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  • Mar 27 Déc - 13:09
    Quartiers riches,
    Lendemain de la Brève interruption




    Deux ombres remontaient la rue large. Même dépourvue de lumière, le quartier prenait assez ses aises pour que la lune entourée d'étoiles soit totalement visible depuis le pavé égal et soigneusement entretenu. Rowena voyait sans aucun soucis le monde qui l'entourait, dans ces teintes onirique que prenaient les couleurs une fois la nuit tombée... Ce qui rendait la scène encore plus improbable.

    L'épaisse main d'une forme sombre de plus de deux mètres la tenait fermement par le bras pour s'assurer qu'elle ne disparaisse pas en courant, mais il n'avait pas de lanterne et n'y voyait pas plus que dans un tonneau fermé. Aussi, c'était la petite forme pâle à son côté, celle là même qu'il gardait comme un milicien un peu trop zélé, qui le guidait dans le dédales de rues tout en protestant à voix basse contre sa grippe trop serrée, tentant de temps à autre de lui faire desserrer la prise en tirant sur ses doigts.

    - Arrête ta comédie et finissions en ! " gronda la voix particulièrement grave du géant sombre après lui avoir mis un taquet derrière la tête ce qui la fit rire à moitié après une provocation bien sentie. Encore quelques mètres et elle tirait sur son bras pour lui désigner la façade devant laquelle ils se trouvaient.
    - ça va ! c'est là ! Tu va pouvoir retourner t'astiquer en gardant ta putain de porte, tocard.

    Un bruit de gorge mécontent. Il s'avança et son énorme poing tambourina à la porte de ce qui avait tout l'air d'être une auberge. Il dut réitérer plusieurs fois avant qu'un homme corpulent portant un bonnet de nuit vienne ouvrir. Il n'avait même pas demander qui s'était, si la personne avait été mal intentionnée, elle aurait pu rentrer d'elle même étant donné que la porte était laissée déverrouillée pour ne pas bloquer ses clients. D toute façon, suffisamment de patrouilles de garde se relayaient dans le quartier pour qu'il n'y ait pas de problème. Les deux voyageurs nocturnes en avaient d'ailleurs croisé plus d'une.

    - Patron ! " s'exclama la jeune femme blafarde à la joue égratignée lorsque le type apparu dans l'embrasure de la porte, incrédule. Elle parlait très fort, ce qui donnait un effet étrange avec sa voix bien trop mélodieuse. Comme un écho particulièrement suave, agréable à l'oreille.
    - Ma dame ?
    - Pardon pour l'heure. Ce gentil homme voulait s'assurer que je ne fasse pas la route tou...
    - Abrège.
    - La ferme, je marle. " lui renvoya-t-elle. " Donc... Shan'aël est là ?
    - Euh... Bien sûr... Le jeune maître est toujours dans la même chambre. Je vais...
    - Pas la peine, M'sieur. Je m'en occupe.

    Le géant brandit sous le nez du propriétaire un insigne bien connu des tavernes et auberges de la ville qui engageaient des costauds pour veiller sur les fêtards et les ramener chez eux sans encombre, que ce soit pour eux ou pour les riverains. Le plus étrange dans tout ça c'est que la jeune femme semblait tenir parfaitement debout et si elle n'était clairement pas sobre, elle n'était pas non plus aussi raide que certains de ses honorables clients qui repartaient pourtant seuls.

    Pas de quoi être assez étrange cependant pour que le propriétaire renonce à retrouver son lit au plus vite. Ce n'était pas la première fois qu'un de ces étranges anges-gardiens ramenait un client à bon port dans son établissement et ce n'était pas la première fois qu'il voyait la jeune femme, habituellement si polie... Par contre c'était la première fois que le jeune maître était impliqué de près ou de loin.

    S'il avait été mieux réveillé sans doute aurait il proposé de trouver une chambre à Rowena, mais le pauvre arrivait à peine à tenir les yeux ouverts. Il ouvrit grand la porte et le géant poussa la sirène à l'intérieur. Il leur indiqua rapidement où se trouvait la chambre de Shan, referma la porte et retourna dans sa chambre, son étonnement déjà embrumé par l'appel enchanteur de son propre oreiller.

    Dans les étages, le géant s'était fait inhabituellement furtif et quand Rowena avait vaguement ouvert la bouche, il lui avait mis encore un taquet derrière la tête pour la faire taire. Ils n'avaient pas du réveiller le moindre client sur tout le chemin qui les avait mené à la porte indiquée. Là par contre, il ne lésina pas et trois grands coups tombèrent sur le battant... dès fois que ce type soit dur de la feuille, là il serait réveiller.

    Dans le couloir, éclairé par la lampe à huile accroché au mur, non loin, le duo attendit en silence. Leurs ombres étaient étendues sur le sol, tremblotant au rythme de la flamme. Rowena, tira un peu les fils qui restaient de sa manche. Sa robe bleue était déchirée en plusieurs endroit. Le pan de tissus qui couvrait son bras et son dos du côté gauche avait été arraché, une large déchirure était visible sur le drapé et sa bretelle droite était étirée, presque craquée, laissant le vêtement bailler sous son bras et le long de ses côtes d'une façon assez peu pudique étant donné l'ampleur de sa poitrine. Ses cheveux blancs, jadis tressés le long de son crâne, étaient défaits. En plus de l'égratignure qu'elle avait sur la joue, une trace de griffe était visible sur le bras que ne tenait pas son accompagnateur.

    L'homme, d'ailleurs, ne lui jetait pas un regard. Sa peau d'un jaune d'or marbré de rouge et ses cornes lustrées, ne laissaient aucun doute sur la nature du oni blasé. Il leva une seconde fois la main mais la sirène l'arrêta avant qu'il ne frappe sur le battant, toujours fermement tenue.

    - Il a entendu, c'est bon. " souffla-t-elle à mi-voix, particulièrement agacée.

    Et quand la porte s'ouvrit, il regarda à peine l'occupant qui en sortait.

    - B'soir. Vous êtes bien Shan'aël ? Vous connaissez cette femme ? J'dois la ramener à quelqu'un qui l'empêchera de faire des connerie d'ici demain. Sinon je l'emmène à la garde. C'est vous qui voyez.
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  • Mar 27 Déc - 15:14
    La journée du lendemain du repas et de l’après-midi a la plage s'etait déroulé comme a son habitude. Aelle etait rentrée de la bibliothèque juste avant le couché du soleil, comme d'habitude. Shan lui avait interdit de se balader dans les rues la nuit sans personne avec elle. Et bien que cela aurait pu l'agacer, sur ce point la, elle n'avait pas bronchée. Elle connaissait aussi bien que lui les risques de certains quartiers de la capitale quand la lumiere ne les mettaient plus en visuel de la garde. Autant etre prudent.

    Ils avaient ainsi mangés tous les trois, comme d'habitude, Aelle faisant la conversation pour trois, souvent répondu par Cirdan qui semblait bien aimer discuter malgré son air timide. Et Shan se chargeait d'ajouter quelque détails en fonction de la conversation quand il avait quelque chose a dire.

    Et finalement ils étaient montés a l'étage, se préparant pour aller dormir. Cirdan d'abord, dans sa chambre, la troisième porte, la plus éloigné de l'escalier, puis Aelle, au milieu, avant que Shan ne soit la première, quasiment dans le passage, comme pour pouvoir intervenir le plus vite possible.

    Et comme souvent, il ne fit aucun commentaire quand, assit sur le bord de la fenetre, Aelle se présenta dans son pyjama trop grand, et alla s’effondrer sur son lit avant de se rendormir profondément. Il ne soupira même pas, et l'observa simplement un instant avant d'aller remonter une couverture sur elle.

    Son attention fut éveillé avant d'entendre les pas dans l'escalier. Il avait vu le duo remonter la rue, et avait reconnu aussitôt la Sirène, sans savoir vraiment qui était l'autre. Un garde ? Un membre d'un clan du désert ? Un drakyn dans tous les cas. Qu'est ce qu'elle avait bien pu faire ? Difficile de savoir exactement dans quel etat elle etait, mais il voyait qu'elle portait une tenue de soirée.

    Il réveilla aussitôt Aelle, et siffla pour Zim qui alla se poster sur le coté de la porte. Au troisième martellement, Aelle tira la porte de derrière, pour que quelqu'un, de dehors, ne puisse pas voir que c’était elle qui avait effectuée la manœuvre, et Shan se présenta face a la porte, un bras a l'intérieur de sa tenue, un bras le long du corps, l'autre venant entrer a l'intérieur de sa tenue par l'avant de son kimono entrouvert sur son torse. Il se baladait souvent comme ça dans la rue. Ainsi, il avait les doigts sur l'une de ses lames.

    - C'est moi.

    Il posa les yeux sur la jeune femme. Elle avait visiblement plusieurs blessures mineurs, et elle puait l'alcool. Il grimaça un instant en écoutant la phrase de son gardien d'un soir et lâcha son arme en s'approchant. Sans lui laisser le choix le moins du monde, il l'attrapa comme pour lui faire un câlin et la tira avec lui a l'intérieur.

    - Je m'en occupe, bonne soirée.

    Avant qu'il ne dise quoi que ce soit, Aelle claqua violemment la porte. Ils entendirent des grognements étouffés a l’extérieur, puis au bout d'un moment,des pas s'éloignant. Alors qu'il tenait toujours Rowena contre lui, et avant qu'Aelle puisse dire quoi que ce soit, on frappa doucement a la porte. Cirdan. Aelle ouvrit.

    - D ..dame Rowena...monsieur Shan...tous..tous vas bien ? J'ai entendu des « boom boom » et de l'agacement.

    Malgré l'état de ses oreilles, il avait visiblement une bonne ouie. Aelle retint ce qu'elle avait voulue dire, et alla droit vers lui, le prenant gentiment par les épaules et l'attirant a l'exterieur. Elle lança un regard a Shan pour lui dire qu'elle se chargeait de lui, et les deux disparurent derriere la porte qui se referma.

    - Tu es dans un triste etat.

    Il l'accompagna, toujours sans la lâcher, vers le lit, et la laissa s'y asseoir doucement, avant d'aller jusqu'à la petite table dans le coin de la pièce pour lui servir un verre d'eau.

    - Avec qui t'es tu battu ?
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  • Mar 27 Déc - 16:00
    Quand la porte claqua derrière elle, Rowena gloussa contre l'épaule de Shan. Elle avait suivi son mouvement sans aucun soucis, stable sur ses appuis et même plus dansante qu'à son habitude. Serrée contre son flanc, appuyée sur lui parce que c'était confortable, elle trouvait follement amusant que son agaçant accompagnateur se fasse si vertement renvoyé.

    - Ha ! Bien fait !

    Elle avait presque pitié de cet abruti... Non. Elle était juste amusée. C'était un abruti après tout. ... Abruti va.

    Et puis elle était plutôt bien là ou elle était... Même si elle aurait volontiers changé de tenue. Si elle sentait aussi fort l'alcool c'était en partie parce qu'une bouteille de liqueur imbibait les pans de sa robe bleue. Surprenamment, son foie n'était pas si imbibé que ça. L'alcool n'était pas la seule cause de son état second. Peut-être même pas la cause principale.

    Elle n'avait pas fait mine de se libérer de la poigne de Shan quand la porte avait à nouveau subit les assauts de quelqu'un d'autre. Cirdan... Et chiotte. Elle n'avait pas prévu ça en donnant le nom de Shan plutôt que celui de Tagar. Son trouble fut parfaitement visible, même au pire des aveugles et elle se redressa, s'appuyant moins lourdement sur l'épaule de Shan.

    - Tout va bien, Cirdan. " sourit-elle, absolument pas convaincante vu son état. " J'ai eu une soirée un peu agité mais maintenant ça va.

    Le gamin ne l'avait jamais vu dans la pénombre et son regard habituellement furtif avait du mal à ne pas fixer les billes entièrement noires que devenaient ses deux yeux, changeant fondamentalement, l'impression qui se dégageait de son visage. Et ce soir, lumière ou non, ils n'étaient pas près de reprendre leur apparence la plus courante.

    - Bah quoi ? " ajouta-t-elle face à l'expression inquiète du garçon avant qu'Aelle ne le prenne avec elle pour sortir. " Attend... Quand est-ce qu'elle est arrivée Aelle... Elle était là depuis le début ?

    La porte se referma et elle tourna la tête vers Shan, un peu perdue. Aelle était dans sa chambre ? Elle avait... Ils avaient... Et oui, elle était dans un état pas triste...

    - Soirée agitée. " acquiesça-t-elle. " Je peux marcher, tu sais ? Il me tenait parce qu'il me croyait pas quand je disais que j'essaierai pas de lui fausser compagnie. D'ailleurs, il était pas tendre...

    Elle passa la main sur la forme rouge que les doigts de l'oni avaient imprimés dans son bras et se mit à la frotter un peu, pour faire circuler le sang. Elle sentait encore sa poigne. C'était pas vraiment agréable.

    - Désolée de couper ta nuit. Ton nom est le seul qui m'est venu quand ils m'ont fait leur putain de chantage à la garde là.

    Elle s'assit sur le bord du lit, tirant la couverture en tapon qui couvrait un corps quelques minutes plus tôt. Le drap était encore tiède. Sa main jouait dans les replis du tissus jusqu'à ce que Shan revienne avec un verre d'eau qu'elle accepta et descendit d'un trait. Il n'y avait jamais trop d'eau.

    - Oh ça... Ils sont dans un état pire que le mien. " Elle sourit et posa le verre vide sur la table de chevet. " Y en a un qui se pavanait en chiant sur tous ceux qui ont rejoint le Front sans faire partie de l'armée. De la chair à canon qui n'avait qu'à... Boarf. J'étais déjà... bien dans l'ambiance, j'ai vu rouge. ça a dérapé. Tout le monde ira bien dans quelques semaines de toute façon.

    Après avoir taper sur le matelas près d'elle en un geste d'invitation pour qu'il s'y installe, elle s'était petit à petit redressée et appuyée en arrière sur ses bras. Elle mettait plus de poids sur celui avec la trace de main de l'oni que sur celui rougi par les entailles de quatre grosses griffes, c'était visible. Ses yeux noirs remontèrent vers le visage de Shan sans s'attendre à voir l'expression qu'il arborait... quelle qu'elle soit d'ailleurs.

    - Tu m'en veux ?
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    Anonymous
  • Mar 27 Déc - 16:56
    - Elle était la depuis le début. C'est elle qui a ouvert la porte.

    Il leva un sourcil, mais comprit presque instantanément quel type de regard c’était. Elle était encore plus facile a déchiffrer que d'habitude. Il soupira. Vraiment ? Elle pensait qu'ils avaient ce genre de relation ? C’était peut être l'alcool qui parlait, parce qu'il avait l'impression qu'elle le connaissait mieux que ça, quand même. Il commença a ouvrir la bouche, pour démentir, mais cela ne ferait que rajouter a la suspicion, vu son état. Il lui dirait bien si elle posait la question d'elle même.

    - Oui oui.

    Il avait dit ça évasivement. Oui elle pouvait marcher, mais ca ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas la soutenir jusqu'au lit, juste au cas ou. Si elle trébuchait et s'étalait par terre, ça n'allait rien arranger. Elle n'avait pas l'air au maximum de ses capacités, ca, c’était une évidence. Il ne la relâcha que lorsqu'elle fut bien assise sur le lit, confortablement, son verre d'eau en main. Il resta debout un petit instant, et quand elle lui fit signe de s'asseoir, il obéit, tombant a coté d'elle, a une main d'écart.

    - Ne t'excuse pas. Tu as bien fais. Je t'ai toujours dis de le faire, je ne vais pas te le reprocher maintenant.

    Et dans un sens il était même heureux qu'elle l'air privilégié a Tagar. Ca avait une certaine signification. Surtout vu a quel point les rares fois ou ils avaient parlés de lui, elle avait été élogieuse a son égard.

    Il l'écouta lui résumer la soirée. Beuverie, injure en l'air, agacement, énervement, perte de sang froid, bagarre de barre. Rien de bien nouveau. C’était même plutôt une bonne nouvelle qu'il n'y ai pas eu de vrai dégâts pour ceux faisant face a elle. Elle aurait pu en lobotomiser un sans même faire exprès. Elle devait être encore assez maître d'elle pour faire attention. Il savait qu'elle avait un bon contrôle d'elle même. Son regard était indéchiffrable, tombant sur elle comme une pluie de feuilles mortes en automne. Pas désagréable, mais qui demandait de s'ébrouer un instant pour s'en défaire.

    - ...Non je ne t'en veux pas. Je me demande plutôt si je dois être inquiet ou non.

    Aprés tout il ne l'a connaissait pas vraiment alcoolisé. Si elle avait été comme ça tous le long de sa vie, a prendre part a des bagarres une fois le sang un peu réchauffé par la liqueur, il n'aurait pas eu a s'en faire, c’était simplement la normalité. En revanche, si petit a petit, elle se laissait aller a cause d'autre chose, la, c’était plus problématique. Et il avait un peu peur que ce soit ça, la raison. Elle allait de plus en plus mal, son cœur et son esprit de plus en plus meurtris par le désespoir et la solitude.

    - Je ne sais pas vraiment quoi te dire. La dernière fois que j'ai voulu essayé, tu t'es énervée. Preuve donc que je n'avais pas les bons mots. Je ne sais pas si je les ai d'avantages aujourd'hui.

    Auprès du feu, elle s’était braquée, la journée macabre n'ayant pas du tout aidée. Mais ca ne changeait en rien la finalité des choses. Ce qu'il avait dit ce soir la, il le pensait toujours. Elle etait sur une pente raide, ou l'abandon de soi devenait de plus en plus tentant. Quand on perdait tout espoir de vivre, les limites devenaient plus flou.

    A quoi bon s'en remettre a des règles qui de toute façon n’enchaînaient pas les morts ? Encore plus, dans son cas, ou les bourreaux pouvaient l'oublier aussi vite que les aimés ? Il avait beaucoup pensé a Myriem. A comment elle ne l'avait absolument pas reconnu. Ca avait du lui faire mal, car il avait comprit rapidement que c’était une de ses proches amis. A force de vivre ça en continu, c’était une évidence que l'esprit atteignait un point de rupture, aussi proche que le cœur sombrait lentement dans l’abîme.

    Il avait baissé les yeux, et les remonta sur elle, et aprés un bref souffle intérieur, lui prit doucement la main dans la sienne, parlant a voix basse comme si il avait peur que les murs aient des oreilles.

    - ...Si je ne sais pas vraiment quoi te dire...toi...tu peux me parler. Je suis la et je n’oublie pas.
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    Invité
    Anonymous
  • Mar 27 Déc - 21:39
    Il... Était venu s'asseoir sans protester. ça c'était une surprise dont la jeune femme mis bien quelques secondes à se remettre. ça lui fit un drôle d'effet d'ailleurs, le voir être si proche sans hésitation. Ils étaient véritablement devenus amis, alors... Même avec ce regard étrange.

    - Inquiet ?  Pfah ! " Elle laissa échapper un éclat de rire en agitant la main. " Soit pas inquiet. Tu aurais du me voir avec mon copain Hale. On a fait tellement pire à l'époque.

    Les quelques fois où ils s'étaient croisés avant la guerre et avant le sang. A chaque fois, leur rencontre finissait par être étrange. Elle sourit de toutes ses dents en repensant à la fois ou elle avait du prendre partie pour sauver Hale d'un groupe de parieur en colère et que le démon l'avait plus ou moins regarder se battre parce qu'il n'avait pas fini son dessert. Ha ! ça avait été une sacré soirée celle là... C'était quoi ? sept ou huit ans plus tôt ? Son sourire s'effaça un peu. Elle aurait du en passer plus des soirées comme celle là.

    Hein ? Les bons mots ? Comment ça les bons mots ? Pour lui dire quoi ? Qu'avait-il dit qui l'avait énervé... Leur première aventure commune lui revint en tête et leur premier quiproquo. Mais ils l'avaient expliqué et c'était bon finalement. Depuis il n'y avait pas eu quoi que ce soit... Si ?

    Mais il paraissait particulièrement sérieux et elle le regarda, incrédule, remonter les yeux sur elle avec l'intensité silencieuse qui était la sienne. Il n'y avait que lui qui la regardait comme ça... Comme si elle ne pouvait rien cacher, quoi qu'elle tente. C'était injuste... Elle serra la main de Shan et se laissa aller vers lui jusqu'à poser son front sur son épaule, fuyant son regard, mais pas son contact.

    - Oui... Je sais... Il y a quelques mois j'aurais tout donner pour être sûre de ça... Enfin je donnerais encore tout pour en être sûre.

    Si elle l'avait rencontré un peu plus tôt cet été, ça aurait été lui et non Kirig qui l'aurait fait chancelé. Lui qui aurait disparu sans laisser de trace pour lui apprendre ce qu'elle avait besoin d'apprendre. Ou peut-être que les choses auraient été différentes un temps et que ça lui aurait fait encore plus mal.

    Pensivement, assaillie par les souvenirs brouillons de promesses et de compassion transformées en absence, elle baissa les yeux sur les doigts de Shan autour des siens et commença à jouer sur sa paume et son revers des deux mains.

    - ça aurait été toi, le présent de la Lune. ... Je te déteste...

    Deux constats, deux moitiés de phrases prononcées sur le même ton sans le moindre mouvement de rejet, sans même le moindre accent qui aurait pu lui laisser entendre qu'elle préférait qu'il s'éloigne. Pour autant, elle ne mentait pas. Son esprit passait d'une idée à l'autre sans filtre. Elle avait froid et savourait la chaleur de la main de l'elfe à laquelle elle réchauffait ses doigts gourds.

    - Je fini par te prendre pour acquis. Croire que tu ne m'oublieras pas. Parce que je ne veux pas que tu m'oublies... Et je fini par te dire des choses. D'habitude c'est à moi qu'on dit ces choses... Aelle a déjà oublié notre rencontre. On en parlait il y a quelques jours et impossible de se rappeler mon premier petit déjeuner ici. Alors qu'on travaille toute la journée ensemble.

    Elle serra un peu plus sa main, la discussion revenant avec la plus grande netteté pour elle. Une de plus qui ne tiendrait pas. Peut-être que Cirdan non plus maintenant qu'elle y pensait... Elle ne voulait pas y penser.

    - Tu n'as rien à boire, hein ? Histoire de partager un dernier verre.


    Elle savait pourtant qu'il ne buvait pas. Le cadet de ses soucis pour le moment. Elle ne s'était pas éloigné d'un cil en posant sa question.
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    Anonymous
  • Mar 27 Déc - 22:07
    Il l'avait a nouveau laissé parlé tranquillement, la laissant vagabonder au rythme de ses songes et des réponses qui lui venaient. Elle avait sourit, semblant perdue dans ses pensées pendant un instant, et il s’empêcha bien de l'interrompre dans cet exercice. Si elle pouvait essayer de trouver la joie dans sa mémoire, ce qu'elle ne pouvait plus forcément espérer de la mémoire des autres, il ne voulait pas l'interrompre.

    Quand elle murmura quasiment qu'elle le détestait, il ne la prit pas aux mots, et cru voir a travers ce qu'elle sous-entendait. Il était arrivé trop tard ? Peut être que si il l'avait rencontré avant sa malédiction, tout aurait été différents, sur son approche a elle, et donc en définitive, sur son approche a lui. Mais il n'en était pas vraiment convaincu.

    - Elle fait beaucoup d'effort. Elle t'apprécie beaucoup. Beaucoup plus meme que ce que je l'aurais cru. Chaque soir quand elle rentre, elle note des pensées de sa journée, pour essayer de se remémorer un maximum du temps que vous passez ensemble. Et le matin elle essaye de relire avant de partir. Je la vois des fois froncés les sourcils sur certaine page...mais comme souvent, elle garde son sourire.

    Il préféra ne pas s'aventurer sur le cas Aelle. Sur la raison pour laquelle elle semblait toujours aborder ce masque de joie, mais également sur le fait qu'elle dormait toute les nuits avec lui. Si Rowena demandait, il pourrait en parler, mais il ne voyait pas l’intérêt d'amener le sujet de lui même.

    Il se leva plutôt, laissant sa main doucement se retirer de celle de la Sirene, et il alla jusqu'à un placard au fond. Elle savait qu'il ne buvait pas, mais il ne lui avait jamais expliqué clairement pourquoi. Ni même son histoire. Réellement ce qu'il s’était passé. Il se rendit compte qu'au final, elle connaissait les contours de sa personne, mais ne savait pas tant que ça de choses sur qui il était et comment il était devenu le Shan d'aujourd'hui.

    Il ouvrit le placard sans un mot et sorti une bouteille remplit d'un liquide a la couleur ambrée. Il le déboucha avec délicatesse et renifla avant de froncer les sourcils involontairement. C’était un rhum de plusieurs décennies d'ages, qu'on lui avait offert et qu'il n'avait bien sur jamais débouchée. Il avait apprit que c’était un genre d'alcool qui pouvait se garder prêt d'un siecle en prenant de la valeur.

    - J’espère que tu aimera ça. Ce n'est pas le dernier verre. C'est simplement le premier.

    Il attrapa son verre d'eau vide, et le remplit a moitié. Il n'avait pas envie de la rendre ivre morte non plus, et elle avait l'air d'avoir déjà commencé a remplir sa jauge. Il retomba assit a coté d'elle, sans rien prendre de son coté, et posa la bouteille a leur pied un peu plus loin pour éviter qu'ils ne la cassent par inadvertance, après l'avoir rebouchée.

    - Tu sais je...je me dis que je suis presque content que tu ai eu cette...malédiction.

    Il avait dit ça en ayant les yeux vers le sol. Pas vraiment sur de comment aborder son idée sans paraître odieux vis a vis des tourments qu'elle traversait constamment depuis un an.

    - Sans ça, tu aurais été différentes. Pas mieux ou moins bien...tu n'aurais juste pas été...la Rowena que j'ai rencontré dans la foret. Et dont je...dont je suis...

    Il souffla et s’arrêta, clignant plusieurs fois des yeux comme travaillant sur lui même. Puis finalement, il acheva juste avec une autre phrase en soufflant un peu ses paroles.

    - Ce sera des souvenirs forts pour quand tu seras sauvée. Nous nous en souviendrons pour toujours.
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    Anonymous
  • Mar 27 Déc - 22:59
    Lorsqu'il se leva, sans lui avoir répondu, elle se leva à sa suite et resta pétrifiée au bord du lit. Il n'avait pas prit la tangente en allant vers la porte. C'était une évidence, mais en même temps elle était bien contente de constater ça. Que cherchait-il ? Elle n'avait pas fait le rapprochement avec la question qu'elle venait de poser à peine une seconde plus tôt et lorsqu'elle le vit revenir, elle se rassit sur le lit, le suivant de ses grands yeux noirs. Un verre lui tomba dans les mains et elle regarda la liquide, étonnée.

    - Il sent bon... " sourit-elle en regardant le liquide ambré, entourant le verre de ses deux mains comme si c'était une soupe bien chaude. " C'est du vieux rhum, hein.

    Même dans le pire des état et en ayant envie de se saouler à mort, il lui était impossible de ne pas faire honneur à quelque chose qui avait un parfum aussi riche. C'était trop important pour elle de profiter de ce genre de plaisirs auxquels elle avait été éduquée si tardivement. Elle en regardait la teinte et les vaguelette lorsqu'elle penchant le verre. Puis elle en prit une première gorgée pour en apprécier le goût. ça, elle en était plus très sûre, les papilles déjà brûlées par la soirée, mais la chaleur dans sa gorge était grisante.

    - A ta santé. " Elle prit une seconde lampée bien plus grande. " Tu en veux ?

    Puis elle se tourna de nouveau vers Shan'aël, surprise par ce qu'il proposait. Un premier verre... C'était pas son premier verre... Et la suite...

    Elle resta à l'écouter, attentive comme une biche aux abois... ou un Limier à l’affût ? Chaque mot, elle le considérait avec toute l'importance que lui donnait la voix chantante de Shan. Elle était si concentrée qu'elle bredouillait parfois un mot, une son entendu, au fil de ce qu'il disait. Au fil de cet aveu étrange. Elle était attachant, même avec ce que lui avait fait cet accident.

    Le cœur de Rowena s'était douloureusement serré... Avant de battre plus fort. Fort comme les souvenirs dont il parlait... Il y croyait vraiment, alors. Il croyait fermement qu'elle allait s'en sortir... Il le disait, comme ça. Comme si c'était la chose la plus évidente qui soit sur cette terre. Non seulement qu'il y avait une solution mais qu'elle serait encore là pour parler avec lui après. Cet idiot d'optimiste.

    Un éclat de rire jaune lui sauta de la gorge. D'une main, elle repoussa ses cheveux défaits en arrière et ses yeux rougirent malgré elle sous l'afflux de larmes qu'elle parvenait pour l'heure à contenir.

    - Tu dis toujours ce genre de chose comme si de rien était... C'est trop... trop. Tu sous-entends des choses et tout est plus... compliqué.

    Elle reprit une gorgée et posa son verre avec encore un fond sur la table de chevet pour plonger vers ses sandales et les retirer en brefs mouvements saccadés... enfin essayer de les retirer parce que l'entreprise était plutôt corsée et tout en s'y reprenant plusieurs fois, sans regard Shan surtout, sa langue trop leste continuait à débiter des âneries.

    - J'ai pas envie de réfléchir d'accord ? Pas envie de peser le pour et le contre. ça me ronge. Je peux pas m'approcher comme ça. Je supporte pas l'idée de te perdre. J'ai pas... " Elle s'essuya le nez d'un revers de main. " Je peux pas... Et putain !

    Dans un mouvement d'agacement, elle se redressa, une seule chaussure retirée. Le laçage de ses spartiates n'était pas des plus simples mais elle le comprenait encore sans problème. Par contre, les nœuds de cuir qui fermaient le lacet était sacrément serrés. Elle prit une grand inspiration et souffla doucement. Toute sa vie n'était qu'un aggloméra de lutte complètement stupides et dépourvues de sens pour une victoire dérisoire qui ne durait même pas le temps d'en savourer le goût. Il n'y avait jamais rien de simple ! Jamais rien qui ne risquait pas de lui péter à la gueule !

    - C'est pas grave... " souffla-t-elle. " C'est pas grave, ça va passer. Désolée.

    Elle s'essuya les yeux et reprit son verre pour le finir d'un trait.
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  • Mar 27 Déc - 23:43
    - Non, ca va. Merci. Je...je ne supporte pas l'alcool. L'odeur me répugne, mais surtout...le goût. Le goût provoque de sale réaction sur mon corps. Ce n'est pas la peine de faire l'essai ce soir.

    Dans sa jeunesse, peu de temps après avoir quitté le village de son enfance, il était tombé dans un état comateux a la première gorgée d'alcool, a un tel point que plusieurs personnes autours dans l'auberge avait cru que le verre était empoisonné. Il avait eu de la chance, ce jour la, d'avoir eu des gens bienveillant autour de lui, qui avaient fait venir un docteur et n'avait pas détroussé le peu qu'il avait de possessions terrestres. Il n'avait jamais bu depuis.

    - Mais profites, il est tout a toi et je pense que pour mettre la main sur un breuvage de cette qualité, il faudrait une sacrée sommes. C'est le genre de breuvage qui doit etre servit a la table de l'empereur.

    Il sourit légèrement et se remit donc a coté d'elle. Et il remarqua son expression pendant qu'il parlait, repéra le mouvement fin de ses lèvres qui murmuraient quasiment des paroles inaudibles, trop lentement pour pouvoir réagir a chaque phrase qu'il disait. Mais il ne s'etait pas arrété. Il avait voulu qu'elle entende tout ce qu'il avait a dire. Et il l'avait dit.

    Il l'observa éclater de rire, restant totalement stoique de son coté. Puis être sur le point de fondre en larmes avant de se reprendre a l'unique force de son esprit, compressant ses émotions dans un étau pour ne pas que tout éclate. Ca aussi il lui avait dit, prêt du feu. Elle pouvait pleurer ou crier. Mais elle s’était énervée. Tout était plus compliqué ? Alors qu'au final, tout était extrêmement simple.

    - Me perdre... ?

    Il sursauta presque, en train d'analyser sa phrase quand elle avait sauté du lit comme un ressort qui lâche. Il était content d'avoir poussé la bouteille, sinon elle aurait volé a grand fracas dans la chambre. Il resta silencieux, la laissant respirer, reprendre son air, parler, doucement. Mais il l'a reprit aussitôt.

    - Non. Ça n'ira pas. Tant que tu te compressera intérieurement, que tu aura envie d'exploser, mais qu'a chaque fois, a la limite, tu te dira « ça ira », alors ça n'ira pas.

    Il hésita, comme souvent quand il avait envie de parler. La fois dans la ruelle, elle l'avait repoussé fortement. La fois prêt du feu, elle avait fait de même. Il s’était dit qu'il allait arrêter de parler. Mais en même temps...si lui ne disait rien, qui le ferait ? Il pouvait la laisser ainsi se détruire de l'intérieur ? Bien sur que non.

    - J'ai l'impression que...plus tu dis ça...plus tu dis « je n'ai pas envie de réfléchir »...plus tu te fais du mal. Chaque jour que je te vois, tu sembles encore plus désemparé. Parce que tu as du réfléchir... ? Ou bien parce que ce que tu fais quand tu ne réfléchis pas...n'est pas ce que tu recherches, au fond.

    Il ne se leva pas, n'ayant pas envie de rentrer dans sa zone d'intimité qu'elle s'etait crée en se levant. En approchant, il aurait pu percer la bulle, et tout faire éclater. Sa lèvre inférieur trembla un peu. Il savait ce que lui voulait, au fond. Et il savait qu'elle était au courant aussi, peu importe a quel point il essayait de se le cacher même a lui même. Mais il y avait autre chose qu'il voulait encore plus.

    - Je...je suis jaloux. De toute ces personnes que tu vois. Peu importe qui c'est, peu importe ce que tu fais avec eux. Ce n'est pas mes affaires. Il n'y a qu'une chose qui est mon affaire, dont j'ai vraiment envie. Et pour moi, c'est une chose très simple.

    Il se mordit la lèvre, ayant l'impression de se saborder un peu. Mais pas grave. Il y avait des choses plus importantes que lui. Elle, elle était plus importante que lui.

    - Je me moque de ce que tu fais. Je veux juste que...que tu sois heureuse et épanouis. Si je ne suis...ne suis pas ce que tu recherches...tu ne me perdra pas pour autant. Je resterais ton ami.

    Il souffla un peu.

    - La situation est simple. Tu as une maladie. Ou une malédiction, nous pouvons l'appeler comme tu veux. Nous cherchons un remède pour t'en débarrasser. Si nous trouvons, alors nous te sauvons. Sinon, nous chercherons une autre solution. Dans ce monde ou des etres géants peuvent créer des etres vivants de nulle part uniquement avec leur volonté, crois tu vraiment qu'il n'existe aucun moyen de te défaire de ton mal ?

    Il lui sourit doucement :

    - Nous trouverons, et tu pourra te construire la vie que tu veux. Avec qui tu veux. T'amuser ou et quand tu veux. Profiter de la vie, de l'art. Des gens, tout ce que tu aimes.

    Puis sa voix mourant un peu pour finir sa phrase.

    - Je v...tu seras heureuse. Et c'est ce qui compte.
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  • Mer 28 Déc - 0:55
    Simple... non. Tout. Absolument tout aurait été plus simple que... ça.

    Elle le détestait... Vraiment elle le détestait.

    - Je t'emmerde. Si, ça ira. Qu'est-ce qui te prend de remettre ça en doute ? Tu sais que ça représente. "

    Elle avait aboyé dès la première phrase, mais il ne s'était pas arrêté.

    Elle ne s'était pas rassise et ne s'était pas retournée pour lui faire face. Au fil de ce qu'il disait, elle avait resserrer ses propres bras autour d'elle, se ceinturant au point de s'en faire mal aux côtes.

    Il ne l'approchait pas. Ne la touchait pas. Ne la regardait pas. Non. Il lui livrait tout ça, sans rien pour la soutenir. Sans rien pour la distraire. Sans rien qui lui aurait permis de craquer de la seule façon qu'elle connaissait et qu'elle maîtrisait un tant soit peu. Non. Il ne lui offrait que sa vérité, qu'elle veuille l'entendre ou non. Qu'elle soit en capacité de la gérer ou non.

    Les pupilles dilatées, les oreilles à l'affût du moindre bruissement, elle sentait chaque hésitation, percevait chaque souffle, chaque changement dans son ton fluide. Elle s'en nourrissait à sa grande honte. Loin de son état normal, elle s'accrochait à un fait simple qui se trouvait être à peu près la seule chose qui lui éviter de se retourner pour le faire taire par tous les moyens : Son souffle court était une preuve en soit. Il tenait à elle. Elle le savait. Elle l'occultait, mais elle le savait. Depuis qu'elle l'avait envoyé sur les roses à la Halte du Loup, elle le savait. Elle avait poser des limites, des repères, des principes. Elle avait toujours su... Lui, par contre, quand s'en était-il rendu compte ?

    Phrase après phrase, il aiguisait ses lames pour mieux les planter dans le dos qu'elle lui tournait.

    C'était faux ! Elle ne se faisait pas mal en prenant du bon temps ! Espèce de puritain arriéré ! Petit puceau de merde sobre comme un chameau qui ne connaissait rien et se permettait de juger !

    ... Jaloux... Son cœur se serra de nouveau et ses bras autour d'elle avec lui. ... Il était près à rester là quoi qu'il se passe. Il était sûr de trouver un remède comme il n'était jamais sûr de rien d'autre dans la vie. Il lui offrait sa liberté en pointant une épée sur son propre cœur. Elle se laissa retomber sur le lit, pliée en avant.

    Il aurait pu ajouter de grands discours, le mal était fait. Les larmes avaient débordées et elle le détestait plus que jamais. Le soulagement et la terreur se battaient avec acharnement. La fierté venait de perdre contre ses émotions. Une main fermement appuyée sur sa bouche pour empêcher les premiers sanglots de passer, elle avait beau faire, sa respiration refusait de retrouver un rythme stable.

    Elle partait. Maintenant. C'était ce qui fallait. Ou...

    - C'est trop dur... J'en peux plus... Après, c'est trop loin... " annona-t-elle, la main de laquelle elle se bâillonnait flottant juste devant sa bouche et ses doigts malmenant ses lèvres alors que ses sanglots devenaient de plus en plus audibles. Elle ne pouvait pas le regarder, gardant obstinément les yeux clos ou braqués sur le sol. Son cœur battait jusque dans es tempes et les substances de la soirée avaient bien trop entamées sa carapace. " J'en peux plus d'être seule...

    Elle n'en pouvait plus de survivre en faisant le vide. Elle n'en pouvait plus de ne pas avoir d'avenir, de se sentir peu à peu dépossédée de tout. De n'avoir plus rien.
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  • Mer 28 Déc - 1:27
    Elle ne pu sans doute pas le voir, mais a la fin de sa dernière phrase, quand elle sembla presque supplier qu'on mette fin a sa solitude, il avait eu une réaction qui aurait pu être étonnante pour bon nombre de personnes dans cette situation. Certain aurait sans doute même trouvé cela révoltant. Alors qu'elle semblait tellement en détresse, tellement mal. A croire qu'il était un peu sadique? En tout cas, cela ne changea rien.

    Il eut un sourire.

    Pas un grand, un de ses sourires habituels un peu pincé. En la voyant ainsi s’effondrer sur elle même, il eu le sentiment qu'il n'avait absolument pas a s’inquiéter pour elle, après tout. Le plus dur était l'acceptation. Et elle venait de le faire. Elle aurait pu balancer son verre contre le mur et sortir en trombe en réveillant toute l'auberge. S'énerver. Comme dans la rue. Comme dans l'auberge. Mais elle n'avait pas fuit, cette fois. Elle se dressait pour tenter de combattre et d'avancer.

    Sans vraiment réfléchir aux mouvements exact qu'il faisait, il s'approcha doucement d'elle, jusqu'à ce qu'ils soient hanche contre hanche.

    - Je sais.

    Il savait oui. La solitude était un fardeau, quasiment une fatalité. Il l'affrontait quotidiennement depuis environ trois siècles. C’était peut être...non, sans doute pire pour elle qui avait connue l'exact opposé, en plus, alors que lui avait toujours vécu dans l'obscurité. Mais dans cette foret, durant un bref instant...

    Il avait cru comprendre, discerné, ce que ça faisait, d''avoir quelqu'un.

    Il n'avait pas esquissé le moindre geste pendant qu'il parlait. Car si elle avait fuit, cela n'aurait servit a rien. Il était bien placé pour le savoir. On pouvait vous secouer autant que possible, a la fin, c'etait a vous d'amorcer la différence. Et a personne d'autre. Ce mouvement, elle venait de le faire. Alors a présent, pour une fois, il voulait qu'elle ressente, au moins a une toute petite portion, la même chose que ce que lui avait ressentis ce soir la, alors qu'elle avait simplement discuté avec lui autour d'un feu.

    Il passa le bras autour d'elle, et la fit soudainement basculer sur lui, littéralement. Elle se retrouva a califourchon sur ses genoux, et il recula un peu sur le lit pour qu'ils soient plus confortable. Il se redressa un peu de sorte que son visage soit un peu au dessus de celui de Rowena. Il l'embrassa alors doucement sur la tempe, en serrant les deux bras qu'il avait passé autour de sa taille, dans son dos, la frottant légèrement, comme pour l'encourager a se laisser aller, a tout ouvrir, a enfin laisser exploser toute cette peur, ces doutes, ces angoisses, qu'elle accumulait de plus en plus au fil des dernières semaines.

    - Je sais bien.

    Tout n'irait pas mieux ensuite. Mais elle aurait les idées plus clair. Peut etre le cœur un peu plus léger.

    Il remonta l'une des mains dans ses cheveux et lui caressa gentiment la tête, sans pouvoir, malgré l'étrange calme apparent qu'il arborait quand on connaissait son aversion pour les contacts physique, dissimuler la violence des battements de son cœur. Au moins, dans cette position, elle ne pouvait pas voir dans quel état était son visage. Vu comme elle etait, il pouvait bien faire cet effort.

    - Nous sommes tous la.

    Elle avait Aelle et Cirdan ici. Tagar et Myriem, même sans la reconnaître, avait tout de suite compris et l'avait adopté comme une vieille connaissance. Il y en aurait encore beaucoup d'autres comme eux. Une relation, ca ne se limitait pas seulement a ses souvenirs en commun. C’était plus fort que ça. C’était un regard, une sensation. Une joie. Que tous finissais par avoir de graver sur leur visage quand le soir, après avoir remuer ces souvenirs brumeux, il l'a quittait en l'embrassant sur les joues ou en la serrant contre eux.

    - Je...je suis la.
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  • Mer 28 Déc - 2:11
    Sa respiration s'était coupée nette lorsqu'il s'était emparé d'elle pour la prendre sur ses genoux. Elle laça ses bras autour de son cou par réflexe, comme elle l'avait fait lorsqu'il l'avait soulevée par surprise pour plonger en enjambant le parapet de la promenade. Un baiser sur sa tempe. Lui qui l'entourait... lui...

    Une pensée qui ne dura qu'un battement de cil. A peine suffisamment de temps pour la toucher, avant que sa respiration ne s'éparpille à nouveau. Elle renifla bruyamment et enfouit la tête dans son cou. Ses bras se détendant, ses mains glissèrent de chaque côté de son cou et finirent par attraper le bord de son col, ses poings se crispant sur le revers bleuté. Elle se reposa complètement sur ses cuisses, ses jupons déjà en mauvais état remontant sans qu'elle ne s'en préoccupe, trop défaite pour penser à quelque chose d'aussi trivial.

    Elle était en train de faire quelque chose qu'elle ne savait pas faire. Qu'elle n'avait sûrement jamais fait. Elle lâchait prise. Contre lui, presque réduite à une boule repliée sur elle-même, elle pleura comme elle ne l'avait jamais fait devant qui que ce soit. Comme elle craignait de le faire depuis ses jours les plus sombres enfermée à Magic. Il n'y avait plus de pensée articulée, plus d'explication ou de justification. Elle était seulement à bout de nerf. Peut-être son état second aidait-il. Peut-être était-ce une véritable chance qu'elle osait s'accorder.

    Elle ne pensait ni à la situation, ni à l'heure, ni aux chambres voisines, ni au fait qu'elle dérangeait le demi-elfe en pleine nuit. Elle ne pensait pas même au lendemain ou à la proximité qui existait ou non entre eux. Elle ne pouvait pas tenir le choc seule. Elle n'en avait pas la capacité finalement. Il lui faisait miroiter le fait que jamais il ne l'oublierait, soit. Elle le croyait. Elle croyait tout, elle acceptait tout, du moment qu'il ne disparaisse pas de sa vie.

    Elle le serra un peu plus fort dans ses bras lorsqu'il lui promit qu'il était là. Au milieu de cette prétendu foule anonyme qui était là d'après lui, il y avait lui. Tangible. Précieux.

    - Dit moi encore que tu ne m'oublieras pas. " siffla-t-elle entre ses sanglots.

    Même si c'était un mensonge ou une hérésie qu'aucun d'eux ne pouvait contrôler. ça lui était égal.

    Elle pleura longtemps dans ses bras. Au bout du compte, elle n'était même plus certaine de savoir pourquoi précisément. Elle pleurait pour tout ce qu'elle n'arrivait pas à intégrer dans ce qui lui arrivait. L'horreur, la peine, la colère, la peur, l'incompréhension... Pour tout ce qui lui passait par le cœur. Jusqu'à ce que les larmes se tarissent, que sa respiration se réduise à quelques soubresauts fébriles et que ses épaules tressautent moins.

    Et au bout de tout ça, elle n'avait pas envie de s'excuser. Elle ne dirait pas qu'elle était désolée et ne demanderait pas pardon.

    Épuisée, elle releva la tête. Les yeux bouffis, la joue toujours aussi égratignée et l'autre toujours aussi craquelée de noir. Jusque là, elle n'avait pas osé croiser le regard de Shan'aël, mais maintenant, elle pouvait le faire. Elle le regarda, simplement, à sa merci la plus totale, la respiration tressautant encore un peu. Son esprit était embrumé de reconnaissance et de bien d'autres choses en plus des substances de la soirée. Certains auraient dit qu'après un tel orage, il était surtout blanc mais ce n'était pas tout à fait vrai. On ne pouvait pas ne rien penser face à un visage comme celui-là. Son cœur battait au ralenti, à grand coups profonds.
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  • Mer 28 Déc - 2:42
    Il n'ajouta rien pendant un moment, la laissant aller. Il sentait qu'il avait gagné cette étrange bataille que personne ne lui avait demandé de mener. Il l'avait fait en espérant simplement qu'elle se sente mieux après. Qu'elle, dés le lendemain, aller de l'avant, le cœur plus léger, le sourire aux lèvres. Tout serait plus facile. Tout irait plus vite.

    - Je ne t'oublierais jamais.

    Il se demanda en la serrant ainsi dans ses bras avec une certaine force tranquille, apaisante, si cela allait changer la relation qui se déroulait entre eux. Allaient ils devenir différent l'un envers l'autre ? Plus proche ? Ou alors le lendemain, les choses seraient elles gênantes ? C’était une question qu'il se posait a chaque fois qu'il anticiper une action sociale.

    - Je ne t'oublierais jamais.

    Il réfléchissait toujours trop, a chaque fois, et c’était comme ça qu'il s’était coupé du monde, mit sur le coté de la société, au fil des décennies. Par peur du ridicule, de s'humilier et de souffrir. De souffrir comme il avait déjà souffert. Mais il était bête. Avec elle, il n'y aurait pas ce problème. Jamais. Il en était certain.

    - Je ne t'oublierais jamais.

    Après l'avoir répété une troisième fois, il l'a laissa petit a petit se calmer. Il n'avait aucune idée de combien de temps ce passage avait duré. Ce qu'il savait en revanche, c'est qu'il se sentait bien mieux qu'il ne l'aurait songé si on lui avait dit qu'ils allaient se retrouver l'un sur l'autre aussi étroitement lié une petite heure auparavant. Il aurait paniqué et aurait réfuté la possibilité. En fait, a son contact il était...apaisé.

    Quand elle le regarda, il l'imita, et fit un tout petit hochement de tête comme pour valider la situation, timidement. Il s'en rendait compte maintenant. Il l'avait ainsi attiré d'autorité dans une étreinte. De lui même. Depuis quand il faisait ça ? Et surtout...surtout...ce visage...ce regard...

    - La...tu es vraiment magnifique.

    Il rougit de façon plus jouvencelle, d'une façon digne d'un adolescent, et leva une main pour écarter les cheveux collés par la sueur, sur le front, et par les larmes, sur les joues, de la sirène. Il lui ajusta gentiment la coupe de cheveux et lui caressa légèrement la joue par la même occasion, involontairement. Son cœur rata un battement en s'en apercevant mais il garda contenance.

    - Je ne te propose pas d'alcool. Tu en a assez eu pour ce soir. Cependant...


    Après un petit instant, comme si il n'avait pas envie de le faire finalement, il se leva, la portant sous les hanches, et se retourna pour l'asseoir sur le lit, la ou il avait lui même une seconde plus tôt. Il se délia finalement d'elle, après un long moment passé enlacé. Il eu un petit frisson en retrouvant son espace personnel. Il avait froid.

    Il alla récupérer le verre et un autre pour lui, et les remplit a ras bord d'eau. Il fallait qu'elle s'hydrate. Il revint devant elle, se pencha en avant pour le mettre a sa hauteur et qu'elle puisse le prendre, avant de poser le pichet toujours trois quart plein juste a porté de sa main pour qu'elle puisse se resservir autant qu'elle voulait.

    - Je te laisse mon lit pour ce soir. Je vais rester dans le fauteuil. Ou si tu préfères, j'irais dormir a coté. Mais pour l'instant, tu dois te reposer. Vraiment.

    Il avait peur qu'Aelle ne revienne dormir ici...a moins qu'elle dorme avec Cirdan pour cette fois.
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  • Mer 28 Déc - 3:05
    Une main trop douce pour appartenir à un guerrier plusieurs fois centenaire remit une mèche blanche derrière son oreille et elle ferma les yeux. Elle les garda clos pendant tout le temps qu'il prit pour réarranger sa coiffure. Elle se fichait bien que savoir à quoi elle pouvait ressembler mais elle gardait la vision de ses joues rougies derrière ses paupières. Elle n'avait rien répondu à son compliment. Elle l'avait seulement trouvé doux à son oreille comme elle trouvait douces les caresses par lesquelles il dégageait lentement son visage.

    ça lui faisait du bien. Sans penser à rien qui pouvait se trouver au-delà. Son corps avait été détendu par la crise de larme, mais là, c'était même le reste de son être qui, même fatigué, se détendait également.

    Elle n'avait plus envie d'alcool. Elle n'avait plus envie de grand chose. Elle était... rincée.

    Lorsqu'il se redressa pour la soulever à nouveau, elle avait posé la tempe contre son épaule, toujours sans un mot. L'oreille contre lui, elle entendait les battements de son coeur. Seulement quelques instant avant qu'il ne se retourne pour la déposer. Le froid l'entoura à nouveau. Elle aurait bien fait un geste pour le retenir si elle en avait eu le réflexe, même vague.

    De l'eau à nouveau, descendu d'un trait. Elle jeta un coup d’œil au pichet et déposa le verre vide non loin, se remettant sur le bord du lit pour l'atteindre. Il reculait d'un pas pour boire son propre verre, lorsqu'elle saisit sa main libre.

    - Reste.

    Il avait raison, il fallait qu'elle se repose, elle en avait conscience. Elle ne pensait pas à son état horrible lorsqu'elle dormait. Seulement à son contact et à ce qui la glaçait à l'idée de passer la nuit toute seule. Il n'était pas question de plaisir, seulement de présence. Un léger silence avait suivi son ordre maladroit. Que dire ?

    - S'il te plait, tu veux bien dormir avec moi ?

    Elle ne s'était pas levé et elle ne se montrerait pas insistante s'il venait à refuser. Elle n'était pas certaine de pouvoir expliquer davantage même s'il le lui demandait, son esprit vidé par l'émotion. Elle voulait seulement l'avoir près d'elle. C'était simple, pour une fois.
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  • Mer 28 Déc - 12:53
    Il avait commencé a lever son bras quand il fut stoppé par sa main lui demandant de ne pas s'éloigner. Non, de rester, carrément. Par reflexe, son regard se tourna vers le fauteuil. Ce ne serait pas la première fois qu'il veillerait sur son sommeil et...

    Ah. Ensemble. Ça il n’était pas trop sur. Il pouvait le faire bien sur, mais n’était ce pas inconvenant... ? Enfin, penser a ça, et lui dire, la ferait soit rigoler, soit s'énerver. Soit désespérer aussi, potentiellement. Et puis l’étreinte précédente, il n’était plus a ça prêt.

    - D'accord.

    Il lui sourit doucement et posa son verre a moitié vide avant d'aller chercher une couverture de plus., qu'il lança sur elle gentiment. Il l'étudia des pieds a la tete et songea qu'elle n'etait pas vraiment bien vêtue pour dormir agréablement.

    - Je peux demander au patron des vêtements pour la nuit si tu veux. Ce sera mieux que...ta robe déchirée.

    Ça lui donnait quand même un petit style il fallait le dire. Un peu rebelle sur certains aspect...un poil trop poivrot sortant de taverne de l'autre. Mais c’était le cas au final donc ça reflétait globalement bien la réalité. Sans lui laisser le temps de répondre, il était déjà sortit, la laissant seule. Il disparut ainsi pendant prêt de dix minutes et revint finalement avec un petit sac en toile.

    - Ce sont des vêtements de qualités, j’espère qu'ils t'iront bien. Oh, Aelle et Cirdan vont bien, j'ai vérifié, elle veille sur lui.

    Ou peut être l'inverse. Elle ne pouvait pas dormir sans une présence de confiance. Visiblement, elle avait adopté le jeune elfe comme en faisant parti de cette catégorie ce qui était une plutôt bonne nouvelle pour la suite. Il se retourna vers la fenêtre, observant la rue, pour la laisser se changer. Tout en faisant, il constata que la nuit etait déjà bien avancée.

    - Tu vas me faire le plaisir d'une chose demain. Et c'est non négociable.

    Il croisa les bras, l'air sérieux qu'elle ne pouvait pas voir. Il n'y avait que son dos et ses cheveux toujours attachés.

    - Demain pas de recherche. Tu fais une pause. Tu dors autant que tu le peux, même si tu n'as pas vraiment de contrôle sur ta...sur ton état.

    Au moins il avait l'habitude maintenant, il n'avait pas de soucis a la voir dans son etat cadavérique en période de sommeil.

    - Et l’après-midi tu viendra avec moi. On ira quelque part, pour se détendre l'esprit. Tu en as besoin. A force d’être tous le temps dans tes livres, tu vas devenir folle et ce ne sera pas la faute de la malédiction.

    Il se retourna quand elle fut changée et sourit.

    - Marché conclu ?
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  • Mer 28 Déc - 14:52
    Dans son état normal, la sirène se serait dit qu'il dormait avec Aelle, alors il pouvait bien dormir avec elle. Qu'ils avaient déjà partager un feu de camps, une tente, des tours de gardes, bien qu'ils n'aient jamais vraiment dormir sur la même paillasse. Qu'entre frères d'arme, les limites n'étaient pas vraiment les mêmes et que de toute façon il était son ami. Qu'il supportait mieux qu'avant son contact à elle, à force de passer du temps ensemble. Que ce n'était pas si important et qu'elle ne le dérangerait pas trop. Elle se serait dit que partager était un minimum plutôt que de le chasser de son propre lit.

    Sous influence, elle sourit, tout simplement, sans le moindre masque, la moindre arrière pensée. Elle ne voulait pas s'endormir seule et il avait accepter.

    En revanche, son départ n'était pas prévu et les protestations de la jeune femme n'y firent rien. Elle se retrouva seule dans la chambre aux couleurs nocturnes. La fenêtre ouverte sur la rue paisible laissait entrer à flot la lumière des étoiles. Pas un nuage n'obscurcissait le ciel ici. Quelques oiseaux se détachaient en noir sur la toile de fond indigo. Et le silence... Le bâtiment était correctement isolé visiblement. Elle n'entendait pas un bruit dans les chambres alentours. Pas un bruit à l'extérieur. Seulement le vrombissement discret de quelques uns de ces insectes qui chantaient avant l'hiver dans les régions les plus chaude du monde.

    Incapable de se remettre à gamberger, le coeur et l'esprit dans du coton, Rowena se détourna de la fenêtre pour s'approcher de la vasque d'eau et rincer son bras griffé. Le lycanthrope n'y avait pas été de main morte... Ils n'y avait pas beaucoup de loups au Reike, mieux accueillis dans d'autres régions du monde, et il avait fallu qu'elle en trouve un particulièrement énervé. L'eau fraiche était douce sur ses plaies et elle fini rapidement de se débarrasser du sang sui rougissait sa peau. C'était moche, mais elle avait vu tellement pire. Puis elle n'avait pas mal. Un sourire flotta sur son visage en se disant qu'il faudrait qu'elle retrouve ce que ce type lui avait fait goûter ce soir. C'était bien.

    ... insuffisant aussi.

    Son cœur se serra à nouveau et elle retourna s'asseoir sur le lit. Elle termina doucement de défaire ses sandales, les rangeant sur le côté. Puis retira ses boucles d'oreille, les posant sur la table de chevet pour ne garder que le collier dont elle ne se défaisait presque jamais. Dans le creux de sa main, elle regarda un moment la grue en vol que portait sa mère adoptive en son temps. ouvrit prudemment le fermoir et déposa le bijoux à côté de ses boucles.

    Elle ne réalisait pas qu'elle était plus détendue qu'elle ne l'avait été depuis des semaines. Des mois ? Elle était seulement... Elle respirait. C'était ça. Il y avait un peu plus de place à l'intérieur de sa propre poitrine. Juste un peu. Elle respirait.

    Lorsque Shan passa de nouveau la porte elle était encore assise, passant les mains dans ses cheveux avec précaution pour défaire les dernières bribes de ses tresses de la soirée et défaire les derniers nœuds. Elle était toujours décoiffée, mais au moins, elle n'avait plus les cheveux emmêlés.

    Elle accepta le vêtement de rechange. Dans le dos de Shan, le bruit de tissus qui tombe au sol succéda celui des rubans que l'on tire. Rowena jeta sa robe bleue imbibée d'alcool un peu plus loin dans un coin et puisque Shan était de dos, s'approcha de nouveau de la vasque pour se rincer rapidement. La pudeur ? Le chat l'avait mangée. Une fois à peu près propre, elle ouvrit le sac de toile pour découvrir une robe de chambre ouvragée qu'elle délaissa pour s'intéresser déjà à la chemise de corps particulièrement ample qui se trouvait également dans le paquet.

    Aux couleurs de l'auberge, tissée dans une fibre particulièrement douce, l'informe vêtement ondoyait comme de l'eau sur sa silhouette. Elle était assez grande pour qu'une onie reste décente en la portant et de chaque côté, sur ses flancs de sa taille à son aisselle, de fins rubans permettaient d'ajuster la chemise à sa morphologie. Elle le fit sans trop de mal, le procéder étant assez courant. Les manches courtes retombaient sur ses bras et le col était assez lâche. En bas, le tissus arrivait jusqu'à ses pieds. Mais elle était confortable et la sirène pouvait bouger sans être gênée ou s’emmêler dedans.

    Tout en s'habillant, elle avait écouter la demande de Shan. Silencieuse. Elle n'avait rien à objecter. Rien à ajouter. Elle lui aurait signé n'importe quelle reconnaissance de dette puisqu'il parlait avec cette voix là.

    - D'accord... Je ne négocierai pas.

    Elle lui sourit en retour, un sourire timide, encore impacté par les émotions en bataille qu'elle avait traversées, avant de grimper sur le lit pour passer du côté du mur. A genoux, elle secoua la couverture pour qu'elle se déploie sur le matelas avant de se glisser à demi dessous, redressée en appui sur un bras, et de se tourner vers Shan, attendant qu'il la rejoigne.
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