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  • Sam 19 Aoû - 12:53
    Heureusement, la côte du continent n’était pas bien loin. Avec la lame des vents, et un équipage complet pour manier les voiles, c’était un jeu d’enfant. Néanmoins, entre ses réflexions sur comment gérer le cas de Maria, et ses négociations avec ses passagers pour récupérer un paiement pour leur traversée - souvent en les employant en tant qu’informateurs dans leur ville de refuge souhaitée et en leur demandant des faveurs plutôt qu’en les dépossédant de leurs faibles possessions matérielles - la sirène avait difficilement du temps pour elle. Son entretien avec Eliendir avait été particulièrement prolongé, déjà, parce-que sa présence était des plus agréables, et ensuite, car le Maître des Ombres de Melorn avait un service tout particulier à lui rendre. Facile, il demandait toutefois une bonne organisation et une bonne coordination, mais elle ne doutait pas que son partenaire saurait l’aider comme paiement de cette petite traversée.

    Une fois qu’elle eu un peu plus de temps, elle laissa son otage sous surveillance, elle alla donc prendre sa plume, de l’encre, et commença la rédaction de sa lettre de demandes. Pas encore au courant des actualités politiques du Reike, certes, pour elle, Tagar était toujours Coeur du Reike. Il fallait dire que cette nouvelle était encore relativement récente, et que Maria elle-même n’était visiblement pas au courant.

    Cher Tagar Reys,

    Dans le chaos de la glorieuse bataille de Kaizoku, il se trouve que j’ai eu l’honneur d’escorter votre honorable fiancée hors des bras du Kraken et des cendres du volcan éveillé. Malgré nos désaccords respectifs, je peux vous assurer qu’elle va bien et se remettra sans mal de ces épreuves.

    Néanmoins, avant de vous retourner votre aimée, j’aurais besoin que vous me rendiez un service. Voyez-vous, tout m’indique à penser que vous aviez, par le passé, participé à la capture et à la mise en esclavage des Écailles Écarlates. Je sais également qu’il ne sont plus sous votre contrôle direct vu la situation de l’esclavage au Reike, mais que vous avez certainement l’influence nécessaire pour les retrouver et les libérer en tant que Coeur.

    Il serait regrettable que votre aimée subisse un sort similaire, ou qu’elle se voit victime d’un malencontreux accident, fussent ces esclaves en question toujours en chaînes lorsque mon navire arrivera à bon port. Une dame de sa prestance et de sa stature pourrait se revendre un très bon prix et mérite bien d’être échangée contre quelques sirènes sans grande importance, ne trouvez-vous pas?

    Dans l’éventualité où la récupération de ces esclaves serait en dehors de votre influence, sachez que je saurais me montrer magnanime. Des informations précises sur la localisation actuelle de chacun d’entre eux, une bonne justification sur l’impossibilité de les faire libérer, ainsi que la somme dérisoire pour vous de 1000 pièces d’or sauront prouver votre bonne foi, et vous rendre votre moitié en un seul morceau.

    Un contact vous attendra dans la taverne portuaire du village d’Hiro au moment de la prochaine nouvelle lune, dans douze jours au moment d’écrire cette lettre, au nord-ouest du Reike. Demandez l’Aigle Noir en soirée à la date convenue, qui contrôlera votre part du marché, avant de vous mener au lieu de rendez-vous pour l’échange. Evidemment, venez sans escorte, et cet échange devrait se passer cordialement et sans aucune effusion de sang, comme les gens civilisés que nous sommes.

    En attendant, je vous garantis la bonne santé de mon invitée de marque à bord de mon humble navire.

    En espérant vous voir prochainement.
    Bien cordialement,
    Capitaine Néphériane

    Alors qu’elle accosta à un petit village de pêcheurs proche de la frontière de la République et du Reike, permettant à presque tous de mettre pied à terre, elle laissa échapper un soupir de soulagement. La lettre fut remise à un coursier grassement payé pour une livraison en urgence à l’intéressé, et son cheval s’ébroua avant de partir au trot vers sa destination. Elle repartit assez rapidement vers le large pour enlever toute drôle d’idée à Maria - accompagnée d’une petite quinzaine d’hommes qu’elle avait triés sur le volet. Pirates, peu disciplinés, ils avaient l’air d’être du genre à faire des bons hommes de main et un bon équipage. Et elle travaillerait la dite discipline plus tard, jugea-t-elle. Ils étaient sûrement appâtés par la rançon de l’otage, et faisaient également confiance à la capitaine. Beaucoup étaient de ceux qu’elle avait récupérés en équipage lors de son arrivée à Kaizoku plus tôt dans la journée, et qui avaient été convaincus par ses compétences.

    Quant à l’elfe qui s’était réveillée, elle avait aussi besoin de lui expliquer des choses vu son impertinence passée.

    « Écoute, je sais pertinemment que ta magie peut être problématique. Mais si j’ai réussi à mettre une fois la main sur toi, je réussirai peut-être une seconde fois. Et si ça arrive je serai bien moins tendre. Ton mari a été mis au courant, a reçu mes termes, et s’il respecte sa part du marché, il ne t’arrivera rien. Alors… profite de la croisière, et, dis-toi que c’est pour la bonne cause de libérer des esclaves? »

    Après tout, elle avait bien une dizaine de jours de navigation pour arriver à destination. Et elle n’avait clairement pas envie d'abîmer la marchandise, même si elle était du style rebelle. Cela ne serait pas très professionnel envers sa part du marché envers Tagar. Mais si elle ne lui laissait pas le choix…
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  • Dim 20 Aoû - 17:31
    Combien de temps s'était-il passé ? Quelques jours, quelques heures, quelques mois ? Elle n'aurait su le dire. Dans tous les cas, le temps avait été suffisant pour fuir l'île en feu, qu'elle ne voyait plus... Les citoyens étaient-ils parvenus à fuir ? Mais le plus important... Pourquoi se trouvait-elle encore sur ce bateau ? D'un autre côté... L'inconnue avait tenu une partie de son marché : la tenir éloignée du danger. L'étape suivante était de la rendre à Tagar... Elle avait légèrement l'impression d'être un objet égaré. Mais Tagar savait très bien où elle était allée ! Elle lui avait expliqué qu'elle partait avec le professeur Storm, lui avait détaillé ce qu'elle connaissait du programme... Bon, d'accord, ce qui s'était réellement passé n'avait pas été prévu. Et toutes les nations étaient probablement au courant... Soudain, une idée lui parasita l'esprit. Une pensée terrifiante. Et si Tagar avait décidé d'aller arranger les choses lui-même ? S'il s'était mis en danger... ?

    Alors, elle cessa d'écouter le discours qui lui fut servi, si tant était qu'elle avait commencé à l'écouter.

    - Êtes-vous certaine qu'il recevra la lettre ? Et s'il ne se trouvait pas chez lui lors de son arrivée... S'il lui était arrivé quelque chose...

    Et voilà qu'elle paniquait. Si jamais elle réalisait qu'il n'y avait personne le jour... Euh...

    -Hem. À quand avez-vous fixé la rencontre ?

    Puis, légèrement surprise d'être libre de ses mouvements alors qu'elle n'était visiblement qu'une monnaie d'échange, elle s'approcha du bastingage. Avant de se retourner vers la capitaine et de proposer :

    - Je peux vous aider à y arriver plus vite. Vous le savez. Et vous n'avez qu'à demander pour que je le fasse.

    En effet, elle avait déjà vu ses pouvoirs à l'oeuvre. Et à présent qu'elle s'était créé une panique toute seule comme une grande, il lui tardait d'arriver pour savoir qu'il n'en était rien... Tout comme elle voulait tarder au cas où ses craintes se révèlent exactes.

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  • Lun 21 Aoû - 13:41
    Evidemment qu’elle allait encore avoir ses idées farfelues. Elle ne la connaissait que depuis peu mais Althéa commençait déjà à comprendre comment son invitée fonctionnait. Pas vraiment étonnée, aussi bien plus calme après toutes ces bonnes affaires qu’elle venait de réaliser juste avant, elle se sentait moins énervée, moins sur les nerfs. Même si les événements de Kaizoku lui laissaient un arrière goût amer, Maria était peut-être la clé qui lui permettrait d’aller de l’avant. Si tout se passait bien, la sirène ne pouvait que trouver que la chance lui souriait. Maintenant, il fallait espérer qu’elle en fasse de même pour Maria qui s’inquiétait pour la lettre - et pour Tagar. La sirène se contenta de hausser les épaules.

    « Et bien tu peux prier les dieux pour ça, si t’y crois. Sinon, prie la chance. S’il n’est pas à l’endroit indiqué à temps, je trouverai un autre moyen de payer mon équipage. »

    Pour le moment, elle préférait ne pas spécialement évoquer les dit moyens, parce-qu’ils impliquaient forcément de très mauvais moments à passer par Maria dans tous les cas. Et que ce ne serait pas forcément facile de lui infliger ça sans devoir à nouveau la maîtriser.

    « Ca ne sert à rien de te ligoter de tout de façon, en tant que mage, ta magie devrait être capable de couper les liens sans trop de soucis, et puis ça fera assez mauvais genre si tu reviens avec pleins de traces de cordes comme à la sortie d’une session SMBD. »

    La sirène laissa échapper un petit soupir, les mages étaient, définitivement, emmerdants, avec leurs pouvoirs. Peut-être devrait-elle voir pour prendre des menottes plus solides, comme en métal, mais là encore, rien ne les empêchaient d’endommager le bateau ou même parfois de réussir à se débarrasser des dites menottes. Le mieux, c’était encore les menaces.

    « On va naviguer loin des côtes, sans provisions, à part en allant pêcher. Donc tu peux essayer de t’enfuir, ou de prendre le navire, mais au moindre signe de rébellion j’aurais aucun remord à te le faire payer. Et t’as pas envie de savoir comment. »

    Elle connaissait pas mal de moyens de faire mal sans forcément laisser énormément de traces. Et même si elle devait laisser des traces, elle n’aurait aucun remord particulier à le faire si elle voulait jouer à la plus intelligente et qu’Althéa arrivait à mettre la main dessus. C’était encore le mieux qu’elle pouvait faire, des menaces.

    « Là encore, tu peux rendre ça simple et attendre sagement qu’on arrive - et croit bien que je connais assez bien mon métier pour savoir qu’on arrivera à temps - ou rendre ça compliqué et qu’on passe toutes les deux un très mauvais voyage. Ton choix. »

    De tout de façon, à tous moments des membres de l’équipage en train de faire leur quart seront prêts à la surveiller, d’une façon ou d’une autre. Clairement, dans son petit navire, la croisière ne serait pas forcément luxueuse. Pas de joli petit lit douillet comme à la maison, mais elle n’allait pas lui proposer plus, et, hors de question de la laisser entrer dans la cabine du capitaine. Mais bon, ça, elle ne pouvait rien y faire de tout de façon, elle transportait des marchandises en général, pas des gens.

    ◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊

    A la taverne d’Hiro à la date prévue, le tavernier regarda d’un œil rapide le type bien habillé qui venait d’entrer. D’un air semi-désintéressé, il fit simplement un signe du menton indiquant une table proche, un seul individu assis à celle-ci. Stoïque, il leva les yeux quand la personne qu’il attendait s’approcha.

    « Tagar Reys je présume? J’peux voir la marchandise? »

    Lui était un peu plus consciencieux, prêt à examiner le document détaillant les localisant et confirmant avec sa propre mémoire l’existence - et le fait que ces lieux-là lui semblaient logiques. Il comptait bien aussi voir qu’il avait bien la somme en pièces d’or convenue sur lui.

    Une fois sûr de tout cela, il pourrait l’emmener vers la destination souhaitée, au bord d’une petite falaise. A une centaine de mètres de là, une plage était parfaite pour débarquer en chaloupe, puis un chemin facile permettait de rejoindre le point de rendez-vous. Tagar, lui, viendra évidemment de l’intérieur des terres. L’Aigle avait, lui, déjà préparé de quoi donner trois signaux distincts avec une torche depuis le haut de la falaise, d’un code prévu à l’avance. Tout en espérant évidemment que ce soit le signal indiquant que tout était ok…
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  • Lun 21 Aoû - 15:25
    La voilà qui reprenait ses menaces. Elle soupira.

    - Cessez donc. Si je voulais partir, je l'aurais déjà tenté. D'un autre côté... Pourquoi voudrais-je partir ? Vous me promettez de rentrer en relative sécurité... Si tant est que vous prévoyez réellement de tenir parole. Cessez cette méfiance excessive, après tout, n'êtes-vous pas ici chez vous ?

    Et de quel droit donnait-elle des conseils ? Elle s'en moquait. Les convenances, elle se doutait qu'ici, cela ne voulait rien dire. Alors, autant les abandonner. La femme ne lui ayant pas répondu lorsqu'elle avait proposé de lui donner de la vitesse, elle considéra cela comme un refus. Elle se contenta donc de garder le regard perdu dans l'océan. Au moins, elle avait accès à cette vision qui avait le don de l'apaiser. Inutile de se disputer pour des raisons aussi futiles. Après tout, elles étaient dans le même bateau... Littéralement. Autant tenter de s'entendre ou, au pire, s'ignorer. Et puis... Elle adorait le poisson, elle ne pouvait donc décemment pas en vouloir à celle qui lui en proposait !

    Ne connaissant pas le trajet, elle la suivrait donc docilement une fois à terre... Pas par soumission, non, simplement par nécessité. Elle savait très bien que si elle tentait (et, pire, si elle réussissait) de s'enfuir, elle ne saurait pas où aller et se perdrait. Alors... Autant faire ce que l'on attendait d'elle. Et avec un peu de chance, cette femme avait assez d'honneur pour en faire de même et tenir parole.

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  • Mar 22 Aoû - 16:37
    La mine d’Althéa s’assombrit légèrement en voyant le signal. Elle laissa échapper un nouveau petit soupir. Elle allait partir du principe que qui se ressemble s’assemble. Elle fit craquer rapidement ses articulations, il y avait un risque, évidemment. Elle ne vit pas grand chose de plus avec sa longue vue et visiblement, les mouvements de torches ne signifaient pas que tout était perdu pour autant.

    Embarquant sur la chaloupe avec deux hommes, Maria, et sa lame au clair sous sa gorge, elle parcouru le trajet jusqu’à la plage en laissant son bateau à une petite centaine de mètres. La blonde avait été plutôt bien traitée, même si elle ne pouvait avouer qu’elle-même que le trajet avait été long.

    « Bon, tu le reverras bientôt. Normalement. »

    Le temps de faire le trajet jusqu’au bord de la falaise, sans lâcher Maria, et la voilà en face de lui, Tagar. Restait à voir comment ça allait se passer. Certes, avec sa lame sous la gorge de l’otage, ses hommes lame au clair la menaçant aussi, ce n’était pas vraiment une situation très détendue. En tout cas la situation était claire, et ils ne menaçaient pas du tout Tagar.

    « Je suppose que ce sera les informations et l’or, dans ce cas? Quand tu veux pour l’échange. »

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  • Mer 23 Aoû - 21:52
    Voici donc le fameux Tagar, en chair et en os. Du moins, il ressemblait à la description qu’on lui avait donné, et il était venu seul, il semblait. Ce qui était assez bien. Elle ne lâcha pas Maria pour autant, gardant un œil acéré avec le reste de ses sens en alerte. La pirate avait entendu des histoires de ses faits d’armes, et elle serait stupide de le sous-estimer. L’avantage avec ce genre de visages très connus, c’était qu’on pouvait facilement en apprendre beaucoup sur eux. Contrairement à Althéa qui naviguait à la frontière de l’ombre et de la lumière.

    D’un autre côté, elle n’avait jamais eu vraiment moyen de faire presser ses demandes auprès du concerné, faute de moyens, évidemment, et aussi d’influence. Elle ne pouvait pas nier que Maria avait bouleversé ses plans, et qu’elle n’avait pas vraiment pu résister à exploiter cette opportunité. Mais elle savait aussi que ce n’était clairement pas une raison pour baisser sa garde, bien au contraire, c’était même maintenant que tout se jouait. Le fait qu’il ait l'air si sûr de lui laissait entendre qu’il était ou bien assez prétentieux, ou bien qu’il avait quelque chose de prévu. Pour le moment, elle suivait le plan.

    « Je serai surtout stuipde de gâcher l’opportunité. Les affaires sont les affaires, comme on dit dans le milieu. Et j’ai bel espoir de pouvoir régler cela paisiblement. Ma petite escapade à Kaizoku toute récente m’a rappelé que personne ne profite vraiment de la guerre. »

    Evidemment, Althéa garde pour le moment sa lame sous le cou de Maria, prête toutefois à évidemment la laisser parler, dire ce qu’elle voulait. Il n’y avait pas spécialement de crainte à avoir malgré leurs désaccords et leurs discussions un peu houleuses, elle n’avait pas été des plus disciplinées mais son pacifisme à toute épreuve avait vraiment été agréable. Il fallait dire qu’Althéa avait sa façon de faire les choses et était même plutôt prudente, d’habitude.

    « Je regrette l’absence de documents officiels quant à leur emplacement mais je suppose que si vous n’êtes plus Coeur, ils n’auraient pas été évidents à récupérer. »

    Et elle espérait que ce soit la vérité, ce serait décidément ennuyant de devoir retourner se venger d’une façon ou d’une autre. Et il y en avait des centaines. Mais elle aurait le temps d’y penser plus tard si c’était des balivernes, et, pour le moment, rien n’indiquait qu’il mente. Néanmoins, il semblait un peu plus proche de ses sous que prévu. Elle fit toutefois signe à ses hommes de mains de prendre le sac de pièces, de le contrôler comme convenu une fois à bord de la chaloupe, et de commencer à ramer. Elle resta donc seule avec son otage et Tagar.

    « Je laisse juste mes hommes contrôler le butin, et je vous laisse votre aimée. »

    Elle reporta son regard sur l’homme qui lui faisait face, sa prise légèrement moins ferme sur Maria, montrant sa bonne volonté - même si ses sens restaient en alerte.

    « Malheureusement, la rançon n’est pas vraiment pour mon usage personnel mais plutôt pour, justement, libérer ces personnes. Voyez-vous, leur dette est considérable, comme vous le dites vous-même, et cet or, je ne l’aurais plus d’ici leur libération. Considérez qu’il s’agit d’ici du prix de leur libération qui n’a malheureusement pas pu être réalisée - d’où cette offre un peu étrange. Et je n’ai malheureusement pas votre train de vie pour reproduire cette richesse facilement, mais je suis certaine qu’il vous restera bien assez de possessions et de revenus pour vous en remettre, et vivre une vie heureuse avec votre femme. »

    D’une façon ou d’une autre, que ce soit en embauchant des mercenaires ou en payant officiellement leur dette - cet or sera utilisé. N’étant pas citoyenne du Reike, cela impliquait souvent de passer par des intermédiaires difficilement légaux, et ils coûtaient cher.

    « S’il m’en reste une fois toute cette histoire terminée, peut-être. Mais honnêtement, j’en doute. »

    Et pour une fois, quand on parlait d’or, elle était réellement honnête. Toute cette opération allait effectivement lui demander énormément de moyens, moyens qu’elle n’avait pas, d’où la rançon en question. Elle jeta un œil rapidement à ses hommes, en train de charger le sac d’or sur la petite barque tout en en contrôlant le contenu, l’air visiblement assez heureux. Après tout, une petite partie de tout ceci était leur paie pour ce voyage. Si tout se passait bien et qu’ils se retrouvaient assez loin sur les flots, elle pourrait relâcher sa dulcinée sans soucis, et considérer cet échange comme un succès.
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  • Mer 23 Aoû - 22:09
    Elle ne répondit pas tout de suite à la question de son homme. D'abord, elle l'examina, l'étudia. Ce regard ne lui disait rien qui vaille. Elle se doutait que s'il se mettait en colère maintenant, toutes ses belles idées pacifiques seraient réduites à néant...

    - Ne t'inquiète pas, j'ai juste été... Escortée jusqu'à toi.

    Elle prit bien soin de ne pas mentionner qu'on l'avait assommée. Peut-être lui en parlerait-elle plus tard, lorsque cette femme serait loin. Ou peut-être pas, après tout, Tagar pourrait peut-être la retrouver... On verrait bien. Dans tous les cas, pour l'instant, elle la protégeait.

    Néanmoins, elle ne put dissimuler sa surprise. Comment ça, il n'était plus le Coeur ? Ils allaient devoir avoir une conversation... Elle exigerait qu'il lui raconte tout dans les détails. Avant de le consoler si nécessaire. Mais s'il s'avérait que c'était son choix... Elle le respecterait. Après tout, il était adulte. Elle n'avait pas le droit de lui dire ce qu'il devait faire ou ne pas faire. Mais elle voulait savoir. Tout comme elle savait que cette femme n'avait pas à connaitre ces détails certainement personnels. Elle ne le forcerait pas à parler en public.

    Alors... Il lui restait à attendre la fin des négociations, qu'elle était forcée d'écouter alors qu'elle n'y accordait aucun intérêt. Pitié, ne pas s'endormir...

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  • Dim 27 Aoû - 20:27
    Le temps de discuter, ses hommes ont fini de charger l’or sur la barque, vérifier l’intégrité du sac et son contenu pour être certain qu’il ne soit pas lesté à tort ou contenant un piège, et, une fois cette bonne chose de faite, ils la remettent à l’eau et commencent à ramer, sans même leur Capitaine. Cette dernière d’ailleurs ne s’en inquiète pas, essayant de soupeser la demande de Tagar.

    Une demande assez inédite d’ailleurs, elle n’avait pas réellement souvenir d’avoir entendu des gens payant une rançon offrant leur service au dit ravisseur. Mais il fallait bien une première fois à tout, et la demande méritait d’être un minimum étudiée. Surtout parce-que son objectif restait leur libération et certainement que quelqu’un avec de l’influence comme lui pourrait faire un allié de poids dans leur libération. Néanmoins, beaucoup trop de zones d’ombres.

    Pourquoi un fier représentant de la loi tournerait-il le dos à ses principes? Pour 1000 pauvres pièces? Pourquoi n’était-il plus Coeur? Justement à cause de ces pratiques peu légales? Lorsqu’elle s’était renseignée sur lui, elle avait eu des échos de quelqu’un d’assez intègre et fidèle à son pays pour ne pas lui tourner le dos si facilement. Même si cela ne l’étonnait pas vraiment de l’entendre dire qu’il avait beaucoup de faveurs aux quatres coins de l’Empire…

    « Je ne suis peut-être pas la mieux renseignée, mais vous étiez plus du genre à mettre des personnes en chaîne que les en sortir, qu’est-ce-qui me dit que cela a changé? Si vous ne pouviez pas en tant que Coeur, qui me dit que vous le pourriez maintenant? »

    Peu importe sous quel angle elle le regardait, elle trouvait ça louche. Et elle n’avait définitivement aucune envie de tomber dans un piège et de finir comme le reste de sa famille. S’ils étaient aussi libres qu’il le prétendait, elle les aurait déjà retrouvés, ou inversement. Dette ou pas, ils se seraient enfuis, ils n’en auraient rien eu à foutre d’une dette quelconque marquée sur un bout de papier. Et elle avait besoin pour les retrouver de travailler avec des gens de confiance - ou bien qu’elle connaissait bien - ou bien dont elle connaissait l’amour de l’or, d’où son utilisation de la rançon.

    « Et puis, vous oubliez aussi les frais fixes des honorables petits commerces. Je dois payer mes hommes, réparer et entretenir mon navire, payer les intermédiaires comme le coursier spécial qui vous a fait parvenir la lettre de toute urgence… »

    Bon évidemment son commerce n’avait rien d’honorable, mais il était petit. Néanmoins, la plupart des grands commerces n’avaient rien d’honorable non plus. Et ça ne l’empêchait pas de dormir sur ses deux oreilles.

    « Mais je note votre proposition, et, peut-être si vous vous faites un nom dans le milieu je ferais appel à vous dans le futur, pour le juste prix. »

    Une légère révérence, un dernier contrôle que tout va bien autour d’elle et au niveau de ses appuis et de ses jambes, et d’un geste elle enlève la lame de la gorge de l’elfe, en la poussant en avant. Pas assez pour la faire s’étaler tête la première, mais assez pour la précipiter dans les bras de son mari qui devaient bien lui avoir manqué pendant tout ce temps. En attendant, d’un pas en arrière, elle s’était retrouvée au bord de la falaise, et, d’un dernier geste, elle lâcha une dernière phrase avant de se propulser et se laisser tomber dans l’océan alors qu’il devait sûrement avoir les bras pris.

    « Allez, peut-être à une prochaine! »

    Et la sirène disparu sous les vagues, allant rapidement retrouver son bateau à quelques petites centaines de mètres, et y amarrer la chaloupe qui avait pris de l’avance sur elle.

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  • Ven 1 Sep - 11:53
    Elle avait sauté. Encore. Maria ne fut pas surprise. Après tout, elle avait été aux premières loges pour assister à ses capacités sous-marines. Pour autant... S'était-elle fait mal en tombant d'une telle hauteur ? N'y avait-il pas de rochers, en bas ? Ou l'eau elle-même... Maria était bien placée pour savoir que, si on tombait de la mauvaise manière, on pouvait faire un plat et s'en sortir au mieux avec un mal de ventre qui mettrait beaucoup de temps à s'en aller. Mais c'était une sirène... Les règles de la physique marine s'appliquaient-elles aussi à elle ? Mais pourquoi s'en inquiétait-elle ? Après tout, si elle avait elle-même décidé de sauter, elle devait avoir étudié correctement la situation. Ce n'était pas comme si qui que ce soit l'avait poussée ou forcée à sauter... Elle savait ce qu'elle faisait.

    Et puis, Maria avait plus important à penser. Elle avait enfin ce pourquoi elle avait accepté de.... Pas de coopérer, cela était un bien grand mot. Mais de suivre la femme jusqu'ici. La sirène avait tenu parole, et c'était tout ce qui comptait. Elle retrouvait le refuge rassurant des bras de son compagnon.

    À sa question, elle hocha la tête :

    - À présent, oui... Tu sais, tu peux dire ce que tu veux sur cette femme, mais elle tient ses promesses.

    C'était au moins cela en sa faveur. C'était une pirate, les bien-pensants ne retiendraient probablement que cela, et ce n'était pas un point positif. Mais pour Maria, les origines des personnes n'avaient aucun intérêt. Tout ce qui comptait, c'étaient leurs actions. Et cette femme avait fait ce qu'elle avait promis. Elle avait récupéré de l'argent et des informations, et, en retour, Maria et Tagar étaient réunis. Bien. Tout se terminait.... Non, pas bien ! Elle se souvint de ce à quoi elle avait assisté, principalement cette femme qui s'était presque faite massacrer sous ses yeux et ne put retenir ses larmes alors qu'elle serrait de nouveau Tagar contre elle.

    - Je... Tu ne sais pas ce que j'ai vu... Par pitié, ne me laisse plus jamais partir en vacances !

    Bien sûr, elle n'en tenait pas rigueur au professeur Storm (comment l'aurait-elle pu ?) ni à son amie sur place. Après tout, elle en était bien consciente, rien de ce qu'il s'était produit là-bas n'était de leur fait, elles ne l'avaient même probablement pas imaginé. Et finalement, la fin que tout cela avait eue était peut-être la meilleure. Après tout, ainsi, aucun camp n'avait gagné, chacun était rentré chez soi, c'était probablement la meilleure solution. En espérant qu'aucun des deux camps ne se trouve de nouveau conduit sur la mauvaise voie par des espoirs de conquête...

    Enfin, trêve de pensées parasites. Il y avait plus important. Profitons de la brise marine, de la présence et de l'odeur de Tagar, et ne pensons à rien d'autre. Elle ne le quitterait plus jamais, ça, c'était certain.
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