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    Gunnar Bremer
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  • Dim 20 Aoû - 21:01
    11 ans avant l’invasion des Titans.

    Sur les quais de la cité libre de la piraterie, c’est un jour comme les autres. Des bâteaux à charger et à décharger. Des marins débarquent, venant dépenser leur soldes dans les établissements de divertissements de l'île. Au bout d’une jetée, un groupe d'individus se rassemblent aux côtés des équipages de deux navires de pêche dans une cérémonie à l’attention de Kaiyo. Leur souhaiter une bonne pêche. Apaiser les éléments. J'espère les voir revenir en vie. Autant de désirs qui passent dans les murmures des hommes et des femmes rassemblés au milieu des flots mollassons d’une mer calme, comme un signe annonciateur de l’apaisement relatif du Titan des mers.

    Je les regarde d’un œil curieux, machouillant une brindille à la façon d’un vieux marin connu de mes cousins. Je veux me donner un genre, très certainement, mais je ne sais pas si ça marche. Je jette un coup d'œil aux autres adolescents de mon âge qui attendent, comme moi, que l’on puisse entreprendre notre voyage, dans un climat général d'expectative. Le navire qui est censé nous embarquer est plutôt impressionnant, pour sûr. Je ne suis pas sûr que mes cousins aient un navire de cette taille. C’est que le bâtiment est davantage fait pour le transport de marchandises, certainement là où les frégates des Brock sont là pour attaquer et manoeuvrer avec aisance pour mieux ferrer leur cibles.

    -T’as vu celle de droite ?

    Celui qui me cause,c’est mon cousin Gogues, un gamin comme moi, certes d’une taille plus moyenne, mais bien plus charpanté et agile comme un singe avec ça. A l’inverse de moi, il a l’habitude de servir sur un bâteau et le séjour à venir n’est censé être qu’une validation de ses acquis, ce qui n’est pas trop mon cas. J’ai autant mis le pied sur un bâteau que lui à terre, c’est dire. Les flots sont sa maison. Agé d’un an de moins, il en sait bien plus que je ne le saurais jamais sur la navigation. Et si on insiste tant à m’infliger ce voyage, c’est que ça serait un déshonneur que je ne sache pas me débrouiller sur un rafiot. Si père s’en moque pas mal, c’est une question de fierté pour mère.

    Ce qu’il m’indique, c’est ce qui travaille la majorité du temps les garçons de notre âge. Les filles. Deux pour être exact. De familles pirates, évidemment qui ont autant navigué que Gogues et qui ne seront pas les dernières sur les manœuvres physiques requises pour mener un bâteau de ce genre. Je capte leur regard dans notre direction et je fais genre que j’ai rien vu, dissimulant maladroitement un sourire niais. Si j’ai pas une tête de marin, je peux me reposer sur mon hérédité paternel qui m’a doté d’une moustache à mon jeune âge. Voyez ?

    Spoiler:

    ça fait son petit effet à nos âges. Je me permets de recroiser leur regard quand je blêmis soudainement, ma vision croisant celle de Mère arrivant à ma hauteur, tout sourire. Gogues s’esquive promptement après m’avoir donné un petit coup de coude moqueur dans les côtes.

    -Gunnar, tu as bien pris toutes tes affaires ?
    -Maman ! Qu’est ce tu fais là ?
    -Je m’inquiète mon petit.
    -J’ai dix-huit ans maman, je sais m’occuper de moi. Ts… tu gâches tout…
    -Tu ne vas tout de même pas reprocher une mère de s’inquiéter pour son fils unique ?
    -Nan… Mais… c’est pas ça… la honte…
    -Le regard des autres n’est pas une fatalité. A toi d’en faire une force. Si ton père avait flanché face aux regards de tes cousins quand il a demandé ma main à ton grand-père, il aurait fini au fond de la baie dans l’heure.
    -J’ai déjà entendu cinquante fois cette histoire…

    Ardee Bremer, née Brock, passe un doigt sur la joue de son fils, soucieuse. Je détourne le regard pour des raisons évidentes. On nous regarde.

    -Je compte sur toi pour faire bonne impression au capitaine Aearon. C’est un marin d’expérience qui a beaucoup à t’apprendre. Respecte-le.
    -Je suis pas marin, m’man…
    -Je sais. Et c’est pour ça que tu devras redoubler d’effort, mon fils.

    Sur le bateau, une cloche sonne. Le signal de l’embarquement. Une planche est positionnée pour accueillir la douzaine de mousses qui doivent faire leur preuve pendant ce voyage. Ma mère jette un regard au navire avant de se retourner vers moi.

    -Pas de bêtise ?
    -Oui.
    -Tu me promets ?
    -Je te le promets…
    -Bon voyage fils.

    Et elle m’embrasse sur joue, mettant un point d’honneur à la gêne qui m’habite. C’est déjà assez compliqué de devoir évoluer dans un milieu où tu es un étranger, c’est encore plus difficile de passer pour le garçon à sa maman dès le premier jour. Je prends mon barda et je glisse de ma caisse jusqu’à la pierre du quai avant de commencer à trainer des pieds vers le navire, tête basse. Je fais pas le fier. J’espère que le vieux est pas trop chiant.
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    Altarus Aearon
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  • Mer 23 Aoû - 13:38
    Altarus ne put retenir un léger soupir, face à la tâche qui l'attendait. Depuis le gaillard arrière du navire, il observait la douzaine de jeunots qui patientaient sur le quai. Il se demandait encore pourquoi il avait concédé à accepter cette… mission. Pourtant, durant plusieurs décennies, il n'avait guère refusé de former de nouveaux matelots pour composer de solides équipages, donc quelques-uns avaient fini par rejoindre sa petite flottille de commerce. Derrière, il y avait soit un échange de service ou de marchandises, une rémunération conséquente… quelque chose qui donnait intérêt au demi-elfe à jouer les professeurs. Aujourd'hui, il n'y trouvait guère de motivation. Peut-être parce qu'il remboursait une dette contractée auprès d'un de ces amis de longue date ? Il honorait toujours ce qu'il devait, même aux personnes les plus improbables. Non, il n'avait plus l'entrain d'autrefois à former des gamins qui s'imaginaient déjà être des capitaines dès leurs premières sorties en mer. Il avait encore plusieurs dizaines d'années d'existence devant lui et il estimait qu'il était temps de céder sa place à d'autres capitaines. Lui, il avait d'autres projets à mener. Après cette fournée de jeunes mousses, il cessera ce genre d'activité. Au mieux, si un ou deux embarquaient directement dans son équipage... mais pour les autres... Que chacun s'occupe de ses marins après tout. 

    Sur ce vieux trois-mâts, le Pastenague, l'équipage n'était composé que de la moitié de ses capacités, pour laisser de la place à la chair fraîche, cherchant ou contrainte de devenir marin. Le navire avait beau être ventru et imposant, il n'était pas des plus difficile à manœuvrer de toute manière, avec ou sans la totalité nécessaire. Il était idéal donc pour apprendre le métier de marin ou parfaire ses acquis. 

    Spoiler:

    Un homme se tenait non loin du Capitaine, guettant la venue des ordres. L'heure d'appareiller approchait et toute la clique de gamins n'étaient pas encore à bord. Altarus lui adressa un signe de la tête, avant de se retourner pour observer la sortie du port. Le Second, dénommé, Frenzo fit sonner la cloche de poupe, pour signaler le départ proche. Deux marins embarqués placèrent une large planche. 

    Spoiler:

    "Allez, bande de bras cassés, cessez de jacasser et maniez-vous l'cul ! Voilà, maintenant, alignez-vous sur une seule ligne. Et toi, la petite Rouquine, on dirait un merlan frit. Ferme ta bouche ! Voilà, ça a un semblant de gueule cette ligne. Le Capitaine va venir vous dire son petit mot..."

    Puis, il brailla ses ordres aux autres marins pour que le Pastenague largue les amarres et déploie quelques voiles pour quitter les eaux du port en douceur. La voie était libre, le départ n'en sera que plus parfait. 

    Une fois les lourdes cordes ramenées à bord et enroulées correctement, Altarus cessa sa contemplation vers la ligne d'horizon pour quitter son poste et rejoindre les "mousses". Il attrapa au passage plusieurs morceaux de cordes, d'une longueur approximative d'une soixantaine de centimètres. C'était un de ses tests traditionnels, quand des jouvenceaux prenaient place sur son navire. Les tenant dans ses mains gantées de cuir noir, il s'approchait de la ligne qu'ils formaient, fixant son approche. Il sera aisé de voir que le temps le marquait. Ses cheveux coupés courts et sa barbe parfaitement taillée étaient de la blancheur de la vieillesse. Le temps passé n'épargnait son visage, avec les rides visibles. Comme tous les vieillards quoi, pourraient songer quelques gosses. Pourtant, malgré un âge d'apparence fort avancé, il se tenait droit et dignement, les yeux d'un bleu acier pétillant de vitalité. Pour les observateurs, certains verront quelques traits d'origine elfique. 

    Après avoir fixé un à un chaque individu qui prétendait à devenir marin, il finit par prendre la parole. 

    ''Bienvenue à bord du Pastenague. Je suis le Capitaine Altarus Aearon. Certains me connaissent déjà de nom ou de vue… Peu importe. Maintenant que vous êtes à mon bord, vous êtes à mes ordres. Que vous soyez néophyte ou avec un certain bagage de connaissance, vous êtes tous des mousses à mes yeux, à ceux de Maître Frenzo, mon Second et de mes marins. "

    Quelques visages lui rappelaient quelque chose. Il n'avait guère veillé à retenir leurs noms, à tous. Cela lui reviendra. 

    ''A mon bord, je ne tolère pas l'indiscipline, la remise en question de mes ordres, les têtes brûlées et encore moins les disputes, pour quelques raisons que cela soit. Si vous suivez cela, que vous vous donnez tous les moyens pour acquérir la connaissance, que vous êtes assidus, on pourra faire quelque chose de chacun de vous. Ah et une chose... les femmes à bord sont au même rang égal que les hommes. Pas de favoritisme... et les rapprochements intimes sont interdits…"

    Il leur laissa quelques secondes pour digérer ces règles de base, avant de lancer un premier ordre. 

    ''Que ceux qui ont déjà de l'expérience en mer recule d'un pas ! "

    La plupart s'exécutèrent, dont le cousin de Gunnar. Ne restait que de la ligne première quatre jeunes gens. Un jeune moustachu, une rouquine, un blondin et un édenté d'une incisive. À chacun d'eux, il leur jeta un morceau de corde. La rouquine la fit tomber. Altarus ne fit aucune remarque.. pour l'instant. 

    ''Faites-moi un nœud de chaise....les autres, allez déposer vos baluchons à la proue et présentez-vous à mon Second"

    Frenzo les attendait, les bras croisés avec un étrange sourire. Dès la sortie du port, il les enverra dans les haubans et sur les vergues pour déferler les voiles. 

    Altarus, de son côté, observait avec un regard scrutateur, chaque geste des quatre novices. Si on pouvait encore les appeler comme cela ! 




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    Gunnar Bremer
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  • Dim 27 Aoû - 22:45
    Putain, il a l’air chiant.

    J’attrape son morceau de corde à la volée. Il n'y a pas de quoi en être particulièrement fier, j’ai beau ne pas être un marin, je reste plutôt dégourdi de mes mains. Père m’emmène parfois parcourir les toits, ce qui fait beaucoup parler ma mère en maison. Dans ces moments-là, Père fait toujours amende honorable en me glissant un sourire en coin. Celui de la récidive. Mère n’est pas dupe. Elle sait qu'on ne fait rien de dangereux. Et ça me fait travailler ma forme.

    Je fais une moue maussade à la rousse qui se loupe, elle, à la réception. Joli brin de filles. La copine de celle que je regardais en coin tantôt, mais celle-là, elle a visiblement de l’expérience. Je la vois déjà disparaître au pont inférieur, échangeant des mots à voix basse avec un gaillard bâti comme une armoire. Même si le capitaine a l’air particulièrement vieux jeu, ça ne va pas empêcher certains d’avoir parfois l’esprit et les yeux ailleurs. Par contre, vu comment il nous a séparé du reste des mousses, je sens qu’on va l’avoir souvent dans le dos. Gogues m’a rien dit à ce sujet où si c’est une sorte de tradition chez les mousses. Il sait rester mystérieux quand il s’agit de se moquer de mon ignorance. J’ai l’habitude et je sais quoi faire pour me venger si ça va trop loin.

    Le cordage dans la main, j’essaie de me rappeler les leçons de ma mère. ça, pour le coup, je mets moins d’entrain à la leçon que les escapades avec le paternel. Rester assis à apprendre des choses qui ne me paraissent pas indispensable, beaucoup serait dans mon cas. j’ai un vague souvenir d’un nœud de chaise. Ma mère m’en a sûrement déjà parlé, mais les noms se ressemblent tous dans mes souvenirs. Pourquoi faut-il donner des noms à des nœuds ? A terre, tu fais un nœud pour attacher un truc et généralement, t’as pas besoin de techniques. Évidemment que je sais que chaque nœud à différentes utilités sur un navire, mais est-ce que les marins se font pas un peu mousser à inventer des tas de nœuds alors qu’ils pourraient faire plus simple ? Sans doute.

    ça tombe, ce nœud n’existe pas. Et c’est pour que le vieux marin nous sorte une phrase toute faite du genre “c’est bien de dire si tu sais pas”. Sauf que ça me cause vraiment. Un truc avec une boucle, qu’on passe dedans pour mieux y revenir. Alors, je m'exécute, à geste lent, témoignant d’une certaine hésitation. Je jette trois fois un coup d'œil au vieux dans l’espoir qu’il ne me surveille pas. Ce n’est pas le cas deux fois. Il doit partager autant sa sévérité pour nous quatre, les nullos.

    Justement, il commence par faire son inspection du résultat du premier en rang, l’édenté, se saisissant du bout de cordage entre ses mains. On le regarde tous tandis qu’il l'examine sous toutes les coutures. Il lui demande son nom : Sevak. Et ce qui est sûr, c’est que les connaissances de Sevak sont assez parcellaires. Son nœud se disloque carrément entre les mains du capitaine et l’intéressé fait une grimace, s’attendant à subir un courroux digne d’un capitaine. Je jette un œil à son voisin. Le blondin affiche un sourire en coin, tenant nonchalamment son nœud bien fait entre ces deux mains, face à lui. Pas d’inquiétude dans son attitude, il a l’air d’être sûr de son coup. Pour sa voisine, et la mienne par la même occasion, le résultat de Sevak a peu envié au sien. Je suis pas un expert, vous vous en doutez, mais de là où je suis, ça n’a pas l’air d’être ce qui est demandé.

    J’arrive à capter son regard et je commence à mimer les gestes pour obtenir le résultat que, je pense, est le plus adéquat à la situation, tout en restant au première abord fixé sur le capitaine qui est entrain de passer sur le blondinet, répondant au nom de Shaiker, qui lui montrer le fruit de son travail d’un petit air suffisant que je regarde avec un sourire en coin. Je ferais surement pareil si j’étais dans mon univers : la rue. Je sais en tout cas qu’il n’a pas la tête à être un gars que je vais apprécier. Plus le genre à se faire mousser. Ce qui est drôle, puisqu’on est mousse.

    De son côté, la rousse essaie tant bien que mal d’arranger son nœud sans se faire chopper. Je sais pas de quoi ça a l’air au final, mais le temps est écoulé et le capitaine arrive face à elle. Que ça soit bien ou pas, je m’inquiète maintenant pour ma gueule. Rien ne dit que j’ai été bon. Pendant ce temps, les mousses remontent du pont. Surement qu’ils ont pris les meilleurs couchettes. Quel enfer. Je vois Gogues me faire un clin d'œil moqueur. Je ne réagis pas, mais il monopolise mon attention à tel point que je n'ai pas entendu comment elle s’appelait, l’autre. La guigne. Et le capitaine est déjà sur moi. Son regard austère se braque dans ma direction. J’espère qu’il n’a rien vu de mon petit manège.

    Silencieusement, je lui tends mon œuvre.
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  • Jeu 31 Aoû - 13:44
    Altarus observait les quatre prétendus mousses en silence, les moins jointes derrière son dos. Il fixait chacun de ses gestes et ne laissait rien transparaître sur son visage froid et sévère. Même devant la maladresse de la jeune fille, il n'avait pas sourcillé. Peut-être que pour un premier jour, les prétendants-marins avaient droit à de menus erreurs... D'un pas certain, le Capitaine s'approcha du premier des jeunes gaillards, qui fixait le bout de corde comme un poisson fixerait une huître, en la voyant pour la première fois de son existence. 

    ''Quel est ton nom ? "demanda-t-il simplement au premier du jeune quatuor 
    "Sevak M'fieu" fit l'édenté, se pinçant les lèvres en comprenant qu'il avait un peu zozoté. En même temps, avec une incisive en moins. Il commença à procéder à un semblant de nouage avec le lien en chanvre qu'il avait entre ses doigts. Il tendit le résultat final au vieil homme, qui n'eut qu'à le tenir entre l'index et le pousse pour voir que le noeud ne tint même pas. 

    "Recommence ! Et que cela tienne !  "

    Altarus passa au second mousse. Celui-ci donna son nom à la demande du Capitaine

    " Shaiker " dit fièrement le blondin, pendant qu'il tendit un noeud de chaise fait visiblement dans les règles de l'art. Altarus le saisit, attrapa un autre bout de son autre main et le tordit un peu dans un sens, puis dans l'autre. Le noeud se défit un peu. 
    ''Si tu ne vises que l'esthétique, tu ne vas pas aller loin. Recommence ! Et veille, toi aussi, à ce que cela tienne ! A moi que tu tiennes à voir ton visage écrasé sur le pont en cas de chute du mât ! "

    Il avait remarqué la petite pointe d'égo luire dans le regard de Shaiker. Il devait vite comprendre que de savoir faire un noeud de moitié, mieux que ses autres camarades, n'était pas signe qu'il sera le meilleur de tous. Lui aussi était à bord pour apprendre. La modestie était donc de mise ! 

    Vint ensuite le tour de la rouquine

    ''Ton nom"
    ''Lessa....souffla-t-il mi-apeurée, mi-intimidée.

    Il regarda son nœud et on crut voir un léger tressaillement musculaire à sa mâchoire. 

    ''Recommence ! "

    Il arriva sur le dernier de l'équipe novice, le moustachu. Il refouilla dans sa mémoire et réussit à mettre un nom dessus

    ''Bremer, c'est cela ? Fais voir ton noeud"Et après une courte observation, il le lui rendit, limite jeté, comme il l'avait fait avec les autres mousses. " C'est un noeud de huit que tu as fait. Ce n'est pas ce que j'ai demandé. Recommence ! "

    Et i les fit recommencer plusieurs fois de suite, jusqu'à ce qu'il soit mi-satisfait des résultats. Pendant ce temps, les autres mousses, sous les ordres de Frenzo, avaient fini de déferler les voiles et terminaient de sécuriser les cordages. 

    ''Y a pas à dire, mais faire quelque chose de simple, ce n'est pas à votre portée ! Vous saviez que vous alliez faire votre apprentissage en mer et vous avez préféré lézarder sur une place ou paresser sur les quais. Peu importe les raisons, j'ai pu constater la situation.. Et il y a encore du boulot ! Et vous verrez d'autres manières de nouer des cordes. L'un d'eux pourrait vous sauver la vie ! "

    Le navire se dressa soudainement, après avoir pris une belle vague de face. On sentit quelques gouttes atterrir sur la peau. Altarus inspira plus longuement l'air empli de cette suave odeur humide saline. 

    ''Bien. Avant d'aller prendre vos "quartiers", vous allez monter dans les haubans et me faire à nouveau un noeud de chaise avec votre bout de corde. Là-haut"

    Il avait levé la tête pour désigner la vigie, là-haut, tout en haut du mât. 

    ''Vous y verrez des anneaux en fer. Vous y ferez votre nœud et après seulement, vous redescendrez. Le premier à accomplir toutes ces étapes pourra récupérer son paquetage et prendre une couchette, parmi celles qui resteront"

    Il fixa les mousses. 

    ''Par les abysses, qu'attendez-vous ! "

    Ainsi, il pourra déjà voir quel jeune individu était agile et à l'aise dans l'escalade des haubans. Les noeuds, ce n'était que la surface de l'iceberg de connaissances à posséder pour être un marin émérité




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  • Dim 10 Sep - 22:04
    Shaiker, Sevak et Lessa s'élancent dans cet ordre. Je pars avec une demi-seconde de retard, croisant silencieusement le regard du capitaine, l’espace d’un instant. Est-ce que ça va être tout le temps comme ça ? Est-ce que le vieux va nous bercer de sa voix bourru même la nuit ? On vient à peine de partir et j’en ai déjà marre. Mais je sers les dents. Je suis sûr que Mère est encore à quai, surveillant notre départ, dissimulant son inquiétude maternelles derrière un masque d’assurance hérité de notre ascendance pirate. On ne se démonte pas si facilement. Je croise les doigts en tout cas que ça s’arrange.

    Bref, je m’élance avec du retard. Les autres mousses ont déjà mis la main sur les cordages. D’un côté, on a Shaiker et Lessa. De l’autre côté, Sevak monte seul. Je privilégie ce côté là. On risque de se gêner et dans les gestes parfois précipités des trois jeunes, on sent un furieux esprit de compétition. Se faire traiter comme des nullos, ce n’est pas très agréable. Briller après l’humiliation public, c’est une occasion de s’en tirer vers le haut. Et assurément que le premier pourra échapper à la vigilance du Capitaine Altarus pour quelques instants de calme bien acquis. Je pose la main sur les haubans avec deux mètres de retard sur Sevak qui fait preuve d’une agilité modeste qu’il compense avec une certaine maîtrise de l’ascension sur de l'échelle de cordes. En face, les deux autres semblent à l’aise, mais la compétition est davantage palpable et on s’imagine mal les deux  coopérer dans la grimpette.

    De mon côté, je ne maîtrise pas vraiment ce genre de support, mais j’ai à mon expérience une bonne centaine ascension de bâtiments de petites et de moyennes tailles de Courage, souvent avec l’aide de Père, mais j’ai déjà grimper en solo, sous son regard bienveillant. Monter jusqu’à la vigie ne me semble pas être un problème de capacités, mais d’expérience. Je m’élance. Je progresse rapidement dans les premiers instants avant d’être repris par les mouvements du navire, fendant la surface de la mer au gré des vagues. Les prises oscillant entre le mou et le dur des cordages pourraient être mieux, aussi. Je fais une pause d’une fraction de seconde avant de repartir, ayant repris mon équilibre. Je ne regarde pas trop les autres, concentré sur mes gestes, ma dextérité et mes sens. La moindre sensation de déséquilibre, le vent sur mon visage, les infimes murmures de mes muscles en pleins exercices, à la recherche de la moindre rumeur d’une faillite surprenante, mais non négligeable. Identique à ma façon de faire à terre, je fais abstraction du reste. Quand je serais meilleur, je pourrais faire attention à mon environnement, comme Père m’en fait la démonstration chaque semaine.

    Je me permets de me sortir de ma concentration en arrivant au niveau de la vergue. Je talonne Sevak ; j’ai son pied au niveau de la tête. Ses gestes sont plus lents et je croise son regard, lui descendant, le mien montant. Je sens une sorte de panique dans son regard. Il est en manque de jus. De l’autre côté, Shaiker a déjà atteint la hune et s’attaque à la deuxième partie du hauban, menant directement vers les hauteurs et la vigie, laissant derrière lui Lessa qui traine autant la patte que Sevak. Prestement, je le rattrape, passant à ses côtés tandis qu’il pousse un couinement étouffé. Nos regards se croisent.

    -Tu vas tenir le coup ?

    J’ai un regard vers le bas. C’est qu’il y a de la hauteur. J’ai pas le vertige. Sans doute que lui non plus, mais ça serait problématique de chuter de cette hauteur. Il fait oui de la tête.

    -Et l'aufre ?

    Je tourne la tête. Elle n'a pas bougé. Je finis de grimper, posant avec soulagement mon pied sur le sol de la plateforme intermédiaire et je viens tendre une main secourable à ma camarade de galère. Elle hésite un instant, fronçant les sourcils, puis elle l’ignore pour finir elle-même. Je reste pas loin, au cas où sans trop insister. Les questions d’honneur, je comprends. J’y suis aussi soumis. Une fois en sécurité, je viens m’assurer que c’est bien la même chose chez Sevak. Je ne l’aide pas. Je l’assure. On souffle un coup tous ensemble sur la hauteur sans se dire un mot. On est coupé par Shaiker qui revient à notre niveau, délesté de son cordage et supportant un sourire suffisant des plus détestables.

    -C’est une course, bande d’idiot. On est pas là pour s’attendre. Mais bon, ça m’arrange, j’aurais pas à nettoyer le pont vu le temps que je vais vous mettre.

    Il ricane et se remet à descendre. On se regarde silencieusement. On a pas besoin de se le dire pour savoir ce qu’on pense de ce petit con prétentieux. Le reste de l'ascension se fait ensemble. Les deux autres de concerts, s’entraidant et moi pour assurer leurs arrières. Ca se fait sans difficulté, maintenant qu’on sait que c’est l’autre gus qui va gagner. Il n’y a plus de pression. En haut, dans la vigie, Lessa fait la revue de nos nœuds. J’ai oublié la moitié de ce que j’ai appris il y a dix minutes. Même pas pour faire mon intéressant. Une fois le boulot fait, on s’apprête à redescendre, mais avant ça, on se rend compte avec l’autre gars que la fille ne descend pas, restant à fixer l’horizon.

    -Qu’est fe que tu fais ?
    -Je profite de la vue. Puis je suis pas pressé de redescendre.

    On se regarde.

    -Assez d’accord.

    On profite de la vue une minute de plus, le souffle lent, se prenant à plein poumons l’air que le vent du large nous envoie en pleine gueule. Le spectacle est assez agréable. J'ai eu la mauvaise idée de regarder en bas et j’ai beau avoir dit que j’avais pas le vertige, le vide en mouvement est assez impressionnant, surtout avec si peu d’espaces sous les pieds pour se retenir. A trois dans une vigie, c’est très limite. Sevak a un pied dans le vide, se retenant d’une main ferme. Et moi, je me plaque sur le côté qu'on ne dise pas que je profite de la situation.

    -Fous z’avez défa navigué ?
    -Plusieurs fois. Avec ma famille.
    -Moi, principalement les liaisons avec le continent.
    -T’es pas de Kaizoku ?

    La question s’accompagne de froncement de sourcil. Heureusement, c’est le moment où l’on entend des grosses voix en bas. De celles qui se demandent qu’est ce qu’on fout à prendre autant de temps là-haut. Si c’est le vieux, je le remercierais presque sur ce coup.

    -Je crois qu’on ferait mieux de redescendre. A moins que vous vouliez être de punition dès le premier jour.
    -Sans fafon.
    -Clairement.

    On amorce la descente qui est évidemment plus simple et il ne faut pas longtemps pour qu’on se retrouve tous les trois sur le pont à devoir à nouveau faire face au capitaine. Shaiker n’est pas en vue. Sûrement en train de profiter des joies de se choisir la couchette la moins pourrie de ce qui reste. S’il y a un classement pour les trois derniers, Sevak s’est désigné d’office pour avoir officiellement la dernière place. Je ne l' ai pas contesté. J’ai quand même très envie d’échapper à sa surveillance, même si je sais que la haut m’attend un petit havre de paix.
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    Altarus Aearon
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  • Sam 16 Sep - 9:31
    Enfin, ils s'élancèrent. Le Capitaine ne les quittait pas des yeux, les regardant un à un monter dans les haubans. Tous réussissaient dans la montée vers la vigie, progressant à leur rythme malgré les oscillations qui se faisaient sentir de plus en plus à fur à et à mesures que les mousses prenaient de la hauteur. Même si la mer était calme, les vagues étaient toujours présentes, jouant en douceur sur l'assiette du navire. C'étaient donc là des conditions guère difficiles pour ces jeunes gens. Si par malheur, l'un venait à perdre l'équilibre et à chuter droit dans la mer, Altarus le fera débarquer... sauf si dans sa chute, il s'était rompu le cou. Ce genre d'accident ne se produisait quasiment jamais, le demi-elfe veillant à prendre des jeunes natifs de Kaizoku, qui avait donc la vie en mer dans les veines... ou presque. Il n'épilogua pas sur ses propres souvenirs antérieurs, demeurant concentré sur la grimpette des jeunots. Pour l'instant, hormis le prétentieux qui montait vite et bien, les autres ne se débrouillaient pas trop mal. Déjà une bonne chose pour s'assurer d'avoir des mousses aptes à monter dans les mâts et les vergues pour de multiples opérations. Pour ferler et déferlez les voiles, il estimait que c'était de toute façon bien trop tôt pour eux quatre. 

    Le blondin fut le premier à arriver, accomplissant le nouage de son bout de corde comme exigé. Silencieusement, il attarde son attention sur les trois autres mousses, qui galèrent à poursuivre la montée vers la vigie. Non, deux peinaient à monter. Bremer leur filait un coup de mains... Tout ce qu'il observait ne sera pas perdu dans son esprit aiguisé. Finalement, ces trois-là reprirent l'ascension, restant groupés pour arriver en même temps à l'objectif. Altarus sourcilla quand ils demeurèrent là-haut plus longtemps qu'estimer, pendant que Shaiker revint non sans une allure fière dans sa démarche. 

    "Voila, Capitaine, mission accomplie"

    Le froid dans le bleu des yeux qui se posèrent sur lui le firent bizarrement blêmir... 

    Quelques instants plus tard, quand Bremer, Lessa et Sevak se pointèrent en face du vieil homme, ce fut pour présenter une drôle de tête. En plus d'arriver tous les trois en même temps dernier, ils avaient perdu du temps pour redescendre de là-haut. Ça, Altarus ne manqua pas de leur faire remarquer. Toujours dans sa posture droite et digne, son regard était inquisiteur, scrutant chacun des mousses présents devant lui avant de prendre la parole sur un ton sévère. 

    ''Preniez-vous le thé là haut, à parler chiffons ? "

    Il tourna la tête, cherchant une autre personne. Il sourcilla ne la voyant pas arriver. Là, sa voix se fit plus forte et plus autoritaire. 

    ''Shaiker ! Il te faut combien de temps pour réunir le matériel que je t'ai demandé ! "

    Le blondin arriva de la cale, se mettant à courir le plus vite possible. On voyait clairement qu'il ne faisait plus le fier. Le paon qu'il était avait une drôle de mine. Dans ses mains, il portait quatre seaux dont l'intérieur débordant de brosses en poils raides et de serpillières en toile. En se précipitant, il dérapa et s'étala de tout son long, son bazar s'éparpillant partout sur le pont. 

    ''Belle entrée en matière, Shaiker.... Au moins on sait comment te nommer avec un nom bien marin... Vautré sera ton surnom le temps du voyage. Relève-toi et ramasse-moi tout cela. "fit-il en le lorgnant quelques secondes avant de reprendre sur un ton sérieux."Vautré vient de nous montrer ce qui se passe quand un pont n'est pas convenablement nettoyé et sablé. Il en va de la sécurité de tous les membres d'équipage. Un marin qui glisse et qui se blesse est un homme en moins dans les manœuvres. Un homme qui glisse, c'est aussi du temps perdu. Dans des phases critiques, la moindre seconde peut faire toute la différence. Vautré vous a apporté le matériel pour sabler le pont, côté proue. Vous verrez sans mal le plancher qui doit être traité, il y a de la fleur de sel visible... Le sel endommage le bois, fragilise sa structure, d'où l'importance de le sabler régulièrement. Ce sera votre tâche jusqu'à arriver à notre première étape en mer…"

    Il regarda Vautré. 

    ''Toi, tu vas commencer le travail. Vous trois, allez placer vos affaires dans les couchettes qui restent"

    À entendre le geignement à peine audible du blondin, on comprit qu'il n'avait pas eu le loisir de savoir sa petite victoire de l'escalade dans les haubans. Sevak ne comprenait pas ce qui se passait, là maintenant. 

    ''L'importance dans un équipage est la cohésion. Même s'il y a compétition, quand un objectif doit être atteint, c'est ensemble, un seul tout. Un même groupe... Un navire ne peut pas naviguer si chacun agit dans son coin...N'oubliez jamais ça "

    Après quelques secondes pour leur laisser le temps de digérer tout ca, il reprit la parole

    ''Je viendrai voir l'état du pont avant quand nous serons en vue des terres. Brossez, frottez bien et si le résultat me satisfait, vous aurez quelques heures de quartiers libres... ah, l'étape est une petite île inhabitée, donc ne croyez pas tomber sur une taverne"

    Ou de vous sauver, se retint-il de dire, le gardant en fortes pensées.
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  • Ven 29 Sep - 16:58
    Quand on vous donne l’occasion de décamper, vous la saisissez sans moufter. Le trio se retourne comme un seul homme et se met à fouiller le pont d’un regard à la recherche de nos affaires, petit tas laissé pour compte dans un coin. On s’en approche, Sevak en premier et nous jetant nos affaires à chacun sans se tromper, pourtant, j’ai pas l’impression que nos paquetages soient si différents. Peut-être dans la façon de l’attacher ; une méthode partagée entre Lessa et Sevak ce qui met mon sac en évidence et souligne un peu plus ma différence par rapport à eux. Ils t’en parlent pas. Ils ne me jettent même pas un regard. Lessa prend les devants, suivie de Sevak, puis je leur emboîte le pas, me rendant compte que si j’arrive en dernier, j’aurais sûrement la pire place. Ou peut-être qu’ils me feront une fleur pour ce que j’ai fait tantôt ?

    Les coursives intérieures sont étroites, optimisées au moindre centimètres et les bougies disposées çà et là projettent une lumière rare et faible. Faut connaître. Heureusement, les bateaux sont généralement constitués de la même façon alors mes deux compagnons savent à peu près où aller. Je connais aussi la théorie, mais j’ai un creux de mémoire. A mon avantage, mes yeux s’habituent rapidement aux ombres. Un talent bien utile dans la nuit noire des ruelles de Courage. J’arrive tout de même avec un peu de retard dans les dortoirs du navire. Plutôt bas de plafond, des couchettes superposées alignées avec relativement peu d’espace entre eux. On est pas là pour avoir de l’intimité ici. Comme a dit le vieux capitaine, l’important, c’est la cohésion. Une sorte d’immense famille, en quelque sorte. Et c’est juste l’apport d’un peu de dignité qui empêche l’équipage de pioncer sur une unique couche faisant toute la pièce. ça ferait surement désordre.

    Les places qui restent ne sont pas fameuses et il m’en reste encore moins après que Lessa ait choisi celle proche de la porte, une place où il vaut mieux avoir le sommeil lourd pour ne pas être dérangé par les passages incessants. Sevak est encore entrain d’hésiter, me jetant une question par un regard oblique. Qu’est ce que je veux ? Rien ne me tente. A défaut, je jette mon dévolu sur une couchette inférieure dans le fond qui n’est pas dérangé par les entrées et sorties de l’équipage, mais par le minuscule cabinet d’aisance à proximité. Si tout part dans la mer, il reste toujours une odeur qui semble s’incruster dans le bois autour et dans l’air qui s’en dégage. Charmant. Pas que ça me plaise, mais les ruelles de Courage ne sont pas un modèle de propreté. J’ai appris à m’en accommoder. Pas pour dormir, mais je devrais pouvoir gérer.

    Je pose mes affaires dans le petit recoin prévu à cet effet et je tâte la fine tranche qui sert de matelas. Pas très confort. J’ai une soudaine envie de m’allonger et de souffler un coup, oubliant presque que cette aparté n’est que temporaire. Il a du boulot pour nous. Le pont avait l’air d’avoir besoin d’un bon coup de nettoyage. A croire que le vieux loup de mer a dispensé son équipage de cette corvée quelques jours afin de nous offrir un défi à la hauteur de notre inexpérience.

    -Quel salopard…
    -Tu devrais faire gaffe à ce que tu dis, gamin…

    Je sursaute, détaillant la pénombre d’où vient la voix, discernant finalement le corps allongé d’un marin. Probablement qu’il a fini son quart quelques instants plus tôt et que celui-ci cherche à obtenir un peu de repos avant son prochain quart, peut-être celui de la nuit. L’homme au visage creusé par le vent et le sel a un sourire carnassier.

    -Tu seras jamais seul avec toi-même ici. Oublie pas ça.
    -Vous ne savez pas de qui je cause…
    -Peut-être bien, mais le pont ne va pas se laver tout seul.

    Comme sait-il ? Aucune idée. Par contre, il a bien raison. Je me propulse hors de ma couchette et je sors du dortoir sans un regard pour le matelot qui doit retourner à sa quête d’un sommeil réparateur. Les deux autres m’ont devancé d’une minute et je sors à l’air libre alors que le trio de mousses est déjà à la tâche. Au loin, le capitaine est affairé à d’autres tâches, mais je sens son regard s’arrêter un instant sur moi. Je peux sentir la désapprobation à l’autre bout du rafiot. Pas une minute à soit ici. Je rejoins les autres, je récupère mon sceau et on se met à nettoyer.

    Pas de techniques brevetées ici. A genoux sur le bois au point que la douleur devient lancinante et permanente, on frotte. Peu à peu, les articulations nous font souffrir. Les mouvements incessants sur les planches du pont nous tiraillent les moindres muscles. Courbé ainsi face contre pont, on en vient à limiter notre univers à la prochaine planche, à la prochaine jointure où prospèrent des cristaux de sel qui vous irritent la peau avant de vous irriter l’esprit.

    Je ne sais pas combien de temps on endure ça, mais Shaiker finit par pousser un juron, lançant sa brosse devant lui d’un geste rageur. Déjà, il multipliait les pauses depuis peu. J’évite personnellement d’en faire. La brève accalmie dans mes muscles ne vaut pas le retour douloureux à la tâche qui s’ensuit. Je préfère endurer un long et silencieux tourment physique d’une tâche aussi simple qu’éprouvante.

    -Putain. Tout ça parce que vous avez traîné ! Si vous n'avez jamais mis les pieds sur un rafiot, vous ne devriez pas être là. Bons à rien !

    Je baisse la tête. Je me dis que lui opposer une résistance ne ferait qu'envenimer la situation. Lessa ne bouge pas non plus, mais c’est peut-être que l’effort ne mérite pas d’être dépensé. Il y a tant à faire. Sevak s’accroupit, lui.

    -On est des mouzzes ! On est là pour abbrendre ! Et z’est important de nettoyer le pont.
    -Vas y, répète ce que dit le capitaine, t’iras loin, mais pas trop. Pour ça, faudra apprendre à mieux causer.

    Je sens que ça s’envenime et il commence à me courir sur le haricot. Je me lève, criant silencieusement sous la douleur de mes muscles.

    -Ecoute Vautré, tu vas faire ce que t’es censé faire en fermant ta gueule.

    L’intéressé me jette un regard assassin.

    -V’là un autre lèche-cul. Ne m’appelle pas comme ça, pigé ? Ou tu le regretteras.
    -Vas y, je suis un gars curieux.

    J’ai le sang qui bouille. C’est courant, à terre, de s’embrouiller pour pas grand chose. On se fout des gnons et on retourne faire ce qu’on est censé faire. ça me démange de lui en coller une, mais je préfère faire ça en légitime défense, même si je doute que ça fasse une différence face à la Justice du Capitaine. Ça fera juste deux connards. Deux de trop. mais ça défoule.

    Vautré n'a pas l’air enclin à franchir cette limite. Pas encore. Il se contente d’un coup de pied dans mon sceau, renversant le sable qui y restait. Je regarde lentement vers le bas avant de remonter vers sa sale trogne.

    -Réponds pas, tu vas attirer les problèmes.

    C’est Lessa qui parle. Je la regarde pas, on se fait une bataille de regards avec Vautré qui darde vers moi un sourire sardonique. Il y a de la raison là-dedans. J’ai quand même envie de me défouler, mais je sens aussi que j’aurais pas de quoi frapper aussi fort que je veux. Alors, je bats en retraite, s'agenouillant pour remettre comme je peux le sable dans le seau.

    -Ouai, c’est ça. Retourne à ta place.
    -Dors pas trop, il pourrait t’arriver des saloperies.

    Il fait la grimace. Une menace qui n'a pas besoin d’être mise à exécution, mais qui reste dans la tête. On jette des regards autour de nous. L’esclandre n’a attiré personne dans le coin, mais a sûrement eu des spectateurs. Il vaudrait mieux ne pas attirer davantage l’attention. Vautré récupère sa brosse à contre-cœur, arrivant au même constat. Et on reprend le travail à la seule différence que Vautré et moi, on se lance des regards vilains régulièrement.
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  • Mer 4 Oct - 14:26
    Gunnar avait bien senti le regard froid du Capitaine dans sa direction. En même temps, quand on sort dernier de la cale, y a de quoi attirer l'attention, surtout quand on cherche à voir si tous les mousses se sont attelés à la tâche du moment. La désapprobation silencieuse que le jeune homme pensait subir n'était qu'une simple observation, rien de plus. Mais ça, fallait-il encore le savoir… Après avoir fixé quelques secondes les jeunes recrues, il retourna à ses propres devoirs de bord. Il reprit la conversation avec Frenzo, sur le contenu à modifier sur une carte devenu quelque peu obsolète. Leur première étape pour jeter l'ancre était une petite île digne de l'archipel des Îles Paradisiaques. Elle n'avait guère d'intérêt au vu de sa petitesse. Elle n'était que la partie supérieure d'un récif corallien, richement verdoyante de cocotiers et d'autres plantes semi-tropicales insulaires. C'était parfait pour faire une pause, mais point pour se ravitailler en eau ou en gibier. Altarus avait opté pour cette première halte, autant pour mettre à jour sa carte, et pour tester de manière assez nouvelle les mousses. D'ordinaire, le vieil homme ne dérogeait guère à ses habitudes d'instruction, mais avec la jeunesse actuelle, qui sait s'il ne fallait pas un peu de renouveau... surtout quand de la rivalité naissait déjà dès le premier jour.

    "Je suggèrerai de passer par le côté sud de l'île" fit le Second, se concentrant sur l'arrivée de leur navire vers la première destination. "le courant aurait pu former des bandes de sable sur le point d'ancrage d'origine.
    "Faisons cela. Prends bien note du cap et fais sonder le fond quand nous serons en vue. Je tiens à noter sur cette carte le maximum d'informations"
    "Comme d'habitude. "sourit Frenzo
    "Oui, comme d'habitude. Que penses-tu de nos quatre jouvenceaux ? "
    "En toute franchise ? Je ne les croyais pas très dégourdis quand je les ai vus embarquer. Mais... y en a trois qui ont l'air compris d'avoir saisi la notion de travail d'équipe assez rapidement. Sauf Vautré... lui, on dirait qu'il se la joue bourge… "
    "Il est très porté sur sa personne…"
    "Souhaitez-vous que j'intervienne au cas où ils en viendraient aux mains ? Car suffit de les voir là, lui et...Gounar... ah non Gunnar… Ils se cherchent déjà. "
    "Juste que s'il y a risque de blessures sérieuses ou pire... Demain, si tout se passe bien, nous serons au vu de l'île. "

    Une fois que leur travail de nettoyage et de sablage du pont terminé, le Capitaine leur laissa un moment de repos jusqu'à ce qu'un léger repas fut servi : une soupe épaisse de soupe de légumes et du pain sec. Tous les marins étaient au même régime, pour cet apport hors des heures de repas habituels. Même le capitaine, qui se sustentait de ce plat sommaire, assis sur un tonneau sur le gaillard arrière. Peut-être que c'était pour garder un œil sur les quatre loustics qui mangeaient sur le pont avec le reste des marins qui étaient de service ? Ou pour montrer indirectement qu'il avait beau être capitaine, il était comme n'importe quel marin embarqué, si on omettait son autorité à bord ?

    Une fois qu'il eut assez mangé, Altarus attendait patiemment que tous aient fini. Il n'y avait pas d'urgence et la suite n'était qu'un entraînement. Un instant, il leva la tête pour voir la position du soleil et après coup, la petite bannière blanche qui voletait non loin de lui, qui indiquait le sens et la puissance du vent.

    "Messieurs ! Héla-t-il avec force dans sa voix."Il est temps de voir ce que vaut encore ce vieux Pastenague. Déployez toutes les voiles ! Le vent est bon ! Faisons-le glisser sur les flots ! Il porta son attention sur les mousses. "Les jeunots, je vous confie le déploiement de la voile d'artimon !

    Ce sera un bon moyen de voir si le quatuor travaillera de concert... ou qui était réellement le maillon faible. Après quoi, quand ils auront déployé cette voile, il laisse le navire filer bon train sur les flots, avant d'ordonner aux quatre mousses de la replier. Ils n'auront au final qu'à aller rejoindre leur couchette qu'une fois la nuit tombée, après avoir encore quelques corvées, histoire de bien les épuiser et faire en sorte que le sommeil les abrutisse profondément.

    Au lendemain matin, ils seront réveillés par Frenzo. Ils pourront constater que le soleil était déjà levé depuis au moins deux bonnes heures. Une petite grâce de la part du Capitaine ? Possible. Le voilier avait jeté l'ancre non loin de la petite île. Un vent léger faisait danser les feuilles palmées des cocotiers. De beaux rouleaux aquatiques s'écrasaient sur la plage.

    Altarus observait ce spectacle simple offert par la nature. Même si le vieux navire se trouvait loin de la plage, pour ne pas être enquiquiné par les vagues qui s'enroulaient gracieusement pour rejoindre le sable, on entendit le chant du ressac de chacune d'elles. Quand les mousses se pointèrent, il se retourna lentement vers eux. Derrière lui, on avait ouvert la rambarde, comme pour débarquer. Sauf que là, il n'y avait pas de passerelle.

    ''Nous nous arrêtons pour la journée... le temps que vous profitez de votre seule et unique permission à terre. Bien entendu, point de barque... quatre longues planches vous attendent là, en bas, n'attendant plus que votre venue pour vous aider à flotter et rejoindre la berge. On vous récupérera en barque en fin de journée. Vous n'aurez qu'une chose à tenter : essayer de me faire passer par-dessus bord. Si l'un de vous réussit, il sera dispensé une journée entière de corvée. "

    Un étrange rictus apparut quelques secondes à la commissure de ses lèvres. Un sourire ?

    ''La plupart des marins qui sont à bord, n'ont pas réussi, du temps de leur formation en tant que mousse… Quand vous voulez. "

    Vautré, déjà tout sourire à essayer de faire preuve de ses "talents", se rapprocha et prit soudainement de l'élan. Il fut le premier à piquer une tête dans la mer. Altarus avait juste fait un pas de côté au dernier moment, avant de se remettre en place. La rouquine et l'édenté ratèrent, eux aussi, leur coût, ce dernier se prenant un léger coup de bottes au derrière, pour se retrouver à faire un beau plat à la surface de l'eau. Restait Gunnar

    Le demi-elfe, après s'être s'assurer que les trois autres gamins avaient bien refait surface et s'agrippaient chacun à une planche, porta son attention sur le jeune moustachu... C'était son tour.

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    Gunnar Bremer
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  • Mer 18 Oct - 19:04
    Quand on me cause de permission, je sens venir le piège des kilomètres. Depuis quand on file des permissions après le premier jour ? Les capitaines ont plutôt la réputation de vous sucrer vos permissions au moindre caprice pour vous donner des leçons que vous apprenez avec pas mal de regrets et un peu de haine. Le pire dans l’histoire ? C’est que c’est pour nous quatre. Il y a d’autres mousses sur le bâteau, de ceux qui sont plus dégourdis que nous, certes, mais est-ce qu’on donne une journée de repos à ceux qui ont le plus à prouver ? vous voyez où je veux en venir. Il y a anguille sous roche. Je me remémore ce qu’il s’est passé hier et trouver ce qui pourrait aiguiller ma réflexion.

    Évidemment, il y a mon altercation avec Vautré. La perspective de nous enfermer à ciel ouvert sur une île paumée et voir comment on va vivre ensemble toute une journée à juste tuer le temps sans nous entretuer, le tout en nous observant à la longue vue, ça passe bien pour le petit plaisir malsain d’un vieux loup de mer. Ça ne me surprendrait pas. Pourtant, ce fut le point culminant des tensions qui ont fini par se mettre sous le tapis. La journée a été une lente et perpétuelle série de corvées, certaines plus dures que les autres, toujours en groupe, avec une propension à nous laisser rarement du repos et une impression générale qu’il n’y avait jamais de fin. Le repas du midi fut la seule véritable pause et si le repas n’était pas aussi faste qu’on l’aurait voulu ; avec cette impression dans les muscles d’avoir abattu plus de travail que pour plusieurs jours et qu’un repas à la hauteur de notre effort devait nous être servi.

    On a mangé en silence en ne cherchant pas à penser à la suite ni aux milliers de douleurs de nos corps meurtris. Si l’opération visait à nous empêcher de réfléchir à la rancœur qui pouvaient s’installer entre nous, ça a bien marché. Comment penser à cracher son venin quand on a déjà pas assez de souffle pour nous. Que l’on monte ou descend des voiles, que l’on transporte des tonneaux d’un bord à l’autre du navire où que l’on aide à faire et défaire des cordages en boucle, on a serré les dents, limitant nos interactions au strict nécessaire. Travaillant de concerts sans parler de camaraderie. Juste qu’il faut faire ce qu’il faut et que ce n’est pas en se chamaillant qu’on allait avoir une fleur de la part du capitaine. Faut pas croire que les plaies sont pansées. On a juste mis les oppositions sous le tapis le temps de trouver une nouvelle occasion de prouver qui était plus con que l’autre. Parce qu’on a tous été surpris par les cadences de travail. On pensait que ce serait des sortes de vacances éducatives. Grossière erreur. Le marin n’aime pas nourrir des bouches inutiles.

    Il n’aime tout simplement pas les inutiles.

    Même la nuit ne fut pas de tout repos. Faut croire que se lever deux heures plus tard, c’est une récompense ? C’est presque normal pour des jeunes gens qui n’ont pas si souvent connu la mer. Marcher et travailler sur un navire, c’est quelque chose, dormir dans un dortoir blindé de marins odorants et habitué à ses conditions, s’en est diamétralement une autre. Même si la fatigue habitait nos corps, difficile d’avoir une nuit reposante à cause des bruits, du roulis, du sentiment de ne pas être à sa place et du va-et-vient continuelle des marins se levant et se couchant au rythme des quarts de nuit ou simplement allant au cabinet, avec les odeurs qui vont avec. Faut pas avoir besoin de beaucoup d’intimité ici. Pour tout dire, sur la terre ferme après une journée pareille, j’aurais coulé une nuit d’un cadran entier sans problème. Sauf que les conditions étaient bien trop exceptionnelles pour que je prenne véritablement un vrai repos. Je suis peut-être le moins bien loti du groupe des nuls, à vrai dire, quand on a regardé les visages des autres comparses. Peut-être bien que je dois payer mes origines continentales.

    Autant vous dire que je ne suis pas extrêmement emballé à l’idée de me donner en spectacle devant le reste de l’équipage pour une tradition pour laquelle je me contrefous. Si la plupart n’ont pas réussi, je n’ai pas l’ambition de me dire que je vais réussir. C’est une chose que mon père m’a appris. Rester humble. Le monde est rempli de gens beaucoup plus talentueux que toi dans des domaines dont je n’ai même pas idée. ça doit être une sorte de rite de passage. Je hausse les épaules, entrant dans le jeu, comprenant in petto que si je me dérobe, je passerais soit pour un connard prétentieux ou rabat-joie, soit un lâche notoire. Du coup, je lui fonce dessus. Évidemment trop lent pour être une quelconque menace et ce sans même le faire exprès. J’économise mon énergie parce que s’il y a un truc que j’ai noté, c’est qu’on va devoir aller sur cette île à la force de nos bras. Autant se préserver.

    Il esquive, sans surprise.
    Je prends mon coup de botte, comme l’autre.

    Je percute l’eau bien fraîche. Je sors de l’eau avant de nager quelques mouvements vers la planche qui reste. Les autres n’ont pas l’air très enjoués. Les épaules tombantes et les vêtements imbibés d’eau, ils attendent que l’un se décident à suivre le mouvement, montrant l’exemple de comment “naviguer” sur ce truc sans paraître ridicule. Sevak finit par prendre l’initiative, se couchant sur la planche et brassant l’autre de chaque côté. Lessa et moi, on l’imite sans originalité tandis que Vautré se place en bout de planches pour s’aider du battement de ses jambes. L’idée paraît meilleure, mais ça demande plus d'énergie. On est pas pressé et puis, j’ai pas envie de reprendre une idée de ce connard. J’ai dit qu'on ne s'était pas embrouillé, pas qu’on était devenu pote.

    On met plusieurs minutes qui paraissent une heure pour atteindre l'île. J’arrive dernier de peu, mais personne ne s’en soucie.

    -Qui est fatigué ?
    -Moi.
    -Moi.
    -Un peu.

    Je tire ma planche comme les autres sur le sable fin et je m’étends de long instants sur la plage. Heureusement, il fait beau et le bain de soleil que je m’offre est tout à fait reposant. J’apprécie le calme et surtout de ne rien faire. Les autres font de même, chacun de son côté. Un peu de tranquillité après la rudesse de la vie à bord, c’est pas de refus. Après un temps, Sevak est parti faire le tour. Je m’en aperçois à peine alors que le sommeil se saisit de moi et que l'on me laisse faire un somme qui dure une bonne heure. C’est une permission, non ? On en fait ce qu’on veut à ce que je sache. Mon réveil, je le dois à mon ventre qui gargouille. Le repas du matin a été plutôt léger et évidemment, on ne nous a pas doté d’un pique-nique. Ce serait trop du luxe. Outre le gargouillement, j’entends aussi des voix. ça se chamaille. Au bénéfice d’une sieste réparatrice, je me dis qu’un peu d’action ne serait pas de refus. Je me lève en m’étirant avant de rejoindre l’origine de la dispute.

    -Il faut partager !
    -Je les ai trouvées en premier ! Vous n'avez qu’à prendre ça !
    -On ne sait pas si c’est comestible.
    -Ca l’est. N’importe quel vrai marin sait ça.
    -Et pourquoi t’en prends pas ?
    -J’aime pas.
    -A d'autres !

    C’est Vautré et Lessa qui s’embrouille tandis que Sevak est assis sur un caillou, indécis. Derrière Vautré se trouve un buisson court de taille sur lequel pousse des grappes d’un fruit qui pousse à Kaizoku. Un mec de passage a probablement balancé des graines ici à une époque lointaine et ça a poussé. Effectivement, les autres arbustes, buissons et autres petits arbres arborent des fruits, mais personne ne semble prêt à leur accorder le crédit d’être consommable. La perspective de passer la journée et une partie du voyage en bâteau avec une indigestion n’est pas des plus charmantes. M’entendant approcher, Vautré a un rictus mauvais dans ma direction.

    -Le dormeur fait soudainement son apparition pour venir donner son avis que personne ne veut.
    -Non, j’ai juste été réveillé.
    -Tu peux aller te recoucher alors, je m’en voudrais de briser ton repos.
    -Sauf que maintenant, j’ai faim.
    -Pour venir piquer dans l’assiette des autres alors que t’as rien fait !
    -C’est Sevak qui les a trouvés et on peut pas dire que le travail de récolte a été très compliqué !

    Les mains sur les hanches, Lessa paraît peu commode. Sevak, lui, semble proche de s’excuser d’avoir explorer l'île sans eux dans l’espoir de parvenir à une accalmie. On est un peu à l’abri des regards au milieu de la petite végétation. On pourrait se foutre sur la gueule tranquillement, mais la vérité, c’est que j’ai pas envie de me battre alors que j’ai la dalle. Et puis, ça se saura, quoi qu’il arrive. Et finir dans un placard comme punition, très peu pour moi. Je finis par lever les yeux, mes yeux passant sur les cocotiers que tout le monde connaît, mais qui sont les seuls véritables arbres de l'île. Les noix bien visibles semblent nous narguer. Lessa surprend mon regard.

    -Tu sais grimper ?
    -J’ai grimpé à beaucoup de choses. Un cocotier me semble pas être un défi insurmontable.
    -Même après ce qu’on a vécu ?
    -Faut juste prendre son temps.

    Je la joue modeste. Il y a toujours un risque à ce que je me vautre, limite que je me casse un truc. Ca serait sacrément malvenu et ma crédibilité en prendrait un coup. Mon père m’a filé des astuces. Si d’habitude, il privilégie les techniques à mains nues parce qu’il faut agir dans l’urgence, il m’a toujours dit que de bons outils quand on a du temps, c’est une priorité. Alors, je défais ma ceinture et je la passe autour de mes pieds nus pour m’en servir comme appui contre la surface de l’arbre. Sans un regard pour les autres, concentrés sur mon opération, je finis par me séparer de ma tunique, pas du tout pour flex, mais pour que ça ne me gêne pas. Je vais pas rentrer dans le détail de l’ascension. Je prends mon temps. Je sens que j’en suis capable assez rapidement et je parviens à grimper sans faiblir. De là, méthodiquement, je dévisse les noix de coco, les faisant tomber par terre. Vautré s’occupe déjà de les éventrer sur une pierre quand je redescends et tout le monde s’en donne à cœur joie d’en avaler le contenu.

    -Joli montée.

    Un compliment de Vautré ? J’aurais pas cru. Mais même le plus obtu des gars ne peut pas critiquer quand il est foncièrement impressionné. Je hausse les épaules.

    -J’ai eu de la chance.

    On s’arrête là. On va pas commencer à se faire des papouilles. On bouffe tranquillement, puis on retourne à vaquer à ses occupations, c'est-à-dire, se reposer. Au loin, on jette des coups d'œil au bâteau. On se demande ce qu’ils font. On se pose beaucoup de questions, parce qu’on s’ennuie pas mal, en vrai, mais on évite de trop se parler. On pourrait croire qu’une dispute arriverait vite. On préfère s’économiser. Jusqu’à ce que Vautré finisse pas lâcher un truc drôle.

    -J’ai déjà vu des autochtones des îles paradisiaques qui naviguaient debout sur ces planches, affrontant les vagues.

    Un silence.

    -J’ai du mal à conceptualiser le truc. Ils se cassent pas la gueule ?
    -Non. Ils doivent avoir un gros sens de l’équilibre.

    Nouveau silence. On médite sa déclaration. Puis, je finis par me lever. Lessa hausse un sourcil.

    -Tu fais quoi ?
    -Je vais essayer. On a du temps devant nous.
    -Je viens aussi.

    Puis tout le monde vient. Pas dit que le résultat soit bon, mais on s’occupe.
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    Altarus Aearon
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  • Ven 27 Oct - 10:33
    "Au moins, on a confirmation qu'ils savent tous nager" gloussa Frenzo, en observant les quatre jeunes gens se diriger vers la plage, avec les planches
    "Ils n'ont pas eu la moindre hésitation. C'est déjà un bon point pour eux"confirma Altarus. Pour lui, tout marin devait savoir nager, il en allait autant de sa propre survie que de celle de ses camarades de bord. La mer était impitoyable avec les personnes qui n'avaient pas pris le temps d'acquérir quelques bases.  Si un de ses hommes d'équipage était dans ce cas, Altarus veillait personnellement à lui faire l'instruction. Ca prenait des fois un peu de temps, mais combien de fois cela avait sauvé des vies ? 

    "Je m'attendais à ce que Vautré ou encore Bremer tentent quelque chose sur vous."
    "Vautré a vite compris qu'il devait cesser de faire le lèche-botte et Bremer ? Pourquoi lui ? ""Chais pas, quelque chose qui fait qu'il sait se préserver pour frapper plus pernicieusement ? ""Comme toi, en somme ? "
    "Vous n'avez toujours pas oublié à ce que j'entends" gloussa Frenzo 
    "Il y a des choses qui ne s'oublient jamais, en effet. "

    Altarus reporta son attention sur les quatre mousses, qui avait atteint la petite plage, qui s'activaient déjà chacun de leur côté. Après 

    ''Je vais terminer d'écrire mes notes. Fais en sorte qu'une observation constante soit portée sur ces quatre énergumènes."
    "Très bien, Capitaine. "

    Le demi-elfe jeta encore un dernier coup d'oeil à la petite île. Il n'était pas certain que ces quatre embrasseraient réellement le métier de marins et encore moins celui de pirate. A Kaizoku, les professions ne manquaient pas pour mener la vie qu'on souhaitait, à la condition de bosser. Sourcillant, il se faisait peut-être un avis un peu trop en avance... ou alors, il ne voyait aucun de ces quatre mousses mener une vie en mer. En tout cas, d'aucun ne rejoindra son équipage, ça, c'était certain. Pas avant qu'ils aient fait leurs preuves à bord d'un autre navire. 

    La journée se déroula normalement. Les hommes du bord en profitaient pour se détendre à leurs manières, sculptant une pipe en ivoire de baleine, d'autres en grattant délicatement des vertèbres de requin pour donner des formes pour en faire des perles en vue d'un concevoir, un bracelet. Quelques-uns gloussaient en jouant à un jeu de cartes aux règles complexes. Les derniers dormaient, soit en cale, soit sur le pont, pour rattraper un peu de sommeil. Bien entendu, ça, c'était pour les temps libres, et les marins tournaient dans les équipes pour que tous soient sur le même plan d'activités. Le guetteur au nid de pie demeurait vigilant, scrutant les cieux et l'horizon

    Altarus avait fini par sortir de sa cabine, rejoignant Frenzo qui se grattait le crâne, en regardant les mousses,  médusé du spectacle auquel il assistait. 

    ''Un soucis, Frenzo"
    "Ils font quoi là ? "
    "Debout sur une planche, dans les vagues ? Ils s'amusent. "
    "Vous appelez cela s'amuser ? Mais… c'est crétin !"
    ''Vraiment ? Regarde bien. Bremer arrive à rester droit sur ce gros rouleau. C'est un très bon exercice d'équilibre.... "

    Frenzo peinait à voir l'utilité de ce genre d'exercice. Il regarda deux trois marins qui avaient rejoint le bord et qui commençaient à parier. Par Kaiyo, il devait être trop vieux jeu pour ces conneries. 

    Altarus entendit claquer la petite bannière grise. Il leva la tête pour la fixer et sourcilla en voyant qu'elle venait de changer de direction. 

    "De la vigie ! Surveille bien l'horizon ! Si tu vois le ciel s'alourdir, fais-moi prévenir immédiatement !
    "vous pensez qu'une tempête se prépare", demanda le Second
    ''je préfère rester prudent. Il est vrai que cette journée est parfaitement dégagée... "
    "Je fais rappeler les mousses à bord ? "
    ''Pas immédiatement. Attendons de voir comment les cieux évolueront. S'ils se chargent et que la mer commence à changer de couleur, fais les remonter à bord"

    Et comme le redoutait le Capitaine, le temps décida de briser cette journée. Le ciel devint gros pâle, rendant la mer plus maussade en termes de couleur, même si elle restait d'un bel entrain pour s'offrir joyeusement aux plaisirs des surfeurs improvisés. Frenzo et un marin prirent la chaloupe pour rejoindre la petite île, et à peine l'embarcation frotta la plage de sa petite quille, Frenzo et son marin débarquèrent. 

    ''Hé les mousses, rassemblez vos affaires, et vos souvenirs et on rembarque immédiatement !"





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    Gunnar Bremer
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  • Lun 6 Nov - 18:15
    -Le souci, c’est que tu ne peux pas savoir quelle sera la taille du tonneau…
    -Ah, ça, je pense, c’est une question d’habitude. Comme ceux qui sentent que le temps va virer à la tempête. C’est des petits détails. j’ai même connu qui le sentait dans ces articulations.
    -Conneries.
    -Peut-être bien Gunnar, mais il n'avait jamais tort.
    -Probablement qu’il voyait d’autres signes et il vous enfume avec ça. Je te pensais pas si crédule, Shaik’.
    -Moi, je le crois.
    -Moi aussi, j’en ai rencontré un dans une taverne que le sentait dans ses genoux.

    Je hausse un sourcil l’air de dire qu’ils ont bon être beaucoup à avoir tort, ça ne veut pas dire qu’ils ont raison. Lessa y répond avec une réplique cinglante.

    -Ca, c’est parce que t’es pas de Kaizoku.
    -Ah ouai ?

    Shaiker n’était pas au courant. Même si l'après-midi à vouloir dompter les vagues a resserré des liens, ce n’est pas le genre d’informations que j’aurais voulu partager avec lui.

    -Les marins, il y’en a partout. Kaizoku n’en a pas l’exclusivité.
    -Peut-être que t’en croises pas souvent.
    -Peut-être que je me tiens éloigné des frapadingues.
    -T’es d’où ?

    Il revient à la charge. J’ai pas envie d’y répondre. Je vais un geste évasif de la main pour écourter la conversation, jetant un œil vers le bâteau et apercevant la chaloupe se dirigeant vers nous. Si je suis pas très content de la tournure de la conversation, je me réjouis encore moins de cette vision, signe de la fin de la récréation et du retour aux affaires. Pendant cette fenêtre de tranquillité, j’ai oublié l’existence du vieux et de ses instructions. Qu’est ce qu’il a fait pendant tout ce temps ? Il nous a observé ? Un peu bizarre comme divertissement de regarder à la longue vue des petits jeunes, mais bon, on on va se permettre de juger sans savoir. Je fais signe aux autres de la mauvaise nouvelle en approche, ce qui suffit à taire les velléités de me tirer les vers du nez. Chacun profite de son côté les quelques minutes de tranquillité qu’il leur reste.

    -C’est quand la prochaine permission ?
    -Sans doute jamais.
    -Misère.

    A portée de voix, le second du capitaine achève nos derniers espoirs. Je suis le dernier à lever mon cul du sable fin. Des affaires, il n’y en a pas masse. Je me rechausse et je récupère ma chemise qui pendait sur une branche. On récupère même les planches, de ce que dit le second. ça tombe bien, Sevak a failli perdre la sienne dans un rouleau. La mer l’aurait probablement ramené, mais quand, c’est une autre question. On monte dans l’embarcation en traînant des pieds.

    -C’est si important de les ramener ?
    -Rien ne se perd sur un bateau. Tu seras bien embêté s’il te manque une planche pour colmater une brèche dans une coque.
    -On a une brèche dans la coque ?
    -Non, mais ça peut toujours arriver. Surtout quand il y a une tempête.

    Il n’en dit pas plus, mais on sent dans l’air quelque chose change. On avait déjà vu tantôt que le ciel était moins éclatant, mais là, il vire carrément au maussade. Un truc se prépare quelque part et il est probable qu’on le sente passer. J’ai pas le temps de regarder, le second me file une rame et répond à mon air interrogatif par un sourire.

    -Je vais tout de même pas ramer quand j’ai des mousses pour le faire à ma place.

    Corvéable à merci, hein ? L’autre rame hérite à Shaiker. Il faut un peu de temps pour qu’on se cale sur la même cadence mais on finit par y arriver. Lessa revient à la charge tandis que Sevak fait bien attention à ce que les planches dont il  a la charge ne tombent pas à l’eau.

    -Il va y avoir une tempête ?
    -Une autre question et c’est toi qui rame.

    Elle n’insiste pas. J’aurais fait pareil à sa place. Si l’après-midi a été amusant, elle n’a pas non plus été de tout repos. Comme quoi on est con, on pourrait profiter de notre jour de congé pour se reposer, on finit par se fatiguer autant voire plus que si on est en service. Je serre les dents et je continue mon œuvre. Shaik’ fait pareil. Il y a toujours une petite onde de compétition entre nous et je sens qu'il n'est pas prêt à faire preuve de faiblesse dans l’épreuve. ça me galvanise et je serre les dents jusqu’à ce qu’on arrive au bâteau. Le ciel s’est légèrement dégradé, mais le principal signe d’évolution, c’est le vent qui s’est levé. Léger, mais constant, charriant du froid. C’est peut-être ça le secret des marins. Les tempêtes, c’est froid, alors quand le vent est froid, c’est mauvais signe. Sur le pont, ça s’active pour repartir céans. Le second nous refile à son capitaine en passant devant lui. Lessa revient à la charge.

    -C’est vrai qu’il va y avoir une tempête ?

    Alors, je me permets un trait d’esprit que je regretterai peut-être plus tard.

    -Vous l’avez senti dans vos genoux ?
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  • Jeu 23 Nov - 11:36
    Frenzo ne put s'empêcher d'avoir un sourire satisfait en voyant les mousses ramer à sa place. Non pas que c'était chiant pour lui, mais faire bosser les jeunots même pour une très courte traversée était marrant, juste pour observer leurs mines déconfites. Au moins, ils ramaient en synchro, c'était déjà un exploit. Ils auraient trop trimé et fait n'importe quoi, il aurait repris les choses en main. Une tempête se levait, et au vu de la réaction préventive du Capitaine de ramener le trio à bord. Ce n'était pas un petit grain qui se préparait. Le Second était toujours stupéfait de la capacité d'Altarus à sentir les tempêtes arriver. En même temps...hm, ça faisait quoi... cent ans, non, deux cents ans qu'il naviguait ? Forcé d'avoir une sacrée expérience à ce stade non ? Son âge, ça aussi, c'était impressionnant. Il s'y fera jamais à cela. Il se retint d'en rire tiens.

    "On n'est pas encore arrivé au navire ? Mais vous lambinez garçons ! Allez, on tient le rythme. "

    Il regarda les quelques planches que les mousses avaient reprises. Il espérait à ne pas s'en servir. Le vieux rafiot sur lequel ils se trouvaient tous n'était plus de prime jeunesse et il était loin de rivaliser avec nle Téméraire. Il regretta un peu de pas se retrouver sur son pont, plus familier et plus sûr que le Pastenague. Une fois à bord, et après avoir solidement amarré la chaloupe, il laissa les trois mousses au Capitaine, n'eut qu'un échange de regard avec lui, et après un hochement de tête, s'en repartit pour voir où en étaient les préparations au départ. Le temps avait viré au gris, le vent avait forci et devenu plus froid. Altarus regarda quelques instants l'état du ciel, puis la petite bannière grise, qui dansait plus vivement et plus chaotique que tantôt. À la question de Lessa, la rouquine, il rabaissa le regard sur elle. "Oui, il va y avoir une tempête. N'as-tu pas remarqué le changement d'humeur de la mer ? Le vent sent différemment et la couleur du ciel également. " Quant à la réplique de Bremer, ses sourcils se froncèrent légèrement, quand il porta son attention sur lui.

    "Évite de te raccrocher à des racontars de vieilles femmes souffrant d'arthrite et qui n'ont jamais pris la mer, Bremer… L'observation en elle-même suffit à beaucoup d'informations. Tu as deux yeux comme moi... Apprends à les utiliser. "

    Et il ne doutait pas que le gamin ait ce genre de prédisposition. Des quatre mousses, il était celui qui apparaissait être le plus observateur. Après, il avait ces gosses à son bord que depuis peu, il ne pouvait pas non plus espérer les voir devenir des génies de la navigation en moins d'une semaine. Puis, il soupira doucement.

    ''Mais il n'y a jamais de question stupide... Donc, non, je n'ai pas senti cela dans mes genoux, pour mieux répondre à ton interrogation… La mer, les cieux, le vent, eux, dévoilent ce qu'il faut savoir, à condition de savoir les cerner... "

    Le pont du vieux navire commença à être un peu plus remuant. À ce rythme, elle fera vite le gros dos.

    "Prenez les planches et descendez-les dans la cale, et arrimez-les correctement. Après, rejoignez le second pour voir ce qu'il peut vous faire faire pour les manœuvres d'avant le départ. "

    *******

    La Pastenague fendait sans grâce les flots grossis par la colère de la tempête. Elle avait frappé assez rapidement, à peine la petite île disparue derrière la ligne d'horizon. Altarus en était à regretter de pas avoir visé une île plus lointaine, avec une crique pour s'y protéger, pour la journée "permission" des mousses. Mais la mer avait ses aléas, fallait faire avec. Et pour le moment, le navire grinçait de partout, à chaque mouvement vertical que la mer tempétueuse imposait à la proue du rafiot. La voilure avait été réduite juste assez pour maintenir la vitesse adéquate pour avancer tout en tenant le choc des colères écumeuses qui, parfois, se répandait sur le pont. Les marins étaient tous aux abois. Tous étaient liés à une corde, une ligne de vie en quelque sorte, qui épargnait de passer par-dessus bord, à condition que chacun demeure à son port. Et que tout sur le navire tienne bon surtout. Altarus était aux côtés du Second, se tenant à la rambarde du gaillard arrière du navire. Il était aux abois, gardant sa vigilance sur les voiles, les cordes, tout. Cette vieille coque gémissait à chaque vague dense qui franchissait, le moindre bruit, le moindre son qu'il viendrait à l'inquiéter fera qu'il devra vite prendre une décision... les quatre mousses ? Ils étaient en cale, à l'abri. Il n'avait pas voulu les avoir dans les pattes, mais surtout éviter qu'ils ne tombent à la mer. Si un homme subissait ce malheur, il sera perdu. La mer était trop hargneuse pour permettre un sauvetage en chaloupe... et pourtant, il y avait toujours un crétin pour tenter le démon.... Vautré, s'étant laissé prendre à sa propre témérité, se pensant meilleure que les autres, était revenu sur le pont. Et bien entendu... il n'avait pas de ligne de vie, vu qu'il avait reçu ordre de rester en cale ! Et dans la furie des vents qui emplissait ses oreilles, il n'entendit pas le cri du capitaine Cherchant du regard un marin ou mieux, le Second, son imprudence ; ou plutôt sa stupidité fut-elle qu'il perdit l'équilibre quand une méchante vague bouscula le vieux navire sur le côté tribord. Le demi-elfe s'était déjà précipité, manquant de se faire emporter par la moitié de cette vague qui s'étalait sur le pont. Avec poigne, Altarus attrapa le poignet de Vautré, et de l'autre. Il se retint à la rambarde. Par les Abysses, si une autre vague venait frapper le navire de la sorte, il était bon pour tomber à la baille, avec le mousse !
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    Gunnar Bremer
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  • Mar 28 Nov - 23:27
    C’est ainsi que le Capitaine Aearon tomba à la mer.

    Non. Je déconne.

    C’est la réflexion que je me suis faite bien après.

    Avant que ça n’arrive, on reste cloîtré dans la cale. Si dans les premiers instants, chacun cherche à se réfugier sur sa couchette, le passage des vagues fait bouger le mobilier dans des mouvements inquiétants et la perspective de finir écraser par un lit qui bascule nous traverse la tête. On finit par se regrouper dans un premier temps, dans l’espoir que si un problème survient, les autres pourront donner un coup de main à celui qui est en danger. Puis, on bascule dans une pièce à côté, petite, qui sert à entreposer les caisses à usage immédiat pour la cuisine attenante. Les barils sont allégés et ne nous inquiètent pas outre mesure. Mieux, les parois de bois semblent solides et ne risquent pas de nous fracasser sur la gueule même si Shaiker nous assure que si le bâteau prend suffisamment de dégâts, c’est pas des parois solides qui vont nous protéger et qu’on a plus à s’inquiéter d’une brêche dans la coque. Vous vous en doutez, on est pas jouasse. Sevak se permet une remarque d’une voix tremblante.

    -T’effaies de nous faire peur ?
    -Pas du tout. C’est ce qui est arrivé à mon grand-oncle. Il a disparu en mer.
    -Sympa.

    D’un côté, on est plutôt content de ne pas être sur le pont, c’est que si les ombres mouvantes à fond de cale sont inquiétantes, c’est que ça doit sacrément bouger sur le pont. On entend le fracas des vagues contre la coque et les cris de l’équipage à travers le bois. Même si on n'est pas très serein, on est en sécurité. Relativement. De l’autre, on est quand même les seuls de l’équipage a resté planqué en bas comme pour mieux souligner notre inutilité. Même les mousses plus aguerries, ils sont sur le pont. Déjà que c’est pas très agréable d’être mis de côté de l’équipage, mais si on plus, on prend le rôle de la marchandise précieuse qu’on veut pas qu’elle s'abîme les doigts sur un cordage, ça fait un peu mal l’estime de soi. Entre les deux, mon corps balance.

    -C’est peut-être vrai qu’il sent la tempête dans les genoux. Ça bouge tellement qu’il doit les avoir en compote à force. Et la perspective que ça revienne, ça lui chatouille l’os.

    Je réagis pas à la réflexion de Lessa qui a surtout pour intérêt de combler un peu le vide. C’est que les conditions ne sont pas très propices à une discussion banale de tout et de rien. On  jette des regards inquiets de côté quand le bois craque un peu trop fort, s’attendant à ce qu’il explose sous nos yeux, laissant la place un torrent d’eau de mer meurtrier. Plaisant, n’est ce pas ? ca a le mérite de détourner l’attention de Sevak un instant qui abonde un instant avant de se taire à nouveau, nous laissant seul avec le silence;

    -Sinon, t’es d’où ?

    Et voilà que ça recommence. Heureusement, Shaiker s’est absenté, sous prétexte qu’il a envie de pisser, comme si toute cette eau qui s’abat sur nous, ça ne le bloque pas. Chacun est différent hein. Même sans lui, je souffle, mais Lessa a Sevak dans son camp qui darde un regard curieux dans ma direction.

    -Allez, répond. Ch’te plait.
    -Lachez moi la grappe merde !
    -On a que ça à faire de toute façon. Tu préfères attendre Shaik’ ?

    Je préfère pas. Je grimace. Puis je lâche.

    -Mon père est Républicain. De Courage. Ma mère est d’ici.
    -Et vous vivez à Kaizoku ?
    -Non, à Courage. mais on fait le voyage régulièrement.
    -C’est comment, Courage ?
    -Grand. Et plus terrestre.

    Je les laisse méditer à ce que je viens de dire, sachant qu’ils reviendront à la charge tantôt. Heureusement, l’autre n’est pas là. Et c’est à ce moment là que je me rends compte qu’il n’est pas revenu depuis un moment.

    -Qu’est ce qu’il fait ce con ?

    Je sors de notre planque et je le cherche. Je me rends compte bien vite qu'il n'est pas là où il est censé être. On l’appelle, nos cris résonnant dans les pièces vides d’individus autres que nous, mais paraissent bien faible en comparaison du grondement de l’extérieur. Sevak finit par mettre des mots sur ce qui a pu se passer.

    -Il afait l’air silenffieux. Peut-être qu’il est allé dehors ?
    -A tout les coups, l’idiot.

    Un instant, je me dis que c’est bien fait pour sa gueule s’il lui arrive un truc. Puis, je me fais la réflexion que s’il y a un problème, ça va nous retomber dessus. Alors, je me précipite comme je peux à remonter vers le pont, d’un pas malavisé à cause du tangage, les deux autres sur les talons. On arrive à l’entrée, jetant des coups d'œil dans la pénombre et prenant une bonne giclée d’eau au passage, nous passant l’envie de retrouver Vautré. Mon regard finit par déceler le mouvement de la vague qui l’emporte et la réaction rapide du Capitaine, non loin, qui l’attrape in extremis, se mettant lui-même dans une position inconfortable qui peut devenir rapidement très désagréable.

    Il y a parfois des moments où le Destin vous met dans certaines situations et au lieu de vous rattachez à une pensée rationnelle qui ferait qu’on évite de prendre des risques dans une situation qu’on ne maîtrise pas quand il y a des professionnels à portée de main pour affronter le danger sans le faire empirer. vous vous sentez pousser les ailes d’agir héroïquement au mépris du danger susnommé. Le Destin qui vous regarde dans les yeux et qui vous dit “allez, c’est à ton tour. Fais les choses en grand”.

    Je suis pas trop fan.
    Surtout qu’en vrai, ça se passe rarement bien. Et v’là que je me laisse aller à vouloir aider le capitaine, m’avançant d’un pas sur le pont trempé par les vagues, quittant la sécurité relative et les mains proches et potentiellement secourables de Lessa et Sevak, pour aller au devant de ce danger. Sauf que la vie n’est pas héroïque. C’est une connasse, pour user d’un vocabulaire moins grossier. Et si Vautré a été emporté à cause de son absence de ligne de vie, c’est que moi aussi, j’en ai pas. Il faut pas une seconde avant que la vague suivante qui passait par là m’emporte, me faisant perdre pied au point de devenir un projectile bien solide expédié directement dans le capitaine Aearon. L’impact est suffisant pour lui faire lâcher prise. Pas celle de Vautré, évidemment, car c’est lui le héros, mais sa main contre la rambarde, dernier rempart pour sa survie et celle de l’autre débile.

    C’est ainsi que le Capitaine Aearon tomba à la mer. Avec deux mousses.
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    Altarus Aearon
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 10 Déc - 18:12
    "Sinistre idiot ! "Avait maugréé dans sa barbe alors le demi-elfe, essayant de tirer de toutes ses forces le crétin de Vautré qui n'avait pas suivi ses ordres ! Avec le mugissement sinistre du vent à leurs oreilles et le bruit des vagues qui se fracassaient contre la coque, le jeune mousse n'avait pu entendre les vociférations du Capitaine. Lui, il voyait ses pieds qui pendaient en direction de sombres flots tumultueux, qui n'attendaient que sa chute pour l'engloutir. Alors forcément, cela ne vous donne guère le sourire aux lèvres. Bien au contraire, cela vous blanchit la face.

    Les muscles bandés à s'en faire mal, Altarus remontait lentement le jeune homme. Avec de la chance... Le Pastenague affronta une nouvelle vague de travers, qui envahit goulûment le pont. Rien qui n'aurait pu compromettre la survie de Vautré et d'Altarus, sauf quand elle fauche un autre énergumène qui pensait bien faire pour porter secours à deux autres marins en péril... et bien entendu sans une ligne de vie ceinturant la taille. Altarus n'aperçut pas Bremer arriver sur lui, emporté dans le flot d'écume qui cherchait à se déverser de l'autre côté du navire.  Avant de saisir ce qui se tramait, ce fut d'abord la souffrance qui explosa à sa main, le contraignant à lâcher prise. Tenter de se rattraper ? C'était trop tard. Le poids de Vautré l'emporta dans sa chute, tout en voyant un autre des mousses les suivre dans leur chute sans espoir. La mer écumeuse de colère tempétueuse les avala sans vergogne, tout en repoussant par vagues et par vent le vieux Pastenage. Il y eut des cris. Lessa avait peut-être hurlée la première, vu le son aigu qui retentit sur le pont, quand Gunnar disparut de l'autre côté de la rambarde ? Il serait difficile de le savoir, car un souffle soudain fit claquer les voilures, poussant la coque à gîter dangereusement. Le navire gémit de souffrance face à l'effort qu'il devait encaisser. Heureusement, elle tint bon. Mais cette situation instaura une pression supplémentaire à l'équipage. 

    Le second avait bien assisté à la chute de son capitaine, qui tentait de sauver un des gamins, avant d'en voir un autre passer par-dessus bord à leur suite. La seule chose qu'il avait retenue dans l'enchaînement de l'incident était trois hommes à la baille et qu'il fallait tenter de sauver. En même temps, il avait la barre à tenir, pour garder le cap. S'il venait à dévier de la trajectoire, il encourait plus facilement le naufrage et mettrait à mal la survie du reste de l'équipage… tout cela dans ses mains. La pression était énorme. Que faire ? Un marin lâcha un cri d'alerte. Une des vergues donnait des signes de faiblesse ! Par les démons de la mer ! Tout leur tombait dessus ! 

    "Coupez ses cordages, avant qu'elle n'arrache tout ! Qu'elle tombe à la mer ! "

    Avec de la chance, le capitaine et les deux mousses auront une "bouée", le temps de tenir, que la tempête se calme... si elle venait à se calmer ! 



    Altarus manqua d'être sonné par le choc avec l'eau froide. Balloté au début par les vagues haineuses, il peina à refaire surface. La lourde silhouette du Pastenague apparaissait autant monstrueuse que dangereuse. Le premier réflexe du demi-elfe fut de s'écarter de son sillage, pour ne pas être emporté sous l'eau, ou pire, d'être renvoyé par la mer en furie contre la vieille coque. Dans sa malchance, il manqua de s'assommer en percutant la tête de Vautré, en totale panique, s'épuisant déjà à nager en pure perte vers le navire qui s'éloignait. Perdre son sang-froid était bien la dernière chose à faire quand on tombait en mer, même si la mort était déjà en train de les guetter, pour les emporter par le fond. Surnageant comme il put, il évita d'abord de se rapprocher du mousse, pour pas que celui-ci, dans sa panique, tente dans un sursaut d'espoir de s'accrocher à lui. Tenter de lui ordonner de se calmer ? Il ne l'entendra pas, autant par sa frayeur en cours que par le fracas des vagues et du vent. Et où était l'autre mousse qu'il avait entraperçu tomber avec lui ? 

    Un craquement de bois résonna en direction du vieux navire, dont la silhouette s'éloignait de plus en plus, emportant avec lui les vaines chances de s'en sortir. Une vergue tomba en mer, pendant que le monstre de bois penchait dangereusement sur le côté. Altarus redouta alors d'assister à son naufrage... Ses hommes ! Ils allaient... Le Pastenague se redressa péniblement, tout en maintenant difficile son cap. Avec cette putain de tempête, il ne pourra pas manœuvrer et revenir les chercher. Mettre une chaloupe à la mer ne serait que folie... La vergue, il restait la vergue ! 

    Il se rapprocha de Vautré, qui fatiguait à s'agiter dans tous les sens, luttant bien mal contre les vagues chaotiques pour garder la tête à la surface. Altarus tenta de le raisonner, avant de le gifler comme il put, les doigts engourdis par le froid. Le mousse, secoué par le coup reçu, ne se fit pas prier quand le demi-elfe lui ordonna de garder ses forces pour rejoindre la vergue, leur dernier espoir de pas rejoindre le monde aquatique définitivement. Bremer y était accroché. Au moins, cela rassura en partie le vieil homme... pour l'instant. 

    Une fois que Vautré s'aggripa à leur "bouée" comme une moule le serait à un rocher. Altarus s'y accrocha à son tour, essayant d'évaluer la situation ! Que pouvait-il en dire, si ce n'était qu'ils étaient tous les trois dans la mouise à cause d'un crétin qui n'a pas su rester en cabine ! Et Bremer qui, en voulant aider, n'a pas amélioré la situation ! Voilà la situation... Il ravala sa colère du moment. Elle était inutile, et ne sera pas du tout productive !  Vautré se mit à geindre... 

    "Economise ton souffle ! Tu vas en avoir besoin pour rester accroché à la vergue. Si tu viens à la lâcher, tu te démerderas tout seul ! "

    Cela eut le mérite d'être clair et le jeune homme se tut. 


    La tempête finit par cesser quelques heures après le drame. Un ciel bleu avait remplacé les nuages menaçants. D'une mer hargneuse à la forte houle, il n'y avait plus qu'une surface limpide d'un bleu rivalisant avec la surface. Une légère brise se faisait sentir contre les peaux des naufragés, tâchés ici et là par des cristaux de sel. Deux mousses et un capitaine flottaient à la surface d'une mer apaisée, demeurant de manière précaire à la surface qu'à son seul bon vouloir et à une vergue de bois. 

    Altarus, accroché à cette vergue, maintenait sa vigilance comme il pouvait, malgré l'épuisement qui le dévorait. Il surveillait régulièrement et tour à tour les deux gamins, pour réagir au moindre signe de relâchement ou à un début possible d'évanouissement. Eux avaient le droit de faiblir. Pas lui. Ces deux imbéciles étaient, même s'ils n'étaient que des mousses, membres de son équipage. Il ne pouvait pas les abandonner. Chose certaine était qu'au moins un des deux ne geignait pas toutes les heures.C'était Bremer, qui était demeuré silencieux, jusqu'à maintenant. Était-ce par peur ? Ou parce qu'il savait que cela ne servirait à rien de bavasser au vu de leur situation plus que précaire ? En songeant aux geignements, Vautré en remit une plus belle, mais cette fois, il se mit à chialer, limite comme s'il venait de perdre sa maternelle. Là, cette fois, ses nerfs craquaient. C'était bien l'instant, tiens ! 

    Le Capitaine soupira, avant de regarder Vautré sangloter toutes les larmes de son corps. Qu'est-ce qu'il pourrait bien lui dire... Les éclats d'émotions, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé. S'il s'abstenait de répondre, il pourrait avoir d'autres soucis plus conséquents avec lui. Et si Bremer venait à craquer par la suite... 

    "Rien n'est encore perdu..."finit-il par dire, n'ayant trouvé que cela à dire pour l'instant.
    "On est au milieu de rien, on va tous crever ! "
    "Nous ne sommes au milieu de rien, mais on est encore en vie. Cette vergue tiendra encore suffisamment longtemps jusqu'à ce qu'on aperçoive soit le Pastenague, soit un bout de terre à l'horizon. "Et il reprit aussitôt en voyant que le gosse allait encore se morfondre. "Est ce que tu as de bons yeux ? "Vautré hocha un peu de la tête."Alors, faut repérer soit le navire, soit une île. Le courant sur lequel on naviguait avant la tempête en croise quelques-unes. Bremer, te sens-tu d'attaque pour l'aider dans cette tâche ? "

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    Gunnar Bremer
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  • Dim 7 Jan - 20:56
    Je lâche un regard épuisé au capitaine. Tout mon corps me hurle de taper un roupillon, mais ça serait risquer la mort même si sombrer dans l’océan aurait toutes les chances de me réveiller. Enfin, on s’imagine que la fatigue intense qui nous guette aura peut-être raison de notre instinct de survie et on se dira que le silence des eaux et la douce lumière disparaissant tandis que l’on coule dans les tréfonds infinis de l’océan, c’est pas si désagréable. Ca et l’horrible souffrance d’étouffer, évidemment. J’en suis pas encore au point de vouloir mourir, même si les espoirs sont faibles. J'hoche la tête, imperceptiblement. Je m’économise comme si le moindre geste serait le geste en trop entre moi et ma survie. La tâche a l’avantage de me donner une raison de plus pour ne pas lutter contre la fatigue qui m'étreint. Je pense bien vite que tout ceci est inutile et ce n’est qu’une solution de fortune pour canaliser notre moral autour d’une mission louable. Si on aperçoit quelque chose, qu’est ce qu’on fera ? On agitera les bras en criant ? La mer est vaste tout en étant désespérément vide à l’horizon. Quelles sont les chances de croiser un navire suffisamment près pour qu’ils nous voient. Quelle probabilité pour qu’il regarde dans la bonne direction ?

    Père me dit souvent de ne pas croire en la chance car le jour où elle te fait défaut, tu le paies cher. Aujourd’hui, les pieds dans l’eau engourdi par la fatigue et le froid, je me mets à croire en la chance. Ça ne pourra pas être pire. Je me permets même de faire une prière à Kaiyo. Père dit que c’est des conneries. Mère me dit dans le secret de nos conversations qu’une si grande puissance ne doit pas être mise de côté. Si l’on peut douter des intentions des Titans vis-à-vis de notre monde, il est incontestable qu’ils ont le pouvoir d’agir sur ce monde et sur leur domaine. Avoir une dette envers le Titan marin n’est peut-être pas une bonne idée le jour où il réclamera l’autre part du marché, mais c’est toujours mieux que de servir de nourritures aux poissons. De tous temps, les marins ont eu un contact plus ou moins poussé avec Kaiyo. Difficile de ne pas penser au moins une fois à l’ombre de sa main derrière les terribles tempêtes et le déchaînement des éléments. Beaucoup ont connu des navires qui sont toujours rentrés au port grâce des offrandes quand d’autres oublient ces gestes élémentaires et finissent par disparaître à jamais. La superstition finit par surpasser les réalités et les marins vivent aux rythmes des histoires et des légendes sans jamais savoir si tous ces sacrifices ont un véritable intérêt. Mais peut-être que c’est la croyance que ça a un sens qui permet de se sauver.

    Car le point commun de tous ceux qui ont disparus, c’est qu’ils ont fini par perdre espoir à un moment donné. Ne serait-ce qu’à la fin.

    Alors, on observe.

    Au bout d’un moment, je ressens le besoin urgent de foutre une bonne claque à Shaiker. Il tire de l'œil et pas que je suis contre les tire-au-flanc, mais c’est pour sa survie. Ça claque bien. Comme quoi, j’ai encore un peu d’énergie pour toi. Il me fusille du regard en gémissant faiblement. C’est tout ce qu’il trouve à redire. C’est qu’il s’économise aussi et il se doute du bien fondé de mon geste bien qu’il n’approuve pas la méthode. Je m’en moque. C’est aussi pas mal à cause de lui qu’on en est là et ça fait du bien. ça m’évite de penser à mes membres endoloris, au fait que j’ai froid, que je suis irrité à des endroits où c’est très désagréable d’être irrité et que j’ai autant envie de roupiller que lui. La perspective qu’il m’en colle une pareille me donne encore plus envie de ne pas succomber. Plus loin, le capitaine reste imperturbable. Un roc sur son mât de fortune, seul vestige de son navire. Un capitaine sans son bâteau, c’est juste un naufragé comme les autres. Pas de secrets mystiques ou de solution à sortir de sous son manteau. Il est aussi démuni que nous. Il aurait pu avoir du sang de tritons. C’est un peu de la triche, ces gens là qui peuvent se permettre de nager comme des poissons dans l’eau sans se fatiguer. C’est dans des moments comme ça qu’on se dit qu’on est sacrément con à vouloir prendre des bateaux et à insister à faire des trucs sur l’eau alors que la terre ferme, c’est quand même sympa pour ceux qui ont deux jambes et le mal de mer.

    On observe. Encore.

    Je finis par donner l’alerte. Un bout de terre au loin. Je crois un instant à un mirage, mais ça finit par grossir suffisamment pour que le doute ne soit plus permis. Shaiker se met en tête de brasser dans sa direction, mais le capitaine nous empêche de faire cette connerie. C’est que si c’est de plus en plus visible, c’est qu’on s’en approche. On est sur un courant qui nous y amène, alors, pourquoi s’emmerder ? On fera l’effort quand il y’aura besoin d’en faire un. A partir de là, le moral remonte et on fixe l’horizon, comptant dans la souffrance chaque minute, mais se félicitant dans le même temps à chaque lieu qui disparaît entre nous et notre cible. D’après le capitaine, de sa connaissance des environs basé sur la dernière fois qu’il a regardé sa carte marine, c’est une ile inhabitée mais où l’on pourrait trouver des trucs intéressants pour survivre. ça nous fait du bien de l’entendre.

    -C’est quoi cette voile à côté ?

    Un moment, on se dit qu’on a de la chance, s’imaginant la forme du Pastenague se découper à l’horizon. On est plutôt content avec Shaiker, mais la mine sombre du capitaine finit par avoir raison de notre engouement. C’est pas eux et à partir de là, ça peut être n’importe qui. Autant des pirates que des marchands d’esclaves, ou pire encore. On est déjà bien proche au point de pouvoir apercevoir des formes s’agiter sur le pont, dont certaines qui se tournent dans notre direction. Des gestes sont effectués et lentement, on finit par voir une chaloupe être mise à l’eau dans le but évident de nous récupérer. Coincé sur notre bout de bois, on n’a pas beaucoup d’options. Les dents serrées, le capitaine nous donne un précieux conseil.

    -Laissez-moi parler.

    Pas la force ni l’envie de le contredire.
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