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Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Les complots du sémaphore
Feat. Lyra et Alaric
Le son provoqué par la Sénéchal heurtant le sol émis en bruit sourd, comme s’il frappait la pierre. Le regard d’améthyste du Baron vint désormais se poser sur les prunelles d’Alaric, qui venait de voir son visage libéré de son entrave obscure. « Effectivement Alaric, j’ai eu ta réponse. Avec la mort soudaine de la Tovyr, nul doute que nous sommes tous deux en grand danger. La Griffe va se mettre à notre recherche. Vous allez donc connaître la même vie que moi, une vie de paria. Sans le nom de Baron, je ne suis rien. Vaenys Draknys n’est plus, tout comme Alaric Nordan désormais. » annonça-t-il, ramenant le mage d’état sur le sémaphore. « Bien, vous n’avez pas d’autre choix que de venir me rejoindre dans les bas-fonds de la ville, pour vous cacher comme un rat Alaric. Mais je vous rassure, tout se passera bien. Trouvez un moyen de nous sortir de là avec votre magie, je m’occupe de la garde. En espérant que la Griffe et ses gardes ne soient pas déjà sur place. Je ne suis absolument pas au courant de ses déplacements. » ajouta-t-il.
Alaric était sauf et les pieds sur terre, mais sa vision était de nouveau plongée dans les ténèbres. « Voici, je vous laisse réfléchir un court instant et reprendre vos esprits, dans le noir bien sûr. C’est plus pratique pour… disons réfléchir. » dit-il, souriant légèrement sous son masque d’acier. Le Baron profita d’un court instant pour reprendre son souffle. Il venait de tenir une illusion bien trop longtemps, en plus d’utiliser sa magie des ombres de manière répétée.
Suite à cela, le Baron fit quelques pas sur le côté, à deux mètres devant lui. Ses pas étaient d’une légèreté invraisemblable. Il ne voulait pas émettre le moindre son, mais pourquoi ? Il s’arrêta, une dizaine de secondes, au milieu du sémaphore, puis, il se baissa, venant poser un genou à terre. « Très bien. L’empire du Reike, ou plutôt ma sœur, Ayshara, a besoin de soldat comme vous. Des soldats prêts à se sacrifier pour sa cause. Cependant, je ne comprends pas comment une traîtresse telle que vous aie pu devenir aussi loyale. Que vous a promis Tensai exactement ? Combien d’or vous promet-il ? Quel pouvoir met-il en jeu ? Je ne vous comprendrai jamais. Cependant, nous voulons tous deux la même chose, qu’Ayshara soit en sécurité, n’est-ce pas ? Je l’ai vu dans votre regard, la flamme qui vous habite. Vous m’avez impressionné. Je vous laisse donc la vie sauve pour cette fois, Lyra. Mais ne vous avisez plus jamais de vous remettre en travers de ma route. Kyouji, c'est ma ville, elle est à moi. Suis-je bien clair ? Maintenant que vous savez ce dont je suis capable, je vais me permettre de m’absenter. Le Mage d’État quant à lui, vous pouvez le garder. Allons, relevez-vous et dites-vous que je suis l’homme qui vous laisse une seconde chance dans la vie, un homme bon finalement. » conclut-il, regardant Lyra dans les yeux, qui n’était plus sous l’effet du voile noir et magique.
Le prince déchu se releva, puis parti en direction des escaliers, à l’aide de son invisibilité, laissant Lyra allongée sur le sol du sémaphore, qui venait de faire une chute ridicule, de quelques centimètres et Alaric, toujours plongé dans le noir. Il retrouverait bien la vue une fois le Baron parti.
- Merci:
Merci à Lyra et Alaric pour avoir joué le jeu o/
Affilié au Reike
Alaric Nordan
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Tous ses muscles se crispèrent quand le son d'un corps percutant le sol en contrebas du sémaphore lui parvint. Il avait fermé les yeux, attendant son tour en tremblant. Était-ce de la lâcheté que d'attendre la mort ? Avoir peur d'arriver à l'aboutissement de son existence, même si elle était prématurée, était une réaction normale pour tout être vivant, conscient de sa propre conscience et surtout qui savait la fragilité de la vie. Et pourtant, ce fut la honte en plus de la frayeur qui gagnait le coeur du mage. La Tovyr avait eu bien plus de courage à suivre ses convictions et donc affronter la mort que de céder au Baron. Et lui ? Il avait encore cru être dans la possibilité de fausser la situation, espérant jouer sur les deux plans. Mais c'était trop tard maintenant. La Tovyr Leezen était morte ! Tout cela parce qu'il avait continué à jouer avec la pègre et pourquoi ? Pour récolter ces putains d'informations qu'il fournissait de temps à autre... Il avait pressenti qu'il commençait à aller trop loin, il y a quelques mois ! Il aurait dû rester à sa place, au lieu de se persuader qu'il servait l'Empire en plus de son rôle actuel. S'il avait eu la conscience de cesser, la Tovyr n'aurait pas perdu la vie ! S'il avait eu la volonté de stopper tout cela, jamais, il n'aurait croisé le Baron ! Il eut envie de hurler.
L'angoisse n'enserra que trop sa gorge pour qu'il réussisse à libérer ce qui pesa de plus en plus lourdement dans sa poitrine. Il réussit à rouvrir les paupières quand le Vordraak s'adressa à lui. L'humain écouta ses paroles, en essayant de détourner le regard. En dessous de lui, devait se trouver le corps de l'officière, entourée de ses subordonnés et de ses soldats envahis par certains sentiments. Nul besoin de les nommer, il savait ce qu'ils devaient penser. Le Baron le fit revenir dans le sémaphore... Croyait-il en ses propres mots, celui-là ? Réfléchir à une solution pour fuir et le rejoindre... alors qu'en effet, il n'était plus rien ? Oui, il n'était plus rien, hormis l'ombre de lui-même, alourdi par le poids de sa culpabilité croissante. Trouver une solution avec sa magie… Non, il ne pouvait plus réfléchir, il n'en avait plus la force. S'il avait usé de ses pouvoirs pour les entraver, ou alors enterrer le prince déchu dans le sol... tout se bousculait. Il n'y aurait pas eu d'autres voies. Irrémédiablement, il était voué à payer toutes ses erreurs.
Il sentit le sol pierreux sous ses bottes. Le Baron l'avait ramené… Que voulait-il là ? L'aider à sortir et le rejoindre dans les bas-fonds de Koyuji... Il était un mage des ombres, non ? Depuis le début, il cherchait en plus à le contraindre à son service... Il avait réussi ! À chercher à le plier, il l'avait brisé ! Qu'il aille aux Titans ! Il ne souffla toujours aucun mot, alors que les ténèbres lui enveloppaient les sens. Il crut ses jambes céder sous son poids, tellement elles tremblaient. Réfléchir... réfléchir à suivre un homme qui ne voulait pas ce qu'il voulait à chaque instant ? Ce serait manqué de périr comme un rat ! Ce serait bien pire que d'affronter ses propres démons, ceux-là qui le dévoraient intérieurement.
Il grimaça. La peur, le poids de ses fautes... Il se sentait vraiment mal. Et il en connaissait les raisons. Nul besoin d'expliquer cela en terme médical ou psychologique. Même l'obscurité du sort du Baron, isolé du monde extérieur, il n'y avait qu'une direction à prendre. Fuir comme un rat et se mettre dans le sillage du Baron ? Ce serait vivre en paria, à mourir après tout le chemin qu'il avait parcouru...
*Mère, pardonne-moi de tous mes mauvais choix... *
Il resta là, dans les ténèbres, à attendre... Combien de temps cela dura ? Suffisamment longtemps pour qu'il sache quoi faire. Les ténèbres finirent par disparaître. Le jour revint à ses yeux et il ne manqua pas de les écarquiller en découvrant les faits. Il n'avait plus qu'une chose à faire : Accepter les conséquences qui s'ensuivront. Et il connaissait déjà leurs aboutissements. Il n'était pas un pleutre... vivre comme un lâche ou mourir pour payer ses fautes ? Il avait fait son choix, se laissant tomber à genoux. Dehors, dans l'air frais qui pénétra brièvement au sommet du sémaphore, on entendit la lourde rumeur d'un détachement militaire arriver au grand galop…
L'angoisse n'enserra que trop sa gorge pour qu'il réussisse à libérer ce qui pesa de plus en plus lourdement dans sa poitrine. Il réussit à rouvrir les paupières quand le Vordraak s'adressa à lui. L'humain écouta ses paroles, en essayant de détourner le regard. En dessous de lui, devait se trouver le corps de l'officière, entourée de ses subordonnés et de ses soldats envahis par certains sentiments. Nul besoin de les nommer, il savait ce qu'ils devaient penser. Le Baron le fit revenir dans le sémaphore... Croyait-il en ses propres mots, celui-là ? Réfléchir à une solution pour fuir et le rejoindre... alors qu'en effet, il n'était plus rien ? Oui, il n'était plus rien, hormis l'ombre de lui-même, alourdi par le poids de sa culpabilité croissante. Trouver une solution avec sa magie… Non, il ne pouvait plus réfléchir, il n'en avait plus la force. S'il avait usé de ses pouvoirs pour les entraver, ou alors enterrer le prince déchu dans le sol... tout se bousculait. Il n'y aurait pas eu d'autres voies. Irrémédiablement, il était voué à payer toutes ses erreurs.
Il sentit le sol pierreux sous ses bottes. Le Baron l'avait ramené… Que voulait-il là ? L'aider à sortir et le rejoindre dans les bas-fonds de Koyuji... Il était un mage des ombres, non ? Depuis le début, il cherchait en plus à le contraindre à son service... Il avait réussi ! À chercher à le plier, il l'avait brisé ! Qu'il aille aux Titans ! Il ne souffla toujours aucun mot, alors que les ténèbres lui enveloppaient les sens. Il crut ses jambes céder sous son poids, tellement elles tremblaient. Réfléchir... réfléchir à suivre un homme qui ne voulait pas ce qu'il voulait à chaque instant ? Ce serait manqué de périr comme un rat ! Ce serait bien pire que d'affronter ses propres démons, ceux-là qui le dévoraient intérieurement.
Il grimaça. La peur, le poids de ses fautes... Il se sentait vraiment mal. Et il en connaissait les raisons. Nul besoin d'expliquer cela en terme médical ou psychologique. Même l'obscurité du sort du Baron, isolé du monde extérieur, il n'y avait qu'une direction à prendre. Fuir comme un rat et se mettre dans le sillage du Baron ? Ce serait vivre en paria, à mourir après tout le chemin qu'il avait parcouru...
*Mère, pardonne-moi de tous mes mauvais choix... *
Il resta là, dans les ténèbres, à attendre... Combien de temps cela dura ? Suffisamment longtemps pour qu'il sache quoi faire. Les ténèbres finirent par disparaître. Le jour revint à ses yeux et il ne manqua pas de les écarquiller en découvrant les faits. Il n'avait plus qu'une chose à faire : Accepter les conséquences qui s'ensuivront. Et il connaissait déjà leurs aboutissements. Il n'était pas un pleutre... vivre comme un lâche ou mourir pour payer ses fautes ? Il avait fait son choix, se laissant tomber à genoux. Dehors, dans l'air frais qui pénétra brièvement au sommet du sémaphore, on entendit la lourde rumeur d'un détachement militaire arriver au grand galop…
- Congratulations !!!:
Je remercie les participants, moi j'ai pas encore fini dans ce rp....enfin presque. Le destin final approche....
La Sénéchale
Lyra Leezen
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B - Tovyr
⊰⊱
Vaenys s'était perfidement joué d'eux, ne les ayant jamais fait passer par dessus le parapet, les soulevant tout au plus au dessus du pinacle. Même le mage d'État s'était laissé trompé par l'illusionniste qu'était le Baron. Il ne faisait aucun doute que messire Zoldyck, à l'instar de messire Nordan et la Tovyr Leezen par dessus tout avaient sous-estimés le prince déchu. Le premier avait pensé qu'il se rendrait une fois fait comme un rat, le second ne s'attendait tout simplement pas à tomber face à lui, quant à la dernière, elle avait eue l'audace de le confronter en dépit des risques.
Elle était là, étendue au sol, encore abasourdie par l'impression déroutante de frôler la mort, et de surcroit, de l'avoir accepté. C'était comme si l'on vous enlevait quelque chose d'unique, que vous vous étiez fait à l'idée d'une issue avant de vous barrer la porte. La voilà propulsée de nouveau dans les tourments du Sekaï, à jouer son rôle dans l'engrenage impérial, par la simple mansuétude soudaine - ou la faiblesse - de Vaenys Daknys. Ce dernier ne semblant pas du genre à épargner ceux qui le défient sans contrepartie. Or, le Baron devait s'être ramolli avec le temps, laissant la Sénéchale en vie pour la raison précise évoquée par ce surnom. Elle servait et protégeait sa sœur, un attachement qui devait constituer le seul point commun entre Vaenys et Lyra.
Cette dernière était allongée au sommet du sémaphore, sa tiare ayant glissée de ses cheveux maintenant étalés sous elle, tel un lit funéraire. Or, elle n'avait rien d'une défunte, son regard vif se braqua sur Vaenys, ses oreilles pleinement attentives à ses paroles, comme si elles lui serviraient à mieux assouvir sa revanche. Car cette avanie ne saurait rester impunie. Ses lèvres se tordirent dans une grimace de répugnance, exprimant son aversion envers cet abject interlocuteur suffisant. À l'instant où Vaenys disparu de son champ de vision, elle se releva avec une prestance toute retrouvée, feignant jusque là d'être désorientée.
Elle se rua vers la rembarde, jetant un regard vertical vers ses hommes, ces derniers s'agitant avec moult imprécations envers le dénommé Wulfric, ployant de nouveau sous le nombre. Elle s'apprêta alors à cracher l'ordre de stopper le Baron devenu invisible lorsque la porte du phare s'ouvrirait, mais aucun mot ne surgit d'entre ses lèvres.
Et pour cause, son regard écarquillé venait de se poser sur la colonne de soldats évoluant sur la digue dans leur direction. Ce n'étaient pas n'importe quels renforts, et bien que la garnison du port se trouva parmi les hommes en armure, ce fut une tâche de soie et d'or qui attira le regard de la Tovyr. « Lui, ici ? Vaenys est fait ! » Pensa-t-elle avec une satisfaction non dissimulée. Un sourire en coin apparut de nouveau sur son visage angélique.
Aussitôt, elle pivota, faisant claquer sa cape au vent, s'emparant de son arc gisant près du foyer du phare. Mais elle s'arrêta dans sa course, ne rejoignant pas tout de suite la cage d'escalier à la poursuite du serpent s'y étant engouffré. Son regard venait de glisser sur la pitoyable silhouette d'Alaric, genoux à terre, abattu par la situation qui lui avait échappé. Elle renifla de mépris, feignant de le laisser à son sort avant de s'arrêter de nouveau. Elle se souvint alors de la tentative de retournement de situation du mage d'État, une manœuvre qui lui avait d'abord attiré le mépris de la Tovyr, mais qui maintenant reconnaissait qu'il avait fait preuve d'un certain courage et d'une entreprise à même de faire faillir Vaenys.
Alaric se révélant alors pour la première fois aux yeux de la Sénéchale comme un allié dans cette affaire. Or, il se trouvait que tout bon stratège se devait de ménager ses alliés. La brune s'approcha alors du mage, faisant claquer ses bottes sur les pavés travaillés par la pluie et le vent depuis des centaines d'années. Elle ne présenta pas de main à Alaric, mais l'invita à se relever d'un claquement du pied.- Messire Nordan. Tout n'est pas encore perdu pour vous. Venez plutôt contempler la déchéance de Vaenys Draknys. Elle ajouta, avec fermeté : Un mage d'État ne doit ployer le genoux que face à ses souverains.
Ils étaient aux première loges pour assister à la prise du Baron, et alors leur échec se transformera en victoire relative, ce que tout bon stratège savait apprécier comme une forme de réussite.⊰⊱
Tout savoir sur Lyra Leezen
Dynasties & Dystopies
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Thème musical de la Sénéchale
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Le Baron avait frappé. En tout état des choses, il semblait qu’il avait gagné la partie, qu’il avait su marquer son ascendant sur un tovyr et un mage d’état. Même, il avait su duper le bras-droit de la Griffe, en lui faisant croire à sa mort prochaine. Un exploit, n’est-ce pas ? Le chef de la pègre savait utiliser sagement ses pouvoirs pour marquer sa domination sur ses cibles et ses victimes. Et maintenant, il allait s’en aller. Se fondre dans la masse. Continuer ses machinations et ses méfaits, en se moquant de la vaillante guerrière, en se moquant des actions de l’Oreille, en narguant la Griffe et l’Empereur lui-même. Bientôt, il allait de nouveau respirer l’air frais de Kyouji, sentir la douce chaleur du soleil et disparaître avec son serviteur.
C’était ce qu’il pensait.
C’était ce dont il était sûr.
Et bon sang…
La confiance était une arme redoutable, mais à bien des égards, elle pouvait aussi être une redoutable ennemie. Car l’arrogance poussait à agir de plus en plus contre le bon sens. Oh, bien sûr, le prince déchu avait été prudent, naturellement. Il l’était toujours.
Dès lors qu’il avait vu Lyra, le Baron aurait dû se retirer.
Une tovyr peut-elle décemment se déplacer sans que son supérieur hiérarchique en soit informé ?
Une tovyr peut-elle être envoyée par le maître-espion, sans que celui-ci ne soit à proximité ?
Vaenys Draknys avait bien joué, certes.
Il lui avait suffi d’entrer dans le sémaphore.
Il lui avait suffi de monter les marches et d’atteindre le sommet de l’établissement.
Personne n’était là avant lui ? Non. Il avait tort.
Il avait été aisé aux espions de précéder Alaric quand il avait fait savoir sa destination à ses collègues. Le mage désirait aller au phare ? Très bien. Rien de plus facile que de le précéder. Rien de plus facile que d’être discret comme une ombre. L’invisibilité était un atout indéniable, certes, mais la métamorphose l’était tout autant. Et voilà donc que les espions s’étaient répandus dans les environs, jusqu’à repérer un carrosse en sale état. Ni les uns, ni les autres n’avaient cherché à vérifier l’identité du Baron ou à attendre Lyra. Après tout, chacun avait ses ordres. Aussi, pendant que certains mijdra restaient dehors, en se dissimulant grâce à leurs capacités, le reste des assassins s’était infiltré dans le sémaphore, alors même que le Baron mettait pied à terre et se présentait au gardien du phare. Invisible d’abord… et transformés en rat ensuite. Qui prêterait attention à des petits rongeurs, qui ont l’air de fuir dans les escaliers ? Ne sont-ce pas des nuisibles, auxquels on n’accorde pas d’attention ? Dissimulé dans des recoins, ils écoutent tout, mais ils ne gênent personne...
Et voilà que la scène se joue, que les menaces pointent, que les illusions se dessinent. Malgré la pression d’Alaric, grâce à ses pouvoirs terrestres, les hommes du maître-espion restent à leurs postes, en prenant soin de ne pas se mettre entre les différents protagonistes. Prêts à partir si nécessaire, à éventuellement aider Dame Leezen si tout s’effondre. Il suffit d’un mot et d’un geste pour rompre leur formation.
Mais l’Oreille se tait et ne dit mot.
Alors ils attendent, ils attendent encore et ne bougent point quand les deux victimes du Baron se croient aux portes de la mort. C’est seulement quand le prince se penche vers Lyra et lui adresse quelques mots que la métamorphose cesse de faire effet pour trois rongeurs. Plus en contrebas des escaliers, ils ne sont pas visibles pour le mage d’état, la tovyr, et le fugitif. L’un des hommes aux yeux dorés esquisse un geste à l’attention de ses deux autres comparses. Puis les créatures de l’ombre disparaissent encore.
A partir de ce moment, il n’y a plus qu’à cesser cette mascarade.
Le Baron commence donc à descendre l’escalier en colimaçon. S’il est étroit, il est cependant éclairé ponctuellement par des petites fenêtres. Par l’une d’elle, le soleil laisse passer ses rayons matinaux, donnant presque un air bucolique à ce sémaphore sans histoire. S’il s’y arrête, il aura une très belle vue du lac Rebirth. Et s’il ne s’y arrête pas, libre à lui de dépasser cet ajour.
Pourtant, c’est bien à côté de cette fenêtre que le maître-espion sortira de l’ombre et le saluera.
- Cela fait longtemps, sieur Draknys.
Une voix tranquille, maîtrisée comme à son habitude. Adossé au mur, un pied contre le bois du sémaphore, le conseiller royal est trop proche pour que Vaenys puisse l’esquiver. Peut-être que le frère d’Ayshara a tout juste le temps de le reconnaître, d’avoir une expression ébahie, ou d’horreur selon la situation. Mais même s’il esquisse un mouvement de recul, la vélocité du bretteur l'empêche de se protéger. Agile comme un serpent, le beau ténébreux lui agrippe fermement le bras, l'entraine dans son élan pour le faire passer devant lui, puis le bretteur lui donne sauvagement un coup dans les ligaments croisés, ce qui force le Vosdraak à s'agenouiller à moitié.
La douleur doit certainement le tétaniser un instant, faiblesse raciale oblige, ce qui permet à Zéphyr de reprendre.
- Le roi m’a réclamé votre tête.
Un silence alors que le conseiller impérial se déplace de façon surnaturelle dans son dos, une lueur sardonique dans les yeux.
- Il la veut pour ce soir.
Phrase insidieuse, terrible quand on se sent piégé, et le maître-espion ne lui laisse pas le temps de parler, ni même d’appeler à l’aide. D’un geste, il le pousse par derrière. De manière suffisamment rude pour que Vaenys titube et en vienne à perdre l’équilibre dans cet escalier en colimaçon. Telle une marionnette qui n’arrive pas à stopper sa chute, il dévale les escaliers, avant d’être stoppé en contrebas. Il y a encore bien des marches à descendre avant d’arriver au rez-de-chaussée, mais est-ce la faute de Zéphyr s’il a voulu voir son associé aussi haut dans un phare ?
D’un pas lent, le maître-espion descend à son tour, alors que Vaenys doit chercher à tout prix à se redresser s’il veut survivre à cet guet-apens.
- Je me demande. Combien de temps espériez-vous vous cacher ?
Une marche. Et puis une autre.
- Combien de temps espériez-vous me duper ?
Une nouvelle fenêtre dans son dos.
- Qui croyez-vous même contrôler ?
Un ricanement apparaît cette fois sur le visage de l’assassin, alors qu’une dague apparaît dans sa main.
- Vous croyez avoir la main mise sur Alaric Nordan ? Mon pauvre… Ne savez-vous pas que j’ai moi-même toléré ses activités dans la pègre ?
Cette phrase est dite suffisamment fort pour que l’intéressé en question l’entende. Mais Zéphyr se moque pour l’heure éperdument du mage d’Etat. Il a une cible. Une proie. Une pauvre victime… Et cette fois, l’arme fuse. La dague vole, transperce l’espace, semble guidée par une force invisible. Puis elle vient se planter à l’endroit même où était Vaenys Draknys quelques instants auparavant. Par chance, le mage a su se relever et essaie maintenant péniblement de descendre les escaliers. La lame en acier se plante néanmoins profondément dans la marche en bois, de sorte que – le Vosdraak le comprendra très bien – l’Oreille ne joue manifestement pas. Elle en a effectivement après sa vie. Oh, le guerrier est calme, là où la fuite de Vaenys est fébrile et saccadée. Il a trop puisé dans son mana pour pouvoir lancer une attaque digne de ce nom à son adversaire. Si la créature aux cheveux d’argent contrôlait le jeu jusque maintenant, il semble que le rapport de force se soit totalement inversé à présent. Le mage est une souris piégée. Et le maître-espion est le félin qui le chasse, comme s’il savait déjà qu’il ne peut s’échapper, que tout est fini, que tout est terminé.
- Peut-être que vous croyiez pouvoir vous en prendre impunément à Dame Leezen ? Un sourire mauvais caresse cette fois les lèvres de Zéphyr alors qu’à nouveau, une dague apparaît dans sa main. Mais ne saviez-vous pas qu’au grand jamais…
L’arme fuse.
- … Je n’aurais permis…
L’arme touche.
- … Qu’elle soit tuée…
Le sang coule.
- … sous mes propres yeux ?
Vaenys, désormais touché à la cheville, a une plaie légère, mais bien réelle. Une entaille qui n’handicapera pas ses mouvements, mais qui le fera se sentir bien vivant, étant donné sa faiblesse à la douleur. De plus, cela rendra son invisibilité caduque, car les gouttes vermeilles tomberont au sol et indiqueront clairement sa progression.
- Je ne doute pas que votre illusion était splendide. Mais en quoi vouliez-vous que je m’inquiète, puisqu’elle risquait de tomber… de seulement un mètre ?
Si Lyra avait été en proie à son illusion, le maître-espion et ses subalternes n’étaient pas la cible du prince déchu. Jamais ils n’avaient donc été soumis à la même vision qu’Alaric et la tovyr. Une raison pour laquelle ils n’étaient pas intervenus. Afin que le frère d’Ayshara croie sa victoire pleinement acquise.
Une marche encore. Puis une autre. Un nouveau lancer de dague.
Vaenys est atteint à la hanche, cette fois.
L’entaille est légère, mais son précieux sang souille le sol du sémaphore.
Et son meurtrier le suit avec un regard désapprobateur. Un claquement de langue surgit même alors que plus des deux tiers du chemin est désormais accompli.
- Vous êtes devenus insouciants, Vaenys. Cela va mener à votre perte.
Une nouvelle arme apparaît dans sa main et Zéphyr fixe sa malheureuse cible d’un air froid et glacial.
- Par égard pour l’Impératrice, je vais vous tuer d’un seul coup. Bien que… Etant donné tout le mal que vous avez fait… je pourrais aussi vous faire longtemps souffrir.
Cette fois, le maître-espion lance simultanément deux armes, l’une venant se planter juste devant le fuyard, et l’autre juste derrière son dos. Le pauvre n’a d’autres choix que de s’abaisser pour continuer sa route avec fracas.
Il est manifeste que Zéphyr lui fait sciemment vivre un enfer, où chaque lancer lui paraît être celui qui va être le dernier. Ses capacités d’invocation lui offrant une panoplie d’armes à sa disposition, il peut se permettre d’avoir une traque lente, insidieuse, sournoise, où le prince perd petit à petit toute confiance en soi.
Plus qu’une poignée de marche avant d’atteindre le rez-de-chaussée, désormais.
- Soyons tous les deux joueurs, Vaenys. Si vous atteignez la sortie, je ne vous poursuis pas. Et si vous n’arrivez pas à l’atteindre...
Un haussement d’épaule.
- Eh bien, c’est que vous aurez rejoint les étoiles.
Sa sentence prononcée, l’enfer se déchaine aussitôt sur le prince, qui doit faire ressortir toutes ses tripes, tout son instinct de survie, tout son désespoir, aussi, pour espérer s’en sortir. La liberté est si proche… et pourtant, chaque mètre parcouru semble infini. D’ailleurs, les dagues continuent de l’égratigner, à créer de nouvelles blessures. D’autres barrent sa route et l’obligent à se contorsionner. A sauter deux marches pour éviter une dague soigneusement lancée. A s’abaisser pour ne pas s’en prendre une en pleine face. Le Vosdraak si fier doit fuir, ne pas s’arrêter, ne pas même penser à sa dignité qui est réduite en miette.
Derrière lui, le maître-espion du Reike sourit.
Une nouvelle dague apparaît dans sa main.
L’assassin s’arrête.
Il n’a plus besoin de s’avancer pour bien viser.
Le Vosdraak pose sa main sur la clinche de la porte.
Un bruit sourd s’élève alors qu’une porte claque.
Immobile, Zéphyr laisse un de ses espions s’approcher de lui.
- Le mage d’état a été neutralisé, messire.
Un silence, alors que l’agent de l’Oreille vient poser son regard sur la pièce d’entrée et dévisage la dague plantée dans la porte.
Une hésitation.
- Vous allez vraiment le laisser partir ?
A ces mots, le sourire de Zéphyr s’accentue.
- Je tiens toujours parole. Je ne le chasserais pas à l’extérieur. Mais…
Une lueur sournoise apparaît dans ses yeux alors qu’il se remet tranquillement en route et devient invisible.
- Je n’ai pas promis qu’un autre ne le chasserait pas pour moi.
Un ton amusé.
- Après tout, il n’y a pas que moi qui aime la chasse... Et nos hommes ont déjà fait le ménage...
C’était ce qu’il pensait.
C’était ce dont il était sûr.
Et bon sang…
Qu’est-ce qu’il était un imbécile.
La confiance était une arme redoutable, mais à bien des égards, elle pouvait aussi être une redoutable ennemie. Car l’arrogance poussait à agir de plus en plus contre le bon sens. Oh, bien sûr, le prince déchu avait été prudent, naturellement. Il l’était toujours.
Mais aujourd’hui, il avait sous-estimé les forces de l’Empire.
Dès lors qu’il avait vu Lyra, le Baron aurait dû se retirer.
Une tovyr peut-elle décemment se déplacer sans que son supérieur hiérarchique en soit informé ?
Une tovyr peut-elle être envoyée par le maître-espion, sans que celui-ci ne soit à proximité ?
Vaenys Draknys avait bien joué, certes.
Mais aujourd’hui, il avait sous-estimé la collaboration entre la Griffe et l’Oreille.
Il lui avait suffi d’entrer dans le sémaphore.
Il lui avait suffi de monter les marches et d’atteindre le sommet de l’établissement.
Personne n’était là avant lui ? Non. Il avait tort.
Il avait été aisé aux espions de précéder Alaric quand il avait fait savoir sa destination à ses collègues. Le mage désirait aller au phare ? Très bien. Rien de plus facile que de le précéder. Rien de plus facile que d’être discret comme une ombre. L’invisibilité était un atout indéniable, certes, mais la métamorphose l’était tout autant. Et voilà donc que les espions s’étaient répandus dans les environs, jusqu’à repérer un carrosse en sale état. Ni les uns, ni les autres n’avaient cherché à vérifier l’identité du Baron ou à attendre Lyra. Après tout, chacun avait ses ordres. Aussi, pendant que certains mijdra restaient dehors, en se dissimulant grâce à leurs capacités, le reste des assassins s’était infiltré dans le sémaphore, alors même que le Baron mettait pied à terre et se présentait au gardien du phare. Invisible d’abord… et transformés en rat ensuite. Qui prêterait attention à des petits rongeurs, qui ont l’air de fuir dans les escaliers ? Ne sont-ce pas des nuisibles, auxquels on n’accorde pas d’attention ? Dissimulé dans des recoins, ils écoutent tout, mais ils ne gênent personne...
Et voilà que la scène se joue, que les menaces pointent, que les illusions se dessinent. Malgré la pression d’Alaric, grâce à ses pouvoirs terrestres, les hommes du maître-espion restent à leurs postes, en prenant soin de ne pas se mettre entre les différents protagonistes. Prêts à partir si nécessaire, à éventuellement aider Dame Leezen si tout s’effondre. Il suffit d’un mot et d’un geste pour rompre leur formation.
Mais l’Oreille se tait et ne dit mot.
Alors ils attendent, ils attendent encore et ne bougent point quand les deux victimes du Baron se croient aux portes de la mort. C’est seulement quand le prince se penche vers Lyra et lui adresse quelques mots que la métamorphose cesse de faire effet pour trois rongeurs. Plus en contrebas des escaliers, ils ne sont pas visibles pour le mage d’état, la tovyr, et le fugitif. L’un des hommes aux yeux dorés esquisse un geste à l’attention de ses deux autres comparses. Puis les créatures de l’ombre disparaissent encore.
A partir de ce moment, il n’y a plus qu’à cesser cette mascarade.
Le Baron commence donc à descendre l’escalier en colimaçon. S’il est étroit, il est cependant éclairé ponctuellement par des petites fenêtres. Par l’une d’elle, le soleil laisse passer ses rayons matinaux, donnant presque un air bucolique à ce sémaphore sans histoire. S’il s’y arrête, il aura une très belle vue du lac Rebirth. Et s’il ne s’y arrête pas, libre à lui de dépasser cet ajour.
Pourtant, c’est bien à côté de cette fenêtre que le maître-espion sortira de l’ombre et le saluera.
- Cela fait longtemps, sieur Draknys.
Une voix tranquille, maîtrisée comme à son habitude. Adossé au mur, un pied contre le bois du sémaphore, le conseiller royal est trop proche pour que Vaenys puisse l’esquiver. Peut-être que le frère d’Ayshara a tout juste le temps de le reconnaître, d’avoir une expression ébahie, ou d’horreur selon la situation. Mais même s’il esquisse un mouvement de recul, la vélocité du bretteur l'empêche de se protéger. Agile comme un serpent, le beau ténébreux lui agrippe fermement le bras, l'entraine dans son élan pour le faire passer devant lui, puis le bretteur lui donne sauvagement un coup dans les ligaments croisés, ce qui force le Vosdraak à s'agenouiller à moitié.
La douleur doit certainement le tétaniser un instant, faiblesse raciale oblige, ce qui permet à Zéphyr de reprendre.
- Le roi m’a réclamé votre tête.
Un silence alors que le conseiller impérial se déplace de façon surnaturelle dans son dos, une lueur sardonique dans les yeux.
- Il la veut pour ce soir.
Phrase insidieuse, terrible quand on se sent piégé, et le maître-espion ne lui laisse pas le temps de parler, ni même d’appeler à l’aide. D’un geste, il le pousse par derrière. De manière suffisamment rude pour que Vaenys titube et en vienne à perdre l’équilibre dans cet escalier en colimaçon. Telle une marionnette qui n’arrive pas à stopper sa chute, il dévale les escaliers, avant d’être stoppé en contrebas. Il y a encore bien des marches à descendre avant d’arriver au rez-de-chaussée, mais est-ce la faute de Zéphyr s’il a voulu voir son associé aussi haut dans un phare ?
D’un pas lent, le maître-espion descend à son tour, alors que Vaenys doit chercher à tout prix à se redresser s’il veut survivre à cet guet-apens.
- Je me demande. Combien de temps espériez-vous vous cacher ?
Une marche. Et puis une autre.
- Combien de temps espériez-vous me duper ?
Une nouvelle fenêtre dans son dos.
- Qui croyez-vous même contrôler ?
Un ricanement apparaît cette fois sur le visage de l’assassin, alors qu’une dague apparaît dans sa main.
- Vous croyez avoir la main mise sur Alaric Nordan ? Mon pauvre… Ne savez-vous pas que j’ai moi-même toléré ses activités dans la pègre ?
Cette phrase est dite suffisamment fort pour que l’intéressé en question l’entende. Mais Zéphyr se moque pour l’heure éperdument du mage d’Etat. Il a une cible. Une proie. Une pauvre victime… Et cette fois, l’arme fuse. La dague vole, transperce l’espace, semble guidée par une force invisible. Puis elle vient se planter à l’endroit même où était Vaenys Draknys quelques instants auparavant. Par chance, le mage a su se relever et essaie maintenant péniblement de descendre les escaliers. La lame en acier se plante néanmoins profondément dans la marche en bois, de sorte que – le Vosdraak le comprendra très bien – l’Oreille ne joue manifestement pas. Elle en a effectivement après sa vie. Oh, le guerrier est calme, là où la fuite de Vaenys est fébrile et saccadée. Il a trop puisé dans son mana pour pouvoir lancer une attaque digne de ce nom à son adversaire. Si la créature aux cheveux d’argent contrôlait le jeu jusque maintenant, il semble que le rapport de force se soit totalement inversé à présent. Le mage est une souris piégée. Et le maître-espion est le félin qui le chasse, comme s’il savait déjà qu’il ne peut s’échapper, que tout est fini, que tout est terminé.
- Peut-être que vous croyiez pouvoir vous en prendre impunément à Dame Leezen ? Un sourire mauvais caresse cette fois les lèvres de Zéphyr alors qu’à nouveau, une dague apparaît dans sa main. Mais ne saviez-vous pas qu’au grand jamais…
L’arme fuse.
- … Je n’aurais permis…
L’arme touche.
- … Qu’elle soit tuée…
Le sang coule.
- … sous mes propres yeux ?
Vaenys, désormais touché à la cheville, a une plaie légère, mais bien réelle. Une entaille qui n’handicapera pas ses mouvements, mais qui le fera se sentir bien vivant, étant donné sa faiblesse à la douleur. De plus, cela rendra son invisibilité caduque, car les gouttes vermeilles tomberont au sol et indiqueront clairement sa progression.
- Je ne doute pas que votre illusion était splendide. Mais en quoi vouliez-vous que je m’inquiète, puisqu’elle risquait de tomber… de seulement un mètre ?
Si Lyra avait été en proie à son illusion, le maître-espion et ses subalternes n’étaient pas la cible du prince déchu. Jamais ils n’avaient donc été soumis à la même vision qu’Alaric et la tovyr. Une raison pour laquelle ils n’étaient pas intervenus. Afin que le frère d’Ayshara croie sa victoire pleinement acquise.
Une marche encore. Puis une autre. Un nouveau lancer de dague.
Vaenys est atteint à la hanche, cette fois.
L’entaille est légère, mais son précieux sang souille le sol du sémaphore.
Et son meurtrier le suit avec un regard désapprobateur. Un claquement de langue surgit même alors que plus des deux tiers du chemin est désormais accompli.
- Vous êtes devenus insouciants, Vaenys. Cela va mener à votre perte.
Une nouvelle arme apparaît dans sa main et Zéphyr fixe sa malheureuse cible d’un air froid et glacial.
- Par égard pour l’Impératrice, je vais vous tuer d’un seul coup. Bien que… Etant donné tout le mal que vous avez fait… je pourrais aussi vous faire longtemps souffrir.
Cette fois, le maître-espion lance simultanément deux armes, l’une venant se planter juste devant le fuyard, et l’autre juste derrière son dos. Le pauvre n’a d’autres choix que de s’abaisser pour continuer sa route avec fracas.
Il est manifeste que Zéphyr lui fait sciemment vivre un enfer, où chaque lancer lui paraît être celui qui va être le dernier. Ses capacités d’invocation lui offrant une panoplie d’armes à sa disposition, il peut se permettre d’avoir une traque lente, insidieuse, sournoise, où le prince perd petit à petit toute confiance en soi.
Plus qu’une poignée de marche avant d’atteindre le rez-de-chaussée, désormais.
- Soyons tous les deux joueurs, Vaenys. Si vous atteignez la sortie, je ne vous poursuis pas. Et si vous n’arrivez pas à l’atteindre...
Un haussement d’épaule.
- Eh bien, c’est que vous aurez rejoint les étoiles.
Sa sentence prononcée, l’enfer se déchaine aussitôt sur le prince, qui doit faire ressortir toutes ses tripes, tout son instinct de survie, tout son désespoir, aussi, pour espérer s’en sortir. La liberté est si proche… et pourtant, chaque mètre parcouru semble infini. D’ailleurs, les dagues continuent de l’égratigner, à créer de nouvelles blessures. D’autres barrent sa route et l’obligent à se contorsionner. A sauter deux marches pour éviter une dague soigneusement lancée. A s’abaisser pour ne pas s’en prendre une en pleine face. Le Vosdraak si fier doit fuir, ne pas s’arrêter, ne pas même penser à sa dignité qui est réduite en miette.
Derrière lui, le maître-espion du Reike sourit.
Fuis.
Cours.
Disparais si tu le peux.
Cours.
Disparais si tu le peux.
Une nouvelle dague apparaît dans sa main.
C’est ça.
Eprouve de la terreur.
Imprègne-toi de ta peur.
Autrefois, il est vrai, tu étais un fier dragon.
Mais maintenant, tu n’es plus qu’un pauvre rat des bas-fonds.
Eprouve de la terreur.
Imprègne-toi de ta peur.
Autrefois, il est vrai, tu étais un fier dragon.
Mais maintenant, tu n’es plus qu’un pauvre rat des bas-fonds.
L’assassin s’arrête.
Il n’a plus besoin de s’avancer pour bien viser.
Apprends ce qu’il en coûte de défier le Reike
Et n’ose plus jamais sous-estimer la Griffe et l’Oreille.
Et n’ose plus jamais sous-estimer la Griffe et l’Oreille.
Le Vosdraak pose sa main sur la clinche de la porte.
La dague de Zéphyr part au même moment.
Un bruit sourd s’élève alors qu’une porte claque.
Et au bas du sémaphore, il n’y a plus qu’une seule personne.
Oui.
Son sort est scellé maintenant.
Son sort est scellé maintenant.
Immobile, Zéphyr laisse un de ses espions s’approcher de lui.
- Le mage d’état a été neutralisé, messire.
Un silence, alors que l’agent de l’Oreille vient poser son regard sur la pièce d’entrée et dévisage la dague plantée dans la porte.
Une hésitation.
- Vous allez vraiment le laisser partir ?
A ces mots, le sourire de Zéphyr s’accentue.
- Je tiens toujours parole. Je ne le chasserais pas à l’extérieur. Mais…
Une lueur sournoise apparaît dans ses yeux alors qu’il se remet tranquillement en route et devient invisible.
- Je n’ai pas promis qu’un autre ne le chasserait pas pour moi.
Un ton amusé.
- Après tout, il n’y a pas que moi qui aime la chasse... Et nos hommes ont déjà fait le ménage...
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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