crédits : 2203
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Nora était une gardienne du Berceau.
Peu de personnes peuvent prétendre avoir ce titre et endosser cette fonction. Être de sang Reikois sur plusieurs générations, être l'élite, mais aussi être sélectionné par le couple Royal en personne. Être un véritable mur contre les attaques psychiques, passer leurs tests réputés très difficiles. Gardienne du berceau, c'est aussi être un gardien de prison. Traquer les agents des Titans.
Traquer, punir, enfermer. Finalement, on n'est pas si différent.
Ma bouche s'ouvre, mais rien n'en sort. C'était comme si je la redécouvrais. Réalisant qu'elle est bien plus puissante qu'elle ne le laissait paraître, et qu'elle n'est finalement pas n'importe qui. Elle ne fait pas que me comprendre, elle visualise parfaitement là où je veux en venir. Hormis des conditions macabres du Razkaal, tout nous lie. Plus je creuse dans sa vie, plus elle force le respect. Mais, ça veut dire aussi qu'elle a eu une proximité singulière avec Tensai et Ayshara et donc veut dire également qu'elle "cautionne" tout ce qui a pu se passer lors de la prise du nouveau pouvoir. Ou alors, elle s'est simplement laissé porter. Mais, pour être une Gardienne du Berceau, il faut savoir se positionner. Et choisir les ennemis comme les Titans relève d'une certaine témérité.
Tout ceci dans un adorable petit corps, le comble.
« Tu n'es donc vraiment pas n'importe qui. »
Mais ce n'était pas non plus l'endroit pour façonner sa propre lumière. Et maintenant elle baigne ailleurs, me demandant si ce qu'elle faisait était moralement éthique. Je suppose que tant que ça ne va pas dans les oreilles c'est qu'elle a su être discrète ou bien suffisamment correcte. A la voir rougir à mon compliment, je peux devenir que c'est une proximité qu'elle n'a pas l'habitude d'endurer. C'est le symptôme fatidique d'une solitude trop présente, et la compagnie de personnes qui ne sont pas réellement là pour nous, mais pour eux-mêmes. Mon torse butiné par un nouveau baiser avec la promesse de faire cavalier seul pour sa Lumière, sa mise en garde est écoutée avec beaucoup d'humilité, mais aussi avec la certitude que tout ce qui peut être nocif pour moi et ce qui m'entoure ne saura pas me séduire. Ni le pouvoir, ni la puissance, ni la liberté d'engendrer le chaos ou je ne sais quel merdier qui tourmente le premier assoiffé de vices. Car, pour répondre à sa question...
« Rien, aucun profit, dans ce monde, ne pourra me donner ce que j'ai perdu. »
Et il n'y a rien de plus dangereux qu'un Dragon qui n'a plus rien à perdre. En parlant de chose qu'on a perdu, je vais observer le bout de tissu arraché par mes soins, noyé dans le sable, je pense alors à Ineg qui m'avait laissé cette dague qui ne m'a jamais quitté en souvenir, et qui est désormais mon porte-bonheur.
J'ai l'impression de revivre ce moment, sauf que le visage en face de moi est différent. Je finis par plonger ma main pour saisir le tissu, grognant dans mon torse une note d'envie lubrique.
« Grr, elle est encore tiède. Que je souffle, avec une voix chaude, le tissu désormais dans ma besace.
Et comme si les choses n'allaient pas en s'arrangeant, voilà qu'elle m'offre son dos dont j'ai pris tant de plaisir à voir cambré. Mais, elle a raison, le travail m'attends, et je ne suis pas certain que la Forteresse soit très jouasse d'apprendre que leur limier s'amuse au lieu d'aller chercher par la peau des miches sa cible. Avec cette minutie et une douceur inhabituelle, je fais en sorte que le collier habille son propriétaire de la meilleure des manières.
« Tu ne devines vraiment rien sous mes vêtements ? Dommage. J'ai encore de très belles images rien qu'en te regardant, habillée, ou non.
Prêt, l'un comme l'autre, on se met en marche. Mes affaires sont mises en sécurité dans un point proche du ponton qui accueille amarré le bateau qui m'a conduit aux îles paradisiaques, on peut plonger dans les boyaux de la ville. Une immense bâtisse, un domaine, grand, assez grand pour contenir un petit quartier est dressé devant nous, gardé par deux personnes qui filtrent les entrées. Pirates, et autres enfoirés de la Pègre passent comme des bon toutous à leur niche. Je plisse les yeux, mais la voix de Nora me ramènera à notre réalité.
« On va tenter quelque chose, mon amour. »
Enfin à leur niveau, on s'approche, son bras enroulé autour du mien.
« Halte, qui va là.
- Kieran Ryven, mais neveu de Shaira Casris et cousin de l'ambassadrice Rim Casris, qui collabore avec la Banque des Chaînes, envoyé ici pour discuter de notre prochaine interaction financière avec la Main Blanche au regard de ses derniers investissements effectués en République.
J'appuie ma présentation avec un passeport sorti de ma besace, la notification "Casris" ajoutée dès mon refuge après la guerre. Surplombant les deux gardes avec une sérénité parfaite, l'un d'eux fixe mon binôme.
« Et c'est qui, elle ?
- Elle, comme vous dites, c'est ma compagne. On passe prendre des vacances sur ces îles après l'entretien. Ma chérie ? »
Je la laisse se présenter et après un silence qui ne me fera ni chaud, ni froid, ils ouvrent enfin le double battant. On arrive rapidement sur une grande cour, la fête prend place et l'ambiance est à la fois sauvage et rustique. Le sol dallé résonne des pas lourds des habitants et des visiteurs, tandis que les éclats de rire et les chants festifs se mêlent au grondement lointain de l'océan. Au cœur de cette cour, un immense feu crépite, projetant des ombres dansantes sur les murs de pierre des bâtisses environnantes. Les gens se pressent autour du brasier, échangeant des récits de mer et des railleries amicales, le tout accompagné du son des tambours battant un rythme tribal et pirates.
Les tables sont chargées de plats roboratifs : des ragoûts fumants, des pains croustillants et des fruits juteux récoltés sur l'île. Les boissons coulent à flots dans des cruches de terre cuite, tandis que les étables proposent des tonneaux de bière brassée localement.
Des jeux bruts s'organisent dans les coins de la place : lutte à bras de fer, joutes improvisées et concours de force. Les jongleurs et les acrobates se produisent sur des estrades de fortune, défiant les lois de l'équilibre dans des numéros très divertissants. Au milieu de cette cacophonie, je rapproche mes lèvres à ses oreilles.
« Il faut trouver la Main Blanche. »
Mes iris draconiques avisent l'auditoire, derrière nos silhouettes faussement maritales...
... Nous étions bel et bien deux prédateurs.
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Message 16
La petite louve n’avait pu s'empêcher de sourire à ce commentaire.
Je n’étais pas quelqu’un non plus. Je restais à l’écart de tout. Ne faisant que mon boulot. La chasse. Comme toi.
Elle le vit se perdre dans ses pensées, presque s’assombrirent. Elle s’en voulut un peu de le plonger dans cet état, pendant qu’il lui répondait, elle se rapprochait de lui. Posant sa tête contre lui.
- Oh, désolé. Mais justement, c’est aussi quand on a plus rien à perdre, quand plus rien nous fais avancer que l’on commence à sombrer. Il te faut plus qu’une lumière, il te faut aussi une raison d’avancer.
Elle s’était éloignée pour s'habiller en le regardant en souriant ramasser ce souvenir de leur débauche. Le collier chauffé par la peau se glissa dans son décolleté, l’habillant. Il glissa un commentaire en réponse, qu’il l’imaginait encore dans des positions indélicates.
- Justement, tes vêtements ne me laissent rien imaginer, je pourrais voir à travers, sachant où regarder.
Elle s’était mordu la lèvre en se rappelant ce qu’avait vu cet endroit, il n'y a encore pas si longtemps. Ils arrivèrent près de la maison, Kieran commença à imaginer un plan, enfin, elle l’imaginait. Il lança une phrase qui la fit frissonner avant de s'avancer, la naine accrochée à son bras. Qui descendait presque jusqu’à son décolleté. L’homme se présente sous une autre famille, présentant des papiers et une justification assez particulière aux yeux de Nora. Elle restait impassible, même si son regard trahissait une partie de son incompréhension. L’attention du garde se posa sur elle et Kieran la défendit, mettant en place réellement leur couverture. Elle prit jeta un regard perdu à Kieran, et sous le regard du garde posa une main pour refermer légèrement son décolleté. La confiance naturelle de la naine avait semblé disparaître.
- EUh, oui.
Sa voix paraissait faible.
- Mais tu m’avais promis que tu ne parlerais pas de travail toute la soirée. Je vais encore me retrouver seule ?
Ce petit jeu avait suffi à la faire passer pour une femme perdue, étant souvent le cas de ses femmes qui accompagnait les riches. Et elle imaginait que cette différence de gabarit sous-entendait les mariages arrangés de ses familles. Ils purent entrer dans l’endroit désiré, découvrant une fête qui va très bien à l’esprit de la naine. Elle se serra contre son mari d’un soir.
- Tu aurais juste pu me dire que je faisais femme de noble. Je suis pas sûr que chez vous, elle est ma tenue.
Les yeux de la louve essayèrent de chercher quelque chose que sa hauteur lui empêchait de voir. Il se pencha, lui rappelant pourquoi il était là.
- Je ne vois rien, de mon niveau.
Elle lui attrapa la main, pour le guider jusqu’au bar, grimpant sur un tabouret. Restant debout pour enlacer le Drakyn. Elle chercha ses lèvres pour ne pas attirer les regards sur le fait d'être debout sur le tabouret. Son baiser était moins passionnel, empli de plus de tendresse. Un baiser d’une femme qui commençait a se comprendre un peu plus sur ce sujet. Elle décollait ses lèvres pour passer son regard sur les invités. L’éclat de lumière qui l’habitait après le baiser fut remplacé par ce reflet sauvage. Elle entrait en chasse. Puis elle se figea, comme un chien de chasse à l’arrêt. Son sourire se forma à la vue d'un balafré. Un visage de brute, frappé de trois griffures parallèles. Sans armures, mais une épée qui trônait à sa ceinture. Il traînait près des jeux de force. C’était peut-être sa chance. Elle se blottit contre Kieran, déposant un baiser dans son cou, lui glissant à l’oreille.
- Je n’ai pas notre cible, mais je sais qui peut nous l’emmener. Au cas, ou le balafré et la main blanche me détestes. Mais ils ne me connaissent pas… Ainsi.
Elle sauta de son tabouret pour se diriger vers la table du bras de fer. Se glissant près de la table, juste à côté de sa cible temporaire. Elle regarda un instant les deux hommes jouer de leur muscle, le regard plein de curiosité. Enfin, elle espérait, car elle s’ennuyait du spectacle. Le balafré lui jeta un regard en souriant.
- Alors petite, tu veux parier ?
- Euh… Non… Je me demandais ce que cela faisait, s'il fallait tant de force que cela.
- Tu veux tenter ta chance alors ?
Il se mit à rire, la regardant de haut, il mordait à l'hameçon lentement.
- Oui, mais pas contre eux, il ne ferait qu’une bouchée de mes petits bras. Vous me montrait comment s’y prend ?
La table trembla quand le bras du joueur s’écrasa dans un cri de joie du vainqueur.
- À qui le tour ?!
- Laisse-moi ta place, la petite veut que je lui montre.
Un rire s’empara d’une partie de l’assemblé quand Nora s’installa sur la table, a genoux sur la chaise pour être plus hautes. Ils trouvèrent une position pour que le bras de fer puisse avoir lieu, la main frêle de la chasseuse dans celle du guerrier qui avait un sourire narquois. Les yeux de la louve fuyaient les siens, cherchant ceux de Kieran dans un faux appel à l'aide, cette expression un peu peureuse qu’elle avait au bar. Il commença à forcer sur le bras de la naine qui ne bougeait pas. Le sourire sauvage réapparut, son regard se durcit et se riva dans celui de l’homme.
- Bon assez rigolé. Tu vas voir ton patron, j’ai des infos pour lui, sur un certain raton gêneur.
La flamme sauvage dansait sur l’or de ses pupilles.
- Tu me reconnais, ou il faut que je me mette à rire ? Tu imagines que si je me montre et que je fais cet effort, c'est que quelque chose à changer non.
Les yeux de l’homme s’écarquillèrent, il chercha autour de lui pour du renfort, mais Nora abattit son bras d’un coup, le retournant sans lui briser. Mais le choc fit trembler la table dans un écho de brutalité. Elle lui lâcha la main et se recula, se dirigeant vers une porte menant sur la maison. Nora glissa à l’attention de Kieran, au cas où il voulait ne pas rester avec elle.
- Il viendra soit me parler, soit pour me tuer. Cela m'étonnerait qu’il me fuît.
La naine retourna au bar, s’installa sur une chaise et appela le barman.
- Une bière. Allez deux.
Elle espérait que boire une bière ferait croire à des intentions pacifiques, de réellement lâcher des informations. Elle laissait ses oreilles traînées au cas où, essayant d’entendre une escorte partir au cas où.
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Hm, une raison d'avancer.
Dégommer tous les salauds, et protéger les personnes qui n'ont pas demandé tout ce chaos. Bonne raison, hm ?
C'était une réponse qui est restée dans mon esprit, sans pour autant la libérer devant Nora. Mais, j'entendais son conseil. Peut-être que je me suis mis sur un sentier dans lequel je ne verrais jamais les rayons apaisants de sérénité et de paix intérieure. Reste que j'ai une mission à boucler et j'aurais tout le temps après de réfléchir à ce qui pourrait m'aider à avancer. Car, oui, toutes mes journées se ressemblent. Tourner en rond, et enfermer des criminels. En attendant, notre chère naine à la chevelure flamboyante était très amusante à observer devant notre portique. Le sourire disparaît, le décolleté remonte, le dos se raidit, la respiration se saccade, les yeux semblent se perdre dans ma stratégie, j'en jubile si fort qu'un rictus me trahis. Néanmoins elle trouve tout de même le moyen de rebondir, derrière un prétexte solide de la "femme de noble perdue à la voix fluette".
Elle se blottit davantage, m'attendant à son sermon en pouffant du nez.
« Règle numéro un du Limier : savoir improviser en infiltration. »
J'ai beau avoir la gueule du guerrier combattant, je sais lorsqu'il faut casser des bouches et lorsqu'il faut s'approcher dans le feutré pour m'approcher de ma cible. Si être Limier suffisait d'être simplement un bagarreur aguerri, on aurait beaucoup plus de monde au recrutement. Tout comme moi, je voit que dalle dans notre petite fête. Je me laissais partir dans une direction et repère rapidement un comptoir de bar, haussant un sourcil. Elle va pas me refaire le coup de la demoiselle en détresse j'espère ? Debout sur un tabouret, elle applique à merveille ma règle numéro un, les yeux encore ouverts, mes lèvres viennent également capturer les siennes, regardant d'une œillade furtive à gauche et à droite. Nos visages s'écartent et...
Nora sera plus rapide que moi. Son sourire revient à la charge et j'ai bien compris qu'elle prenait un certain plaisir dans cette traque. On ne changera pas un chasseur qui aime ça. Je suis son regard qui se porte sur un loustic qui a la gueule de clébard qu'on a battu. En train de mesurer ses biceps avec une belle équipe qui n'a pas l'air de conjuguer correctement un verbe. J'hausse une nouvelle fois un sourcil sur sa révélation. Mes mâchoires se serrent. Cette variable dans cette équation peut nous coûter gros.
« "Ainsi" ? S'ils te détestent, ça va potentiellement changer la donne. »
Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Il y a simplement à juste changer de vêtements pour être méconnaissable ? Encore des successions de mystères dont Nora a le talent de jouer avec. La talonnant doucement, c'est en croisant les bras sous mon torse que je serais témoin d'une scène qui va promettre. Notre homme va l'interpeller. Sa réponse ? Hm, trop fluette, trop candide, trop innocente.
Elle pue le faux. Et, installe méthodiquement un piège que je découvre au fur et à mesure.
Ce qui m'intrigue c'est comment elle peut être aussi sûre d'elle quand on a un bras qui a la corpulence et la fragilité d'un friand au fromage. Posant mon épaule contre l'un des piliers du bar, la scène est assez cocasse ; le costaud attend en public, la frêle se lance dans une bagarre de biceps. Décidément cette journée n'aura pas eu une seule seconde de bon sens. Etrangement, je ne suis pas inquiet. Depuis le début, elle a toujours su ce qu'elle faisait, et si elle étire ce sourire sardonique chaque fois qu'elle se lance dans une manœuvre, soit elle adore le risque, soit elle a une longueur d'avance. Le vainqueur demandant la suite, c'est à nos deux comparses de lier leurs mains pour un affrontement en bonne et due forme.
Je plisse les yeux, concentrés. Si jamais ça foire, je pourrais toujours dénuquer cet homme sans que personne s'en aperçoive. Puis...
Les masques tombent. Et d'autres mystères continuent de s'empiler. Un raton laveur qui gênerait la Main Blanche, elle qui lui parle comme un ancien camarade à qui l'histoire s'est mal terminée. L'autre ouvre les yeux, fait certainement une descente d'organes avant de se faire pulvériser dans un échec écrasant, observant, surpris et interdit par les ressources dissimulées de la Rousse. M'asseyant à ses côtés, je laisse le tavernier poser les deux commandes, poussant les deux mousseuses dans sa direction, parce que bizarrement j'ai pas soif.
Mes yeux commencent à la foudroyer, mais le calme reste encore présent. Pourquoi est-ce que j'ai la sensation de me faire prendre pour une truffe ? Hm, ça colle pas.
« Je vais le demander calmement. T'es qui, ou quoi. Qui est ce Raton Laveur, et comment tu connais ce type dont tu viens probablement lui briser le poignet. »
Elle sait que je suis Limier, elle sait que je suis Reikois, je porte mes gênes par des attributs bien plus flagrants que mes congénères, et elle sait que je cherche quelqu'un pour le compte du Razkaal. Mais, de mon côté, qu'est-ce que je sais ? Gardienne du Berceau, Reikoise, Rousse et bonne au lit ? Peut-être que le point d'interrogation se trouve dans ces yeux, finalement. Des jolis yeux qui me narguent ses mystères comme un enfant fier de cacher ses bêtises.
En attendant, elle vient de lancer un plan, qui offre des scénarios qui peuvent aussi bien nous coûter que nous servir. Les dés étaient jetés, il fallait attendre.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.
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Message 17
La louve avait remarqué cette réaction discrète par rapport à son jeu, comme si cela l’amusait de la voir endosser le rôle de la femme timide qu’elle n’était pas. Il lui avait partagé la règle numéro un de l’apprentie limier, amusé de la réaction de la rousse. Règle qu’elle avait appliquée rapidement, se hissant sur le tabouret pour repérer sa cible. Il avait réagi à son commentaire, et volontairement, elle avait négligé une partie de la réponse.
- Justement, cela pourra nous être utile.
Elle n’était pas prête à lâcher sa dernière carte, cette part de mystère qui changeait le regard des gens, qui faisait qu’on s’attendait à beaucoup plus de choses d’elle, surtout plus de violence en fait. Elle avait aimé que Kieran la voie différemment, elle avait été honnête, en partie, dans ce jeu qu’ils avaient mis en place pour leur cible commune. D’un côté, elle se disait qu’il n’avait pas besoin de le savoir. Que c’était sa mission, qu’il repartirait avec l’homme sous le bras, l’abandonnant sur place une fois qu’il n’avait plus besoin d’elle. Alors pourquoi tout lui raconter, pourquoi vouloir développer autre chose que cette relation forcée. D’un autre côté, le moment qu’ils avaient partagé sur la plage le rendait différent. Il l’avait traité autrement que comme un objet, utilisé pour assouvir ses besoins et la jeter aussitôt, les mots qu’il avait eu avait touché la petite louve qui s'était confiée.
Peut-être qu’elle pouvait faire preuve d’un peu plus d'honnêteté avec lui. Enfin, là, elle avait une autre priorité à gérer. Il l’avait suivi, peut-être autant par la curiosité de voir son plan que pour la protéger. Elle l’avait vu détailler la situation et pouvait presque le voir ne pas comprendre ce qui était en train de se passer. Même s'il se préparait à devoir intervenir de son apparent excès de confiance. Mais sur ce coup, elle avait bien calculé.
Elle se retrouvait à nouveau au comptoir, avec sa bière rapidement rejointe par celle du Drakyn. La louve n’osait pas vraiment le regarder, cette fois, sans surjouer, elle n’était pas fière de ce qu’elle voyait dans le reflet bleu de ses yeux. Son visage n’était plus souriant, juste perdu dans la mousse quelques secondes le temps de briser ce que Wimzit balançait beaucoup plus facilement qu’elle. Elle prit une gorgée. Les yeux clos avant de balayer la mousse qui restait à la commissure de ses lèvres. Puis il lâcha ses questions.
Elle se tourna pour lui faire face, son air sûr d’elle s’était partiellement effacé, pour de vrai. Elle posa son regard dans le sien, hésitante.
- Je ne suis pas… Une simple naine disons. Enfin, tu l’as compris. Ce que je t’ai dit sur la plage n’était pas qu’une plaisanterie. Je suis… Une lycan… Qui ressemble à une gnoll. Le raton gêneur, c’est Crocus. Et la main blanche a voulu empiéter sur ses plates-bandes et comme à chaque fois qu’il fallait jouer les gros bras. J’intervenais sous mon autre forme, les gars me surnomment sans imagination la hyène. Personne ne fait le lien entre une naine et une lycan de deux mètres.
Elle but à nouveau une gorgée pour lui laisser une ou deux secondes pour voir sa réaction.
- Et ce gars à essayer de m’attaquer une fois, il m’a blessé d’ailleurs, et en souvenir, je lui ai laissé sa jolie balafre.
Elle reposa sa chope, se place entièrement face à lui.
- Euh... J’en ai pas dit beaucoup jusqu’à maintenant. Je pensais pas que ce serait utile. Mais on a peu de temps. Tu veux savoir quelque chose avant qu’il arrive ? Sinon, je te propose de répondre à toutes tes questions après. Si tu le voudras bien sûr.
Elle espérait qu'il ne prenne pas son air perdu pour un autre de ses jeux, qu'il lui faisait un minimum confiance malgré tout. Bizarrement, il l'avait aidé à se tracer une nouvelle voie et elle voulait essayer de l'aider, même si elle ne l'avait pas vraiment montré jusque là.
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Maintenant il était temps de jouer cartes sur table.
Elle aurait pu très bien essayé de m'entuber. Une coucherie sur du sable et des joutes verbales taquines ne suffisent pas à faire un binôme solide. Une demi-journée qu'on se connaît à balader des gens pour avancer à pas feutré vers notre cible. Finalement, c'est un climat fait d'amusement et de mensonges, pour une infiltration réussie. Reste que ce climat commence à me faire défaut, et j'ai besoin de savoir si celle qui me talonne est authentique ou non.
Au début, ce n'était pas évident de dissocier le vrai du faux. Jusqu'à ce que ses yeux parlent pour elle, et que sa voix vienne ajouter une profondeur dans sa sincérité. M'exposant sa vulnérabilité autour de deux bières et un loustic qui arrive dans pas longtemps. N'osant connecter son regard au mien dans un premier temps, s'arrêtant sur sa bière comme seul soutien. Au revoir la rouquine farouche et intrépide, je voyais bien qu'elle se mettait en difficulté avec la conscience d'un risque. Le risque d'exposer ses faiblesses à quelqu'un qu'on connaît à peine.
A ses aveux, je viens récupérer la deuxième bière, buvant doucement une première gorgée comme on pourrait boire un verre de thé. Fronçant les sourcils, concentré à son récit pour ne pas en louper une miette, son identité se dessine concrètement sous mes yeux, répondant enfin à tous les mystères qu'elle a pris un malin plaisir à construire tout au long de nos échanges. Lycan, un raton laveur bossant pour la pègre, dont la Main Blanche pose également un problème. Et, à la surprise générale, ce petit bout de femme est un gorille qui fout des corrections à ceux qui veulent bien essayer d'embêter ses employeurs. Preuve s'il en fallait une d'une cicatrice pas très jolie sur l'un de ces sbires.
Mon esprit est brouillé. Entre l'estime que j'ai pour elle et le devoir de foutre toutes ces personnes de cette pègre pourrie au Razkaal. Mais, les mots qu'elle a susurrés sur la plage, et la lumière qu'elle a décidé de créer pour faire son propre chemin vont faire la différence. Alors qu'elle est face à moi, mes deux mains engloutissent ses épaules, penchant mon visage droit devant elle.
« Termine ce boulot, et fous le camp. Je sais reconnaître une personne capable de faire mille fois mieux. Tu es forte, tu es douée, et tu es bourrée de ressources, tu n'as besoin de personne, hormis de personnes qui ne veulent que ton bien. »
Je regarde autour de moi afin de voir si le type en question arrive dans notre direction. Pour le moment, rien. Je prends donc la peine de poursuivre.
« J'ai le nécessaire, maintenant on va faire ce travail. Tu as l'air bien sûre de toi pour la suite de la manœuvre, alors, je vais te suivre. Dès que je trouve la Main Blanche, je prends le relais. »
La naissance de mes cornes se posent contre son front dans une caresse affective, laissant mon doigt sous son menton afin de redresser sa frimousse dans ma direction.
« Merci, d'avoir été honnête. Pour moi, il n'y a rien de plus précieux. »
Je parle donc à un lycan. La terreur glaciale qui vous étreint lorsque ses yeux jaunes luisent dans l'obscurité, perçant l'ombre comme des flammes dans la nuit. Sa silhouette massive se dessine avec une présence intimidante, forgée dans le feu de la colère des dieux, une image qui écrase toute résistance sur son passage. Son rugissement déchire le calme de la nuit, un appel primal qui glace le sang et secoue les âmes les plus téméraires. Sa fourrure émerge comme une armure de guerre, sa gueule s'ouvre pour dévoiler des crocs acérés prêts à déchirer chair et os. Une façade de terreur où se cache une intelligence sauvage, un esprit qui refuse d'être dompté par la civilisation.
Une partie de moi aimerait voir ce que je pourrais donner face à un Lycan, mais c'est à cause d'un jeune Reikois téméraire et idiot qui continue de vivre dans ma poitrine, et que je me suis juré de faire taire.
Trinquant mon verre contre le sien, je finis par croiser les bras sous mon torse après avoir finis mon verre, attendant patiemment que les choses viennent vers nous. Et s'ils viennent pour nous tuer...
Alors ils auront commis la pire erreur de leur vie.
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Message 18
Finalement, Nora avait avoué, fait tomber le masque qu’elle gardait depuis leur rencontre. En même temps, sans que cela ne soit vraiment explicable, il était devenu plus qu’un simple atout pour sa mission. Plus qu’une simple aventure sur le sable, non, elle ne s’était pas amourachée de lui, mais elle s’était légèrement confiée sur sa vie. Cette position bancale ou elle se cherchait loin du Reike, loin d’Ersa et de sa vie. Au final, elle s’était un peu perdue dans un milieu qu’elle n’apprécié pas. Elle pouvait laisser cours à sa violence, mais à chaque instant elle devait avoir un œil rivet derrière elle. Toujours surveiller ses arrières, même les pattes de ce raton qui était son patron n’était pas fiable. Pour le moment, elle lui était utile, mais est ce que ce serait toujours le cas. Est-ce que ce sera toujours le cas, elle n’y croyait pas ?
Il restait pensif, et un moment, elle crut vraiment avoir fait une connerie. Que ses aveux la rangeraient directement dans la case ennemie du justicier. Qu’il ferait cavalier seul pour pouvoir partir en ne laissant qu’un bain de sang. Un instant, l’idée de disparaître traversa son esprit. Mais elle décida de lui faire confiance. Même quand il leva ses deux mains qu’il posa sur ses épaules. La, elle ne pourrait plus fuir, enfin, si elle en avait encore envie. Il s’était penché sur elle, ses yeux d’or cherchaient les intentions dans le bleu qui lui faisait face. Et quand il prit la parole, l’or se mit à briller d’espoir. Il lui lâcha quelques compliments qui confirmaient qu’elle n’était pas à sa place. Ce monde était déjà assez sombre pour qu’elle ne l’assombrisse encore un peu plus.
- Je t’ai dit, je finis le boulot, car tu as besoin de moi et je disparaîtrais.
Ces quelques mots lancés pendant qu’il regardait si leur cible arrivait. Puis il reprit, qu’il prendrait le flambeau quand on aurait la cible sous les yeux. Elle verrait bien comment cela se passerait. Il releva la tête de la louve, posant son front contre le sien. Pose qui lui imposait sa petite taille comparée au semi dragon.
- De rien. Tu mérites au moins ça. Merci d’avoir éclairé mon chemin surtout.
La louve reprit une gorgée de bière, le regardant se perdre dans ses pensées, comme si pour lui, les lycans donnaient toute une symbolique. Est-ce que les lycans était vraiment aussi impressionnant que d’autre race, peut-être, c’était surtout qu’on les considère comme des bêtes assoiffées de sang, ce qu’ils étaient en partie. Il avait fini sa bière pendant qu’elle sirotait la sienne. Sûr que son plan allait marcher, la seule inconnue qui lui restait était le nombre d’adversaires qu’ils devraient affronter.
Elle finit par vider son verre dans le silence, pendant que le Drakyn patientait les bras croisés. Une porte s’ouvrit dans le fond de la cour. Une dizaine d’hommes en sortit, mené par celui dont elle avait malmené l’ego et le poignet. Il se redirigea vers la petite rousse accoudée au comptoir.
- Le boss veut te voir. Seule.
- Il peut aller se gratter. Soit il vient soit je me casse et vous allez vous pouvez oublier les infos.
Les hommes se regardèrent, avant de regarder le Drakyn. D’un haussement d’épaules, il lui fit signe. Même menaçant, les deux intrus n’étaient pas armés, la hyène était “vulnérable” dans sa forme naine. Elle sauta du tabouret pour se lancer à la suite du groupe. Il les guiderait à travers quelques pièces où ils découvriront encore quelques gardes, avant d'arriver dans le bureau du capitaine, ou l’homme et la main blanche les attendait. Nora regarda le Drakyn, fit quelques mouvements de doigt comme sur la plage, pour lui rappeler que s'il avait besoin, elle pouvait invoquer son épée pour l’armer.
crédits : 2203
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
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Rang: C
Par contre...
Voir un regard pétillant comme celui-là, qui m'annonce de sortir loin de ce chaos criminel pour suivre sa voie, ne m'a jamais autant comblé de joie. C'était comme tenir la main d'un enfant, et l'aider à faire ses premiers pas alors qu'il pouvait déjà gambader comme une gazelle. Il ne le savait pas encore, c'est tout. Et cette réussite vaut à mes yeux un millier de criminels enfermés. Mais, je ne suis pas crédule. D'autres obstacles vont se dresser devant elle, et rien ne me dit qu'elle ne fera pas des choix qui vont lui imposer de traverser une sombre existence criminelle. L'avenir le dira. En attendant, il était question du boulot, et c'est en terminant tranquillement nos boissons qu'une porte s'ouvre, vomissant un groupe de personnes avec notre homme balafré.
Évidemment, des conditions étaient forcément données. Mais c'était sans compter une Nora revêche et capricieuse. C'est marrant d'ailleurs, de voir la différence entre celle qui retire sa carapace et celle qui se fait passer pour un caïd. Les deux ne sont pas des imposteurs, c'était comme si deux identités vivaient dans une seule et même personne. Je suis mon meilleur exemple ; punisseur du Razkaal d'un côté, Drakyn discret qui se veut sympathique de l'autre. En tout cas, ça marche. Je finis par me lever, talonnant la naine, non sans observer ses doigts me rappeler qu'une épée de quelques kilos m'est chaudement réservée pour empaler du connard.
Mais, mon environnement viendra me lâcher une information emmerdante. Il y a du monde, si tout le monde est de mèche, c'est des dizaines de roublards qui vont venir nous chercher des problèmes. Dans le cas contraire, c'est des civils qui n'ont rien demandé qui prendront des dégâts collatéraux. Une lycan et un Drakyn énervé, peu de chance que ça laisse le décor tranquille et indemne.
Une idée émerge doucement entre mes cornes. C'est à haut risque, mais au pire, ça passe ou ça casse.
Le grand bureau du chef bandit se trouvait au bout d'un long corridor, au cœur d'un immense domaine qui lui appartenait. Le couloir menant à la salle était bordé de tapisseries sombres représentant des scènes de batailles et de conquêtes, les couleurs riches et profondes évoquant des histoires de sang et de victoire. Des chandeliers en fer forgé suspendus au plafond éclairaient le passage, leurs flammes vacillantes projetant des ombres dansantes sur les murs de pierre.
La porte massive en bois de chêne, renforcée de bandes de fer noirci et ornée de clous en acier, marquait l'entrée du sanctuaire de la Main Blanche. En la franchissant, on découvrait une vaste pièce à l'atmosphère lourde de pouvoir et de menace. Le sol était recouvert d'un tapis épais, aux motifs complexes et aux teintes sombres, amortissant les pas de ceux qui le piétinaient. Même les miens. Au centre de la salle, un bureau monumental en bois d'ébène trônait, sa surface lisse et brillante contrastant avec la rudesse des alentours. Des parchemins, des cartes détaillées et des documents scellés étaient soigneusement disposés, des chandeliers en argent lourd, ornés de motifs sinistres, illuminaient le bureau, qui donnait vraiment l'impression que nous étions dans son nid principal.
La preuve, dans les coins de la salle, des coffres en métal ornés de motifs complexes contenaient des trésors amassés lors de nombreux razzias : pièces d'or et d'argent, pierres précieuses, bijoux scintillants et artefacts mystérieux. Des armes rares et exotiques, suspendues aux murs ou posées sur des présentoirs, va savoir s’ils ont été gagnés ou volés. Une note à moi-même en faisant dépêcher des limiers pour venir tout réquisitionner une fois l'affaire bouclée.
Et enfin, devant une cheminée en pierre, ornée de sculptures de créatures mythiques, qui diffusait une chaleur douce et réconfortante, ce putain de salopard qui a réussi à construire ce petit empire dont je me ferais un immense plaisir d'étouffer dans le creux de mes mains. Sans se retourner, il s'annonce.
- La Main Blanche:
« Alors, il paraît que vous avez des choses à me dire.
- Précisément.
- Ouh, la grosse voix d'un homme imposant. Moi qui pensait entendre une petite rouquine.
- Pas vraiment un homme. »
Intrigué, il se retourne. Un sourire s'étire sur ses traits. Grand, brun, de constitution athlétique, sa peau claire et le tatouage distinctif sur son front. Sa tunique longue, taillée dans un tissu blanc d’une qualité impossible à me payer, tombait jusqu'à ses genoux. Le col haut et rigide encadrait son visage, accentuant l'aura de mystère et de commandement qu'il dégageait. Les manches larges, ourlées de filigrane d'argent, ajoutent une touche d'élégance tout en permettant une grande liberté de mouvement. Il tenait son bâton de mage, marchant doucement dans notre direction, sans sourciller.
« Un Drakyn.
- Bravo.
- Votre sang coûte une fortune.
- Les plus jeunes, oui.
- Assez parlé. »
Son bâton s'illumine d'un blanc assez intense, éclairant nos visages dont la Main Blanche prend de longues secondes à aviser. A part plisser les yeux, aucune expression n'en sortira.
« Qui a des informations sur Crocus ?
- Ma collaboratrice.
- Dans ce cas, à quoi tu nous sers ?
- Je profite de l'opportunité que cette jolie rouquine m'offre pour passer un marché avec vous.
- Hm, les gars, fouillez ce type. Tant qu'à toi... »
Il commence à tourner autour de Nora, abaissant doucement la lumière pour l'aviser de la tête au pied. Pendant ce temps, ses sbires commencent à me palper un peu partout et ne trouvent rien d'autre que mes papiers qui seront rapidement transmis à la Main Blanche. Je laisse un regard à Nora, assurant que tout allait bien et que pour le moment on compose sans faire de geste brusque.
« Alors...
- Nora, ponctue le Balafré pour la présenter.
- Nora, Nora, Nora... Je sais que rien n'est gratuit ici et dans ce genre d'affaires, aussi, je te demanderais quel est ton prix pour ces informations. Et, évidemment... »
Il s'arrête derrière elle, lâchant un souffle sur son oreille.
« ...Je me permettrais de réévaluer mon prix selon la pertinence de tes informations. J'ai des éclaireurs partout dans ce coin, il va falloir me surprendre.
Ses hommes se détachent de moi, tandis que leur chef rejoint son grand fauteuil en cuir avant de se servir un verre d'alcool, qu'il prend le temps de renifler avant de nous fixer, l'éclat dans ses yeux qui transpire la méfiance mais aussi la place confortable d'avoir l'ascendant sur nous. Tant mieux, il n'y a rien de mieux pour une proie à attraper que de la laisser à l'aise pour mieux frapper.
Mais Nora doit être crédible pour la suite du plan.
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Message 19
Le duo improbable traversa les couloirs dans un silence lourd. C'était surtout que chacun de leur côté, ils établissaient une stratégie pour savoir ce qu'ils pourraient faire. En se basant sur une inconnue, le talent de l'autre. Le Drakyn à ses côtés était un limier, une des fines lames et traqueurs de la république. Ce qui l'avait insinué quand elle avait parlé de son ancienne vie au berceau, est ce qu'il avait entendu leurs réputations ?
Enfin, surtout, est ce que la main blanche imaginait qu'entre ses murs se trouvait deux gardiens des pires prisons du Sekai. Elle espérait que non. La naine ne fit même pas attention à la décoration, gardant son air fier, les yeux rivés sur les battants de la porte. Étonnement la naine trouvait que les portraits qu'on lui avait montrés ne rendaient pas hommage à l'ego qui se dégageait de l'homme. Il demanda à la naine ce qui l'amenait et avant qu'elle ne réponde, c'est le limier qui ouvrit la bouche. Nora croisa les bras sur sa poitrine, sûre d'elle. Après un échange de phrase courte, le criminel illumina son bâton. Kieran resta impassible, alors que l'espace d'un instant, la louve retroussa ses lèvres, posture défensive de ses instincts lupins.
Le mari d'une nuit annonce quelque chose qui avait souri la naine, même si elle ne l'avait pas laissé voir. Des hommes s'approchent de Kieran pour le fouiller, Nora répondit à son regard positivement. L'attention du chef se porta sur elle, l'homme qu'elle avait mutilé, deux fois, lui donna le nom de la naine. Le sourire carnassier de la naine fit son apparition sur ses lèvres.
Il fit le tour de la petite, se stoppant derrière elle, voulant glisser une menace dans son oreille. Et il ne devait pas s'attendre à sa réaction. La naine éclata de rire. Elle jeta un regard amusé au géant cornu à ses côtés. Elle sortit son étui à cigare, en tira un jusqu'à ses lèvres pour l'humidifier. L'allumette craqua et le tabac crépita. Les volutes de fumée s'élevèrent lentement à nouveau avant qu'elle ne tire sa première fois.
- J'espère que ce n'est pas une menace. Faudrait penser à virer vos éclaireurs, depuis le temps que vous marchez sur les plates-bandes du Raton, aucun de vos hommes n'a réussit à vous donner l'identité de la "hyène" qui vous a coûté quelques hommes.
La louve se tourna vers le balafré pour lui faire un clin d'œil et simuler un baiser.
- Aucun n'autre de vos hommes ne vous a prévenu que je venais, qu'il venait.
Elle désigne Kieran du doigt. La naine expulsa de la fumée, toujours son air fier sur le visage.
- Enfin, bref. J'en ai marre des petites coups. De faire le chien de garde d'un raton sans ambition. Il est temps que je prenne ma retraite, je pense. Et mon patron ne peut pas me la payer. . . Je t'offre ton concurrent, sans son garde du corps, et toi, tu me permets de refaire ma vie, loin de tout ça.
Nora jouait avec la fumée, les doigts de sa main libre tapotée son flanc prête a invoquer son épée, prête à frapper.
- Alors, Est ce que cette offre te plaît ? L'occasion de ne plus avoir l'ombre de la hyène qui menace tes hommes ?
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
A partir de là, c'est tous les souvenirs de criminels incarcérés témoignant de leurs méfaits avec la supplication dans la voix qui me reviennent en tête. Ça forge une culture, et mine de rien, ça permet d'appréhender plus facilement ceux qui sont encore dans la nature. Nora, impétueuse et rieuse, me fera la démonstration de comment désamorcer un coup de pression, en faisant bien comprendre que le méchant loup, ce n'est pas eux, mais bien elle. Difficile de deviner l'éclat d'admiration dans mes yeux, mais il est bien là. Elle est un esprit sauvage, et elle doit le rester, pas sous la laisse d'un raton laveur pathétique dont je me ferais un plaisir de transformer en écharpe ; ça se refroidit pas mal au Razkaal en cette saison.
Cigare dégainé et embrasé, elle met en exergue sa nature devant le balafré et notre chère Main Blanche. Les hommes commencent à prendre un pas de recul, main à la garde. Mais notre homme ne bougera pas d'un cil, avant de s'affaler sur son fauteuil avec une impassibilité entière. Je dirais même que la colère monte. Tiraillé par la vérité que personne nous a annoncé à lui, preuve d'une faille dans sa sécurité rapprochée et que finalement, un assassinat pourrait très bien arriver.
Croisant les bras sous mon torse, je reste silencieux, et laisse ce calme pesant nous envahir. Comme si le moindre geste mal interprété pouvait transformer cette scène en bain de sang. N'empêche, la proposition est intéressante, vendre la concurrence, arrêter d'être une hyène qui laisse des balafres à ses hommes, et tout est bien qui finit bien pour lui. Mais, il n'a pas l'air si dupe.
« Intéressant. Il me faudra une garantie, et m'assurer que tu ne nous emmènes pas dans une embuscade de la pègre. Au risque de finir en paillasson. »
Il finira par lire mes papiers, avant d'hausser un sourcil.
« Kieran Ryven. Un républicain, ici. Etrange, tu montres des particularités plus... Reikoises.
- Il ne faut pas se fier aux apparences.
- Faut croire. » Qu'il gronde, en avisant Nora en imaginant probablement une hyène de deux mètres en tête.
Il boit une gorgée de son verre en cristal, son bâton posé sur la table.
« Donc, d'un côté, on me vend une cible. Et toi ?
- Légitimer vos gains et vous aider à épandre votre réseau en fructifiant votre argent. J'ai également des hommes qui travaillent pour moi et qui, comment dire, vendent toutes sortes de choses...
- Développe.
- Épices, soieries, armes, alcool, esclaves, bijoux "empruntés" ?
- J'ai largement ce qu'i-
- J'ai un lien direct avec la Banque des Chaînes. Vous avez de l'encre et du papier ? »
Il finit par plisser les yeux, appelle deux hommes qui braquent deux arbalètes dans ma direction, le troisième viendra avec le nécessaire posé sur l'une des tables de salon de la pièce. Je m'assois sans être affecté par la scène et reprend mon manège de criminel. Je commence à gratter sur le papier en réfléchissant à voix haute.
« Vous n'êtes pas tranquille avec tout cet argent partout. Je vous propose de le rendre plus discret. On divise le trésor en petites parts et on utilise des messagers et des marchands itinérants pour transporter ces parts à différents endroits. Ils investissent dans des entreprises locales comme des tavernes, des forges, ou des échoppes de marché où les transactions en espèces sont courantes. Ils achètent des terres agricoles ou des biens de consommation courante ; blé, bétail, avec des pièces d'or, facilitant ainsi l'intégration de l'argent dans l'économie locale. »
Je reviens à la ligne et le regarde, avec un sourire vicieux.
« On appelle ça le placement. Puis, on fait circuler l'argent entre différentes villes et royaumes en utilisant des lettres de change, ce qui rend la traçabilité difficile. On achète et vend des biens de valeur ; chevaux, armes, objets en or, dans différentes foires commerciales et marchés, créant un flux de transactions le plus complexe possible. Il nous suffira d'utiliser des contrats d'achat et de vente fictifs avec des marchands complices pour justifier les mouvements d'argent entre différentes parties. Acheter des connards, vous savez faire, n'est-ce pas ? » Que je ponctue en regardant le balafré.
Je reviens à la ligne, redresse un visage de plus en plus mauvais, comme si je jubilais du plan que je suis en train d'étaler.
« On appelle ça la stratification. Et, ensuite, vous investissez dans des projets de construction légitimes, comme des moulins, des ponts ou des auberges, qui apportent des revenus réguliers et masquent l'origine de l'argent. Des croisades, des expéditions commerciales ou des voyages d'exploration, en vous présentant comme un mécène généreux et respecté. Ou pour financer des fêtes somptueuses et des événements sociaux comme celle-ci, renforçant ainsi votre statut social sans attirer de soupçons. »
Je finis par souligner ma dernière ligne en laissant cette fois un clin d'œil.
« On appelle ça l'intégration. Votre argent dégueulasse devient propre, et en plus de devenir excessivement riche, vous devenez bien plus dangereux que n'importe quel agent de la pègre peut l'envisager.
- ... Comment avez-vous appris à gérer ça ? »
J'ai torturé des gens. Mais la réponse n'est pas adaptée. Je tapote du menton avec deux doigts pensifs.
« L'expérience, j'imagine ? Et, des facilités à compter les pièces.
- Et en parlant de pièces...
- 100 pièces d'or par semaine, je ne descendrais pas plus bas. Vous vous ferez bien plus à chaque fin de mois, il faut que je puisse ravitailler mon bateau.
- Je veux d'abord voir vos marchandises. »
Je finis par froncer les sourcils. C'est là qu'il faut penser à tout le monde. Je ne peux pas me permettre de mettre à mort des innocents dans cet endroit. J'étire un rictus après une légère inclinaison du buste.
« Je dois retourner à mon navire, en revanche je ne veux personne d'autres que vous et vos hommes.
- La soirée devrait se terminer d'ici peu.
- Très bien, on se retrouve...
- Dans la cours principale de mon domaine. Vous deux, et les caisses, dans trois heures. Je me chargerais de dire à tous nos invités de prendre congés. »
Ce sera nous, contre eux. Mais au moins il n'y aura pas de dommages collatéraux. Il finit par prendre une carte du monde, avant de s'approcher dangereusement vers Nora, les mirettes à la fois concupiscentes et méfiantes. D'un geste sec il blotti le papelard contre la poitrine de la rousse.
« La localisation de ton patron. Et tous ses mouvements. Ensuite, je m’arrangerais pour que tu n’aies plus à regarder derrière ton épaule. Vous pouvez partir. »
Et ainsi, on nous fout poliment en dehors de la baraque, en nous escortant évidemment jusqu'aux doubles battants à l'extérieur du domaine, où ça braille, ça chante, et, forcément, ça picole. Je ne peux m'empêcher de regarder tout ce beau monde en soupirant doucement de soulagement, me disant que c'était peut-être le mieux à faire pour éviter de voir du sang sur les pavés des îles paradisiaques. On finit par marcher quelques mètres et dès que nous finissons seuls, je saisis la main de ma compagne d'un soir avant de prendre un tournant dans une ruelle.
« Il y a un bateau de ravitaillement du Razkaal. C'est lui qui m'a amené ici. On emmène ses caisses qui contiennent que dalle à la Main Blanche, et dès qu'il voit le coup fourré, on fait le ménage. Ou bien... »
Mes traits se durcissent.
« On attend dans trois heures, on s'arme, on se prépare, et on les calme une bonne fois pour toute. Mais pas avant, des vies humaines sont forcément en jeu. »
Pourvu qu'elle le comprenne...
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Message 20
Le petit jeu de la louve fut payant, les mots sont légers, joyeux, mais la vérité qu'ils transportent sont presque glaçant L'idée à l'air trop belle pour lui, peut-être parce qu'au départ ça l'était. En vérité, elle aurait voulu se transformer. Transformer cette salle en bain de sang, gorgée ce tapis du sang, mais Kieran avait un plan et elle se devait de lui faire confiance.
Rapidement, Kieran dévoila une autre facette de lui. Donnant des infos précise pour qu'il devellope une partie de ses commerces et de son alimentation financière assez d'éléments pour que Nora se demande si le trahis n'était si honnête que cela. Tout semblait si précis. Des lions, des passe-droits, et des commerces plus ou moins légale. Au final, il annonce son prix et au final, notre cible accepte le deal.
Au final, il lui offrit une carte où elle devrait indiquer la position du raton. Et puis, ils se retrouvèrent foutus à la porte. Retournant dans l'ambiance festive de la soirée. Le drakyn soupira, pendant que l'idée d'avoir raté une occasion ne Sachant pas la naine. Les gardes les avaient raccompagnés jusqu'à la porte de la demeure. La main de géant emprisonnait celle minuscule de la naine. Elle écouta les solutions qu'il lui proposait, avec sa condition.
- De toute façon, on a raté l'occase, on avait la surprise. Tout ce qui sont présent ont un lien avec lui.
La naine soupira avant de lever les yeux vers le géant, un sourire joyeux sur les lèvres.
- Mais bon, ce serait joué avec ses règles alors que l'on peut éviter. Et puis là, on est presque sûr qu'il aurait tout le monde
Elle se disait que si elle voulait sortir de l'ombre, autant évité de jouer avec leur règle quand elle pouvait. Elle suivit le limier jusqu'à son bateau, après avoir recopié les affaires du géant. Réfléchissant a ce qu'elle pourrait faire. Elle monta à bord du bateau, regardant les caisses et les solutions qui s'offrait à eux. L'idée de leur rentrer de fans directement était plaisant, mais il y avait le risque de se faire tirer de loin, pareil si elle se transformer, ils devineraient leurs intentions. Elle se tourna vers lui, hésitante.
- Toi, tu préfères faire les choses comment ? J'imagine que le mieux, c'est de faire comme si on coopérait, et on frappe.
Elle se dirigea vers les caisses pour vérifier le poids, savoir si elle pourrait les déplacer. Elle se hissa sur une caisse et attira Kieran jus qu'à elle.
- Est-ce que l'on n'aurait pas un peu de temps pour nous ? Que je puisse profiter une dernière fois de tes talents chers mari.
Elle le tira pour l'embrasser à nouveaux. Trois heures à attendre autant s'occuper.
- Par contre, ne déchire rien cette fois. Je devrais t'envoyer la facture sinon.
Elle commença à jouer avec le col de la tunique du géant, ouvrant la sienne rapidement. Elle espérait que rien n'interromperait ce petit temps rien qu'à eux. Elle promena ses lèvres le long de la mâchoire et de son cou. Sa main longea le torse pour lui retirer sa tunique. Un appel a rejoué la scène de la plage.
* * * * *
La naine était encore allongée, à regarder le drakyn, elle comprenait un peu plus ce qu'avait cherché Ersa. Il y avait autre qui les attendait, quelque chose qui avait forgé la louve. Un autre genre d'action les attendait.
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Ils feront partie de la purge.
Mais dans ce ménage qui promet, une lumière de bonté viendra s'illuminer dans nos échanges avec Nora. On pouvait déjà voir, toute la bonne volonté du monde à nuancer la situation et garder cette gymnastique pour que les choses se passent le mieux possible. Je voyais sa volonté à devenir meilleure, sa persévérance dans cette voie qui s'annonce loin d'être facile. On rejoint finalement le ponton, vers lequel je retrouve toutes mes affaires que je récupère à l'épaule, pour les emmener à ma cabine. Capitaine Dutch me salue silencieusement, sans poser de question sur ma binôme qui m'accompagne ; ce n'est pas la première fois qu'il voit du monde inconnu à mes côtés, avec nos missions partagées avec Sixte ou d'autres mercenaires.
Nora peut aviser le navire de long, en travers et en large. Le Croc. Construit à partir de bois massif par des plaques d'acier renforcé noire, le navire offre une protection robuste contre les attaques ennemies. Sa coque élégamment profilée glisse silencieusement sur les vagues. Les voiles en toile sont teintées d'une nuance sombre, parfaitement adaptée à la discrétion en haute mer. Elles sont également conçues pour capter les vents les plus légers, offrant une vitesse impressionnante. Des balistes armées de carreaux pour gros gibiers marins sont dispatchées de chaque côté, avec des munitions spécifiques. Un lance-projectiles à la corde, à la proue et la poupe du navire, comprenant des munitions qu'on peut brûler à la graisse animale ou de l'huile soigneusement enfermées dans des caisses. La figure de proue représente une créature mythique des profondeurs, une anguille monstrueuse sculptée dans un bloc massif en métal renforcé. Ce machin a déjà éperonné quelques galions.
En revenant vers elle, je vois sa moue hésitante, voyant bien que cette procédure n'est pas naturelle, et je le comprends que trop bien.
« Exactement, c'est à ce moment qu'ils abaissent leurs gardes. Ensuite...Ensuite... »
A mon tour, d'hésiter.
« ...Reste en vie. »
Ils seront nombreux, et je sais qu'elle est capable de beaucoup. Il y aura également la magie de lumière de la Main Blanche qui promet d'être préoccupante. Les caisses se trouvant dans les cales, personne n'est aux alentours quand elle commence à minauder dans ma direction. J'avais bien compris le message, c'est pourquoi je me laisse faire à sa prise sur mon col et avance d'un pas pour me blottir contre elle, enlaçant sa taille pour la maintenir contre moi. Un grondement caverneux me trahit, bourdonnant dans mon torse comme si un chat avait fusionné avec Dragon excité.
« T'as raison, histoire que je puisse me rappeler pour de bon les talents de ma femme. »
Un baiser fougueux est partagé, puis mes lèvres s'approchent de son oreille.
« Va falloir que tu te déshabilles, dans ce cas. Parce que je ne te promets rien de tout arracher. »
***
La respiration n'était plus haletante, mais apaisée. La moiteur de nos peaux trahissait les efforts encore envoyés pour le meilleur et surtout pour le plaisir. Contre le parquet froid de la cale entre toutes les caisses, je me sentais fixé. Tournant mon visage, c'est une Nora étrange qui me toise, chaque écaille qui me caractérise. Et, la sensation est étrange.
« Tout va bien ? »
A mon tour, je l'observe. Comme si mon esprit voulait graver ce moment pour toujours. Peut-être que finalement, je faisais la même chose qu'elle. Même si j'avais le sentiment de revivre ce que j'avais vécu avec Ineg, ma Luciole bien-aimée, que les Astres la garde. Et, si finalement j'essayais de nouveau ? Et si finalement quelqu'un m'attendait ici bas ? Est-ce que je suis prêt ? Rosa m'a brisé le cœur durant ma jeunesse, Ineg est morte, Ayna est partie, est-ce que je suis un Drakyn qui a le droit à ce genre de bonheur ?
Pour le moment, la question est de savoir si nous allons nous en sortir pour cette capture. Je finis par froncer les sourcils, et rompre cette connexion que je me refuse de poursuivre.
« Hm, allons-y. N'oublie pas de t'occuper de la carte. »
Quelques matelots pour nous aider, il fallait être crédibles, encore une fois. Une dizaine de caisses est transportée vers le lieu de rendez-vous. Nous deux à la tête, comme si nous étions des espèces de commanditaires influents et riches alors qu'on vaut pas tripette en réalité. Les rues sont bien plus vides, la musique moins présente. Rapidement, les grandes portes s'ouvrent, et deux gardes nous escortent jusqu'à la cour principale. Gardée dans tous les angles. Avec ce sentiment oppressant d'avancer droit dans la gueule du loup. Mais, allez savoir, il y avait comme une excitation sous-jacente qui m'a poussé à continuer. Les caisses posées devant la Main, accompagné d'une dizaine de sbires, il fait escorter les matelots vers l'extérieur. Nous voilà seuls, enfin. Oui, voilà la ligne d'arrivée. Et on va la franchir, seuls, sans assistance. Mais, je suis avec une Lycan, et on m'appelle le Dragon du Razkaal. Ils pensent pouvoir nous tuer ?
Qu'ils essaient, pour voir. Notre cible en commun ouvre enfin la bouche, en marchant autour de la marchandise.
« Bien, bien. Et, je suppose que vous avez également la carte ?
- Oui. »
Le balafré s'approche de l'ancienne gardienne du berceau en tendant la main, en imitant le même baiser dans le vide qu'elle a fait plus tôt dans la soirée. Puis un des gardes s'approche de la caisse, je le coupe en levant la main.
« Pas si vite.
- Qui y a-t-il ?
- Vous avez l'or ?
- Simple vérification.
- Attendez, je viens vous aider. Que je termine avec une voix bienveillante.
- Restez à votre place. » Tonne la Main Blanche, à l'affût.
En attendant, la carte est transmise dans ses mains, il lui faudra quelques secondes pour la détailler avant de fixer notre naine rousse.
« J'espère pour toi que tu dis vrai. Vous autres, vérifiez les caisses.
- Bien reçu. »
Les sbires de la Main Blanche s'approchent des caisses, ouvrant les couvercles avec une précaution exagérée. Leur chef leur avait ordonné de tout vérifier minutieusement. Je pouvais sentir l'impatience bouillir en moi, ma nature Drakyn frémissant sous la surface. Ils étaient si près du but, mais n'avaient aucune idée de ce qui les attendait. Les couvercles des caisses ouvertes, seulement pour découvrir qu'elles étaient vides. Leur confusion se transforma rapidement en suspicion, mais ils n'auront pas le temps de réagir. Prenant une profonde inspiration, je crache un torrent de flammes dans un lourd vrombissement sonore. Le feu jaillit de ma gorge comme une tempête infernale, balayant tout sur son passage. Le marché devint un véritable enfer en une fraction de seconde. Transformant la cour en un brasier incandescent.
Les gardes, pris au dépourvu, leurs vêtements et leurs chairs s'embrasant rapidement. Ils hurlent, tentant désespérément d'échapper à l'horreur. Certains tombent au sol, se roulant dans une vaine tentative pour éteindre les flammes, mais rien ne pouvait les sauver. La fumée épaisse et suffocante remplissait l'air. Les flammes dansaient et rugissaient, transformant tout en une mer de feu dévastatrice. Nora, voyant ce signal comme le début des hostilités, je lui laisse un regard entendu tandis que des renforts se rapprochent, ma main est armée par sa magie d'une longue épée bâtarde, et d'une rotation sur moi-même, décapite le premier qui passe devant moi dans une grossière effusion de sang.
Dans le crépitement des flammes, ma voix gronde, l'iris glacial, dégueulant la promesse muette l'arrivée du cauchemar qui les attendait.
« Au nom de l'Ordre des Limiers, Main Blanche, vous êtes en état d'arrestation au regard des faits criminels dont vous avez fait preuve, pour une mise en procès qui vous conduira au Razkaal.
- DETRUISEZ CES SALOPARDS ! Qu’il tonne, bâton pointé vers nous.
- Nora, c’est le moment de devenir moins jolie. »
Ombre et poussière, Kieran.
Ombre, et poussière.
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Message 21
La louve avait suivi le limier dans le navire. Ils restaient silencieux pendant cette visite rapide, bateau surarmé, surprotéger, enfin si on mettait de côte son affiliation. Son regard se promenait sur l'armement, les collègues de Kieran. Il se voulait rassurant, lui qui maitrisait plus qu'elle le piège à l'appât. Elle entendait, mais ne jouait pas la comédie, elle attendait tapis dans un coin et frappait dès que sa cible était en vue.
Mais il fallait croire que le mensonge n'était pas une arme que maniait souvent le semi-dragon, enfin pas ainsi. Elle avait presque eu envie de lui dire de se taire, mais il n'avait pas menti, juste exposer les choses comme il l'avait toujours fait depuis leur rencontre. Juste quelques heures auparavant.
Elle avait succombé à son besoin primaire, de s'accorder un peu de plaisir avant l'étreinte glaciale de la mort, la sienne peut être, celle d'autres plus certainement. Et puis ce ronron de chatte trouva son écho dans le corps du Drakyn et bientôt cet endroit accueillit des gestes et des sons qui ne devait pas être habituel. Les vêtements éparpillés, le plaisir qui traversait ces deux êtres.
La louve restait là, admirant presque celui qui emplissait sa vue. Si on lui avait prédit cette soirée, elle aurait ri de la diseuse de bonne aventure, peut être même insulter. Mais c'est bien une rencontre avec un Drakyn plein de principe qui changea sa vie. Même s'il aurait dû l'enfermer, il lui avait offert bien plus que la liberté, une lumière et un espoir de deuxième chance.
- Tout va bien. Je me disais juste que la vie était pleine de surprises. Que les Drakyns ont toujours éclairer mon chemin en fait.
Elle se lova un peu contre lui, peau contre écailles, profitant du calme avant la tempête. Profitant de ce rocher de confiance, se disant qu'à ce moment elle n'avait pas besoin de regarder par-dessus son épaule, elle pouvait juste profiter de ce qui se dressait sous ses yeux.
- Je me dit juste que je suis en sécurité, cela faisait si longtemps.
Puis la voix de Kieran la ramena à la réalité. Elle soupira, puis leva la tête en souriant
- Tu as raison, les bandits ne s'arrêtent jamais.
Elle se hissa sur le Drakyn s'approprier une dernière fois les lèvres du mâle.
- Merci, de m'avoir ramené à la lumière. Mais pour qu'elle survivre, nous devons aller chasser les ténèbres.
Elle se releva partant à la chasse à ses affaires, les enfilant à nouveau, avant de remplir la carte avec une des anciennes planques du raton. Nora suivit le Drakyn dans les préparatifs. Traversant les rues moins peuplé, le voyage se fait sans le silence. Trahissant peut être la tension qui les habite. Ou juste une préparation mentale à ce qui allait arrivait.
Rapidement, les deux justiciers se retrouvèrent dans une cour où une dizaine d'hommes en plus de leur cible les attendaient. Le balafré avait décidé de lui rendre sa petite moquerie, la louve se mit à sourire.
- Tu peux venir gouter si tu veux, mais je mets les dents, je te préviens.
La naine claqua des dents pour appuyer ses dires. La carte s'éloigne d'elle pendant que Kieran échange contre le chef. Elle restait silencieuse se préparant à tous les débordements.
Ils s'approchent des caisses et les doigts de la naine se contractèrent une fois, comme pour vérifier qu'elle les contrôlait toujours, les couvercles s'ouvrent lentement sur le vide dissimulé. La seconde de doute qui s'empara d'eux fut celle de trop. Kieran joua les dragons, réellement, crachant des flammes sur tous ceux trop proche de lui. En quelques secondes, l'endroit si accueillant fut transformé en début d'enfer.
La naine s'était préparée, dès que les flammes étaient apparues, elle signa invoquant son épée pour parer le sabre qui lui faisait face. Le crissement du métal résonna et elle repoussa le bandit de sa botte. Dans un mouvement fluide, la louve se rapproche et passant sa main dans celle du Drakyn, là laisse son arme fraichement invoquée.
Elle s'était écartée, laissant la place à Kieran pour se battre. Ses tempes pulsaient, un roulement des tambours de guerre. L'heure de la chasse à son apogée. Elle se rendit invisible, laissant tomber ses vêtements aux sols comme elle put. Tombant à genoux près du reste des caisses pendant que Kieran annoncé la fin. Son corps se contractait, se désarticulait, seulement traversait par la douleur qui enflammait sa haine. Le corps de la naine se transforma, endossant son costume de cérémonie morbide. Une peau pâle remplacée par un pelage tacheté, ses cheveux roux remplacer par une crête brune. Son mètre quarante-cinq porté à presque deux, seul son regard ne changeait pas. Seulement traversait par toute la haine des lycans.
Si les hommes autour faisaient attention, les bruits d'articulations qui sautaient, des légers grognements de douleurs, une respiration devenant sifflante. La louve se redressa dépassant la majorité des hommes qui l'entouraient. D'un autres signes, un autre équipement apparurent sur la louve.
Comme pour clôturer sa période de la pègre, finir sa période d'escarmouche. À ce moment-là, c'était la guerre. Un bruit un métallique résonna sur les pavés de la cour. La tête de son manteau qui heurta le sol. Sa tête plate avec ses coins recourbés, son dos en pointes. À la taille de la louve. Son armure de cuir noir aux détails d'or qui appelait au sang. Elle retira son invisibilité en hurlant, restituant sa présence. Certains hommes présents avaient déjà vu la louve, mais pas ainsi, sans armure, sans arme, plus sauvage. Là, elle était bien plus qu'une bête sauvage.
Sans relever le commentaire du Drakyn, la louve fit tourner son manteau. Le premier coup fit éclater le genou de l'homme qu'elle avait repoussé. Le hurlement de l'homme couvra une partie des autres. Un éclat de lumière apparut et Nora se jeta sur le côté pour esquiver. Elle se saisit de la lame qui venait de toucher le sol pour l'envoyer sur la main blanche. Le métal fusa dans l'air pour terminer dans un bouclier de lumière.
La hyène se lança en course indirecte pour rejoindre le bandit, esquivant les petites attaques de lumières. Réduisant la distance en quelques secondes. Armant son manteau. Elle commença à l'abattre, mais un trait métallique lui arracha son arme des pattes. Sans perdre de temps, avant que le métal ne touche le sol, les pattes de la louve se referment sur les épaules de l'homme. Deux lames de glaces traversèrent les bras de l'homme sans toucher d'artères, l'homme hurla et avant que la hyène le repousse, une lame frappa les renforts de son armure. Elle lâcha la cible commune qui s'effondra au sol. La louve se retourna pour voir le balafré qui était persuadé d'avoir sa chance. Le sourire qui déforma le visage de la louve le fit frissonner. Le rire glauque de la louve s'échappa de sa gueule. Il leva son épée et elle se jeta sur lui, le métal s'abattit au-dessus de son armure, sur une couche de glace. Sans utiliser ses pattes, elle glissa sa tête dans le cou de l'homme, ses dents arrachaient tout ce qu'elles touchaient. L'homme ne put hurler, sa gorge arrachée par la gueule de la louve.
Elle se redressa, mordant une deuxième fois pour briser les vertèbres de l'homme. Un craquement lugubre se fit entendre avant qu'elle ne lâche le corps maintenant sans vie. L'armure était recouverte de sang, encore une fois, la gueule qui dégoulinait dans cette vision d'horreur. La louve récupères à son manteau avant de voir comment s'en sortait le Drakyn.
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Trancher pour blesser, et ensuite exécuter les blessés. Les prendre en combat rapproché. Détruire leurs idées toutes faites et je deviens leur monstre. Quand ils me craignent, je deviens plus fort, je deviens meilleur, mais sans oublier que c'est du chiqué. C'est une posture. Comme le rugissement d'un Dragon ou comme un gorille qui se cogne la poitrine. Si j'oublie ça, si je succombe à l'horreur, je DEVIENS le monstre. Diminué, et qui ne vaut pas mieux qu'un homme et ça... Ça peut-être fatal.
Les hurlements des hommes furent déchirants, leurs corps se tordant dans des convulsions désespérées alors que les flammes les consumaient. Leurs visages, figés dans une grimace de terreur, se fondaient rapidement dans le chaos incandescent. L'odeur âcre de chair brûlée et de bois en feu emplit l'air, infecte et pourris comme eux. Des renforts se mêlent au voile opaque de cette fumée noire, tandis que je me dissimule dans les volutes comme un cauchemar dans ce paysage de dévastation. Dans la cacophonie de l'instant s'installe un odieux orchestre, et c'est là que j'ai pigé que Nora se transformait. Chaque os de son corps se fracturant et se reconstituant avec une violence inhumaine. Les sons secs et implacables évoquaient des branches mortes broyées sous des pas brutaux. Ses cris étouffés se mêlèrent aux craquements, ses membres se tordant sous l'effet de la métamorphose.
Sa peau commença à s'étirer, se déchirer, un froissement écœurant remplissant mes oreilles. On aurait dit du tissu qui se déchire, une matière vivante forcée de céder sous une pression impitoyable. Des lambeaux de chair tombaient, laissant place à un pelage grossier, rugueux, émergeant de la chair meurtrie. De sa gorge, des grognements gutturaux, des cris bestiaux jaillirent, ses cordes vocales se déformant avec une violence palpable. Douleur, et rage, mon cœur s'en réchauffe d'inquiétude sur le moment. Pas pour moi, mais pour elle. Sa respiration devint un concert de halètements et de râles, chaque souffle lourd et laborieux, chaque inspiration un tourment. Sa respiration devint un concert de halètements et de râles, chaque souffle lourd et laborieux, chaque inspiration un tourment.
Puis vint le claquement sec de ses mâchoires, ses dents se réorganisant avec un bruit sinistre.
Elle était fin prête. Elle apparaît comme l'image d'un carnage, l'horreur n'en était que plus réelle. Plus rien de reconnaissable à la Nora que je connais si ce n'est ses prunelles dorées. Un marteau, une nouvelle tenue et l'envie pulsante de meurtre. J'en perd mes repères, tant et si bien que je ne vois arriver la lame d'un bandit qu'au dernier moment. Arrivant pleine tête dans une attaque, je place mes cornes in extremis dans une parade qui fait cracher une pluie d'étincelles. Bloquer le bras sous l'aisselle, casser le poignet, projeter par-dessus mon épaule, fracturer le bras contre mon genou, achever d'une lame dans le torse.
Repartir à la charge.
La lumière magique vient éclairer cette arène de fortune, la Main Blanche passe à l'action et la Hyène armurée anticipera les coups qui vont venir. Encore coincé par plusieurs lames qui viennent charger dans ma direction, je multiplie les parades dans un concert de son métallique. Je pouvais aisément deviner ce qui se tramait entre ma cible, le balafré et Nora. Le sifflement d'une épée arrive dans mon angle mort, ma peau infuse ses écailles pour encaisser le coup, l'arme rebondit comme si elle avait tapé contre une paroi rocheuse Ma queue attrape sa jambe, l'envoie en l'air, avant de l'écraser au sol, en rabattant mes deux bras dans un coup fracassant. Sa carcasse rebondit, la nuque disloquée.
Deux autres ennemis se jettent sur moi simultanément. Un pas en arrière pour éviter un coup horizontal, sa main armée d'une dague, tandis que l'autre tente de me poignarder le ventre. Bloqué avec ma main libre. Mon pied pivote, balaye sa cheville, dans le déséquilibre je retourne son arme contre lui en le plantant à la gorge. Le suivant réitère son coup avec plus d'élan. Paré à la lame, répliqué d'une attaque verticale, une, deux, trois, quatre fois avant que ses genoux cèdent au poids des attaques. Trancher l'épaule, remonter à la tête. Les deux parties se séparent en roulant au sol.
Courir désormais vers la Main Blanche.
La fumée s'éclaircit sur une l'image monstrueuse d'une créature, où sa mâchoire est logée dans la gorge du Balafré, avant de me rejoindre. Plus loin, notre cible en commun. Rampant doucement jusqu'au bâton sans pour autant utiliser ses bras. Je peux voir qu'il est blessé. Mon pied se pose sur sa tête, écrasant sa joue, ignorant ses plaintes, sur le sol cramoisi d'une bataille qui est désormais terminée.
« C'est fini.
- Va te faire enculer.
- Je me servirais de ton bâton. »
Je finis par lui mettre les menottes aux poignets.
« La République a suffisamment de soucis en interne pour avoir des enfoirés comme toi étaler un réseau, on aura des questions à te poser.
- J'ai des contacts, vous ne m'enfermerez jamais. » Qu'il grogne en se débattant.
Un coup sec sur la tête l'envoie dans les vapes, son corps chute sur mon épaule qui le soulève comme un sac de grains.
« La. Ferme. » Que je soupire, maintenant soulagé du silence.
Un silence finalement pesant. Seul le crépitement des flammes sur les chairs calcinées témoignait du carnage qui n'a duré que quelques minutes. Et je me dis que ç'aurait été pire si c'était en plein milieu de la fête. Puis, réaliser que je me tenais devant Nora. Bestiale comme jamais. Son museau maculé de sang, ses canines gardant entre elles la viande de ses ennemis. La pupille de ses iris resserrée dans ma direction. Faisant presque ma taille, sa corpulence effrayante et impressionnante dénote de tout ce que j'ai pu voir chez elle aujourd'hui.
Ma main s'approche doucement vers son visage, ignorant cette forme, et me concentrant uniquement sur ses yeux.
« Est-ce que tu es toujours avec moi, Nora ? »
Repensant à ses mots dans la cale. La lumière qu'elle a décidé de nourrir pour des jours meilleurs, à sortir de cercle infernal de crimes et de boulot de caïd. A qui elle pensait lorsqu'elle parlait de Drakyn ? Elle les collectionne ? Peu importe finalement. L'essentiel c'est qu'elle se sente en sécurité, et au vu de ce que je vois, je ne me fais pas de soucis. Elle incarne toute la dangerosité qu'un lycan peut incarner, le tout avec un marteau que peu de gens peuvent manipuler. Elle est dangereuse, elle est prête, maintenant elle doit avoir confiance et avancer.
« Beau boulot. On peut partir. Merci, d’avoir été là. » Que je finis par murmurer, mes doigts proches de sa fourrure, au niveau de la joue.
N'osant pas aller plus loin, mes phalanges griffues restent devant elle, voyant le temps ralentir, et passer comme une éternité. Me demandant si c'était une bonne idée. Mais, je ne suis pas débile. Je sais qu'elle est là. Je sais que derrière cette bête assoiffée de sang, se cache une ancienne Gardienne du Berceau qui n'a besoin que d'un peu d'espoir et de réconfort.
Et c'est tout ce qui compte.
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Nora avait laissé cours à sa brutalité, à son véritable langage. Les véritables moments, où tout avait sa véritable apparence. Dans le chaos du combat, du sang et de la violence. Le temps que Nora s'occupe de ses cibles, Kieran s'occupait des autres. La mélodie du fer n'était interrompue que par un "rire" de la hyène.
Tout avait été très vite, peut être trop, et la hyène s'était encore retrouvé à dévorer un de ses ennemis. Le calme se terminait sur le craquement créé par la mâchoire de la prédatrice. Elle lâcha le corps qui ne représentait plus de danger. D'un pas félin, elle rejoignit le Drakyn, sa respiration sifflait entre ses crocs, le sang qui imbibait son pelage et recouvrait une partie de son armure. Ses griffes tintaient sur la pierre.
Elle restait passive, regardant le limier faire son boulot, s'attendant presqu'à voir une tentative de corruption, mais non. L'homme ne fit que la menace vaine que tout cela était inutile. La hyène s'esclaffe en s'avançant d'un pas. Mais il eut au moins l'intelligence d'écouter l'ordre du guerrier.
Ils se faisaient face, qu'est ce qu'il pensait d'elle. Leurs regards se fixèrent l'un dans l'autre, celui de Kieran restait inchangé maintenant qu'elle avait l'impression de le connaître, un peu. Le sien portait la dualité de ses sentiments, l'espoir qu'il avait insufflé en elle, la haine ancestrale de sa race et une pointe de tristesse. Leur mission était accomplie.
Elle accueillit cette main qui se tendait vers son pelage, et cette question que tout le monde se posait sous cette forme. Elle s'esclaffe, ses épaules tressaillant sous ce rire. Il semblait réfléchir alors qu'elle, elle gravait juste ce moment au cas où. Et puis, le moment de quitter ce charnier, le moment de quitter sa position de bête sauvage. Un sourire déforma son visage, formant une grimace. Sa patte se leva pour pousser doucement la main du semi-dragon. Elle tourna autour de Kieran pour faire face au prisonnier. Sa machine claqua face à ce visage.
- Sors, et c'est moi qui m'occuperai de toi. Comme je me suis occupé de tes hommes.
La voix de la hyène était gutturale, laissant traîner un sentiment d'éternelle colère, d'une menace grondante. La mâchoire claqua à nouveau près de son visage, il sursauta, ses yeux furent parcourus par la terreur. Son sourire horrible déforma à nouveau ses traits. La hyène retourna se placer aux côtés de son mari du soir. Sa patte griffue caressa celle de Kieran, réfléchissant en même temps au passé, est ce qu'il aurait voulu le faire aussi ? Elle posa un instant sa tête sur l'épaule du géant. Son soupir lâchait un calme étrange et ses mots tranchaient cette voix grondante.
- C'est toujours moi. N'espère pas que je ronronne.
Après un instant, elle s'éloigna pour récupérer son manteau. Parfois, elle se demandait pourquoi elle s'encombrait d'une arme. Ils traversèrent à nouveau les rues, sans aucune discrétion. Les habitants alertés par les hurlements et le combat, c'était posté aux fenêtres ou aux portes. Curiosité morbide, assouvie en regardant un Drakyn emportant le criminel, accompagné d'une hyène horrifique, qui déambulait dans la rue. Bien que seulement deux, la menace qui planait avec eux était visible.
C'est arrivé près du bateau que la hyène ensanglantée se stoppa.
- J'imagine qu'il ne reste qu'à se séparer.
Elle laissa planer ses mots, une ombre de tristesse qui déformait son accent grondant.
- Je pourrais t'emprunter un endroit pour... Me changer ?
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Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
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Des fois, elles sont sinistres, un silence assourdissant de chagrin, de douleur, en se demandant si c'est pas mieux de crever avec les cadavres qui tapissent le champ de bataille. Et puis, il y a des moments comme celui-là. Un silence qui met en exergue une étrange rencontre, un curieux rapprochement, deux traqueurs d'une cible en commun, il en est ressorti des choses bien intéressantes.
Des sentiments plus faciles à ressentir qu'à définir, mais qui rendent ce moment... Unique.
Ma main va finir par lécher la chaleur de sa fourrure quand elle vient l'accueillir, avant de me tourner autour afin d'aviser notre futur prisonnier. Sa voix rauque et grondante, à elle seule suffisamment intimidante pour faire trembler un limier peu averti. Plus ça allait, plus je reconnaissais Nora. Autant par la démarche que par le non verbal. On ne change pas sa nature, faut croire que même avec une centaine de kilos en plus et des poils partout, ça s'applique également. Sa patte, qui a servi d'arme blanche pour ses ennemis finis sur mon bras, pas un seul sursaut vient me trahir, pas un spasme, pas un seul tremblement, au contraire.
Un soupir attendri.
Presque l'unisson avec le sien, tandis que sa tête, bien plus grosse que la mienne, se blotti contre mon épaule. Elle réussit à m'arracher un demi-rictus amusé. Cela permet aussi de voir que contrairement à ce que j'ai pu imaginer, elle a une maîtrise parfaite de cette forme. Ma référence de comparaison est Séraphin, et je n'ai pas souvenir de l'avoir vu aussi posé, lucide et réfléchi. La maîtrise de soi est une force à mon sens, et se servir de sa rage peut se faire intelligemment.
« T'en fais pas, je sais encore faire la différence entre une hyène et un chaton. Tu étais plus un chaton dans le bateau qu'une hyène d'ailleurs. »
Alors qu'elle s'en va récupérer son marteau, d'une main, je commence à étouffer toutes les flammes qui rongent l'endroit pour éviter que des personnes innocentes soient blessées à cause de moi. Puis, nous nous laissons partir vers le chemin du retour. Pas de trompettes, ou d'acclamations, simplement une espèce de curiosité tordue et un silence qui en disait long. C'est ça, leurs vies. Quelques gouttes commencent à tomber. Le début d'une pluie tropicale, comme si la météo voulait notifier la gravité de l'évènement. Les torches vacillantes projetaient des ombres sinistres sur les murs de pierre des ruelles étroites, et le pavé irrégulier résonnait sous les sabots des chevaux fatigués. La pluie tombait en rideaux glacés, trempant jusqu’aux os ceux qui osaient encore errer dans ces venelles après la tombée de la nuit.
Ici, la criminalité n’était pas un accident, c’était un mode de vie. Les visages burinés des passants en disaient long. Personne ne souriait, sauf les coupe-bourses et les assassins. Eux avaient toujours une bonne raison de montrer leurs dents. Jusqu'à ce que des autorités comme moi viennent les déchausser avec une matraque. Mais, ce n'est pas au Razkaal de faire le ménage. Le port apparut enfin dans mon champ de vision, une étendue de mâts et de coques noircies par le sel et les ans. Les bateaux s’ébrouaient doucement dans leur sommeil, bercés par le clapotis de l’eau sombre. Les torches éclairaient faiblement les quais, révélant des visages durs et des mains calleuses occupées à charger et décharger des marchandises sous le regard indifférent des gardes de nuit.
Et dans ce joli tableau aussi dégueulasse que mes pompes, la Hyène fait vibrer encore sa voix. Je m'arrête à mon tour, avant de me tourner doucement dans sa direction.
« Il faut croire, oui. »
J'avais du mal à imaginer que c'était une bonne nouvelle, et que tout s'arrête maintenant. Je restai là un moment, le regard fixé sur les eaux noires, où les reflets des torches dansaient comme des feux follets. Et sa demande vient me ramener à la surface de cette réalité, dure réalité.
« Oui, bien sûr. »
Je voyais à ma posture que je venais de fermer les portes de mon émotivité, qu'il fallait rester solide pour reprendre le voyage, car le boulot n'est pas terminé. L'équipage commence à toiser la Hyène avec beaucoup d'appréhension, mais se calme lorsqu'ils me voient à ses côtés, sans hostilités aucune dans mes traits. Ils ne font pas le lien avec la jolie rousse de toute à l'heure et je n'ai pas envie d'en faire une explication détaillée. Ce n'est pas moi, ce n'est pas mon histoire, et je ne pense pas avoir la légitimité de parler en son nom. Pour ce qui est de la main blanche, il est rapidement enfermé dans une cage, à la cale du navire. Le temps pour Nora de se changer, et de nous retrouver sur le pont. Proche de la passerelle qui la ramènera sur terre ferme. J'ai eu également le temps de remettre mon uniforme de Limier, incarnant de nouveau le Chien de Garde du Razkaal. Noir, terrifiant, infatigable.
Je me tenais là, les mains sur la rambarde, regardant l’obscurité au-delà du port. Avant de me tourner de nouveau vers Nora, qui est redevenue la délicieuse cherche-mouise et joueuse de cette île. Ici, la criminalité régnait, mais sur l’océan, les règles changeaient. Les vagues ne faisaient pas de discrimination entre les justes et les scélérats.
Entre les bons, et les mauvais. Mais, une chose fera la différence...
« Fais ta propre lumière, petite lumière. »
Les ténèbres étaient partout, mais une simple flamme pouvait encore percer l'obscurité, si fugacement soit-elle. C'était peut-être peu, mais c'était suffisant pour rappeler que même dans les lieux les plus sombres, il restait encore une lueur d'espoir, un scintillement de vérité. Le vent soufflait fort, emportant avec lui la puanteur des caniveaux et le désespoir des ruelles. Je resserre ma cape autour de mes épaules, la tête baissée contre les rafales glacées. Mais c'est en m'approchant vers elle, pour l'étreindre contre moi, que viendra concrètement une chaleur dans nos cœurs, contre ce climat changeant.
« Je serais au Razkaal, et en République. Et, des fois, en voyage, pour chercher d'autres loustics comme la Main Blanche, et peut-être pire. »
Un baiser sur le front vient rompre l'étreinte. Puis, lui offrant mon bras, je l'emmène sur terre ferme.
« Que les Astres veillent sur toi. »
Et c'est ainsi que je fais demi-tour. Je pris une dernière inspiration, laissant l'air salé emplir mes poumons. C'était un parfum de liberté, malgré la noirceur environnante. J'ai eu ce que je voulais, mais le Destin m'a mis sur ma route quelque chose de bien plus précieux, à la surprise générale. Je fis signe à mon second, un vieux loup de mer au visage buriné par les vents et les années, de préparer l'équipage. Ses yeux se plissèrent en une compréhension tacite, et il aboya des ordres avec l'autorité d'un homme qui savait exactement quoi faire.
« Tout le monde à vos postes ! » Qu’il hurle. « Nous levons l'ancre ! »
Les marins s’activèrent immédiatement, chaque homme connaissant sa place et sa tâche. Les cordages furent tirés, les voiles déployées, et le pont s’anima d’une énergie maîtrisée. Les cliquetis des poulies et le bruissement des voiles formaient une mélodie que j’avais apprise à apprécier. C’était le son du départ, le chant de la mer qui nous appelait.
Et moi, je regardais la chevelure flamboyante d'une Reikoise qui a marqué mon esprit avec une patte armée de griffes acérées.
Le vent s’engouffra dans les voiles, les gonflant d'une vigueur nouvelle. Le bateau glissa doucement hors du port, quittant le quai pour s’élancer vers le Razkaal. Je sentis la tension se dissiper légèrement, comme si l’océan avait le pouvoir de laver les tourments terrestres. Derrière nous, la ville sombrait dans une obscurité de plus en plus épaisse, les torches n’étant plus que des points de lumière lointains.
« Kieran, cap sur le large ? Demanda mon second, se tenant à mes côtés, ses yeux scrutant l'horizon.
- Oui. » Répondis-je en hochant la tête. « Cap sur le large. Laissons cette île derrière nous. »
Il sourit, un sourire rare et authentique, avant de retourner à ses tâches. Je restai là, les mains fermement ancrées sur la rambarde, le regard tourné vers les vagues qui s'étendaient à perte de vue. Chaque mouvement du bateau, chaque souffle de vent nous éloignait de l'ombre et nous rapprochait de la lumière.
En espérant que Nora puisse être assez forte... Pour faire grandir la sienne.
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