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    Vent du Reike
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    Orion Yamveil
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  • Mer 6 Mar - 20:06
    La Forteresse Maudite
    Feat. Lodvik et Valmyria
    Le Vent du Reike, Orion Yamveil, était parti depuis peu de la grande capitale de la nation éponyme, s’étant rendu aux abords de Célestia. Il avait récemment eu vent de la présence de l’un de ces fameux Consuls, qu’il traquât sans relâche, dans une forteresse impénétrable, située dans les montagnes entourant l’ancienne cité shoumeïenne. De ce fait, Orion se déplaça en personne, voulant aller voir de ses propres yeux le réel fonctionnement de cette secte, le Fléau de l’Éternité. Mais, bien évidemment, pour ce faire, il devait trouver de l’aide sur place, ce qui, n’allait certainement pas être un problème pour lui, sachant que les Divinistes n’aimaient pas spécialement les autres religions. Cela le répugnait au plus haut point que de devoir travailler avec des personnes adulant les Titans mais, qui sait, peut-être une surprise l’attendait sur place. En tout cas, tous les moyens étaient bons pour mettre fin à la tyrannie d’un Consul.

    Sa chevelure immaculée reflétant parfaitement les douces lueurs de la lune, qui caressaient le visage pâle, meurtri par les nombreux combats, du jeune Yamveil, en cette nuit froide. Le chef-espion, vêtu de tissu pauvre, d’une faible épaisseur, s’était fondu dans la peau d’un jeune shoumeïen se prénommant Ruben. Naturellement, le maître des ombres s’était rendu dans un refuge de survivants de la guerre, afin d’y trouver un abri, le temps de trouver de l’aide. En cette douce soirée, le dernier-né de la famille Yamveil s’était muni d’une plume et d’un peu d’encre noire, afin de rédiger une supplique, une quête, destinée à de valeureux voyageurs. Ainsi, il laissa ses pensées guider sa main, écrivant sur un parchemin froissé, ces quelques phrases, ne détachant pas une seule seconde ses prunelles écarlates de sa lettre.

    Voyageurs et voyageuses.

    Mon amie Lissa et moi-même sommes partis de notre ancien refuge en direction de celui-ci il y a de cela plus d’une semaine. Malheureusement, comme rien n’est vraiment simple, nous avons été attaqués sur le chemin par de vils brigands souhaitant nous piller. Étant le seul capable de se battre, je n’ai pas réussi à protéger mon amie, de ce fait, les individus l’ont emmenée avec eux. Naturellement, je me suis rapidement mis à sa recherche, mais, mes pas me menèrent à une forteresse semblant être impénétrable. J’ai donc continué ma route, sans le moindre bien, jusqu’à ce refuge. Ils m’ont tout pris, mon amie, mes effets personnels, mes quelques pièces de cuivre. J’offre ces dernières à qui souhaiterait m’aider dans ma quête, car je pars dans deux lunes, dès l’aube, pour cette forteresse. Si une âme charitable souhaite m’aider, je l’attendrai au sein même de ce refuge, dès lors que le soleil s’élèvera dans le ciel.

    Ruben.


    Après relecture, le jeune espion sorti de la petite bâtisse dans laquelle il séjournait, d’un pas léger, ne voulant pas réveiller les personnes se reposant. D’un mouvement calculé, flottant dans l’air, Orion déposa cette supplique sur le panneau d’affichage d’un chemin situé à quelques kilomètres du refuge. La crinière immaculée du chef-espion s’élevait par la force du vent froid, alors que les traits de son visage s’étirèrent, laissant un léger sourire fleurir au travers de ses cicatrices. Il espérait sincèrement qu’une personne répondit à son appel, ne voulant pas faire intervenir l’ordre des ombres dans cette enquête. Effectivement, les membres de sa troupe avaient d’autres chats à fouetter que de venir réduire à néant un Consul. Et puis, au pire, il pourrait s’infiltrer seul dans la forteresse, mais cela serait du suicide. Ensuite, le jeune homme retrouva sa couche de paille, essayant de trouver le sommeil en cette nuit glaciale. Passer une nuit paisible, sans être dérangé par les hurlements difformes des monstres rôdant autour du refuge, voilà ce dont il rêvait. Doucement, Orion ferma les yeux, laissant la lueur de ses prunelles écarlates disparaître dans les ténèbres de la nuit. Ce dernier passa une agréable nuit, de doux songes vinrent alimenter ces quelques heures de répit.

    Deux jours plus tard, les premières lueurs du soleil surgirent de par les montagnes, venant doucement caresser la peau pâle du jeune chef-espion. Les rubis de ce dernier s’écarquillèrent, laissant la douce lumière du soleil se refléter en un éclat scintillant. Se levant aussi, le jeune équipa, dans un premier temps, ses gantelets, dissimulant chacun une lame. Ces derniers étaient bien moins sophistiqués que ses habituels gantelets mais, ils feraient l’affaire pour l’invasion de la forteresse. Il prit aussi soin de dissimuler une légère lame affûtée la veille par ses propres talents de forgeron, dans l’une de ses bottes. Il déposa ensuite sa légère cape déchirée sur ses épaules, venant cacher ses lèvres, gercées par le froid intense de la région de Célestia. Passant le pas de la porte de son refuge, le jeune homme sentit aussitôt le froid venir caresser son épiderme, laissant de léger frisson naître sur cette dernière. Ses prunelles sanglantes cillèrent à de nombreuses reprises, confrontant les vents glaciaux. Ses paupières se plissèrent légèrement, comme pour protéger ses magnifiques yeux.

    Alors que quelques réfugiés s’étaient levés, le jeune Yamveil, la chevelure immaculée soulevée par le vent, se rendit au centre du refuge, s’installant délicatement sur l’un des bancs. Ses magnifiques prunelles sanguines observaient dans toutes les directions, non seulement pour s’assurer que personne n’attantaient à sa vie, mais aussi pour voir si un éventuel personnage eut la bonté de répondre à son appel. Et, par chance, le regard du maître des ombres se figea sur une imposante figure arrivant au loin. Vêtu d’une armure semblant aussi lumineuse qu’immaculée, les reflets du soleil illuminant son aura, un homme se dirigea en sa direction. Il était certainement l’un des légendaires chevaliers errants du Shoumeï, une chance pour Orion, qui voyait en cette être un moyen d’assouvir son instable curiosité sur les êtres ayant autrefois peuplé la grande Nation Diviniste.
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    Lodvik
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  • Sam 9 Mar - 19:22
    La forteresse maudite
    Feat Valmyria & Orion

    Décembre de l'an 4, aux pieds de Célestia.

    Lodvik partageait la route avec Valmyria. Ils avaient prévu d’effectuer un pèlerinage à Célestia. Le sourire sincère de la prêtresse lui réchauffait le cœur et il appréciait l’avoir à ses côtés pour ce voyage. Ils s’étaient perdus de vue pendant quelques temps, suite à des avis divergents. Mais à présent qu’ils s’étaient retrouvés, ils parcouraient bien souvent ensemble les vastes étendues désolées de Shoumei. Malgré les épreuves et les difficultés traversées, leur amitié avait survécu et en était même sortie grandie. Elle était une maie loyale, fidèle et une soigneuse hors pair sur laquelle le paladin pouvait compter. Il lui en était reconnaissant.

    - « Je suis ravi de pouvoir effectuer ce pèlerinage à tes côtés, Val. Cela fait longtemps que je ne m’y suis pas rendu. J’espère que Célestia est toujours celle de mes souvenirs. Grâce aux Dieux, elle a survécu à tout ce carnage... » dit-il, pensif. Mais il adressa un sourire bienveillant à son amie.

    Elle l’aidait à garder sa résilience, à apporter la lumière parfois qui manquait à son âme obscurcie par les ténèbres alentours. Ensemble, ils étaient plus forts et s’encourageait à maintenir leur Foi. Et lutter, toujours plus. Pour la sauvegarde de Shoumei, sa reconstruction. Pour tous les croyants qui étaient restés fidèles à leurs valeurs. Il y avait encore tant à effectuer. Déjà, un retour aux sources s’imposait. Il avait hâte de contempler les grandes portes du Temple des divinités, symbole de sa Foi et de son espoir, afin de livrer un avenir meilleur à sa nation. Ils étaient portés par leur volonté commune de restaurer la gloire de leur nation.

    Alors qu’ils avançaient sur le chemin qui les menait à Célestia, Lodvik apercevait les montagnes sacrées au loin. Le sol devenait plus rocailleux et les rares touffes d’herbes restaient clairsemées. La végétation se faisait moindre. Des nuages gris parsemaient le ciel et les lueurs mordorées de cette matinée de mars peinaient à les traverser, leur offrant une douce et faible lumière. Le vent soufflait, apportant avec lui la fraîcheur.
    Plus loin sur le bord de la route, le chevalier à l’armure bleutée aperçut un panneau en bois à la croisée des chemins. Un parchemin était accroché dessus, qu’il décrocha. Il le lut rapidement, avant de le confier à Valmyria.

    - « Il semblerait que nous soyons toujours là quand ça tourne mal... » dit-il en plaisantant.

    Son cheval arrêté, il transportait leurs vivres et provisions. Lodvik décrocha son heaume de la selle et l’enfila sur sa tête, avant de se tourner vers la prêtresse.

    - « Je vais passer en premier, pour voir de quoi il retourne, il peut s’agir d’un piège. Je sais que tu n’aimes pas que je te laisse en retrait... » dit-il sur un ton un peu taquin. Mais c’était pour s’assurer que rien de mauvais ne les attendait. Qu’un individu malhonnête de pût pas profiter de leur générosité pour les tromper et les attaquer. Dans un monde où la loi de plus fort régnait en maître, tous devenaient des coupables potentiels.

    Il se mit alors en route, afin d’aller vérifier le refuge mentionné et s’assurer de la véracité du message. Il s’aventura plus loin puis arpenta un petit sentier qui le mena au refuge de l’aube sacrée. Celui-ci semblait modeste, avec des habitations vétustes et partiellement détruites. Les portes en bois des abris, pour celles qui tenaient encore, grinçaient sinistrement. Certains coins semblaient avoir été réparés rapidement, avec les matériaux disponibles dans le coin. Ce n’était pas grand-chose, mais il apparaissait tel qu’il était, un refuge pour les plus démunis. Rustique, mais accueillant pour les personnes dans le besoin, pour les shouméiens. Bon nombre d’entre eux portaient les stigmates de cette vie difficile. Sur leur visage, se lisaient la fatigue et la lassitude, mais aussi la peur. L’angoisse de l’attaque, le manque de sommeil. Mais une lueur d’espoir ravivait également le cœur des personnes présentes. Le paladin le comprit alors qu’une femme l’approchait.

    « Prends, c’est tout ce qu’il me reste. »
    Lodvik observa l’objet qu’elle lui tendait, une amulette.
    « Si tu te rends à Célestia, déposa l’amulette aux pieds d’Aurya. » Elle reconnaissait la force d’âme du chevalier de l’ordre. Ce dernier lui fit la promesse d’apporter son offrande au Temple, pour louer  La Perfection, la titanide Aurya.

    Il poursuivit ensuite à l’intérieur du refuge, en cherchant l’auteur de cette missive. Puis il aperçut un homme assis sur un banc de pierres, qui observait vers lui et se leva à son approche.

    - « Je suis Lodvik. Êtes vous l’auteur de la lettre placardée plus loin sur le chemin, demandant de l’aide ? »
    Le chevalier attendit la réponse de son vis-à-vis, le détaillant brièvement, avant de poursuivre. « Je veux bien vous apporter mon aide, mais j’ai besoin de davantage d’éléments. Combien sont-ils d’hommes en capacité de se battre ? Quelles sont leur force de frappe ? Et où se situe cette forteresse ? «  Il marqua une pause, le laissant d’abord digérer ces questions, avant de reprendre. « Ont -ils exigé quelque chose lors de la capture de votre amie, une demande de rançon ou autre ? »

    Lodvik comptait analyser le comportement de son vis-à-vis en recueillant les informations demandées et la constance de son récit.

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  • Sam 9 Mar - 23:40



    Marchant aux côtés de Lodvik, Valmyria observait silencieusement la nature qui les entourait. Si le paysage n'offrait pas un spectacle époustouflant, l'elfe prenait tout de même un certain plaisir à marcher ainsi. Si la prêtresse se satisfaisait grandement de ce pèlerinage en direction de Celestia, elle appréciait particulièrement faire la route avec la seule personne qu'elle pouvait appeler son ami. Détournant doucement le regard vers le paladin, la blonde retint un léger sourire. Elle était heureuse de pouvoir œuvrer à ses côtés pour la justice et la restauration de Shoumei. Elle était heureuse de connaître un pareil allié. Et ce malgré les querelles passées. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis et, surtout, leur but était bien plus grand que ces dernières. La chute, la guerre... Le regard de l'elfe quitta doucement de son vis à vis pour venir glisser longuement sur la route qu'ils arpentaient.

    Jamais, Valmyria n'avait douté du bienfondé de ses pairs. Si elle ne comprenait pas la logique qui les animait ni leur décision quant au pays saint, l'elfe ne remettait pas en question leur décision. Voyant tout cela comme une gigantesque ordalie, la prêtresse préférait se focaliser sur sa sainte mission et le salut de son peuple. Mais... Combien de villages désolés avaient-ils vu? Combien de terres ravagées par la maladie ou les impies? Elle n'aurait sut le dire. Mais chaque famille décimée venait alimenter son cœur d'un brasier renouvelé. D'une volonté plus forte. D'un zèle plus intense. Sortant finalement de ses pensées lorsqu'elle entendit la voix du chevalier errant, la prêtresse étira un sourire sincère tandis qu'elle portait son regard vers le sien.

    - Je suis heureuse de pouvoir me rendre dans la ville sainte à tes côtés également. J'ai hâte de pouvoir observer les portes d'argent.

    Ils avaient vécu tellement de choses. Tellement d'épreuves. De nombreuses fois, le duo aurait pu baisser les bras et s'abandonner au désespoir. Prise de cauchemars et de crises d'angoisses, l'elfe s'était de nombreuses fois demandé si sa lutte n'était pas vaine. Si sa tâche n'était pas trop ardue. Chaque fois, ses angoisses s'étaient envolées en observant l'armure parfaite du paladin qui l'accompagnait. Symbole de droiture, de force et de courage, le chevalier à la cape bleutée représentait le parangon de toutes les valeurs que la prêtresse possédait. Il était un phare de ferveur irradiant, qui lui permettait de recentrer ses pensées et, ainsi, avancer à ses côtés pour restaurer Shoumei et réchauffer les cœurs. Leur route n'était évidemment pas simple, et le luxe n'était pas présent dans cette noble quête. Mais elle s'en moquait. Car même le plus rassis des pains devenait un met délicieux lorsqu'il était offert par le nécessiteux reconnaissant. Même l'eau issue du puit le plus simple devenait un délice divin lorsqu'elle était tirée par une âme sauvée de la torpeur. Aussi, la prêtresse avait l'avantage de ne pas rechercher le luxe. Elle avait un héritage noble qu'elle avait renié bien vite pour se tourner vers l'église. Elle avait choisit une vie simple et pieuse et, à présent, elle appréciait cette rudesse. Car bien que son pays soit en ruines, elle n'était pas seule dans cette adversité. Lorsqu'ils arrivèrent finalement au niveau, Valmyria laissa Lodvik se diriger vers celui-ci pour y décrocher le parchemin. Quand il le tendit à la prêtresse, cette dernière ne put retenir son rire cristallin tandis qu'elle s'emparait à son tour l'objet pour en lire le contenu.    

    - Je crois que l'un de nous d'eux porte malchance Lodvik, mais je ne sais pas qui. Elle continua de rire doucement. Tu as raison, nous n'avons pas le choix, ça a l'air grave.

    Elle jeta au paladin un regard taquin, tandis qu'elle enroulait de nouveau le parchemin pour venir le placer dans son sac de voyage. Observant ensuite Lodvik décrocher son heaume sur sa monture, la blonde laissa son regard courir sur les traits du chevalier quelques instants avant de le reporter sur la bifurcation devant eux. Elle s'apprêta à prendre la parole, quand le paladin fut plus rapide, annonçant au passage une nouvelle qui lui déplaisait. Rester en retrait... Si elle savait pourquoi Lodvik agissait ainsi, l'elfe ne pouvait s'empêcher de ressentir de la frustration lorsqu'il lui demandait cela. Elle devait l'assister. Le soigner. L'aider. C'était là son rôle et sa mission. Accompagner le paladin jusqu'au Royaume des Gardiens s'il le fallait. Mais il voulait tout de même la protéger d'embuscade potentielle. Et malgré toute sa réticence, elle ne pouvait s'opposer à sa décision. Aussi, elle se contenta de faire la moue, baissant légèrement les yeux.

    - Très bien, mais juste le temps de savoir que ce n'est pas risqué d'accord?

    Elle disait cela, mais elle le suivrait tout de même à distance. Si elle ne serait pas insultante à tenter de remettre sa parole en cause pour absolument évoluer à ses côtés, la prêtresse détestait devoir être passive dans leur exploration. Elle détestait qu'il soit le seul à prendre tous les risques éventuels de prime abord.  Quand Lodvik se mit en route, Valmyria resta donc quelques longues minutes au niveau de ce carrefour. A cette croisée des chemins. Son regard ne quitta tout d'abord pas le chevalier un seul instant, mélangeant une frustration naissante ainsi qu'un soupçon d'inquiétude. Puis, lorsqu'il fut suffisamment loin, l'elfe sautilla presque sur le côté pour quitter la route. Elle le suivrait discrètement, arpentant les hauteurs qui dominaient le refuge. Si elle était grande et si sa robe de prêtresse pouvait la faire sortir du décor monochrome des environs, l'elfe canalisa légèrement sa magie pour faire apparaître de petits blocs de givre autour d'elle. Puis, dans un doux ballet de magie luminescente, elle commença à renvoyer cette dernière autour d'elle. Ainsi, ses formes se brisèrent doucement pour les observateurs lointains qui ne verraient dès lors que des tâches éparses dans un champ d'arbustes et autres troncs d'arbres. Naturellement, la technique n'était pas parfaite. Et elle pouvait se faire voir. Mais.. Cela ferait l'effet escompté le temps que Lodvik ne lui signale que tout aille bien. Ou qu'elle juge nécessaire son intervention.

    Quand elle aperçut depuis les rocailles le refuge, Valmyria plissa les yeux pour tenter de mieux observer ce qu'il s'y déroulait. Si la pauvreté de l'endroit lui sauta évidemment au visage, l'elfe laissa son regard azuré passer sur chaque bâtisse, et chaque silhouette. Des vieilles personnes, des femmes, des enfants... Un ou deux homme trop famélique pour représenter le piège d'un quelconque groupe de bandits. A priori, le refuge était ce qu'il semblait être. Un lieu de retrouvailles pour les démunis. Un lieu de repos pour les âmes les plus torturées. Détournant quelques instants ses prunelles de celui qu'elle suivait furtivement, la prêtresse s'amusa à observer le jeu de quelques enfants. Si leurs vêtements déchirés et la terre sur leur joue témoignaient d'un niveau de vie misérable, les bambins souriaient et sautillaient dans ce qui ressemblait un cercle vaguement dessiné à l'aide de vieilles cordes. L'un d'entre eux, aux yeux bandés, tournait sur lui même. Puis, souriant, il commença à se diriger vers les autres enfants dans l'espoir fou de les attraper. La scène pouvait sembler banale. Triste même. Mais elle témoignait de quelque chose qui réchauffait le coeur de l'elfe. Malgré toute l'adversité à laquelle ils faisaient face, malgré la pauvreté, potentiellement la famine et la maladie... Ces enfants souriaient. Ils continuaient de jouer et ricaner, choisissant peut être inconsciemment d'ignorer le mal qui se trouvait au dehors du refuge. Un doux sourire s'installa alors sur les lèvres de la prêtresse. Plus que tout autre chose, c'étaient ce genre d'images qui renforçaient sa conviction. Son idée que malgré tout, la fin n'était pas proche. Qu'il restait de l'espoir, et que c'était à eux de raviver la flamme de ce dernier.  

    Continuant d'évoluer un peu plus dans les hauteurs, la prêtresse faisait en sorte de se rapprocher peu à peu, évitant autant qu'elle le put de briser les couvertures naturelles qui se présentaient à elle. En cas de pépin, elle serait celle qui pourrait protéger éventuellement son compagnon de tous les dangers éventuels. Lodvik était un guerrier redoutable, aux talents nombreux et si elle ne craignait absolument pas de le voir sombrer face à un adversaire, la prêtresse refusait de le voir prendre des coups inutiles car elle ne lui aurait pas été utile en pleine embuscade. Ainsi, elle demeurait dissimulée, à jouer la lance-projectile si jamais le paladin en avait besoin.

    A présent, le chevalier à l'armure bleutée semblait converser avec un individu aux cheveux d'argent. Il s'agissait probablement d'un autre réfugié. Peut être même celui qui avait rédigé la lettre plus tôt. L'espace d'un instant, l'envie de rejoindre immédiatement l'humain frôla l'esprit de la prêtresse qui resta cependant encore un peu dans les hauteurs. Agir précipitamment était une faiblesse qu'elle ne pouvait pas avoir et si sa frustration grignotait un peu sa patience, la blonde préféra affiner un peu plus son ouïe afin d'entendre ce qu'il se disait en contrebas. Ainsi, elle pourrait suivre la discussion qui avait lieu et repérer les bruits suspects éventuels. Il était hors de question que quelqu'un se serve de leur bonté pour les tromper. Et si cet individu se servait d'eux, alors la prêtresse n'aurait aucun remord à l'envoyer dans l'autre monde. S'il répondait honnêtement et qu'elle percevait auprès de Lodvik que tout allait bien, alors elle quitterait son observation pour les rejoindre et, après une rapide présentation, se placer aux côtés du paladin pour voir où ils iraient ensuite.
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  • Dim 10 Mar - 12:43
    La Forteresse Maudite
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    Le preux chevalier ayant pénétré dans le refuge de l’aube sacrée s’était arrêté auprès d’une vieille dame, certainement une Diviniste, comme bon nombre de réfugiés. Certainement une coutume shoumeïenne que de quémander l’aide d’un valeureux passant, semble porter sur ses épaules le poids de ses croyances. Orion ne connaissait pas spécialement des traditions shoumeïenne mais, il avait eu vent de tout ce qui tournait autour des chevaliers et de l’Ordre de la Main, aujourd’hui disparu. Ainsi, il était commun que ces derniers vinssent en aide aux pauvres citoyens ordinaires. Mais alors, qu’était-il ? Un chevalier déchu, apportant la lumière au sein de ces terres désolées, ravagées par la destruction, provoquée par leurs propres dieux. Le Vent ne comprenait même pas comment ces abrutis pouvaient encore aduler leurs faux dieux mais, aujourd’hui, il se ferait passer pour l’un des leurs, afin d’obtenir de l’aide de puissants guerriers capables de venir à bout de cette forteresse.

    Après cette courte intervention de la dame, le chevalier à l’armure scintillante reprit sa route en direction du jeune chef-espion qui, lui, plongeait ses prunelles écarlates sur cet homme, laissant son regard se balader sur cette silhouette imposante. Une armure lourde, faite d'un acier solide. Une magnifique cape d’un bleu profond et légèrement déchirée vers le bas, caressant doucement la terre asséchée du refuge. Un heaume possédant une légère fente donnant au chevalier une vision réduite, lui permettant de se focaliser sur un seul objectif à la fois. Dans les cliquetis de son armure, le chevalier s’avança d’un pas déterminé vers Orion. Les prunelles de ce dernier s’étaient d’ailleurs stoppées sur la fente du casque d’acier, tentant de capter le regard de l’être d’acier. Les mains pâles du jeune homme s’étaient liées, se frottant légèrement pour se réchauffer comme il le put. Sa chevelure d’argent flottait au même rythme que le vent, cachant parfois sa vision affûtée. Finalement, le chevalier à l’armure lourde arriva au niveau d’Orion et, il lui adressa la parole. Le jeune homme se leva pour saluer dignement le chevalier.

    - Ruben. Je suis ravi de faire votre connaissance, Lodvik, preux chevalier. Un léger sourire s’étira sur le visage d’Orion, portant quelques cicatrices. Effectivement, c’est bien moi et, je suis ravi de voir que quelqu’un ait enfin vu cette lettre. Les mots d’Orion s’échappèrent d’entre ses lèvres, accompagnés d’une voix douce, ne montrant en lui pas le moindre signe d’hostilité. Allez-vous m’aider à sauver mon amie et, les potentiels autres captifs ?

    Alors qu'Orion se rassît, la réponse fut apportée promptement par le noble chevalier, qui consentait à venir en aide à ce pauvre réfugié qu’était devenu le jeune Orion l’espace d’une courte semaine. Maintenant, il fallait répondre à toutes les questions posées par le preux chevalier à l’armure lourde et, Orion n’avait pas forcément toutes les réponses attendues, mais il s’efforcerait de détailler la situation du mieux qu’il le pouvait. Ainsi, tout en restant assis, le jeune Yamveil détacha ses mains, venant les poser autour de lui, contre la pierre froide qui composait le banc, légèrement réchauffé par sa présence. Il laissa un léger sourire fleurir sur son visage, à l’encontre de Lodvik et, de ses prunelles écarlates, il regarda au travers de la fente du casque de son interlocuteur, usant de sa vision affûtée pour discerner les traits de son visage. Doucement, il laissa ses lèvres s’entrouvrir, pour laisser ses réponses s’échapper.

    - Je vous remercie, Lodvik, du fond du cœur. Le jeune homme portant en l’instant le nom de Ruben baissa la tête, regardant les graviers entourant ses pas. Lorsque Lissa et moi avions été attaqués, les bandits s’élevaient au nombre de quatre. L’un d’entre eux était un archer habile, qui a manqué de peu de me perforer le foie. Deux d’entre-deux combattaient avec des haches de courte portée et de lancée. Le dernier était un mage qui a su nous entraver pour que nous ne puissions pas nous défendre. Un long soupir sorti d’entre les lèvres du jeune homme, alors que doucement, ses prunelles écarlates disparurent sous ses paupières. J’ai réussi à sortir de cette embuscade grâce à ma petite taille et, au fait que je sois plus ou moins agile mais, ce n’était pas le cas de ma chère amie. Ils ne l’ont pas tué, du moins, je l’espère de tout cœur. Orion releva la tête pour venir capter le regard du chevalier se tenant devant lui. Pour ce qui est de la forteresse, je n’ai pas vu grand-chose, j’ai surtout entendu. Des hurlements difformes, des cris de douleur. Je pense que Lissa n’est pas la seule captive de cette immonde endroit et, beaucoup d’autres croyants se sont fait capturer par ces mécréants. Elle se situe à quelques kilomètres d’ici, vers le nord. De nouveau un long soupir, alors qu’une expression de terreur se dessinât sur le visage d’Orion, comme s’il était horrifié à l’idée de penser aux sombres dessins de ses bandits. Lors de l’attaque, ils n’ont pas parlé de rançon mais, je peux vous citer les mots de celui qui dirigeait l’assaut si vous le souhaitez : Ton âme viendra nourrir notre maître à tous, le Grand Guide, celui qui balayera les espoirs de tout le Sekai, celui qui vaincra les Titans de ses mains. Ton sacrifice ne sera pas vain, jeune femme. Le jeune homme tourna la tête vers l’entrée du refuge. J’ignore ce dont ils parlaient mais, s’ils se pensent capables de vaincre les Titans, ils se mettent le doigt dans l’œil.

    Après cette longue tirade du jeune Yamveil, apportant tout détail qui était bon de prendre, le chevalier déchu acquiesça d’un signe de la tête les paroles du jeune homme puis, il se retourna pour adresser un signe de la main au loin. Soudain, une jeune femme à la chevelure dorée entra à son tour dans le refuge de l’aube sacrée. Les prunelles écarlates du Vent du Reike scrutèrent attentivement la nouvelle venue et, sans aucun doute, elle était une elfe et certainement une Diviniste elle aussi. Elle portait sur elle une magnifique tunique sombre, qui contrastait parfaitement avec l’immaculée de Lodvik. Une fois arrivé auprès du chevalier et de l’espion, Orion lui adressa un léger sourire, lui faisant un signe de la tête en guise de salutation puis, il laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres, à l’intention de la grande elfe aux oreilles pointues.

    - Je me présente, Ruben. Vous devez être une amie de Lodvik. Heureux de faire votre connaissance. Une légère pause, alors que le regard d’Orion se dirigea vers la visière du chevalier déchu. Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez plusieurs à me venir en aide, j’en suis réellement ravi. Avez-vous besoin de quelconques préparatifs avant que nous nous mettions en route pour la forteresse ? Nous pouvons compter facilement une journée, si ce n’est deux, de marche. Le mieux serait de les prendre par surprise de nuit ! Ils ne se sont pas gênés pour en faire de même avec Lissa et moi. Un léger soupir. Mais, je ne suis pas un guerrier tout comme vous, je sais à peine manier une épée et un arc. Alors je vous laisse établir le plan, si vous le voulez bien. Je n'ai pas encore eu l’occasion de m’entretenir avec les réfugiés au sujet de cette forteresse, peut-être pourront-ils vous apporter de plus amples renseignements. Une légère pause, alors que le jeune homme se mit à réfléchir au sort de son amie. Mais s’il vous plaît, nous devons faire au plus vite, Lissa a besoin de moi.
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  • Lun 8 Avr - 21:02
    La forteresse maudite
    Feat Valmyria & Orion

    Lodvik acquiesça, il était venu pour aider cet homme à libérer son amie et éventuellement d’autres otages. Il ne revenait pas sur sa volonté de venir en aide aux plus démunis et aux opprimés. Néanmoins, il continuait de scruter cet inconnu derrière son heaume. Il détaillait son visage, constellé de cicatrices. Il semblait avoir pris part à de nombreux combats, fait étrange compte tenu de son manque d’équipement et de sa fébrilité apparente.
    Suite aux questions du chevalier, ce dernier écoutait attentivement les réponses. Son esprit restait en alerte, cherchant de possibles failles ou incohérences dans le discours de son interlocuteur. Il sentait une légère méfiance monter en lui à l’égard de cet individu qu’il ne connaissait que depuis quelques instants. Il semblait calme et bien poli, mais Lodvik avait appris à se méfier des apparences, elles se révélaient bien souvent trompeuses. Sans toutefois plonger dans la paranoïa, il gardait sa méfiance, tout en découvrant les intentions de son vis-à-vis. Ses instincts de chevalier le poussaient à rester vigilant. Il était prêt à réagir s’il s’agissait finalement d’un piège, à la moindre ambiguïté dans ses paroles ou autre menace potentielle.

    Lodvik écoutait avec attention les détails de l’embuscade. Son histoire semblait tenir la route et être cohérente. Lorsqu’il évoqua un Grand Guide, le paladin se demanda à quelle sorte de secte hérétique ils avaient à faire. Apparemment, ils se montraient hostiles envers les croyants de Shoumei, contre les Titans. Lodvik sentit sa colère monter en lui. Ses pensées se tournèrent inévitablement vers les Dieux et les épreuves imposées à Shoumei. Il croyait toujours à la justesse des interventions divines, les épreuves ne remettaient pas en cause sa Foi. Les Titans restaient les guides spirituels de son peuple et de sa nation, il ne saurait les trahir. Ce groupe blasphématoire se permettait d’agir de la sorte, de braver le sacré de leur terre et de faire prisonnier les siens. Il prenait de tels actes comme une menace directe, une insulte à ce qu’il avait juré de défendre et protéger.
    Il sentit son poing se serrer, alors qu’il répondait à son vis-à-vis.

    - « Des maudits hérétiques et leur prétendu Guide qui osent défier l’autorité des Dieux et la Foi des Divinistes… » Il marqua une pause, avant de reprendre avec plus d’intensité. « Je t’aiderai à sauver ton amie et délivrer les autres captifs. Mais sache que ces hérétiques ne resteront pas impunis. Nous défendrons l’honneur des Titans ! » Il ponctua ses paroles en frappant de la paume son armure bleutée, à la place de son cœur. Aussi, Lodvik avait pris la liberté de le tutoyer.

    L’homme à la chevelure argentée avait su captiver l’attention du paladin, le rallier à sa cause en évoquant le côté blasphématoire de ces bandits. Il était dévoué et sa conviction restait inébranlable. Il était à présent convaincu du bien-fondé de cette nouvelle mission et en avisa sa partenaire. Ainsi, il leva la main droite, invoquant la prêtresse. Cette dernière fit son entrée dans le refuge de l’aube sacrée et il laissa les deux protagonistes effectuer leur présentation respective. Il adressa un bref signe de tête à Valmyria, avant de diriger à nouveau son regard vers Ruben. Il acquiesça, il fallait agir rapidement certes, tout en procédant avec prudence afin de ne pas mettre en danger les captifs.

    - « Nous ne prendrons pas de risques inconsidérés. Commençons par interroger les réfugiés, puis j'établirai par la suite un plan d'actions, selon les informations obtenues. Séparons-nous afin d'interroger plus rapidement les personnes sur place. Valmyria, accompagne Ruben pour interroger ceux autour de cette place. Je pars vers l'entrée du refuge. Rendez-vous ici-même lorsque nous aurons terminé. »

    Lodvik se sentait investi d'une nouvelle responsabilité, celle de mener cette mission à bien et de ramener les captifs sains et saufs. Il ne tarda pas à interroger les personnes présentes. Certains semblaient préoccupés et sans informations, aussi il ne perdit pas davantage de temps, les rassurant rapidement. Il pensa que Valmyria devait se montrer bien plus habile que lui pour rassurer les individus du refuge.
    Puis le chevalier à l'armure bleutée interrogea un petit groupe et il vit un vieil homme se lever péniblement, à l'aide de sa canne. Il le fixa tandis qu'il s’approchait de lui. Son regard cyan semblait avoir affronté beaucoup trop de péripéties, trop de pertes et trop d’épreuves. Il y lisait la pénibilité de son vécu et une note de tristesse.

    « Je peux vous parler de cette forteresse maudite… Un des nôtres en est revenu, il a réussi à échapper aux griffes de ces âmes perdues… Gauthier. Un brave garçon au cœur vaillant, toujours prêt à aider les autres vous savez. Il a été blessé lors de son évasion, mais il a quand même réussi à s’enfuir ! Brave qu’il est ! Il a trouvé un passage secret, qui mène hors des murs de cette forteresse impie… »
    - « Où puis-je voir Gauthier ? » demanda Lodvik au vieil homme.
    « Quelques pas derrière le refuge, il repose là-bas. Il repose là-bas… » répéta-t-il.
    Le chevalier s’apprêtait à le remercier et tourner les talons afin d’interroger ce témoin. Mais le vieil homme vint la saisir par le bras. « Mon garçon. Les blessures qu’il a subies étaient trop graves. Il est mort dans son lit. La grâce des Dieux lui soit rendue. Trouvez ce passage, allez délivrer les malheureux, afin qu’ils ne subissent pas le même sort que Gauthier. Dissimulé dans le mur, il vous faut contourner la muraille vers le sud-est, vous trouverez cette faille. À peine visible par un œil non averti. Mais vous l’êtes mon garçon ! » ricana-t-il fortement. Il devenait certainement sénile, usé par le poids des années et épreuves sinistres qui s’étaient abattues sur son âme.

    Sa terre avait été déchirée par la guerre et les souffrances. Maintenant qu’ils s’efforçaient de se relever, d’aider à rebâtir Shoumei et encourager les survivants à lutter, sous l’impulsion divine… voilà que des hérétiques se permettaient de leur causer du tort. Le paladin qui se gardait de faire justice lui-même n’était plus. La vengeance l’animait à présent et il ne ressentait aucune once de pitié pour les traîtres et les infidèles. Certains devaient payer et les hérétiques seraient les premiers. Le discours du vieil homme renforça sa volonté et sa détermination. Il allait agir contre les impies et secourir les captifs. Mais cela faisait surgir également sa colère et ses envies punitives contre les coupables. Il admirait le courage de ce jeune homme, qui avait pourtant succombé, mis en péril sa vie pour rejoindre les siens. Cette volonté de rester soudés dans l’adversité, la force des croyants guidés par leur véritable Foi. Protéger les siens avant les autres. Toujours avancer. Engagé pour la justice et pour la paix, fort de sa volonté de venger ceux qui avaient injustement péri, il retourna vers la prêtresse et le jeune Ruben. Il leur conta brièvement les éléments qu’il venait de récolter et écouta éventuellement leurs propres découvertes.

    - « Valmyria, je te fais confiance pour t’occuper de la libération des prisonniers, lorsque nous serons dans le camp ennemi. Ton expérience en soins nous sera également utile et bénéfique. Puis… tu sais y faire avec les inconnus, je suis certain qu’ils t’écouteront, tu sauras gagner leur confiance. » dit-il en un faible sourire, dissimulé sous son heaume. « Quant à toi Ruben, tu m’accompagneras. Tu me serviras de guide, puis ta discrétion sera un atout pour t’infiltrer dans les zones d’ombres. Même si tu n’es pas un homme d’armes, tu sauras démontrer ton utilité en repérant les points faibles des défenses ennemies et m’indiquer le meilleur chemin afin de contourner les gardes. Avez-vous des suggestions ou autre chose à soulever avant que nous nous mettions en route ? »

    Lodvik pouvait paraître froid, détaché et directif. Mais il se sentait investi par cette mission. Il n’était de toute façon pas homme à tergiverser. Il faisait passer les faits avant les émotions. Il fallait agir vite et profiter de l’effet de surprise. Il était déterminé à libérer les prisonniers, mais aussi à découvrir la vérité derrière les sinistres intentions de ces hommes.

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  • Mer 17 Avr - 22:55

    Silencieuse, Valmyria écoutait les paroles de l'être à la chevelure d'argent. Au cours de sa longue vie, l'elfe avait appris à se taire et à ne prendre la parole que lorsque cela était nécessaire. De plus, Lodvik était actuellement à ses côtés et il représentait une autorité supérieure à la sienne. Elle ne pouvait donc pas, décemment, aller à l'encontre du paladin si ce dernier décidait qu'ils devaient se lancer dans cette quête. Cependant, de nombreux détails semblaient louches pour la prêtresse. L'homme se disait piètre combattant mais avait à cœur de se lancer de nouveau, de nuit, vers la forteresse où était détenue son amie. Il ne demandait pas simplement au duo d'aller régler leurs affaires là bas. Non, il parlait comme s'il désirait les accompagner. Il y avait ensuite la question des réfugiés. Ce fameux Ruben avait placé sa missive, attendant l'aide de quelques aventuriers mais n'avait visiblement pas eu le temps de converser avec les pauvres âmes se trouvant là. Pourquoi, alors, avait-il décidé de d'abord établir cette quête plutôt que d'abord chercher dans le refuge? Pourquoi se forcer à s'éloigner ainsi d'une aide éventuelle en vue de, potentiellement, tomber sur des personnalités telles que Lodvik et Valmyria? Songeuse, la prêtresse se perdait dans ses pensées et ne fut sortie de ces dernières que lorsque l'humain l'accompagnant prit de nouveau la parole. Hochant la tête, la blonde accepta la décision de son ami, même si elle pestait intérieurement de devoir avancer dans le refuge avec l'individu demandant leur aide. Méfiante. L'elfe l'était bien plus depuis le Grand Désastre. Depuis l'intervention de ses Dieux. Elle avait vu le mal se répandre en Shoumei et les individus adopter les formes les plus abjectes pour tromper leur prochain et avoir ce qu'ils désiraient. Et Ruben, dans ce cas présent, pouvait à la fois être honnête ou bien un manipulateur profitant du zèle du paladin.

    Si elle n'était pas complètement acquise à la cause de la quête du "rescapé", Valmyria était cependant fidèle à la décision du chevalier et elle se dirigea donc avec motivation vers le refuge. Elle devrait interroger les réfugiés, les rassurer, et voir si elle pouvait obtenir la moindre information nécessaire à la suite. Et puis il y avait Ruben, qui devait l'assister dans sa tâche. Ainsi, elle arriva finalement en compagnie de l'humain aux cheveux d'argent à l'endroit souhaité. Si la misère était particulièrement visible, l'arrivée de la prêtresse sembla illuminer quelques visages qui virent en elle une présence salutaire. Des enfants qu'elle avait aperçu plus tôt, Valmyria n'observa qu'un jeune garçon s'approchant d'elle. Souriant doucement, l'elfe s'agenouilla doucement vers l'enfant alors qu'il s'arrêtait à quelques pas, visiblement intimidé par la posture de la femme et son visage aux traits fins. Puis, rapidement, ce fut sa mère qui arriva au niveau de la prêtresse et de Ruben, s'excusant pour l'attitude de son fils et le regard insistant qu'avait eu ce dernier envers l'oreilles pointues. Toujours souriante, cette dernière se redressa et reprit toute sa hauteur, ancrant ses prunelles d'azur dans les yeux fatigués de la génitrice.

    - Ne vous excusez pas pour l'attitude de votre petit. Les passages des membres du clergé sont trop peu nombreux depuis les dernières années. Je suis navrée de vous rendre visite dans pareilles conditions. Elle sortit alors un mouchoir, s'approchant du petit et essuyant un peu de terre qui maculait son front et ses joues, enchainant. J'ai cru comprendre qu'il y avait du grabuge dans les environs, savez vous de quoi il s'agit?

    L'air de la mère changea alors, passant de la joie à une profonde tristesse. Haussant un sourcil, Valmyria comprit rapidement que quelque chose n'allait pas et s'approcha pour venir déposer des doigts fins sur l'épaule de l'autre femme.

    - Pardonnez le côté intrusif de ma question. Nous sommes ici dans le but de tous vous aider. Si un mal rôde, nous le punirons. Si nous pouvons sauver qui que ce soit, nous le ferons. Mais... Il nous faut des informations. Même si cela est dur. De qui s'agit-il, pour vous?
    - Mon... Mon mari... Il était parti chasser du gibier avec son cousin. Et.. Ils ont été pris dans une embuscade. Le cousin est mort, retrouvé ouvert de l'aine à l'épaule. Pour mon mari.. Aucune trace. Je... Elle renifla. J'essaie de protéger mon petit. J''veux pas me mêler de tout ça.
    - Ne vous en faites pas, ce n'est pas ce que je vous demande. Retirant sa main, Valmyria fixa de nouveau la génitrice. Si vous n'avez pas d'informations à nous fournir, pourriez-vous nous indiquer un endroit, ou quelqu'un qui?
    - Navrée mais je crois pas que qui que ce soit sait quelque chose sur leur repère. Tous partageront une histoire similaire à la notre. On nous prive, encore, de ce qui nous est précieux. Sans qu'on puisse y faire quoi que ce soit. Les Dieux nous ont-ils abandonnés, ma Sœur?

    La question pouvait sembler anodine, presque rhétorique compte tenu de l'état déplorable de l'ancienne nation religieuse. Mais... Elle venait frapper Valmyria en plein cœur. Le doute. Un poison lancinant qui s'insinuait trop facilement dans le cœur des mortels et les éloignait de la foi véritable et de l'esprit d'abnégation et de résilience. Les Dieux les avaient-ils vraiment abandonné? Ou bien les mettaient-ils à l'épreuve? La question était complexe, et quiconque s'arrogeait le droit de pouvoir parler en leur nom était soit fou, soit menteur. Sortant de sa réflexion pour regarder la mère et son enfant, l'elfe reprit finalement la parole.

    - Je ne suis pas femme à pouvoir vous répondre sur ce que font nos divinités. Car moi même je l'ignore. Cependant, je sais les valeurs et les dogmes qu'ils nous ont transmis aux travers des siècles. Le Mal s'est répandu sur nos terres et nous en souffrons tous. Mais la lumière n'est pas éteinte. Voyez notre présence, voyez ce que vous faites de ce refuge. La bénédiction des Divins est toujours présente, pour peu qu'on sache où la chercher. Ne perdez pas espoir, car tant qu'un souffle de vie animera nos êtres, nous pourrons toujours rendre le lendemain plus lumineux.

    Comme pour appuyer son propos, Valmyria canalisa doucement un petit colibri de lumière solide qui voleta dans les airs. Tournoyant autour de la prêtresse, ce dernier s'approcha finalement du petit pour se poser sur son épaule. Ricanant, l'enfant avait l'air absolument ravi de la petite créature magique qui bougeait sur lui. Il en arriva même au stade où il cessa presque de bouger de peur d'effrayer la créature arcanique qui, pourtant, obéissait à la volonté de la prêtresse. Souriante, cette dernière quitta l'enfant des yeux pour observer la mère qui la remercia pour ses mots. Puis, Valmyria reprit son chemin dans la place du refuge en compagnie de Ruben.

    - Avez-vous une idée d'où nous pourrions obtenir des informations Ruben? Vous avez sans doute passé la nuit ici non? Je suppose que vous avez au moins dû repérer quelque chose, quelqu'un? Un élément nous aidant? Si ce n'est pas le cas, tant pis, nous irons nous occuper de ces gens et peut être pourrons nous obtenir quelque chose d'utile.

    Elle écouta ensuite la réponse de l'intéressé, le suivant s'il avait une idée tout en le tenant à l'oeil ou bien continuant sa rencontre avec le reste de la population du refuge.  

    *
    *  *


    Revenant plus tard pour retrouver Lodvik, Valmyria repassait les différentes informations qu'ils connaissaient. Cette forteresse, si elle était aussi précieuse que cela pour les malfrats, serait sans aucun doute lourdement armée. Et eux, ils n'étaient que trois. Enfin. Deux, comme l'humain aux cheveux d'argent disait ne pas savoir tenir la moindre lame. Pour l'elfe, continuer de l'avoir dans les pattes était une erreur. Non pas car il représentait un danger pour eux, mais plutôt car il était dangereux pour lui même. Sous l'effet de la colère ou dans un héroïsme inutile, Ruben risquait de se précipiter bêtement et d'ainsi tous les condamner. Fort heureusement, Lodvik était revenu avec un plan d'action, qu'elle écouta avec attention.

    - Très bien, j'agirais selon ce plan Lodvik. Si les choses se passent bien, en plus de sauver des innocents, nous pourrons trouver des alliés potentiels pour la suite des événements. J'ai entendu une mère parler d'un mari enlevé. Si ce dernier est en vie, je suis certaine qu'il saura par exemple se montrer utile. Egalement, ne vous éloignez pas trop non plus, mes soins sont efficaces, mais ils ne savent pas encore traverser les murs. Elle étira un sourire amusé. Je vous fais confiance pour le reste.  Ruben, je compte sur vous pour nous mener à bon port. Cela est également important si vous souhaitez retrouver votre amie. Trouvons là, et je saurais recoudre le moindre mal qu'ils lui auront potentiellement infligé. Et... Je suis bien moins martiale que toi Lodvik alors, fais en sorte de tous nous protéger.

    La phrase avait été dite avec humour, mais elle n'en pensait pas moins. Sachant se défendre contre les nombreuses menaces auxquelles elle devait faire face, la prêtresse préférait largement assister le chevalier errant plutôt que d'user de ses dons pour punir les pécheurs. Pourtant, il fallait se faire une raison. Vu leur nombre, elle allait sûrement devoir utiliser les éléments pour blesser, mutiler, tuer. Et si la chose aurait pu la déranger, le fait que ces malfrats usent des dieux et des croyances pour promulguer leur propre hérésie effaçait tout soupçon de pitié que la prêtresse aurait pu avoir. Encore plus en sachant tous les enlèvements auxquels ils procédaient. La mort, en vérité, demeurait une solution trop clémente pour des êtres qui mériteraient amplement un voyage dans la demeure du père de la maladie.

    Ils se mirent alors finalement en route. Le but était simple, profiter de l'effet de surprise, ainsi que de l'obscurité qui finirait par venir. Ils étaient peu nombreux, mais cela leur permettrait aussi de passer plus inaperçus, et d'approcher sans risquer de recevoir des volées de flèches. Surtout si ce dernier se montrait efficace; Sinon... Et bien toute la fureur lumineuse d'Aurya s'abattrait sur lui. Rapidement, le terrain déjà désolé laissa place à de nouvelles terres rocheuses se dessinant cette fois dans de longs sillons servant de "routes" aux convois encore suffisamment courageux. Celestia, la ville sainte, était en soit assez proches et malgré la situation dans la région, la prêtresse ne fut pas étonnée de voir ces chemins creusés à même la montagne.

    Et, bientôt, une structure rocheuse et imposante commença à se dessiner à l'horizon alors que le ciel s'emplissait d'une lueur orangée. Preuve irréfutable que la journée défilait et que, de facto, l'ordalie pouvait commencer.
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  • Sam 20 Avr - 19:14
    Un sourire sincère naquit sur le visage balafré du Vent, la réponse de Lodvik quant à l’aide demandé enfin apportée. En plus de cela, le preux chevalier laissait comprendre que les habitants de la forteresse, des hérétiques, ne resteraient pas impunis pour le crime envers la foi des divinistes. C’était un plus, s’il pouvait, en plus d’abattre la tête pensante de la forteresse, réduire à néant les habitants de celle-ci. Bien qu’Orion fût un assassin, il ne tuait pas gratuitement ou sans raison. Mais, être un membre à part entière de cette maudite secte relevait pour lui d’un crime, tout comme être un extrémiste Diviniste ou Cultiste. Ses interlocuteurs en étaient-ils ? Peut-être. Allait-il tenter de les tuer ? Ce n’était pas dans ses projets.

    En plus de là, si tout se passait comme prévu, l’Ordre des Ombres devrait certainement être présent non loin de la forteresse, pour venir en aide à leur chef, au cas où ce-dernier se verrait être mis en danger. Même si, il préférait laisser ses soldats d’élites en dehors de cette enquête.

    Par ailleurs, pour cette enquête précise, il ne serait pas un chef, il ne serait pas la tête de proue, non, il ne serait qu’un simple paysan, suivant le preux chevalier et la prêtresse dans une mission semblant être périlleuse. Pour autant, cela ne freina pas son interlocuteur, malgré les risques présentés pour cette quête.

    La frappe de la paume de Lodvik contre son propre cœur résonnait au fin fond du crâne du chef-espion. Ses prunelles carmines mirèrent son interlocuteur intensément. Même s’il était un Diviniste, il l’admirait, sous certaine forme. Peut-être parce qu’il représentât parfaitement bien les chevaliers, héros des histoires que sa mère lui contait durant sa jeunesse. Ils étaient une forme d’inspiration pour le Yamveil, lorsqu’il fût enfant. Alors, pourquoi ne le seraient-ils plus aujourd’hui ?

    Orion, de ce fait, ressentait quelques remords vis-à-vis de ces deux personnages. Il ne voulait pas leur mentir. Mais, il n’avait pas le choix. Enfin, ce n’était qu’un demi-mensonge. La forteresse était bien habitée par des hérétiques. Simplement, lui, il ne se nommait pas Ruben et, en plus de cela, il était parfaitement capable de se battre. Mais bon, il montrerait ses véritables capacités en dernier recours, si jamais lui ou, ses compagnons d’aventures se voyaient être réellement en danger.

    Même si, encore une fois, ils étaient des divinistes ; il ne les laisserait pas mourir, jamais.

    Suivant les instructions données par le preux chevalier, Orion se leva, doucement, laissant ses prunelles carmines venir à la rencontre du regard de l’elfe prêtresse. Sur son visage, un léger sourire se dessina, étirant légèrement ses lèvres fendues d’une longue cicatrice.

    « Très bien, Sieur Lodvik. » Fit-il, maintenant son regard sur son interlocutrice. « Dame Valmyria, je vous suis. » Ajouta-t-il, un léger sourire naissant sur son visage, avant de disparaître. Promptement, il se mit en marche, au côté de l’elfe.

    Son regard jaugea le moindre réfugié présent sur les lieux, épiant les moindres mimiques faciales dévoilées par ces-derniers. À la vue de la prêtresse, des sourires naquirent, comme si elle était une personne venant les libérer de leur fardeau, les sauver de la misère. Il n’était pas un professionnel dans les religions, mais, il devinait sans le moindre mal que les prêtresses divinistes étaient adulées par le reste du peuple. Enfin, comme quoi, se fondre dans la masse lui permettait d’en apprendre davantage sur ses ennemis.

    Bien que parfois, il pouvait remettre en cause la véritable raison de sa présence ici. Voir le bas peuple comme cela, dans la misère, tout ça parce qu’ils adulaient les mauvais dieux. C’était stupide, oui, mais, pouvait-on plus leur en vouloir qu’aux Stellaires et autres adeptes du Shierak, voyant l’Empereur Tensai et l’Impératrice Ayshara comme des dieux ? Absolument pas. Ils avaient tous été formatés pour croire en une force supérieure. Tandis qu’Orion, lui, ne croyait en rien, si ce n’était en l’humanité.

    Non loin d’un enfant, la prêtresse s’agenouilla, comme pour venir cueillir ses paroles. Le Yamveil, aux côtés de l’elfe, resta debout, attendant la potentielle venue de l’enfant. Puis, avec la venue de la mère et de l’enfant, l’elfe se redressa, Orion gardant son regard droit sur elle, comme pour l’admirer. Il laissa l’elfe prendre la parole, ne faisant qu’écouter ses mots sortant d’entre ses fines lèvres. Il ne savait pas réellement quoi dire, à vrai dire, alors, il préférait simplement laisser son accompagnatrice faire, plutôt que de faire une bêtise.

    Ainsi, la femme, mère d’un unique enfant, avait vu le père de ce dernier emporté par le Fléau de l’Éternité, capturé et emprisonné dans cette foutue forteresse. Ce n’était visiblement pas tout, le cousin aussi, comme elle l’appelait, avait été emporté par ces fils de putain. Emporté, non, il avait simplement été tué, ouvert de l’aine à l’épaule. Cette précision, d’ailleurs, n’échappa pas au chef-espion.

    Portant sa main droite sous son menton, le jeune Yamveil se mit à promptement réfléchir. De l’aine à l’épaule. Pourquoi diable était-il ouvert comme cela ? Un humain, même des raclures provenant du Fléau de l’Éternité, ne prendrait pas le temps de faire cela à un pauvre paysan, même un Diviniste. Et puis, qui prendrait plaisir à ça et pour quoi faire ? Pour retirer les boyaux de l’homme et en faire des cordes d’instruments macabres ?

    Par la suite, ils apprirent que personne d’autre ne pouvait les épauler dans leurs recherches. Rien, pas un lieu, pas un nombre, pas une cible. Orion pouvait au moins le comprendre. Contrairement au Reike, les habitants de ce qui était autrefois la grande nation du Shoumeï, n’étaient pas des guerriers, mais de simples croyants, priant leurs faux dieux. C’était presque éprouvant pour l’assassin, de voir une telle scène se dérouler devant ses yeux pourpres. En plus de cela, la prêtresse n’avait pas la moindre réponse à leur apporter.

    Orion aimerait répondre, dire que oui, leurs Dieux les avaient délaissés au profit d’une cause qui leur était propre. Mais, il se retint, tout en observant les réactions de la prêtresse face à cette question.

    Les prunelles carmines du chef-espion se concentrèrent sur le petit colibri de lumière généré par l’elfe. Décidément, elle avait la main sur le cœur, cette femme, prêtresse Diviniste. Peut-être ces gens-là n’avait-il réellement aucune mauvaise intention ? Qu’importait, le Yamveil devait demeurer concentré sur la suite de cette minuscule enquête.

    Puis, les protagonistes se remirent en marche dans le refuge, tentant toujours de trouver de nouvelles informations pouvant leur être utiles. Oui, Orion avait bien une idée d’où chercher, mais avec la surveillance de l’elfe, il ne pouvait agir. Alors, il se contenterait de simplement lui répondre et, d’attendre la nuit pour faire ce qu’il eût à faire. Un léger sourire dessiné sur ses lèvres balafrées, l’assassin, son regard sur ses pieds, s’apprêta à répondre à son interlocutrice.

    « Je vous ai déjà dit tout ce que je savais, hélas. Cependant, à mon arrivée et, durant ma quête personnelle, j’ai bien repéré une personne dans le refuge, un vieillard vers qui les personnes présentes m’orientaient sans cesse. Malheureusement, il ne semblait pas vouloir me dire quoi que ce soit, même après mes nombreuses tentatives de lui soutirer des informations. Peut-être qu’en votre compagnie, celle d’une noble prêtresse, il acceptera de causer. » Fit-il, redressant son visage pour plonger ses rubis dans les prunelles claires de son interlocutrice.

    Prenant les devants, le Yamveil se dirigea plus loin dans le refuge, à l’orée d’un petit bosquet où, assis sur une souche, demeurait le vieillard. D’un pas léger, les protagonistes s’approchèrent de lui. Prenant exemple sur les précédentes actions de Valmyria, Orion, alors à quelques pas du vieillard, posa ses genoux à terre, portant ses mains sur ces-derniers, puis gardant une expression de marbre. Pivotant la tête, il lança un regard à l’elfe, qui fit comme lui. Les prunelles carmines du Vent vinrent ensuite à la rencontre de celle du vieillard, largement dissimulée derrière ses lourdes paupières.

    « S’il vous plaît, vieil homme, dites-moi ce que vous savez sur ce Grand Guide. Les habitants m’ont dit à maintes reprises que vous saviez, que vous avez des informations sur cette forteresse. » Déclara-t-il, en imitant l’homme en détresse.

    « Hmmm. » Siffla le vieil homme, ouvrant davantage ses prunelles de jade, à la vue de l’elfe. « Sur la forteresse, je n’ai pas d’indication, je ne peux que vous dire que leur chef se fait appeler par une lettre, mais, j’ignore la quelle. Rien de bien intéressant. » Fit-il, avant de reprendre. « Ah si ! Les hommes surveillant la forteresse font des rondes autour de cette dernière, en permanence. Il est purement impossible de pénétrer à l’intérieur sans se battre. Sauf si vous vous montrez suffisamment intelligent. Beaucoup s’y sont aventurés mais, peu en son revenu. Êtes-vous sûr, jeunes gens, de vouloir prendre un tel risque ? » Demanda le vieux, mirant de ses joyaux ses interlocuteurs.

    Orion, calmement, tourna la tête en direction de Valmyria, avant de revenir sur le visage fané de l’homme âgé. Une lettre. Si leur chef portait le nom d’une lettre, c’était bel et bien un Consul, alors le Vent était sur la bonne voie et ne perdait vraisemblablement pas son temps ici.

    « Je n’ai pas le choix. Plus que mon amie, ils retiennent bon nombre des miens. Je ne peux me résoudre à les abandonner. » Répondit-il, se levant aussitôt. Son interlocuteur referma ses prunelles et, il ne laissa plus le moindre son sortir de son être. « Je vous remercie, sincèrement. » Ajouta-t-il, se penchant en signe de salutation.

    L’être à la chevelure d’argent se tourna désormais faire son accompagnatrice, laissant un léger sourire se dessiner sur son visage. « Allons rejoindre Lodvik, si vous le voulez bien. » Déclara-t-il, se mettant en marche en direction du point de rendez-vous.

    Arrivant enfin au point de rendez-vous, les trois protagonistes se mirent à discuter. Ensemble, ils partagèrent leurs découverts respectifs, avant que le plus sage d’entre eux et, certainement le plus apte à faire ça, Lodvik, établît le plan d’attaque. Laisser l’elfe s’occuper des soins et autres restaient une excellente idée. Puis, Orion acquiesça les paroles de Lodvik, même s’il se faisait passer pour un bon à rien, il pouvait au moins mettre à profit ses talents d’espion sans risquer de griller sa couverture. Il tint tout de même à ajouter quelque chose d’important. Jonglant du regard entre Valmyria et Lodvik, le Vent du Reike, de sa douce voix, prit la parole.

    « Je n’ai rien de plus à ajouter que ce qu’a dit dame Valmyria, si ce n’est que le chef se fait appeler par une lettre. Mais, comme l’a dit l’ancien, ce n’est pas forcément une information intéressante. Bon, aussi, les hommes gardant la forteresse font bon nombre de ronde, permettant une surveillance permanente. Ainsi, si nous agissons convenablement, nous pourrons rentrer par le passage dont vous nous avez parlé, Lodvik. » Fit-il, laissant une légère pause planer. « J’espère simplement que mon amie est encore en vie… » Avoua-t-il péniblement.

    « Pour ce qui est du plan, je vous suivrai comme demandé. Ma carrure fine me permet de me faufiler un peu partout, je pourrais éventuellement être utile pour me rendre dans la forteresse et, peut-être ouvrir la porte principale pour laisser les prisonniers s’enfuir. » Ajouta-t-il, laissant ses prunelles glisser sur l’elfe. « Je compte sur vous pour les soins, dame Valmyria. » Conclut-il sur cet échange, attendant finalement que tous se missent en route.

    Le soleil se couchait, lentement, derrière l’horizon, alors qu’au loin, les formes de la forteresse se dessinaient. Une dense forêt séparait le groupe d’aventuriers de cette dernière et, alors qu’ils commencèrent à s’y aventurer, la lune montait dans le ciel. La nuit tombée, les protagonistes continuèrent à s’avancer dans cette forêt, montant en permanence en direction de la forteresse maudite.
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  • Mar 21 Mai - 11:21
    La Forteresse Maudite
    Feat Valmyria & Orion

    Lodvik avançait dans cette forêt, dense et oppressante, l’obscurité s’épaississait. Le sol boueux avalait par moment ses bottes, rendant ses pas plus lourds. Ce qui l’attendait restait pire que cette végétation humide et cette terre collante. Il repensait aux paroles du vieillard, aux informations que le trio avait pu collecter. Une lettre. Un chef de clan qui se faisait appeler par une simple lettre. Un détail qui pouvait paraître insignifiant, mais le chevalier y percevait le signe d’une réelle menace. L’ennemi se cachait derrière un pseudonyme particulier, un maître de l’anonymat dissimulé derrière une lettre qui servait de code. Puis, les gardes, les rondes incessantes des protecteurs de ce lieu qu’ils avaient profané de leur présence impie. Tout indiquait qu’il faisait face à des cultistes prêts à tout pour protéger leur infâme secret.

    Il se demandait le but de cette étrange secte, qui capturait des innocents pour en faire les victimes de leurs étranges sacrifices, de rituels profanes et sombres. La forêt elle-même semblait souffrir de ce mal qu’elle devait accueillir contre son gré. Lodvik restait concentré sur son objectif. Le chemin était difficile d’accès. Son armure le protégeait des ronces acérées, mais ce n’était pas le cas de Ruben ou de Valmyria. Il leur dégageait donc le passage, coupant ou brûlant les ronces à l’aide de sa magie élémentaire. Il se sentait presque coupable d’entraîner la prêtresse dans cette impasse. Mais il l’avait déjà laissée en arrière avant d’arriver au refuge, elle n’accepterait pas une nouvelle fois. Il n’y avait pas de retour en arrière, il touchait presque au but. Cette mission restait nécessaire, pour purger les impurs de ses terres. Leur cause était juste, ils allaient délivrer des shouméiens d’une emprise cruelle et annihiler ceux qui étaient responsables de perversion contre leur foi.

    Le paladin de l’ordre arriva enfin à la lisière de la forêt. La forteresse maudite se dressait devant lui. Ses yeux scrutèrent l’obscurité, cherchant des indices et des signes d’un passage sûr. Il fallait entrer dans ce repaire de corruption et de désolation. La nuit était tombée complètement, lui offrant la promesse de violence et de sang.
    Ses sens restaient en alerte, il mena le groupe silencieusement vers le sud-est, comme l’avait suggéré le vieil homme. Les arbres semblaient plus touffus, il dut de nouveau tracer un chemin à travers les broussailles. Les ronces glissaient sur ses plaques métalliques en tentant d’atteindre sa chair. Le froid se faisait plus mordant à la tombée de la nuit, amplifié par l’humidité de la forêt.
    Il atteignit la muraille, puis scrutait les pierres aux alentours. Ses mains gantées de fer passaient sur la surface rugueuse de la roche, ses doigts cherchant une prise à laquelle s’accrocher. Enfin, il trouva le rocher mentionné par le vieillard. Il le poussa avec force afin de forcer le passage. L’ouverture créée paraissait étroite, mais il n’avait pas le choix. Il passa en premier, se faufilant à travers les parois rocheuses. Celles-ci étaient humides, la moisissure souillait l’air. Il devait avancer courbé, son armure raclant de temps à autre contre la roche.

    Il entendait Valmyria et Ruben le suivre de près, leurs sons étaient comme étouffés, résonnant étrangement dans cet étroit couloir creusé dans la pierre. Des sillons aqueux glissaient contre les parois, créant un goutte-à-goutte tout à fait désagréable, ainsi que des flaques stagnantes à l’odeur nauséabonde.
    Il s’enfonça plus profondément, les tunnels semblaient sans fin, longeant les fondations de la forteresse. Il entendit des pas lourds, il savait qu’il se rapprochait du cœur de la forteresse. L’ouverture se fit alors plus large et des escaliers taillés très grossièrement dans la pierre apparurent au bout de ce couloir sinueux. Au bout de cet escalier, une grille métallique bloquait l’accès. Et rapidement, il entendit les voix des fameux gardes.

    L’homme en armure se tourna vers la prêtresse. Il respira profondément, l’odeur ferreuse semblait emplir l’air de cet endroit sordide. L’heure de l’action était venue, il n’était pas question d’abandonner. Il fallait franchir cette grille et être prêt à combattre les ennemis de l’autre côté.

    - « Ta mission est de libérer les prisonniers. Utilise si besoin ta magie de soin, mais sois rapide et surtout discrète. » dit-il à voix basse, à l’attention de l’elfe. « Je vais attirer l’attention des gardes, pour vous laisser le temps nécessaire de passer par la grille. » Puis il ajouta à l’attention de Ruben. « Sois agile et vif, il nous faut utiliser l’effet de surprise à notre avantage. Nous devons rester en vie assez longtemps pour permettre de sauver les captifs. » Sa dernière phrase n’était pas des plus rassurantes. Mais là n’était pas le but de Lodvik. Les ordres étaient clairs, précis. Il fallait agir rapidement. « Que la volonté des Dieux nous guide. »

    Le paladin attendit alors que ses deux acolytes fussent cachés, puis il fit grincer la porte métallique. Le bruit résonna dans la nuit, attirant la vigilance des deux gardes non loin. L’homme à l’armure bleutée se recula, fixant un instant le lieu dans lequel était dissimulé Valmyria. Puis lorsque les gardes avancèrent vers lui, il savait que la prêtresse et l’homme à la chevelure argentée pouvaient emprunter le passage.
    Lodvik brandit son épée, se tenant prêt à affronter ses assaillants. Le premier garde arriva à sa hauteur, le chevalier para le premier coup porté par l’ennemi. Les aciers se rencontrèrent dans un choc violent. Il se lança alors en avant, la lame trancha nettement la gorge du premier garde. Une giclée de liquide carmin éclaboussa le mur adjacent et le garde s’effondra, portant ses mains à sa gorge, dans un gargouillis grotesque.
    Le deuxième garde n’hésita pourtant pas à attaquer à son tour. De toute façon, Lodvik ne lui laissait pas la possibilité de reculer. Il se précipita sur lui, avant qu’il ne pût alerter d’autre gardes. Son épée s’abattit avec force et précision. La lame pénétra le ventre du garde, déchirant sa chair et ses organes. Il retira l’Éternelle d’un coup sec, le liquide poisseux dégoulinant le long de la lame. Les yeux du garde parurent se vider de leur essence. De nouveaux bruits atroces, tandis qu’il tombait à genoux, cherchant à contenir ses entrailles putrides.

    Le paladin de l’ordre essuya nonchalamment sa lame, avant de jeter un regard vers l’endroit où Valmyria et Ruben s’étaient faufilés, espérant qu’ils arrivassent à accomplir leur mission. Abandonnant derrière lui l’odeur fétide des viscères, il devait poursuivre son avancée brutale.

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  • Jeu 23 Mai - 23:30

    A pas de loups, ils avançaient dans l'obscurité en direction de l'objet de leur quête. Suivant Lodvik comme une ombre, Valmyria tentait d'être la plus discrète possible. Si sa taille était un désavantage notable, sa tenue légère et son agilité lui permettaient de marcher sans difficulté et de se fondre relativement facilement derrière le paladin qui les guidait. Marchant ainsi, l'esprit de Valmyria se perdit quelques instants dans ses propres pensées alors qu'elle repassait les informations qu'elle avait obtenu. Des sacrifiés au nom d'une secte qu'elle ne connaissait pas. En deux cents longues années, elle n'avait jamais entendu parler de ces malfrats et aujourd'hui, profitant de la faiblesse de la Sainte Nation, ils proliféraient comme des insectes dans le but de se nourrir du malheur des miséreux et méritants. Cette idée provoquait chez l'elfe une colère profonde. Si son but premier n'était pas de châtier les sectaires, elle ne pouvait se résoudre à comprendre et pardonner leur attitude et, le cas échéant, elle n'hésiterait pas à leur faire connaître les flammes de la justice.

    Lorsqu'ils arrivèrent au sud-est et que Lodvik déplaça la pierre leur permettant de se faufiler dans les murs de la forteresse, Valmyria retint une remarque concernant l'odeur d'humidité et de moisissure ainsi que la désagréable sensation de la roche les entourant. Si elle n'était pas claustrophobe, l'elfe ne se sentait jamais à l'aise lorsqu'elle se retrouvait entourée par la roche. Enfin. Surtout lorsque celle-ci était aussi proche de sa peau. A mesure qu'ils avançaient, la désagréable sensation de l'eau croupie filtrant à travers la roche vint s'ajouter aux odeurs désagréables et au parcours étouffant du tunnel. Quand ils atteignirent finalement la grille métallique, le paladin prit la parole, rappelant à chacun sa mission et ce qu'il comptait faire. Si elle n'aimait particulièrement pas l'idée de laisser Lodvik seule contre les bandits et de l'utiliser comme appât, la prêtresse savait qu'ils n'avaient pas grand choix compte tenu de leur petit nombre et l'urgence. Alors, elle acquiesça de la tête, laissant simplement échapper un murmure à son attention alors qu'elle rejoignait les ombres pour se dissimuler.

    - Fais attention à toi. Et que les Dieux te protègent et t'offrent leur force.

    Attendant silencieusement par la suite que le chevalier religieux ne vienne déclencher la diversion, la prêtresse commença à réciter mentalement une courte prière à l'intention de son compagnon avant de, le moment venu, se déplacer rapidement pour emprunter le passage à présent plus sécurisé. Glissant d'ombres en ombres en utilisant les lueurs des torches comme repères, Valmyria fit en sorte de ne pas attirer l'attention sur elle. A plusieurs reprises, elle se stoppa pour ne pas prendre le risque de se faire détecter. Puis, conformément au plan, elle commença à emprunter les passages menant aux geôles.

    Si la forteresse était en piteux état, on ne pouvait pas vraiment en dire autant des passages menant aux prisons. L'escalier glissant vers les profondeurs possédait des marches régulières, les torches étaient entreposées de manière à éclairer efficacement l'entièreté du couloir et sur les murs divers blasons et autres tapisseries donnaient l'impression d'avoir pénétrer dans un château à peine construit. Bientôt, le couloir laissa place à plusieurs grandes salles se succédant. Tout d'abord, un poste de garde abandonné où seuls quelques meubles trônaient silencieusement que les propriétaires des lieux ne viennent les utiliser. Pour le reste, un feu mourant crépitait doucement tandis que plus loin quelques gémissements plaintifs pouvaient se faire entendre. Se rendant compte qu'elle retenait son souffle malgré elle, Valmyria reprit le cours normal de sa respiration avant de continuer à avancer, son cœur accélérant peu à peu tandis qu'elle s'approchait des cellules.  

    Quand elle parvint au niveau de ces dernières, l'elfe écarquilla quelques instants les yeux. Plaquées contre les murs de pierre, une dizaines de cages attendaient silencieusement qu'on ne vienne encore plus les remplir. Si elle s'était attendue à des dizaines et des dizaines de victimes entassées, la prêtresse fut à la fois choquée et rassurée de ne trouver que huit personnes dans les dites cellules. S'approchant à nouveau discrètement, la blonde étudia au préalable les environs pour s'assurer qu'il n'y avait aucun garde pouvant la surprendre. Fort heureusement, la salle semblait vide alors qu'une grande table aux stries inquiétantes et aux tâches écarlates révélaient les tortures qui avaient été effectué sur le bois.  

    - Aid...Aidez...N..No..Nous...

    Détournant son regard azuré de la table des vices, la prêtresse remarqua son interlocuteur. Situé dans la vingtaine, l'humain qui s'adressait à elle possédait des traits tirés et marqués, ainsi que tous les signes d'une malnutrition. En plus de cela, son torse nu se voyait parsemé de nombreuses traces de sévices et il manquait ici et là quelques fins morceaux de chairs, sans doute découpés soigneusement afin d'accentuer la douleur de la victime. S'approchant de l'individu et de sa cellule, l'elfe leva une main en signe de paix puis pris à son tour la parole dans un murmure.

    - Qui êtes-vous ? Ne vous en faites pas, je suis là pour ça...

    Elle usa alors doucement de sa magie de lumière, alors que les autres prisonniers semblaient la regarder d'un oeil curieux. Peut-être pensaient-ils qu'elle se jouait d'eux et qu'il s'agissait d'une énième blague, ou bien étaient ils trop désespérés pour s'accorder de l'espoir. Cependant, et alors que sa magie opérait, l'elfe ne remarqua aucune jeune femme dans les cages. Puis enfin, son sort s'acheva, refermant les chairs meurtris de l'inconnu.

    - Mi... Mikael. Je vous remercie.. Ma Dame...
    - Chut... Vous êtes encore faible, je ne pourrai rien pour la fatigue ou le manque de repas. Je vais tâcher de vous aider. Mais je regrette devoir vous poser une question... Y a-t-il une femme parmi les captifs ?

    C'est alors que le dénommé Mikael commença à réfléchir. Si elle attendait des réponses, l'elfe ne resta cependant pas passive et commença à geler les verrous et les chaines qui maintenaient les différentes cages fermées. Puis, alors que l'acier devint fragile comme du verre, elle frappa rapidement avec son bâton dessus. L'acte n'était absolument pas discret mais cette phrase d'infiltration devenait compliquée. Elle se recentra cependant sur Mikael, qui aidait ses camarades à sortir de leurs cellules.

    - Je... Non.. Je crois que personne n'a été ramené par ces barbares depuis au moins deux semaines... Meme si le temps est difficile à traquer.
    - ... Fort bien... Amenez moi les plus blessés, je vais tenter de les remettre en forme puis nous quitterons cet endroit.

    En son for intérieur, Valmyria se retrouvait à la fois confuse et renforcée dans son idée. Ruben avait menti. Il était trop confiant dans sa démarche pour les guider jusque la forteresse et son récit de survie tenait plus du miracle que d'une vérité évidente. Cependant, il était toujours possible que la perte de son amie ait altéré sa propre perception du temps. Il fallait le confronter, en avoir le coeur net. Terminant de soigner le dernier blessé, Valmyria commença à guider le groupe de fugitifs en direction des couloirs qu'elle avait emprunté. Seulement, un bruit la stoppa net dans son avancée. Des gardes. Deux. peut-être trois. Ils étaient trop avancés pour pouvoir se cacher et trop désespérés pour faire demi tour. Aussi, une énergie plus destructrice glissa dnas le corps de l'elfe, tandis que des flammes commençaient à tourner autour de ses bras. Il était temps de se frayer un chemin. La liberté n'attendait pas...

    Et quand les gardes franchirent un énième tournant... Les flammes dévorantes fondirent sur eux.




    La Forteresse Maudite 7IrXhsP

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  • Dim 26 Mai - 19:25
    Les claquements contre la porte de bois résonnèrent au sein de cette pièce, tandis que doucement, les grincements de cette même porte retentirent à l’intérieur d’une pièce ne semblant pas appartenir à la forteresse maudite, tant elle semblait noble, et pourtant, elle était bien en son intérieur. Les torches éclairant la pièce offraient une ambiance chaleureuse, les quelques œuvres d’arts accrochées au mur donnaient une ambiance luxueuse tandis qu’au centre de la pièce se dessinait une grande table, couverte d’une nappe de soie blanche sur laquelle étaient déposées bon nombre de mets.
    Au bout de cette table était assis un être dont la carrure était large, portant une armure faite de métal dont la couleur était complètement argentée. Sur son visage, un masque, épousant parfaitement les traits de celui-ci, semblant même avoir été forgé sur son visage. Il portait une cape d’un vert sombre, recouvrant ses épaules, glissant le long de son dos, puis couvrant le haut de son visage. À travers les trous de son masque étaient distinguables ses prunelles, dont la couleur était d’un rouge sombre, reflétant parfaitement la couleur du sang des êtres Humains.

    L’homme passant la porte se retrouva devant cet être semblant si imposant rien que par sa stature impressionnante. Son être se mit à trembler intégralement, tandis que d’un pas léger, il s’avança dans la pièce. Ses pas résonnèrent sur la roche humide, les ruissèlements de l’eau, laissés par la récente pluie, accompagnaient les pas du garde.
    « Maître Fatalis… un intrus… en bas… il a tué… les… les gardes. » Hachura l’homme, tout en reprenant une bonne fois pour toute son souffle. « Il est seul. Je n’ai pas eu le temps de voir la manière dont il a pénétré la forteresse. Il doit sûrement être à la recherche des prisonniers. Des gardes sont déjà en train de se rendre dans les geôles, au cas où. L’alerte a été donnée, tous les soldats seront bientôt dans la cour, il n’a aucune chance de s’en sortir. » Conclut-il, un grand sourire sur ses lèvres, malgré sa voix tremblotante.

    Le mystérieux homme au masque d’argent demeurait assis au bout de la table. Il porta ses coudes sur la table, puis appuya ses mains sur son menton, faisant claquer l’acier de son armure. Ses prunelles carminent glissèrent lentement jusqu’au regard du garde lui ayant adressé la parole plus tôt, la tension étant palpable en instant, tant l’aura qu’il dégageât était impressionnante. Son expression était indiscernable, sous ce masque semblant être ancré sur son visage, mais, cela lui donnait un air mauvais en permanence.
    « Laissez-le. S’il a vaincu deux gardes à lui seul, alors il est inutile d’en faire mourir davantage. Le Consul Z ne me le pardonnerait pas, si la garnison qu’il m’a confiée venait à perdre la vie sous mes ordres. Je vais m’occuper de lui personnellement, je veux que tous nos hommes disponibles se rendent dans les geôles pour aller préparer les prisonniers au départ. Combien en avons-nous ? » Demanda le Consul, assis sur son imposant fauteuil.

    Tout tremblant, le garde se rapprocha de lui, de quelques pas, afin de répondre à la question de son maître.
    « Nous avons une dizaine de prisonniers tout au plus. Cela sera suffisant, vous pensez ? Je veux dire… » Répondit-il, la voix tremblante, avant de brusquement se faire couper par son interlocuteur.

    « Une dizaine ? Ça fera largement l’affaire. Qu’ils crèvent, ces divinistes. Ils iront nourrir l’âme du Grand Guide. Aller, au boulot. » Ordonna-t-il, laissant le bois composant son fauteuil frotter sur la pierre servant de parterre. Chacun de ses pas, décousu, claquait contre le sol, le vent pénétrant dans les articulations de son armure sifflait, avant de venir faire flotter sa cape d’un vert aussi profond que terrifiant. Il se rendit en direction d’une fenêtre, située entre deux meurtrières, légèrement plus grande que lui, puis il s’envola, laissant derrière lui une traînée d’éclairs.

    - - -

    Orion, avec les gardes distraits, sortis de sa cachette, en invisible. À quoi bon garder cette stupide couverture qui, apparemment, ne tenait pas suffisamment bien la route. Et puis, de toute façon, une fois l’objectif accompli, il pourrait simplement repartir pour le Reike. L’important était d’avoir attiré de l’aide pour venir à bout du Consul F, l’un des plus redoutables des Consuls. Il n’était même pas sûr de pouvoir le vaincre, mais au moins, il réussirait à libérer les prisonniers.
    Car, même si Orion était un Reikois et donc, par extension, un sanguinaire, il ne voulait pas forcément tuer les divinistes. Seulement les extrémistes, ceux incitant à la haine et sur son territoire. Ni Lodvik ni l’elfe n’en était, du moins, il ne le pensait pas. Ils étaient tous deux bons et vaillants, sinon, ils ne seraient pas venus avec lui pour cette mission quasiment suicidaire.

    Enfin, voyant la voie dégagée par le valeureux Lodvik, Orion s’avança pour activer le mécanisme permettant l’ouverture de la grille. Cette dernière se leva, petit à petit, déclenchant un effroyable boucan. L’acier rouillé crissait contre le mur de roche humide, en un sifflement désagréable, surtout pour Orion qui lui, avait une ouïe affûtée.
    Réapparaissant devant la grille, Orion fit un signe de la main à Lodvik, lui indiquant que le passage était ouvert. EN plus de cela, aucun garde ne venait, quelle aubaine. Normal, ils étaient tous en train d’aller vers les geôles. Orion trouvait cela étrange, mais bon. Il se mit en marche en direction du paladin de la lumière, avant d’être interrompu par un grondement, le tonnerre se levait.


    Et d’un coup, le sol trembla, tandis que le Consul atterrissait tout en frappant le sol. L’être à l’armure argentée et à la cape verte était entourée d’éclairs, rendant son aura encore plus menaçante. Par chance, il n’avait pas vu Orion, qui se rendit instantanément invisible et, laissa glisser une ombre juste devant Lodvik.
    « Quel est ton nom, paladin ? Je dois bien admettre que c’est très courageux de ta part, d’oser pénétrer dans cette forteresse, sans prendre la peine de te renseigner un minimum sur ses habitants. Les abrutis du village t’auraient dit qu’il n’y avait pas grande menace ici ? » Cracha Fatalis, tendant sa main devant lui, chargeant une boule d’éclair.
    « Ton aventure s’arrête ici. » Fit-il, continuant de charger un projectile électrique.

    Orion, dans un élan salvateur, se téléporta juste devant Lodvik. Vêtu de son armure, il encaissa le choc, l’électricité parcourant les airs pénétra en son être, le paralysant instantanément devant le paladin. Il tomba à genou, puis à terre, tandis que le Consul F chargea un second projectile électrique, son bras tendu droit devant lui.

    - - -

    Fatalis - Consul F
    Race : Homme
    Sexe : Masculin
    Âge : 58 ans
    Métier : Consul
    Taille & poids : 1m97/106 kg
    Alignement : Chaotique Mauvais
    Faction : Citoyen du Monde
    Rang : D
    Religion : Fléau de l'Éternité
    Avatar : Doctor Doom - Marvel

    Pouvoirs et objets

    Pouvoir :
    Force accrue (moins qu'un P1)
    Magie de la Foudre
    Projectile magique (équivalent P1)
    Vol
    Clonage

    Objet :
    Épée forgée de sa main

    Description physique et mentale

    Description physique :

    Le Consul F, aussi appelé Fatalis, porte en permanence son armure résistante de couleur argentée, épousant parfaitement les formes de son corps. En plus de cela, il possède une cape d’un vert presque aussi sombre que la nuit, recouvrant son corps et sa tête. Son visage est couvert d’un masque en acier, moulé sur son propre visage. Pour ne jamais le perdre, il l’a soudé à son visage, le déposant dessus alors que le métal était encore brûlant. De ce fait, lui enlever reviendrait à lui retirer son visage

    Description mentale :

    Mentalement, Fatalis la vie que pour répandre la désolation sur son passage. Il n’a pas toujours été comme cela, mais lorsqu’il fût obligé de rejoindre la secte, son mental a radicalement dévié, l’obligeant à faire des actions lui comptant très chères, comme la greffe de ce masque en acier, par exemple.

    Histoire

    Fatalis, anciennement appelé Fernand Yamveil, est né et a grandi dans une tribu au nord du Reike. Avec sa femme, il eut trois enfants : Yuna, Xander et Orion. Tous étaient destinés à suivre les traces de leur père et avaient un talent certain pour la forge. Seulement, le destin ne fût pas tendre avec lui. En l’an 2, il fut contraint de rejoindre le Fléau de l’Éternité. Au début, il ne croyait pas un traître mot de leur histoire de grand guide, mais lorsqu’il le rencontra, sa vie changea du tout au tout. Il devint fidèle et jura allégeance au Consul Z, à tel point qu’il devint le chef de ses chasseurs d’esclaves et de Diviniste.

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    Lodvik
    Lodvik
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  • Mar 30 Juil - 15:00
    La Forteresse Maudite
    Feat Valmyria & Orion

    Valmyria se dirigea vers les geôles et Ruben prit la direction de l’entrée principale, afin d’ouvrir la grille. Lodvik devait, quant à lui, se rendre dans la cour qui menait à la herse. Il n’agissait pas avec discrétion, le but étant d’attirer l’attention sur lui. Certains gardes alertés commencèrent alors à fondre sur lui.

    Il brandit l’Éternelle et ses adversaires hésitèrent un instant, puisqu’il avait déjà tué deux gardes sans difficulté. Le paladin profita de cette hésitation pour porter un premier coup, il trancha en diagonale de son épée, laissant une traînée de lumière dans l’air avant de s’abattre sur le premier garde. Celui-ci fut saisi par la mort et s’effondra, une large entaille lui écartant le thorax. Le visage du diviniste resta impassible, pas de pitié pour ces hérétiques.
    Les autres gardes tentèrent de se ressaisir pour fondre à leur tour sur Lodvik. Ils attaquèrent de concert et Lodvik para leurs coups, il fut touché brièvement par la dernière attaque, la blessure restait superficielle. D’un revers, il frappa avec force le genou de l’un d’eux, qui se brisa sous le choc. Il le laissa hurler de douleur avant de l’achever d’un coup sec à la gorge.

    Il canalisa ensuite sa magie de lumière afin de lancer un éclat aveuglant. Le dernier homme fut aveuglé et ne vit donc pas l’assaut venir. Le paladin des Dieux chargea et força l’homme à se retourner afin de le transpercer dans la poitrine. Il ne sortit son épée que pour le laisser s’effondrer sur le sol. L’odeur métallique du sang emplissait l’air de cette forteresse maudite et le liquide ruisselait de son épée dont la pointe touchait terre.  

    Tournant la tête, il aperçut Ruben lui faire signe, la herse était levée, offrant à présent leur précieuse échappatoire. Il rengaina l’Éternelle et se dirigea dans sa direction.
    Lorsque le chef hérétique fit son apparition, Ruben se hâta de protéger Lodvik d’un projectile magique. Son action aurait pu être louable si elle n’avait pas été tant risquée. L’homme d’armes possédait une armure en adamantine qui atténuait considérablement les dégâts magiques, il s’était donc mis en danger inutilement.

    « Nous devons partir maintenant, Valmyria arrive avec les prisonniers, mais nous devons assurer leur sortie. Vous avez été touché, alors emmenez les prisonniers avec vous et protégez les. » ordonna le paladin.

    Son regard scruta l'obscurité au-delà de la herse. Sans un mot de plus, il fit signe à Ruben de passer en premier, surveillant leur arrière. L’elfe aida les prisonniers à franchir la grille. Chose faite, ils ne restaient plus qu’eux pour venir à bout du nouvel ennemi qui leur faisait face, le chef de ce camp impie.

    Le consul, dont les mains portaient des arcs de foudre fixa Lodvik, désireux de se battre contre lui. Il leva la main et lança une première attaque électrique sur le paladin. Ce dernier la dévia grâce à un éclat de lumière tangible.
    L’hérétique balança ensuite une salve de projectiles magiques, le paladin en esquiva quelques uns, d’autres viennent atterrir sur armure d’adamantine qui absorba une partie des dégâts mais il fut tout de même touché. Valmyria saisit l’occasion pour créer une barrière protectrice pour les impacts restants et soigner le chevalier.

    Le consul en profita alors pour s’élever dans les airs, pour se protéger des attaques du guerrier. Mais celui-ci canalisa sa magie pour envoyer un arceau de lumière vers lui, le touchant de plein fouet. L’attaque lumineuse, couplé aux assauts de l’elfe, contraignit leur ennemi à rester au sol. Lodvik chargea, prêt à l’affronter au corps à corps. L’assaillant avait dépensé beaucoup de ressources magiques et semblait beaucoup plus vulnérable.

    Lodvik esquiva sans difficulté les éclairs de foudre de légère intensité ou en prit quelques uns au passage, sans dégâts majeurs. Il se précipita vers le consul, son épée levée, la lame s’abattit sur lui en trouvant une faille dans son armure. Elle fouilla profondément sa chair et ses organes, faisant hurler de rage et de douleur cet ennemi trop sûr de ses capacités. Il leva une main, tenta de lancer une ultime attaque contre le paladin mais il fut stoppé par Valmyria.
    Lodvik remonta son épée avec force pour déchirer le corps du condamné, passant de l’agonie à la mort brutale.

    - « C’est terminé. » dit-il à l’attention de son amie.

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    Valmyria
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  • Mar 30 Juil - 15:32

    S’effondrant sur le sol froid des couloirs de la forteresse, les premiers gardes qui avaient tenté de venir vérifier si les prisonniers étaient toujours dans leurs cellules étaient à présent plus proches de restes calcinés que d’êtres humains. Si elle ne tirait pas spécifiquement plaisir pour ce qu’elle faisait, Valmyria n’avait aucun mal à appliquer la justice vindicative de ses Maîtres vis-à-vis d’hérétiques se servant de fidèles pour des rites obscurs.

    - Suivez-moi ! Il en reste sûrement d’autres, mes alliés nous attendent à l’extérieur.

    Menant donc la fuite, l’elfe essaya de ne pas trop attirer l’attention sur elle et les captifs. Malheureusement, la garde semblait déterminer à venir à leur rencontre. Soit on avait donné l’alerte, soit le maître des lieux avait eu un instinct particulièrement poussé. Peu importait, en vérité, car la prêtresse se devait d’assurer la sécurité de ceux qu’elle venait de libérer. Les deux prochains gardes qui vinrent à sa rencontre semblèrent un poil plus préparés que les premiers. Maniant une lame et un bouclier d’acier, ils absorbèrent la première volée de flammes qui leur était destinée. Grognant, ils tentèrent ensuite d’asséner à leur tour un coup d’estoc à la native de Melorn, ne rencontrant cependant qu’un mur irridescent qui les força à reculer. Pestant alors qu’elle comprenait que le temps lui était compté, Valmyria canalisa subitement depuis les murs des formes de givres acérées qui s’étendirent d’un coup, prenant les deux hommes d’armes à revers. Dans un bruit humide, les pieux de givre traversèrent les protections des hérétiques pour venir s’enfoncer dans leurs entrailles. Laissant des gargarismes sanglant quitter leurs lèvres, ils s’effondrèrent ensuite alors que le sol commençait à se salir de leurs viscères et leurs fluides. L’odeur ferreuse et de la mort vinrent s’insinuer dans les narines de la prêtresse qui afficha une moue dégoutée. Si la mort en elle-même ne la choquait pas, elle éprouvait pour ces personnes un mépris assez poussé et leurs derniers instants ne déclenchaient chez la blonde qu’un dégout profond. S’ils avaient choisi de déposer les armes, de les laisser passer, alors les choses auraient pu être différentes. Mais malheureusement, ces hommes semblaient aussi loyaux envers leur maître que l’elfe ne l’était pour les Huit et leur cause.

    Finalement, la prêtresse parvint enfin à quitter les couloirs humides de la forteresse. Le chemin, agrémenté de différents combats et échauffourées, fut plus long que prévu mais à présent qu’ils étaient dans la cour, les choses allaient pouvoir s’enchaîner plus rapidement. Remarquant Lodvik qui combattait divers gardes, Valmyria remarqua la herse levée, point de sortie pour tous les prisonniers.

    - Par ici !

    Menant donc une nouvelle fois sa cohorte de captifs, la prêtresse jeta tout de même un regard vers son ami qui luttait férocement contre les hérétiques. Si elle n’était pas spécialement inquiète pour Lodvik face au menu fretin, l’elfe demeurait cependant toujours attentive aux mouvements de son compagnon. C’était son devoir de l’assister dans toutes ses tâches et elle se refusait à manquer à ce devoir sacré. Arrivée à la grille, elle s’assura ensuite que la plupart des captifs quittaient bien la forteresse. C’est alors que le « grand manitou » des geoliers fit son apparition, défiant le paladin shoumeien après son entrée plus que spectaculaire. Si elle aurait pu continuer de ne se préoccuper que des prisonniers, la prêtresse préféra reporter son attention sur celui qu’elle devinait être le consul. Peu importait les potentiels mensonges ou l’absence de prisonnière, seul importait ce moment. Leur ennemi était là, devant eux, et défiait ouvertement la Foi des survivants de la Grande Guerre. Quand il déchaina sa magie, Valmyria eut l’espace d’un instant l’envie d’intervenir mais remarqua Ruben qui se précipita pour encaisser le coup à la place du paladin. Si l’acte était noble, l’elfe le trouvait un déraisonné mais, malgré tout, cela atténua légèrement ses soupçons sur le garçon. Le combat reprit ensuite, Ruben devant à présent rester avec les captifs dans le but de les protéger et les mener au refuge. Si elle lança un léger sort de soin sur le jeune homme, l’elfe se détourna vite de ce dernier pour rejoindre Lodvik qui venait de se prendre une décharge de projectiles magiques de la part de Fatalis.

    Concentrant sa magie de lumière, Valmyria fit pleuvoir sur le servant des dieux un rai de lumière pour le soigner avant d’ensuite générer plusieurs sphères lumineuses qui se mirent à graviter autour de son compagnon. Ces dernières, chargées de magie, servirent de barrières magiques aux futures attaques arcaniques du consul. Lorsque ce dernier s’éleva soudainement dans les cieux, l’elfe pesta avant de rediriger sa magie sur l’être à la cape verte. Si Lodvik venait de frapper de plein fouet leur adversaire, Valmyria continua quant à elle de le harceler via une multitude de projections de givre et de feu. Une fois retourné sur le sol, leur ennemi n’avait plus d’autre choix que d’affronter le duo sur la terre ferme. Et si le combat aurait pu s’éterniser, la coopération entre le paladin et la prêtresse permit d’épuiser considérablement les ressources de leur ennemi. Visiblement affaibli, ce dernier tenta de nouveau de lancer divers sorts contre le chevalier shoumeien ne pouvant qu’à peine le ralentir tandis qu’il venait abattre son épée contre lui. Dans une giclée de sang salvatrice, le consul venait de perdre le combat. Fourbe, Fatalis tenta tout de même une dernière attaque, en vain. Veillant à la sécurité de son ami, la prêtresse fit apparaître soudainement un stalagmite de givre qui s’éleva du sol pour venir empaler la main du chef des hérétiques, stoppant net son attaque alors que le paladin l’achevait. Lorsqu’il se retourna ensuite vers Valmyria pour lui dire que tout était terminé, elle hocha la tête.

    - Enfin. Nous avons sauvé la vie des nôtres en ce jour. Bénis soient les Dieux. Ramenons ces personnes au refuge, nous aviserons ensuite avec eux de la suite des événements.

    Ainsi, ils repartirent tous vers le refuge où tout avait commencé. Laissant derrière eux cette forteresse délabrée. Une fois parvenus au refuge, ils discutèrent avec les personnes sur place. Se rappelant du pèlerinage qu’ils menaient à la base, Valmyria fit alors son maximum pour convaincre tous les réfugiés de la suivre elle et Lodvik jusque Célestia. Dernier bastion diviniste de la Foi et du Nouvel Ordre. En revanche.

    Puis, le lendemain, ils se mirent en route. La région avait été nettoyée de ses hérétiques, réaffirmant une nouvelle fois la suprématie des croyants sur leur saint pays.



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    " Que les flammes de leur volonté permettent aux cendres de ce monde de faire renaître les âmes impures. "
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    Orion Yamveil
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  • Mar 30 Juil - 19:27
    L’acier claquant contre la roche humide résonnait en haut de la tour, tandis que les Divinistes, accompagnés des otages, s’en allèrent de la Forteresse Maudite. Orion, quant à lui, avait pris la fuite, juste après s’être relevé. Le regard masqué d’un voile d’acier du Consul, se portait sur son clone, qui était en train de disparaître en fumée, petit à petit. Il fallait dire que le paladin ne l’avait pas grandement amusé, heureusement qu’il n’était pas à sa place, se disait-il. Mais alors qu’il observait le groupe partir, il resta concentré sur le visage du jeune homme qu’il avait eu le temps d’apercevoir, avant que son clone ne le frappât.
    « C’est bien lui… » Murmura le Consul F, sa voix résonnant sous son masque qui lui, était carrément ancré sur son visage. C’était lui, son propre fils, qui était venu jusqu’à lui et qui, manifestement, ne se doutais de rien. Faire croire en sa mort était l’unique option pour mettre au moins un de ses enfants à l’abri de cette secte, le Fléau de l’Éternité. Non, il n’avait pas rejoint ce groupe par plaisir, mais bien parce qu’il y était contraint.

    Soudain, d’autres pas, différents de ceux précédents, approchèrent de la position de Fatalis. C’était l’un des sbires de la secte, qui était en charge de la garde des prisonniers. Visiblement, il n’avait pas fait son travail correctement, aux vues des pertes subies ce soir-là. Mais, ce n’était pas un grand problème et cela, il le savait. Tous ces hommes étaient offerts en sacrifice et étaient heureux d’être morts. Finalement, les protagonistes n’avaient fait qu’arranger leur propre ennemi.
    « Monsieur Fatalis. Visiblement, tout ne s’est pas exactement déroulé comme prévu. Nous avons perdu un quart des prisonniers et… » Commença le second, tandis qu’il fût rapidement coupé par son opposant.

    « Non, c’est très bien. Très, très bien même. Nous avons eu tout ce qu’il fallait ici. Prépare les prisonniers restants et vite. Nous les remmenons à Bénédictus dès demain matin, avant l’aube. Z n’attendra pas une journée de plus. Quant aux cadavres que ces imbéciles ont laissés derrière eux, fait les charger dans une charrette, on les prend aussi. » Fit-il, juste avant de faire un simple geste de la main, pour faire comprendre à son second qu’il était temps pour lui de partir.
    Soudain, le Consul s’envola, sortant par un trou laissé dans le toit, puis s’envola en direction des vestiges du combat. Il se baissa, pour ramasser le masque du Vent, puis le regarda attentivement, avant de faiblement sourire, sous son propre masque à lui.

    - - -

    Orion, démuni et blessé, s’éloignait petit à petit de cette forteresse. Il se retourna pour jeter un dernier regard et, voir un homme volé. Ainsi, il n’était pas mort. Il se fichait bien de savoir ce qu’il s’était passé ni pourquoi il était encore en vie, il voulait simplement rentrer chez lui. Quelques minutes passèrent, tandis que l’un des hommes de l’Ordre des Ombres rejoignit son chef, pour le ramener en lieux sûrs et panser ses blessures, avant de rentrer à la capitale, avec un bon rapport à faire à l’Oreille.
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