2 participants

Citoyen du monde
Myriem de Boktor

Messages : 641
crédits : 1053
crédits : 1053
L’air du Vent

Feat Zéphyr -1
Sur le Port d'Ikusa, le 15 avril de l'An 4.
Le printemps était bien installé et naviguer en cette saison n'était pas trop compliqué. Notre chantier naval était terminé, prêt et nous avions débuté notre première pièce d'oeuvre, c'est à dire la construction de mon second trois-mâts, le Renouveau était lancé et sortirait des chantiers durant l'été si tout allait bien. Nous avions eu un client, une opportunité que nous avions su saisir le mois précédent en réparant et remettant à flot le navire du Capitaine Aeron. C'était une rentrée d'argent inattendue mais fort utile. Je venais donc ce jour à bord de l'Etoile de Shoumei, nous avons accosté sur le Port d'Ikusa à l'aube.
Nous devions êtes livrés dans la matinée par le clan Al Azmirra de nos commandes de voilerie et de cordages, ils avaient la réputation d'être excellents, ponctuels et n'ayant qu'une parole. Les marins vaquaient à leurs tâches, chacun connaissant son métier. J'étais allée à la Capitainerie pour ma part enregistrer mon navire pour 24h et payer la redevance pour le quai. Cela m'avait occupé un moment, l'activité ici était toujours plutôt intense. J'étais revenue sur mon navire et j'étais partie travailler dans ma cabine. Le temps défilait et quand je regardais dehors je réalisais que le soleil était maintenant bien haut dans le ciel, et personne n'était venu pour me prévenir que la cargaison allait être chargée? Etrange non?
Je sortis et trouvais les marins affairaient à nettoyer, récurer, mais rien, pas la moindre trace de ma commande. J'allais trouver le Capitaine et l'interrogeais, il n'avait vu personne pour l'heure et avait occupé l'équipage. Je retournais sur les quais et commençais à me renseigner auprès des marins d'Ikusa qui ne savait rien des livraisons à venir, ils me renvoyèrent à la Capitainerie. Il y régnait une agitation certaine et j'attendis un bon moment avant de pouvoir être reçue de nouveau. Ma demande ne semblait pas être la première du jour.
- Dame de Boktor je suis navré mais par de caravane des Al Azmirra en vue aujourd'hui ni ces derniers jours d'ailleurs.
- Est-ce quelque chose de régulier?
- Non ils sont d'une rare ponctualité
- Savez vous ce qu'il se passe?
- Non désolé vraiment. La semaine dernière ils auraient du livrer une commande pour une famille noble, pour équiper leur navire et rien non plus mais je n'ai pas d'information plus précise.
- Savez vous qui pourrait m'en fournir?
L'homme derrière son bureau sembla réfléchir un instant et son collègue tenta un
- Allez voir au caravanserail peut-être? Ils sont les plus à même de savoir les allers et venues des caravanes du désert?
- Pas bête oui, allez trouver le responsable là-bas Madame.
- Bon... Au cas où... Rajoutez trois jours pour mon navire afin que nous n'ayons pas à le déplacer, je veux garder la place sur le quai.
- Pas de souci. Je retourne chercher votre demande du jour.
La paperasserie faite j'étais retournée auprès de l'équipage, avais parlé au Capitaine et prévenu que j'allais me renseigner et que nous resterions ici pour trois jours de plus pour attendre mais que de mon côté j'allais me renseigner. Cette histoire me chagrinait, cela faisait donc déjà une livraison manquée la semaine passée pour le port et personne ne savait rien ici.
Je pris mes affaires personnelles, ne voulant pas les laisser sans ma surveillance sur le navire et je pris la route du quartier est, proche du désert. Il n'était pas difficile de trouver le caravansérail en réalité. L'agitation de ce quartier était intense et me mit quelque peu mal à l'aise, trop de monde, trop de couleurs, trop de bruits, de senteurs, je n'étais plus du tout dans mon élément dans cet endroit néanmoins je me devais d'aller chercher les informations à la source.
Je demandais deci, delà et je finis par trouver la tente sous laquelle se trouvait le responsable du lieu, celui qui accueillait les caravanes, les plaçait. Il était occupé pour le moment, aussi je m'installais sous les auvents extérieurs sur un des épais coussins à disposition et je me surpris à observer la danser des gens, leur ballet incessant, écouter la mélodie de leur activité et je souris parce que je faisais tâche ici avec ma tenue austère de Maelienne.
Message 1
CENDRES

Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck

Messages : 152
crédits : 2525
crédits : 2525
Quelques semaines plus tôt.
- Mais messire… Un contrat, c’est un contrat…
Laan, un espion du Reike, ne peut s’empêcher de pousser un long soupir face à la déclaration du commerçant devant lui. L’homme n’est pas surpris, il doit le reconnaître. Après tout, il est connu que le clan Al Azmirra respectera sa part du marché quoi qu’il arrive. Non seulement cette tribu livre d’excellents produits maritimes, mais en plus, cette famille de la région de Kyouji semble avoir de grands principes de loyauté et de dévouement. L’efficacité et l’honneur sont des qualités appréciées dans l’Empire, et habituellement, le métamorphe déguisé en garde ne rechignerait pas à entendre de telles paroles. Pourtant, aujourd’hui, ça ne fait pas ses affaires. On lui a donné une mission et il se doit d’obtenir des résultats.
- Ecoutez, mon brave, vous ne devez pas avoir compris. Vous avez l’opportunité de rencontrer de braves aristocrates, qui sont intéressés par vos produits. Une ou deux de leurs commandes, et vous aurez assez de sous pour la fin du mois. Si vous faites même de l’excellent travail, la Couronne même pourrait réclamer vos services, à l’avenir. Certes, ce rendez-vous est en même temps que votre livraison avec une certaine… Comment déjà ? Une certaine Dame de Boktor ? Mais ce n’est pas grave si vous délivrez votre colis quelques heures plus tard. L’entrevue avec Sieur Lagrance durera peut-être la matinée, mais c’est une occasion à ne pas laisser passer. Votre petite dame qui vous a passé commande s’impatientera, mais elle ne voudra pas partir sans recevoir ses produits. Vous serez donc payés au bout du compte, et quand bien même vous y perdrez au change, le gain que vous recevrez de vos nouveaux clients servira de compensation.
- Mon père et mon grand-père et tous mes aïeuls avant moi…
- … vous diraient de ne pas laisser passer cette occasion, puisque vos louanges sont parvenus jusqu’aux plus hautes instances du pays.
Bon, ça, il n'est pas obligé de le dire, mais ce point fait au moins mouche et plonge son interlocuteur dans une profonde réflexion. L’homme n’est pas heureux, cela se voit, mais il finit par hocher la tête de mauvaise grâce.
- Bon. Mais je resterai avec cette famille quelques heures seulement… Et je dirai qu’on transmette un message à Dame de Boktor…
- Bien sûr, chantonne l’espion. Il ne précise bien sûr pas que cette lettre n’arrivera jamais à l’intéressée. Ce serait trop facile sinon. Je confirmerai bien sûr à Sieur Lagrance que vous avez accepté le rendez-vous.
Quelques instants plus tard, le métamorphe s’engouffre dans les rues d’Ikusa. Profitant de la pénombre qui devient de plus en plus présente avec le crépuscule, Laan reprend sa forme initiale et utilise sa vitesse et son agilité augmentées pour passer de toit en toit sur les maisons de la capitale. Quelques instants plus tard, il s’arrête à une demeure en particulier, une maison anodine, propre à tous les guerriers lambda de la cité. Il toque de manière rythmée pour signaler son passage, et bientôt, une femme vient lui ouvrir.
- Salut Martha. Je t’ai manqué ?
L’intéressée secoue vivement la tête alors qu’elle s’efface pour le laisser entrer, puis elle lui fait des signes de la main pour lui dire où aller. La pauvrette ne peut faire plus, elle est muette. Mais là où d’aucuns aurait considéré son handicap comme une tare absolue, d’autres ont su en faire fi pour trouver des talents à la belle femme aux cheveux blonds. C’est peut-être pourquoi Laan, qui est son meilleur ami depuis l’enfance, est aussi reconnaissant à l’homme derrière qui il se présente. C’est lui qui a su trouver une utilité et une mission à son amie. Lui qui a su également la mettre sous la piste de la télépathie pour qu’elle puisse enfin s’exprimer. Et c’est lui encore qui a remarqué son excellente mémoire et ses grandes facultés d’observation, jusqu’à lui proposer le poste d’espion. Des détails mineurs, qui ont néanmoins su rallumer une flamme dans ses yeux de la Reikoise, quand elle a compris qu’on pouvait potentiellement lui faire confiance et lui donner d’être les oreilles de l’Empire. Et bien que ses passages soient toujours courts et fugaces, l’Oreille est fidèle quand il s’agit de protéger ses ouailles.
- C’est fait ?
- Oui. La livraison de Dame de Boktor sera retardée de quelques heures, notre commerçant devra rencontrer un noble du Reike toute la matinée.
- J’ai beaucoup recommandé ses services à sieur Lagrance. J’espère qu’il sera satisfait.
Le vétéran de Sable d’Or est cependant pensif alors qu’il reprend.
- Tu t’es renseigné sur sa visite au port ?
- Normalement, elle sera seule… Mais si je puis me permettre, messire, je pense que vous n’avez pas à vous y déplacer vous-mêmes...
- Tu crois, Laan ? Un sourire ironique vient effleurer les lèvres du maître-espion, alors qu’il effleure du doigt le titre du livre qu’il vient de refermer. J’ai malheureusement peur qu’elle connaisse trop de monde et qu’elle ait trop d’activités suspectes. Se relevant d’un geste souple, le commandant des assassins regarde son subordonné et lui tend le manuscrit qu’il a en main. Je vous prête ça en récompense. Marthe a toujours voulu approfondir son usage de la télépathie, non ? Ce livre explique de nouvelles techniques pour améliorer les facultés de cette magie. Cela pourrait lui être utile.
Laan n’a pas le temps de répondre que l’Oreille sort de la pièce, et l’agent ne peut voir le sourire satisfait sur les lèvres de son chef. Il est temps qu’il rencontre cette diviniste qui a réussi à bien tisser sa toile aux alentours de Mael.
Occuper la caravane ailleurs était son plan initial.
La voir disparaître, par contre, n’était pas totalement ce que le maître-espion avait prévu.
Les premières plaintes avaient afflué la semaine dernière, quand le clan Al Azmirra ne s’était pas présenté au rendez-vous d’une famille noble. Mais du retard était toujours possible avec les voyages dans le désert. Une tempête de sable, une roue détruite, des bêtes malades ou déhydratées : plusieurs explications étaient possibles, et ladite famille aurait dû finir par arriver.
Pourtant, elle avait continué à briller par son absence.
Quand d’autres aristocrates avaient vu leur rendez-vous leur passer sous le nez, des bougonnements, puis des rumeurs, avaient commencé à affluer. Etant proche de la haute société reikoise, et spécialement de sieur Lagrance qui avait hâte de rencontrer les commerçants, Zéphyr avait évidemment appris la nouvelle de leur désertion, et cela était quelque peu irritant. Il aurait pu déléguer son enquête à quelqu’un d’autre, mais quitte à rencontrer l’amie de Tagar, autant jeter un oeil au port pour prendre la température sur place. Quelques jours avant l’arrivée de la diviniste, Zéphyr avait donc dépêché des espions et les nouvelles n’étaient pas réjouissantes. On lui avait confirmé qu’aucun Al Azmirra ne s’était montré depuis au moins deux semaines. Ils ne semblaient même pas être dans la capitale. Et comme cette famille faisait partie des meilleurs artisans maritimes, leur absence restait remarquée. Pensif, Zéphyr avait fini par prendre quelques initiatives, mais il avait coordonné le tout pour que ça coïncide avec sa rencontre avec la diviniste. Le jour J, Zéphyr était donc bien arrivé au port, et il s’était dupliqué à l’abri des regards. Son clone s’était métamorphosé en un marin un peu penaud, qui subissait les foudres d’une famille noble. Puis, alors que l’original le suivait en étant invisible, il avait rejoint le caravansérail, une large cour où attendaient les caravanes. Il allait falloir fouiller pour remettre la main sur ces artisans d’exception. Mais avant… Avant, il avait une fille à appâter, et le double de l’Oreille la précédait justement dans la file pour parler au chef qui gérait les caravanes. D’une voix un peu ennuyée et nonchalante, il prit la parole :
- Vous n’avez aucune nouvelle des Al Azmirra alors ? C’est que la famille Lagrance réclame de les voir, gémit-il en se grattant la joue, et je ne sais plus quoi leur dire…
- Les Al Azmirra ! Qu’est-ce qu’ils m’emmerdent ceux-là ! Le gérant des caravanes grince manifestement des dents et il continue. Ca fait depuis deux semaines que j’entends leurs noms déjà ! Par les Astres, je dois toujours répéter la même chose : non, leur caravane n’est pas passé par ici, c’est clair ?!
Le pauvre matelot est manifestement dépité face à la violence de la réponse qu’on lui adresse, et caché par son invisibilité, loin de la file d’attente le véritable Zéphyr sourit. Est-ce que Myriem de Boktor serait indifférente face à une attitude si outrancière ?
- Et qu’est-ce que je dois dire à la famille qui nous a demandé de déplacer leur livraison moi ? Nos employeurs vont nous punir…
- Ca j’en peux rien mon p’tit gars ! A chacun ces problèmes, comme je dis !
- Je dois au moins avoir quelque chose à leur mettre sous la dent… Ce n’est pas possible qu’on ne cherche pas à savoir où ils sont. Ne sont-ils pas l’un des meilleurs artisans du port ?
Un reniflement agacé lui répond.
- Paraît que c’est arrivé jusqu’au conseiller royal tellement on grogne, là-haut. C’est tout ce que je peux dire. Mais si t’avais une petite pièce en plus…
Le métamorphe ouvre des grands yeux et décide, un peu gauchement, de faire comme s’il n’avait rien entendu.
- J’ai ouï dire qu’il y aurait peut-être une ex…
- Roh, ça suffit avec tes question ! Tu m’fais perdre mon temps bonhomme ! T’as eu tes infos, les Al Azmirra ne sont pas là ! Le rustre lui fait signe de déguerpir et il pose alors son regard sur la baronne de Maël. Sa stature, ses habits de bonne facture, sa beauté, aussi, lui font aussitôt changer d’attitude et il a aussitôt un sourire conciliant alors que le « matelot » a un air malheureux. Que puis-je pour vous, ma petite dame ?
- Mais messire… Un contrat, c’est un contrat…
Laan, un espion du Reike, ne peut s’empêcher de pousser un long soupir face à la déclaration du commerçant devant lui. L’homme n’est pas surpris, il doit le reconnaître. Après tout, il est connu que le clan Al Azmirra respectera sa part du marché quoi qu’il arrive. Non seulement cette tribu livre d’excellents produits maritimes, mais en plus, cette famille de la région de Kyouji semble avoir de grands principes de loyauté et de dévouement. L’efficacité et l’honneur sont des qualités appréciées dans l’Empire, et habituellement, le métamorphe déguisé en garde ne rechignerait pas à entendre de telles paroles. Pourtant, aujourd’hui, ça ne fait pas ses affaires. On lui a donné une mission et il se doit d’obtenir des résultats.
- Ecoutez, mon brave, vous ne devez pas avoir compris. Vous avez l’opportunité de rencontrer de braves aristocrates, qui sont intéressés par vos produits. Une ou deux de leurs commandes, et vous aurez assez de sous pour la fin du mois. Si vous faites même de l’excellent travail, la Couronne même pourrait réclamer vos services, à l’avenir. Certes, ce rendez-vous est en même temps que votre livraison avec une certaine… Comment déjà ? Une certaine Dame de Boktor ? Mais ce n’est pas grave si vous délivrez votre colis quelques heures plus tard. L’entrevue avec Sieur Lagrance durera peut-être la matinée, mais c’est une occasion à ne pas laisser passer. Votre petite dame qui vous a passé commande s’impatientera, mais elle ne voudra pas partir sans recevoir ses produits. Vous serez donc payés au bout du compte, et quand bien même vous y perdrez au change, le gain que vous recevrez de vos nouveaux clients servira de compensation.
- Mon père et mon grand-père et tous mes aïeuls avant moi…
- … vous diraient de ne pas laisser passer cette occasion, puisque vos louanges sont parvenus jusqu’aux plus hautes instances du pays.
Bon, ça, il n'est pas obligé de le dire, mais ce point fait au moins mouche et plonge son interlocuteur dans une profonde réflexion. L’homme n’est pas heureux, cela se voit, mais il finit par hocher la tête de mauvaise grâce.
- Bon. Mais je resterai avec cette famille quelques heures seulement… Et je dirai qu’on transmette un message à Dame de Boktor…
- Bien sûr, chantonne l’espion. Il ne précise bien sûr pas que cette lettre n’arrivera jamais à l’intéressée. Ce serait trop facile sinon. Je confirmerai bien sûr à Sieur Lagrance que vous avez accepté le rendez-vous.
Quelques instants plus tard, le métamorphe s’engouffre dans les rues d’Ikusa. Profitant de la pénombre qui devient de plus en plus présente avec le crépuscule, Laan reprend sa forme initiale et utilise sa vitesse et son agilité augmentées pour passer de toit en toit sur les maisons de la capitale. Quelques instants plus tard, il s’arrête à une demeure en particulier, une maison anodine, propre à tous les guerriers lambda de la cité. Il toque de manière rythmée pour signaler son passage, et bientôt, une femme vient lui ouvrir.
- Salut Martha. Je t’ai manqué ?
L’intéressée secoue vivement la tête alors qu’elle s’efface pour le laisser entrer, puis elle lui fait des signes de la main pour lui dire où aller. La pauvrette ne peut faire plus, elle est muette. Mais là où d’aucuns aurait considéré son handicap comme une tare absolue, d’autres ont su en faire fi pour trouver des talents à la belle femme aux cheveux blonds. C’est peut-être pourquoi Laan, qui est son meilleur ami depuis l’enfance, est aussi reconnaissant à l’homme derrière qui il se présente. C’est lui qui a su trouver une utilité et une mission à son amie. Lui qui a su également la mettre sous la piste de la télépathie pour qu’elle puisse enfin s’exprimer. Et c’est lui encore qui a remarqué son excellente mémoire et ses grandes facultés d’observation, jusqu’à lui proposer le poste d’espion. Des détails mineurs, qui ont néanmoins su rallumer une flamme dans ses yeux de la Reikoise, quand elle a compris qu’on pouvait potentiellement lui faire confiance et lui donner d’être les oreilles de l’Empire. Et bien que ses passages soient toujours courts et fugaces, l’Oreille est fidèle quand il s’agit de protéger ses ouailles.
- C’est fait ?
- Oui. La livraison de Dame de Boktor sera retardée de quelques heures, notre commerçant devra rencontrer un noble du Reike toute la matinée.
- J’ai beaucoup recommandé ses services à sieur Lagrance. J’espère qu’il sera satisfait.
Le vétéran de Sable d’Or est cependant pensif alors qu’il reprend.
- Tu t’es renseigné sur sa visite au port ?
- Normalement, elle sera seule… Mais si je puis me permettre, messire, je pense que vous n’avez pas à vous y déplacer vous-mêmes...
- Tu crois, Laan ? Un sourire ironique vient effleurer les lèvres du maître-espion, alors qu’il effleure du doigt le titre du livre qu’il vient de refermer. J’ai malheureusement peur qu’elle connaisse trop de monde et qu’elle ait trop d’activités suspectes. Se relevant d’un geste souple, le commandant des assassins regarde son subordonné et lui tend le manuscrit qu’il a en main. Je vous prête ça en récompense. Marthe a toujours voulu approfondir son usage de la télépathie, non ? Ce livre explique de nouvelles techniques pour améliorer les facultés de cette magie. Cela pourrait lui être utile.
Laan n’a pas le temps de répondre que l’Oreille sort de la pièce, et l’agent ne peut voir le sourire satisfait sur les lèvres de son chef. Il est temps qu’il rencontre cette diviniste qui a réussi à bien tisser sa toile aux alentours de Mael.
***
Occuper la caravane ailleurs était son plan initial.
La voir disparaître, par contre, n’était pas totalement ce que le maître-espion avait prévu.
Les premières plaintes avaient afflué la semaine dernière, quand le clan Al Azmirra ne s’était pas présenté au rendez-vous d’une famille noble. Mais du retard était toujours possible avec les voyages dans le désert. Une tempête de sable, une roue détruite, des bêtes malades ou déhydratées : plusieurs explications étaient possibles, et ladite famille aurait dû finir par arriver.
Pourtant, elle avait continué à briller par son absence.
Quand d’autres aristocrates avaient vu leur rendez-vous leur passer sous le nez, des bougonnements, puis des rumeurs, avaient commencé à affluer. Etant proche de la haute société reikoise, et spécialement de sieur Lagrance qui avait hâte de rencontrer les commerçants, Zéphyr avait évidemment appris la nouvelle de leur désertion, et cela était quelque peu irritant. Il aurait pu déléguer son enquête à quelqu’un d’autre, mais quitte à rencontrer l’amie de Tagar, autant jeter un oeil au port pour prendre la température sur place. Quelques jours avant l’arrivée de la diviniste, Zéphyr avait donc dépêché des espions et les nouvelles n’étaient pas réjouissantes. On lui avait confirmé qu’aucun Al Azmirra ne s’était montré depuis au moins deux semaines. Ils ne semblaient même pas être dans la capitale. Et comme cette famille faisait partie des meilleurs artisans maritimes, leur absence restait remarquée. Pensif, Zéphyr avait fini par prendre quelques initiatives, mais il avait coordonné le tout pour que ça coïncide avec sa rencontre avec la diviniste. Le jour J, Zéphyr était donc bien arrivé au port, et il s’était dupliqué à l’abri des regards. Son clone s’était métamorphosé en un marin un peu penaud, qui subissait les foudres d’une famille noble. Puis, alors que l’original le suivait en étant invisible, il avait rejoint le caravansérail, une large cour où attendaient les caravanes. Il allait falloir fouiller pour remettre la main sur ces artisans d’exception. Mais avant… Avant, il avait une fille à appâter, et le double de l’Oreille la précédait justement dans la file pour parler au chef qui gérait les caravanes. D’une voix un peu ennuyée et nonchalante, il prit la parole :
- Vous n’avez aucune nouvelle des Al Azmirra alors ? C’est que la famille Lagrance réclame de les voir, gémit-il en se grattant la joue, et je ne sais plus quoi leur dire…
- Les Al Azmirra ! Qu’est-ce qu’ils m’emmerdent ceux-là ! Le gérant des caravanes grince manifestement des dents et il continue. Ca fait depuis deux semaines que j’entends leurs noms déjà ! Par les Astres, je dois toujours répéter la même chose : non, leur caravane n’est pas passé par ici, c’est clair ?!
Le pauvre matelot est manifestement dépité face à la violence de la réponse qu’on lui adresse, et caché par son invisibilité, loin de la file d’attente le véritable Zéphyr sourit. Est-ce que Myriem de Boktor serait indifférente face à une attitude si outrancière ?
- Et qu’est-ce que je dois dire à la famille qui nous a demandé de déplacer leur livraison moi ? Nos employeurs vont nous punir…
- Ca j’en peux rien mon p’tit gars ! A chacun ces problèmes, comme je dis !
- Je dois au moins avoir quelque chose à leur mettre sous la dent… Ce n’est pas possible qu’on ne cherche pas à savoir où ils sont. Ne sont-ils pas l’un des meilleurs artisans du port ?
Un reniflement agacé lui répond.
- Paraît que c’est arrivé jusqu’au conseiller royal tellement on grogne, là-haut. C’est tout ce que je peux dire. Mais si t’avais une petite pièce en plus…
Le métamorphe ouvre des grands yeux et décide, un peu gauchement, de faire comme s’il n’avait rien entendu.
- J’ai ouï dire qu’il y aurait peut-être une ex…
- Roh, ça suffit avec tes question ! Tu m’fais perdre mon temps bonhomme ! T’as eu tes infos, les Al Azmirra ne sont pas là ! Le rustre lui fait signe de déguerpir et il pose alors son regard sur la baronne de Maël. Sa stature, ses habits de bonne facture, sa beauté, aussi, lui font aussitôt changer d’attitude et il a aussitôt un sourire conciliant alors que le « matelot » a un air malheureux. Que puis-je pour vous, ma petite dame ?

Citoyen du monde
Myriem de Boktor

Messages : 641
crédits : 1053
crédits : 1053
L’air du Vent

Feat Zéphyr -2
Je suis assise à attendre, patiemment et poliment mon tour, la file est longue et les gens sont plus ou moins dans le même état d'esprit que moi en réalité. D'aucuns fument des tabacs parfumés et odorants, presque agréables même, d'autres mâchouillent des herbes ou morceaux de viande séchée, des fruits aussi subissent les assauts de ceux qui attendent, à croire qu'ils aiment à manger ou mastiquer pour patienter. Cela me fait sourire intérieurement car je n'ai besoin de rien de tout cela, ouverte à mon environnement, j'observe et je laisse mes dons sonder ceux qui m'entourent pour voir leur état émotionnel, nulle agression, nulle intrusion en eux, je reste à leur écoute.
D'ailleurs en voilà un qui s'adresse au caravanier avec un air pleureur, mais je ne perçois nulle émotion de sa part, ça arrive, il doit avoir une méfiance naturelle et se préserve des autres, mais cela vient en général de ceux dont la race les protège des attaques psychiques. Mon regard violet est posé sur le responsable des lieux, c'est lui qui m'intéresse en réalité et surtout le nom prononcé, celui des Al Azmirra qui m'a interpellée. J'ouvre quand les ueux quand j'entend que ça fait deux semaines qu'ils sont absents. Par contre ce caravanier me déplait particulièrement, imbu de son rôle et de sa personne il n'a pas la moindre considération pour ce pauvre marin qui n'est que le porte parole de ses employeurs, il aurait pu être un de mes marins dans le fond. Je fronde les sourcils et écoute la suite avec attention malgré tout, il y a peut-être des informations à prendre non?
Je n'y vois que du feu quand à la réaction du marin qui élude la demande de pièce mais pour ma part je l'ai bien entendue. Voila donc qu'on m'appelle. En mon fort intérieur je ris et je me demande ce que va pouvoir me dire le caravanier, osera-t-il se montrer aussi grossier avec moi? Je me relève, époussète ma tenue qui s'est déjà recouverte d'un peu de sable qui volète, je prends mon temps, et soupire bien volontairement pour montrer que cela est particulièrement désagréable à mes yeux. En ayant pris mon temps j'ai sortis discrètement, enfin j'imagine, des pièces de ma bourse que je garde dans ma main maintenant.
Je m'avance en souriant, recomposant un visage souriant et avenant et de ma voix la plus douce je m'excuse presque... presque seulement.
- Je crains de ne devoir encore provoquer votre courroux en ce jour. Voyez j'arrive de Mael car j'attendais moi aussi une livraison des plus importantes. Tout comme l'employeur de ce brave homme, Sire Lagrance... Excusez moi, j'ai entendu votre conversation, difficile de faire autrement en un lieu ouvert cependant.
Le caravanier qui était tout sourire à mon approche fronce les sourcils et s'apprête à répondre avec la même verve agacée que précédemment mais je ne lui laisse pas le temps pour cela. Je m'approche de lui et me saisis avec douceur de sa main. L'homme surprit me regarde, interloqué jusqu'à ce qu'il réalise qu'il y a du métal dans sa paume maintenant.
- J'espère ne pas vous faire perdre votre temps, je sais qu'il est précieux tout comme le nôtre.
J'englobe dans mes mots le marin pour qui j'ai de la peine pour le coup car il risque de se faire houspiller sans être responsable de rien du tout. Je relâche les mains de l'homme et recule d'un pas, trop de proximité nuit à mon nez délicat, c'est qu'il travaille avec des chevaux et chameaux toute la journée et cela pue !
- Oui bon d'accord ma petite dame, c'est vrai que vous n'y êtes pour rien si le clan Al Azmirra n'est pas au rendez vous.
- Nous sommes bien d'accord et cela nuit à nos commerces respectifs et à la bonne marche aussi de votre caravansérail. J'imagine que vous avez des emplacements et de la nourriture prête pour les caravanes et que leur absence n'est guère bonne pour vos propres affaires. En somme nous sommes tous dépendants et ennuyés par ce retard ou cette absence fâcheuse n'est-il pas?
- Ah oui c'est certain !
Qu'on aille dans son sens, ça le rassure dans sa position, par contre qu'il ne se sente pas pousser des ailes surtout.
- Maintenant que nous sommes d'accord à ce sujet, peut-être pourriez vous réfléchir plus avant à notre problème commun.
Occupé il regarde les pièces glissées dans sa main et sourit, il a bien gagné sa discussion mais il n'est pas homme facile pour autant.
- Et que pensez que je peux faire ?
- Nous ne sommes certes pas conseillers mais nous avons votre attention n'est--ce pas maintenant?
- Hummm oui certes... Alors je sais pas ce qu'ils fout...font les Al Azmirra j'ai pas de nouvelles de leur part et ça grogne c'est un fait mais par contre je connais la route qu'ils prennent en général. Depuis leurs terres il n'y a pas beaucoup de trajets possibles, faut avancer en suivant les oasis ou puits donc... J'peux éventuellement fournir ce genre d'informations.
Pour le coup je ne sais pas à quoi je m'attendais mais ça, un itinéraire? J'allais en faire quoi? Je ne connaissais pas le Reike, ma dernière traversée du Reike, au Sud je l'avais fait sous l'escorte d'un mercenaire qui depuis lors était devenu un ami, si Shan'ael avait été là...
- Et vous allez me faire une carte? Je vais prendre mes délicates petites jambes et remonter leur piste vous imaginez cela?
- Moi j'imagine rien du tout, j'vous ai dit ce que je savais, j'peux vous faire une carte sommaire mais j'ai déjà perdu assez de temps avec ce foutu clan voyez vous. Donc vous la voulez ou vous retournez dans votre auberge attendre qu'ils réapparaissent?
Il semblait particulièrement satisfait de lui, il avait refilé la patate chaude à quelqu'un d'autre. Mais qu'est-ce que je pouvais faire?
- Leurs terres elles sont à combien de jours d'ici?
- Quatre jours ma bonne dame, on avance pas vite dans le désert...
- Quatre jours? Plus d'une semaine pour aller et revenir?
Ce délai ne m'arrangeait pas du tout pour le coup... Que faire, prendre la carte et trouver un guide? Trouver de l'aide? Je regardais le marin à côté.
- Faites moi la carte.
Regardant le marin j'ajoutais à son intention.
- Peut-être pourrais je voir avec votre employeur pour... mettre en commun nos ressources pour essayer de trouver ces nomades et nos cargaisons respectives?
CENDRES

Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck

Messages : 152
crédits : 2525
crédits : 2525
La dame s’avance sous le regard attentif de Zéphyr, et il n’y a aucun doute : la demoiselle aime se faire attendre. Tout dans son attitude montre un comportement coquet, et pourtant, le maître-espion n’est pas dupe : c’est juste un jeu pour faire mousser son interlocuteur. Bientôt, elle s’avance, avec un visage avenant et un doux sourire. Il faut bien admettre que Myriem de Boktor a été gâtée par la nature. Sa longue chevelure ébène, ses yeux améthystes, sa silhouette fine et élancée : la belle a tout pour plaire, et il est étonnant qu’elle n’ait pas trouvé d’heureux élu avec qui partager sa vie. Enfin, peut-être a-t-elle bien eu des prétendants qui ont essayé de conquérir son cœur lors de son adolescence. Là n’est pas la question de toute façon. Diplomate, mais directe, la magicienne met les pieds dans le plat et connaît bien le rouage des cœurs humains, puisque peu résistent à l’attrait de l’argent. Un instant ébahi, le dirigeant du caravansérail ne dit pas non à ce petit morceau de métal rond qui est désormais dans sa main et il ne s’offusque pas non plus quand son interlocutrice rétablit une distance raisonnable entre eux deux. Le marin déguisé, lui, a toujours son regard un peu tiraillé et reste fidèle à son personnage. Après tout, il a l’apparence d’un jeunot de vingt ans, qui ne sait visiblement pas s’il doit intervenir ou laisser les choses se faire. Mais d‘autre part, le pauvre bonhomme semble avoir suffisamment de sagesse pour ne rien dire de plus, et complètement dans son rôle, le clone lance même un regard brièvement reconnaissant à l’inconnue, quand elle l’inclut indirectement dans son camp. Les échanges suivants confirment bien à l’Oreille que la baronne sait se débrouiller et manipuler le maître du caravansérail. Un peu de compliments, de fausse compassion, et le voilà disposé à déballer ce qu’il sait. Malgré tout, ni Myriem ni Zéphyr ne sont véritablement satisfaits de sa réponse, car tout ce que leur interlocuteur peut leur donner, c’est l’itinéraire emprunté par les Al Azmirra. Hum, ça fait bien leurs affaires, ça. Tous deux auraient préféré la cause de leur retard, pour être fixés et savoir quoi. Mais à la place, l’homme bourru peut simplement fournir une carte et le voyage jusqu’à leur clan prendra quatre jours. A pied. Ca sera redoutablement long…
Pensif, Zéphyr réfléchit alors que son clone, à quelques mètres de lui, penche légèrement la tête sur le côté face à la demande de la noble de Maël.
- Voir avec sire Lagrance ? Oui c’est possible. Je pourrais en référer à lui, mais j’ai peur que… Le mousse aux cheveux blonds ne termine pas sa phrase, son air embêté parlant pour lui. La logique veut qu’un noble ne se prenne pas la tête si sa commande n’est pas respectée, et qu’il ne se contente de casser le contrat au détriment de l’artisan si celui-ci lui fait faux bond. L’homme gratte le sommet de son crâne comme s’il réfléchissait, puis, il semble prendre sa décision avec une mine résolue et une expression un peu naïve sur son visage. Vous m’avez aidé alors je vais essayer de vous rendre la pareille. Mais je ne peux rien vous promettre, je suis qu’un simple matelot, m'dame. Comme le caravanier bougonne, le marin tourne son regard vers lui, puis vers la baronne. Je vais déjà aller voir mon capitaine pendant qu’il vous dessine la carte. Attendez-moi… Le mousse cherche un instant où il pourrait lui donner rendez-vous. … Attendez-moi près de la Sentinelle des Sables, c’est une célèbre taverne du port. Je vous y dirai au moins ce que m’a dit notre employeur et peut-être pourrais-je même vous envoyer quelqu’un de plus qualifié que moi.
Le double attend la réaction de la miss, puis, il se permet de prendre congé. Le vrai Zéphyr, camouflé par son invisibilité, s’esquive lui aussi pour retourner dehors, et il n’a aucun mal à suivre son clone qui semble réellement motivé à aller trouver son employeur. Evidemment, tout ça n’est que factice, et le métamorphe ne tarde pas à s’aventurer dans une ruelle parallèle, proche d’entrepôts en tout genre, pour aviser la suite de leur plan d’action. Une fois à l’abri des regards, d’ailleurs, la véritable Oreille désactive son camouflage et regarde le faux matelot qui se tourne vers lui, un sourire mi-figue mi-raisin sur les lèvres.
- Quatre jours, c’est long.
- Mais avec des chevaux, ça ira plus vite.
- Elle n’en a sans doute pas, observe sa réplique.
- On n’a qu’à lui en prêter un. Il y a de bons palefreniers à la Sentinelle des Sables. Ou on ne prend qu’une seule monture. Un léger silence. En tout cas, l’un de nous doit rester à la capitale.
- Oui, je resterai sur Ikusa. Sans savoir ce qui s’est produit dans le clan, mieux vaut que ce soit toi – donc l’original – qui y aille pour me supprimer si nécessaire et récupérer plus de facultés.
- Reste le fait de l’accompagner. Elle pourra nous renseigner sur Maël et même sur l’état du Shoumeï, puisqu’elle a été jusque Célestia il y a quelques mois.
- Mais il faudra y aller sous notre véritable forme. La métamorphose ne pourra pas durer suffisamment longtemps.
- Pas un problème puisqu’elle ne fréquente pas le palais. Reste le souci du voyage.
- Certains de nos hommes nous accompagneront mais ils resteront davantage en retrait. J’espère juste que ça en vaut la peine. Et pour la version qu’on va lui donner. Un sourire étire déjà les lèvres de la réplique de Zéphyr. Je suppose qu’on est déjà synchrone, non ?
Le véritable maître-espion se contente de sourire en retour et puis il ne tarde pas à se détourner.
Il est temps de prendre quelques dispositions avant d’aller retrouver la baronne de Maël.
- Ma dame !
Un ton dynamique, heureux, aussi. Zéphyr et ses clones n’ont aucun mal à se mettre sous la peau d’un autre par le biais de la métamorphose. Et ils n’ont pas de mal à non plus à adopter une autre personnalité factice, pour mieux dénicher de précieuses informations. En l’état, le matelot court vers la noble comme s’il avait des ailes, alors que le vrai guerrier marche d’un pas plus mesuré derrière lui, comme s’il observait la scène avec plus de recul.
- Ma dame ! reprend le mousse avec le souffle court. Je n’ai pas pu convaincre mon employeur de s’investir dans les recherches, mais il était accompagné d’un ami quand moi et mon capitaine sommes allés le trouver et… ce messire a galamment proposé de vérifier ce qu’il en est.
Un sourire un peu contrit sur les lèvres face à tant d’enthousiasme, le maître-espion salue comme il se doit la belle magicienne, alors que, plus en arrière, trois à quatre hommes s’arrêtent avec des montures reposées. Ce sont de belles bêtes, quoiqu’elles ne sont pas forcément des purs-sangs et des foudres de guerre.
- Je m’excuse du temps que nous avons mis pour arriver, mais un voyage dans le désert ne se préparent pas dans la précipitation, je le crains, et faire un détour jusqu’au clan des Al-Alzmirra n’était pas dans mes projets, fait-il d’un ton courtois. Vous pouvez m’appeler Zéphyr, ma dame. Zéphyr Zoldyck. Et vous êtes… ? Cet homme est parti si vite, qu’il en a oublié de demander votre nom à la sortie du caravansérail…
L’intéressé a un visage un peu gêné, mais il reprend la parole après que Myriem se soit présentée.
- Donc je peux dire que au capitaine que vous allez investiguer ?
- Oui, je tiendrai au courant sire Lagrance de nos recherches. Tu peux aller retrouver ton capitaine, matelot.
Le clone opine du chef, manifestement soulagé, puis il salue plus poliment la dame, avant de prendre congé. Ce qui fait qu’il ne reste plus que Zéphyr et ses hommes. D’ailleurs, ce dernier reprend.
- J’aimerais ne pas m’attarder de trop aux abords de la capitale. Les journées peuvent être courtes, dans le désert. Etes-vous prête à partir ? Avez-vous une monture ? Auquel cas, mes hommes, qui nous accompagneront pour assurer notre sécurité, peuvent vous en fournir une.
Pensif, Zéphyr réfléchit alors que son clone, à quelques mètres de lui, penche légèrement la tête sur le côté face à la demande de la noble de Maël.
- Voir avec sire Lagrance ? Oui c’est possible. Je pourrais en référer à lui, mais j’ai peur que… Le mousse aux cheveux blonds ne termine pas sa phrase, son air embêté parlant pour lui. La logique veut qu’un noble ne se prenne pas la tête si sa commande n’est pas respectée, et qu’il ne se contente de casser le contrat au détriment de l’artisan si celui-ci lui fait faux bond. L’homme gratte le sommet de son crâne comme s’il réfléchissait, puis, il semble prendre sa décision avec une mine résolue et une expression un peu naïve sur son visage. Vous m’avez aidé alors je vais essayer de vous rendre la pareille. Mais je ne peux rien vous promettre, je suis qu’un simple matelot, m'dame. Comme le caravanier bougonne, le marin tourne son regard vers lui, puis vers la baronne. Je vais déjà aller voir mon capitaine pendant qu’il vous dessine la carte. Attendez-moi… Le mousse cherche un instant où il pourrait lui donner rendez-vous. … Attendez-moi près de la Sentinelle des Sables, c’est une célèbre taverne du port. Je vous y dirai au moins ce que m’a dit notre employeur et peut-être pourrais-je même vous envoyer quelqu’un de plus qualifié que moi.
Le double attend la réaction de la miss, puis, il se permet de prendre congé. Le vrai Zéphyr, camouflé par son invisibilité, s’esquive lui aussi pour retourner dehors, et il n’a aucun mal à suivre son clone qui semble réellement motivé à aller trouver son employeur. Evidemment, tout ça n’est que factice, et le métamorphe ne tarde pas à s’aventurer dans une ruelle parallèle, proche d’entrepôts en tout genre, pour aviser la suite de leur plan d’action. Une fois à l’abri des regards, d’ailleurs, la véritable Oreille désactive son camouflage et regarde le faux matelot qui se tourne vers lui, un sourire mi-figue mi-raisin sur les lèvres.
- Quatre jours, c’est long.
- Mais avec des chevaux, ça ira plus vite.
- Elle n’en a sans doute pas, observe sa réplique.
- On n’a qu’à lui en prêter un. Il y a de bons palefreniers à la Sentinelle des Sables. Ou on ne prend qu’une seule monture. Un léger silence. En tout cas, l’un de nous doit rester à la capitale.
- Oui, je resterai sur Ikusa. Sans savoir ce qui s’est produit dans le clan, mieux vaut que ce soit toi – donc l’original – qui y aille pour me supprimer si nécessaire et récupérer plus de facultés.
- Reste le fait de l’accompagner. Elle pourra nous renseigner sur Maël et même sur l’état du Shoumeï, puisqu’elle a été jusque Célestia il y a quelques mois.
- Mais il faudra y aller sous notre véritable forme. La métamorphose ne pourra pas durer suffisamment longtemps.
- Pas un problème puisqu’elle ne fréquente pas le palais. Reste le souci du voyage.
- Certains de nos hommes nous accompagneront mais ils resteront davantage en retrait. J’espère juste que ça en vaut la peine. Et pour la version qu’on va lui donner. Un sourire étire déjà les lèvres de la réplique de Zéphyr. Je suppose qu’on est déjà synchrone, non ?
Le véritable maître-espion se contente de sourire en retour et puis il ne tarde pas à se détourner.
Il est temps de prendre quelques dispositions avant d’aller retrouver la baronne de Maël.
***
- Ma dame !
Un ton dynamique, heureux, aussi. Zéphyr et ses clones n’ont aucun mal à se mettre sous la peau d’un autre par le biais de la métamorphose. Et ils n’ont pas de mal à non plus à adopter une autre personnalité factice, pour mieux dénicher de précieuses informations. En l’état, le matelot court vers la noble comme s’il avait des ailes, alors que le vrai guerrier marche d’un pas plus mesuré derrière lui, comme s’il observait la scène avec plus de recul.
- Ma dame ! reprend le mousse avec le souffle court. Je n’ai pas pu convaincre mon employeur de s’investir dans les recherches, mais il était accompagné d’un ami quand moi et mon capitaine sommes allés le trouver et… ce messire a galamment proposé de vérifier ce qu’il en est.
Un sourire un peu contrit sur les lèvres face à tant d’enthousiasme, le maître-espion salue comme il se doit la belle magicienne, alors que, plus en arrière, trois à quatre hommes s’arrêtent avec des montures reposées. Ce sont de belles bêtes, quoiqu’elles ne sont pas forcément des purs-sangs et des foudres de guerre.
- Je m’excuse du temps que nous avons mis pour arriver, mais un voyage dans le désert ne se préparent pas dans la précipitation, je le crains, et faire un détour jusqu’au clan des Al-Alzmirra n’était pas dans mes projets, fait-il d’un ton courtois. Vous pouvez m’appeler Zéphyr, ma dame. Zéphyr Zoldyck. Et vous êtes… ? Cet homme est parti si vite, qu’il en a oublié de demander votre nom à la sortie du caravansérail…
L’intéressé a un visage un peu gêné, mais il reprend la parole après que Myriem se soit présentée.
- Donc je peux dire que au capitaine que vous allez investiguer ?
- Oui, je tiendrai au courant sire Lagrance de nos recherches. Tu peux aller retrouver ton capitaine, matelot.
Le clone opine du chef, manifestement soulagé, puis il salue plus poliment la dame, avant de prendre congé. Ce qui fait qu’il ne reste plus que Zéphyr et ses hommes. D’ailleurs, ce dernier reprend.
- J’aimerais ne pas m’attarder de trop aux abords de la capitale. Les journées peuvent être courtes, dans le désert. Etes-vous prête à partir ? Avez-vous une monture ? Auquel cas, mes hommes, qui nous accompagneront pour assurer notre sécurité, peuvent vous en fournir une.

Citoyen du monde
Myriem de Boktor

Messages : 641
crédits : 1053
crédits : 1053
L’air du Vent

Feat Zéphyr -3
J'avoue ne pas savoir trop quoi penser ou faire, me faire aider par cet homme qui est au service d'un autre qui a les mêmes besoins que moi me semble sur le moment être la chose la plus logique et raisonnable à faire, seul on va vite mais a plusieurs on va loin, et j'ai toujours prôné et valorisé l'entraide dans tous les domaines quels qu'ils soient.
L'homme semble un instant réfléchir et finit par me dire que cela ne semble pas impossible de pouvoir travailler de concert avec le Sire Lagrance, après tout nous avons tous les deux besoin des ressources achetées au clan Azmirra. Ce n'est pas parfait et rien n'est joué forcément mais cela ne me semble pas non plus être une fin de non recevoir.
- Faites au mieux, nul n'est tenu à l'impossible et si votre employeur a un peu de bon sens il comprendra aisément que notre collaboration peut nous être profitable et en aucun cas dommageable.
Je hochais la tête, libérant l'homme pour qu'il aille voir son employeur.
- Cela me convient, je note pour la taverne de la Sentinelle des Sables, j'y serai dans la soirée afin de voir ce qu'il ressort de tout cela.
J'ai attendu qu'on me confectionne la carte et durant ce temps je réfléchissais à la suite à donner dans les différents cas, selon si je devais chercher dans le désert accompagnée d'hommes à moi et donc des shoumeiens, ou accompagnée de gens du Reike et donc des habitués au désert et à sa vie. J'avais passé quelques mois dans les désert du Sud, dans la région des Oasis mais je n'avais pas apprécié tant que cela au final, trop chaud, trop plein de sable, pas assez d'eau.
***
J'avais passé le reste de la journée à préparer la suite et les différentes possibilités, mais rien ne me convenait totalement, beaucoup de possibilités mais pas la moindre certitude. Arrivée dans la taverne je retrouvais rapidement le jeune marin et je le rejoignis. Il semblait débordant d'enthousiasme. Je l'écoutais, j'espérais des bonnes nouvelles vu son entrain. Je restais un instant perplexe face à ses propos mais dans le fond si quelqu'un était prêt à aller chercher les Azmirra avec moi cela m'arrangeait.- Ah voilà qui est intéressant ma foi.
Ce fut à ce moment là que Zéphyr fit son entrée, un humain qui devait avoir mon âge peu ou prou. Nous avions une taille équivalente et il était plutôt fin pour un homme enfin pour un Reikois j'entends, naïvement probablement je les imagine tous plutôt massifs. Brun, avenant, plutôt bel homme aux traits fins et au regard d'or. Je me perdis un infime instant dans cette observation peut-être trop soutenue mais somme toute normale après tout, il me fallait observer et jauger mon interlocuteur non? Par contre il me semblait particulièrement neutre émotionnellement parlant, les gens comme lui capables de se maitriser et de ne pas diffuser d'émotion, de paraitre impassible aussi étaient rares et ils me perturbaient car je me sentais amputée d'un sens, mais peut-être était-ce une carapace ponctuelle.
- Un voyage dans le désert n'était pas plus dans mes propres projets croyez le.
Il se présenta et je pris donc la peine de répondre à mon tour.
- Enchantée de faire votre connaissance Sire Zoldyck * un arrêt* Zéphyr. Je suis Myriem de Boktor mais Myriem suffira. Je viens de Mael.
J'avais depuis longtemps déjà compris qu'en ce monde garder sa particule n'avait de sens que lors de certaines tractations politiques ou mondaines, mais que pour le quotidien, mon seul prénom était amplement suffisant et permettait de briser la glace et tisser plus aisément des liens. Et je préférai dire d'où je venais pour ne pas avoir à mentir ou jouer les faux semblants, je n'étais pas Reikoise ! Je pris la peine de remercier le marin à son départ avant de m'intéresser de nouveau à mon nouvel interlocuteur. Il semblait pragmatique et organisé, le genre de chose que j'appréciais, partir à l'aveugle, au hasard me déplaisait totalement.
Par contre cet homme me semble un peu trop pressé pour moi, je ne suis pas prête à partir sur le champ sans rien, même si j'ai commencé à y réfléchir, le désert m'effraie un peu forcément. Par contre il est avisé, je n'ai pas de monture, mais sur mon navire il y a des marchandises en quantité que j'ai récupéré pour mener à Mael quand bien même il me manque les voiles et cordages du clan Azmirra.
- Je suis d'accord avec vous il nous faut partir le plus promptement possible, plus le temps passe plus il peut être difficile de suivre la trace du clan des Azmirra et de comprendre pourquoi ils ne sont pas présents. Je n'ai pas de monture en effet mais j'ai de quoi remplir les fontes des chevaux en nourriture. Je n'ai pas de matériel pour... camper par contre. Il me faudra une heure pour terminer de préparer mes propres affaires et j'aimerais qu'un de mes hommes nous accompagne, question de... d'étiquette dirai-je.
J'étais en âge d'être mariée depuis longtemps, j'avais un enfant de plus d'un an, je n'avais rien à prouver à personne et pas de parents qui me regardaient de travers ou de famille au regard pesant, mais... j'avais compris ces dernières années que j'avais une fâcheuse tendance à faire confiance un peu trop aveuglément aux gens et cela se retournait souvent contre moi, aussi je souhaitais qu'un de mes hommes nous accompagne, je pensais à Wilf, un jeune marin débrouillard qui avait été chasseur avant de prendre la mer. Je doutais qu'on me refuse cela aussi ce fut mon tour de faire patienter mes interlocuteurs durant une petite heure.
Je leur avais proposé de venir directement à mon navire pour qu'ils chargent les montures de ce qu'il manquait. De mon côté j'avais préparé un sac modeste, je n'avais pas pris des malles de vêtements. Aussi je jouais la carte de l'efficacité, deux tenues, des sous vêtements, des affaires de toilette, ma besace de plantes médicinales et des bandages et mon matériel de soin, une dague et la carte qu'on m'avait préparé le matin même.
L'après midi touchait à sa fin mais la nuit n'était pas encore prête à tomber quand enfin nos montures et matériels furent prêts.
- Zéphyr, je suis prête pour ma part, nous pouvons partir, plus vite nous avançons plus vite nous avons des chances de les retrouver. Je monte correctement à cheval je ne serai pas une gêne, par contre la chaleur n'est pas ma tasse de thé mais je ferai avec. Et surtout si vous avez quoi que ce soit tous autant que vous êtes, sachez que je suis mage et guérisseuse, mieux vaut soigner une petite plaie que devoir forcer des chairs à se purifier, un organisme à se purger de pus... cela n'est jamais plaisant.
Cela étant dit j'étais montée sur un des chevaux, mes fontes prêtes, mes affaires dedans. La route sur la carte indiquait la porte Nord néanmoins je n'étais pas connaisseuse de la région je m'avançais près de Zéphyr, carte en main pour la lui "montrer", afin qu'il choisisse l'itinéraire, nous pouvions avancer trois ou quatre heures ce soir avant que la nuit ne tombe. Mais... je ne lui confiais pas la carte, pas pour l'heure.
CENDRES

Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck

Messages : 152
crédits : 2525
crédits : 2525
La baronne de Boktor l’observe, c’est évident, mais Zéphyr ne lui en tient pas tellement rigueur. Il est un nouveau-venu dans l’échiquier, après tout, et elle doit composer avec cet état de fait. Avec un sourire affable, le maître-espion soutient le regard de la belle sans être particulièrement dérangé par l’analyse de la magicienne. Evidemment, cela ne dure pas, puisqu’il se présente et que son interlocutrice est bien obligée de faire de même. Le guerrier fait donc semblant de ne pas la connaître et il hoche poliment la tête. La noble précise bien sûr d’où elle vient, mais il n’est pas l’heure de rebondir dessus, puisque son clone prend congé, et que Myriem tient à le saluer. Ce n’est donc que quand son double s’en va réellement que le bretteur reprend la parole, essentiellement pour lui demander où en sont ses préparations pour le voyage à venir. Comme il l’a deviné, elle n’a pas de monture – ce qui est normal, puisqu’elle n’avait pas vraiment prévu une escapade dans le désert. C’est un détail que le duo pourra toutefois facilement régler. Reste donc les vivres, que la demoiselle semble avoir en suffisance, et enfin, le matériel pour dormir à la belle étoile. Les hommes de l’Oreille ont déjà prévu le nécessaire à cet effet, mais afin d’être parfaitement logique, ils n’ont pris les dispositions nécessaires que pour leur groupe, sans tenir compte de cette inconnue dont ils ne savent rien. C’est donc avec un air compréhensif que Zéphyr entend la réclamation de la guérisseuse.
- Nous pouvons vous accorder une heure pour vous préparer, bien sûr. Nous en profiterons pour vous trouver une monture pendant que vous irez préparer vos affaires. Altair peut déjà vous accompagner pour vous aider à transporter le nécessaire, s'il vous vous faut faire quelques emplettes, et tout en parlant, Zéphyr tourne le regard vers l’un de ses hommes, qui hoche silencieusement la tête en gage d’assentiment. Puis, le maître-espion poursuit, en ramenant ses prunelles dorées vers son interlocutrice. Il me semble naturel que l’un de vos compagnons vous accompagne. En fait, il aurait été clairement déplacé de sa part de refuser une telle demande. Je crois même que cela rassurera le reste de vos compagnons qui resteront ici, observe-t-il avec un léger sourire sur son visage, qui vise à détendre son interlocutrice.
Quoi qu’il en soit, il est rapidement convenu qu’ils se retrouveront au navire de la baronne et le groupe se sépare un moment le temps que l’assassin et ses comparses récupèrent une jument docile et calme, qui conviendra sans doute à la noble de Maël. Sans connaître réellement ses talents d’équitation, il est plus facile d’avoir une monture qui n’ait pas un fort caractère, et le chef des troupes spéciales finit finalement par atteindre le bateau alors même que la demoiselle a fini ses propres préparatifs. D’ailleurs, Myriem lui annonce bientôt qu’elle est prête, et Zéphyr l’écoute parler de ses talents de guérisseuse.
- J’espère que nous n’aurons pas d’ennuis en chemin, mais si cela est nécessaire, nous n’hésiterons pas à faire appel à vous, déclare-t-il sans ambage. De notre côté, mes amis ici présents sont des chasseurs et des habitués du désert. Ils sauront nous prévenir des dangers de la faune et de la flore, et peut-être même pourront-ils dénicher des traces des Al-Azmirra quand nous arriverons près de leur tribu. Un léger silence. Ce sont des Reikois, vous vous doutez donc qu’ils savent se battre, mais nous utiliserons ce moyen en dernier recours. A dire vrai, puisque c’était des espions, si combat il devait y avoir, ce serait sans doute eux qui frapperaient en premier, en profitant de leur entrainement, de leur vitesse et de leur agilité lgèrement au-dessus de la moyenne. Je vous présente Nora, Dorn, Sorel et Altair. Avez-vous décidé qui vous accompagnerait ?
Zéphyr ponctue sa phrase d’une légère pause, puis, il présente la jument que montera Myriem durant leur périple. Placide, l’animal ne rechigne pas quand la baronne monte dessus, et il semble que le voyage sera facile, au moins pour ce point précis. Une fois que la belle aux cheveux ébènes est bien installée, Zéphyr monte sur son propre étalon, et ils ne tardent pas à laisser derrière eux le port du Reike. Très rapidement, le désert s’affiche sous leurs yeux alors que dans leurs dos, Ikusa rayonne de mille feux en cet fin d’après-midi printanière.
D’aucuns pourraient être effrayés par un voyage dans le désert. Mais pour les Reikois qui ont eu l’habitude de vivre dans un milieu aussi hostile, il s’agit d’un retour aux sources, d’un simple entrainement de plus. Il faudra encore trois ou quatre heures pour qu’il fasse totalement nuit, ce qui leur permettra de dépasser deux ou trois villages proches de la capitale. Après quoi, seule la nature redoutable de l’Empire se présentera à eux, et les tribus qu’ils rencontreront seront plus rares et moins nombreuses. Zéphyr prend le temps d’expliquer ces détails à la guérisseuse qui l’accompagne, et pour leur conversation soit plus agréable, l’homme s’est permis de se mettre à sa hauteur. Ses espions, pour leur part, ont chacun formé un binôme à l’arrière et à l’avant du groupe, à l’affût de tout danger humain ou animal qu’ils pourraient rencontrer. Lorsque la mage lui présente la carte, le maître-espion prend bien sûr le temps de l’analyser. Les traits sont grossiers, mais le sabreur peut y reconnaître quelques indications géographiques.
Nous ne l’atteindrons pas ce soir, mais dès demain, en milieu de matinée, nous devrions atteindre un petit lac – véritablement minuscule par rapport au lac Rebirth – autour duquel s’agglomèrent quelques petits hameaux. Le chef du caravansérail vous l’a indiqué ici. Il me semble que les Al-Azmirra son plus loin encore, il nous faudra donc quitter ce point d’eau. A partir de là, nous quitterons toute civilisation pour être pleinement dans le désert. Il me semble qu’ils sont installés au début d’une chaine montagneuse, qui remonte jusqu’au mont Kazan, au sud. En tout cas, c’est ce que je déchiffre de votre carte, fait Zéphyr pensivement, sans ajouter qu’il s’est déjà renseigné au préalable sur ce clan. Avançons déjà comme nous pouvons jusqu’à ce soir, puis établissons un campement. Une fois arrivé au lac, nous pourrons nous informer pour voir s’ils y a eu une trace de vos clients.
La laissant garder la carte sans faire d’histoire, Zéphyr attend la réaction de son interlocutrice, puis il reprend de lui-même la conversation. C’est qu’ils n’ont pas pu faire véritablement connaissance, jusqu’ici, tout occupés à préparer ce qu’il fallait pour ce voyage « improvisé ».
- J’espère que vous supportez la chaleur ? demande l’Oreille. Vous m’avez dit venir de Maël… Je pense que le climat est quelque peu différent, là-bas. Vous habitez depuis toujours à la Cité Blanche, Myriem ? Un silence, puis, avec un léger ton empreint de curiosité : Qu’est-ce qui vous a poussé à venir à Ikusa pour voir les Al-Azmirra ?
- Nous pouvons vous accorder une heure pour vous préparer, bien sûr. Nous en profiterons pour vous trouver une monture pendant que vous irez préparer vos affaires. Altair peut déjà vous accompagner pour vous aider à transporter le nécessaire, s'il vous vous faut faire quelques emplettes, et tout en parlant, Zéphyr tourne le regard vers l’un de ses hommes, qui hoche silencieusement la tête en gage d’assentiment. Puis, le maître-espion poursuit, en ramenant ses prunelles dorées vers son interlocutrice. Il me semble naturel que l’un de vos compagnons vous accompagne. En fait, il aurait été clairement déplacé de sa part de refuser une telle demande. Je crois même que cela rassurera le reste de vos compagnons qui resteront ici, observe-t-il avec un léger sourire sur son visage, qui vise à détendre son interlocutrice.
Quoi qu’il en soit, il est rapidement convenu qu’ils se retrouveront au navire de la baronne et le groupe se sépare un moment le temps que l’assassin et ses comparses récupèrent une jument docile et calme, qui conviendra sans doute à la noble de Maël. Sans connaître réellement ses talents d’équitation, il est plus facile d’avoir une monture qui n’ait pas un fort caractère, et le chef des troupes spéciales finit finalement par atteindre le bateau alors même que la demoiselle a fini ses propres préparatifs. D’ailleurs, Myriem lui annonce bientôt qu’elle est prête, et Zéphyr l’écoute parler de ses talents de guérisseuse.
- J’espère que nous n’aurons pas d’ennuis en chemin, mais si cela est nécessaire, nous n’hésiterons pas à faire appel à vous, déclare-t-il sans ambage. De notre côté, mes amis ici présents sont des chasseurs et des habitués du désert. Ils sauront nous prévenir des dangers de la faune et de la flore, et peut-être même pourront-ils dénicher des traces des Al-Azmirra quand nous arriverons près de leur tribu. Un léger silence. Ce sont des Reikois, vous vous doutez donc qu’ils savent se battre, mais nous utiliserons ce moyen en dernier recours. A dire vrai, puisque c’était des espions, si combat il devait y avoir, ce serait sans doute eux qui frapperaient en premier, en profitant de leur entrainement, de leur vitesse et de leur agilité lgèrement au-dessus de la moyenne. Je vous présente Nora, Dorn, Sorel et Altair. Avez-vous décidé qui vous accompagnerait ?
Zéphyr ponctue sa phrase d’une légère pause, puis, il présente la jument que montera Myriem durant leur périple. Placide, l’animal ne rechigne pas quand la baronne monte dessus, et il semble que le voyage sera facile, au moins pour ce point précis. Une fois que la belle aux cheveux ébènes est bien installée, Zéphyr monte sur son propre étalon, et ils ne tardent pas à laisser derrière eux le port du Reike. Très rapidement, le désert s’affiche sous leurs yeux alors que dans leurs dos, Ikusa rayonne de mille feux en cet fin d’après-midi printanière.
D’aucuns pourraient être effrayés par un voyage dans le désert. Mais pour les Reikois qui ont eu l’habitude de vivre dans un milieu aussi hostile, il s’agit d’un retour aux sources, d’un simple entrainement de plus. Il faudra encore trois ou quatre heures pour qu’il fasse totalement nuit, ce qui leur permettra de dépasser deux ou trois villages proches de la capitale. Après quoi, seule la nature redoutable de l’Empire se présentera à eux, et les tribus qu’ils rencontreront seront plus rares et moins nombreuses. Zéphyr prend le temps d’expliquer ces détails à la guérisseuse qui l’accompagne, et pour leur conversation soit plus agréable, l’homme s’est permis de se mettre à sa hauteur. Ses espions, pour leur part, ont chacun formé un binôme à l’arrière et à l’avant du groupe, à l’affût de tout danger humain ou animal qu’ils pourraient rencontrer. Lorsque la mage lui présente la carte, le maître-espion prend bien sûr le temps de l’analyser. Les traits sont grossiers, mais le sabreur peut y reconnaître quelques indications géographiques.
Nous ne l’atteindrons pas ce soir, mais dès demain, en milieu de matinée, nous devrions atteindre un petit lac – véritablement minuscule par rapport au lac Rebirth – autour duquel s’agglomèrent quelques petits hameaux. Le chef du caravansérail vous l’a indiqué ici. Il me semble que les Al-Azmirra son plus loin encore, il nous faudra donc quitter ce point d’eau. A partir de là, nous quitterons toute civilisation pour être pleinement dans le désert. Il me semble qu’ils sont installés au début d’une chaine montagneuse, qui remonte jusqu’au mont Kazan, au sud. En tout cas, c’est ce que je déchiffre de votre carte, fait Zéphyr pensivement, sans ajouter qu’il s’est déjà renseigné au préalable sur ce clan. Avançons déjà comme nous pouvons jusqu’à ce soir, puis établissons un campement. Une fois arrivé au lac, nous pourrons nous informer pour voir s’ils y a eu une trace de vos clients.
La laissant garder la carte sans faire d’histoire, Zéphyr attend la réaction de son interlocutrice, puis il reprend de lui-même la conversation. C’est qu’ils n’ont pas pu faire véritablement connaissance, jusqu’ici, tout occupés à préparer ce qu’il fallait pour ce voyage « improvisé ».
- J’espère que vous supportez la chaleur ? demande l’Oreille. Vous m’avez dit venir de Maël… Je pense que le climat est quelque peu différent, là-bas. Vous habitez depuis toujours à la Cité Blanche, Myriem ? Un silence, puis, avec un léger ton empreint de curiosité : Qu’est-ce qui vous a poussé à venir à Ikusa pour voir les Al-Azmirra ?

Citoyen du monde
Myriem de Boktor

Messages : 641
crédits : 1053
crédits : 1053
L’air du Vent

Feat Zéphyr -4
Je ressens une forme d'appréhension, quelque chose me dérange mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus, ou plutôt si, mon interlocuteur semble être un homme parfaitement capable de se maitriser, un impassible. Pas qu'il me paraisse froid ou quoi que ce soit du genre non, il est opaque et indéchiffrable pour l'instant et pour le coup cela attise ma curiosité. Quel genre d'homme est-ce vraiment? Qui est capable de rester égal, d'aborder toute situation de la même façon? J'avoue avoir hête de voir si il peut se montrer vif d'un point de vue émotionnel ou si il reste dans le contrôle en permanence.
Quand je retrouve mon équipier du jour enfin des journées à venir, il a récupéré des chevaux, c'est une bonne chose assurément.
Le Reike est un pays sûr, nul danger n'y rode, la sécurité parfaitement assurée par l'armée non? Et qui oserait mettre en péril cela non? Nous ne risquons rien hormis quelques bêtes habitantes du désert probablement.
Parfaitement puéril comme répartie et totalement ... borderline auprès de Reikois, mais si l'on me contredit on avoue que le Reike est dangereux et que le couple impérial n'est pas capable de mettre de l'ordre dans sa propre nation non? Mais j'ai dit tout cela d'une voix douce, chaude et armée de mon plus beau sourire... parfaitement faux mais maitrisé par une éducation de noble. J'écoute néanmoins les présentations faites par Zéphyr de ses compagnons de voyage, je les salue poliment chacun leur tour avant de présenter à mon tour Wilf.
- Wilf est chasseur, pisteur. Bien sûr nous sommes plus coutumier des plaines, forêts et montagnes mais nous ne serons pas une gêne, l'adaptabilité est le maitre mot des survivants de Shoumei. Nous faisons face quoi qu'il arrive. J'espère aussi que nous n'aurons pas besoin de nous battre.
Ce n'était pas l'activité que je préférais de toutes façons, mais en ces temps étranges, qu'est-ce que j'aimais faire en réalité? Rien de ce que je faisais, j'agissais par besoin, nécessité, pour les autres, et ce voyage n'allait rien changer à cet état de fait.
Quand on me présent la jument, je caresse son flanc doucement avant de venir lui faire sentir mon odeur, ma main sous son museau avant de lui gratter dessous. Une fois que j'estime qu'elle m'accepte je remplis les fontes du cheval avec mes affaires, Wilf faisant de même de son côté.
Nous voila prêts à partir et Zéphyr donne le départ dans la foulée, pas de perte de temps inutile, il a raison, nous n'avons pas un temps infini, chaque minute qui passe menace peut-être la vie des membres de ce clan, je n'ai nulle attache envers eux mais j'aimerais comprendre ce qu'il se passe et pourquoi ils n'ont pu assurer les commandes faites et pas que celles qui m'étaient destinées. De mon point de vue c'est grave, j'aurais été seule non livrée j'aurais envisagé qu'ils voulaient se payer la tête d'une maelienne mais visiblement d'autres gens les cherchaient sans succès.
Les premières heures de monte sont simples, l'exercice maitrisé et le terrain relativement plat, avantage pour le moment. La nuit tombe finalement et les températures descendent d'un coup dès lors que le soleil disparait à l'horizon, oubliée la douceur du printemps, c'est la toute la rudesse du désert. Heureusement que par la force des choses j'ai vécu plusieurs longs mois dans le désert du sud, dans la région des Oasis, pas suffisant pour m'habituer mais assez pour savoir que je dois me couvrir rapidement à la tombée de la nuit pour ne pas laisser refroidir mon corps.
L'avancée est étrange, enfin non, militaire, martiale, stratégique sans nul doute. Je suis habituée au désordre bien ou mal ordonné pour ma part des shoumeiens, nous avançons avec notre cœur mais la je sens dans la formation mise en place le savoir faire, la discipline. Personne ne parle dans ce groupe, ils sont aux aguets, observateurs, toujours sur le fil, prêts à réagir à la moindre interférence.
Zéphyr étudie la carte fournie par le responsable du caravanserail et m'indique que des le lendemain nous atteindrions un petit lac. Je suivais sur la carte les indications verbales qui accompagnaient les gestes de Zéphyr.
- Nous ferons donc une première halte demain en milieu de matinée au niveau du lac, pour que les bêtes boivent et nous avec, ainsi que nous puissions manger.
Mais la suite de ses propos me rassurent, j'avais crains en réalité que nous avancions toute la nuit et si je n'allais rien dire j'appréhendais quand même, je n'étais pas une aventurière dans l'âme, déjà plusieurs heures de chevauchée allaient laisser des marques cuisantes à mon séant et mes cuisses, habituées à des balades de quelques heures tout au plus et à un rythme non soutenu.
- Votre plan me convient Zéphyr, je vous l'ai dit je vais vous faire confiance pour nous guider je ne connais pas la région le moins du monde.
J'avais rangé la carte sans même y prêter attention et nous avions donc pris la route. Je répondis à ses premières questions polies d'un sourire mitigé.
- Disons que je sais faire avec mais je ne l'apprécie guère. Je préfère le froid de Mael et la neige. La nuit sera plus clémente pour moi pour le coup. Et oui je suis née aux abords de Mael, j'y ai grandi et j'y vis encore aujourd'hui. Et vous même Zéphyr? Etes vous originaire d'Ikusa?
Nos chevaux avançaient au trot, le rythme de leur chevauchée était pour l'heure apaisante. Rien à l'horizon par chance hormis l'étendue du désert, et rien ne ressemblait plus à une dune qu'une autre pour moi.
- Et vous même Zéphyr? Le sire Lagrance doit être un de vos très proches amis pour que vous décidiez d'accompagner une inconnue dans le désert sur le champ. Seriez vous de ces nobles oisifs et désœuvrés en quête d'une ... aventure périlleuse dans le désert?
Je disais cela d'un ton léger car je n'y croyais pas un seul instant pour le coup à cette idée stupide mais être noble n'était ce pas aussi un peu l'art d'alléger les conversations et les rendre plus simples en apparence du moins.
- Quand à mon choix de travailler avec le clan des Al Azmirra il a été dicté par le bon sens. Je veux que mes chantiers navals se contruisent une bonne réputation, nous avons le savoir faire, la main d'oeuvre qualifiée, le meilleur bois du Sekaï mais il y a des produits pour lesquels nous ne sommes pas bons comme les cordages et voilages. Et je sais mettre de côté mon patriotisme exacerbé pour travailler avec les meilleurs tout simplement. Leur nom est connu des marins c'est ainsi que j'ai appris leur existence, je les ai rencontré à Ikusa il y a plusieurs semaines et nous avons trouvé un accord commercial tout simplement. Etes vous commerçant? Ou ...
Il était l'ami de... mais que faisait-il? Il avait une formation militaire, savait donner des ordres, était respecté mais au Reike tous les hommes ne suivaient-ils pas une formation militaire? Et les plus doués devaient êtres formés à devenir officiers? La nuit était présente, le ciel clair, pas un nuage à l'horizon, une nuit fraiche donc.
- Dites moi, comment fait-on pour se repérer de jour dans le désert, je ne comprends pas comment on peut trouver des repères. Autant la nuit j'ai bien compris qu'on pouvait suivre des étoiles dans le ciel mais la journée, cela me parait presque magique de ne pas confondre une dune et une autre dune.
J'étais parfaitement honnête et totalement curieuse pour le coup. Observant le désert je me souvins de mes premiers jours dans celui du sud, affrontant un Lanconda qui fut notre sauveur en un sens avec sa viande que nous avions cuite et conservée et qui avait nourri mes gens un temps.
CENDRES

Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck

Messages : 152
crédits : 2525
crédits : 2525
Si on devait affirmer haut et fort à Zéphyr que le Reike est une nation sûre où aucun danger rôde, peut-être qu’il rirait de bon cœur face à une pareille ineptie. N’importe quel habitant du désert sait que le territoire est féroce, par son climat d’abord, par sa faune et sa flore ensuite. Il n’est jamais bon de rencontrer un cerberus au cours de ses voyages, par exemple. Tout comme il n’est jamais intelligent de débuter un périple sans être correctement préparé quand on doit voyager sur cette terre chaude et sablonneuse. L’eau, notamment, est gage de survie, et il faut correctement planifier son voyage pour ne pas manquer de cette denrée rare et précieuse. Mais cela, le guerrier le sait, et prend correctement les devants afin qu’ils ne connaissent pas de mauvaises surprises de ce genre. Evidemment, ils pourront toujours rencontrer d’autres difficultés, mais comme le dit le proverbe, à chaque jour suffit sa peine. Ni Myriem, ni son guide ne peuvent prévoir l’avenir, et il vaut parfois mieux aviser le moment venu que de se torturer les méninges avec des « mais » et des « si ». Auquel cas, ni l’un ni l’autre ne sortiraient jamais d’Ikusa ou des terres de Maël.
Quoi qu’il en soit, l’Oreille salue Wilf, un chasseur qui est plus coutumier des forêts et des plaines du Shoumeï, certes, mais qui offrira quand même une présence rassurante à la guérisseuse. Quant à leur adaptabilité, le maître-espion ne doute pas qu’ils essaieront quoi qu’il arrive de ne pas être un poids pour les Reikois, mais si les Shoumeïens éprouvaient des difficultés en cours de route, Zéphyr n’hésitera pas à adopter un autre rythme pour leur faciliter le voyage.
Quoi qu’il en soit, le chef des forces spéciales lance leur départ et les premières heures sont relativement faciles. Il faut s’abriter des rayons ardents du soleil, mais ce n’est rien d’insurmontable, et comme leur troupe est encore assez proche d’Ikusa et de sa milice, ce n’est pas ici qu’ils rencontreront des âmes belliqueuses et hostiles. Du reste, ses propres hommes, situés à l’avant et à l’arrière du groupe, ont tous des facultés de rôdeur et des sens légèrement augmentés, ce qui leur permettra de déceler toute anomalie dans les environs. Bientôt, le soleil se couche, et petit à petit, les voyageurs ralentissent le pas par prudence. Il va bientôt falloir se reposer pour la nuit et installer leur campement. Mais avant, Zéphyr demande à voir la carte qu’a dessinée le chef du caravansérail, de sorte que Myriem et lui-même établissent le premier arrêt de leur voyage. La belle maelienne est d’ailleurs d’accord pour s’arrêter pour la nuit, il suffit donc de trouver un bon endroit où s’arrêter, et le reste devrait être relativement rapide, puisque ses propres espions sont habitués aux voyages à travers tout l’Empire. Mais pour le moment, l’homme profite de ses échanges avec la magicienne pour avoir une conversation un peu plus poussée avec elle et mieux sonder cette femme qui est liée à pas mal de Reikois de sa connaissance.
- Mael est assez différente des environs d’Ikusa, reconnaît l’Oreille. J’y ai été durant la guerre des Titans, et c’est une chance que la Cité Blanche ait été totalement préservée de la destruction, quand on compare le chaos de Sancta et Bénédictus. Enfin, dans notre cas, notre voyage ne durera « que » quelques jours et bientôt nous pourrons revenir à la capitale. Vous n’aurez pas à supporter la chaleur trop longtemps, observe l’assassin d’un air conciliant. Il écoute ensuite Myriem lui demander d’où il vient et il ne tarde pas à répondre. Je ne suis pas originaire d’Ikusa. Comme bon nombre de mes compatriotes, je viens d’une famille du désert. Vous savez qu’il existe beaucoup de clans sur nos terres. Je suis venu à Ikusa après mon service militaire, pour intégrer l’Université de Drakstrang, et ce n’est qu’à partir de là que je me suis davantage implanté dans la capitale. On peut donc dire que c’est devenu mon second chez-moi, déclare-t-il avec sincérité, et pour le coup, il n’y a pas le moindre mensonge dans ses paroles. Il y a certaines choses qu’on peut dévoiler sans trop de risques, après tout, même auprès d’une étrangère. Tout simplement parce que c’est une période révolue, qui n’influe en rien le présent. Peut-être même que cela fera du bien à la magicienne de sentir des élans d’honnêteté de la part de l’espion, car il n’est absolument pas dit qu’il agisse ainsi tout le long de leur périple. D’ailleurs, Zéphyr souffle légèrement quand la maîtresse de l'eau lui demande s’il est l’un de ces nobles désoeuvrés et suffisamment oisif pour aider une Shoumeïenne à voyager dans l'Empire. Je suppose que ça a dû vous surprendre ? demande-t-il avec une pointe d’amusement dans la voix. Je dois vous avouer qu’effectivement, je n’avais pas prévu de réaliser un tel voyage. Les Al Azmirra devaient juste avoir du retard vis-à-vis de Dame de Boktor. Jamais il n'avait été prévu qu'ils disparaissent complètement. La logique veut que, quand un marchand ne se présente pas, on ne paie rien, on rompt notre contrat, et c’est tout, observe-t-il. En d’autres termes, rien n’obligeait sire Lagrance à enquêter, mais c’est moi qui lui ai recommandé d’utiliser les services de cette famille renommée. Je n’aime pas donner des conseils dans le vent et voir finalement que ledit clan ne se présente pas, alors qu’il est connu pour sa ponctualité. Considérez donc que mon orgueil reikois est blessé et que je veux en savoir plus sur cette affaire, continue Zéphyr, avec une pointe d’autodérision dans la voix. Il a dit sa dernière phrase d’un ton un peu plus léger, après tout, mais bientôt, il continue en soulevant un second point. Au demeurant, quand bien même je n’ai pas de navires et ne compte jamais en avoir, il n’est pas normal qu’une famille tournée vers le commerce dénigre ses clients. S’il y avait eu un retard, celle-ci aurait au moins envoyer des missives à ses clients les plus renommés, pour ne pas perdre d’argent et ne pas faire de mécontents. Qu’on n’ait donc reçu aucune nouvelle n’est pas normal. Mécontenter un noble, ce n’est pas grave. Mais si trop d’aristocrates finissent par être déçus, ça risque de causer des problèmes en amont. Au point d’avoir, potentiellement, des plaintes lors des audiences royales. Et autant éviter à Ayshara et à Tensai des problèmes qui n’en sont pas. Je prends donc le taureau par les cornes, avant que ça ne prenne de trop grandes proportions.
Zéphyr se tait ensuite et écoute pourquoi Myriem a eu recours au Al Azmirra.
- Le Reike est en plus plus proche de Maël que la République. C’était donc plus accessible et facile pour vous, ainsi que moins coûteux, assurément. Quand vient le moment où Myriem lui demande s’il est commerçant, l’intéressé secoue la tête. Dans une autre vie, peut-être, mais pas dans celle-ci. Je suis... Le conseiller s’interrompt alors que ses hommes de main se rapprochent pour lui signaler qu’à une cinquantaine de mètres se trouve un bon endroit pour se reposer. C’est une sorte de petite cavité, entourée de dunes, efficace, donc pour ne pas être repéré aux alentours et pour poser son campement. Zéphyr attend potentiellement l’avis de Wilf et de la baronne de Boktor, puis, il marque lui-même son assentiment pour sonner la halte. Il ne se presse cependant pas pour arriver sur place. Laissant plutôt ses agents prendre les devants, il reste à côté de la guérisseuse et reprend comme s’il n’avait pas été interrompu. Je suis un noble d’Ikusa relativement aisé et suffisamment riche, vous l’avez vu, pour pouvoir partir en voyage sur un coup de tête. La vérité, c’était que ses capacités de clonage avaient du bon pour être partout en même temps. Du reste, ce qu’il avait dit n’était un mensonge, mais pas la pleine vérité non plus, de sorte qu’il peut largement embrayer sur ce dont il a envie. Après mes études, j’ai été un officier dans l’armée, comme bien d’autres, mais il y a bientôt eu l’avènement de Tensai Ryssen. Pis encore, il y a eu l’invasion des Titans, et c’est surtout là que je me suis illustré dans ce conflit entre les mortels et immortels. J’ai été remarqué pour les stratégies que j’ai proposées, plutôt pour les informations qu’il avait glanées en dirigeant déjà d’autres espions moins anciens, ce qui m’a attiré la grâce de la haute société reikoise. J’espère que cela ne vous dérange donc pas d’être en ma compagnie, lance-t-il avec un sourire affable. Après tout, Maël faisait autrefois partie du Shoumeï, et donc, la ville pouvait toujours avoir d’autres croyances et traditions. Zéphyr ne l’oublie pas. A présent, ment-il plus effrontément, la guerre est finie, les choses se sont calmées, et j'ai pris le temps de voir comment les choses ont évolué. Je peux continuer ma carrière d'officier, au service de la nouvelle Griffe. Avec suffisamment d'application, je pourrai obtenir un haut-grade. Mais on m'a aussi suggéré que je devienne un conseiller. Qu'en pensez-vous de ces deux cas de figure, ma dame ?
D'un air intéressé, il la jauge du regard, elle qui n'a pas grandi dans le cadre martial du Reike. D'une certaine façon, en prétendant qu'il peut se convertir dans l'une ou l'autre voie - ce qui est possible, car Zéphyr reste encore assez jeune -, cela lui permet d'obtenir son point de vue sur pas mal de choses. L'armée, d'une part, mais aussi la sphère politique d'autre part. Cela dit, la jeune femme l'a interrogée sur le désert, et son guide répond de bonne grâce à ses interrogations légitimes.
- Premièrement, vous pouvez vous situer grâce au soleil. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il se lève à l’Est, qu’à midi, il est au Sud, et qu’il se couche à l’Ouest au soir. C’est un premier indicateur pour savoir où se diriger. Mais vous pouvez aussi utilisez les vents du désert. Il y aura toujours un vent dominant qui poussera les dunes dans la même direction, de sorte que cela créera toujours des vaguelettes, orientées dans le même sens. Le vent souffle de manière perpendiculaire à cet axe : il faut s’informer de sa direction globale, et ça nous permet de nous situer par rapport à l’axe des dunes. La nuit, évidemment, les étoiles sont utiles pour se diriger. Dans notre cas, nous sommes partis de jour, parce que nous étions déjà avancés dans l’après-midi. Demain, cependant, nous nous lèverons à l’aube pour profiter encore de la fraicheur du matin et attendre le lac en milieu de matinée. Nous y resterons pour les heures les plus chaudes, afin de ne pas se déplacer sous une température étouffante, sinon, nous nous déshydraterions trop vite. Ensuite, nous repartirons vers les montagnes dont je vous parlais plus tôt, quand le pic de chaleur sera passé.
Ils sont arrivés à l’endroit où ils passeront la nuit, maintenant. Déjà, ses propres hommes s’affairent à mettre en leur campement pour dormir correctement. L’Oreille, de son côté, propose son aide à Myriem pour descendre de cheval. Il se doute bien que passer un après-midi sur une jument, fut-elle docile, doit l’avoir quelque peu endolorie si elle n’est pas habituée à se déplacer autant.
- Le campement sera bientôt prêt. Pourquoi ne pas rester ensemble le temps de se restaurer ? Mes hommes et moi nous diviserons les veilles de la nuit, je suis sûr que cela leur a manqué depuis le temps. Son ton espiègle déclenchera certainement des boutades parmi ses camarades, qui, s’ils n’en sont pas moins professionnels, n’hésitent pas non plus à parler avec franchise et respect à Zéphyr. Il doit être donc manifeste pour Myriem que les guerriers se connaissent, et quand le flot des discussion aura cessé, l’Oreille fait une proposition à la guerrière qui l’accompagne. Peut-être pourriez-vous me dire ce que vous avez pensé d’Ikusa et du Reike ? Evidemment, je vous laisse vous installer où vous voulez, tant que nous restons assez proches les uns des autres. Nora peut vous aider, éventuellement. La magicienne apprécierait d’avoir son intimité, c’était certain, et c’est aussi pour cela que le maître-espion la laisse libre de prendre cette aise. Quant à son espionne, elle sera assez adroite pour se montrer vive et énergique, mais toujours à l'aguet, car le désert est un monde dangereux, finalement.
Quoi qu’il en soit, l’Oreille salue Wilf, un chasseur qui est plus coutumier des forêts et des plaines du Shoumeï, certes, mais qui offrira quand même une présence rassurante à la guérisseuse. Quant à leur adaptabilité, le maître-espion ne doute pas qu’ils essaieront quoi qu’il arrive de ne pas être un poids pour les Reikois, mais si les Shoumeïens éprouvaient des difficultés en cours de route, Zéphyr n’hésitera pas à adopter un autre rythme pour leur faciliter le voyage.
Quoi qu’il en soit, le chef des forces spéciales lance leur départ et les premières heures sont relativement faciles. Il faut s’abriter des rayons ardents du soleil, mais ce n’est rien d’insurmontable, et comme leur troupe est encore assez proche d’Ikusa et de sa milice, ce n’est pas ici qu’ils rencontreront des âmes belliqueuses et hostiles. Du reste, ses propres hommes, situés à l’avant et à l’arrière du groupe, ont tous des facultés de rôdeur et des sens légèrement augmentés, ce qui leur permettra de déceler toute anomalie dans les environs. Bientôt, le soleil se couche, et petit à petit, les voyageurs ralentissent le pas par prudence. Il va bientôt falloir se reposer pour la nuit et installer leur campement. Mais avant, Zéphyr demande à voir la carte qu’a dessinée le chef du caravansérail, de sorte que Myriem et lui-même établissent le premier arrêt de leur voyage. La belle maelienne est d’ailleurs d’accord pour s’arrêter pour la nuit, il suffit donc de trouver un bon endroit où s’arrêter, et le reste devrait être relativement rapide, puisque ses propres espions sont habitués aux voyages à travers tout l’Empire. Mais pour le moment, l’homme profite de ses échanges avec la magicienne pour avoir une conversation un peu plus poussée avec elle et mieux sonder cette femme qui est liée à pas mal de Reikois de sa connaissance.
- Mael est assez différente des environs d’Ikusa, reconnaît l’Oreille. J’y ai été durant la guerre des Titans, et c’est une chance que la Cité Blanche ait été totalement préservée de la destruction, quand on compare le chaos de Sancta et Bénédictus. Enfin, dans notre cas, notre voyage ne durera « que » quelques jours et bientôt nous pourrons revenir à la capitale. Vous n’aurez pas à supporter la chaleur trop longtemps, observe l’assassin d’un air conciliant. Il écoute ensuite Myriem lui demander d’où il vient et il ne tarde pas à répondre. Je ne suis pas originaire d’Ikusa. Comme bon nombre de mes compatriotes, je viens d’une famille du désert. Vous savez qu’il existe beaucoup de clans sur nos terres. Je suis venu à Ikusa après mon service militaire, pour intégrer l’Université de Drakstrang, et ce n’est qu’à partir de là que je me suis davantage implanté dans la capitale. On peut donc dire que c’est devenu mon second chez-moi, déclare-t-il avec sincérité, et pour le coup, il n’y a pas le moindre mensonge dans ses paroles. Il y a certaines choses qu’on peut dévoiler sans trop de risques, après tout, même auprès d’une étrangère. Tout simplement parce que c’est une période révolue, qui n’influe en rien le présent. Peut-être même que cela fera du bien à la magicienne de sentir des élans d’honnêteté de la part de l’espion, car il n’est absolument pas dit qu’il agisse ainsi tout le long de leur périple. D’ailleurs, Zéphyr souffle légèrement quand la maîtresse de l'eau lui demande s’il est l’un de ces nobles désoeuvrés et suffisamment oisif pour aider une Shoumeïenne à voyager dans l'Empire. Je suppose que ça a dû vous surprendre ? demande-t-il avec une pointe d’amusement dans la voix. Je dois vous avouer qu’effectivement, je n’avais pas prévu de réaliser un tel voyage. Les Al Azmirra devaient juste avoir du retard vis-à-vis de Dame de Boktor. Jamais il n'avait été prévu qu'ils disparaissent complètement. La logique veut que, quand un marchand ne se présente pas, on ne paie rien, on rompt notre contrat, et c’est tout, observe-t-il. En d’autres termes, rien n’obligeait sire Lagrance à enquêter, mais c’est moi qui lui ai recommandé d’utiliser les services de cette famille renommée. Je n’aime pas donner des conseils dans le vent et voir finalement que ledit clan ne se présente pas, alors qu’il est connu pour sa ponctualité. Considérez donc que mon orgueil reikois est blessé et que je veux en savoir plus sur cette affaire, continue Zéphyr, avec une pointe d’autodérision dans la voix. Il a dit sa dernière phrase d’un ton un peu plus léger, après tout, mais bientôt, il continue en soulevant un second point. Au demeurant, quand bien même je n’ai pas de navires et ne compte jamais en avoir, il n’est pas normal qu’une famille tournée vers le commerce dénigre ses clients. S’il y avait eu un retard, celle-ci aurait au moins envoyer des missives à ses clients les plus renommés, pour ne pas perdre d’argent et ne pas faire de mécontents. Qu’on n’ait donc reçu aucune nouvelle n’est pas normal. Mécontenter un noble, ce n’est pas grave. Mais si trop d’aristocrates finissent par être déçus, ça risque de causer des problèmes en amont. Au point d’avoir, potentiellement, des plaintes lors des audiences royales. Et autant éviter à Ayshara et à Tensai des problèmes qui n’en sont pas. Je prends donc le taureau par les cornes, avant que ça ne prenne de trop grandes proportions.
Zéphyr se tait ensuite et écoute pourquoi Myriem a eu recours au Al Azmirra.
- Le Reike est en plus plus proche de Maël que la République. C’était donc plus accessible et facile pour vous, ainsi que moins coûteux, assurément. Quand vient le moment où Myriem lui demande s’il est commerçant, l’intéressé secoue la tête. Dans une autre vie, peut-être, mais pas dans celle-ci. Je suis... Le conseiller s’interrompt alors que ses hommes de main se rapprochent pour lui signaler qu’à une cinquantaine de mètres se trouve un bon endroit pour se reposer. C’est une sorte de petite cavité, entourée de dunes, efficace, donc pour ne pas être repéré aux alentours et pour poser son campement. Zéphyr attend potentiellement l’avis de Wilf et de la baronne de Boktor, puis, il marque lui-même son assentiment pour sonner la halte. Il ne se presse cependant pas pour arriver sur place. Laissant plutôt ses agents prendre les devants, il reste à côté de la guérisseuse et reprend comme s’il n’avait pas été interrompu. Je suis un noble d’Ikusa relativement aisé et suffisamment riche, vous l’avez vu, pour pouvoir partir en voyage sur un coup de tête. La vérité, c’était que ses capacités de clonage avaient du bon pour être partout en même temps. Du reste, ce qu’il avait dit n’était un mensonge, mais pas la pleine vérité non plus, de sorte qu’il peut largement embrayer sur ce dont il a envie. Après mes études, j’ai été un officier dans l’armée, comme bien d’autres, mais il y a bientôt eu l’avènement de Tensai Ryssen. Pis encore, il y a eu l’invasion des Titans, et c’est surtout là que je me suis illustré dans ce conflit entre les mortels et immortels. J’ai été remarqué pour les stratégies que j’ai proposées, plutôt pour les informations qu’il avait glanées en dirigeant déjà d’autres espions moins anciens, ce qui m’a attiré la grâce de la haute société reikoise. J’espère que cela ne vous dérange donc pas d’être en ma compagnie, lance-t-il avec un sourire affable. Après tout, Maël faisait autrefois partie du Shoumeï, et donc, la ville pouvait toujours avoir d’autres croyances et traditions. Zéphyr ne l’oublie pas. A présent, ment-il plus effrontément, la guerre est finie, les choses se sont calmées, et j'ai pris le temps de voir comment les choses ont évolué. Je peux continuer ma carrière d'officier, au service de la nouvelle Griffe. Avec suffisamment d'application, je pourrai obtenir un haut-grade. Mais on m'a aussi suggéré que je devienne un conseiller. Qu'en pensez-vous de ces deux cas de figure, ma dame ?
D'un air intéressé, il la jauge du regard, elle qui n'a pas grandi dans le cadre martial du Reike. D'une certaine façon, en prétendant qu'il peut se convertir dans l'une ou l'autre voie - ce qui est possible, car Zéphyr reste encore assez jeune -, cela lui permet d'obtenir son point de vue sur pas mal de choses. L'armée, d'une part, mais aussi la sphère politique d'autre part. Cela dit, la jeune femme l'a interrogée sur le désert, et son guide répond de bonne grâce à ses interrogations légitimes.
- Premièrement, vous pouvez vous situer grâce au soleil. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il se lève à l’Est, qu’à midi, il est au Sud, et qu’il se couche à l’Ouest au soir. C’est un premier indicateur pour savoir où se diriger. Mais vous pouvez aussi utilisez les vents du désert. Il y aura toujours un vent dominant qui poussera les dunes dans la même direction, de sorte que cela créera toujours des vaguelettes, orientées dans le même sens. Le vent souffle de manière perpendiculaire à cet axe : il faut s’informer de sa direction globale, et ça nous permet de nous situer par rapport à l’axe des dunes. La nuit, évidemment, les étoiles sont utiles pour se diriger. Dans notre cas, nous sommes partis de jour, parce que nous étions déjà avancés dans l’après-midi. Demain, cependant, nous nous lèverons à l’aube pour profiter encore de la fraicheur du matin et attendre le lac en milieu de matinée. Nous y resterons pour les heures les plus chaudes, afin de ne pas se déplacer sous une température étouffante, sinon, nous nous déshydraterions trop vite. Ensuite, nous repartirons vers les montagnes dont je vous parlais plus tôt, quand le pic de chaleur sera passé.
Ils sont arrivés à l’endroit où ils passeront la nuit, maintenant. Déjà, ses propres hommes s’affairent à mettre en leur campement pour dormir correctement. L’Oreille, de son côté, propose son aide à Myriem pour descendre de cheval. Il se doute bien que passer un après-midi sur une jument, fut-elle docile, doit l’avoir quelque peu endolorie si elle n’est pas habituée à se déplacer autant.
- Le campement sera bientôt prêt. Pourquoi ne pas rester ensemble le temps de se restaurer ? Mes hommes et moi nous diviserons les veilles de la nuit, je suis sûr que cela leur a manqué depuis le temps. Son ton espiègle déclenchera certainement des boutades parmi ses camarades, qui, s’ils n’en sont pas moins professionnels, n’hésitent pas non plus à parler avec franchise et respect à Zéphyr. Il doit être donc manifeste pour Myriem que les guerriers se connaissent, et quand le flot des discussion aura cessé, l’Oreille fait une proposition à la guerrière qui l’accompagne. Peut-être pourriez-vous me dire ce que vous avez pensé d’Ikusa et du Reike ? Evidemment, je vous laisse vous installer où vous voulez, tant que nous restons assez proches les uns des autres. Nora peut vous aider, éventuellement. La magicienne apprécierait d’avoir son intimité, c’était certain, et c’est aussi pour cela que le maître-espion la laisse libre de prendre cette aise. Quant à son espionne, elle sera assez adroite pour se montrer vive et énergique, mais toujours à l'aguet, car le désert est un monde dangereux, finalement.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum