Naturellement grand et bien bâti cela ne surprendra personne c’est inscrit dans mon patrimoine génétique. Quand le soleil brille sur le Sekaï je suis un homme dans la force de l’âge, jeune d’apparence mais bien plus grand et massif qu’un humain standard. Ma peau est particulièrement claire et semble pourtant refuser de se colorer sous les rayons solaires.  Les traits de mon visage sont taillés à la serpe, dessinés sans douceur et pourtant il semblerait que je reste étrangement plutôt agréable à regarder dit-on, peut-être grâce à la prunelle de mes yeux, bleus comme les grands glaciers de Célestia.

Mes cheveux aussi sont aussi blancs que la neige, étranges, inhabituels, dans notre monde où règne la magie, les miens m’ont trouvé étrange pour tout dire. Je porte mes cheveux plus ou moins longs selon les saisons et mes envies. J’ai cela en commun avec mon Loup, l’autre partie de mon âme, mon apparence lunaire. Je me transforme sous les rayons de la lune en une créature encore plus imposante, je gagne une bonne vingtaine de centimètres et ma masse explose littéralement, mais le plus remarquable reste le pelage dont il se couvre qui est blanc. La seule différence notable avec mon Loup sont la prunelle de nos yeux, quand je suis lui, mes yeux sont carmins.

Guerrier accompli, chasseur, pisteur, je suis né pour vivre dans la nature où j’ai grandi et appris à contrôler la bête en moi. Né dans une meute de loups, je savais dès ma plus tendre enfance à quel sombre avenir j’étais destiné, malédiction sans appel, “don” de ces maudits titans.


Je suis l’incarnation d’un guerrier, habitué à vivre parmi d’autres guerriers. Élevé pour prendre la tête de la meute à moins qu’un étranger ne veuille s’arroger cette place en me battant dans un duel à mort, mon avenir était tout tracé. Chasseur émérite, homme patient contrairement à mon Loup, je peux pister une proie durant des jours sans le moindre souci avant de me décider à fondre dessus quand le moment opportun se présente. Je suis un fin observateur de mon environnement mais aussi des gens qui m’entourent. Mes sens aiguisés de lycan m’aident grandement dans ces domaines là.

Fier à l’excès probablement, têtu comme une bourrique, j’ai un sacré mauvais caractère avouons. Par contre je suis pour ceux que je considère comme les miens un roc, un phare, fidèle à la mort, je n’ai qu’une seule et unique parole.

Je ne fais rien à moitié, quand je me lance dans une tâche je vais au bout, passionné, entier, je ne me satisfais pas de l’à peu près ou de médiocrité.

Raconter ma vie serait une perte de temps pour vous comme pour moi, je suis né et j’ai grandi au sein d’une meute de Lycanthrope. Nous vivions dans les hauteurs des monts de Célestia, depuis plusieurs générations déjà. J’ai grandi en connaissant la malédiction qui pesait sur les miens, j’ai appris à l’observer, l’étudier aussi. Chez certains cela finissait mal et je crois que je pouvais prévoir les esprits qui ne seraient pas assez forts pour supporter la douleur, le changement, la répétition et l’inéluctabilité de la transformation.

Notre clan était dirigé par mon père, mon géniteur, Bjorn Brynjolf, un fier Loup dont j’étais le premier né à atteindre la fin de l’adolescence selon nos critères. J’avais eu deux autres frères et une soeur mais tous sont morts avant d’avoir su ou pu contrôler la Bête en eux. Etrangement notre nombre n’augmente que peu, beaucoup d’entre nous meurent avant l’âge adulte et je l’ai appris de mon père cette raison étrange : il tuait ceux qu’il estimait incapables de se contrôler. Ce manque de contrôle sur soi, sur sa propre vie, sur notre malédiction était un signe de faiblesse qu’il ne voulait tolérer.

C’est ainsi que j’appris à ses côtés mon futur rôle. Chasseur, pisteur, guerrier, j’étais rompu dans toutes les techniques qui feraient de moi un meneur aussi. J’apprenais vite, bien et surtout je ne lâchais jamais rien, l’échec n’était pas une possibilité que j’envisageais.
Après pour revenir aux événements importants qu’il me faut vous conter pour comprendre pourquoi aujourd’hui je suis en République cela remonte au tout début de la guerre des Titans.

Revenons donc quelques courtes années en arrière dans les monts de Célestia…

Mon village comptait une cinquantaine d’âmes, enfants compris. Cela représentait une quinzaine de familles au final car nous avons du mal à nous reproduire, notre fertilité est faible et notre survie quand la malédiction s’installe à l’adolescence aussi. Nous avions une vie tranquille, chasseurs, trappeurs, bûcherons, nous commercions avec Célestia depuis deux générations déjà. Ils avaient parfaitement qui nous étions et pourquoi nous restions à l’écart dans la montagne.

Quand la guerre a éclaté les lâches ont fui directement, les riches sont partis en ayant pris soin de tout prendre, les pauvres se sont retrouvés embrigadés dans une guerre dont ils n’avaient que faire parfois et nous au milieu de cela? Pourquoi aurions-nous soutenu les armées qui aidaient les Titans de retour sur le Sékaï, eux qui nous ont probablement maudit par amusement ? Nous avons refusé de prendre part aux conflits. Rapidement les armées de ce qui était Shoumeï furent décimées, les villages abandonnés et Célestia aussi fut vidée de ses habitants. Les plus vieux sont restés, les fidèles des titans aussi ceux qui pensaient que leur foi suffisait à les protéger de la colère de leurs créateurs…

Nous regardions cela de loin, refusant de prendre part à cette histoire, nous allions vivre encore longtemps sans interférer avec ces crétins qui se pavanaient devant de perfides créatures aux pouvoirs colossaux.


La guerre durait maintenant depuis deux ans quand il revint à l’hiver et s’empara de Célestia. Il s’y installa avec ses troupes fanatisés, des inquisiteurs disaient-ils, des vrais fidèles qui traquaient les non croyants et les jugeaient. Je veux parler de l’ancien Monarque du Shoumei qui maintenant voulait que les gens le nomment Grand Prêtre : Seagan ! Le Lumina à l'ego démesuré avait choisi d’établir son fief dans les montagnes et de faire de Célestia une ville Sainte.

Rapidement des croyants, des fidèles, des abrutis congénitaux rejoignirent ses rangs, des faibles d’esprits, cherchant un soutien ni plus ni moins. Le Nouvel Ordre envoya une troupe d'inquisiteurs dirigés par une suivante du grand prêtre, une zélote humaine mais mage de prestige visiblement du nom de Morwen vint dans le village auréolée de son orgueil et nimbée de sa suffisance et entourée de ses hommes d'armes. Ce fut mon père qui la reçu, ils devisaient en tête à tête.

Dehors nous attendions sans savoir ce qui pouvait ressortir d’une telle entrevue, rien de bon selon moi mais je n’avais pas encore voix au chapitre. Les inquisiteurs de l'humaine, du Nouvel Ordre étaient dehors aussi, une douzaine de soldats en armures, il y avait des mages aussi probablement.

Je ne sais pas comment cette vermine s’est débrouillée mais nous n’avons rien entendu, rien senti, pas de changement… Mais quand il sortit de la hutte de mon père j’aurais dû réagir, comprendre que ce n’était pas normal qu’il ne soit pas à ses côtés. Elle regarda l’assemblée réunie devant elle et demanda où se trouvait le fils de Bjorn. J’avançais sans l’ombre d’une hésitation vers elle.

Et une lumière m’aveugla, pas celle du soleil, non la lumière divine, la même que celle du célèbre Lumina. Sa lumière nous foudroya tous, hommes, femmes, enfants, vieillards, il n’y eut qu’un simple jugement de sa part. J’entendis il me semble des propos de sa part…

- maudits par les divins…. pas de vivre…. faibles face à la lumière….

Je souffrais mon corps était une plaie béante mais si je ne suis pas mort sur le coup comme les autres c’est parce que dans mon sang coulait une magie que je ne connaissais pas non plus… J’avais sans le savoir, vouloir, utiliser une magie ancienne, celle du Loup de Glace, et celle ci me protégea, créant le long de mon corps une couche de glace fine mais assez forte pour amoindrir la puissance de la lumière divine. Je ne pouvais rien faire contre eux mais j’avais survécu.

Quand j’ouvris les yeux de nouveau, le village était en cendres, des volutes de fumée s’élevaient et dans le village plus le moindre signe de vie. Je me relevais tant bien que mal, j’étais une plaie vivante, je n’avais pas encore régénéré, la lumière ayant brûlé mes chairs profondément. Autour de moi une odeur de chair brûlée, de sang, ma bouche est pâteuse, mon esprit embrumé. Je parviens tant bien que mal à me relever pour constater les dégâts, tout est en Cendres en ruines. Sur la demeure de ma famille un emblème flotte au vent, seule chose intacte en ce lieu dévasté : un oriflamme du Nouvel Ordre, leur maudit phénix !

Je me traîne par la seule force de la volonté jusqu’à cette horreur, je l’arrache et la réduis en bouillie avant de m’effondrer. Je ne sais combien de temps j’ai sombré, mon corps est froid, je peine à bouger, à me relever mais en moi mon Loup gronde, il veut le sang des fidèles, il veut la mort des servants des titans, il veut la fin de cet Ordre qui a détruit notre clan. Mes blessures sont soignées pour la plupart et je me relève enfin. Une lourde et longue tâche m’attend, je dois honorer mes morts. Alors commence un travail sans fin, je construis un bûcher sur l’ancienne place centrale et j’y installe les corps de tous les miens. Une journée, un peu plus même c’est ce qu’il m’aura fallu pour se faire. J’allume alors le bûcher et je me fais une promesse, celle de détruire les responsables.

Nous sommes à l’automne de l’An 3. Je suis enfin sur pied totalement, désireux d’en terminer avec tout cela, prêt à partir pour ma propre croisade. Et c’est là que tombe la nouvelle, celle de la disparition de Seagan, à Sancta dit-on… Je n’y crois pas un instant, ce lâche a dû fuir ailleurs. La guerre est finie depuis l’été aussi, le pays pacifié mais les croyants des titans ne sont pas revenus dans l’ancien Shoumei, ces pleutres, ces lâches sont installés le cul au chaud en République. Pour l'heure nulle trace de sa suivante, Morwen, c'est elle que je traque dorénavant.

Je erre quelques temps dans les contreforts de Célestia mais je me fais une raison, seul je ne peux envahir leur forteresse mais j’arrête les pèlerins qui tentent l'ascension, personne ou presque n’atteint plus Célestia. Mais cela ne suffit pas il m’en faut plus et mon regard se porte au loin en République. Je m’y rend parce que c’est là-bas que se terrent ses lâches de croyants, qui attendent le cul au chaud de pouvoir rentrer chez eux et cela n’arrivera pas.

Je suis donc à Liberty depuis la fin de l’hiver de l’An 3. J’y travaille officiellement comme garde du corps pour un noble Républicain insupportable, un politicien à la manque qui souhaite monter dans les échelons de son parti, j’ai pas bien compris cela fonctionnait pour le moment mais peu importe. Si je l’ai choisi, c’est parce qu’il travaille à l’accueil des anciens habitants de Shoumei à Liberty. Il est dans un truc administratif qui fait la paperasse officielle pour leur offrir l’asile, c’est dans son service que j’ai dû passer à mon arrivée. Bref pourquoi je fais ça? Pour obtenir les noms, adresses, lieux de vie de ces “braves gens en exil”. Et la nuit tombée, il arrive depuis quelques mois que des réfugiés meurent, tous sont retrouvés morts, le ventre lacéré, tripes à l’air, le regard figé. Et vous savez quoi? Ici en République, personne ne s’intéresse à ces morts là, ils ont payé leur entrée, leur taxe, si ils meurent, c’est tout bénef pour la République terre d’asile. En comme je leur rends service et je satisfait mes besoin de vengeance en tuant les divinistes.

Lutte contre les titans : Athé, ayant grandi dans une meute dans les monts de Célestia, ils ont été pris à parti par les fidèles des titans pour les aider, mais qui aurait envie de venir en aide aux adorateurs de ceux qui ont maudit les leurs? Le clan de Leif a lutté contre les serviteurs des titans. Et aujourd’hui il poursuit les fidèles des titans pour les renvoyer auprès de leurs créateurs par vengeance après l'extermination des siens par les membres du Nouvel Ordre et cette maudite femelle Morwen.

Le Nouvel Ordre : Un groupuscule de fanatiques qui se sont installés à Célestia, rendant ce lieu impie aux yeux de la meute de lycans.
Lief voue une haine particulière à Morwen (une fidèle de Seagan) et ses inquisiteurs qui sont responsables de la mort des siens.