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    Deydreus Fictilem
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    Rang: B - Griffe
    qui suis-je ?:
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  • Lun 6 Mar - 16:45
    Ouvrant les yeux, Deydreus sentit toute la fraicheur de la nuit qui venait caresser sa peau pale. Se redressant doucement, le chevalier prit quelques instants pour constater l'environnement dans lequel il se trouvait. Posé contre un lit à même le sol, le reikois se trouvait dans un espèce d'abri luxueux où se mêlaient autour du "lit" une multitude de coussins violacés ainsi que de grands plats d'argent. A l'entrée du lieu de repos, pendant doucement depuis l'ouverture et masquant partiellement l'extérieur, des rideaux de satin à moitié transparents venaient habiller un peu plus l'endroit où le chevalier dormait précédemment. Frottant ses yeux puis sa barbe, le guerrier se releva finalement entièrement, constatant qu'il ne possédait ni son armure, ni ses armes. Même ses vêtements semblaient différents, quittant l'aspect pratique du militaire pour prendre une forme plus noble. Paré de noir et de rouge, le reikois se demandait bien ce qu'il faisait là. Avançant finalement vers l'extérieur, Deydreus tenta d'en savoir plus sur le lieu où il se trouvait.

    C'est un grand ciel bleuté, aux teintes légèrement violettes qui accueillit en premier lieu l'homme aux yeux vairons. Dans ces lueurs azur, une myriade d'étoiles brillaient doucement au travers du ciel nocturne. L'astre lunaire, en croissant, dominait les environs de sa lueur blanche. Autour du guerrier, se trouvaient des dizaines et des dizaines de plantes s'étendaient à perte de vue, donnant à cet étrange jardin une apparence féérique. De l'abri où il se trouvait, un grande route glissait doucement tel un serpent parmi la végétation jusqu'à un bâtiment un peu plus éloigné. Ce dernier ressemblait à une sorte de chapelle, ou autel, qui attendait silencieusement qu'on lui rende visite. Autour de la route, plusieurs saules faisaient tomber leurs feuilles au dessus du chemin, donnant à cette dernière un air fantasmagorique. Autour de la structure, plusieurs petits braséros venaient apporter une teinte d'orangée à la lumière ambiante qui elle, se paraît d'un indigo et azur dominant. Dans un soupir, Deydreus commença à marcher vers le mystérieux bâtiments, porté par une curiosité dévorante.

    Lorsqu'il arriva enfin au niveau de la bâtisse, l'homme aux yeux vairons prit le temps de bien faire courir son regard sur la structure en elle même. Finement ouvragée, cette dernière possédait de nombreuses gravures qui rappelaient les plus belles architectures elfiques de Melorn. Pour le reste, son entrée se retrouvait composé d'une grande porte au bois orné, qui s'ouvrir presque instantanément à l'arrivée du reikois. Etonné, l'homme continua sa route malgré tout, entrant dans l'étrange temple. A l'intérieur, l'ambiance n'était pas vraiment différente. Sur les murs, de nombreuses teintures et autres portraits dévoilaient des scènes apocalyptiques, narrant des batailles étranges qui échappaient totalement au chevalier. Dans le fond de la pièce, enfin, une gigantesque toile semblait se construire peu à peu. Comme si des mains invisibles tissaient cette dernière inlassablement. Marchant doucement vers cette dernière, l'homme aux yeux vairons était comme attiré. Comme si quelque chose le forçait à bouger. Arrivé au niveau de l'entremêlement de tissu, Deydreus posa sa main griffue sur la matière, se rendant compte qu'il retenait depuis quelques longues secondes sa respiration. C'est alors qu'il entendit une voix résonner dans son esprit.

    - La toile nocturne est une œuvre en perpétuelle construction. Chaque vie se terminant vient se greffer à cette dernière, l'agrémentant d'une nouvelle histoire à conter.

    S'il voulut se retourner, Deydreus n'en fit rien. Il se contenta de lever les yeux doucement sur la toile, tandis qu'il sentait les mains invisibles de la Mère des Corbeaux qui venaient se déposer sur ses épaules.

    - Est-ce que ma propre histoire viendra également enrichir cette toile?
    - Un jour, probablement. Mais il te reste encore beaucoup à accomplir, mon champion.
    - J'ai peur. La voix de Deydreus résonna doucement dans le temple, donnant plus de gravité à ses mots. Pas de ma propre fin, mais de me perdre si je renonce à ma propre mortalité. Vous me disiez que le sang béni ne serait pas ma fin. Mais... Etait-ce votre but? Vous qui m'apparaissez en songes... Souhaitez-vous également que je rejette mon statut de mortel?

    Les mains sur ses épaules glissèrent doucement dans une douce caresse, réconfortante. Maternelle. Puis, elles accompagnèrent le chevalier dans son mouvement, le laissant faire face à la forme féminine qu'était la Mère des corbeaux. Son visage, impassible, observait le reikois d'un air neutre.

    - Tes choix sont les tiens, Deydreus. Le sang qui coule dans tes veines peut t'apporter de grandes choses, mais aussi te consumer. Tu es mon champion, dans la vie, la mort. Dans la mortalité comme dans un cycle infini. Ta mission transcende les causes habituelles des mortels. Tu n'es pas simplement en vie pour combattre et saigner. Mais pour laisser la Mort élever la condition des mortels. Leur permettre de se renforcer. De faire face aux menaces divines qui attendent pour frapper. Tu es le héraut de la Mort. Car il ne faut pas la considérer comme quelque chose de néfaste. Je suis à la vie ce que la lune est au soleil. Nous sommes un tout, complémentaire. Et chaque vies sont reliées par un fil invisible qui les mènent à moi, puis à la toile. Elle marqua une pause, laissant sa main froide glisser sur la joue du guerrier aux yeux vairons. Accepter ou non le don du sang n'affectera en rien la personne que tu es. Tes valeurs, tes ambitions. Tout cela demeurera aussi longtemps que tu le souhaiteras.
    - Et si je perds le contrôle? Si je cède au sang béni avant d'avoir atteint mon but? Si je me perds en chemin en devenant un être immortel?
    - On ne peut se perdre sur une route que l'on trace soi même. Et tant que ton âme perdurera, je serais à tes côtés. Veillant sur toi. Telle une mère dévouée.

    La forme féminine s'estompa alors doucement, laissant derrière elle une multitude de corbeaux s'envolant en dehors du temple. Se retournant doucement, le reikois admira une dernière fois la toile qui continuait de se construire doucement.

    - Va, champion. Va reprendre ta destinée en main. Et défie les dieux une nouvelle fois.

    Rouvrant subitement les yeux, Deydreus se redressa comme s'il sortait d'un cauchemar violent. Il n'y avait plus de jardins. Plus de temple. Seulement l'obscurité froide d'un manoir en ruines. La lueur nocturne avait laissé place à l'orangé de torches allumées à la va-vite. Et le bruissement du vent avait  disparu, laissant simplement les ronflements de quelques Serres résonner dans la salle de réception. Un autre rêve. Aussi réaliste que le monde qui entourait le sombre chevalier. Sa main écarlate se serra machinalement, enfonçant légèrement ses doigts griffus dans sa paume cristalline.

    Pourquoi voyait-il cette forme apparaitre lorsqu'il dormait depuis peu? L'Ombre était-elle véritablement réelle? Devenait-il fou? Plus le temps avançait, plus le guerrier commençait à le croire. Après tout, le sang béni rongeait son être à grande vitesse et rien ne prouvait que des hallucinations ne pouvaient pas faire partie des symptômes. Grognant, le sombre chevalier se releva doucement pour quitter la salle et venir marcher dans les couloirs délabrés du manoir. Sentant le poids de ses deux épées sur son dos, Deydreus se sentait tout de même à nu, sans le plastron qui venait habituellement recouvrir son torse et son ventre. Quittant ses pensées, l'homme aux yeux vairons se rendit alors compte qu'il avait marché jusqu'à l'extérieur. Son regard glissa naturellement vers l'immense statue féminine, qui provoqua de nouveau chez lui une mélancolie mystérieuse. Puis, une voix aux "r" roulants le força à sortir de sa fascination.

    - Alors comme ça, vous aussi vous ne trouvez pas le repos? La naine laissa un petit rire s'échapper de sa gorge, tapotant le sac qu'elle tenait dans ses deux mains. J'ai le reste de votre armure. Normalement le clan faisait payer son travail mais... Pour vous, je vais faire une exception.    


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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  • Mar 7 Mar - 14:10
    L'armure était parfaite. Outre les réparations effectuées, Glorinda en avait profité pour ajuster les sangles, affiner la couche intérieure et retravailler les jointures. Bougeant machinalement afin de vérifier sa mobilité, Deydreus fut extrêmement satisfait du résultat. Pour peu, il se sentait même mieux à l'intérieur depuis que la naine avait effectué les modifications.

    - Ce travail est exceptionnel.
    - Je l'ai dit, notre clan avait énormément de talent. Elle marqua une légère pause, observant le manoir. Vous allez repartir?
    - Oui, j'attends encore un peu que les hommes se réveillent, puis nous partirons. J'ai d'autres endroits à visiter.
    - Je vois.
    - Vous ne serez plus seule Glorinda. Il tapota son épaule, comme pour la rassurer. Florinda et ses consoeurs cherchent un endroit où établir leur nid. Ces ruines leur apporteraient protection et source de nourriture. La harpie semble également vous apprécier. Alors, vous aurez au moins un peu d'animations.
    - M'apprécier?
    - Disons qu'elle ne vous a pas sautée dessus en vous voyant. Croyez-moi, pour des harpies. C'est beaucoup. Il ricana doucement, enchaînant. Et nous reviendrons. Maintenant que je sais que vous vivez ici, je ferai en sorte de faire venir un peu de monde. Et vos talents à la forge méritent qu'on vienne vous voir.
    - Je... Merci.

    Il tapota simplement son épaule en guise de réponse. Deydreus n'était pas spécialement du genre amical. Mais il ne pouvait que comprendre l'énorme solitude que ressentait la naine. Entre la mort de son mari, la disparition de son clan et sa terrible malédiction... Il était surprenant qu'elle n'aie pas en réalité déjà perdu l'esprit. Le reste de la nuit passa ainsi doucement. Les Serres se réveillèrent les unes après les autres, reprenant leurs affaires tout en échangeant quelques mots familiers. Flutrina et la harpie, levées en premières, avaient commencé à voler dans les ruines sous le regard vairon de la Griffe qui les analysait tout autant qu'il appréciait le balai aérien. Ces créatures étaient étranges. Souvent relayer au rang de bêtes stupides, elles avaient montré une hiérarchie impressionnante et une grande curiosité. Outre leur soumission, elles avaient également participé activement aux recherches et avaient même assisté Deydreus dans son combat contre l'armure. S'il avait eu du temps, le reikois aurait sans doute demandé aux troupes du RSAF de venir les étudier et de tisser plus de liens avec elles. Une infanterie volante était après tout toujours utile.

    Lorsque tout le groupe fut prêt, les guerriers se remirent en route, quittant le manoir pour se diriger vers l'entrée des ruines. Glorinda, les observant silencieusement, se contenta de leur faire un signe de main discret tandis que Flutrina revenait auprès des fantassins. Grattant certaines de ses plumes, la harpie piaillait doucement à intervalles réguliers. Pour cause, son petit collier s'était à présent orné de plusieurs gemmes brillantes qui lui donnait un air relativement impérieux. Si on omettait le fait qu'il s'agissait d'une créature ailée relativement primitive. Une fois dehors, la fraicheur de l'hiver vint s'échouer sur la peau de tous les reikois. Observant les volutes de vapeur qui s'échappaient de sa gorge à chaque expiration, Deydreus se sentait bien. Non pas vis à vis de son propre état, mais par rapport à la température. Commençant par la suite à marcher, l'homme aux yeux vairons demeura silencieux pendant de nombreuses minutes, perdu dans ses propres pensées. Les événements du manoir, couplés à sa propre situation le rendaient étrangement mélancolique. Qu'allait-il se passer, s'il renonçait effectivement à sa nature mortelle? S'il troquait une malédiction pour une autre? Comment le vivrait-il? Comment son entourage réagirait? Alasker? Les Serres? Un long soupir s'échappa de la gorge du guerrier, tandis qu'il sortait de l'une de ses sacoches le médaillon que Talia lui avait autrefois offert, la mélancolie s'intensifia un peu plus. Le temps passa ainsi, le groupe progressant dans la neige en direction de l'est et du refuge de Plumenoire. Arrivant près de l'ancienne position du nid de Flutrina et ses consœurs, le sombre chevalier se retourna vers la créature ailée alors que ses troupes s'arrêtaient.

    - Vous devriez rentrer dans votre nid, convaincre les autres de votre famille à vous suivre dans les ruines. Là bas, vous y serez en sécurité.
    - Mais. Moi vouloir accompagner sans-ailes.
    - Je sais, mais vous souhaitez vraiment laisser votre peuple dans un endroit aussi exposé?
    - Je... La harpie gratta ses plumes, visiblement confuse par ses propres pensées. Protéger les autres.
    - Exactement. Menez les aux ruines, Glorinda vous aidera à vous installer. Au revoir Flutrina.

    La harpie piailla de nouveau, venant gratter le plastron du reikois dans un crissement étrange. Puis, secouant la tête, elle s'envola avec l'autre harpie qui l'accompagnait. Il était amusant de voir comme, d'assaillante épargnée, elle était devenue une "alliée" des Serres Pourpres. Deydreus espérait qu'elle puisse s'installer avec les autres dans les ruines. Qu'elle puisse demeurer à l'abri car mis à part sa nature sauvage, la créature n'était pas spécialement hostile. S'approchant de la Griffe, Esyleij adoptait un sourire que l'homme aux yeux vairons comprit directement.

    - Hey, patron, vous avez vraiment un truc avec ce qui a des plumes...
    - La ferme, ou je ferais en sorte d'avoir un truc avec ta mère également.

    Le groupe éclata de rire. Un rire franc, grivois. Esyleij lui même étira un large sourire en regagnant la formation. Peut-être que les hommes ressentaient le malaise de leur dirigeant et souhaitaient savoir s'il était toujours là? Peut-être que l'air blasé habituel de Deydreus avait tout de même laissé glisser quelques inquiétudes. Cela agaça étonnement l'homme aux yeux vairons. Plus que tout, il ne voulait pas que les fantassins pensent qu'il se laissait abattre. Les choses iraient mieux, une fois le refuge exploré. Et, au pire des cas, il dirigerait ses hommes jusqu'à la fin. Avec force et férocité. Et tant pis s'il verserait alors des rivières de sang.

    C'est au début d'après-midi que les guerriers noirs et sang arrivèrent aux abords du refuge de Plumenoire. Ce dernier, composé d'une myriade de petites maisons en piteux états révélaient une pauvreté marquée mais pas étonnante compte tenu de l'éloignement de ce dernier vis à vis du reste des terres de l'Empire. Un peu plus éloignée, une caverne dominait le refuge comme un vautour prêt à fondre sur une proie inconsciente. Autour des petites habitations, des villageois s'affairaient à entretenir des choux, pommes de terres et autres plantations que le givre malmenait. L'arrivée de la troupe allait se faire remarquer, et potentiellement effrayer les paysans aussi Deydreus ordonna directement à certains de ses hommes de commencer à établir le camp. Contrairement au manoir, ils ne pourraient pas dormir entre des murs ce soir.

    Soupirant une nouvelle fois, le reikois écrasa la neige qui se trouvait sous ses grèves tandis qu'il entamait sa marche vers Plumenoire. Là bas, il y trouverait soit son salut, soit l'annonce d'une fin sanglante.  


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  • Mer 8 Mar - 13:06
    L'arrivée de Deydreus et ses hommes fut remarquée. Les paysans du refuge, travaillant une terre gelée jusqu'à lors arrêtèrent leur tâche éreintante pour s'approcher doucement de la seule et unique route du village. Ils étaient là, le regard curieux, à observer la Griffe et ses troupes qui approchaient doucement. Le village, si l'on pouvait l'appeler ainsi, ne possédait aucune structure véritable. Il ne s'agissait que d'une dizaine de maisons, étalées plus ou moins près des champs les entourant. Analysant la structure des bâtiments, ainsi que la tenue des locaux, le soldat reikois eut l'impression de revenir des années en arrière. Il était d'ailleurs fortement possible que ces petites gens n'avaient aucune idée de ce qui se passait à la capitale. Tout comme, à vrai dire, l'inverse était vrai. C'était souvent le cas, loin aux extrémités de l'Empire. Des petits villages oubliés, pourtant fidèles, qui peinaient à suivre et appliquer les différents édits impériaux faute de moyen. Ou de capacité à les comprendre. La notion d'imposition, de taxes, d'esclavagisme avaient du mal à percer jusqu'aux coins les plus reculés. Tout comme l'or qui devait normalement leur parvenir pour les aider dans la misère peinait à leur parvenir. Alors, comme dans ce village, les gens continuaient à vivre leur vie paisiblement. Comme une rivière de forêt qui s'écoulait doucement sans se soucier de la mère dans laquelle elle finissait par se verser.

    S'arrêtant une fois la "bordure" du village traversée, la Griffe attendit silencieusement de voir ce que les paysans comptaient faire. Allaient-ils l'ignorer? Venir le saluer? Le questionner? Savaient-ils au moins qui il était? Pas sûr. Attendant une quelconque réaction, l'homme aux yeux vairons analysa un peu plus les différents visages qu'il pouvait apercevoir. Des hommes et des femmes aux traits fatigués. Jeunes pour la plupart et à la peau sale. Des habits qui l'étaient plus encore, troués par endroits malgré les épaisses fourrures qui les recouvraient. Il n'était pas véritablement surprenant de constater que la personne la plus âgée qui était présente devait avoir, au plus, une quarantaine d'années. Travailler la terre était déjà une tâche difficile mais elle devenait véritablement épuisante lorsqu'elle se retrouvait gelée ou trop aride. Alors, les vieilles personnes ne s'y prêtaient plus, ou mourraient - parfois littéralement - d'épuisement. De plus, le climat n'aidait pas. Tout du moins, c'est ce que Deydreus pensait tandis qu'il achevait sa silencieuse observation. L'Empire possédait de nombreux visages, certains plus beaux que d'autres. Et malgré tous les efforts mis en place, la misère était, et serait, toujours présente. C'était une réalité à laquelle le reikois s'était fait, même si elle lui déplaisait.

    L'un des villageois, aux cheveux blonds gras et tâchés par une neige boueuse s'approcha du vétéran, une houe à la main. Ses deux yeux marrons, fatigués, glissèrent le long de la grande armure noire de la Griffe avant de venir se fixer sur les fentes de son heaume, se perdant dans le regard vairon de l'inconnu. Sa posture était légèrement courbée, par fatigue ou peur, lui donnait un air de chien soumis. Bien qu'il fut-ce le seul à oser arriver aussi près de Deydreus et ses hommes. Saluant ces derniers, le paysan prit finalement la parole, faisant résonner dans l'air sa voix grasse et son accent étrange.

    - Bon jour à vous étrangers. V'la bien l'temps qu'des aventuriers étaient pô venus à Plumenoire. Z'êtes là pour l'monstre?
    - Le monstre?
    - Z'êtes po au courant? Dans l'grotte plus haut lô bas. Un monstre dévore nos bêtes d'puis des lunes.
    - Nous n'étions pas au courant. Non. Pourquoi ne pas avoir demandé l'aide de l'armée impériale?
    - L'Empire? On n'plus un royaume? T'façon, personne aurait bougé pour v'nir nous aider. On est trop loin d'tout.

    Un long soupir s'échappa de la gorge de Deydreus tandis que, derrière lui, les Serres commençaient déjà à échanger leurs hypothèses sur le monstre en question.

    - Peu importe. Nous sommes de l'armée. Vous avez parlé d'aventuriers plus tôt. Combien? Quand?
    - J'sais pô trop. Plusieurs groupes. Sont jamais r'venus. C'était il y a quoi. Plusieurs s'maines. Un mois au plus.
    - Et vous n'avez pas peur?
    - Du monstre? Il tue nos bêtes ça pour sûr. Mais nous on est tranquilles. Tant qu'on s'aventure pô trop près de la grotte on risque rien. L'bête rôde aussi la nuit. En journée. On a jamais rien vu.
    - Je vois. Il fit signe à Ikaryon de s'approcher. Allez patrouiller autour du village et questionnez les gens d'ici pour voir s'il leur manque quoi que ce soit. Je vais aller voir vers la grotte. Si je trouve quelque chose.
    - Compris chef.
    - Vous s'vez.. On a pô d'argent.
    - Aucun souci. Je ne suis pas là pour une récompense.

    Laissant ensuite le paysan aux soins de son frère d'armes, Deydreus marcha doucement au travers du village afin de gagner le nord de ce dernier. De là où il était, le reikois pouvait aisément apercevoir l'entrée de la dite grotte. Rien de ce qu'il ne voyait témoignait de la présence d'une bête redoutable ou d'une quelconque entité. Il allait devoir se rapprocher, et enquêter. Quittant donc Plumenoire, l'homme aux yeux vairons avança un peu dans les terres pour s'approcher de la formation naturelle. Balayant du regard les chemins de terres gelés et autres traces laissées par les paysans, le chevalier cherchait le moindre indice. La moindre irrégularité qui pouvait le mettre sur une piste. Sur une hypothèse à explorer.

    Ce fut au bout d'une bonne heure qu'il trouva finalement quelque chose. Des restes d'animaux, laissés là par des villageois trop effrayés pour prendre la peine de venir s'occuper de la dépouille. Le corps était sec. Exsangue. De ce qu'il voyait, aucune balafre véritable n'était visible sur le corps de ce qui était autrefois un bovin. Seule une "morsure", visible au niveau du cou de la bête, restait parfaitement visible. Pour une fois, le climat des lieux était arrangeant car dans ce froid glacial, le corps avait été plus ou moins préservé. S'il pensa naturellement à ce que l'Ombre lui avait dit et à la possibilité de la présence d'un vampire, le reikois poursuivit tout de même son investigation, repérant quelques traces d'un campement près du reste de l'animal. Des cendres, légèrement disperses par le vent et la neige demeuraient visibles et révélaient autour d'elles différentes traces de tentes et autres piquets plantés. Des groupes d'aventuriers, probablement. En vérité, les options étaient nombreuses. S'il y avait bel et bien quelque chose dans la grotte, cela avait terrassé ceux qui avaient osé venir troubler le silence qui régnait depuis la grotte. Mais sur la nature de ce qui s'y trouvait... Il pouvait s'agir d'un vampire, d'une wyverne, ou tout autre créature fantastique régnant dans les terres du nord. Se relevant de son observation pour commencer à se diriger lentement vers le village, Deydreus s'arrêta lorsqu'il passa "devant" la grotte. Son regard venait d'accrocher quelque chose à sa périphérie. Une silhouette, dansante dans les ombres. Une forme humanoïde, silencieuse, dont les deux yeux semblaient briller dans l'obscurité avant de disparaitre lorsque le guerrier tourna la tête pour mieux l'observer.

    Grognant, Deydreus quitta finalement sa position pour regagner le village et le campement. Si un vampire était bel et bien présent, mieux valait-il attendre le lendemain matin pour tenter de le retrouver, et ne pas lui laisser avoir l'avantage de la nuit...


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Jeu 9 Mar - 13:12
    Une fois de retour au village, Deydreus observa silencieusement les différents villageois. Ces derniers, toujours un peu curieux, jetaient des œillades régulières aux Serres tout en continuant leurs différents travaux. Très vite, ils cessèrent de labourer la terre pour retourner dans leurs différentes demeures. C'était souvent ainsi, au près des paysans. Ils vivaient au rythme du soleil, se reposant dès que ses rayons ne baignaient plus la terre de sa lumière. D'une certaine façon, on pouvait prêter à ce rythme de vie une certaine similitude avec celui du bétail. Un cycle infini, parfaitement réglé, que peu de choses venaient véritablement perturber. De plus, si un monstre rôdait bel et bien au près de la grotte, mieux valait-il pour les villageois de se terrer chez eux et de ne pas risquer la moindre sortie nocturne. Continuant de marcher doucement, le reikois se dirigeait vers le camp dressé, ne s'arrêtant que pour saluer les habitants qui venaient lui parler.

    Une fois au campement, Deydreus demanda à Ikaryon de venir le voir afin qu'il lui rapporte ce qu'il s'était dit durant ses investigations. D'après le fantassin d'élite, six bêtes avaient été dévorées par la créature qui trainait dans les ombres. Les derniers aventuriers en date, dont le chevalier avait vu les traces, s'étaient aventurés dans la grotte sans tenir compte des avertissements des paysans. Ils avaient également été particulièrement désagréables avec les locaux, les insultant à diverses reprises. Pour le reste, le village s'auto suffisait pour le moment et il était difficile d'établir précisément leurs besoins. Bien sûr, ils avaient besoin de meilleurs outils, de meilleurs demeures. De plus de moyens. De bras supplémentaires. Mais... Cela serait difficile à offrir. Pas aussi rapidement. Pas aussi loin du reste de l'Empire. Opinant du chef pour remercier son frère d'armes, l'homme aux yeux vairons se fit la promesse d'en toucher deux mots au Cœur lors du prochain conseil de la main. S'il ne désirait pas expressément améliorer la condition de vie de ces personnes, le reikois trouvait normal d'espérer améliorer la condition de vie de son peuple, ne serait-ce que pour permettre à de meilleurs guerriers de vouloir défendre l'Empire. Car pour cela, il fallait bien quelque chose qui valait la peine d'être défendu. La violence naturelle et brutale avait du bon. Elle permettait à de grands guerriers de s'élever mais si cette dernière n'était pas un minimum conditionnée, elle finissait par répandre un chaos qui la gangrénait et donnait aux peuples l'impression qu'elle était fondamentalement mauvaise. Quand bien même elle faisait partie intégrante de leur essence. Il fallait un équilibre. Un minimum.

    - Dis aux hommes de former plusieurs groupes. Léonard gèrera le camp, toi les patrouilles. J'ai un mauvais pressentiment. Notre arrivée a déclenché quelque chose alors, faisons en sorte de limiter les dégâts. Prenez des lanternes, et des cornes d'alerte. Que les gars ne boivent pas la moindre goutte d'alcool. La nuit va être tumultueuse.

    Le fantassin acquiesça. Outre les directives de son supérieur, il sentait lui aussi cette étrange atmosphère dans l'air. Cette menace invisible qui pesait sur eux, et qui les plongeait dans une attente insupportable. Il n'était pas question de savoir s'ils seraient attaqués. Mais quand. Deydreus fit ensuite lui même le tour du campement, observant les nombreuses tentes et les hommes qui se préparaient à partir en patrouille. Comme d'habitude, les choses avaient été bien faites. Même si cette fois, cela ne changerait pas grand chose. Un peu plus loin, la lumière discrète de quelques maisons venait briser l'obscurité naissante, offrant aux Serres Pourpres un spectacle particulier. Comme s'ils observaient quelques lucioles timides qui se cachaient aux creux de différents rochers. Se détournant de cette scène, le reikois retourna finalement dans sa tente. Autant tenter de dormir un peu avant que la violence ne vienne s'abattre sur eux.

    *
    *  *


    Le bruit de la corne avait résonné à travers toute la vallée. Un signal fort, puissant, qui avait tiré de leur sommeil guerriers comme villageois. Sortant de sa tente à toute vitesse, Deydreus laissa ses yeux glisser sur le campement pour venir ensuite s'ancrer sur le village. Si le lieu de repos des fantassins était particulièrement calme, le nord du village quant à lui offrait à ses observateurs une image étrange. Depuis la grotte, une colonne de torches allumées descendait doucement en direction de Plumenoire. Telle un long serpent de feu qui glissait sur le sol gelé. Ordonnant à ses troupes de le suivre, le reikois s'élança en direction de la position qu'occupait les Serres en patrouille. Ce n'était donc même pas une attaque surprise. Mais une provocation pure et simple. Un assaut frontal, que la créature venait de provoquer.

    Arrivant au niveau de ses hommes, le chevalier analysa plus efficacement la colonne à l'aide de sa nyctalopie. Les formes qui tenaient les torches, semblables à des humanoïdes, marchaient doucement vers le refuge en entonnant un chant étrange. A leurs atours, le sombre guerrier comprit rapidement qu'il s'agissait des aventuriers mentionnés par les villageois. Même si leur nombre était bien supérieur à ce qu'avait remarqué la Griffe.  Leurs traits, fatigués et émaciés, témoignaient d'un manque cruel d'alimentation. Pourtant, ces derniers progressaient sans réelle difficulté. Puis, lorsqu'il ne furent qu'à une cinquantaine de mètres, ils lancèrent les torches en direction du village, hurlant comme des bêtes tandis qu'ils sortaient leurs lames.

    Le fracas des armes résonna dans l'air comme un éclair déchirant le ciel. Les Serres, entrainées et disciplinées, parvenaient sans peine à repousser les frappes de leurs adversaires et à contre-attaquer. Deydreus lui, observait la scène dans un silence glacial, plongeant son regard dans l'obscurité siégeant derrière les lignes ennemis. La véritable menace était là, quelque part, se servant de cette diversion pour jauger son ennemi. Et lorsqu'elle fut satisfaite de son observation, elle passa finalement elle aussi à l'attaque.

    La magie se propagea dans l'air comme un nuage noir, engloutissant aussi bien les fantassins que le village tout entier. L'espace d'un instant, plus aucun son ne flotta dans l'air. La mort venait leur rendre visite. Et elle avait faim. Deux villageois hurlèrent, leurs tripes se faisant propulser en dehors de leur corps mou par de grandes griffes noires. Quand leurs corps frappèrent le sol, Deydreus put enfin apercevoir l'origine de ces meurtres. Des formes faméliques, au corps composé d'étranges tentacules noires dont les membres supérieurs se terminaient en de longues griffes acérées. De nouveau cri s'élevèrent parmi l'obscurité, provenant cette fois du groupe de fantassins qui accompagnait le sombre guerrier. Berton, Esteban et Alberic venaient de recevoir des coups particulièrement violents, s'effondrant sur le sol dans une giclée de sang inquiétante. Tirés en arrière par leurs frères d'armes, les trois guerriers laissaient de longs grognements de douleur s'échapper de leurs gorges. Trois autres Serres prirent leur place, tandis que d'autres s'occupaient d'eux. Six guerriers momentanément indisponible. Tandis que les formes faméliques revenaient à l'assaut. Se jetant sur elle, Deydreus balaya ses sombres lames sur les bêtes ombreuses, tranchant en deux leurs silhouettes. Elles ne lâchèrent aucun cri lorsqu'elle volèrent en éclat, laissant simplement un liquide noir gicler sur le sol et sur l'armure du guerrier aux yeux vairons. Abjectes créations. Une femme sorti alors du nuage obscur, courant vers le reikois dans un cri continu. Ses traits effrayés et son visage fin lui donnaient un air presque angélique dans tout ce chaos. Mais cela ne la sauva pas. Sa tête se détacha de son corps dans un mouvement sec, frappant le sol et roulant doucement jusqu'aux bottes du chevalier qui observait silencieusement le reste du corps tomber comme une poupée désarticulée.

    Pestant contre la situation, Deydreus laissa sa magie se répandre dans ses muscles fatigués. Il fallait agir, vite, ou bien les pertes allaient devenir trop importante. Qu'il s'agisse de civils ou de ses propres hommes. S'il ne pouvait pas réellement les assister, le guerrier comptait cependant sur la distraction que ces derniers offriraient, lui faisant gagner suffisamment de temps pour trouver et affronter la source de cette sombre invocation. Ses pas claquèrent contre le sol comme un tonnerre retentissant, le propulsant en avant vers la ligne d'aventuriers "contrôlés" et d'autres formes ombreuses. Silence et Hurlement dansèrent dans un balai mortel, déchirant les chairs des vivants, et répandant liquide rouge et noir sur le sol gelé du village. Une fois la ligne passée, Deydreus continua sa course effrénée, quittant la "boule" de fumée pour observer plus facilement les environs. C'est là qu'il put enfin apercevoir l'origine de ce sort funeste. L'origine de cet assaut nocturne. Debout sur la branche d'un arbre mort, une figure enfantine observait les massacres qui avaient lieu plus bas dans un sourire carnassier. Son regard violet, brillant dans la nuit, quitta finalement l'affrontement pour venir s'ancrer sur le chevalier. Un rire sadique et aigüe s'échappa de ses lèvres émaciées tandis que de ses doigts coulaient une longue cascade de liquide noire. Ce dernier toucha le sol dans un bruit visqueux, s'étalant contre la terre avant de se solidifier en différentes formes animales. Des loups, au corps ombreux et fumants, dont les crocs semblaient prêtes à dévorer le soleil lui même. La main de l'enfant se leva alors en direction de l'être aux yeux vairons, tandis que son sourire s'étendait un peu plus.

    - Tuez-le.


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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    Deydreus Fictilem
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    Info personnage
    Race: Vampire
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    Rang: B - Griffe
    qui suis-je ?:
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  • Ven 10 Mar - 2:21
    Une énième parade. Une nouvelle esquive. Le froid qui venait brûler la gorge et les poumons. Le gout du sang dans sa propre bouche. Un autre coup porté aux créatures de la nuit. Une nouvelle frappe envers ses adversaires. Deydreus semblait pris dans une spirale sans fin, combattant pour sa propre survie contre un ennemi impitoyable qui semblait prendre un malin plaisir à diriger ses sbires ombreux et à en invoquer de nouveaux. L'enfant aux yeux indigo laissait de temps à autres un rire sadique s'échappa de ses petites lèvres, souvent lorsqu'un de ses loups venaient mordre l'une des protections du reikois. Pourtant, ce dernier ne perdait pas réellement le combat. Il luttait difficilement, certes, mais il se maintenait à flot. Il parvenait à défaire les sombres bêtes dans des mouvements rapides et précis. Mais il le savait, il n'arriverait à rien s'il ne s'empressait pas d'éliminer la source de ces invocations. D'autant que, des cris qui parvenaient jusqu'à ses oreilles, la bataille au sein du refuge ne se passait pas vraiment bien. Quels niveaux de puissance l'enfant agresseur avait-il atteint? A quel point était-il dangereux?

    Un loup tenta alors de saisir l'homme aux yeux vairons à la gorge, le forçant à de nouveau rouler sur le sol gelé. Pestant contre lui même et sur la distraction que ses pensées représentaient, le reikois s'élança de nouveau vers l'enfant, dans le but précis de venir l'abattre. Ce fut un mur de pieux faits d'ombre qui accueillit le chevalier qui cessa son attaque dans un grognement sourd, repoussé par la défense de son adversaire. Pourtant, et malgré la dangerosité évidente de son ennemi, Deydreus savait pertinemment qu'il ne s'agissait pas de la réelle menace qui rôdait dans la grotte. Que ce n'était pas le vampire qu'il recherchait, quand bien même la pâleur de sa peau et ses yeux étranges pouvaient orienter les hypothèses dans cette direction. Un nouvel assaut sortit le guerrier de sa réflexion, lui imposant une parade décisive sur une énième tentative d'éviscération. Silence s'abattit en réponse sur la créature qui se déchira dans un cri strident. Fixant l'étranger de son regard vairon, le sombre chevalier se redressa, tandis que de nouvelles bêtes se formaient aux pieds de l'arbre mort.

    - Pourquoi venir s'en prendre à nous? Une bête s'élança sur lui avant de s'effondrer sur le sol, tranchée par l'une de ses lames. J'étais venu rencontrer quelqu'un, ou quelque chose. Je ne cherchais aucun conflit.  
    - Vous êtes une menace pour lui. Votre sang, est un poison. JE dois vous arrêter.
    - Tant pis.

    Le corps du sombre guerrier vibra alors intensément. Chaque fibre de son corps, imbibée de mana, sembla tressaillir vivement sous la préparation de son prochain coup. Puis ses pas quittèrent la terre froide des environs de Plumenoire. Il n'y eut aucune défense. Tout du moins, il n'y eut aucune réaction suffisamment rapide. Les lames avaient entaillé tout ce qui s'était trouvé sur la route du chevalier. Loup ombreux, formes faméliques, barrières de fumée noire. Corps d'enfant. La giclée de sang vola dans l'air, se mêlant à la magie d'ombre dans un balai morbide. Retombant de l'autre côté de l'arbre mort, Deydreus se retourna pour observer les dégâts provoqués par son assaut fulgurant. Séparé du reste de son corps, la tête de son adversaire commençait à rouler doucement dans la neige, teintant cette dernière d'une teinte rougeâtre. Ses yeux violets, toujours ouverts, avaient déjà perdu de leur éclat et ses lèvres prenaient doucement la teinte blanchâtre caractéristique d'une perte de sang rapide. Avançant vers la tête de l'enfant, le sombre chevalier se pencha doucement vers cette dernière et l'attrapa de sa main gantée, tandis qu'autour de lui les formes ombreuses disparaissaient les unes après les autres.

    Quand il revint finalement au niveau des habitations de Plumenoire, l'homme aux yeux vairons put constater par lui même l'ampleur des dégâts. Sur la trentaine de villageois, une bonne quinzaine venait de trouver la mort. A quelques endroits, les corps découpés de ces pauvrets témoignait de la violence des combats. L'odeur ferreuse du sang se mêlait à celle des corps vidés et des incendies éteints à la va-vite. Ce fut Esyleij qui remarqua le premier le retour de son supérieur. Le demi-elfe s'empressa de courir vers la Griffe, son visage recouvert de quelques lacérations encore saignantes. ce dernier s'arrêta à quelques mètres de Deydreus, jetant un regard curieux sur la tête que ce dernier tenait dans sa main et qui laissait goutter le peu de sang qu'elle contenait encore.

    - Quelle est la situation?    
    - Les villageois ont vraiment souffert. Outre les morts, on a en plus au moins six blessés parmi eux.
    - Et nos gars?
    - Et bien. Il prit le temps de soupirer, tandis que ses traits s'assombrissaient peu à peu. Berton, Esteban et Ismael sont morts. Alberic est encore inconscient et à part ça... Vivien, Mitch et Fred sont trop blessés pour pouvoir continuer le combat. Ils ont absorbé les coups de ces saletés alors qu'ils tentaient de sauver les autres.
    - Je vois. Où sont-ils?
    - On les a mis dans la maison là-bas. Il pointa la tête de l'enfant du doigt. C'est ce petit enfoiré le responsable? C'est fini?
    - Oui. Et non, pas encore. Il s'approcha de son interlocuteur, tapotant sa main sur son épaule. Dis aux autres de se regrouper et de réunir tous les blessés. Il faut s'occuper d'eux. Vous reposer. Demain, nous penserons à la vengeance.

    Le sombre chevalier marcha alors en direction de la demeure où les dépouilles avaient été déposées. Chaque fois qu'il croisait le regard de ses hommes, Deydreus y voyait une peine dissimulée derrière un écran de rage et de colère. Chaque fois qu'il les regardait, le guerrier eut l'impression qu'il avait échoué. Qu'il avait trop traîné. Et que sa quête personnelle avait provoqué la mort de ses frères d'armes. Chassant cette pitoyable culpabilité qui, de toutes façons, n'allaient pas ramener les morts à la vie, le reikois entra finalement dans l'habitation transformée en hôpital de campagne, déposant en arrivant la tête de l'agresseur sur une table près de l'entrée. L'intérieur de la maison sentait mauvais. Outre l'odeur du sang, des tripes et de la mort, des relents de foin s'élevaient dans l'air. Voila un bien triste lieu pour donner sa vie. Gorrek et Mitch attendaient, silencieux, auprès du corps de leurs camarades défunts. Leurs yeux rougis témoignaient des quelques larmes qu'ils avaient versés, probablement en recueillant les dernières paroles de leurs frères tombés ou bien en tentant de les sauver dans un effort vain. Quand ils aperçurent l'homme aux yeux vairons, les deux fantassins n'eurent même pas la force de faire la moindre blague, le moindre commentaire. Ils se contentèrent de se lever, doucement, avant de laisser le chef seul avec les morts.

    Deydreus s'agenouilla près d'eux. Son heaume avait été retiré auparavant et déposé sur le côté. Son regard, toujours aussi froid, laissait pourtant transparaître de temps en temps une peine à peine perceptible. Puis, le guerrier commença à énumérer les nombreux faits d'armes de ses camarades. Les différentes scènes qui avaient marqué leur rencontre avec lui, leur recrutement. Leur début au sein de la troupe noir et sang. La tâche fut réalisée presque religieusement. Comme si le fil qui les reliait était en train de se dérouler devant le reikois. Comme s'il tirait doucement dessus, récupérant au travers de ses paroles les souvenirs et la vie de ceux qui étaient tombés. La scène dura longtemps. Peut-être une heure. Peut-être toute la nuit. Tout ce que Deydreus savait, c'est que le soleil entamait son levé lorsqu'il quitta la demeure. Il n'y avait sur ses traits aucune peine. Aucune souffrance. Seulement ce visage impassible qui le caractérisait habituellement. Dehors, les villageois tentaient encore de comprendre ce qui leur arrivait tandis que les Serres s'occupaient à entasser les différentes dépouilles, ou se regroupaient devant le chevalier à l'armure sombre. Ikaryon, Léonard et Esyleij vinrent alors un peu plus vers leur supérieur, attendant la suite tandis qu'ils jetaient tous un regard noir vers la tête que ce dernier avait repris.

    - On est le lendemain chef.
    - Je sais. Et il est temps régler nos affaires. Il marqua une pause, sa main s'ancrant un peu plus dans le cuir chevelu de la tête coupée. Vous allez vous occupez du village, de nos blessés. Je vais aller dans cette grotte. Seul. Et tuer tout ce qui s'y trouve.
    - On peut vous accompagner.
    - Oui, mais je refuse que vos vies ne soient sacrifiées pour mes propres objectifs.
    - On a juré de vous servir chef.
    - C'est exact. Et je décide d'y aller seul. Là bas, je ne sais pas si ce qui m'affecte se réveillera de nouveau. Si la chose qui m'attend pourra au moins m'apporter son aide avant que je ne lui ouvre la gorge. Mais c'est quelque chose que je dois faire seul.

    Ikaryon s'apprêta à ajouter quelque chose, mais il fut arrêté au dernier moment par Léonard qui leva simplement la main vers ce dernier. Le blondinet adoptait des traits durcis par la fatigue et la peine de la perte de ses camarades, mais une rage farouche se terrait dans son regard. Non pas dirigée contre Deydreus et sa décision, mais envers l'impuissance qu'il ressentait. Car il comprenait bien, au fond de lui, qu'ils ne feraient que gêner le reikois dans l'obscurité de la grotte. Et qu'ils devaient, malgré leur envie, s'occuper du "travail indigne". Les remerciant donc du regard, l'armure d'ébène se mit en route en direction de la demeure rocheuse de la créature qu'il recherchait. Les villageois l'observèrent dans un silence glacial, chacun posant ses yeux fatigués sur la tête que le guerrier portait au bout de ses doigts gantés. Puis, enfin, l'impérial arriva devant l'entrée de la grotte. Et dans un soupir, il s'engouffra dans les ténèbres.

    Il était temps de se venger.  


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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    Deydreus Fictilem
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    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: B - Griffe
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  • Ven 10 Mar - 15:16
    L'air était humide. Frais. Nauséabond. Les murs étaient mouillés, trempés d'une humidité ambiante saisissante. Dehors, il faisait froid et sec, malgré la neige. Ici, tout n'était que moiteur. Pestant alors que ses yeux s'adaptaient à l'obscurité et lui permettaient d'avancer, le reikois demeurait sur le qui-vive. Il y avait quelque chose, là, dans l'ombre, qui attendait qu'il ne fasse le moindre faux pas. La marche du reikois dura ainsi de longues minutes, enfonçant ce dernier toujours plus profondément dans les ténèbres absolues de la grotte. Ses nombreuses galeries, étroites, s'enchainaient dans un long boyau labyrinthique qui accentuait un peu plus la pression ambiante. Deydreus n'avait aucune difficulté à imaginer comment les derniers aventuriers avaient été terrassés, et comment les Serres auraient eu du mal à avancer. En fait, pour peu, il était même possible que quelqu'un comme Alasker ne puisse tout simplement pas progresser dans cet intestin rocheux. Même si ce dernier aurait probablement creuser avec ses mains pour ne pas s'arrêter.

    Finalement, l'étroit couloir se changea en une grande "salle". Eclairée par la timide lueur de quelques champignons fluorescents, cette dernière se composait d'un mobilier étrangement bien travaillé, fabriqué dans un mélange de marbre et de bois précieux. L'humidité, jusqu'à lors présente dans la galerie s'était également évaporée au profit d'une faible chaleur. S'approchant de la table, Deydreus analysa les environs. Il s'agissait, visiblement, d'une sorte de vestibule. Un lieu d'accueil, prévu pour réceptionner de potentiels visiteurs. Voila qui était curieux. Compte tenu de la difficulté pour parvenir jusqu'à cette pièce. Une ombre se détacha alors de l'obscurité, faisant face au sombre guerrier. La silhouette, humanoïde, faisait plus ou moins la même taille que lui. Puis, son visage apparut enfin aux yeux vairons de l'armure d'ébène. Un visage pâle, imberbe, dont les joues creusées venaient renforcer un regard inquiétant. Deux perles ambrées, brillantes dans l'obscurité. Sa longue chevelure blanche, tombant en cascade dans son dos, contrastait avec sa tunique vermillon et ses braies marron. Maigre et grand, le nouvel arrivant essuyait la commissure de ses lèvres du bout de ses doigts efflanqués. Deux gouttes rouges, glissant sur sa peau blanche telles des rubis liquides. Apercevant le reikois, ce dernier laissa un long soupir s'échapper de sa gorge tandis qu'il venait poser ses mains sur la table de marbre, dévisageant le chevalier.    

    - Ainsi. Vous êtes tout de même venu. Porteur du sang béni.
    - Ce n'est pas ceci qui allait m'arrêter. Il déposa la tête de l'enfant sur la table. Pourquoi nous avoir attaqué?

    L'inconnu observa quelques instants la tête décapitée, affichant une mine dégoutée et pleine de mépris. D'un geste de la main, il frappa l'appendice du dos de la main, faisant voltiger ce dernier contre l'un des murs. La tête s'éclata violemment contre la roche, faisant résonner dans l'air un bruit désagréable.

    - Je n'ai pas ordonné quoique ce soit. Cet imbécile a agit de lui même. Et en a payé le prix. Il était persuadé que vous veniez pour m'abattre. Il a senti votre sang. Tout comme moi. Mais lui, était persuadé que vous représentiez une menace. Sans prendre en compte le fait que vous pouviez venir chercher des réponses. Ou discuter. Il marqua une pause, essuyant le sang qui perlait à présent sur sa main. Laissez-moi repartir de zéro. Je me nomme Yvan Svarnakovak. Habitant de cette région et... Vampire. Comme vous l'avez surement déjà deviné.
    - Deydreus Fictilem. Griffe impériale.
    - Oh? La Griffe? Si j'avais sut, peut-être aurais-je été plus insistant quant au fait qu'il ne fallait pas vous attaquer. Vous êtes quoi, la seconde Griffe depuis la guerre des titans? La première? Je vous avoue perdre le compte. Au bout de quelques centaines d'années, on peu ne plus faire attention à ce genre de choses...

    Deydreus fixait son interlocuteur d'un regard froid. S'il n'aimait pas particulièrement le ton de ce dernier, il avait encore quelques questions à lui poser. Notamment vis à vis de l'enfant abattu, et de ce qu'il savait sur sa propre malédiction. S'approchant légèrement, le reikois observa le vampire qui se redressait doucement.

    - Cet enfant. Qui était-ce?
    - Mon fils. Enfin. Avant sa transformation.
    - Comment?
    - Les vampires ne peuvent procréer. Et mon histoire est particulière. Venez. Quittons ce vestibule. Considérez vous comme mon invité, Sire Fictilem.

    Sans attendre de réponse, l'immortel quitta la table pour venir passer par la porte qui l'avait vue venir. Nichée dans l'obscurité, Deydreus ne l'avait pas remarquée tout de suite malgré sa nyctalopie. Suivant donc le vampire, le reikois s'avança. De l'autre côté, la grotte n'en était plus véritablement une. La pierre laissait sa place à de nombreux endroit au marbre et à la roche taillée. Au plafond, un grand chandelier venait pendre et éclairer la salle de sa lumière orangée. Le sol quant à lui était recouvert de nombreuses tapisseries et le mobilier qui habillait la pièce était construit dans des matériaux riches et précieux. Plus loin, de nouvelles galeries s'étendaient en différentes pièces, faisant oublier au chevalier qu'il se trouvait sous terre et non pas dans un manoir. Devant lui, Yvan marchait doucement jusqu'à deux fauteuils qui siégeaient près d'une cheminée dont l'âtre abritait un feu vivace.

    - Venez. Prenez place. Et discutons un peu.

    Deydreus marchait silencieusement. Au fond de lui, l'envie de tuer cet être venait frapper sa conscience de manière répétée, ravivant l'image de ses hommes trépassés et la rage vengeresse qui bouillait en lui. Mais il devait garder le contrôle. Pour le moment. Venant se poser contre le fauteuil désigné, l'homme aux yeux vairons défit les sangles des fourreaux de ses deux épées, les plaçant contre lui tandis qu'il dévisageait le vampire à ses côtés. Ce dernier s'était versé une sorte de liquide à la robe pourpre et à l'odeur fruitée. Du vin, de très bonne qualité, qu'il savoura doucement avant de venir en proposer une coupe au reikois qui la refusa.

    - Je ne compte pas vous empoisonner vous savez. Il soupira doucement, visiblement désabusé face à la méfiance du guerrier. Peu importe. Que voulez-vous savoir?
    - Parlez moi de votre "fils". De votre transformation. Et de pourquoi il m'a attaqué aussi férocement. Et ce que vous savez du sang béni.

    Le vampire se vers de nouveau un peu de vin, savourant l'alcool avant de plonger ses yeux luisants dans les flammes qui dansaient devant lui.

    - Ma transformation est une histoire bien singulière. Je faisais partie d'une famille noble, autrefois. A une époque qui ne mérite même plus d'être mentionné tant elle est loin de notre temps actuel. J'étais malade. Mon fils l'était également. Dans un geste désespéré, mon épouse chercha de nombreux remèdes. Herbes. Médecins. Rien n'y faisait. Notre mal ne semblait pas naturel, ni véritablement issu d'une infection quelconque. Nous étions maudits. Tout comme vous l'êtes.
    - Le sang béni?
    - Exactement. Une malédiction qui se manifesta chez nous comme une démence profonde. Aucune violence véritable, mais des hallucinations, ainsi qu'une appétence certaine pour le sadisme et la cruauté. Il faut croire que ces traits sont restés chez mon fils, malgré notre changement.
    - Comment?
    - Ma femme était une femme brillante. Pleine d'abnégation et de résilience. Elle ne lâcha rien, jusqu'à ce qu'un jour un vampire lui propose son aide. Elle accepta. Immédiatement. Afin de nous sauver. Sans connaître le prix de son offre.
    - Elle est?
    - Morte. Tuée de mes propres mains suite à ma transformation. J'avais échangé une malédiction par une autre. Et elle fut mon premier festin. Mon premier repas d'être hématophage. Le vampire m'avait laissé faire, indifférent. Tout ce qu'il voulait, s'était agrandir son cercle. Son influence. Créer une relation de maître et d'esclave. Sans me concerter, il transformait également mon fils. Le piégeant dans une enveloppe enfantine pour l'éternité.

    Le vampire marqua une pause, ses yeux ambrés quittant les flammes pour venir se poser sur le guerrier à l'armure sombre. Sa mine hautaine avait disparue, laissant place à un air mélancolique.

    - Cette grotte, cette demeure... C'est un lieu que j'ai choisi pour m'éloigner de la civilisation. Pour la protéger de moi. De mon fils, qui s'est laissé ronger par l'amertume de cette réalité qui lui imposait de vivre à jamais dans le corps d'un être enfantin. Enfin. Maintenant. Il ne sera plus rongé par quoique ce soit.
    - Je ne m'excuserai pas.
    - Je ne vous demande pas de vous excuser. Vous avez été attaqués. Vous vous êtes défendus.
    - Hum.  
    - Voila plus ou moins ma réponse à vos questions. Maintenant. Laissez-moi vous poser à mon tour quelques questions. Pourquoi êtes vous venu jusqu'ici? Pourquoi vouloir me rencontrer de prime abord?

    Deydreus laissa ses yeux glisser sur les flammes à son tour. Puis, laissant ses pensées s'échapper dans l'incandescence, le reikois repensa à tout ce qui lui était arrivé. Au mal qui parcourait ses veines, l'amenant inexorablement vers une fin brutale, et précoce. Quittant l'âtre pour venir observer l'être pâle qui se trouvait à ses côtés, le chevalier aux yeux vairons serra inconsciemment sa main sanglante.

    - Je suis venu pour voir si vous pouviez me transformer.  


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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  • Sam 11 Mar - 3:39
    Le vampire affichait une mine étrange. Son regard ambré, qui possédait auparavant un air mélancolique venait d'adopter une curiosité étrange. Se penchant en avant, ce dernier soupira longuement avant de venir fixer le guerrier à l'armure sombre.

    - Êtes-vous parfaitement conscient de ce que vous demandez? Il s'arrêta pour se redresser, avant d'enchainer. Cette transformation n'a rien d'anodine. Outre la violence de cette dernière, votre corps entier fonctionnera autrement. La plupart des aliments vous paraîtront fades. Voir infects. Seul le sang pourra vous nourrir. Celui des bêtes, celui des mortels. Les rayons du soleil viendront brûler votre peau comme le pire des incendies. La moindre inattention de votre part. La moindre surexposition, et vous pourriez y laisser la vie. Mais ce n'est pas le pire....

    Il se releva alors, invitant le reikois à le suivre tandis qu'il se dirigeait doucement vers une grande armoire à vitres. Cette dernière, taillée dans un bois d'ébène splendide, abritait derrière son verre une multitude d'objets, reliques, et autres souvenirs de régions plus ou moins lointaines. Et plus ou moins vieillent. Le vampire fit glisser sa dextre sur la vitrine, s'arrêtant devant une statuette représentant une famille.

    - Le pire, en vérité, c'est l'immortalité. Il se retourna vers Deydreus, plongeant son regard dans le sien. On pense tout d'abord que la chose est avantageuse. Mais lorsqu'on commence à voir ceux que l'on apprécie périr les uns après les autres, on prend conscience de l'étendue de la malédiction. Les choses les plus palpitantes deviennent fades. Maussades. On se retrouve à devenir un observateur, mis sur la touche, car il ne nous est plus nécessaire de laisser notre trace. La mortalité naturelle, après tout, ne nous concerne plus.
    - Je suis parfaitement conscient de ce que l'immortalité implique.
    - Non, vous n'en savez rien. Mais un jour, surement, vous en prendrez conscience.
    - Vous n'êtes pas le premier immortel que je rencontre. J'ai croisé des démons qui se baignaient dans la corruption et le vice. Et une ange dont le cœur bat au travers des siècles pour le bien des mortels. Tous ne partageaient pas votre point de vue. Ils continuaient de lutter pour leurs objectifs. Et, si un jour la monotonie dont vous parlez vient m'étreindre... Cela est toujours un sort plus plaisant qu'une fine abrupte, prématurée. Sans contrôle. Vous parlez comme si vous étiez privé de votre état. Mais la Mort pourrait vous cueillir facilement. Tout comme elle est venue embrasser votre enfant.

    La phrase fit légèrement tiquer Yvan, qui laissa une grimace glisser sur ses lèvres fines. Il soupira ensuite, reposant la statue familiale qu'il avait machinalement récupéré en parlant plus tôt.

    - Il existe aussi autre chose. Bien que vous subissiez déjà ce genre d'effets néfastes à cause du sang béni. La soif de sang. Je ne parle pas simplement de l'envie de vous jeter dans une bataille. Mais d'une soif littérale. Dans la nuit, vous entendrez les cœurs battre. Le sang voyageant dans les artères de vos potentielles victimes. Vous deviendrez un loup parmi un monde d'agneau.
    - Un loup... La phrase fit ricaner doucement le guerrier aux yeux vairons. C'est déjà ainsi que notre monde fonctionne. Alors, quand bien même le monde deviendrait une ferme à bétail... Peu m'importe. Je refuse de m'éteindre dans la folie.
    - Soit. Vous semblez, visiblement, avoir déjà pris votre décision. Pas vrai? Je ne pourrais pas vous convaincre d'arrêter cette quête?
    - Non. J'ai eu bien trop de nuits pour y songer. Bien trop de temps pour voir ma propre fin arriver. Et réfléchir à un moyen de l'empêcher.
    - Je vois. Venez.

    Le vampire quitta sa position et se dirigea doucement vers une nouvelle pièce. Derrière lui, Deydreus commençait à se demander combien de galeries la grotte comportait réellement. Puis, en y réfléchissant, il en vint à la conclusion que l'être hématophage avait augmenté et amélioré sa cachette au fil des siècles. Ils arrivèrent finalement dans une grande salle dont des grands candélabres venaient projeter leurs lumières argentées sur des tables sculptées dans la pierre et le marbre. Yvan se plaça près d'une d'entre elle, déplaçant diverses potions et autres outils pharmaceutiques. Face au regard circonspect du reikois, le vampire haussa simplement les épaules.

    - Une salle d'examen que j'utilisais autrefois pour soigner les habitants de Plumenoire. Un autre de mes caprices, distillé et perdu dans les années de ma longue existence.
    - Pourquoi venir ici?    
    - Pour pouvoir vous enfermer. Lorsque la morsure fera son effet, vous risquez de... Partir. Je préfère vous savoir sous "contrôle".
    - Je n'aime pas l'idée d'être mis en cage.
    - Je le conçois, mais c'est là ma seule condition. Ma seule exigence. Si vous ne l'acceptez pas, vous êtes libre de repartir, avec ce mal qui ronge votre corps.
    - Hum.

    Deydreus avança silencieusement jusqu'à la table de marbre. Conçue pour permettre à un corps humain de s'y allonger, cette dernière reflétait timidement la lumière ambiante dans un éclat timide. Détachant les sangles de ses armes, le reikois vint les déposer contre cette dernière, jetant des regards envers le vampire afin de s'assurer que ce dernier ne préparait rien de suspect. Yvan se contentait simplement de l'ignorer, trop occupé à ranger divers flocons et autres fioles de sang dans des armoires poussiéreuses. Une fois sa tâche achevé, il montra de sa main maigrichonne la table afin de faire comprendre au chevalier qu'il devait s'y allonger. Ce dernier s'exécuta, non sans ressentir une gêne certaine. Non pas car il s'allongeait comme un vulgaire patient, mais parce qu'il offrait sa gorge et son sort à quelqu'un envers qui il n'avait aucune confiance. Mais c'était ainsi. Il manquait d'options. De temps. Et à présent tout reposait sur la bonne volonté du père immortel d'un psychopathe qu'il avait tué il y a quelques heures. Si les titans étaient bien des dieux influençant le sort et les vies des mortels, alors ces derniers possédaient bien plus d'humour et de sens de l'ironie que ce que le chevalier aux yeux vairons avait pensé. Yvan s'approcha finalement de Deydreus, balayant sa chevelure sur le côté tandis qu'il faisait claquer sa langue comme s'il se dégoutait de ce qu'il allait faire.

    - Cela ne sera ni agréable. Ni court.
    - Je supporterais.
    - Nous verrons bien. Préparez-vous.

    Dans un mouvement vif, le vampire ouvrit la bouche et se jeta sur le sombre guerrier. Puis, dans un bruit humide, ses deux crocs acérées vinrent transpercer la chair de l'homme aux yeux vairons.    


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  • Sam 11 Mar - 13:23
    Deydreus était seul. Les candélabres avaient cessé d'émettre leur douce lumière. Yvan avait quitté la pièce puis fermé la lourde porte d'acier. Et Deydreus était là. Entouré uniquement par du mobilier et ses propres pensées. Il n'y eut aucune réaction. Aucun tressaillement du corps ou soubresaut qui aurait pu démontrer une douleur quelconque qui pouvait parcourir son corps. Les crocs s'étaient simplement plantées dans son cou. Le reikois avait senti son sang se faire aspirer, quittant son corps pour rejoindre la gorge du vampire qui le mordait. Mais il ne fit rien, attendant simplement que ce dernier ne cesse de boire à sa gorge pour le laisser gérer ce que la transformation pouvait provoquer. Alors, Deydreus était là. A attendre. Sagement. Placidement. Que le moindre symptôme fasse surface. Mais rien ne venait.

    Se perdant dans ses pensées, l'homme aux yeux vairons s'imaginait une infinité de scénarios différents. Des fois, il pensait au fait que la malédiction pouvait ne pas "prendre", qu'il était trop tard pour son propre mal et qu'il était déjà condamné. Que tout ceci n'était qu'une énième farce du destin. Une énième moquerie dressée à son encontre et qui avait pour but de l'humilier jusqu'à la fin. De balayer toutes ses tentatives de survie. Ses ambitions. Dans d'autre cas, il pensait au fait que le mal n'était peut être pas si terrible. Qu'en réalité, la transformation pouvait se passer sans danger ou douleur. Qu'il avait déjà probablement changé et qu'il ne s'en était pas rendu compte. Même si la soif de sang dont lui avait parlé Yvan ne s'était pas encore manifestée. Peut-être qu'il était unique. Que sa condition l'avait rendu plus fort? Seulement. Deydreus n'était qu'un mortel parmi d'autres. Il n'était, pour l'heure, rien d'autre que ça. Un morceau de viande mortel attendant passivement qu'un mal ancien ne vienne remplacer une autre affliction afin de lui permettre de vivre un autre jour. De revoir et combattre aux côtés d'Alasker. D'observer le monde changer. Et de pouvoir voir de ses propres yeux les fils du destin s'enlacer inlassablement autour de lui. De sentir le lien qui le reliait aux morts et à la violence. Même si, pour l'heure, il était encore loin de tout cela. Et lorsque son introspection cessa, la douleur fit enfin son insidieuse apparition.  

    Les membres de Deydreus se tordirent dans un réflexe naturel, crispant ses muscles et lui faisant prendre une pose étrange. Désarticulée. Dans ses tempes, le reikois sentit une myriade de battements de cœur battre à un rythme effréné. La douleur. Encore. Et encore. De la raideur de ses muscles, l'homme aux yeux vairons sentit alors de longues déchirures, mordant son réseau neural comme des lames acérées. Tout son corps était en alerte, et tout son corps souffrait. Les odeurs et les sons s'intensifièrent, provoquant dans son esprit une tornade de perception qui venait lui faire tourner la tête, malgré le silence qui régnait pourtant dans la pièce et qui n'était en réalité troublé que par ses propres grognements. La douleur s'accentua alors un peu plus, tiraillant jusqu'au plus profond de son être. Un gout inconnu, abject, s'installa dans sa bouche. Dans un haut-le-cœur, le sombre chevalier se tordit une nouvelle fois pour venir vomir sur le sol marbré de la pièce. Le mélange de bile, de sang et de ce que le guerrier avait mangé la veille se répandit par terre tandis qu'il continuait de trembler. La température autour de lui sembla alors chuter grandement, provoquant des frissons et de nouveaux tressaillements. Puis elle grimpa subitement, déclenchant de grandes sueurs. Le tambourinage intensif de son propre cœur s'intensifia à son tour, déclenchant une profonde migraine chez l'armure sombre qui se contorsionna sous une nouvelle vague de douleur. Les grognements devinrent des cris. Résonnant dans la pièce comme un appel de détresse, non pas destiné à Yvan ou à ses hommes. Mais à la nature elle même.

    Se relevant alors subitement, Deydreus sentait autour de lui une odeur ferreuse particulièrement appétissante. Située non loin de sa position, dans l'une des armoires, une fiole contenait un liquide carmin qui appelait la Griffe avec une férocité déconcertante. Cherchant à quitter la table sur laquelle il se trouvait, le reikois s'effondra contre le sol froid de la pièce dans un énième grognement. Il rampa, pitoyablement, vers l'espace de rangement dans le but de pouvoir ouvrir ce dernier. Ses mains raclèrent sur la structure, cherchant quelque chose pour s'accrocher. Pour se relever sans l'aide de ses jambes qui refusaient de le maintenir debout. A demi suspendu à l'armoire, l'homme aux yeux vairons parvint finalement à ouvrir cette dernière et a attraper la fiole de sang. Brisant cette dernière dans sa main gantée, le chevalier sentit l'odeur ferreuse s'enfoncer plus intensément dans son esprit, tandis qu'une soif irrépressible venait s'installer dans sa gorge. Portant la main à ses lèvres, Deydreus se mit à lécher les filaments sanguins qui glissaient contre l'acier noirci de son armure. La soif fluctua légèrement, soulagée, avant de revenir frapper de nouveau. Plus intensément. Comme si elle désirait plus. Encore. Et encore. Alors les autres fioles furent brisées. Et le sang fut absorbé.

    S'éloignant en titubant de l'espace de rangement, le reikois n'avait même pas remarqué qu'il s'était redressé. La douleur parcourait encore et toujours son corps et chacun de ses muscles, chacune des fibres de son être, semblaient brûler. Son esprit, embrumé, parvenait à peine à comprendre ce qu'il se passait réellement et ne faisait qu'assembler les morceaux brisés de ses propres pensées. La soif s'était calmée au bout d'un moment. Satisfaite du liquide carmin qui avait glissé dans sa gorge. Mais elle demeurait présente. Là, au fond de lui. Attendant patiemment son heure pour frapper. Il la sentait. Ses yeux glissèrent alors dans la pièce, revenant finalement sur la table qu'il avait quitté plus tôt. Sa tête tournait, son corps brûlait. Il fallait qu'il s'allonge. Qu'il s'évite plus de souffrances que nécessaires. Il tenta de marcher. S'effondrant de nouveau.

    Cette fois, la soif revint sous une autre forme. Une myriade de voix, hurlant dans son crâne comme un torrent d'âmes affamées qui réclamaient d'être nourris. Comme une tempête qui venait écraser son cœur et son âme. Deydreus retira machinalement le haut de son armure. Sans même sans rendre compte, l'homme à la chevelure d'ébène se retrouvait torse nu et grattait inlassablement de sa main sanglante son bras gauche, provoquant de longues trainées sanglantes le long de son derme. Sa chair déchirée ne le dérangeait pas plus que cela, tant la douleur qui parcourait l'entièreté de son corps semblait prendre le pas sur le reste. Combien de temps était passé depuis le début de la crise? Une minute? Deux heures? Aucun moyen de le savoir pour lui. Car seule la douleur et la folie semblaient l'embrasser pour le moment. Ses doigts griffus replongèrent dans sa chair, cette fois au niveau de sa poitrine. Comme s'il cherchait lui même à s'arracher le cœur. La peau se mit à rougir rapidement, avant de finalement laisser son propre sang glisser sur son torse. Un nouveau grognement s'échappa de sa gorge lors de cette douloureuse délivrance. Un grognement qui se changea rapidement en cri, tandis qu'autour de lui un torrent de sang semblait virevolter. Un balai sanglant, animé par une magie qu'il ne contrôlait pas, et qui donnait à la scène un aspect majestueux et apocalyptique. Le sang glissa dans son dos, formant une paire d'ailes sanguines qui vola par la suite en éclat, projetant dans l'air une myriade de gouttelettes écarlates qui retombèrent en une fine pluie brillante. Levant la tête pour sentir les gouttes frapper sa peau pâle, l'être aux yeux vairons ouvrit machinalement la gorge. Tandis qu'il sentait le gout ferreux du liquide glisser contre sa langue, le reikois passa instinctivement cette dernière sur ses canines devenues crocs. Deux longues dents, acérées, qui avaient gagné en longueur et violence. L'hurlement se mua alors en un long rire. Une moquerie destinée aux titans. Ou a ce qui avait tenté de le condamner une première fois, alors qu'il atteignait enfin la position qu'il désirait. Une euphorie rageante, qui traversait son être et son esprit, remplaçant la douleur par une légèreté mystérieuse.

    Puis il perdit connaissance, s'écroulant dans une mare de sang qu'il avait lui même provoqué. Le mortel n'était plus. Mais un nouveau vampire était né.        


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  • Lun 13 Mar - 3:01
    Lorsqu'il rouvrit les yeux, Deydreus sentit un gout pâteux dans sa bouche. Comme s'il avait passé la soirée à manger de la farine. C'était une impression désagréable. Particulièrement dérangeante pour le reikois qui se redressait doucement en tentant de comprendre où il se trouvait. Il n'était plus dans la salle d'examen. Dans son inconscience, l'être aux yeux vairons avait été transporté dans une pièce aux meubles décorés et dont le lit dans lequel il se trouvait actuellement était aussi moelleux que recouvert d'une légère odeur de lavande qui, au moins, plaisait au chevalier. Combien de temps avait-il été inconscient? Où se trouvait son armure? Ses armes? Et cette sensation...

    Deydreus passa machinalement sa langue sur ses dents, parvenant difficilement à s'habituer à ses deux crocs. Au delà de son étrange dentition, le guerrier sentait l'entièreté de son corps rongé par des courbatures qu'il n'avait pas ressenti depuis des années. Comme si cette... Transformation, lui avait fait subir un surentrainement. Et pour cause, il avait l'impression de bouger ses bras plus rapidement. Lorsqu'il quitta le lit dans lequel il était allongé, l'être aux yeux vairons eut la sensation de légèrement flotter. D'être plus léger. Passant devant un miroir mural, le chevalier s'observa quelques instants. Son torse, toujours recouvert de cicatrices, ne portait pourtant pas les traces des nombreuses lacérations qu'il s'était infligé lors de sa crise. Lors de l'abandon de sa mortalité. En revanche, son bras demeurait toujours recouvert de l'étrange couche cristalline. Est-ce que, au final, tout cela n'avait servi à rien? Non, cela ne pouvait être. Il avait changé. La soif aussi. Il la sentait, au plus profond de son être. Rongeant les barreaux de son esprit tel un loup affamé qui attendait que les barrières mentales du reikois ne se baissent pour se déchainer. Pour réclamer un sang qui lui était, à présent, vital.

    Tournant la tête, Deydreus remarqua alors que son armure, son gambison, sa cotte de mailles et ses épées avaient été déposées sur différents supports et râteliers. Silencieux, le nouveau vampire s'approcha doucement de ses protections, commençant à les enfiler dans un grognement étouffé. Les muscles tiraient, brûlant légèrement, tandis qu'un mal de crâne frappait encore légèrement ses tempes. Une fois l'armure revêtit, Deydreus s'étonna de la légèreté de cette dernière. Pourtant, elle n'avait rien de différent. Mais... Était-ce là aussi un effet de sa transformation? De son état? Silence et Hurlement étaient également moins lourdes. Et après quelques moulinets avec ces dernières, le reikois fut rassuré de constater que malgré cela leur balance était toujours impeccable. Passant son casque sous son bras, le chevalier quitta finalement la chambre dans laquelle il se trouvait, s'engouffrant dans un grand couloir aux murs décorés et au sol en bois d'ébène. Ce fut au bout de quelques longues secondes qu'il arriva finalement dans la pièce où il avait partagé une discussion auprès du feu avec Yvan. En parlant de ce dernier, il se trouvait assis dans le même fauteuil où il s'était assis autrefois. Quand il entendit les cliquetis caractéristiques de l'armure sombre, il détourna son regard du feu dansant pour venir observer le nouvel arrivant.

    - Vous vous êtes réveillés bien plus vite que ce que j'aurais imaginé. Comment allez-vous?
    - Je ne sais pas trop... Il marqua une pause, déposant son heaume contre une table avant de venir près de l'autre vampire. J'ai l'impression qu'un troupeau de béhémoths m'a piétiné le corps.
    - Ce n'est pas très éloigné de ce qu'il s'est passé.
    - Je vous remercie. Pour vous être occupé de moi.
    - Il aurait été étrange de ma part de vous transformer pour ensuite vous laisser tremper dans tout ce sang. D'ailleurs... A ce sujet... il s'arrêta, fixant les flammes dansantes. Votre transformation aura été particulièrement unique. Surtout ce tourbillon sanguin qui vous a entouré. C'était comme si.. Le sang vous répondait. Je n'avais jamais vu cela.
    - Je pensais que cela faisait partie du processus mais, pour être honnête, ce n'est pas la première fois que cela se produit.
    - Comment ça?
    - Il y a quelques jours, lors d'un combat particulièrement brutal, le sang autour de moi semble s'être animé. Comme s'il possédait sa propre volonté et qu'il me répondait. Comme une rivière qu'on déviait de son lit en creusant une tranchée plus profonde.
    - Je vois. Cela n'est pas habituel en tout cas. A l'occasion, il faudra que vous exploitiez cela. J'ai la sensation que le sang béni a eu sur vous plus d'effets que chez d'autres. Et que la transformation en vampire a éveillé un potentiel. Mais ce n'est que supposition.
    - Je verrais cela une fois rentré. Nos mages seront ravis de me faire tester quelques menues expériences. Au fait... Combien de temps a passé?
    - Quelques heures. Si j'ai bien suivi, nous devrions approcher de la fin d'après-midi.
    - Je vois. Il va falloir que je reparte alors. Je ne peux rester ici. Mes hommes vont s'inquiéter. Il marqua une pause, fixant son regard vairon sur le vampire. Comment puis-je vous remercier?
    - C'est inutile. Je ne vous ai rien demandé.
    - Pourtant, rien ne vous obligeait à m'aider. Nous aurions pu nous étriper l'un l'autre. Mais vous avez opté pour le dialogue.
    - Pour être franc, vous m'auriez écrasé. Je suis un piètre combattant, malgré mes nombreuses années de vie. Il ricana doucement, quittant les flammes pour venir observer ses maigres mains. Il existe peut-être quelque chose que vous pouvez faire pour m'aider. Comme une... Récompense, pour mon aide.
    - De quoi s'agit-il?
    - Je voudrais que vous mettiez fin à mon existence.

    Deydreus écarquilla les yeux, surpris par la demande d'Yvan. Au début, le reikois crut que son interlocuteur se moquait de lui, tant la demande avait été effectuée sur le même ton que le reste de la discussion. Comme s'il venait de lui demander le sel. Pourtant, l'homme était sérieux. Les traits sur son visage émacié le prouvaient. Il y avait dans son regard une mélancolie qui se transmit presque instantanément au chevalier sombre. Les deux vampires restèrent silencieux quelques instants, faisant flotter dans l'air l'étrange malaise provoqué par l'étrange demande. Finalement, Deydreus secoua la tête tout en replaçant ses cheveux d'ébène.

    - C'est une chose particulière que vous me demandez.
    - Je le sais. Mais voyez-vous j'ai beaucoup réfléchi pendant votre transformation. Non. En vérité, cela fait des années que j'y pense. Vous l'avez dit vous même en réalité, l'immortalité qui me détruit de l'intérieur possède en vérité une faille plutôt simple. Mais, en vérité, je crois n'avoir été qu'un lâche tous ces siècles. Le vampire passa ses mains sur ses tempes, retenant un sanglot. J'ai perdu ma femme le premier jour. Puis, je me suis enfermé loin de tout afin de fuir ma nature et la honte que je ressentais chaque fois que je posais le regard sur mon fils et sa nature agressive. Rien ne me retenait en ce monde mis à part ma progéniture. Aujourd'hui, il n'est plus. Et je réalise simplement... Depuis combien de temps, l'âme de mon épouse m'attend-elle? Deux cents ans? Trois cents? Je ne sais même plus. Et peut-être que c'est ça en vérité qui m'effraie à présent. Oublier. Ne plus me souvenir de son nom, des traits de son visage.

    Il se releva alors doucement, se tournant vers Deydreus pour fixer son regard dans le sien.

    - Je préfère partir avec les quelques souvenirs que j'ai encore. Selon mes propres termes.
    - Je vois. Deydreus se releva sans hésitation, dégainant Silence dans un mouvement fluide. Vous êtes sûr?
    - Absolument. Et puis, au delà du reste... Vos hommes vous ont vu entrer dans cette grotte plein de vengeance. Ils ne comprendront pas si vous les retrouvez les bras vides. Et le corps transformé. Pour votre propre image, vous DEVEZ me tuer. Et concernant tous les morts qu'il y a eut. Offrez leur le repos. Il se mit alors à genoux, relevant la tête pour plonger un regard larmoyant envers la Griffe. Cela va-t-il faire mal?
    - Pas longtemps.  

    Il n'y eut aucune pitié dans son geste. Aucune hésitation. La lame trancha sur toute la longueur le corps d'Yvan, le découpant de l'omoplate gauche à la hanche droite. Les deux morceaux tombèrent dans un bruit humide, figeant à jamais l'expression du vampire dans un air surpris. Puis ses yeux perdirent de leur lueur. Il n'y avait plus aucune vie dans son corps. Seulement le vide. Deydreus le regardait en silence, secouant sa lame dans un mouvement sec. Le sang gicla sur la largeur, venant arroser l'âtre d'un liquide carmin. Yvan avait eu raison. Il fallait que les Serres pensent à un combat. Même si, en vérité, ces derniers ne se soucieraient probablement pas de ce qu'il se serait passé ici. Mais... La peine des pertes subies allait ronger leur cœur. Le remplir d'une haine que seule la vision d'un bouc-émissaire mort pouvait soulager. Alors Yvan avait offert sa vie. Lui qui souhaitait rejoindre les morts. L'espace d'un instant, Deydreus eut l'impression de voir un fil se couper. D'entendre derrière lui la voix éthérée qu'il avait vu en songe. Mais il n'en fut rien lorsqu'il se retourna. Il était seul, avec le corps de celui qui l'avait transformé. Contournant la dépouille, Deydreus vint replacer sur son crâne son heaume et soupira en sentant l'acier froid sur sa peau. Il retourna ensuite près des restes d'Yvan et, toujours silencieux, il agrippa la main de l'homme pour commencer à le traîner doucement dans la grotte, empruntant la galerie qui menait à la sortie.

    Quand il arriva enfin vers la dite sortie, Deydreus était plongé dans une grande introspection. Tournant la tête pour observer le corps qu'il traînait, le reikois se fit la réflexion que c'était là un spectacle bien humiliant vis à vis d'Yvan mais... Les choses étaient ainsi faites. Ce monde était cruel, violent, et peu importait en vérité. Car les morts ne pouvaient se soucier de ce qu'on faisait de leur dépouille. Franchissant le seuil de la structure rocheuse, le vampire fraichement transformé prit le temps d'observer le ciel avant de s'aventurer plus en avant. Le ciel était gris, emplit de nuages qui venaient masquer les rayons à présent mortels du soleil. De nombreux flocons tombaient en un balai hivernal captivant. Hypnotisant. Dans un long soupir, le chevalier s'avança finalement en direction de Plumenoire. Puis la première douleur vint. Au niveau de sa tête, plus exactement à la jointure du casque et du gorgerin, se trouvait un petit espace de chair que l'armure ne protégeait pas. Malgré le soleil caché, quelques rayons avaient visiblement pu tracer leur route jusqu'à sa peau, brûlant cette dernière comme une torche déposé sur un tissu imbibé d'huile. Grognant, Deydreus se contenta d'ignorer la douleur et de continuer sa marche. Sa régénération faisait également son œuvre, refermant les brûlures au même rythme qu'elles apparaissaient dans une fumée noire légère. C'est alors que l'être aux yeux vairons remarqua les silhouettes qui l'attendaient, à quelques mètres de la grotte. Esyleij. Léonard. Ikaryon. Les trois hommes avaient attendu en dehors de la grotte. Que leur chef revienne.

    Et à présent, ils observaient silencieux et soulagés la carcasse que le chevalier tirait derrière lui, souillant la neige de viscères et de sang.      


    Dona eis requiem [SOLO] - Page 2 Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


    Noble du Reike
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    Deydreus Fictilem
    Deydreus Fictilem
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    Info personnage
    Race: Vampire
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: B - Griffe
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t893-deydreus-fictilem-inter-arma-silent-leges-terminehttps://www.rp-cendres.com/t1731-comites-aeterni-liens-de-deydreushttps://www.rp-cendres.com/t950-liber-legatus-chronologie-de-deydreus-fictilem
  • Lun 13 Mar - 14:07
    Le corps d'Yvan fut projeté sans plus de cérémonie sur le reste des dépouilles de l'attaque passée. Les Serres n'étaient pas allés profaner son cadavre. Ils n'avaient pas prélever de trophées, ni infliger plus de dommages au vampire. Ils s'étaient contentés de regarder leur chef traîner le corps sur tout le chemin en silence. Et lorsque ce dernier avait projeté sa victime sur le charnier, les fantassins avaient simplement hoché la tête en souriant. Satisfaits de la vengeance que leur avait offert le reikois. Puis, Deydreus était allé récupérer une torche et de l'huile. Et le feu avait pris.

    Observant les nombreuses flammes qui léchaient les corps, l'être aux yeux vairons laissait ses pensées glisser de la scène morbide pour venir s'ancrer sur son nouvel état. L'odeur du sang était omniprésente. Dans l'air. Sur le sol gelé. Au niveau des plaies de ses frères d'armes dont les bandages alcoolisés peinaient à masquer le parfum. Son esprit vrillait, attiré par ces saveurs olfactives comme quelqu'un d'addict. Comme s'il se sentait appelé par l'hémoglobine. Serrant le poing, le chevalier tentait de recentrer son attention sur la crémation qui avait lieu devant lui. Se concentrer. Ne pas céder à la soif. S'il tenait à présent. Il pourrait tenir plus tard. Il fallait être fort. Physiquement et mentalement. Et Deydreus se refusait à l'échec. Il ne souhaitait pas devenir un monstre, et regretter dans une centaine d'années ses premiers gestes. Cette idée lui étira étonnamment un sourire. Une centaine d'années... Il allait falloir qu'il s'habitue à cette nouvelle réalité. Au fait qu'il ne craignait plus le temps qui passe comme le reste de ses congénères. Que le temps s'était arrêté, et que l'avenir lui tendait les bras.

    - Si tu as quelque chose à dire, Esyleij, dis le.  

    Le demi-elfe laissa un léger raclement de gorge flotter dans l'air. S'il s'était approché depuis quelques minutes et fixait son supérieur, le fantassin n'avait pas osé prendre la parole, de peur de déranger le dirigeant des Serres Pourpres. A présent invité à prendre la parole, il continua de se rapprocher du chevalier, s'arrêtant à quelques pieds de ce dernier et plongeant à son tour ses yeux dans le brasier après avoir pris soin d'analyser le reikois aux yeux vairons.

    - Il s'est passé un truc dans la grotte. Pas vrai? Vous avez changé. Les autres le voient un peu, pour moi c'est clair. Votre façon de bouger. Votre... Aura. Tout semble différent. Et semblable à la fois. Il marqua une pause, hésitant. C'est toujours vous, pas vrai?
    - Je suis devenu un vampire.

    La phrase avait été lâché simplement. Comme si le chevalier venait d'annoncer leur prochaine destination. Deydreus se détourna de l'incandescence pour plonger ses yeux hétérochromes dans ceux du demi-elfe, posant sa main gantée sur l'épaule de son frère d'armes.

    - C'est toujours moi, Esyleij. Malgré cette transformation. Malgré tout. Je suis toujours le même homme. J'ai du mal encore à percevoir l'étendu de ce changement de nature et à quel point ce dernier m'a affecté mais mes pensées sont toujours les miennes. Je dois seulement veiller à ne plus faire de bain de soleil. Mais ça... C'était déjà le cas.

    Un léger rire s'échappa de la gorge du demi-elfe. Deydreus ne savait pas réellement si son explication l'avait convaincu, mais il savait toutefois que ses troupes continueraient de le suivre. Qu'ils resteraient fidèles, car leur chef était toujours là, parmi eux, à vivre la même cruauté. La même violence. Retirant la main qui siégeait toujours sur l'épaule du fantassin, le guerrier se remit à observer l'incandescence.

    - Les corps de nos gars ont été préparés?
    - Oui. On pensait faire une cérémonie après ça. Un bûcher funéraire, pour les villageois, et nos frères tombés.
    - Je vois. Venez me chercher avant de commencer. Il marqua une pause, tandis qu'il se détournait pour commencer à marcher. Je veux leur dire au revoir une dernière fois, avec vous.

    Le chemin jusqu'au camp avait été rapide. La Griffe ne s'était pas arrêtée une seule fois. Tout le long, Deydreus s'était contenté de saluer de la main les quelques villageois qu'il croisait et qui l'observaient d'un œil admiratif et craintif. Non pas à cause de sa nouvelle nature, ils n'en savaient rien, mais pour l'image du sombre guerrier revenant d'une terrible bataille. Chaque fois, le reikois avait l'impression d'entendre leur cœur battre. De sentir l'odeur et la qualité de leur sang. Quand il entra finalement dans sa tente, l'être aux yeux vairons laissa un long soupir s'échapper de sa gorge. Il ressentit alors soudainement tout le poids des événements venir s'échouer sur épaules. Se posant sur son lit de camp, le guerrier eut l'impression que son corps lâchait. Qu'une poigne de fer venait enserrer son cœur et alourdir ses pensées. Était-il sauf? Réellement?
    Relevant la tête, Deydreus posa ses yeux vairons sur la toile blanche de sa tente, soufflant longuement. La soif. Les pulsions qui s'animaient dans son esprit. Le sang béni. Sa position de Griffe. Tellement de choses s'étaient passées en quelques mois. Tellement de changement. Posant ses mains sur ses tempes pour les masser, le reikois se reprenait peu à peu. Il assimilait ses changements et sa nouvelle nature. Même s'il allait lui falloir du temps. Même s'il devait composer avec de nouvelles contraintes, et de nouvelles forces. Ses yeux se fermèrent quelques instants, laissant un flot d'images défiler dans sa tête, seulement arrêté par le bruissement léger d'une fumée ombreuse qui se matérialisait devant lui.

    - Comment te sens-tu, Deydreus?
    - Fatigué. Et étrangement... Soulagé.

    Deydreus rouvrit les yeux et ancra son regard vairon sur l'Ombre. La silhouette fumante dansait doucement, ses yeux brillant d'une lueur magique qui fixaient le chevalier avec curiosité.

    - Tu as fais le bon choix.
    - Nous verrons bien. Il soupira de nouveau. Je ne suis pas vraiment homme à m'inquiéter normalement pour l'avenir. Même si à présent ce dernier semble s'étendre sur l'infini.
    - Que comptes-tu faire à présent?
    - Rentrer. M'adapter à ce nouvel état. Et tout d'abord, faire un adieu digne du courage de mes frères d'armes.
    - Es-tu peiné de leur mort?
    - Cette question est stupide. Il se releva, déposant ses armes contre la table de sa tente. Ces hommes partageaient mon quotidien. Ils respiraient, riaient, suaient et saignaient à mes côtés. Le lien qui nous unissait n'est pas semblable à de l'amitié et, même si ce dernier est différent de ce qui me lie à Alasker, il restait extrêmement fort. Me demander si voir leur corps froid et terne m'a affecté révèle une grande incompréhension sur ma personne. Les Serres savent ce qu'implique le fait de se battre sous ma bannière. Quels sont les risques encourus au quotidien. La Mort est une soeur, une compagne, une mère. Elle veille sur nous comme elle vient nous prendre. Nous ne la craignons pas, mais cela n'empêche pas de ressentir quelque chose lorsque nos frères tombent.

    Il enleva ensuite son casque, le déposant aux côtés de ses lames runiques. L'Ombre, elle, le fixait silencieusement et semblait se nourrir des mots du chevalier. Sa forme ombreuse et dansante vacillait doucement, fluctuante. Se retournant de nouveau vers l'étrange apparition, le reikois fixa cette dernière.

    - Je me moque de la mort des autres. De ces villageois. De beaucoup de guerriers. Mais chaque Serres qui tombe me donne l'impression d'avoir échoué. D'avoir manqué à mon devoir. Et de devoir porter leur souvenir en mon être jusqu'à ma mort. Car si leurs noms ne resteront pas dans les registres et contes de l'Empire, ils demeureront dans ma mémoire jusqu'à la fin.
    - Tu es vraiment intéressant, Deydreus. Je ne regrette pas d'avoir posé les yeux sur toi. De suivre ta progression. Et de t'assister.
    - Ton intérêt est noté, et apprécié.
    - Nous nous reverrons bientôt. Je prendrais de tes nouvelles, afin de voir si tu parviens ou non à maîtriser ta nouvelle nature.

    L'ombre s'évapora alors, laissant le guerrier de nouveau seul avec ses pensées. Quelques heures passèrent alors de nouveau, le vampire s'allongeant doucement pour dormir d'un sommeil sans songe. Quand il rouvrit les yeux, le soleil était déjà couché et l'animation dans le campement révélait la préparation du bûcher funéraire. Se redressant, Deydreus reprit machinalement ses armes, les attachant silencieusement tandis que Léonard venait s'annoncer. L'heure était venue.

    Sortant de la tente, le reikois savoura la fraicheur nocturne et l'absence de soleil. Les villageois, invités naturellement au bûcher pour dire adieu à leurs proches avaient tous enfilé des loques sombres qui leur donnaient un air encore plus miteux qu'à l'accoutumée. Les Serres, eux, avaient gardé leurs armures et leurs armes, toujours prêts à réagir. A combattre. Rejoignant leur position, le chevalier vint s'installer à l'avant du groupe de fantassins, jetant un dernier regard sur ceux qui gisaient silencieusement sur le bois imbibé. Ikaryon fit un discours. Sobre. Honorable. Il rendit hommage aux guerriers comme aux villageois avec des tournures de phrase que Deydreus respectait et admirait. Il était, paradoxalement, heureux de voir ses hommes démontrer d'autres qualités que le simple savoir martial.
    Ses yeux vairons quittèrent alors le fantassin qui prenait la parole pour passer sur le visage de tous ses hommes. Ils étaient là, en deuil, frappés par la première véritable perte au sein des Serres Pourpres depuis des lunes. Mais ils se tenaient droit. Aucun d'eux ne démontrait la moindre forme de faiblesse. De chagrin. Pourtant, le guerrier savait qu'ils souffraient silencieusement. Mais ils faisaient bonne figure. Ils tenaient bon, pour les autres combattants, et pour les villageois. D'une certaine façon, ils appliquaient la même logique que lui pour eux.  

    Ikaryon termina alors son discours, approchant de Deydreus pour lui tendre la torche qu'il venait d'embraser. Sans dire mot, le vampire attrapa cette dernière et la lança sans plus de cérémonie sur le bois. Les flammes prirent rapidement, transformant l'assemblage boiseux en une gigantesque colonne de flammes. Le brasier, illuminant l'entièreté du campement et baignant les silencieux spectateurs de sa lumière orangée. Toujours droit, Deydreus laissa ses yeux vairons se perdre dans les flammes tandis qu'il observait les corps de ses hommes fondre peu à peu. Et il réalisa alors, dans un soupir.

    Peut-être, qu'au final, il se trouvait lui même dans les flammes, en deuil d'une mortalité rejetée.        


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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