Servus Sanguinis [Sellyn]

Dressé sur sa monture, Deydreus observait silencieusement les grandes palissades qui lui faisaient face. Si la lourde pluie qui tombait depuis la veille sur la région avait érodé la bonne humeur du chef des armées, elle n'avait en rien freiné son avancée. Parti depuis Coeur-Ebene pour rejoindre la garnison du Bois-Mort, l'une des nouvelles fortifications crées depuis le décret impérial, le vampire avait pour but de réaliser son inspection tout en s'informant des différentes menaces situées dans la zone. Nichée aux pieds des montagnes au nord ouest des territoires nordiques de l'Empire, ce baraquement permettait aux soldats du Reike de veiller aux frontières ainsi qu'aux différentes menaces qui affectaient les routes marchandes passant par là.

Ainsi, le bretteur aux lames jumelles n'avait pas pris beaucoup d'hommes avec lui pour rejoindre l'endroit. Seulement une trentaine de membres des Serres Pourpres l'accompagnaient, le reste étant resté à la forteresse du bataillon noir et rouge. S'avançant donc doucement dans la boue et le froid, le vampire s'approcha finalement de la lourde herse qui représentait l'entrée de la garnison. Naturellement, on souleva cette dernière et on délesta le chevalier de son destrier tandis que le reste des fantassins d'élite venaient former un périmètre autour de la Griffe. Ne s'en souciant que très peu, le regard du bretteur glissait déjà sur l'infrastructure. Chaque rondin utilisé pour dressé les murs, chaque marches... Tout était analysé avec la rigueur et le pragmatisme qui pouvait caractériser Deydreus. Globalement, le bâtiment était très bien entretenu. Malgré la rudesse du climat. Le bois ne démontrait aucune faiblesse, tandis que les pierres demeuraient en place. Sur les remparts, les différents membres de la garnison semblaient effectuer leur ronde avec efficacité, malgré les trombes d'eau qui semblaient se déverser depuis les cieux. Finalement, le luteni responsable de la gestion de la région s'approcha du chef des armées, le saluant de manière extrêmement protocolaire.

- C'est un honneur de vous voir ici monseigneur. Venez, entrons à l'intérieur, les Astres semblent décidés à nous verser toutes leurs larmes aujourd'hui encore.

D'un geste de la tête, le vampire marqua son approbation tandis qu'il suivait silencieusement le "maître des lieux". Quand ils entrèrent finalement à l'intérieur, le chevalier laissa ses yeux bicolores parcourir le reste de la garnison. Naturellement, l'austérité était présente. Il ne s'agissait ni d'un lieu chargé d'accueillir les hautes personnalités de l'empire, ni un endroit où il serait plaisant de rester sur le long terme. C'était aussi une réalité prévue par les logisticiens de l'armée. Un équilibre parfait entre confort et difficulté. Permettant ainsi aux soldats en présence de ne pas s'encrouter tout en pouvant se reposer quand même. Cependant, Deydreus nota tout de même les bannières impériales impeccables ainsi que les quelques fresques et lanternes parfaitement entretenus. S'il ignorait la façon dont ce luteni gérait la garnison, le vampire était au moins certain que ce dernier était maniaque sur la propreté et l'entretien du point renforcé dont il avait la charge. Arrivant finalement jusqu'à une grande table où l'officier invita son supérieur à s'asseoir, les deux militaires partagèrent rapidement un verre avant que le gestionnaire ne prenne finalement la parole.

- Je vais être direct et franc avec vous, Griffe. Votre venue tombe à point nommé.
- C'est à dire?
- Outre la difficulté du climat, nous subissons depuis quelques lunes les assauts de bandits particulièrement virulents et organisés. Si chaque échauffourées c'est jusqu'à présent achevé par une victoire de nos troupes, beaucoup de mes hommes ont subi des blessures plus ou moins grave et nous n'avons pu jusqu'à présent que nous défendre, sans pouvoir tenter de les traquer ou quoique ce soit. Tout ce que nous savons, c'est que ce serait des anciens membres du Nouvel ordre. Des fanatiques semant le chaos sur nos terres et tentant de profiter de cela pour asseoir leur autorité.
- L'info a été remontée à la capitale? Je n'en avais pas été informé. Pourquoi est-ce que votre Khashis ne vous a pas envoyé plus d'hommes?
- Il l'a fait. Mais... Disons que nous ne nous attendions pas à ce genre de... Janissaire.
- Les janissaires sont une force de frappe puissante, pour peu qu'on les garde à l'oeil. Il y a un problème avec celui qu'on vous a envoyé?
- Et bien disons qu'elle a son caractère.
- Elle est ici?
- Elle ne devrait pas tarder à rentrer, elle était partie chasser avec quelques hommes.
- Je vois. Je vais donc aller l'attendre. Demandez à préparer nos quartiers je vous prie, j'aimerai que mes hommes puissent se reposer rapidement ce soir.

Se relevant doucement, le bretteur remercia son officier avant de quitter de nouveau le bâtiment pour retourner à l'extérieur. Si la pluie tombait toujours autant, les patrouilles sur les murs se voyaient à présent renforcées par les Serres s'étant greffés à elles.

- Franchement patron, c'est vraiment un super coin que vous nous faites visiter là. Vraiment sublime.
- N'est-ce pas? Je me suis dit que ça irait bien avec ton teint de petit con Esyleij.

Un ricanement du vampire et du demi-elfe. Si ce dernier avait décidé d'accompagner la Griffe dans son expédition, il n'était pour une fois pas accompagné de Léonard qui était quant à lui rester à la forteresse pour s'entraîner. Ainsi, plusieurs longues minutes défilèrent alors que le chef des armées venait saluer les différents soldats. C'était important, pour lui, qu'il montre à ces derniers qu'ils n'étaient pas rien. Qu'ils faisaient partis d'un tout, d'une unité globale servant l'Empire et ses intérêts. Et que même une tâche aussi ingrate que celle de patrouiller sur les murs d'une garnison reculée avait son importance. Puis, enfin, un cor de chasse annonça le retour du groupe parti plus tôt. S'approchant donc naturellement de la porte, le chevalier à l'armure d'ébène se posta en compagnie de quelques Serres, attendant silencieusement que les chasseurs ne passent la herse. Et c'est là, au milieu des différents forestiers qu'il aperçut une figure qu'il ne connaissait que trop bien. Une silhouette qu'il avait lui même présenté au Reike, et au Berceau, il y a quelques années. Même si, à l'époque, cette dernière possédait des très bien différents, il la reconnut tout de même, et ne put retenir sous son heaume un sourire amusé, tant le destin semblait joueur. S'approchant donc doucement du groupe enfin présent dans la cour de la garnison, le chevalier à l'armure noire salua les différents chasseurs, avant de finalement se tourner vers la janissaire qui lui faisait face.

- Ainsi donc, c'est vous qu'ils ont envoyé ici. Cela fait un bout de temps que je ne vous avais pas vue. Les choses semblent avoir bien changé depuis. Venez, entrons à l'intérieur. J'aimerais savoir ce que vous savez sur les bandits dont m'a parlé le luteni Irka. Vous savez sûrement quelque chose comme vous êtes arrivée ici avant moi. Et je veux savoir quoi.

Même parmi les chiens, tous ne sont pas traités de façon égale. Il y a ceux qui sont agités et sont bruyants, dont la queue pointée vers le ciel, semble appeler la foudre. Ils aboient et se font plus menaçants qu’ils ne le sont. Eux, sont les plus peureux, de pathétiques bâtards. Pourtant, nombreux sont ceux qui les évitent et restent à bonne distance, pensant ainsi s’éviter de se faire mordre. Puis, il y a ceux qui sont calmes et qui regardent d’un œil avisé ceux qui, par imprudence, s’approchent d’un peu trop près… Eux, attendent patiemment le bon moment pour faire regretter à leurs victimes, de les avoir pris pour plus faibles. Pourtant, les signes annonciateurs ont toujours été là, ignorés suffisamment de fois pour que le schéma se répète. Une main tendue, dont les doigts grossièrement découpés, finissent derrière les crocs, puis dans le gosier d’un chien trop calme. C’est l’animal que l’on blâme, jamais l’Homme.

« The Bonecarver » fait partie de ces animaux, dont on pense qu’ils sont inoffensifs. Elle peut rester assise durant des heures à un endroit, jusqu’à ce que l’on oublie sa présence. Elle entend tout, écoute et observe d’un œil avisé. Parfois, lorsqu’elle change de position, l’on perçoit seulement le bruit métallique des maillons de sa chaîne. Elle ne se plaint jamais, ne soupire jamais et répond seulement aux ordres. Elle est un chien de guerre, dressée pour déchiqueter les ennemis de ses maîtres. C’est ainsi que le Berceau l’a faite, que ses créateurs l’ont imaginée, tel un grand projet pour l’avenir. Des comme elle, il y en a d’autres, mais nul ne lui arrive à la cheville.

Elle est une hybride, mi-bâtard de combat mi-vipère. Elle s’immisce lentement et d’une habileté déconcertante, dans les esprits de ses victimes. Elle n’a nul besoin de magie pour ce faire. Elle s’enroule autour des cerveaux et plonge ses crocs dans les systèmes limbiques, pour y déverser son venin. Elle prend tout son temps, le temps qu’il lui faut, pour que l’on l’ait dans la peau. Indignation, colère ou bien peur, elle s’en délecte, comme d’un nectar divin. Elle jouit d’une puissance dont presque tous ignorent l’existence et seulement une poignée d’individus garde sous clé. Ô, damnés sont ceux qui se trouveront sur son chemin lorsque son collier de fer lui sera enfin retiré… Car l’enchantement permet autant de garder saufs ses pairs, que d’éviter à tous de découvrir l’étendue des vices de sa porteuse. Pour l’heure, la janissaire doit encore faire ses preuves.

***

Derrière la herse, le cortège s’arrête et descend de ses montures, traînants dans leurs sillage un large élan mâle. L’animal a les yeux ouverts et rivés vers le ciel, comme s’il avait cherché une aide venue d’ailleurs. Accueillis par leurs supérieurs, les chasseurs saluent, puis œuvrent à détacher le gibier. Plusieurs d’entre-eux devront ensemble, tirer les centaines de kilogrammes qui composent la bête…
La janissaire, aussi connue comme la « sculptrice d’os », tire quant à elle sa chaîne, laissant derrière elle dans la boue, une traînée serpentine. Son regard est presque à hauteur de celui du général des armées, qu’elle a autrefois rencontré en tant qu’officer d’élite. L’homme, d’une importance capitale pour l’empire, se trouvant sous le heaume et dont le temps est certainement tout aussi précieux, lui introduit immédiatement son rôle. La femme, vêtue d’une tenue de chasseresse qui n’est certainement pas assez chaude pour la garder du climat du Nord, réprime un sourire narquois.

"Général Fictilem, je ne pensais pas vous revoir aussi vite. Combien de temps s’est-il écoulé depuis notre rencontre ? Dix lunes ? Peut-être onze ? Un an ? Sauf votre respect, dans mes souvenirs, je vous voyais plus grand. Je dois manquer de tact, la vie d’esclave m’a dépourvue de mes bonnes manières…"

La température extérieure n’est en rien responsable du froid qui vient de s’installer. Sellyn, en sa qualité d’ange, mais aussi de progéniture elfique, a depuis toujours été sarcastique. Un sourire mauvais vient lentement découvrir ses dents aux extrémités et pointes pour le moins surnaturelles.

"Guidez la voie monseigneur, je vous suivrai jusqu’au bout du monde si tel est votre désir…"

Tandis que la janissaire lui faisait face, Deydreus en profita pour observer plus attentivement cette dernière. Contrairement à l'époque de sa capture, cette dernière avait physiquement changé. S'il ignorait la raison véritable de tels changements, le vampire se doutait qu'il s'agissait là d'une conséquence de son séjour au Berceau. Pour cause, les sévices qui lui avaient été infligés avaient dut être importants, comme cette dernière n'arborait plus la paire d'ailes qu'elle possédait autrefois. Peu importait, en vérité, mais le bretteur nota tout de même la chose dans son esprit. De telles modifications pouvaient avoir laissé des séquelles bien plus importantes que le sceau magique qui lui avait été imposé. Pourtant, la créature lui faisant face ne semblait pas avoir perdu de son sarcasme et son humour. Un bon signe, même si cela impliquait qu'elle ne lui avait pas de suite répondu.

- Et dans mes souvenirs, vous sembliez moins émaciée. Comme quoi, les gens changent n'est-ce pas? Ou bien est-ce votre collier qui creuse un peu plus vos pommettes?

Un sourire à son tour, preuve qu'il n'avait en réalité pas prit ombrage de sa première remarque. Sellyn avait toujours été provocatrice et mesquine, aussi loin qu'il s'en souvenait. Et visiblement, sa condition de janissaire n'avait pas arrangé la chose. Pointant du doigt le bâtiment principal de la garnison, le bretteur aux lames sordides invita la sculptrice d'os à le suivre à l'intérieur.

- Ravi de savoir que vos pas suivront les miens. Venez, discutons un peu à l'intérieur. Je veux tout savoir des impies qui semblent régner dans la région.

Ainsi, le petit groupe se faufila de nouveau à l'abri. Plus de pluie tombant sur eux, alors qu'ils venaient se poser autour d'une table massive où quelques cervoises et verres d'hydromel avait été servi. Se posant sur l'une des chaises, le chevalier à l'armure noire fixa de ses yeux hétérochromes les traits de l'hybride ange-elfe qui lui faisait face une fois son heaume retiré.

- Le luteni m'a déjà expliqué plus ou moins où nous en étions vis à vis des récentes attaques. Mais ce que je veux savoir de votre part, c'est la façon exacte qu'ils ont de procéder. Si vous y voyez là une quelconque motivation autre que l'appât du gain ou du pouvoir. Je veux également connaître votre point de vue sur leurs déplacements, et une cache potentielle où ils pourraient se terrer. Vous n'avez sûrement été jusqu'à lors qu'une simple spectatrice agissant comme un chien de garde des convois. Je veux que vous deveniez actrice de la suite des événements. Peu m'importe les états d'âme éventuels. Je veux que nous écrasions ces malfrats.

Il écouta alors les propos de l'intéressée avec intérêt. Chacune de ses tournures de phrases étaient décortiquées, analysées. Il fallait que le vampire en apprenne plus sur la menace rôdant aux alentours et surtout qu'il voit dans quel état d'esprit celle qu'il avait autrefois capturée se trouvait. Quand elle eut fini ses différents rapports, le bretteur se releva finalement, buvant au passage un peu du liquide mielleux dans un soupir bref. Il allait falloir se mettre à l'action. Ressortant ainsi du bâtiment, accompagné par Sellyn et quelques Serres, la Griffe appela à lui le luteni et Esyleij, l'un de ses soldats les plus loyal.

- Nous allons mener une première expédition afin de repérer d'éventuelles traces ou présences de bandits près de la garnison. Je veux tâter le terrain. Voir jusqu'où ils osent s'aventurer. Esyleij, prend une dizaine de gars avec toi et occupez vous d'aider à la sécurisation de la garnison, le reste ira avec moi. Nous serons normalement revenu dans deux heures. Si ce n'est pas le cas, partez du principe que nous avons trouvé leur repaire.
- Ca marche chef.
- Bien monseigneur. Que les Astres vous guident.

D'un signe approbateur, le vampire quitta ainsi la compagnie de l'officier et de quelques uns de ses hommes, s'aventurant enfin dans les terres enneigées et boueuses qui bordaient le camp. Plusieurs longues minutes passèrent ainsi, où le petit groupe de frappe marcha plus ou moins péniblement dans les espaces décrépis de la forêt alentour. Ce n'était pas une marche agréable, ni un climat particulièrement propice à la bonne humeur. Pourtant, Deydreus ne put retenir sous son heaume un léger sourire. Il était amusant de retrouver en ce jour celle qu'il avait lui même fait enfermé quelques années plus tôt. Celle qui représentait, autrefois, une menace pour les forces reikoises. A présent, elle était devenue malgré elle une membre de son armée. Et devait à présent obéir à la Griffe malgré tout ce qu'elle pouvait penser éventuellement de lui. Et son aide, Deydreus comptait bien dessus.

La laissant ainsi prendre le pas sur le groupe et les guider plus ou moins, le vampire profita du calme relatif pour observer ses mouvements et sa silhouette, analysant tous ces éléments pour en tirer les différences avec l'ancienne Sellyn qu'il avait connu. S'il n'était pas dupe et se doutait de ce qui avait été infligé à l'ancienne servante de Lothab, le vampire ignorait cependant toute l'étendue de ce qu'ils avaient fait subir à la prisonnière. Non pas qu'il s'en inquiétait ou en ressentait de la pitié. Le chef des armées se posait simplement la question d'un point de vue pragmatique. Était-elle aussi capable qu'avant? Probablement pas. Était elle toujours dangereuse pour tout ce qui serait jeté entre ses griffes? Très probablement. Quoiqu'il en était, le calme relatif de leur avancée permis au bretteur d'accentuer ses réflexions avant, qu'enfin, il ne vienne briser le silence.

- Au fait, je n'ai pas véritablement défini notre champ d'action. Inutile d'attendre spécifiquement un ordre de ma part si nous tombons sur ces imbéciles. S'ils osent venir vers nous, nous ne ferons preuve d'aucune pitié, est-ce clair? Je veux simplement qu'on en garde un vie si on tombe sur un groupe d'éclaireurs. Pour le questionner. Le reste? Ils ne sont bons qu'à nourrir les corbeaux.

Sans attendre de réponse particulière, le vampire reprit alors sa marche. S'il se doutait que sa phrase accentuerait la soif de sang de celle qui l'accompagnait, l'être aux yeux vairons souhaitait également la voir à l'œuvre contre leurs ennemis. En plus de la nature diviniste supposée de ces derniers et le passé de la janissaire, le chevalier sombre souhaitait également voir le potentiel de cette dernière et à quel point elle lui serait utile. Peu importait pour lui la cruauté de ses actes ou son niveau de violence. Son frère, après tout, était aussi sanguin que brutal alors pourquoi se soucier de ce genre de choses? Lui même n'était pas un enfant de cœur avec ses ennemis comme ses alliés. Au moins, par la violence, la janissaire pourrait potentiellement prouver sa valeur et obtenir un peu de mou sur la laisse d'acier qui enserrait sa gorge. Peut-être...

Ils parvinrent finalement jusqu'à une espèce de clairière où la boue s'était encore mêlée à la neige. Comme d'autres clairières qu'ils avaient observé auparavant. Seulement cette fois, la proximité avec l'une des routes marchandes, et les nombreuses traces d'activité humaine ne laissaient aucun doute sur la présence d'éventuels pillards. S'arrêtant donc à l'orée de cette dernière, le vampire laissa sa vision augmentée parcourir les feuillages, buissons, et autres bordure pour repérer la tentative stupide d'une potentielle embuscade. Il laissa ensuite son odorat faire le reste, imprégnant son esprit des odeurs alliées afin de détecter une éventuelle présence inconnue et invisible. Et c'est là, qu'il remarqua les quelques silhouettes dansant dans l'obscurité de la forêt et de la pluie battante, un peu plus loin.

Nichés derrière des arbres abattus et des feuillages amassés les uns avec les autres, une dizaine de silhouettes évoluaient dans les ténèbres, probablement dans le but de cacher du matériel ou préparer ce dernier. Des bandits de grands chemins. Ceux que le bretteur recherchait, et qui subiraient bientôt la colère du chef des armées. S'approchant discrètement de la janissaire qui semblait également avoir vu les malfrats, le vampire posa sa dextre gantée sur l'épaule de cette dernière, murmurant doucement.

- Je sais que j'avais dit que vous n'aviez pas à attendre le moindre ordre mais, en voici un. Contournez doucement sur votre droite ces minables, je vais traverser la clairière et attendre de voir s'ils tentent une embuscade ou la fuite. Dès qu'ils bougent, fondez leur dessus et commencez à frapper. J'interviendrai sur le reste.

Il étira alors un sourire carnassier tandis qu'il reportait son attention sur le groupe de bandits. La première chasse était lancée.