Dans la vie je suis naïve et têtue, étrange mélange direz vous mais c'est ainsi. Et quand j'ai une tâche à accomplir je vais au bout des choses, je ne supporte pas l'à peu près, le hasard, l'imprévu non plus, non j'aime planifier et avancer de manière cohérente, sereine... Et la on me pousse dans mes limites, dans mes retranchements, et ces maudits insectes attirés par l'eau des bacs installés pour les chevaux, sont un souci que je dois régler pour reprendre le cours normal de ma vie.

Je sens que je tire sur la corde, que je pousse ma magie à son paroxysme pour protéger ces gens mais c'est ainsi que je suis et surtout je me dois d'aider mon ami, ils sont rares mes amis et donc particulièrement précieux pour moi. Je vois Tagar se lever alors que je n'en ai pas fini de le soigner, serait-il encore plus têtu et inconscient que moi de son bien-être? Visiblement oui !

Il me rejoint, séparant les quelques mètres, il boite, bien sûr je n'ai pas fini et veut prendre le relais, mais il est épuisé lui aussi. Je n'ai cependant pas l'occasion de répondre ou réagir qu'il pousse sa mana et déploie un dôme d'acier sous le mien pour nous protéger, cela a pour effet de nous plonger dans la nuit par contre. Je relâche mon propre bouclier qui n'a plus de sens et je respire.

Et la il me surprend en venant déposer un baiser sur ma joue, je rougis forcément, c'était imprévu et je suis bien comme lui au final avouons le, une grande timide.

- Je n'ai rien fait que tu n'aurais fait toi-même.

Parce que je n'ai aucun doute, il m'aurait sauvé la vie à ses dépens aussi, il l'a fait d'ailleurs, je l'ai bien vu s'interposer entre le cheval et moi et voler plus loin, blessé, c'est pour me sauver qu'il s'est retrouvé blessé.

La suite me surprend encore plus parce qu'il se rapproche de nouveau de moi et dépose un baise de nouveau sur mes jours. Alors qu'il recule, amusée je glisse.

- Attention, je pourrais me faire des idées Tagar et imaginer des choses.

Je plaisante cela va de soit, je n'imagine rien, il est mon ami, c'est tout, car oui on peut avoir un ami homme n'en déplaise à certaines mauvaises langues. Un mage a créé des points lumineux sous le dôme d'acier pour qu'on y voit. Les chevaux semblent apaisés, mais il y a des blessés à soigner. Je soupire et dit.

- Eh bien nous avons du travail je crois, et je doute que nous puissions voir qui allait gagner la course. Tu vas pouvoir libérer ton dôme d'ici peu le pense, les insectes ne seront pas restés.


CENDRES

Je ne peux m’empêcher de sourire, Tagar a un don inné pour rendre l’atmosphère plus légère et faire qu’on se sente bien en sa compagnie. En dépit de cette écrasante fatigue je me sens soulagée, nous avons réussi après tout.

- J’accepte le compliment mais je doute d’être trop bien pour qui que ce soit au final vois-tu.

Oui parce que bon du coup, à l’heure actuelle je concurrence mon ami en terme de “niaiserie” non? Même si… Enfin c’était différent et je n’avais nulle envie d’y songer.

J’observe le dôme de métal et admire la structure réalisée, bel ouvrage et d’une solidité à toute épreuve à n’en pas douter. Tagar laisse son oeuvre se déliter alors que des Républicains prennent le relais non sans nous avoir rapidement et sommairement remerciés. Alors qu’ils s’éloignent je souris.

- Eh bien ma foi la gratitude ne les étouffe mais bon nous avons fait ce qui devait l’être et la situation est sous contrôle. La fatigue est bien présente tu t’en doutes bien tu dois ressentir la même chose. Quand on pousse nos pouvoirs cela nous vide, même si je dois avouer que l’entrainement aide à s’habituer, Wan m’a poussé à progresser et je lui suis reconnaissante pour cela.

Entre autres choses mais je n’en rajoute pas, j’ai bien senti que le courant ne passait pas entre Tagar et lui, enfin dans un sens tout du moins. La journée n’est pas finie même si la course hippique pour le coup est ajournée.

- Que dirais-tu d’aller manger quelque chose en ville? Même si nous allons devoir parler en nous vouvoyant pour ta collègue, un repas pourrait nous revigorer non?

Dans tous les cas, qu’elle que soit le choix et envie de Tagar, je savais que je devais aller manger pour refaire mes forces, je ne me voyais pas retourner à l’auberge et dormir même si tout comme lui j’étais persuadée que si je croisais la route d’un lit, nous trouverions un terrain d’entente direct et nous passerions de nombreuses heures ensemble.


CENDRES

Tagar, mon cher ami Tagar, il a un don unique pour me surprendre encore et toujours et je crois que c’est pour cela que je l’apprécie. Il n’a rien du Reikois de base la plupart du temps, une parfaite éducation, un sens des convenances parfait, élégant, courtois et pourtant par moment il se comporte comme un rustre du Reike. Il me donne l’impression d’avoir besoin de tout contrôler, posséder, de diriger chaque chose de son entourage et surtout il a ce besoin d’être le seul mâle en présence, il n’aime pas la concurrence, nul besoin de mot pour le signifier, sa gestuelle parle pour lui sans parler des émotions qu’il diffuse et qui ne sauraient mentir. Bref Wan l’agace, il le perçoit comme quoi, un concurrent? Quelle idée, Wan est mon père de coeur ni plus ni moins.

Je réponds néanmoins en souriant.

- Manger est toujours une bonne idée, je te suis jusqu’à ce pavillon, cela nous aidera à reprendre des forces.

Nous nous dirigeons vers la tente et je vois Tagar acheter la nourriture, l’argent est le nerf de beaucoup de choses en ce monde mais je crois que j’en étais venue à l’oublier un peu. Néanmoins alors que je vois Wan et Charlotte qui reviennent vers nous je pose un bref instant ma main sur l’avant bras de tagar et je dis en souriant.

- Wan est un père pour moi, j’aimerais que tu puisses l’apprécier à sa juste valeur.

J’ai ressenti ces émotions et je trouve cela dommage de se gâcher le plaisir de la journée par… une jalousie inutile et déplacée car elle n’a aucun fondement. A la question de Charlotte je réponds d’un sourire.

- Visiblement rien qui ne puisse être résolu par ce cher monsieur Reys. N’ayez crainte Dame Leviathan tout va pour le mieux dorénavant mais je crains que nous n’ayons usé et abusé de magie pour cela aussi nous pardonnerez vous si nous nous jetons comme des affamés sur ces délicieux petits fours.

Je plaisantais mais j’avais une faim dévorante. J’en pris un au hasard et je le dégustais, savourant sa saveur et appréciant le fait de son apport nutritif. Sans m’excuser j’en pris un second, j’en avais grand besoin soyons honnêtes.


CENDRES

Je n’en reviens pas du tout, Tagar est incorrigible réellement mais c’est vraiment touchant et surtout je me sens flattée par ses propos. Même si l’on me dit jolie à regarder, ma condition actuelle, couplée à une religion peu appréciée dans le Sekaï depuis trois ans, je me retrouve sans la moindre proposition , personne pour me courtiser, demander ma main à mes parents… Ah mais je n’en ai plus, et je suis loin de tout actuellement. Je secoue la tête pour me concentrer sur la conversation de mon ami.

- Je viendrai chercher ton aide je crois pour m’aider à vanter mes mérites si jamais j’en ai besoin un jour prochain. Je pense que tu feras un bon portrait de moi.

Je termine cela par un clin d’oeil de connivence.

Néanmoins je partage le point de vue de Tagar, c’est maintenant aux Républicains de gérer la situation, nous pouvons donc profiter du moment présent et du fait que Tagar nous a généreusement offert une tente, et de la nourriture à profusion pour quatre. Charlotte Leviathan est accrochée au bras de Wan, qui avance souriant, impassible mais je sens bien son ennui, il ne sait pas comment repousser cette jeune femme accrochée à lui comme le crakoï sur les coquillages.

J’écoute les paroles de Charlotte et répond avec naturel, comme si de rien n’était, cela va de soit.

- Eh bien je vous remercie pour cette proposition. Je gage que lorsque nous viendrons un jour prochain visiter le joyeux du désert, nous profiterons de vos qualités et compétences de guide * sur le ton de la confidence* et comptez sur moi pour convaincre mon ami Wan de m’accompagner, il est si casanier.

Tagar a levé les yeux aux ciel et je manque de rire, mais je me retiens. Je ne sais cependant pas comment sauver Wan des griffes de Charlotte, elle le tient bien en main et ne semble pas du tout décidée à le lâcher pour le moment. Je plains mon cher mentor mais cela ne lui fera nul mal, je sais qu’il n’y aura rien, cela le dépasse et ne l’intéresse pas, il fut amoureux un jour et pour toujours.

Je n’ai même pas eu le temps de remplir mon assiette car en réalité, Tagar s’en est chargé avec diligence et attention, s’assurant d’y mettre des mets sucrés et riches, de quoi bien me revigorer. cherchant son regard je murmure un instant.

- Merci mon ami.

Charlotte n’a rien entendu, elle soliloque et noie Wan de paroles diffuses que je parviens moi aussi à ne pas forcément écouter, je suis épuisée par ce que nous venons d’accomplir et je vois que Tagar est tout aussi fatigué il le porte sur lui. Faisant mine de me pencher pour me saisir d’une douceur un peu éloignée, je tourne le dos à Charlotte mais fais face à Tagar.

- Si tu es fatigué, quand nous aurons mangé, fais moi un signe, j’avancerai ma grande fatigue pour me retirer et soustraire Wan des griffes de ta collègue.



CENDRES

J’écoute les confidences de mon ami, bien entendu qu’il est aussi épuisé que moi, il ne saurait en être autrement en réalité. Je regarde Wan et malgré moi je ne peux qu’être d’accord avec Tagar, le pauvre est trop poli et parfaitement élevé pour repousser fermement Charlotte et cette dernière et bien trop empressée de son côté pour se laisser ainsi mettre de côté.

- Je l’avoue, c’est très vilain de ma part mais le voir patauger et se démener pour tenter de la repousser gentiment est voué à l’échec, elle semble particulièrement tenace néanmoins je suis comme toi, rien que l’idée de devoir rentrer, cela m’épuise.

Nous mangeons encore quelques bonnes choses avant que Tagar ne donne le signal de départ. Aussi je réponds à voix haute.

- Eh bien ce serait mentir que de dire que je ne suis pas fatiguée, nous allons nous aussi rentrer en ville nous reposer.

Je pose mon bras sur cela de Wan pour montrer à Charlotte que oui nous allons partir ensemble et que non elle ne fait pas partie de notre retour au calme.  J’écoute en souriant la jeune femme et je finis par répondre.

- Nous ne pouvions en effet imaginer qu’une jeune femme bien élevée ne sache pas apprécier la danse et ne la pratique aisément?

Wan retient un soupir mais finit par dire vaincu par les sourires de la jeune femme et son empressement après avoir demandé mon accord tacite muet.

- Eh bien si cela convient à Sire Reys, nous serons ravis de vous rejoindre avec Dame Myriem ce soir à cette soirée dansante si elle se sent assez en forme pour cela.

- Cela me convient aussi.

Je posais mon regard sur Tagar pour voir ce qu’il en pensait, il devait être 15h cela nous laissait deux ou trois heures de repos d’ici au soir.
Wan cependant reste totalement impassible et stoïque devant son assaut tactile, il est de Shoumei, comme moi et les effusions et relations hors mariage sont contre notre mode de vie, nous respectons nos paroles et idéaux tout comme mon ami Tagar.

Cela étant dit, nous les quittons pour rentrer. Wan ne commente rien et une fois à l’auberge m’annonce qu’il part faire un tour s’aérer qu’il sera de retour le soir, il étouffe je le sais, elle l’a littéralement épuisé nerveusement. Pour ma part sans demander mon reste je me glisse sous mon drap et sombre rapidement. C’est la servante de l’auberge qui vient me réveiller pour m’annoncer qu’un bain m’attend. Il est 18h, je prends le dit bain et me prépare ensuite.

Et nous voilà, apprêtés à dix neuf heures pétantes devant l’hôtel Milton où nous annonçons être attendus par Sire Reys et Dame Leviathan. On nous guide alors vers le salon privé recevant la soirée dansante.

Tenue de Wan:

Tenue de Myriem:

CENDRES

J’aimais Tagar et son naturel si désarmant. Je l’aimais probablement comme on aime un frère, je n’en avais pas mais je pouvais sans peine imaginer que ce que je ressentais pour lui, cette profonde affection devait y ressembler. Sa plus grande qualité restait sa capacité à toujours me surprendre.

Alors que nous rejoignons Tagar et Charlotte, je n’ai nul besoin d’échanger la moindre parole avec Wan car je l’ai senti se raidir, c’est discret imperceptible mais présent et il a soupiré, légèrement mais quand même. C’est que mon cher mentor est un élémentaliste diviniste convaincu, qui fut cardinal diviniste et qui vit en respectant son voeu de chasteté bien entendu. Nos coutumes sont arriérées aux dires de certains mais il en est ainsi et nous y tenons. Nos tenues sont sobres, élégantes mais pleines de rigueur aussi et… Autant Tagar est d’une élégance parfaite, sa tenue lui sied à ravir et le rend particulièrement charmant même mais sa compagne ou collègue… elle a bien trop peu de tissus pour ne pas nous choquer, nous voyons son corps plus que sa robe et cela ne nous met à l’aise ni l’un ni l’autre.

Tagar nous salue poliment et avant que je n’ai eu le temps de décliner sa proposition il s’accapare mon bras alors que Charlotte se jette littéralement sur mon pauvre ami qui se demande encore pourquoi il n’a prétexté une quelconque maladie soudaine pour éviter la gêne que va lui procurer cette soirée. Néanmoins lui comme moi sommes parfaitement bien élevés.

Je pose donc ma main délicatement sur l’avant bras de Tagar et réalise une légère révérence.

- C’est un honneur que de vous servir de cavalière Tagar. Vous êtes admirablement élégant ce soir. Cette tenue mêlant plusieurs styles vestimentaires est parfaite.

Wan écarte imperceptiblement son bras de son propre corps afin que Charlotte, bien qu’accrochée telle un cracoï ne puisse pas trop l’étouffer. Il sourit doucement et la complimente à son tour.

- Vous êtes telle la rose qu’on effeuille, délicate et raffinée.

Quiconque sentirait les mensonges se rendrait compte qu’il ne pense pas un mot de cela mais elle ne semble pas s’en rendre compte par chance. Sauvant mon ami de sa gêne je demande.

- Alors dites-moi mon cher Tagar, quel est le programme de cette soirée privée dont vous nous avez parlé plus tôt dans la journée? Quelques pas de danse? Un récital? Je suis curieuse je vous le concède.

Tout en disant cela je suis ses pas qui nous mènent vers les parties privés de ce renommé hôtel. J'en admire la décoration luxueuse et opulente de l'endroit.


CENDRES

Comme cela me semble étrange de jouer cette comédie avec Tagar juste pour ne pas être ennuyé par son envahissante collègue. Elle est particulièrement tenace et insistante et j’ai pour ma part une réelle peine pour mon mentor qui est trop poli pour la renvoyer dans ses foyers sans ménagement. Comment par les titans va-t-il pouvoir s’en sortir sans la vexer? Parce que je sais très bien qu’elle pourra user de mille ruses mais n’obtiendra jamais rien de lui, autre qu’un échange courtois et spirituel.

Néanmoins au bras de mon ami je me concentre sur ses paroles, intriguée par le concept de cette soirée impromptue pour moi.

- Intéressant en effet comme idée. J’avoue avoir appris les différents rythmes et types de danse mais ce que tu… vous m’expliquez là me semble intrigant. Deux voix de chant? Cela doit en effet donner du rythme et de la profondeur aux morceaux.

Je n’eus guère le temps d’en dire plus que la musique emplissait déjà l’air et que l’ambiance du lieu était propice aux jeux et danses. J’étais là pour m’amuser pour ma part et je n’allais pas jouer les chaperons pour un élémentaire millénaire non?

Le regard brillant d’envie de danser avec un ami, je répondis sans l’ombre d’une hésitation à sa proposition.

- Allons danser jusqu’à ce que nos semelles nous implorent pitié.

Le Bal Blanc quelques jours avant m’avait offert des opportunités mais laissé des regrets aussi, je n’avais même pas dansé avec Zaïn, il s’était habilement caché pour ne pas me mener sur la piste de danse et bref… J’aurais bien aimé dansé avec lui alors ce cher Tagar allait devoir satisfaire mes envies (de danse) pour deux amis !

Souriante, je me tournais vers Charlotte et m’adressais à Wan.

- Puisse les divins t’offrir la quiétude d’une soirée apaisante .

Je savais qu’il n’en serait hélas rien pour moi mais je devais prier pour son salut.
Néanmoins il ne répondit pas, n’esquissa pas un sourire, resta stoïque. Cependant une fois seul en compagnie de Charlotte il lui adressa un sourire empli de sollicitude et de tristesse.

- Dame Leviathan, je crains que vous ne perdiez votre temps et votre énergie. Vous êtes particulièrement désirable j’imagine mais je suis un ascète depuis des centaines d’années, cardinal diviniste et donc ayant fait voeu de chasteté. Je peux vous offrir mon bras pour danser sur la piste de danse mais je ne peux rien vous offrir de plus.

Il savait qu’elle se vexerait probablement mais au moins étaient-ils seuls tous les deux quand il lui avait dit ce qu’il en serait. Après il craignait qu’elle n’insiste et refuse de perdre la bataille malgré tout, qu’elle n’use de mille artifices et arguments féminins mais… il n’avait l’homme que d’une femme, morte il y a trois cents ans déjà et avec laquelle il fut en communion d’âme, leur seule nuit ensemble brisa la magie de leur relation et le convainquit définitivement de ses choix de vie.

Plus loin sur la piste près des danseurs déjà en place je déplaçais ma main du bras de Tagar pour la glisser dans sa main. Ma seconde main tenant ma jupe pour me permettre d’exécuter la salutation rituelle, proche d’une révérence pour débuter comme il se doit une entrée sur la piste de danse.


CENDRES

Soirée de Myriem:

Qu’il était bon de s’aérer l’esprit sans avoir à craindre pour sa réputation, je savais pouvoir passer une très agréable soirée grâce à mon fidèle ami Tagar. Il était la quintessence de ce qu’on peut espérer en termes d’éducation et de galanterie, certes le tout était matiné de sa maladresse naturelle mais qui étais-je pour juger cela?

Nous observons quelques instants les autres couples déjà lancés sur la piste de danse, j’admire leur élégance et leur savoir faire mais je n’ai nulle crainte en réalité de démériter. La danse est un art qu’on pratique dans la noblesse dès son plus jeune âge, c’est plus “utile” aux yeux de notre société que de savoir faire cuire un oeuf en somme et je l’ai appris à mes dépends ces deux dernières années. Enfin ce n’est nullement l’heure de s'apitoyer ou songer à ces choses déplaisantes, je suis dans les bras de mon ami qui est un très bel homme et nous allons forcément attirer les regards et mon ego s’en trouve flatté cela va de soit, c’est un baume appréciable en ces temps troubles d’après guerre.

Je souris alors qu’il me complimente et réponds amusée.

Il est de coutume d’avouer qu’une danse exécutée à la perfection ne peut sa faire que grâce aux deux cavaliers, et tu es le meneur en cette soirée. Je te retourne donc le compliment.

Nous continuons de valse au rythme de cette mélopée étrange et atypique, concentrée sur les pas mais aussi sur mon ami.

Dis moi honnêtement comment parviens-tu pour trouver le temps de tout concilier, ton travail, tes voyages et l’art d’être un parfait gentleman. Je suis admirative, tu es un bourreau de travail.

C’est sincère, j’ai l’impression de cotoyer parfois un homme capable de se dédoubler pour réaliser autant de choses qu’il le fait.

Récit de Wan :

Il n’a pas de peine à sentir et voir la colère monter chez Dame Leviathan le laissait quelque peu indifférent. Après tout il n’avait rien laissé entendre, rien sous entendu et encore moins rien promis du tout. Cependant il était peiné pour la jeune femme qui avait des espérance qu’il ne saurait et ne voulait combler.

Cependant sa tirade eut le don de le faire sourire doucement.

Les titans, notre foi vivent dans notre coeur et notre âme. Deux d’entre eux ont été vaincu par les empereurs Dragons mais cela ne signifie pas qu’ils sont morts. Leur défaite sur un champ de bataille n’est pas forcément la fin. Et quand bien même la mort fait partie du cycle de la vie non?

Il prit le temps d’admirer la jeune femme, apaisant il ajouta.

Vous êtes splendide croyez le, vous êtes à se damner probablement mais je ne suis point libre croyez le. Et oui vous m’en demandez trop. Je peux vous faire valser, tournoyer, vous parler de ce que j’ai pu voir en un millénaire, de la beauté de ce monde qui va renaître de ses cendres mais cela sera tout. Maintenant si cela vous chagrine de ne pouvoir… avoir plus sentez vous libre d’aller butiner une autre fleur ?



CENDRES