Physiquement, Drakabra est un homme petit de taille, aux épaules larges et à la musculature plutôt développée. Il possède un visage trahissant sa nature de Mort-Vivant, d'une couleur verte et craquelée, avec des cernes particulièrement développée et un regard vide. Cela vient contrebalancer le soin qu'il apporte à son apparence, avec ses cheveux bien coiffés et ses atours classiques taillés sur mesure. L'on ne sait trop comment considérer un tel être. Est-ce un monstre ? Est-ce un noble propre sur lui et distingué ?

En termes de personnalité, Drakabra est un être complexe, avec plusieurs facettes.

-Calme : Drakabra est maitrisé. Très peu de gens l'ont vu se mettre en colère. Il parle doucement, ne montre aucune agressivité. On croirait voir une grande mer calme, silencieuse, mais cachant en ses profondeurs une obscurité mortelle.

-Poli : Il s'agit d'un homme bien élevé. Il ne débute aucune conversation sans salutation, et n'en termine aucune sans aurevoir. Tout dans sa façon de se comporter indique qu'il est de bonne extraction. Il déteste par-dessus tout les personnes grossières et mal éduquées.

-Professionnel : Aux yeux des autres cultistes de X'o-Rath, Drakabra semble strict et déterminé à accomplir sa mission... Peut-être a-t-il d'autres motifs en tête, mais le principal est qu'il accomplit ses missions.

-Egoïste : Tout ce qui importe pour Drakabra est son propre intérêt. Il se place au pinacle de l'existence, et tout ce qu'il fait est motivé par l'égo.

-Froid : Drakabra se fiche profondément des émotions des autres. Il ne connait ni empathie ni amour, et la seule raison pour laquelle il pourrait montrer de telles émotions est la tentative de manipulation.

-Haineux : Drakabra haït ce monde avec toutes les particules de son corps. Il considère tous les autres êtres vivants comme des déchets, des idiots. Pour lui, le Sekaï est une prison, une jungle. Bien qu'il s'y soit parfaitement adapté, il regrette que les autres lui aient fait perdre son âme. Il saisira chaque opportunité qui lui permet de détruire la civilisation qui l'entoure.

-Sadique : Drakabra apprécie particulièrement la vue de la souffrance humaine. Cela lui procure un sentiment de pouvoir, voire d'invincibilité.

Histoire (à faire pour les personnages qui ne sont pas des prédéfinis)
Il vient de se réveiller. Lui, l'homme en costume, au visage vert et craquelé, au regard enflammé. Après être parvenu tant bien que mal à se redresser, il chuta de plus belle. La tête lourd, le regard brumeux, les jambes faibles, son vertige était particulièrement puissant. Il se frotta les yeux, dissipant la brume qui avait conquis son monde. Ce monde, il prit un moment pour l'observer.

Le ciel était gris de fumée. La terre était asséchée, les plantes mortes. Aux quatre coins du terrain vague s'étalaient des cadavres, des sabres plantées dans le coeur, des flèches dans l'abdomen, le crâne brisé, la gorge coupée. Chacun était mort à sa façon. Chacun était mort pour le plus grand bonheur de l'homme. Alors qu'il regardait cette zone mutilée, il sentit une profonde joie s'imprégner de lui. Le Sekaï détruit, rasé était son idylle, son jardin d'Eden damné. Il ne savait pas pourquoi. En fait, il ne savait même pas qui il était.

A ses pieds, s'étalait un carnet. Il le prit dans ses mains, le dépoussiéra, et l'ouvrit.

"Journal de Dravis Kerbrat.

-Âge : 25 ans. Jour 1 :

J'ai décidé de commencer à documenter ma vie. Je suppose que le moment est très bien placé, compte tenu de l'âge symbolique que je viens d'atteindre. Hier était mon jour de naissance. Comme tous les ans, je n'ai eu aucune attention particulière de la part de ma famille. Aucune lettre, aucune visite. J'ai tout de même décidé d'aller les voir. Il s'agit de ma famille, après tout. J'ai demandé à l'Evêque si je pouvais aller spécialement les rencontrer, et cela l'a mis en colère. Il m'a dit que je n'étais qu'un jeune écervelé, incapable de se concentrer sur sa mission divine.

-Âge : 25 ans. Jour 17 :

L'Evêque de Kazgoth est venu me voir dans ma chambre. Il m'a remis une petite lettre cachetée. Je lui ai demandé de quoi il s'agissait, il m'a dit "Peu importe". J'ai d'abord cru que ma famille m'avaient envoyé une lettre pour me souhaiter bon anniversaire, et que le retard était dû à un petit contretemps du messager. Quand je l'ai ouvert, j'ai pu lire ce qui suit :

"Cher Dravis Kerbrat,

Nous avons le regret de vous informer que les membres de votre famille directe sont décédés. La cause la plus probable est une attaque de la part d'un organisme cultiste. Nous tenons à vous présenter nos plus sincères condoléances."

Je n'arrive pas à y croire. Ils ont été tués ? Est-ce une plaisanterie ? Je pars voir l'Evêque. Il me dit qu'il est sincèrement désolé - des larmes de crocodile, évidemment - mais qu'il ne peut se permettre de me laisser me rendre à leur enterrement. Je fais semblant d'être d'accord, et la nuit tombée, je pars pour le cimetière de Mael.

-Âge : 25 ans. Jour 18 :

Mes parents et mon frère ont été enterrés par des hommes en noir qui firent mine d'être frappés par un profond malheur. J'y voyais clair dans leur jeu, cela dit : ils voulaient le lucre des funérailles. Je les ai payés une partie de mon héritage, en espérant qu'ils s'étouffent avec.

-Âge : 25. Jour 19 :

Je suis retourné au Temple de Kazgoth. L'Evêque fut extrêmement en colère. Il a dit que je ne deviendrai jamais prêtre si je continuais à être aussi insolent, et il m'a privé de repas pendant plus d'une semaine.

-Âge : 25. Jour 27 :

Dès que la sentence fut levée, je me suis jeté sur la soupe qu'avait préparé frère Varlus, et m'en suis gorgé avec précipitation, seul dans ma chambre, moi sur le lit et le bol sur mes genoux. Après cela, je me suis endormi en me remémorant le trépas des miens. Je crois qu'une larme a coulé juste avant que je ne rejoigne le monde des songes.

-Âge : 27. Jour 140 :

Frère Varlus, après le dîner dans la salle de repas, s'est levé de sa chaise en se tordant de douleur et s'est mis à vomir une mélasse noire. Je ne crois pas avoir déjà vu qui que ce soit expulser autant de matière. Il s'est effondré par terre, mort ou proche de l'être. Quant à moi, j'ai demandé si je pouvais faire quoi que ce soit, et l'Evêque m'a ordonné d'aller chercher l'infusion d'herbes médicinales que l'on garde spécialement pour ce genre d'incidents.

-Âge : 27. Jour 141 :

L'Evêque m'a convoqué. Il m'a demandé si je savais quoi que ce soit sur ce qui était arrivé à frère Varlus. J'ai nié une telle affirmation, mais je pus voir une crédule incrédulité se dessiner sur le visage de l'Evêque.

-Âge: 27. Jour 147 :

Quand je marche dans la cour ou dans les couloirs du temple, tout le monde me lance des regards noirs. Quand j'entre dans une pièce, les discussions arrivent à terme et chacun lorgne l'étranger qui est venu les importuner, moi.

-Âge : 27. Jour 149 :

La garde est venue me voir. Ils ont dit que plusieurs membres du temple de Kazgoth m'ont aperçu empoisonner la portion de frère Varlus. Ils m'ont trainé jusqu'aux cachots de la ville, et m'ont jeté comme un chien dans une geôle.

-Âge : 27. Jour 154 :

L'Evêque, Varlus... Seigneur Kazgoth... Vous m'avez tous abandonné. Pire, vous m'avez calomnié. Je ne suis plus que la lie de la société de Shoumei, un paria, un condamné. Chaque jour et chaque soir, je contemple les murs murs fissurés de ma geôle. Tentant de trouver un message, un signe, une lueur d'espoir, une petite lumière à travers les creux. Quelque chose, quelqu'un.

-Âge : 28. Jour 4 :

Chaque jour est le même jour. Je me réveille, je réfléchis au vide et à la laideur de mon existence, je dîne, je dors, et rebelotte. Une boucle temporelle, une prison, pas seulement au sens physique, mais aussi au sens métaphysique. Kazgoth se moque de moi.

-Âge : 28. Jour 17 :

Des mois passés à lorgner les remparts de ma nouvelle demeure ont fait de moi un être rongé par les souvenirs. Ma famille est décédée... Et donc ? Qu'en est-il de moi ? Est-il pertinent d'être abattu par leur trépas alors qu'ils m'ont fait vivre un enfer sur terre ? Dès mon plus jeune âge, j'ai toujours fait en sorte d'être dans leurs bonnes grâces, de cirer leurs chaussures. J'ai été le fils parfait, le frère idéal. Comment me l'ont-ils rendu ? En me méprisant, en s'acharnant sur mézigue à chaque occasion, en me reprochant tout leur malheur, et finalement en m'expulsant du foyer où je naquis en prétextant que mon destin est auprès de Kazgoth. Où es-tu, Kazgoth ? Je t'ai adoré durant de longues années, et toi et les tiens m'avez abandonné, laissé croupir dans une prison miteuse !

-Âge : 31. Jour 75 :

Frère Varlus est venu me voir, à peine ai-je reconnu son ombre que je me suis jeté tel un chien enragé vers les barreaux de ma prison.

-Varlus ? Que fais-tu ici ? Tu es venu te moquer de moi ?

-Non, je suis venu te remercier.

-Excuse-moi ?

-Le temple de Kazgoth n'avait de place que pour un seul prêtre. Maintenant que je me suis débarrassé de toi, et après de longues années à servir l'Evêque, je suis heureux de t'annoncer que je suis enfin devenu prêtre. N'es-tu pas fier de moi ?

-Je suis moins fier de toi que tu es jaloux de moi. Tu as détruit ma vie, Varlus. Tu as brisé mes rêves et tu as abattu les fondations, les piliers même de mon existence ! Je t'ordonne d'avouer à tout le monde que ce n'était qu'un coup monté de ta part ! Je suis innocent, fils de chien !

-Je pourrais... Mais cela va compromettre ma place de prêtre de Kazgoth. Ne le prends pas personnellement, Dravis. Si tu as de la chance, ces abrutis laisseront un jour la porte de ta geôle débloquée et tu pourras t'envoler comme un oiseau.

-Je m'envolerai comme un vautour pour venir dévorer tes tripes.

-On verra bien.

-Âge : 31. Jour 82 :

Varlus est un corbeau, malin et annonciateur de souffrance. Depuis que j'ai intégré le temple de Kazgoth, il a toujours été envieux de moi, de mon penchant naturel pour la magie, pour la connaissance, et pour la vertu. Il avait raison de l'être. Plus j'y réfléchis, plus je me rends compte que je suis un être supérieur. Ces humains, elfes, nains, gobelins. Ce ne sont que des sauvages, des brigands en atours impérieux, des singes en costume. Non content de mentir aux autres sur leur nature profonde, ils se mentent à eux-même. Comment un résidu abject tel que Varlus peut-il se regarder dans le miroir, et admirer son immaculation morale ? Comment peut-il prier Kazgoth en mettant en avant une vertu qu'il ne possède pas ?

Aujourd'hui, j'ai ma réponse : le monde est bâti sur le mal. Les fondations même de notre existence sont le chaos, l'intérêt, la malice, l'égoïsme. Comment n'ai-je pas pu le comprendre plus tôt ? Chaque personnage de la longue histoire qu'est ma vie était égoïste, sauf moi. Ils ont tous transcendé, sauf moi. A quel point doit-on être idiot pour ne pas voir se dessiner une philosophie dans cette chienne de vie ? Une conclusion au sujet des prérequis de la félicité ?

-Âge : 34. Jour 52 :

Des idées noires ensevelissent mon esprit, enterrent mon âme. Je ne vis plus que pour prier, prier pour l'extinction de l'humanité, pour la destruction de ce monde. Cette jungle fétide... Sa pestilence m'obsède. Cette puanteur est si réelle que je peux la voir, son vice si transperçant que je peux le sentir. Abject prison. Je ne le savais pas encore, mais je n'ai jamais été réellement libre. Les valeurs morales, la famille, le devoir, la loyauté : c'étaient-là les composants de mon carcan. Immobilisé, maintenu à terre... Je n'ai jamais été plus qu'une victime de cette réalité. Je ne peux plus supporter ce monde.

-Âge : 35. Jour 27 :

Il est tombé tellement bas, ce preux chevalier que j'ai vu être jeté dans la cellule en face de moi. Il hurlait qu'il était innocent, que c'était une erreur judiciaire. La vérité était ailleurs, quelque part où je ne pouvais aller. Il me regarda avec terreur, je l'ai regardé avec joie.

-Âge : 35. Jour 29 :

Le repas est arrivé. Une soupe sans goût, fade. L'homme dans la cellule d'en face a ordonné qu'on lui apporte un repas digne de ce nom. Après avoir insisté, le garde a fini par déchaîner sa colère et s'est mis à tabasser l'homme avec un gourdin. J'observai la scène avec un grand sourire sur le visage.

-Âge : 37. Jour 2 :

J'ai longuement dormi. Ce n'est pas comme s'il y avait grand chose d'autre à faire. Le fait est que j'ai rêvé de quelque chose de troublant,  une vision, la seule qui m'apportât un tant soit peu de satisfaction depuis de longues années : j'ai rêvé que les titans avaient détruit le monde. Des humains vaincus, tués. Des humains abattus, qui ne faisaient plus qu'un avec la terre, cette terre fissurée et sous laquelle ils reposeraient bientôt. Je reconnus d'immenses figures, larges et inquisitrices, qui déchaînaient enfer et damnation sur ce monde brisé. Je me suis réveillé en riant, les yeux grands ouverts et les poings serrés. M'imprégnait le bonheur d'une hécatombe à venir, mais aussi la rage de ne pas pouvoir y participer. C'est ce matin-là que l'espoir venait de renaître en moi.

-Âge : 40. Jour 1 :

Un homme est venu me voir. Il avait une capuche noire et était petit de taille. Je m'approchai de la porte de ma cellule, le dos droit et le regard curieux.

-Bonsoir. À qui ai-je l'honneur ? Demandai-je

-Cela n'a aucune importance. Ce qui importe, c'est qui tu es toi.

-Je pense que vous savez qui je suis. Je pourrais me tromper, mais vous m'avez l'air bien érudit.

-J'aime ce mot. Tu es Dravis Kerbrat, enfermé depuis une décennie car faussement accusé d'avoir tenter d'assassiner un frère.

-Faussement ? Je vous trouve bien présomptueux.

L'ombre sur le visage de l'homme ne parvint pas à éclipser son sourire.

-J'aime cet état d'esprit, dit-il avant de tirer une clé de sa poche. Vois-tu cette clé ? C'est celle de ta libération.

-Ma seule vraie libération serait la mort.

-C'est ce qui t'attends, Dravis. Le Royaume Divin est au bout de ton chemin.

-Pardon, vous ai-je bien entendu ?

-Parfaitement. X'a-Roth m'a envoyé pour te donner ce que tu désires... En échange de quelque chose, évidemment.

-Dites-moi.

-Si tu rejoins son culte, et que tu promets de l'aider dans son dessein de chaos, il pourrait te récompenser. Ta fatalité sera peut-être de le rejoindre dans le Royaume Divin.

-Hm. Vous êtes venu au bon moment. Les perspectives de votre Titan semblent s'aligner avec les miennes.

-Ta mission du jour est de combattre au côté de ses morts-vivants. Si tu t'adonnes à la tâche avec une noire passion, tu scelleras le pacte qui te lies au seigneur de la mort.

-Et un jour... Je quitterai ce monde pour le Royaume Divin.

-Probablement. Veux-tu tenter ta chance, Dravis ?

-Oui.

-Parfait, dit l'homme en affichant un grand sourire, suite à quoi il déverrouilla la porte de ma geôle et s'écarta pour me laisser passer.

L'homme dans la geôle d'en face avait tout vu. Il courut vers les barreaux de sa geôle, les tint de ses mains moites, et s'écria :

-S'il vous plait ! Moi aussi, je suis innocent !

-Et c'est là tout le problème, répondis-je. Les coeurs purs ne servent à rien dans mon idéal.

-Ni dans celui de X'o-Rath, poursuivit l'homme mystérieux.

Après nous être furtivement exfiltrés de la prison, l'homme m'expliqua qu'une immense bataille allait avoir lieu à Mael. Cela emplit mon coeur d'excitation. Mes prouesses martiales étaient limitées, mais les années passées au temple de Kazgoth avaient réussi à ancrer en moi une certaine maitrise arcanique.

Un nouveau destin s'offrait à moi. L'occasion de faire comprendre au monde à quel point je le haïssais."

L'homme venait de terminer sa lecture du journal... Ce journal qui lui appartint dans le passé.

-Hm. Intéressant. Je suis Dravis Kerbrat... Hélas, ce nom répond à la structure humaine, celle qui enferme chacun dans une famille, cette toile d'araignée communautaire. Je crois que je vais plutôt m'appeler... Drakabra.

L'homme sourit, puis se rendit compte qu'il avait oublié de tourner une page. Après s'être exécuté, il put lire, écrit avec du sang :

"Bienvenue dans le Culte de X'o-Rath. Ta dévotion sera récompensée."

-Divinisme : Drakabra fait partie du culte de X'o-Rath. En tant qu'agent de ce dernier, il est susceptible d'être envoyé en mission. Professionnel et implacable, il mettra tout son pouvoir au service de ces directives... Pourvu que le titan tienne sa promesse.

Les groupes d'intérêt ne sont pas obligatoires.