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Lyra mirait le magicien d'un mauvais œil, son regard sombre comme un sac de crin restait à l'affut, guettant le moindre mouvement suspect que ce soit chez lui ou les autres habitants de ce village. Lyra avait bien assez connu d'individus mielleux et joviaux à souhait qui cachaient à merveille leurs réelles intentions, bien plus pernicieuses en somme. Au moins, si la Majra était constamment hostile, se montrant désagréable avec tout ceux qu'elle rencontrait, et même des fois avec ceux qu'elle connaissait, elle savait à quoi s'en tenir et les autres aussi. Elle ne cachait rien car elle exprimait toujours ce qu'elle pensait des autres, même si ça les blessait, au moins il n'y avait pas de faux semblants, ce qu'elle soupçonnait derrière le sourire de Stonewell.

Un gamin chercha à s'approcher d'eux, mais Lyra le fusilla aussitôt du regard, sachant parfaitement qu'un gosse pouvait se montrer tout aussi dangereux qu'un adulte. De surcroit, si elle détestait bien quelque chose sur le Sekai, c'était bien les mômes. Le gamin se figea avant de détaller et de disparaitre dans une maison, comme si un loup s'était lancé à ses trousses. Quant à la Majra, elle emboita le pas à Stonewell, avide d'en terminer avec toute cette affaire qui ne faisait que ralentir la bonne marche des choses. Il commençait à être manifeste qu'ils avaient fait chou blanc, que contre toute attente, il n'y avait pas de Consul ici, ou tout du moins Lyra voyait mal le Consul N se terrer parmi ces cultivateurs de champignons au teint blême.

Ceci-dit, Erwin ne semblait pas en démordre, persuadé que le chef du village était un Consul, soufflant à Lyra qu'il voulait absolument le rencontrer. Cette dernière lui rendit une moue indescriptible pour toute réponse. Stonewell, ayant terminé de s'entretenir avec un habitant, Lyra en profita pour le questionner d'avantage, ne perdant pas de vue la perspective d'un p'tit génocide en despi.

- Vos croyances ne se baseraient-elles pas sur le Divinisme ? Vous qui n'êtes pas si isolés que ça, comme vous venez de l'avouer, vous devez surement savoir que des Titans ont ravagés la surface, n'êtes vous pas du bord de tous les autres Shoumeiens en suivant cette religion qu'est le Culte des Divins ? Elle ne le laissa pas répondre tout de suite. À ce propos, vous désignez ce village comme Vermeille, y en a t-il d'autres comme celui-ci dans la péninsule ? Elle renifla.

Les voilà qui pénétraient dans la dite auberge, une taverne tout ce qu'il y avait de plus classique, quant à savoir ce qu'ils y servaient, Lyra ne ferait pas confiance au moindre breuvage.

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Il s'avéra bien vite que la coquille joviale de Stonewell se craquelait face au matraquage opéré par Lyra, déversant tout son fiel au travers de question orientées pour éveiller la méfiance voir l'agacement du supposé Consul. Il s'avéra tout aussi vite qu'il était plus qu'un supposé Consul, Erwin ayant surement vu juste depuis le début. L'éclat d'airain du médaillon n'avait pas échappé à l'attention de Lyra lors de leur affrontement avec l'Oni d'Östergrund, et là aussi il n'échappa pas au regard affuté de la Majra qui compris aussitôt à qui ils avaient affaire.

Un tressautement dans la voix de son cousin lui prouva que Carnage réagissait vivement à ce même détail, Lyra ayant appris à reconnaitre les moments où Erwin échangeait mentalement avec le démon qui le parasitait à tout instant. Son regard se faisait absent, ses mains se crispaient subrepticement et une sorte de lueur écarlate passait dans son regard. Il fallait une certaine attention pour remarquer tout cela et comprendre qu'un démon était à l'œuvre derrière le visage du beau brun.

Lyra sentit soudain l'ambiance s'échauffer au sein de l'auberge, et s'il n'y avait aucun convive, une certaine foule se pressait devant la bâtisse, des yeux cherchant à apercevoir ces si rares étrangers qui s'entretenaient avec leur chef. Certains les voyaient surement comme de envahisseurs, d'autres comme des invités peu polis. Lyra, quant à elle se voyait en permanence comme une envahisseuse, ça faisait partie de sa vocation. Finalement, Erwin baissa les bras et laissa la main à sa cousine, terrible idée lorsqu'on se souvenait des différentes remarques des plus hostiles qu'elle promulguait depuis son arrivée à Vermeille. Mais soit ! Stonewell lui devait un duel, lui ayant volé celui avec le béhémoth. Et s'il l'avait oublié, elle, n'oubliait jamais un combat dû.

- Vous voyez bien que vous n'êtes pas en position de négocier. Votre repère est déjà signalé d'un point rouge sur toutes les cartes de l'Etat-major reikois, votre position est bancale. Tout ce que vous pouvez faire à présent c'est répondre en toute transparence aux questions de mon cousin. Et si vous pensez que votre tranquillité pourrait être mise à mal par notre arrivée, vous avez vus juste. Elle renifla de mépris. Tout ce que vous pouvez faire à présent est de limiter la casse, ce que vous avez déjà fait en vous montrant courtois jusque là, essayez donc de le rester pour sauver les vases. Le Reike ayant pris possession de ces terres, il sera exigé de votre "maitre" de ployer le genoux devant l'Empereur, ainsi que de participer à l'effort de guerre en engageant dans nos rangs vos meilleurs éléments et en fournissant vivres et matériels à nos troupes. Vous comprendrez que cela va dans votre sens aussi, visant à repousser les Titans de la péninsule sur laquelle vous vivez présentement. Elle conclut d'un sourire mauvais. Il serait dommage que d'autres que nous ne viennent vous importuner. Son regard s'intensifia.

La balle était dans son camps, un génocide dépendait de la décision de Stonewell. Répondre aux questions d'Erwin ou recevoir les dévoreurs dans son village.

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Il fallait reconnaitre que si Lyra se montrait la plus hostile envers les vermeillois et leur représentant depuis leur arrivée, c'était bien Erwin qui lui sauvait la mise avec une tempérance digne d'un véritable diplomate. Qui l'eut cru que ce soit lui le premier à vriller, lançant les hostilités avec une violence inouïe qui surprit jusqu'à sa cousine. Jusque là il restait calme, mais dès lors qu'il avait aperçu le symbole des Consuls et que Stonewell se fut braqué, le tempérament de Carnage sembla prendre le dessus et explosa à la face de leur hôte. Lyra, elle, ne broncha pas alors que son cousin hurlait sur le brun qui resta, lui aussi, stoïque. Toutefois, tous les badauds qui se pressaient aux fenêtres de l'auberge jusque là détalèrent dans un murmure de panique apeurée.

Stonewell, réagit lui aussi aux menaces d'Erwin qui alla jusqu'à tuer l'aubergiste qui n'avait rien demandé. Il envoya le démon en arrière d'un coup bien placé. Et si Lyra se réjouit de voir son cousin dans cet état, car c'était bien en rage qu'elle l'aimait le plus, elle ne resta pas de marbre bien longtemps. Sa dague dissimulée dans sa manche fusa, et si Stonewell réagit avec une vivacité hors-norme en renforçant sa main de roche pour bloquer le trait, la lame qu'il attrapa se chargea aussitôt à son contact en électricité, envoyant une décharge au visage du Consul qui cracha toute sa rage en tombant à la renverse de sa chaise.

Une légère fumerole s'échappait de sa joue ayant reçu l'impact de foudre, quant à sa main, bien que renforcée par la roche, elle était noircie par la magie élémentaire de son adversaire. Il jeta la dague au loin de rage et se redressa. Mais à peine fut-il debout que la Majra était déjà sur lui, envoyant son bâton dans un coup fulgurant porté à ses côtes. Un craquement sinistre révéla qu'au moins deux d'entre elles avaient été brisées. Quant à Stonewell, il fut projeté sur le côté, passant à son tour par le trou percé dans le mur par Erwin. Il valdingua dehors pour atterrir près du guerrier de flammes.

La place s'était vidée à une allure ahurissante, il n'y avait plus âme qui vive si ce n'étaient quelques regards apeurés d'entre les portes closes des maisons environnantes. Les habitations souterraines n'ayant pas besoin de volets, les villageois les plus courageux se risquèrent à jeter des coups d'œil par les fenêtres. Lyra sortit alors de l'auberge à son tour, mais cette fois par le vantail qu'elle fit voler. Elle tenait en joue le Consul d'une flèche en acier.

- Les plus pathétiques de mes adversaires sont ceux qui se sont surestimés. Tu en fais partie, Consul. Et sur ces mots, elle décocha sa flèche, sifflant dans l'air immobile de la caverne.

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Ce qu'Erwin était craquant quand il laissait sa rage latente resurgir en lui ! La colère lui allait si bien, même si elle avait tendance à le submerger quelque peu, effet secondaire de l'influence de Carnage, peut-être. Soudain, Lyra réalisa que ce qu'il lui plaisait peut-être chez Erwin c'était justement Carnage, donc Erwin n'avait rien à faire là dedans ? Non, après tout le détachement et la légèreté de son cousin l'apaisait quelque peu, en plus de l'amuser, ce qui finalement était propre à Erwin et non au démon. Tout doute était à écarter.

Pour ce qui était de Lyra, elle possédait en elle une rage, une colère et une haine bien supérieure à celle qui habitait Erwin, cette dernière faisant bien pâle figure à côté de l'hostilité naturelle de la Majra. En revanche, même lorsqu'elle éclatait, la cruauté de Lyra était toujours dirigée, maitrisée. C'était probablement ce qui faisait d'elle la plus redoutable du duo. Ceci-dit, Erwin était, de facto, bien plus imprévisible, et si cela pouvait présenter un défaut pour ses alliés, ça représentait une difficulté pour ses adversaires à le cerner. Là résidait toute la différence entre les cousins : leur manière de déverser leur haine sur le Sekai. Finalement, cela faisait d'eux un duo redoutable.

Cela, Clayron en faisait les frais en cet instant même, forcé qu'il était à observer ses protégés se faire massacrer sous ses yeux. Il était cependant étrange qu'il ne bouge pas le petit doigt pour voler à leur secours, adoptant plutôt une position défensive. Tant mieux, Lyra pouvait enfin vider son carquois qu'elle se trimballait à la ceinture jusqu'à présent. Et si la première pointe en acier fut bloquée par l'élémentaire de pierre, comme s'il se fut agit d'un vulgaire moustique, Lyra en décocha une autre dans la seconde, cette foi chargée électriquement. L'explosion de foudre de l'impact sembla énerver un peu plu Clayron qui vrilla pour de bon à la troisième flèche de foudre.

Il se rua vers la Majra qui jeta son arc pour mieux rouler sur le côté. L'élémentaire piétina l'arc long qui se brisa sous ses pas. Tant pis, de toute façon c'était pas son préféré. Lyra empoigna plutôt son bâton comme une lance et envoya le bout directement dans la jambe gauche du géant qui tomba sur le côté. Elle en profita alors pour envoyer un seconde coup, cette fois horizontalement, dans la trogne de Clayron qui sentit le coup passer. Même s'il était fait de roche, le mithril était plus dur encore.

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Erwin peinait à porter des coups efficaces à l'élémentaire qui se révélait particulièrement résistant aux attaques physiques. C'était dans ce genre de situations que Lyra se rendait compte qu'écouter la volonté de son cousin, qui ne voulait pas être accompagné d'une unité tactique, tenait de l'imprudence. À l'avenir, dès lors qu'Erwin aurait la lubie de se lancer dans l'inconnu, Lyra ferait fi de la petite intimité de son cousin et lui callerai une escouade en escorte. Ce n'était pas qu'elle craignait pour lui, non... pas du tout ! Simplement que le duo disposait de la puissance impériale pour leurs opérations, il était de bon sens d'en bénéficier.

Quant à Lyra, si à force elle parvenait à énerver le Consul plus qu'à le blesser gravement, à terme peut-être parviendrait-elle à porter le coup décisif. Cela Clayton le perçut et décida, à raison, de se concentrer sur la Majra. Il pivota alors pour envoyer un bras rocheux vers elle, et si elle esquiva de nouveau d'un bond de côté, elle tomba à la renverse et se cogna violemment l'occiput contre un perchis, la sonnant suffisamment longtemps pour que leur adversaire ne loupe pas son second coup. Lyra se pris le poing rocheux de Clayton dans l'épaule gauche. La violence de l'attaque et la douleur qui irradia jusqu'en bas de la colonne vertébrale ne lui laissa pas le moindre doute sur l'état critique de sa situation : son épaule était démise. Comme pour confirmer sa crainte, sa main lâcha prise sur son bâton qui roula au sol dans un tintement qui sonnait la victoire de l'élémentaire sur elle. Et si elle n'avait pas dit son dernier mot, elle ne ferait plus de coup d'éclat avec un bras en moins, ce dernier ballotant misérablement alors qu'elle passait par dessus le perchis pour éviter une nouvelle attaque de Clayton.

Ce dernier ri d'une voix sonore et leva l'un de ses immenses pieds pour chercher à écraser le bâton de combat telle une brindille mais poussa une violente imprécation en se rendant compte que le Mithril ne se briserait pas si facilement. Il l'envoya plus loin, hors de portée de Lyra qui se tenait l'épaule, ne quittant pas son adversaire de son regard nébuleux. Du sang perlait dans son cou. Son arc était brisé. Son bâton était hors d'atteinte. Son épaule démise. Il ne lui restait plus que sa dague en acier, bien maigre défense contre le mastodonte rocheux. Quant à sa magie, elle ne pouvait que difficilement percer l'armure de Clayton qui se décida à l'achever, se dirigeant vers elle alors qu'elle se plaquait contre un mur de maison en terre cuite.

- Carnage ! Bouge toi ou ton hôte aura de graves problèmes. Grailla-t-elle à l'attention du démon.

Peut-être sous-entendait-elle par là que si quelque chose lui arrivait, ses hommes avaient reçu pour ordre de chopper Erwin et de le passer à la question de manière... désagréable.

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Clayron n'était plus un ennemi qui intéressait Lyra, s'étant bien rendu compte qu'ils ne se battaient pas sur le même plan. Erwin serait plus à même de terrasser son nemesis du moment. De surcroit, la Majra avait un duel à terminer avec son toutou électrique, et même si elle n'avait plus son bâton pour bloquer sa magie, elle maitrisait le même élément que le béhémoth, ce qui lui donnait un avantage certain. Si Lyra faisait montre d'une assurance à toute épreuve à tout moment, c'était parce qu'elle était bien au fait de ses propres capacités et surtout de ses limites. Sentant qu'elle approchait de ces dernières, au lieu de se jeter à corp perdu contre le Consul, elle fit la seule chose intelligente lors d'une telle situation : Elle saisit le sabre tendu et se dressa face à la bête cornue.

Cette arme, elle la connaissait pour l'avoir déjà manipulée par le passé, ayant même battu son cousin en duel avec, une très belle lame - bien que sans nom - parfaitement équilibrée et d'une étrange robustesse. Elle allait en faire un bien meilleur usage que sa dague. Elle se baissa avec une telle vivacité que l'éclair qui la visait passa bien au dessus d'elle pour aller détruire la closerie derrière elle dans un fracas qui leur vrilla à tous les oreilles. Mais à peine l'éclat de l'attaque du béhémoth se fut-elle estompée que Lyra était déjà devant la bête. Comment, avec un bras inerte, se déplacer aussi vite ? Son regard glacial solidement ancré sur sa cible, elle tenait fermement le sabre recourbé dans sa main droite.

Le béhémoth, pour se prémunir de toute attaque se pencha en avant pour ouvrir grand sa gueule, les pointes de ses cornes et de ses dents formant une dangereuse barrière à la guerrière qui n'hésita pas à aggriper une corne pour mieux envoyer sa lame dans la gueule de la créature, lui lacérant l'intérieur de la bouche, fendant la langue en deux. Et lorsque la béhémoth rugit en claquant sa gueule dans l'espoir de happer son adversaire, Lyra avait déjà retiré sa main et usa de la corne pour virevolter jusque sur le crâne de la bête qui se cabra pour la faire tomber en arrière.

Mais la Majra fut plus rapide qu'à leur premier combat et glissa dans le dos du béhémoth, campa le sol de ses pied et tendit son bras valide pour planter sa lame dans le fondement même de la créature qui rugit d'une souffrance assourdissante. Il balaya l'air de sa queue, manquant de renverser l'humaine qui était sous son ventre. Elle envoya son sabre contre la peau de la bête, déchirant quelques téguments avant de se heurter à la carapace de roche du Consul.

Le béhémoth en profita pour envoyer une décharge électrique qui traversa le sabre pour faire lâcher prise à la Majra qui poussa un petit cri de surprise mêlée à une rage authentique. Mais avant de s'extraire de sous le béhémoth, elle envoya son pied gauche dans le pommeau de la lame pour l'enfoncer jusqu'à la garde dans le sternum de la créature qui vagit en se plaquant au sol dans l'espoir de broyer la reikoise sous les tonnes de son corps. La Sénéchale vit venir l'attaque et bondit sur le côté, mais se retrouva tout de même avec un pied bloqué sous l'une de ses pattes... oups.

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Erwin, au lieu de se concentrer sur son propre adversaire, décida de voler au secours de sa cousine. S'ils mourraient tous les deux pour cet élan d'héroïsme, elle le retrouverait parmi les étoiles et l'oblitérerait une seconde fois, juste pour lui rappeler que sauver son prochain passait en seconde position après la victoire. Enfin, peut-être était-ce là la fierté de la Majra qui cherchait à faire oublier la reconnaissance qu'elle avait pour Erwin qui se mettait en danger pour elle. Il ne faisait aucun doute que si la puissance de Carnage avait le don de séduire la Sénéchale, la loyauté d'Erwin ne la laissait pas insensible. N'ayant pas le temps ni même l'envie de lui signifier tout cela, la Majra lui lança plutôt un regard éloquent alors qu'elle ôtait sa jambe des griffes du béhémoth qui recula de quelques pas sous l'assaut du mercenaire.

Lyra mira le pommeau du sabre et se jeta de nouveau sous le béhémoth, glissant sur le sol boueux de la caverne, attrapant au passage l'arme, emporta avec elle des lambeaux de chairs et arrachant un rugissement de la créature. À peine fut elle debout, le sabre sanglant à la main, que les griffes du béhémoth sifflèrent dans sa direction. D'une habile pirouette, elle sauta sur la patte de la bête et trancha une griffe d'un habile moulinet de sa lame. Elle revint à terre, un genoux au sol. Son bras la meurtrissait, mais ne manifestait pas le moindre signe de douleur.

Aussitôt le béhémoth débarrassé d'Erwin qu'il envoya voler contre les bardeaux d'une cahutte, il envoya son autre patte vers Lyra qui contra l'attaque de son sabre, les griffes crissant sur l'acier dans une gerbe d'étincelle. Soudain, un arc électrique se forma sur le dos de la bête et fusa en direction de Lyra qui réagit à temps. Elle balaya l'air devant elle de sa lame à l'instant où la foudre la frappa. L'éclair éclata en milles arcs électrique avant qu'un autre, surgit du sabre pour aller s'écraser contre le Consul qui menaçait de contre-attaquer à son tour. Lyra avait renvoyé l'attaque de foudre du béhémoth vers son maitre. L'impact envoya l'élémentaire valser en arrière. Erwin devait en profiter, lui qui était de nouveau sur pied.

Aussi plaisant fusse cet combat, il était temps d'y mettre fin. La Majra se jeta sur le béhémoth qui chercha à la happer de sa gueule aux milles dents. Mais la ruade éperdue de la guerrière n'était qu'une feinte pour mieux le surprendre. Au dernier moment, elle se pencha en arrière, reculant suffisamment pour ne pas s'écraser contre la gueule grande ouverte de la créature et envoya plutôt son sabre transpercer le palais du béhémoth. La pointe de la lame perça le crâne de la bête, ses yeux se révulsèrent dans un ultime râle alors que l'arme de la Majra ressortait entre ses deux cornes.

Quelques arc électriques moribonds échappèrent de son corps veule avant qu'il ne s'écroule dans un fracas soulevant un nuage de poussière.

- Couché. Siffla-t-elle.

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Il fallait reconnaitre qu'avec un bras en moins, Lyra était parvenue à vaincre un béhémoth de foudre. Et si elle se garderai bien de le reconnaitre, sans Erwin, elle aurait finit broyée dessous. Le plus étonnant dans ce combat serré fut que Carnage n'en fasse pas partie, lui qui s'était éclipsé dans les méandres de l'esprit de son hôte, Lyra peinant à discerner ce que le démon y trouvait, tant elle savait les choses peu ragoutantes que le crâne de son cousin pouvait renfermer. C'était comme vivre dans un chancre vicié. Bah ! C'était un démon, il devait aimer ça.

Finalement, les enseignements martiaux de Lyra avaient bien servis à Erwin qui était parvenu à se débrouiller pas trop mal sans se reposer sur l'autre parasite. Il l'aida encore une fois en lui replaçant son épaule luxée, replaçant brusquement l'humérus de sa cousine dans sa cavité. Elle serra les dents pour ne pas subir le déshonneur d'une cri de douleur. Elle se releva en prenant la main tendue, faisant face à leur ennemi final ensemble. Et si n'mporte qui y aurait vu une belle démonstration de fraternité, Lyra préférait se concentrer sur leur victoire, s'évertuant à déchainer son mana sur l'élémentaire qui ne fit pas long feu, au sens propre.

Elle s'avança alors vers leur adversaire à terre, visiblement dans l'incapacité de se relever, couvert d'ecchymoses et pétéchies, il lorgnait Lyra de son unique œil, l'autre étant gonflé comme une prune. Il tenta d'articuler quelque parole, pour demander la pitié surement, mais il avait la mâchoire démise, ne parvenant qu'à baragouiner quelque imprécation sonore. Lyra le toisa d'un regard plus noir qu'une nuit sans lune avant d'abattre son sabre dans l'estomac du Consul C, faisant tourner sa lame, lentement, pour arracher un râle de souffrance à leur ennemi qui grailla, cracha du sang, se révulsa, puis s'immobilisa pour de bon. Et s'il avait rendu son dernier souffle, Lyra écrasa son talon contre son visage, encore et encore, jusqu'à en faire de la bouilli.

Finalement, le visage recouvert d'hémoglobine, le regard assombri, elle pivota vers Erwin, captant son regard.

- Quoi ? Lâcha-t-elle avant d'aller récupérer son bâton de mithril un peu plus loin.

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