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Rizka Aldeishan

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Retourner d’où l’on vient

Retrouvailles funestes
1er mars de l’an 4 - Melorn, maison familiale
Une lueur surprise flottait dans les pupilles bleues de l'elfe avant de disparaître aussitôt. Un visage de marbre, fermé et austère l'avait remplacé. La jeune femme avait pourtant cru voir, ne serait-ce qu'un instant, cette bouffée de soulagement ému qu'une mère aurait dû porter pour son enfant.
« Tu es là. »
« Évidemment. Tu pensais vraiment que n'y assisterai pas ? Ce n'est pas parce que vous m'avez reniée que moi je ne vous aimais pas. »
« Ca ne m’aurait pas étonnée, après tout ce temps, tu n'es jamais revenue. »
Un reproche. La jeune femme ne devrait pas être surprise. Sa mère ne pourrait jamais s'abaisser à lui adresser de la tendresse en retour. Aucun remord ne risquait de transparaître sur ses traits durs, pas plus que des regrets. Serrant la paume sur son collier, Rizka riposta :
« Toi non plus. Et malgré mes nombreuses lettres, tu ne m'as jamais écrit avant maintenant. »
« C'est ton grand-père, tout de même. Te prévenir était la moindre des choses. »
« Me dire qu'il était malade, avant qu'il ne soit trop tard, ça c'était la moindre des choses ! »
Certes, Caliawen avait au moins eu cette décence contrairement à son père, qui ne devait même pas être au courant de cette démarche. Malgré tout, Rizka traînait de la rancoeur depuis bien longtemps et c'était pour elle la goutte d'eau de trop. Pourtant son éclat n'était qu'une poussière parasite pour la femme intransigeante qui lui faisait face. Bras croisés, incapable de démontrer la moindre once de sentiment, elle fixait son enfant avait ce regard empli de déception.
« Tu penses être en position de te plaindre après ce que tu nous as fait ? La honte et la disgrâce que tu as porté sur notre famille ? Tu as fui tes responsabilités, rompu des noces auxquelles tu étais destinée, abandonné ta famille, renoncé à la place que nous avions eu tant de mal à obtenir. Tu es une ingrate. Tout ça pour quoi d'ailleurs, un bâtard de cette civilisation bestiale ? Que t'as-t-il apporté ? Une vie de pouilleuse de bas-étage, à toi une noble de sang pur !? Il n'a même pas été capable de t'engrosser j'imagine. Une chance qu'il soit mort avant de te bafouer de la sorte. Mais tu aurais dû rentrer jeune fille, plutôt que de faire une comédie. Nous faire croire que tu irais jusqu’à attenter à ta propre vie ? Franchement, était-ce bien nécessaire ? Enfin… il n'est jamais trop tard pour t'excuser. Ton père trouvera bien un moyen de te faire réintégrer les hautes sphères… »
La commissure des lèvres de la jeune femme tremble d'un rictus retenu. La tension contenue est palpable, la blessure émotionnelle plus profonde encore. Chaque parole prononcée avait été une lacération profonde dans son cœur. C'était la raison pour laquelle jamais la guérisseuse n'était revenue, encore moins pour s'excuser. Elle savait comment les choses tourneraient. Mais dans cette situation… Quelle naïve d'avoir pensé que le décès de son Grand'pa aurait au moins radoucit Caliawen. C'était son père à elle et elle savait à quel point lui et sa fille avaient été fusionnels. Mais non, il fallait absolument qu'elle lui lance des horreurs à la figure !
« Dans ce cas, tu seras ravie d'apprendre que cette fois j'ai jeté mon dévolu sur un bien-né. De quoi redorer mon affreuse image n'est-ce-pas ? » raille-t-elle, amer. « Oh, mais attends, non, il est déchu. Quel dommage, ça ne fera pas l'affaire, puisque le conseil de père s'assure de bannir des familles innocentes ! T'es bien placée pour le savoir. Tu te souviens ?! »
« Mais qu…? » balbutie sans comprendre Caliawen.
Les lèvres de Rizka avaient prononcé des paroles qu'elle regrettait déjà. Pas pour elle, ni pour sa mère, mais bien pour Lórindol. Avait-elle dérapé ? N'est-ce-pas un sous-entendu dangereux pour lui ? Cette affaire datait de si longtemps… mais sa mère avait été touchée de près. Cette famille, ils avaient été ses amis. Mieux valait ne pas ne pas prononcer un mot de plus et mettre un terme à cette discussion stérile.
« Bref. Tu diras à Père que j'y serai. A l'enterrement. Mais n'attendez rien d'autre de ma part. Au revoir, Mère. »
Rizka tourna les talons sans attendre de réponse. Elle s'immobilise malgré tout une fraction de secondes en entendant la voix légèrement hésitante de sa mère dans son dos.
« Et où comptes-tu loger ? »
Pas ici, en tout cas.
Impossible.
Impossible.
CENDRES

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Rizka Aldeishan

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L’utopie d’un foyer
1er mars de l’an 4 - Melorn
Elle aurait pu s'écrouler, fondre en larmes ou bien hurler. Rien, pourtant. Le vide. Froid, glacial et insensible. Ses parents n'en valaient pas la peine. La tristesse, elle la gardait pour ceux qui avaient de l'importance. Eux n'étaient plus rien. Rien que des souvenirs distordus par le temps, un amas de regrets. Désormais Rizka n'avait plus la moindre envie de retrouver leurs bonnes grâces pas plus que leur déception ne l'atteint à présent. Il n'y avait que du ressentiment.
La guérisseuse avait marché de longues heures sans vraiment savoir où se rendre. C'est presque avec surprise qu'elle réalisa que ses pas l'avaient mené devant cette grande porte sculptée représentant un cerf. Une bouffée de nostalgie l'envahit à cet instant. "Herboristerie Elondir D’arhan" disait l'écriteau bien qu'elle n'en avait pas besoin pour savoir où elle se trouvait.
Cet endroit, qui avait été un refuge, fut un temps, l'attirait comme un aimant. Du bout des doigts, l'elfette poussa le battant. Une clochette tinta d'une douce mélodie, annonçant sa venue et l'obligeant à ne pas faire demi-tour. Rizka pénétra alors, ses yeux se posant sur cette pièce chargée de bibelots, poteries savamment sculptés mais surtout de plantes médicinales. Elle ferma un instant les paupières, humant un parfum inscrit entre ces murs depuis des décennies. Une odeur agréable, unique, qui lui rappelait des évènements heureux et un sentiment de sécurité.
« Oui-Oui j'arrive, une minute! » grommela une voix, quelque part sous le bureau, masqué par une pile de livres.
L'elfette s'approcha, se glissant sur la pointe de ses pieds tout en s'appuyant sur le chêne massif du meuble. Sa tête apparut entre deux montagnes de papiers désordonnés.
« Besoin d'aide ? » Demanda la jeune femme d'une voix rieuse. « On dirait bien qu'il était temps que ton assistante revienne mettre un peu d'ordre dans tout ce bazar. »
« Rizka ?!? Aïe ! » s'écria-t-il en se cognant le sommet du crâne contre le bureau. « Nom de nom, c'est bien toi ?! »
Elle rit de bon cœur, hochant de la tête.
« En chair et en os. Tu m'avais manqué, je suis heureuse de te voir. Par contre… c'est quoi tout ça ? On dirait qu'une tornade est passée par ici. »
« Oh… Et bien, disons que je fais un peu de ménage. » Il se frotta la tête, grattant sa bosse en développement. « Si j'avais su que tu viendrais rendre visite à ton vieux maître… J'ai appris la nouvelle. Je suis navré. Revenir ici dans de pareilles conditions… »
« Au moins, je suis là maintenant. » soupira-t-elle, déviant le regard. « J'ai une faveur à te demander. Tu acceptais de me loger quelque temps ? Je t'aiderai pour la boutique et à mettre de l'ordre, bien sûr. »
« Ici ? Tu es toujours en froid avec tes parents ? »
« Ça a toujours été toi mon préféré tu le sais bien. » Plaisante-t-elle bien que son sourire se fane rapidement. « J'ai bien essayé, c'est peine perdu. »
« Je suis navré gamine. Mais, oui, tu peux rester, évidemment. Ça me fait plaisir. Entre, entre ! Je vais te servir du thé. »
***
Ils avaient discuté jusque tard dans la nuit. Les années passées étaient nombreuses, les histoires aussi. Malgré les quelques missives échangées durant leur séparation, le maître et l'élève avaient bien des choses à se raconter. Elondir n'était pas seulement son tuteur à l'époque, il avait également été un exemple à suivre, presque une figure paternelle. Ça n'avait pas été bien difficile pour Rizka de s'y attacher, elle qui ne vivait à l'époque que dans l'unique but de rendre fiers des parents distants. L'herboriste était un homme simple avec un grand coeur et des valeurs auxquels la jeune femme s'était toujours identifiée.
Aujourd'hui, son mentor était encore là pour la soutenir, peu importe la distance et le temps passé. La guérisseuse en avait grand besoin, sans doute se raccrochait-elle un peu trop à cette bâtisse et à la nostalgie mais ses souvenirs ainsi ravivés balayaient l'ombre gigantesque de son chagrin.
Demain allait être difficile à assumer.
CENDRES

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Rizka Aldeishan

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Solitude
2 mars de l’an 4 - Melorn, Herboristerie
BLONG
« Pardon ! Ça m'a échappé. »
Aussitôt, la jeune femme s'accroupit, s'empressant de ramasser les livres de comptes dont les feuilles s'étaient dispersés en tas épars.
« C'est rien Rizka. Je ne sais même pas pourquoi tu t'en occupes. Tu devrais plutôt aller te préparer non ? »
« C'est que… Je ne suis pas encore prête à affronter tout ça. »
« Commence déjà par te changer. On avisera le reste ensuite, petit à petit, d'accord gamine ? »
Il n'avait pas tort. Finalement, l'elfette hocha la tête et se contenta simplement de déposer les documents sur le large comptoir. Telle une âme en peine, la guérisseuse n'avait même pas songé à rétorquer quoi que ce soit. Elle quitta simplement la pièce, remontant dans cette petite chambre étriquée où elle avait passé de nombreuses lunes des années auparavant. Un lit, une commode et un bureau sommaire trônaient dans cette pièce sous combles aux poutres apparentes. Et un habit sombre et austère l'y attendait.
Lorsqu'elle revint, vêtue d'une longue robe d'un noir corbeau, sa peau pâle en devenait porcelaine. Elle semblait aussi vive qu'une ombre rattachée au sol par des jambes chancelantes. Le contrecoup de l'émotion, l'angoisse des évènements à suivre et des plaies intérieures rouvertes lui donnaient le tournis.
« comment tu te sens ? Viens t'asseoir. »
« Vide. Triste. Abandonnée. En colère et… coupable. » énuméra-t-elle sans émotion apparente, se laissant choir mollement sur la chaise que son ancien tuteur venait de lui tirer. « Je n'ai pas la force. Combien de personnes je suis censée enterrer… J'en ai assez de tout perdre. Je suis épuisée… J'en avais déjà bien assez à faire avec cette peste obscure à gérer. Aujourd'hui je vais devoir enterrer mon grand-père aux côtés de ma famille qui m'a reniée et de ceux qui ont banni la famille de celui que j'aime… et lui, il n'est même pas là. Il ne sera plus là et j'ai été incapable de le retenir, l'en empêcher ou même de l'en dissuader ! Il… il m'a assuré que tout changerait, que tout irait bien, mais rien ne va plus, plus rien, rien du tout ! Il m'a… il m'a juste quittée, encore, pour de bon. Peu importe où que je me rende, le nombre de messages télépathiques que je tente de lui adresser. Rien. Rien. Rien. Je ne ressens même plus sa présence. Du vide. »
Un silence lourd ensuivit son discours. Vider son sac, elle en avait besoin, mais pourtant à quoi bon si cela ne menait à rien ? A l'intérieur, la jeune femme se sentait toujours aussi mal. C'était même pire encore : ses entrailles se tordaient, sa gorge se serrait et son esprit s'agitait, faisant crépiter ses runes magiques. Un torrent d'émotions rugissait en elle, incapable de savoir quelle direction prendre. Finalement, c'est une accolade chaleureuse qui brisa pour de bon sa coquille. Ce fut instantané, incontrôlable, elle fondit en larmes. Des larmes qu'elle contenait depuis trop longtemps.
« Il m'a abandonnée !... J'ai besoin de lui… Je… Je l'ai perdu... Je refuse ! Ils m'ont tous abandonnée... Qu… qu'est-ce qu'il me reste maintenant ?... »
« Je suis là gamine, laisse-toi aller. » répondit-t-il simplement, avec douceur, enserrant la jeune femme secouée de sanglots. « Tu n'es pas seule petite. On ira ensemble, d'accord ? Et tu peux rester ici aussi longtemps que tu voudras. »
La douleur finira bien par disparaître.
Avec un peu d'aide et de courage.
Ça passera. Comme toujours.
Avec un peu d'aide et de courage.
Ça passera. Comme toujours.
CENDRES

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Rizka Aldeishan

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Faire son deuil
2 mars de l’an 4 - alentours de Melorn, cimetière
Rizka.
Un frisson d'effroi parcourut la colonne vertébrale de la jeune femme. Cette voix, dans sa tête. La tonalité grave et glaciale. Familière, pourtant quasiment oubliée, déformée par le temps et l'absence. La guérisseuse se sentait foudroyée par la présence venue s'immiscer dans son esprit. L'autorité qui s'en dégageait, la force magique qu'elle avait souvent souhaité pouvoir égaler un jour. La peur de décevoir, l'appréhension de la sévérité, le désir ardent de sentir la fierté faire onduler ne serait-ce qu'une fraction de seconde son timbre. Tout se mélangeait. Passé, présent. Adulte et pourtant redevenue une enfant à la mention de son prénom. Ce pouvoir de la déstabiliser, Turambar l’avait toujours eu, en abusait ou en jouait. Que lui voulait-il maintenant, à cet instant… après l’avoir ignorée lorsqu’elle s’était présentée à la cérémonie, restant en retrait de ces foules qui l’avaient tant effrayée et oppressée depuis l’enfance, indécise quant à sa place auprès de ses parents ? Un geste aurait suffi. Et maintenant, alors que c’était à son tour de se rendre auprès du défunt pour lui rendre un dernier hommage, il voulait qu’elle lui réponde ? Non. Pas cette fois. Elle ne céderait pas.
Ne m’ignore pas, fillette, je sais que tu m’entends.
Ne pas trahir ses émotions. Elle devait se contrôler. Ne pas flancher. Non. Non, pas question. Avait-il eu le temps de sonder son coeur, remarqué qu'elle ressentait toujours malgré tout cette admiration envers lui, cet amour pour lui ? Serrant la mâchoire, l'elfette redressa le visage, s'abstenant de croiser le regard de son géniteur. Le sien se voulait dur, insensible. Elle ne le regardera pas. Sa carapace ne se fissurera pas.
« Tout va bien ? » s'enquiert Elondir, auprès d’elle depuis le début.
« Oui. Allons-y, tant que j'en ai encore le courage. » chuchote-t-elle en retour.
Resserrant sa prise sur le bras de son ami, elle s'avance à ses côtés, remontant l'allée de terre menant jusqu'au cercueil. Les regards glissent sur elle mais elle tient bon, protégeant son esprit avec fermeté, chassant celui de son père qui y avait fait irruption sans son consentement et faisant barrage aux émotions négatives des autres personnes présentes. La seule chose qui compte se trouve devant elle. Tout ce qu'elle désire, là, maintenant, c’est seulement de lui dire adieu. A Lui.
Les pas se font pourtant moins assurés lorsqu'elle réalise que sous cet imposant bois sculpté se trouve un être cher, un homme qui l'a toujours aimée et soutenue, à sa manière. Un membre de sa famille dont elle ne peut déjà plus voir le visage mais qu'elle garde à l'esprit, imagine à travers ce couvercle épais scellé hermétiquement.
« Voilà. Je suis là Grand'Pa. Je suis venue te voir. C'est ce que tu voulais, n'est-ce-pas ? Que ton idiote de p'tite graine t'écoute. Pour une fois. Tu voulais seulement nous réunir. C'est fait, tu vois. Tout le monde est là, même l'affreux petit canard. Regarde, je t’ai apporté des fleurs, tes préférées. Des myosotis bleues. »
D’un geste symbolique, elle dépose le bouquet sur le bois, mais ne parvient pas à retirer sa paume, ses doigts restés serrés sur les tiges. L’émotion la submerge, elle vacille. Sa voix qui s’était voulue forte se met à trembloter. Elondir la soutient, ses grandes mains protectrices aggripées aux frêles épaules de la jeune femme. Elle tient. Physiquement, en tout cas. Assez pour poursuivre.
« Je… Je suis désolée. J'aurais dû être là pour toi. Si j'avais su… Si nous n'étions pas tous aussi têtus et fiers dans cette famille… » Elle se tut, la gorge nouée. « Toi le premier, hein ? Trop fier pour appeler ta fugueuse de guérisseuse. Je serais venue, tu sais. Ça n'aurait peut-être rien changé mais… Au moins j’aurai pu être là pour toi avant qu’il ne soit trop tard. » A nouveau, elle fait le silence quelques secondes. « Je le ferai. Je reviendrais. Chaque année je t’apporterai un bouquet de myosotis. Je te raconterai tout ce que tu auras manqué. Je te promets. Alors… A bientôt, Grand’Pa. »
Un adieu.
Un au revoir.
Une promesse.
Un au revoir.
Une promesse.
CENDRES

Rizka parle en #006666

Citoyen du monde
Eliëndir

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RETOURNER D’OÙ L’ON VIENT

Feat Rizka & Larsen
Plongé dans un intense silence, on ne pouvait qu'entendre le roulement caractéristique des roues de la diligence qui traverse les larges avenues piétonnes de Melorn à bonne allure. Évidemment sous bonne escorte, quatre chevaux à l'avant et quatre autres à l'arrière sur lesquels siègent des gardes en armure resplendissantes. Un dispositif bien trop important pour ne pas supposer de l'éminence de la, ou les, personne(s) à l'origine de tout ce remue-ménage. Pourtant, cela ne semble pas être le centre des préoccupations des habitants car en ce jour, la cité est bousculée par une bien triste nouvelle. En réalité, Melorn est en deuil depuis quelques jours. Parmi les Elfes millénaires de Melorn, les naissances sont autant des événements que des décès de par leur rareté notamment. Dans une ville aussi communautaire que celle-ci, la rumeur n'a pas mis longtemps à faire le tour de la cité avant de devenir le sujet principal de conversation au sein des chaumières ou sur les marchés de la ville. Ce n'est pas tous les jours qu'un ancien membre du Conseil vient à s'éteindre. Bien sûr, la moitié de la ville a fait le déplacement pour montrer son soutien à la famille du défunt. Par respect pour certains, par hypocrisie pour d'autres.
La famille Aldeishan jouit d'une certaine réputation dans le nord et pour cause, ils ont accueilli pas moins de deux générations de mages émérites ayant réussi à se faire une place jusqu'au Conseil. Aradhel Eldrel connaît relativement bien Turambar Aldeishan et sa femme Caliawen, côtoyant régulièrement le patriarche de la famille dans le cadre de leurs fonctions au sein du Conseil. Tous issus de ce milieu privilégié qu'est la noblesse Mélornoise, il a aussi connu Calix Aldeishan, le défunt, lorsqu'il était un peu plus jeune. Rien de très surprenant, tout le monde se connaît plus ou moins au sein des hautes sphères. C'est tout naturellement que la maison Eldrel a fait le déplacement jusqu'au cimetière qui borde les remparts immaculées de Melorn, à l'extérieur de la ville. Et Aradhel n'est pas venu seul. Assis de son côté de la banquette, les mains jointes sur ses genoux. L'érudit aux cheveux de feu est une véritable statue de marbre inexpressive et d'une froideur insoupçonnée, des cernes apparentes sous les yeux. Jamais un sourire n'apparaît sans que celui-ci ne soit calculé à l'avance. Vêtu de quelques vêtements sombres et sobres sans ornements ni fioritures. Les iris ambrés de l'elfe vieillissant finissent par se poser sur l'éblouissante silhouette qui lui fait face à l'intérieur de la voiture. Se décidant enfin à briser ce long silence interminable, d'une voix naturellement lente et apathique.
« Dahlia n'a pas souhaité nous accompagner ? C'est regrettable. Comment se porte-t-elle ? »
Extirpé de ses pensées par l'interrogation de son paternel, Eliëndir qui observait calmement le paysage du nord défilant à travers la fenêtre vient immédiatement reporter son attention sur Aradhel. Le fait est qu'Eliëndir n'a pas jugé utile d'embêter sa bien aimée avec cette histoire, le décès d'un noble quelconque aussi important soit-il est certainement le cadet des soucis d'une Fae qui s'installe dans une ville aux mœurs xénophobes. De plus, il sait à quel point Dahlia est préoccupé par l'ouverture prochaine de sa boutique. C'est important pour elle, alors autant la laisser se concentrer sur l'essentiel.
« Beaucoup mieux, depuis quelque temps. Malheureusement, elle devait s'occuper des derniers préparatifs avant l'ouverture de sa boutique et elle est navrée de ne pouvoir se joindre à nous. »
Aujourd'hui, père et fils sont aux antipodes l'un de l'autre jusqu'aux vêtements qu'ils portent. Toujours fidèle à lui-même, Eliëndir ne néglige jamais son apparence et si Aradhel est un homme relativement simple, son fils n'a jamais caché son amour pour les beaux habits. Vêtu d'une longue tunique élaborée et près du corps aux couleurs claires, aux motifs elfiques brodés d'un fil d'or sur les manches et la ceinture. Sa longue chevelure lisse est attachée à l'arrière de sa tête et maintenue par une petite broche discrète, dégageant complètement son visage d'ivoire au milieu duquel sont incrustés deux pierres précieuses couleur améthyste. D'un charme indéniable, Eliëndir est tout simplement rayonnant, comme à son habitude. Là où Aradhel a cet aura de personnage intimidant, Eliëndir n'a aucun mal à séduire les foules et à attirer les regards par sa simple présence.
« Tu me vois ravi de l'apprendre. »
Enfin, la diligence s'arrête à destination quelques instants avant la mise en terre. Un garde descend de son cheval pour venir ouvrir la porte du carrosse, Aradhel descend le premier suivi d'Eliëndir qui se tient à ses côtés alors que les deux elfes s'avancent vers l'affluence composée de certains visages bien connus dans la ville. Quelques longues minutes s'en suivent, s'échangeant des poignets de mains et discutant avec leurs pairs. Ensuite, c'est un véritable cortège qui s'organise pour accompagner le cercueil le long d'une grande allée de terre, les derniers instants de communion pour la famille du défunt. Toutefois, il y a une silhouette qu'Eliëndir ne semble pas connaître parmi les Aldeishan et il note sa discrète présence au moment où elle s'avance vers le cercueil au bras d'un autre homme.
« Qui est-ce ? » Perplexe, le mage noir pivote le menton vers son père pour l'interroger.
« Rizka Aldeishan, fille unique de Turambar. Tu l'as certainement déjà croisée par le passé, elle est un peu plus jeune que toi. Elle a quitté la ville, il y a déjà plusieurs années. Tu ne dois pas t'en souvenir, tu étais déjà parti étudier à l'étranger. Il me semble qu'elle est en froid avec ses parents. »
C'est un nom qui ne lui est pas totalement inconnu et ce n'est pas impossible qu'ils se soient déjà croisés étant plus jeune et issus du même cercle privilégié. Si c'est le cas, il n'en a que très peu de souvenirs. Aradhel dépose sa main sur l'épaule de son fils, lui glissant quelques mots avant de discrètement s'éloigner. L'Erudit semble avoir trouver Turambar au milieu de la foule et entreprend déjà de se frayer un chemin pour aller saluer son homologue. Ainsi, Eliëndir se retrouve seul au milieu des vautours opportunistes de la cité elfique. Fut un temps, il était comme un poisson dans l'eau mais le petit jeu de l'aristocratie a perdu de sa saveur avec les années. Contrairement à son père, Eliëndir n'est pas particulièrement proche des Aldeishan mais il se devait de faire bonne figure et acte de présence. Il pourrait aller saluer Rizka c'est vrai mais la jeune femme a l'air particulièrement bouleversée. Quelques mots d'un inconnu tel que lui ne pourra certainement pas l'aider à aller mieux après cette perte et elle semble déjà avoir un ami sur qui se reposer pendant cette épreuve. Eliëndir serait sûrement de trop et maintenant qu'il est là, c'est aussi une bonne opportunité pour passer brièvement sur le lieu de repos d'une autre famille emblématique de cette ville. Un nom oublié de tous, effacé des archives et de l'histoire dont il ne reste plus qu'une simple tombe anonyme et décrépite par le temps dont seul une poignée d'individus savent encore à qui elle se réfère. C'est son devoir, de faire perdurer encore un peu la mémoire des Aën’Ar-Feiniel.
S'éclipsant discrètement de la foule étouffante, Eliëndir s'en va passer quelques minutes sur cette tombe solitaire pour la première fois depuis qu'il a appris que Lorindol est toujours vivant, quelle douce ironie. Seul pour le moment, il n'a malheureusement pas pensé à prendre quelques fleurs pour égayer un peu cette pauvre pierre tombale mais ses pensées vont évidemment à la famille de son vieil ami, où qu'il soit. Lorindol a toujours été très insaisissable.
CENDRES
La famille Aldeishan jouit d'une certaine réputation dans le nord et pour cause, ils ont accueilli pas moins de deux générations de mages émérites ayant réussi à se faire une place jusqu'au Conseil. Aradhel Eldrel connaît relativement bien Turambar Aldeishan et sa femme Caliawen, côtoyant régulièrement le patriarche de la famille dans le cadre de leurs fonctions au sein du Conseil. Tous issus de ce milieu privilégié qu'est la noblesse Mélornoise, il a aussi connu Calix Aldeishan, le défunt, lorsqu'il était un peu plus jeune. Rien de très surprenant, tout le monde se connaît plus ou moins au sein des hautes sphères. C'est tout naturellement que la maison Eldrel a fait le déplacement jusqu'au cimetière qui borde les remparts immaculées de Melorn, à l'extérieur de la ville. Et Aradhel n'est pas venu seul. Assis de son côté de la banquette, les mains jointes sur ses genoux. L'érudit aux cheveux de feu est une véritable statue de marbre inexpressive et d'une froideur insoupçonnée, des cernes apparentes sous les yeux. Jamais un sourire n'apparaît sans que celui-ci ne soit calculé à l'avance. Vêtu de quelques vêtements sombres et sobres sans ornements ni fioritures. Les iris ambrés de l'elfe vieillissant finissent par se poser sur l'éblouissante silhouette qui lui fait face à l'intérieur de la voiture. Se décidant enfin à briser ce long silence interminable, d'une voix naturellement lente et apathique.
« Dahlia n'a pas souhaité nous accompagner ? C'est regrettable. Comment se porte-t-elle ? »
Extirpé de ses pensées par l'interrogation de son paternel, Eliëndir qui observait calmement le paysage du nord défilant à travers la fenêtre vient immédiatement reporter son attention sur Aradhel. Le fait est qu'Eliëndir n'a pas jugé utile d'embêter sa bien aimée avec cette histoire, le décès d'un noble quelconque aussi important soit-il est certainement le cadet des soucis d'une Fae qui s'installe dans une ville aux mœurs xénophobes. De plus, il sait à quel point Dahlia est préoccupé par l'ouverture prochaine de sa boutique. C'est important pour elle, alors autant la laisser se concentrer sur l'essentiel.
« Beaucoup mieux, depuis quelque temps. Malheureusement, elle devait s'occuper des derniers préparatifs avant l'ouverture de sa boutique et elle est navrée de ne pouvoir se joindre à nous. »
Aujourd'hui, père et fils sont aux antipodes l'un de l'autre jusqu'aux vêtements qu'ils portent. Toujours fidèle à lui-même, Eliëndir ne néglige jamais son apparence et si Aradhel est un homme relativement simple, son fils n'a jamais caché son amour pour les beaux habits. Vêtu d'une longue tunique élaborée et près du corps aux couleurs claires, aux motifs elfiques brodés d'un fil d'or sur les manches et la ceinture. Sa longue chevelure lisse est attachée à l'arrière de sa tête et maintenue par une petite broche discrète, dégageant complètement son visage d'ivoire au milieu duquel sont incrustés deux pierres précieuses couleur améthyste. D'un charme indéniable, Eliëndir est tout simplement rayonnant, comme à son habitude. Là où Aradhel a cet aura de personnage intimidant, Eliëndir n'a aucun mal à séduire les foules et à attirer les regards par sa simple présence.
« Tu me vois ravi de l'apprendre. »
Enfin, la diligence s'arrête à destination quelques instants avant la mise en terre. Un garde descend de son cheval pour venir ouvrir la porte du carrosse, Aradhel descend le premier suivi d'Eliëndir qui se tient à ses côtés alors que les deux elfes s'avancent vers l'affluence composée de certains visages bien connus dans la ville. Quelques longues minutes s'en suivent, s'échangeant des poignets de mains et discutant avec leurs pairs. Ensuite, c'est un véritable cortège qui s'organise pour accompagner le cercueil le long d'une grande allée de terre, les derniers instants de communion pour la famille du défunt. Toutefois, il y a une silhouette qu'Eliëndir ne semble pas connaître parmi les Aldeishan et il note sa discrète présence au moment où elle s'avance vers le cercueil au bras d'un autre homme.
« Qui est-ce ? » Perplexe, le mage noir pivote le menton vers son père pour l'interroger.
« Rizka Aldeishan, fille unique de Turambar. Tu l'as certainement déjà croisée par le passé, elle est un peu plus jeune que toi. Elle a quitté la ville, il y a déjà plusieurs années. Tu ne dois pas t'en souvenir, tu étais déjà parti étudier à l'étranger. Il me semble qu'elle est en froid avec ses parents. »
C'est un nom qui ne lui est pas totalement inconnu et ce n'est pas impossible qu'ils se soient déjà croisés étant plus jeune et issus du même cercle privilégié. Si c'est le cas, il n'en a que très peu de souvenirs. Aradhel dépose sa main sur l'épaule de son fils, lui glissant quelques mots avant de discrètement s'éloigner. L'Erudit semble avoir trouver Turambar au milieu de la foule et entreprend déjà de se frayer un chemin pour aller saluer son homologue. Ainsi, Eliëndir se retrouve seul au milieu des vautours opportunistes de la cité elfique. Fut un temps, il était comme un poisson dans l'eau mais le petit jeu de l'aristocratie a perdu de sa saveur avec les années. Contrairement à son père, Eliëndir n'est pas particulièrement proche des Aldeishan mais il se devait de faire bonne figure et acte de présence. Il pourrait aller saluer Rizka c'est vrai mais la jeune femme a l'air particulièrement bouleversée. Quelques mots d'un inconnu tel que lui ne pourra certainement pas l'aider à aller mieux après cette perte et elle semble déjà avoir un ami sur qui se reposer pendant cette épreuve. Eliëndir serait sûrement de trop et maintenant qu'il est là, c'est aussi une bonne opportunité pour passer brièvement sur le lieu de repos d'une autre famille emblématique de cette ville. Un nom oublié de tous, effacé des archives et de l'histoire dont il ne reste plus qu'une simple tombe anonyme et décrépite par le temps dont seul une poignée d'individus savent encore à qui elle se réfère. C'est son devoir, de faire perdurer encore un peu la mémoire des Aën’Ar-Feiniel.
S'éclipsant discrètement de la foule étouffante, Eliëndir s'en va passer quelques minutes sur cette tombe solitaire pour la première fois depuis qu'il a appris que Lorindol est toujours vivant, quelle douce ironie. Seul pour le moment, il n'a malheureusement pas pensé à prendre quelques fleurs pour égayer un peu cette pauvre pierre tombale mais ses pensées vont évidemment à la famille de son vieil ami, où qu'il soit. Lorindol a toujours été très insaisissable.
CENDRES



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Rizka Aldeishan

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Retourner d’où l’on vient

Feat Eliëndir et Larsen
Mal à l’aise parmi la foule, assaillie par ces regards curieux, Rizka serrait les dents. Si elle était jusqu’ici parvenue à échapper aux griffes de son père, d’autres parents plus-ou-moins proches avaient engagé la conversation sitôt la jeune femme disponible. Nerveuse et peu encline à socialiser avec cette bande de vautours, la guérisseuse tâchait de rester la plus vague et évasive possible, feignant l’assurance. Elondir, toujours à ses côtés, n’était pas dupe. Rizka passait son temps à glisser ses doigts sur sa longue tresse décorée de fleurs et son regard était fuyant.
« Va, rentre, je vais les distraire. » chuchota-t-il à son oreille avant de dévier la conversation, se l’accaparant avec une habileté certaine.
Rizka hocha la tête, reconnaissante. Elle ne perdit pas un instant pour fuir la foule. Cette distraction ne durerait pas éternellement et à présent qu’elle avait fait ses adieux, plus rien ne lui importait.
Mais… Il y avait encore quelque chose à faire, qui la retenait en ce lieu. Elle savait. Personne ne s'en souciait et très peu étaient au courant de sa présence. Là, tout au fond du cimetière, dans une parcelle isolée des regards, se trouvait une tombe anonyme. Pas pour elle. Bien qu'elle ait été jeune lorsque les corps furent enterrés, l'elfe s'en souvenait parfaitement. Serrant les dernières fleurs entre ses paumes, elle s'y dirigea en silence. Un coup d'œil par-dessus son épaule la rassura rapidement sur le fait que personne ne semblait avoir remarqué son départ.
Cette partie du cimetière était moins bien entretenue, plus sauvage. Fouler la terre dans cette division du cimetière avait ce je-ne-sais-quoi de mystique. Les oubliés se trouvaient là, perdus et abandonnés. Rizka pensait pouvoir s'y retrouver seule mais pourtant une silhouette lumineuse se tenait devant la tombe des Aën’Ar-Feiniel. Que faisait cet homme devant la sépulture ? Le cœur de la guérisseuse se mit à battre furieusement, prête à agir s’il venait à manquer de respect aux défunts, pourtant seule de la surprise transparu dans le timbre de sa voix.
« Je ne m'attendais pas à voir quelqu'un ici. »
A pas feutrés, l'elfette se déplaça jusqu'à l'inconnu. Elle ne s'y arrêta pas pourtant et se permit de frôler cette personne sans y prêter plus d'importance dans un bruissement de tissu. S'agenouillant, la jeune femme vint déposer les quelques fleurs, redonnant ainsi un semblant de vie à la sépulture austère.
« D'ordinaire personne n'y prête attention. A voir son triste état, même Mère a dû finir par l'oublier, elle aussi. » soupira-t-elle tout bas, mélancolique. « Je me demande s'il a eu le courage de s'y rendre… »
Finalement, l'elfe brune daigna relever les cils vers la présence étrangère. Il ne semblait pas se dégager de lui d'animosité particulière. Au moins n'était-il pas là pour cracher sur cette famille au destin cruel et tragique. Cependant, Rizka s'interrogeait. Pourquoi avoir pris la peine de quitter la cérémonie d'adieux pour se rendre dans une division aussi sombre et abandonnée ? Il n’était certainement pas là sans raison.
« Vous les connaissiez, je suppose ? »
CENDRES

Rizka parle en #006666

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Eliëndir

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RETOURNER D’OÙ L’ON VIENT

Feat Rizka & Larsen
Perdu dans ses pensées, Eliëndir se remémore quelques vieux souvenirs qu'il avait en commun avec Lorindol notamment. Quand ils n'étaient encore que des enfants insouciants des vices du monde qui les entourait. En cela, Melorn n'est pas si différente d'une autre nation. Deux garçons bien-nés au sein de la noblesse Mélornoise, héritiers de deux noms prestigieux et élevés dans le luxe et l'abondance, ils n'étaient pas les plus à plaindre bien au contraire. Issus du même milieu, ils se sont connus très tôt et se sont très vite liés d'amitié même si Eliëndir était un tout petit peu plus âgé. Les deux garçons avaient les mêmes centres d'intérêts et partageaient un certain don pour la magie qu'ils ont perfectionné ensemble à l'Académie de Melorn même si Lorindol n'est pas allé au bout de son cursus. Le destin a frappé avant. Ils s'amusaient bien à cette époque, loin de la politique et de l'influence des vautours. Les études étaient difficiles bien sûr et la pression familiale était une source d'angoisse omniprésente. Tout particulièrement Aradhel, père et professeur exigeant que seul l'excellence pouvait satisfaire.
Il n'a plus qu'une image assez floue des parents de Lorindol. Par contre, il se souvient encore très bien d'Elanor, sa petite sœur. Une jeune fille joviale et sincère, qui ne faisait de mal à personne. Victime innocente d'un odieux complot perpétré contre sa famille, traitée comme une vulgaire criminelle et jetée à l'extérieur des murs protecteurs de la cité. Humiliée devant ses amis et sa famille, elle ne méritait pas un tel acharnement. Exilés dans le Grand Nord, les Aën’Ar-Feiniel ont été envoyés à la mort sans aucune autre forme de jugement, à cause de la jalousie de certains individus malfaisants. Une véritable tragédie, oubliée de tous ou presque. Une voix surgit dans ce coin pourtant très reculé du cimetière et extirpe Eliëndir de ses songes alors qu'il tourne lentement la tête vers cette silhouette qu'il a déjà vu, un peu plus tôt à l'enterrement. Le fait est qu'il est tout aussi surpris que Rizka de voir quelqu'un d'autre venir ici. Surtout cette femme dont il connaît à présent l'identité sans avoir à lui poser la question, alors que l'on vient tout juste d'enterrer son grand-père.
Les mains jointes devant lui et sans dire un mot, le mage noir se questionne sur la raison de sa présence ici et observe Rizka s'approcher de la tombe alors que leurs bras se frôlent un instant. Pas plus outré que ça par le geste, Eliëndir fait simplement un petit pas en arrière pour faire un peu de place à la jeune femme venue déposer quelques fleurs sur la tombe des Aën’Ar-Feiniel, la rendant un peu moins triste. Ses yeux améthystes rivés sur cette elfe à la chevelure brune et tressée, Eliëndir devine aisément que tout comme lui, elle n'est pas là par hasard. Impassible, il ne peut s'empêcher de s'interroger sur le lien qui la relie à cette pauvre famille au destin tragique et tique légèrement à la tournure de son avant dernière phrase. Face à la question de la jeune femme, Eliëndir marque une courte seconde de réflexion avant de venir lui répondre d'une voix calme et avenante.
« En effet. J'ai connu Lorindol et Elanor, quand nous étions plus jeunes. Lorindol et moi étions des amis d'enfance si je puis dire. On se connaissait bien et nous avons longtemps étudié ensemble à l'Académie de Magie de Melorn. Pour être honnête, je ne viens pas souvent ici et je n'avais pas prévu de passer sur leur tombe mais je voulais leur adresser une pensée avant de m'en aller. Je n'ai pas eu la prévenance d'apporter des fleurs, vous m'en voyez navré. »
Ironique de sa part quand on sait qu'il vit avec une fleuriste. Marquant une pause et prenant une longue inspiration avant de reprendre calmement la parole.
« Mon nom est Eliëndir Eldrel. Toutes mes condoléances pour votre grand-père, mademoiselle Aldeishan. Je le connaissais peu mais il avait la réputation d'être un homme bien. Malgré que nos familles se connaissent déjà, je regrette que ce ne soit pas vraiment notre cas à vous et moi. Toutefois, si vous avez besoin de parler à quelqu'un, sachez que je partage votre peine. Ma compagne et moi vivons à Melorn et je pense que vous n'aurez aucun mal à trouver l'adresse. Si vous souhaitez un peu de compagnie pendant votre séjour en ville, vous êtes évidemment la bienvenue. »
Car Eliëndir a parfaitement conscience des ravages que peuvent provoquer la solitude. Être seule est peut-être tout ce qu'elle souhaite pour l'heure mais il ne faut pas négliger les effets néfastes qu'impliquent d'être isolé des siens. Elle n'a pas forcément besoin de faire son deuil toute seule dans son coin. Si Rizka est en froid avec sa famille, alors ce n'est pas auprès de ses parents qu'elle trouvera un quelconque réconfort dans ce moment difficile. De plus, Rizka semble connaître Lorindol et sa famille. Il est curieux de savoir comment ?
« Et vous ? J'imagine que vous les connaissiez aussi ? » Ajoute-t-il, en reportant son regard sur la tombe solitaire.
CENDRES
Il n'a plus qu'une image assez floue des parents de Lorindol. Par contre, il se souvient encore très bien d'Elanor, sa petite sœur. Une jeune fille joviale et sincère, qui ne faisait de mal à personne. Victime innocente d'un odieux complot perpétré contre sa famille, traitée comme une vulgaire criminelle et jetée à l'extérieur des murs protecteurs de la cité. Humiliée devant ses amis et sa famille, elle ne méritait pas un tel acharnement. Exilés dans le Grand Nord, les Aën’Ar-Feiniel ont été envoyés à la mort sans aucune autre forme de jugement, à cause de la jalousie de certains individus malfaisants. Une véritable tragédie, oubliée de tous ou presque. Une voix surgit dans ce coin pourtant très reculé du cimetière et extirpe Eliëndir de ses songes alors qu'il tourne lentement la tête vers cette silhouette qu'il a déjà vu, un peu plus tôt à l'enterrement. Le fait est qu'il est tout aussi surpris que Rizka de voir quelqu'un d'autre venir ici. Surtout cette femme dont il connaît à présent l'identité sans avoir à lui poser la question, alors que l'on vient tout juste d'enterrer son grand-père.
Les mains jointes devant lui et sans dire un mot, le mage noir se questionne sur la raison de sa présence ici et observe Rizka s'approcher de la tombe alors que leurs bras se frôlent un instant. Pas plus outré que ça par le geste, Eliëndir fait simplement un petit pas en arrière pour faire un peu de place à la jeune femme venue déposer quelques fleurs sur la tombe des Aën’Ar-Feiniel, la rendant un peu moins triste. Ses yeux améthystes rivés sur cette elfe à la chevelure brune et tressée, Eliëndir devine aisément que tout comme lui, elle n'est pas là par hasard. Impassible, il ne peut s'empêcher de s'interroger sur le lien qui la relie à cette pauvre famille au destin tragique et tique légèrement à la tournure de son avant dernière phrase. Face à la question de la jeune femme, Eliëndir marque une courte seconde de réflexion avant de venir lui répondre d'une voix calme et avenante.
« En effet. J'ai connu Lorindol et Elanor, quand nous étions plus jeunes. Lorindol et moi étions des amis d'enfance si je puis dire. On se connaissait bien et nous avons longtemps étudié ensemble à l'Académie de Magie de Melorn. Pour être honnête, je ne viens pas souvent ici et je n'avais pas prévu de passer sur leur tombe mais je voulais leur adresser une pensée avant de m'en aller. Je n'ai pas eu la prévenance d'apporter des fleurs, vous m'en voyez navré. »
Ironique de sa part quand on sait qu'il vit avec une fleuriste. Marquant une pause et prenant une longue inspiration avant de reprendre calmement la parole.
« Mon nom est Eliëndir Eldrel. Toutes mes condoléances pour votre grand-père, mademoiselle Aldeishan. Je le connaissais peu mais il avait la réputation d'être un homme bien. Malgré que nos familles se connaissent déjà, je regrette que ce ne soit pas vraiment notre cas à vous et moi. Toutefois, si vous avez besoin de parler à quelqu'un, sachez que je partage votre peine. Ma compagne et moi vivons à Melorn et je pense que vous n'aurez aucun mal à trouver l'adresse. Si vous souhaitez un peu de compagnie pendant votre séjour en ville, vous êtes évidemment la bienvenue. »
Car Eliëndir a parfaitement conscience des ravages que peuvent provoquer la solitude. Être seule est peut-être tout ce qu'elle souhaite pour l'heure mais il ne faut pas négliger les effets néfastes qu'impliquent d'être isolé des siens. Elle n'a pas forcément besoin de faire son deuil toute seule dans son coin. Si Rizka est en froid avec sa famille, alors ce n'est pas auprès de ses parents qu'elle trouvera un quelconque réconfort dans ce moment difficile. De plus, Rizka semble connaître Lorindol et sa famille. Il est curieux de savoir comment ?
« Et vous ? J'imagine que vous les connaissiez aussi ? » Ajoute-t-il, en reportant son regard sur la tombe solitaire.
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Citoyen du monde
Larsen Callisper

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Retourner d'où l'on vient

Feat Rizka et Eliëndir
Un évènement aussi important que funeste, une nouvelle qui avait ébranlé toute la cité. Voilà ce qui rassemble en ce jour une bonne partie de la cité, l’élite de celle-ci, dans un grand cimetière au abord de la cité. La mort d’un elfe millénaire, d’un aussi éminent qu’ ancien membre du conseil qui plus est. Une nouvelle qui met en branle les hautes sphères politiques et autres grandes familles de Melorn. Un événement qui chamboule la cité à tel point qu'il se répercute sur les occupations d’un petit antiquaire des quartiers touristiques de la ville.
Un antiquaire égoïste, excentrique et égocentré, que sa conscience professionnelle a pourtant poussé à venir jusqu’ici.
Il était justement en train de faire l’inventaire de ses nouvelles acquisitions et commandes à venir lorsqu’il avait appris la nouvelle. D’abord par quelques murmure médisants et ragots de comptoir, avant qu’une bonne connaissance et ami de son ancien mentor ne lui apprenne la nouvelle. Plus grave encore que la disparition d’une éminente figure politique de Melorn, un de ses fidèles et plus précieux commanditaires s’était éteint, sans qu’il puisse lui remettre la plus récente. Un drame absolu, une vraie tragédie. Là, les choses étaient devenues bien plus personnelles.
Alors oui, la raison qui a conduit Larsen jusqu’à cette étendue de pierres tombales au milieu desquelles se pavanent les plus riches et importants membres de la cité, se trouve être des plus égoïste. Mais il se doit de le faire, pour apaiser sa conscience professionnelle d’abord, pour rendre hommage à un agréable et fidèle client, ensuite.
L’objet qu’il lui a demandé se trouve être des plus banals. Mais il est destiné à Calix Aldeishan. Un de ses meilleurs clients. Le remettre sur une étagère serait incorrect. Et Larsen a le sentiment que c’est en venant ici qu’il saura lui trouver une juste place. Quelque part dans un creux silencieux, au milieu des tombes à veiller sur les morts, ou dans les mains de celui qui saura l’apprécier à sa juste valeur. Mais encore faut-il le trouver.
Car lorsqu’il observe les visages endeuillés de la famille et les étranges manières des vautour venues se repaître de la misère et des restes, Larsen doute de trouver ce qu’il cherche. La main plongé dans la poche de son long manteau noir d'où dépassent ses ailes toutes aussi sombres aux reflets d’onyx, ses doigts courent avec précision sur les aspérités du bois sculpté. Non, décidément, ça ne convient pas. N’étant pas natif de la cité, Larsen ne reconnaît tous ces visages qu’au travers des nombreux ragots et rumeurs qui circulent. Car même s’il ne connaît personne, il remarque une elfe un peu en retrait. Membre de la famille du défunt, petite fille reniée s’il se souvient bien. Une sombre histoire de mariage et de lignée. Lignée et héritages, les melornois n’avaient toujours que ces mots à la bouche. A la fin de la cérémonie, le modeste antiquaire s’approche silencieusement du cercueil. Une épaisse caisse de bois robuste, traditionnel aux motifs finement sculptés. Il sourit discrètement en songeant qu’il aurait sans doute apprécié. De même que les myosotis bleues, fleurs du souvenir, déposées près de celui- ci. Même si, ces fleurs finiront par se flétrir, sécher puis disparaitre jusqu’à ne plus être qu’un peu tas de poussière que l’on espère encore capable de transmettre des pensées et sentiments. Alors que le cercueil lui, serait toujours là, tout comme l’objet dans sa poche. Il songe un instant à le poser là, mais ce serait injuste, il ne mérite pas de finir six pieds sous terre. Bon de bien nobles sentiments, mais qui ne répondent toujours pas à son problème. A qui remettre le fameux objet, qui aussi patient soit il allait finir par s’impatienter.
Contrarié, Larsen s’éloigne de la foule à son tour après un modeste signe de tête en direction d’Elondir, bien occupé par la foule. Il aimerait lui parler davantage, proche de certains membres de la famille Aldeishan il aurait peut être pû le renseigner. Similaire à son propre mentor, l’Herboriste peut être de bon conseils. Mais ce n’est ni le lieu ni l’endroit pour discuter. Ce dont deux corbeaux posés près d’une tombe ne se privent pas de faire, alors qu’il se lance dans un débat houleux sur leur repas du soir, qui ni vient en réalité ajouter qu’un peu de drame et une ambiance sinistre à l’événement.
Après une courte errance entre les étroites allées, Larsen s’arrête devant un mémorial bien particulier. En sortant une main de son autre poche, le Fae vient justement ajouter une pièce à cet étrange assemblage, une petite cuillère en céramique blanche et bleue, qui vient trouver sa place au milieu d’autres couverts, et d’un tas de bibelots incongrus. Car quelque part au milieu des tombes oubliés , gît celle d’un grand inventeur, d’un maître aussi extravagant que passionnant, un original. Et devant la tombe du modeste Antiquaire, Larsen se demande ce qu’il aurait fait à sa place.
"Toutes mes condoléances pour votre grand-père, mademoiselle Aldeishan.”
Le Fae relève soudainement la tête, à présent un peu plus conscient de ce qui l’entoure. Il n’avait pas remarqué les deux silhouettes un peu plus loin, devant l’une des tombes les plus à l’abandon du cimetière. Etrange de se trouver là alors qu’un ancien membre du conseil vient juste d’être enterré de l’autre côté. Plus surprenant encore, l’utilisation du nom des Aldeishan. Larsen reconnaît la jeune elfe aux longs cheveux tressés de fleurs. Celle qui se tenait en retrait un peu plus tôt. Cette jeune elfe, Elondir lui en a déjà parlé, mais Larsen n’en a retenu que l’essentiel. Elle est bien plus accessible que le reste de la famille, et plus que l’elfe qui se tient à ses côtés. Lui aussi et quelqu’un d’important, sa tenue et ses manières participent largement à la faire savoir. Mais ça n’arrête pas le Fae aux yeux sombres qui, concentré sur ses propres objectifs, s’approche du duo. Et ne tarde pas à leur indiquer sa présence. C’est qu’il a encore du travail.
- Excusez moi, vous êtes bien Rizka n’est ce pas ? Rizka Aldeishan la petite fille de Calix ? Il y’a une affaire dont j’aimerai m’entretenir avec vous.
Le regard du Fae s’attarde sur son interlocutrice avant de dériver sur l’étincelante silhouette à ses coté, puis finalement sur la tombe, ancienne, oubliée au gravures marquées plus par la négligence que par les années.
- Oh mais je vous interrompt peut-être ?
Deux silhouettes que tout oppose, dans un cimetière devant une tombe oubliée, voilà qui est propices aux théories et autres commérages. ainsi qu’à la curiosité mal placée de l’antiquaire, qui se demande bien qui peut bien être enterré là pour avoir entraîné autant de négligence envers cette pauvre pierre érodée.
- Une telle négligence.... Qui est enterré ici ?
Un antiquaire égoïste, excentrique et égocentré, que sa conscience professionnelle a pourtant poussé à venir jusqu’ici.
Il était justement en train de faire l’inventaire de ses nouvelles acquisitions et commandes à venir lorsqu’il avait appris la nouvelle. D’abord par quelques murmure médisants et ragots de comptoir, avant qu’une bonne connaissance et ami de son ancien mentor ne lui apprenne la nouvelle. Plus grave encore que la disparition d’une éminente figure politique de Melorn, un de ses fidèles et plus précieux commanditaires s’était éteint, sans qu’il puisse lui remettre la plus récente. Un drame absolu, une vraie tragédie. Là, les choses étaient devenues bien plus personnelles.
Alors oui, la raison qui a conduit Larsen jusqu’à cette étendue de pierres tombales au milieu desquelles se pavanent les plus riches et importants membres de la cité, se trouve être des plus égoïste. Mais il se doit de le faire, pour apaiser sa conscience professionnelle d’abord, pour rendre hommage à un agréable et fidèle client, ensuite.
L’objet qu’il lui a demandé se trouve être des plus banals. Mais il est destiné à Calix Aldeishan. Un de ses meilleurs clients. Le remettre sur une étagère serait incorrect. Et Larsen a le sentiment que c’est en venant ici qu’il saura lui trouver une juste place. Quelque part dans un creux silencieux, au milieu des tombes à veiller sur les morts, ou dans les mains de celui qui saura l’apprécier à sa juste valeur. Mais encore faut-il le trouver.
Car lorsqu’il observe les visages endeuillés de la famille et les étranges manières des vautour venues se repaître de la misère et des restes, Larsen doute de trouver ce qu’il cherche. La main plongé dans la poche de son long manteau noir d'où dépassent ses ailes toutes aussi sombres aux reflets d’onyx, ses doigts courent avec précision sur les aspérités du bois sculpté. Non, décidément, ça ne convient pas. N’étant pas natif de la cité, Larsen ne reconnaît tous ces visages qu’au travers des nombreux ragots et rumeurs qui circulent. Car même s’il ne connaît personne, il remarque une elfe un peu en retrait. Membre de la famille du défunt, petite fille reniée s’il se souvient bien. Une sombre histoire de mariage et de lignée. Lignée et héritages, les melornois n’avaient toujours que ces mots à la bouche. A la fin de la cérémonie, le modeste antiquaire s’approche silencieusement du cercueil. Une épaisse caisse de bois robuste, traditionnel aux motifs finement sculptés. Il sourit discrètement en songeant qu’il aurait sans doute apprécié. De même que les myosotis bleues, fleurs du souvenir, déposées près de celui- ci. Même si, ces fleurs finiront par se flétrir, sécher puis disparaitre jusqu’à ne plus être qu’un peu tas de poussière que l’on espère encore capable de transmettre des pensées et sentiments. Alors que le cercueil lui, serait toujours là, tout comme l’objet dans sa poche. Il songe un instant à le poser là, mais ce serait injuste, il ne mérite pas de finir six pieds sous terre. Bon de bien nobles sentiments, mais qui ne répondent toujours pas à son problème. A qui remettre le fameux objet, qui aussi patient soit il allait finir par s’impatienter.
Contrarié, Larsen s’éloigne de la foule à son tour après un modeste signe de tête en direction d’Elondir, bien occupé par la foule. Il aimerait lui parler davantage, proche de certains membres de la famille Aldeishan il aurait peut être pû le renseigner. Similaire à son propre mentor, l’Herboriste peut être de bon conseils. Mais ce n’est ni le lieu ni l’endroit pour discuter. Ce dont deux corbeaux posés près d’une tombe ne se privent pas de faire, alors qu’il se lance dans un débat houleux sur leur repas du soir, qui ni vient en réalité ajouter qu’un peu de drame et une ambiance sinistre à l’événement.
Après une courte errance entre les étroites allées, Larsen s’arrête devant un mémorial bien particulier. En sortant une main de son autre poche, le Fae vient justement ajouter une pièce à cet étrange assemblage, une petite cuillère en céramique blanche et bleue, qui vient trouver sa place au milieu d’autres couverts, et d’un tas de bibelots incongrus. Car quelque part au milieu des tombes oubliés , gît celle d’un grand inventeur, d’un maître aussi extravagant que passionnant, un original. Et devant la tombe du modeste Antiquaire, Larsen se demande ce qu’il aurait fait à sa place.
"Toutes mes condoléances pour votre grand-père, mademoiselle Aldeishan.”
Le Fae relève soudainement la tête, à présent un peu plus conscient de ce qui l’entoure. Il n’avait pas remarqué les deux silhouettes un peu plus loin, devant l’une des tombes les plus à l’abandon du cimetière. Etrange de se trouver là alors qu’un ancien membre du conseil vient juste d’être enterré de l’autre côté. Plus surprenant encore, l’utilisation du nom des Aldeishan. Larsen reconnaît la jeune elfe aux longs cheveux tressés de fleurs. Celle qui se tenait en retrait un peu plus tôt. Cette jeune elfe, Elondir lui en a déjà parlé, mais Larsen n’en a retenu que l’essentiel. Elle est bien plus accessible que le reste de la famille, et plus que l’elfe qui se tient à ses côtés. Lui aussi et quelqu’un d’important, sa tenue et ses manières participent largement à la faire savoir. Mais ça n’arrête pas le Fae aux yeux sombres qui, concentré sur ses propres objectifs, s’approche du duo. Et ne tarde pas à leur indiquer sa présence. C’est qu’il a encore du travail.
- Excusez moi, vous êtes bien Rizka n’est ce pas ? Rizka Aldeishan la petite fille de Calix ? Il y’a une affaire dont j’aimerai m’entretenir avec vous.
Le regard du Fae s’attarde sur son interlocutrice avant de dériver sur l’étincelante silhouette à ses coté, puis finalement sur la tombe, ancienne, oubliée au gravures marquées plus par la négligence que par les années.
- Oh mais je vous interrompt peut-être ?
Deux silhouettes que tout oppose, dans un cimetière devant une tombe oubliée, voilà qui est propices aux théories et autres commérages. ainsi qu’à la curiosité mal placée de l’antiquaire, qui se demande bien qui peut bien être enterré là pour avoir entraîné autant de négligence envers cette pauvre pierre érodée.
- Une telle négligence.... Qui est enterré ici ?
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