite voix brisée et presque inaudible, la petite personne exprima sa douleur en trois mots, puis perdit connaissance.

    "J'aurais besoin d'aide s'il vous plaît !"

    La Fae entre les bras, Ellana demanda des renforts pour ce cas sévère. L'aide ne se composerait que de quelques personnes, mais cela suffirait. Beaucoup d'autres étaient préoccupés à soigner des cas similaires bien que quelque peu moins grave, on ne pouvait pas quémander tout le personnel.
    L'on déposa la patiente sur une table d'opération, petite plateforme misérable précaire, dans une salle éphémère entourée de rideaux.
    Sur le dos, les ailes ouvertes au maximum du possible, l'on fit l'analyse de son état.

    Sa tête avait subit de grave coups, ayant crées quelques plaies bénignes sur son crâne. Sur sa tempe gauche, un hématome aggravé avait formé une poche de sang, déformant alors une partie de son visage. Ces premières blessures étaient facilement soignable avec de la magie. L'hématome pouvait s'atténuer jusqu'à devenir une ecchymose sans grave conséquences mais à la guérison pénible. En revanche, pour ce qui était des yeux, l'un était empli de pue, sûrement dû à l'accentuation de l'air pourri par Puantrus, rendant chaque plaie susceptible à une infection avancée quelques secondes après être créées. L'autre, vitreux, ne répondait à aucun effet de lumière et était injecté de sang dû à une hémorragie suite à un coup trop violent. L'on pouvait apaiser les symptômes mais la vue directe de l’œil gauche restait incertaine. Et même si elle était possible, bouger le globe oculaire serait trop douloureux.
    Pour ce qui était de son corps, plusieurs coupures, plaies et brûlures étaient parsemés sur son entièreté. Certaines plus alarmantes que d'autres, Ellana pouvait compter sur le soutien de ces quelques soignants qui avaient décidés de l'aider. La tâche était pénible et la survie était parfois instable. Quelques convulsions ou spasmes faisaient leur apparition suite aux différentes manipulations. Dans son inconscience la souffrante agonisait.
    Pendant que les soins s'opéraient sur toutes ces blessures reconnues et curables, Ellana fit face au plus gros des problèmes, en effet, avant de tomber inconsciente, la Fae avait fait part de la douleur de ses ailes. Ces ailes étaient dans un état indescriptible. Elles avaient énormément perdues en motricités, elles étaient abîmées, brûlées, manquantes et noircies.
    Il se savait des Fae que leurs ailes avaient une certaine rigidité souvent similaire à la chair, donc la majeure partie de ses ailes, bien que brûlées, étaient encore présentes et même guérissable. Mais une autre partie se trouvait manquante, déchirée. Comme cette jambe manquante au guerrier qu'Ellana ne réussit à sauver un peu plus tôt. L'extrémité de cette déchirure était noircie par une brûlure au troisième degré. D'un point de vue extérieur, ces ailes en piteux état semblaient être une œuvre souillée par d'immonde coups de pinceaux dont on n'était pas certain de pouvoir les effacer.

    L'elfe se concentra d'abord sur ce qu'elle se savait capable. Bien que les ailes avaient étaient prise en charge pour limiter grandement la douleur, le soin méticuleux de celles-ci serait fait en dernier lieu. Ellana se chargea de ses yeux dont le pue et les larmes s'écoulaient, sa main les frôlant, stagnant juste au dessus, émanant d'une lueur mauve qui notifiait la mise en pratique de ses soins. Une fois les infections et les inflammations stabilisées au niveau de la tête, après une longue opération. La Fae s'exprima dans un bref élan de conscience, d'une voix toujours aussi cassante mais plus audible :

    "Soif."

    Ellana précipita un des jeunes hommes ayant aidé aux soins des plaies, d'aller chercher de l'eau à la fontaine au bout du camp. Puis elle releva délicatement la tête de la patiente afin de l'hydrater. Des filets d'eau s'écoulaient au coin de ses lèvres, celle-ci presque consciente, buvait beaucoup. Chaque gorgée lui permettait de regagner un peu de force et l'amenait petit à petit à se réveiller. Elle était libre de rester assoupie si elle le souhaitait, sachant son état moins aggravé, il n'était plus nécessaire d'essayer de la ramener consciente. Les soins n'étaient pas terminés, les ailes demandaient toujours autant d'attention et de précaution, il fallait être méticuleux, pour les Fae, les ailes étaient vitales.

    Une fois que l'urgence n'était plus de mise, les aides soignants retourna sur d'autres cas. Ellana prit le soin de vérifier à multiples reprises la fièvre de la Fae. Tous ces maux avaient causés une montée de fièvre, notamment la perte d'une partie de ses ailes. L'elfe mit une attelle à l'une entre elle, tenta de travailler leur motricité avec douceur, de les décoller, de défaire les plis. Elle utilisa à nouveau de ses soins pour calmer les brûlures.
    Avec l'apaisement de toutes ces blessures, la Fae reprit conscience, elle ouvrit les yeux, le regard un peu déboussolé et perdu. Comme chaque réveil après un coma, il est un peu difficile de s'y retrouver. Ellana comprenant sa situation, laissa la patiente s'éveiller, elle lui mit à disposition de l'eau et après un petit temps d'adaptation, elle se permit de lui poser des questions.

    "Comment est-ce que vous vous sentez ? Vous vous rappelez qui vous êtes ?"

    Pour savoir à quel point elle était affectée, elle posa quelques questions anodines comme son nom, son âge. Si elle sentait le bout de ses pieds ou le bout de ses ailes, quel niveau de douleur...
    Ellana la rassura au mieux quant à toutes ses inquiétudes, connaissant l'égarement que tous ces chocs peuvent provoquer. Elle resta à disposition et continua les soins.


    Ellana parle en 9966ff
    Une Fae aux ailes condamnées - Lil' Nwalma Sans_t11
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  • Mar 15 Aoû - 23:28

    Une Fae aux ailes condamnées

    Du noir absolu, insondable, nait une petite lumière pâle et faiblarde, tremblotante, incertaine. Tel un mince espoir, ce lumignon gagne progressivement en intensité pour se densifier, en arborant une teinte dorée. Elle l'observe quelques instants, fascinée par cette apparition improbable, mais les rayons finissent par l'aveugler malgré leur grande douceur ; l'obscurité a été sa seule amie durant trop de temps pour qu'elle apprécie la lueur à sa juste valeur. Sans pouvoir y opposer la moindre résistance, la jeune femme a la sensation d'être poussée vers ce qu'elle perçoit comme le haut, hissée en direction de cette issue aussi éclatante que le soleil. Elle ignore absolument tout de celle qu'elle peut trouver au-delà de ce halo.

    Dans un battement de cils faible, paresseux, Lilas Nwalma revient à la vie. Non pas qu'elle soit morte, mais ce fut similaire.

    La première chose qui lui parvient est la lumière. Cette dernière est étrange, pas si éclatante que celle de son rêve mais néanmoins assez éblouissante pour faire naître quelques larmes dans un champ de vision. Elle sait d'instinct, à la sensation qu'il transmet, que son œil gauche est gonflé, peut-être irrité. Dans l'incompréhension, la Fae plisse légèrement les yeux mais ne discerne rien de plus que quelques rayons orangés qui semble se mouvoir, danser à un rythme irrégulier. Les ombres noires contrastent assez pour qu'elle en distingue vaguement les contours, sans pouvoir en définir la source. Il faut encore un moment, et plusieurs battements lents et lourds de ses paupières sur les globes turquoise, avant que sa vision ne soit finalement assez nette pour observer les alentours. C'est la première fois que Lil' observe cet environnement. Les murs sont en tentures de couleurs chaudes ou bien brunes, avec des motifs aux formes encore flous à ses yeux. La lumière douce provient d'une lanterne posée sur un guéridon à hauteur de sa tête, sa respiration ainsi qu'un léger courant d'air en font vaciller la flamme.

    Plus étonnant encore que la présence d'instruments dont elle ignore l'emploi, une jeune femme s'affaire à un ouvrage qu'elle ne peut voir. Impuissante, Lil' dévisage grossièrement, et éhontément, la blonde aux oreilles pointues dont elle ne distingue que la tête. Elle à l'air d'avoir de grands yeux sombres et brillants, mais la lueur de la chandelle influence sans doute sa perception des couleurs. Ses traits fins paraissent jolis mais fatigués, obscurcis comme après de trop longues heures à veiller.

    Enfin c'est au tour des sons de s'éveiller. Viennent d'abord le bourdonnement sourd ponctué de sifflements stridents significatifs des acouphènes, qui ne lui sont pas inconnus. Ensuite ceux de sa respiration laborieuse qui produit un léger sifflement rauque, souligné par une sensation désagréable dans sa gorge irritée, les battements furieux de son cœur qui s'accélèrent de concert avec son angoisse croissante, puis le bruissement de tissus. Alors que le volume de ses bruits s'amenuise enfin, Lil' remarque finalement un silence tendu, fragile, que brisent seulement de lointains sanglots, plaintes sourdes et cris étouffés. Sa bouche est trop pâteuse pour que sa propre voix ne s'y mêle, quoi qu'elle l'ouvre et la referme plusieurs fois pour s'essayer à l'exercice.

    Se redresser, ou même porter une main à son front humide, lui est impossible malgré de nombreux efforts ; seul un doigt coopère, accepte de remuer faiblement. Son corps semble aussi mou que si on l'avait passé au moulin à grain, comme une poupée de chiffon, dépourvu de force et de consistance, d'ossement. La Fae croit presque être encore désincarnée… Pourtant, contre son dos, elle ressent assurément la présence de ce qui doit être une paillasse au confort relatif ; et contre sa peau à nue, la rugosité de tissu aux brins irréguliers et pelucheux, irritants.

    La jeune femme remarque rapidement son réveil et met à porté de la Fae un gobelet d'eau qui semble particulièrement attrayant. Lil' réalise combien elle est assoiffée à sa vue, tandis que son corps se meut de lui-même. Ses doigts encore un peu boursoufflés et engourdis se referment sur le contenant qui gagne péniblement ses lèvres sèches pour s'y déverser. Jamais un liquide ne lui parut si savoureux qu'à cet instant, alors qu'il redonne vie à son organisme à mesure qu'il s'écoule à l'intérieur de sa gorge.

    « Ça va… » bredouille-t-elle en réponse à la jeune femme, les sourcils froncés. « Où… Sommes-nous ? »

    La voix qui s'échappe de sa bouche est éraillée au point d'en être douloureuse à l'écouter. Elle rappe sa gorge, et lui tire une violente quinte de doux qui fait apparaître des étoiles dans son champs de vision. Son corps quémande à nouveau d'être désaltéré.

    La patiente s'empresse de le satisfaire, les mains tremblantes. L'effort pour remplir le gobelet nécessite une intense concentration ; ses membres ne lui obéissent qu'à moitié et se coordonnent mal, comme si l'un allait trop vite et l'autre pas assez. Son esprit est anesthésié et toutes les sensations ne lui parviennent pas encore. Cependant, celle d'un mince filet d'eau qui lui échappe lorsqu'elle boit, suit la courbure de son menton, suffit à lui tirer un pâle sourire. Avec lui, c'est un peu de sa personnalité vive, pétillante et joyeuse, qui revient, bien qu'une ombre obscurcisse son regard. Ses souvenirs demeurent particulièrement confus, tout comme l'imbroglio d'émotions qu'elle ressent.

    « Je m'appelle… Lilas... Nwalma… »

    Les sourcils de Lil' se fronce une nouvelle fois. Dans sa mémoire, la souffrance du passé et du présent se superposent parfaitement, à tel point qu'elle les confond. Elle redevient Lilas, trépassée quelques cinq mille ans plus tôt dans des circonstances similaires : l'affrontement d'un Titan. Par habitude, la magie ayant presque toujours fait partie de son ordinaire, la Fae essaie de réunir un peu de pouvoir dans la paume de sa main ; seules de goutte de sueur lui répondent.

    « C'est… compliqué… » bafouille-t-elle en observant sa main désespérément vide. « Dans cette vie, on m'a appelé Nwalma, mais je suis aussi Lilas. Nous sommes en l'an… Un. J'étais sur le front. Près de Bénédictus. »

    D'une voix faible et éteinte, marquée par les traumatismes que rejoue son esprit, la jeune femme résume autant de faits évidents qui attestent de sa bonne santé mentale que d'évènements récents et troubles. Elle bute parfois sur des mots, comme s'ils s'effacent subitement de sa mémoire alors qu'elle en prononce la première syllabe, mais parvient néanmoins à exprimer son appartenance à une unité anéantie en une seule attaque de Kazgoth.

    « Je ne sais plus… C'était en même temps que… » La Fae porte une main à sa tête, mais ses doigts se dépose sur le vide.

    Elle blêmit. Réfléchir, réunir ses souvenirs et ordonner ses pensées s'avère difficile et la châtaine hésite à plusieurs reprises. Cependant, dans sa mémoire, elle est absolument certaine qu'à cet endroit se dessinaient les contours d'une bosse effroyable et douloureuse. Ses yeux s'ouvrent grands, puis s'écarquillent parfaitement lorsqu'elle effectue le compte rendu de ses blessures ; elle observe ses bras et mains, palpe ses épaules, son visage, son cuir chevelu, son buste… Il n'en reste que de simples et fugaces vestiges, destinés à disparaître avec le temps, et une certaine douleur sourde, comme endormie.

    Toutefois, à son plus grand désarroi, ses ailes refusent de réagir. L'une tressaille, mais Lil' Nwalma n'obtient pas davantage de réactions de la part de ces membres dorsaux, le symbole par excellence des Faes. Son teint devient carrément blafard alors que ses yeux reflètent la panique qui la gagne, la terreur, l'incompréhension. La jeune femme se redresse aussi brusquement et vivement que le lui permet son corps en convalescence. Un vertige passager la fait chanceler, mais elle parvient à rester assise sur le bord de la paillasse.

    Lil' se contorsionne de toutes les manières possibles, malgré les raideurs musculaires et articulaires, les mises en garde et protestations sévères de la soigneuse, pour observer la somptueuse paire d'aile de papillon dont la nature l'a pourvue. Un profond soupir de soulagement s'échappe de sa poitrine lorsqu'elle constate la présence les nuances de bleus, roses ou violets estivaux, ainsi que de très rares résidus de jaunes éclatants et de verts printanier. Leurs surfaces présentent toujours quelques plis, mais rien qu'un bon coup d'aile ne saurait résoudre. Cependant, elles frémissent tout juste ; son propre corps tremble plus violemment qu'elles.

    Pire encore, entre deux nouvelles torsions de la colonne vertébrale, qui réveille la douleur à une vitesse fulgurante, Lil' parvient à constater la présence inchangée de ce vide béant qui remplace une partie d'une aile ; celle gravement endommagée par l'attaque dévastatrice de Kazgoth qui a couté la vie à ses camarades.

    « Non » souffle-t-elle, désemparée. « Non. Non, non, non ! »

    Le visage inondé de larmes, dévastée, la Fae redouble d'efforts. Tout comme les précédentes tentatives, ces dernières restent vaines. Des sanglots de détresse lui échappe, secouent son corps de puissants soubresauts. Elle essaie, essaie encore, désespérément, obstinément, refusant l'inéluctable. La brûlure se fend, s'ouvre sous les yeux de la soigneuse impuissante, tandis qu'un hurlement à fendre l'âme s'élève de la gorge de Lil'. Le cri déchirant rompt le silence relatif du campement, la quiétude environnante, alerte les alentours qui s'ameutent déjà autour de la tente.

    Contenu plus sensible que le reste :

    Prostrée, sourde à la rumeur qui l'entoure, la Fae pleure longuement, pitoyablement, jusqu'à que plus aucun son ne provienne de sa bouche. Pas un seul instant il n'avait été question de ne plus jamais voler.
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