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  • Mer 25 Oct - 18:00

    Je peux pas m'empêcher d'avoir un mince sourire en coin quand elle évoque la joie d'avoir une famille.

    « L'herbe est toujours plus verte chez le voisin. J'ai goûté à une grande famille nombreuse dans des conditions pas forcément heureuses, et j'ai la sensation que ça me manque pas, donc je ressens pas le besoin de forcer ma nature. Puis, je sais pas, on a vécu trop de trucs différents. »

    La pièce touche doucement à sa fin, la bouteille aussi, et il commence à être temps de se demander ce qu'on va faire par la suite. La journée a été longue, et j'suis pas sûr que la baronne puisse enchaîner une fête dans les quartiers animés de la ville d'une part, et j'avais bien un autre programme en tête, pour lequel j'ai quand même accepté de jouer le jeu de la pièce de théâtre. Sans oublier que j'aurai des heures supplémentaires à faire à l'occasion pour m'assurer que le fan encombrant ne se permette pas de revenir faire désordre à la sortie des représentations.

    Mais c'est comme le lundi, on évite de penser aux choses qui fâchent pour profiter de l'instant.

    « Effectivement, prendre un dîner tardif à l'auberge peut être sympa. C'est que tout s'est enchaîné rapidement. »

    Et ouais, ça permettra de tasser un peu l'alcool qu'on a pris à jeun, et d'éviter que l'une de nous deux vomissent sur l'oreiller ou qu'elle se sente pas d'attaque. Puis si c'est offert, dans une auberge reconnue de la ville, j'suis pas du genre à faire la fine bouche. L'air frais du dehors me remet un peu les idées en place, en tout cas, après la bouteille de vin et la chaleur du théâtre, et j'ai une forme d'excitation nerveuse dans les jambes. Myriem reprend la parole pour annoncer que y'a toute sa clique qui attend dans son hôtel, et qu'on pourra le rencontrer, que ce sera l'occasion.

    Je suis pas le plus cultivé, surtout sur les us et coutumes de Shoumeï et du Reike, mais j'ai vu et fréquenté assez de réfugiés pour piger que c'était pas franchement la grosse poilade, avec eux, pour ce qui était de batifoler. Le cerveau qui cogite à fond, j'me gratte le joue en essayant de pas loucher trop vers le bas. Ma piaule ? C'est pas vraiment le luxe de fou. On va pas se mentir, c'est une chambre de célibataire, dans laquelle j'suis quasiment que pour pioncer, davantage un dortoir ou une garçonnière qu'un coin dans lequel on peut recevoir.

    Reste la possibilité de trouver une autre auberge dans laquelle prendre une chambre pour la nuit, mais ça serait franchement bizarre. Genre, refuser d'aller à son hôtel pour pas croiser le père Wang Wang ou quoi, pour finalement en proposer une autre dans laquelle on connaît personne, bon, j'veux pas dire, mais même moi j'serais à deux doigts de trouver ça louche. Deux doigts seulement, cela dit.

    A bien y réfléchir, j'ai fait un brin de ménage y'a pas si longtemps.

    « On peut aller chez moi, sinon. Ce sera pas le grand luxe de l'auberge, mais c'est pas trop loin, et il reste de quoi faire un casse-croûte frugal. Une grosse moitié de miche de campagne, des fruits, enfin, voilà, quoi. »

    C'est pas folichon, mais d'habitude, je mange plutôt au poste : c'est gratuit donc pas cher, et mieux cuisiné que chez moi. Ca fait beaucoup de points positifs, faut bien l'admettre.

    ****

    D'une manière ou d'une autre, après une bonne vingtaine de minutes de marche, on se retrouve devant chez moi, et j'sors la clé de ma poche. J'ai le temps de pousser la porte, et de foutre un coup de pied dans la pile de vêtements qui traîne à côté de l'entrée pour l'éjecter dans le placard le plus proche. Le plumard est pas fait, mais les draps sont suffisamment propres et pas trop plissés.

    Sur la table dans la petite cuisine attenante, y'a la corbeille de fruits, avec ses poires et ses pommes un peu rabougries, quelques oranges. dans le torchon, la miche de pain a l'air un peu ferme, mais rien qui soit insurmontable. La vaisselle est pas faite, mais rien de dramatique. Faudrait vraiment que j'sois plus sérieux avec tout ça, pour les surprises où... Enfin bref.

    « Entre, entre, bienvenue dans mon humble chez moi. Attends, j'vais faire un peu de lumière. »

    J'récupère une braise rougeoyante sous la cendre de l'âtre, et j'souffle doucement dessus, à genoux par terre, pour la raviver. Puis, tendant le bras, j'attrape une bougie et un peu d'amadou pour démarrer tout ça. Les brindilles s'enflamment doucement et j'me retourne vers la jeune femme qui m'a suivi jusque dans mon antre.

    « Pose tes affaires, euh... Où tu veux, hein, fais comme chez toi. »

    Oui, ben, c'est pas l'hôtel, c'est sûr.
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  • Mer 25 Oct - 19:36
    Dans le fond, qu'est-ce que j'étais en train de faire? Au nom des divins, quelle idée débile je venais de suggérer? Si je m'écoutais, je dirais que j'avais prononcé à haute voix ce dont j'avais envie mais la majeure partie du temps, mon éducation m'épargnait ce genre de choses. Je ne faisais que ce que je "devais" faire, ou que le divinisme m'autorisait à faire et là ? Là j'avais dit tout haut que si on allait à mon auberge on allait croiser mon... ma... figure paternelle? conscience religieuse?

    Jamais cela ne m'était arrivé et je crois que je comprenais la raison à tout cela, malgré mon esprit quelque peu embrumé et mes réflexes amoindris (mais je n'allais pas me battre donc cela n'avait aucune importance ce détail) le fautif de tout cela c'était .... cette maudite pièce Reikoise pleine de testostérone !!! Des corps musclés et huilés qui se combattaient, une femme alanguie qui cherchait à séduire le héros, de l'héroïsme, des combats, tout ça tout ça.... Non dire que l'alcool avait peut-être fait sauter un filtre chez moi ne me traversait pas encore l'esprit, demain peut-être que j'y songerai selon mon état.

    Le chemin qui nous mena jusqu'à son humble domicile me fit du bien, l'air frais me permit de réfléchir, est-ce que j'étais sérieuse? Eh bien pour le coup la réponse était oui, accrochée au bras de Pancrace je profitais du moment présent. J'avais envie d'oublier mon quotidien et de n'être qu'une jeune femme comme une autre. Je le laissais ouvrir sa porte et me laisser entrer, je sentais un peu sa gêne mais pour le coup je n'en avais que faire. Ce n'était pas un taudis et cela n'était... pas si pire ! Une garçonnière probablement, un lieu de passage plus que de vie aussi mais c'était très correct.

    Pancrace s'activa pour raviver le feu afin de récupérer de quoi allumer des bougies. Alors qu'il faisait cela il me proposa de poser mes affaires. Je n'avais pas grand chose avec moi ou sur moi, les températures Républicaines étaient pour moi très, trop chaudes, et encore nous n'étions pas au Reike ou dans le désert.

    Je déposais mon étole sur une chaise ainsi que ma besace. Puis avisant la fenêtre je me dirigeais vers cette dernière pour l'entrouvrir, dehors il y avait un filet d'air, la nuit n'était pas fraîche loin de là mais cela faisait du bien. J'observais la pièce en souriant.

    - Tu ne dois pas passer beaucoup de temps dans ton huble demeure non?

    C'était un lieu qui me semblait assez impersonnel en un sens.

    - Et cela me semble très c'fortable comme endroit. J'ai passé les six derniers mois dans la région des Oa... des oasis, dans une tente... Crois moi rien qu'un toit en dur me semble être un vrai lusque... luxe depuis. Ca m'a permis d'apprendre à... relativi... raleti... zut.

    Non mais vraiment, c'était quoi ce cafouillage organisé, mon cerveau refusait maintenant de faire des phrases que je puisse prononcer correctement, ou alors ma langue ne parvenait pas à suivre. Je secouais la tête pour m'aérer l'esprit. Il avait dit fait comme chez toi non? Alors je me suis approchée de sa vaisselle, celle rangée (je ne compte pas faire la vaisselle non surement pas!) et je pris un verre que je m'empressais de remplir d'eau, ça j'en avais toujours à volonté ! Je bus le verre d'un coup et en attrapais un second. Je les remplis de nouveau.

    J'avais besoin de m'occuper les mains parce que je sentais monter en moi une certaine appréhension, j'étais ici parce que je le voulais, je l'avais choisi mais je doutais maintenant. Je laissais mon regard couler vers Pancrace qui s'activait à sortir le pain de sous son torchon, poussait de la table ce qu'il estimait ne pas avoir sa place. J'avais senti que mon coeur battait plus fort, et j'étais naïve de nature mais pas sotte non plus, et je connaissais les émotions humaines sur le bout des doigts... Si je laissais le temps défiler, j'allais réfléchir, analyser, me souvenir aussi et je ne le voulais pas, je souhaitais vivre le moment présent mais je ne savais pas comment me couper du reste, dans ma tête c'était un vrai bordel.

    J'ai pris mon courage à deux mains pour le coup et je me suis rapprochée de Pancrace et j'ai posé ma main sur son avant bras pour qu'il arrête de... ranger.

    - Je ne sais pas...

    Comment dire ce que je ressentais? Que j'avais envie d'être avec lui autant que la peur en moi grandissait à l'idée de toucher le corps d'un homme ou qu'on touche le mien? Que les marques laissées par Kirig n'étaient pas visibles mais qu'elles faisaient parti de moi? J'étais tiraillée littéralement entre la peur et l'envie et en touchant Pancrace je ne savais pas que ce jour serait le premier ou un nouveau don s'activerait. Alors que je cherchais les mots, pour tenter d'expliquer ce que je ressentais, Pancrace eut la primeur de ressentir mes émotions. Il découvrait sans rien avoir demandé ce que pouvaient ressentir les empathes, savoir que l'autre ressent tel ou telle chose sans pouvoir s'en couper. Par chance pour lui, mon tiraillement intérieur était assez simple et compréhensible.

    Ce qui stoppa ça rapidement? Le fait que je sente une odeur marine qui s'élève dans la pièce, je connais cette odeur c'est celle qui se manifeste quand je fais de la magie mais je n'ai pas eu l'impression d'en faire. Qu'est-ce que? J'avais ainsi libéré l'avant bras de Pancrace coupant ainsi la magie. Qu'avais-je fait? Je secouais la tête une nouvelle fois, comme si cela allait faire partir le doute, ou les interrogations et quand je la relevais, j'accrochais mon regard dans celui de l'officier. Il ne faisait qu'une mince poignée de centimètres de plus que moi, je sentis une bouffée de courage prendre le dessus sur la peur dans mes tripes.

    - Je crois que je n'ai plus envie de ... parler.

    Maladroitement j'ai franchi la distance qui me séparait de Pancrace, mon regard toujours accroché à ses yeux dorés, je levais une main vers lui, glissant sous sa mâchoire pour prendre son visage en coupe. J'avais peur de tout gâcher, de ne pas être à la hauteur. M'approchant de lui, je pouvais sentir son souffle chaud. Mes lèvres touchèrent les siennes doucement, timidement, comme si j'avais peur de me brûler.

    Message 16
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  • Mer 1 Nov - 12:00

    Bon, c'est pas le palais de l'hôtel de ville, ni même un hôtel ou une auberge huppée, mais c'est mon chez moi, et c'est pas si mal. Enfin, ça serait mieux si j'ouvrais la fenêtre de temps en temps et que je faisais le ménage régulièrement, sans même parler du bricolage que j'laisse traîner depuis des mois et des années, mais, à un moment, la vérité brute c'est que j'préfère consacrer mon temps à autre chose.

    « Nan, j'y viens quasiment que pour dormir. »

    Et encore, j'découche pas mal. Mais ça, c'est p'tet pas le moment de l'expliquer en long, en large, et en travers. Elle baffouille, et j'me demande si elle va pas s'endormir à l'instant où sa tête va toucher l'oreiller. Ca foutrait une sale ambiance, pour moi, sans mentir. Mais j'finis de m'occuper de ce que j'ai à faire, et j'prends le verre d'eau qu'elle me tend. Vrai que ça fera du bien après le pinard.

    Quand elle me touche le bras et me dit qu'elle sait pas. J'dois retenir une expression de surprise. Est-ce qu'elle serait pas encore pucelle ? Paraît que le Reike et Shoumeï, ils sont un peu coincés du cul, là-dessus. C'est le fardeau des nations pluri-millénaires à fond dans la religion : ils sont hostiles au changement, et ce qui marchait y'a dix mille ans est censé continuer à fonctionner aujourd'hui. Y'a qu'à voir comment ça a réussi à Shoumeï, tiens, quand leurs propres dieux sont venus leur casser les dents.

    C'est comme si des parents supportaient pas que leurs chiards quittent le cocon familial et décident de les enterrer dans le jardin de la propriété. Bizarre, comme ambiance.

    J'ai une brusque montée de crainte et de désir, qui sort de nulle part pasque j'étais pas particulièrement inquiet. Les contours de la peur sont étranges et étrangers, comme si je me voyais d'un oeil extérieur, à l'instar d'une projection astrale, quand j'regarde mon propre corps, que je peux me promener autour, lui faire coucou, sans qu'il réagisse lui-même. Sauf que j'bouge par ailleurs, et que les deux émotions disparaissent instantanément avec l'apparition de l'odeur de marée.

    On n'a pas mangé de poisson, pourtant.

    Par réflexe, j'balance un coup de senseur, et la forme des résidus magiques m'évoque pas grand-chose de prime abord. Puis tout semble pointer vers le fait qu'il s'agissait de ses émotions à elle, qu'ont trouvé un écho en moi lors de notre contact. J'savais pas qu'il existait une magie du genre, mais ça doit pas être très répandu, sans même parler du fait que ma connaissance est loin d'être encyclopédique et exhaustive, même si j'essaie de me cultiver.

    La peur était pas panique ou contrainte, de toute façon, et l'anticipation et l'envie qui l'accompagnaient en disaient long. C'était probablement un genre d'anxiété face à l'inconnu.

    J'évacue toutes ces pensées et émotions assez secondaires pour me reconcentrer sur la jeune femme qui me fait face, quasiment ma taille au demeurant, ce qui est rare chez les humaines pur jus, et elle annonce que c'est fini, la parlotte. En même temps, on n'est pas venu chez moi pour jouer aux cartes, et c'est tant mieux : j'en ai pas. A quelques millimètres d'elle et sa main sur ma mâchoire, j'incline doucement la tête vers le bas.

    « Parlons pas, alors, que j'réponds dans un souffle. »

    Puis nos lèvres se touchent doucement, mon pouce droit effleure sa joue jusqu'à glisser vers ses cheveux, avec ma paume qui se pose le long de son oreille et le reste de mes doigts dans ses cheveux. On rompt le contact une première fois, j'reprends une inspiration et j'y retourne, tandis que ma main gauche remonte le long de son côté, passe dans son dos. J'remonte le cours de sa colonne vertébrale, jusqu'à l'espace entre ses omoplates.

    Si faut y aller en douceur et pas la brusquer, y'a pas de souci, on n'est pas aux pièces et la nuit est encore jeune. Puis j'suis pas un sauvage, merde.

    Puis j'me dis qu'on est pas hyper bien installé, à moitié à côté de l'âtre, debout au milieu de la pièce. Délicatement toujours, j'fais un peu de côté pour la guider en direction du plumard, qu'au moins on s'asseoit à défaut de s'allonger dans un premier temps. Un peu mutine, ma langue vient donner des petits coups dans ses lèvres, pour les inciter à l'entrouvrir, et j'garde mon regard planté dans le sien.
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  • Dim 5 Nov - 14:34
    C'est étrange comme sensation, ma tête me semble légère et embrumée en un même temps. Je n'ai qu'une envie, pouvoir profiter du moment présent et oublier le passé. Je suis bien incapable de détacher mon regard du sien, j'aimerais pouvoir lire au travers de ses prunelles dorées ses pensées. Nos lèvres se frôlent dans un premier temps et alors que je lutte pour ne pas laisser des souvenirs oppressants m'assaillir je sens sa langue qui tente de s'immiscer.

    Est-ce que j'ai un bref et minime mouvement de recul? C'est fort probable mais ce soir, l'alcool m'aidant j'ai décidé que je voulais passer outre ce que mon esprit me dicte ainsi que ma raison. Je m'accroche telle une désespérée aux émotions de Pancrace pour occulter les miennes, celles qui viennent de loin, du passé. J'ouvre mes lèvres pour laisser sa langue jouer avec la mienne. J'ai peur de me perdre dans son regard, je perdre pied en réalité. Doucement, je le laisse me guider jusqu'à son lit. D'un mouvement leste je laisse tomber mes ballerines pour m'asseoir près de lui. Son regard mordoré brille comme un soleil dans la nuit et me permet de me concentrer sur le moment présent et lui. Son souffle chaud me rassure et si je crains encore de voir apparaître des griffes acérées au bout de ses doigts mais par chance il n'en est rien.

    Je laisse mes mains glisser de son visage vers ses épaules et doucement je descend vers son torse. Luttant tant bien que mal avec les boutons de sa chemise ceux qu'il n'avait pas défaits encore durant la pièce de théâtre. Avec maladresse je finis par vaincre les maudits boutons et mes mains remontent vers ses épaules pour faire glisser l'étoffe le long de ses bras. Mes doigts jouent sur ses épaules, caressant sa peau et suivant les lignes de son corps afin de le libérer totalement du tissu qui m'encombre. Grisée, enivrée peut-être aussi je me sens légère et loin de toute entrave.

    Reculant un bref instant, laissant un vide entre nous, je me relève, assise sur mes tibia je me relève et attrape ma robe de lin. Cette dernière légère et sans fioriture n'a pas la moindre attache particulière. La prenant par le bas je la soulève pour la faire passer par dessus ma tête et me libérer du tissu. Uniquement vêtue d'une tunique fine et légère à simple bretelle je me rapproche de nouveau de Pancrace, mes bras enserrent son cou, mes mains se liant derrière lui me forçant à me rapprocher de lui. Mon visage de nouveau l'effleure, je contourne doucement sa machoire en l'embrassant avant d'aller près de son oreille, jouant et mordillant son lobe avant de me décider à livrer ce qui me pèse en un sens, espérant que prononcer ces paroles sera salvateur et m'évitera toute déconvenue, je n'ai nulle confiance en moi pour tout avouer et j'ai une peur bleue d'aller de l'avant.

    - J'espère que tu n'es pas un monstre qui se cache sous des dehors charmants, je ne le supporterai plus.

    C'était autant une crainte qu'une menace en un sens, si monstre il devait y avoir je ne resterai pas prostrée ou terrée, de cela j'en avais terminé. Pancrace avait des yeux dont on se rappelle, comme un monstre charmant de prime abord, un Drakyn que j'espérais voir couler au fond des océans de tout mon coeur.

    Cela étant dit, avec une délicatesse infinie, je laissais mes doigts glisser sur sa peau, comme si j'essayais de lire un livre en braille. Chaque grain de sa peau, chaque courbe de son corps était une histoire à découvrir. Je m'attardais sur cette petite cicatrice sur l'omoplate, souvenir d'une enfance turbulente ou d'une aventure plus récente? Je fermais un instant les yeux, me laissant guider par le toucher, par la chaleur qui émanait de lui. Sous mes doigts, je sentais son cœur battre, un rythme encore doux et plutôt régulier qui me rappelait la mer.


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  • Jeu 16 Nov - 18:25
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  • Mer 13 Déc - 18:12
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  • Sam 6 Jan - 10:49
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  • Sam 13 Jan - 19:05
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  • Dim 11 Fév - 19:10


    « Y’a un broc d’eau dans la cuisine. »

    Pas très romantique, mais à quel moment y’en a-t-il eu, après tout ?
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  • Lun 19 Fév - 19:03
    Par chance j’étais incapable de lire les pensées des gens, c’eut été plutôt malséant au demeurant, cela aurait peut-être même brisé ce moment qui me paraissait, de mon point de vue biaisé, parfait. Loin d’imaginer toutes les pensées vagabondes de Pancrace, pour ma part je me concentre pour vivre et profiter pleinement de l’instant présent. Je n’ai plus la moindre appréhension et si je ferme les yeux c’est pour me concentrer sur les sensations que je ressens.

    Ondulant du bassin pour suivre le rythme imprimé par mon amant, je découvre un jeu auquel je prends du plaisir. Mes jambes se sont accrochées autour de la taille de Pancrace, voulant l’avoir plus près de moi. Mes mains glissent sur son corps alors que je sens son souffle s’accélérer et que je perçois le plaisir qui monte chez lui. Bercée par ses envies et les miennes, nos respirations finissent par se confondre, même rythme, même tension. Mes doigts se crispent sur sa peau, alors qu’il accélère la cadence de nouveau. J’ai l'impression de perdre pied, comme ivre à bord d'un bateau, le sol semble vouloir se dérober sous mes pieds et je perds l'équilibre.

    Mon souffle saccadé finit par s'essouffler, je reste en apnée alors que je sens une nouvelle vague de chaleur m'envahir, partant de mes reins et provoquant des soubresauts incontrôlés. Le partage d'émotions a finalement du bon, il amplifie ce qu'on perçoit déjà soit même en offrant ce que ressentent aussi les autres. Le corps moite, le souffle court, je me sens partir, plus la moindre tension n'habite mon corps... (comprenez ce que vous voulez)

    Je reste quelques instants ainsi, savourant cet état de bien-être. Mon souffle et les battements de mon coeur se sont calés sur ceux de Pancrace qui sans mot dire s'est allongé sur le dos, m'offrant son bras et son épaule. Je le rejoins dans l'ombre d'une hésitation, me glissant contre lui, ma tête reposant sur son épaule, une main sous son bras et l'autre posée sur son torse. Est-ce un moment satisfaisant? Aucune chance que je le dise ainsi mais c'est un temps d'apaisement, d'oubli aussi, plus rien ne compte finalement que l'instant présent.

    Il finit par briser le silence et cela me fait sourire, au moins pas le moindre risque que j'imagine quoi que ce soit, il est d'un pragmatisme presque affligeant mais c'est probablement ainsi que cela se passe d'ordinaire non? Me relevant sur mes avant bras, le sourire mutin je lui demande s'il me met dehors comme ça au beau milieu de la nuit ? Imagine-t-il un seul instant que je vais rentrer seule à mon auberge à cette heure avancée? Non si il veut me renvoyer il devra ma raccompagner ce qui forcément ne lui a jamais traversé l'esprit.

    De fait, m'imposant à lui pour le reste de la nuit, je conclurai en disant que j'ai eu des courbatures le lendemain à des muscles que je n'utilisais jamais au final mais que j'en étais ravie. Rentrée aux premières lueurs de l'aube, j'allais pouvoir attester à qui demanderait que les OR étaient des hommes un grand sens du sacrifice et du devoir envers les pauvres femmes en exil dans leur belle nation.


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