DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Mégère

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    Tumulte et trombes en haute-mer [Ouvert] - Page 4 InRH1Ti
    Gazette des cendres
    Printemps 2024
    Lire le journal
    #6
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Chant des Ronces
    Derniers sujets
    Jour de pluie [Hélénaïs - Mortifère]Aujourd'hui à 2:34Mortifère
    Validation de Gunnar BremerAujourd'hui à 0:51PNJ
    Validation des RP de Zelevas - RépubliqueAujourd'hui à 0:45Zelevas E. Fraternitas
    CatharsisAujourd'hui à 0:39Zelevas E. Fraternitas
    [Challenge] Salut, ça va ?Hier à 23:41Leonora de Hengebach
    La Sirène et l'Exilé Hier à 23:33Kieran Ryven
    [En cours] Galen TorvaldsHier à 23:27Galen Torvalds
    Le Lever de LuneHier à 23:03Lyra Leezen
    4 participants
    Aller en bas
    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
    L'Amiral Bigorneau
    L'Amiral Bigorneau
    Messages : 136
    crédits : 979

    Info personnage
    Race: Elémentaire (Eau)
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique Mauvais
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3122-l-amiral-bigorneau-fleau-des-oceans-terminee
  • Mer 6 Mar - 2:28
    S'extirpant non sans difficulté d'une torpeur bien trop peu réparatrice à son goût, l'Amiral s'éveilla sous l'œil fripon du capitaine de la Renégate. L'espace d'un instant, Bigorneau se surprit à penser qu'il avait un sacré coup de bol d'être en vie car l'allégeance de Saumâtre ne tenant factuellement qu'à la puissance que détenait l'Elémentaire, il n'aurait pas été surprenant qu'il finisse le boulot et se débarrasse de son vieux d'emprunt en même temps que le duo de Limiers récalcitrants. Apparemment, la fidélité du jeune triton était au moins vaguement plus solide que ça. C'était bon à savoir.

    "Laisse moi deux secondes, déjà..."

    Entre le tir à la hanche, les coups de dague, les ruades de taureau de l'autre cinglé aux muscles disproportionnés et les divers impacts essuyés lors des assauts précédents; Bigorneau commençait à sentir le poids de l'âge s'imposer à lui en accéléré. Allongé sur un linge posé à la hâte dans une cabine qu'il ne reconnaissait pas particulièrement, le forban agrippa un pot qui traînait non loin de lui et eut bien de la chance d'y trouver de l'eau claire car en vue des prouesses sanitaires dont été capables les équipages de pirate, il aurait eut tôt fait d'engloutir son propre sang mêlé à des morceaux de flèches. Coup de bol, encore. Expirant bruyamment après une bonne gorgée, il s'assit pour de bon et constata par lui-même l'étendue des dégâts qu'il avait essuyé lors des batailles féroces qu'ils venaient de mener. C'était vraiment pas passé loin du tout, qu'il se disait. Les mirettes blanchâtres s'orientèrent vers le triton puis, après un soupir, Bigorneau lança :

    "On va s'diriger vers une île voisine. J'ai pas pour projet de garder ces deux idiots à bord. J'ai mieux en tête..."

    Tenant fermement la hanse du pot dont il avait déjà bu le gros du contenu, il avala trois gorgées de plus pour combattre cette sécheresse à laquelle se mêlait un arrière-goût ferreux pas tout à fait aussi agréable aux papilles que lorsqu'il venait du sang d'un autre. Saumâtre n'avait jamais eu besoin d'être aiguillé sur quoi que ce fut sur le plan logistique et une fois encore, il brillait par sa compétence et son sérieux. C'en était à se demander pourquoi il s'était joint aux fripouilles des grands fonds plutôt qu'aux "dignes" marins républicains mais l'Amiral n'était pas fâché que les convictions du jeune prédateur l'aient poussé à se diriger vers le crime plutôt qu'autre chose. Un anarchiste, un vrai. Dangereux, instable, mais fiable pour aujourd'hui. Demain, c'était l'affaire du Bigorneau du futur. Un vilain sourire aux lèvres, histoire de rappeler qu'il faisait pas dans la dentelle, l'Amiral ajouta :

    "Et si on a des captifs, aligne les sur le pont en compagnie de nos deux invités."

    Saumâtre se retira et Bigorneau ne perdit que peu de temps, s'aidant d'une pagaie brisée qu'il décida d'utiliser comme une canne de fortune. Il avait perdu une belle quantité de sang et sentait dans son bas-ventre une douleur qui irradiait au moindre de ses mouvements, mais sa folie furieuse le portait encore. Les maigres sutures permettant à ce qui devait rester dedans d'y demeurer saucissonné tenait plus ou moins debout et l'Amiral, tout aussi rapiécé que son rafiot, se contenta de balancer son épais manteau sur ses épaules avant de quitter la cabine pour découvrir, sur le pont principal, un important nombre de rascasses de profondeurs qui l'attendaient de pied ferme.

    Les acclamations des diaboliques crapules se firent entendre au moment où l'Elémentaire repoussa la porte de sa seule main libre pour apparaître au grand jour. Sacrément amoché, mais bien vivant et tout aussi souriant qu'au lever du soleil, le Fléau des Océans avait encore du fiel à vomir sur les autorités de la Nation Bleue, ce pour le plus grand plaisir de ses suivants. S'imposant comme ultimes agents du chaos au sein des mers tumultueuses qui bordaient la République, les monstres abyssaux trouvaient dans cette victoire un espoir de renouveau pour la piraterie. Ligotés à d'énormes cylindres de bois, Kieran comme Séraphin gisaient face à une douzaine de survivants de la bataille, eux aussi attachés. Les victimes des deux navires pirates imploraient le pardon des diables des océans mais de toute évidence, l'oreille pointue de Bigorneau n'accordait à leurs simagrées aucune forme d'attention.

    "M'sieurs dames..."

    Il adressa un regard à l'ensemble de l'assistance après s'être placé entre les deux Limiers et les autres captifs, puis son regard de murène alla jusqu'à Saumâtre et sa sœur, qu'il gratifia d'un hochement de tête sommaire en guise de remerciements. Il mira les Naufrageurs et Voltigeurs qui, bien qu'abimés par les combats, se tenaient encore debout, fiers et féroces. Tous avaient été rassemblés ici pour offrir à ce drame infernal une sordide conclusion, alors pourquoi les faire languir plus longtemps ?

    Bigorneau tendit sa main libre vers le visage de l'un des marins ligotés, puis jeta une œillade au Loup indéchiffrable qui ne se remettait qu'à peine de ses propres contusions ainsi qu'au Drakyn qui, quant à lui, semblait encore détenir une certaine rage de vaincre malgré sa momentanée faiblesse. Sobrement, Bigorneau entama :

    "Vous avez fait preuve, mes p'tits gars, d'un courage admirable en vous dressant face à nous..."

    A cet instant, une sphère d'eau plus imposante qu'un citron se forma dans sa paume et fila droit vers le crâne d'un prisonnier. Sa trogne explosa comme une pastèque dans un bruit visqueux et alors que les cris des autres survivants redoublaient d'intensité, l'Amiral reprit :

    "J'aurais dit un truc comme ça, si j'avais fait partie des légions de porcs qui vous mènent à la mort..."

    Le corps démoli de sa première cible s'écroula et alors que de maigres spasmes port-mortem s'emparaient de sa dépouille chétive, l'Amiral s'approcha un peu des deux cibles de son ire, puis continua son discours d'aliéné :

    "Mais vous n'vous êtes pas engagés dans une guerre entre deux armées rangées qui défendent l'honneur d'un monarque ou d'un autre. Vous vous en êtes pris aux pirates, mes agneaux, vous avez tenté de vous opposer au courroux des seuls Hommes qui jouissent encore de la liberté qu'on tente de leur arracher."

    Sa paume passa à la proie suivante et les inévitables suppliques se firent entendre mais, sans accorder à sa cible ne serait-ce qu'un regard, Bigorneau lui réserva le même traitement qu'à la précédente en rivant ses yeux fous sur ses deux véritables adversaires. Une effusion pourpre gicla jusqu'aux talons des bottes de l'Amiral et ses crocs se découvrirent en une risette malfaisante.

    "Ni Titan, ni Empire, ni République de pacotille ne viendront museler notre éternelle soif d'aventure. Nous dominerons pour toujours les vents, les marées, les tempêtes et les obstacles que vous dresserez face à nous. Voyez, êtres gouvernés, comme vous avez eu tort de confondre chiens et loups."

    Trois autres projectiles nés des arcanes jaillirent de la dextre de l'Elémentaire et autant de têtes tombèrent à la suite. Bigorneau leva son poing en l'air et les pleurs des survivants se mêlèrent aux bestiales acclamations des monstres constituant la horde barbare. Les sabres claquaient les uns contre les autres, les bêtes se gaussaient du sort des défunts et la fierté des crapules se fit plus grande à chaque assassinat, plus intense à chaque mot proféré avec vilénie par l'Amiral. Il s'approcha du Loup et du Dragon puis, avec un rictus dans lequel se lisait toute sa malveillance, il cracha :

    "Vous n'mourrez pas aujourd'hui, car vous serez porteurs d'un message. Survivez, bataillez, retrouvez moi au sommet après d'innombrables batailles. Prouvez, dans votre infinie bêtise, que c'est seulement par la violence que vous saurez m'arrêter. Montrez à ce monde de dingues que la civilisation et les lois ne sont qu'une plaisanterie et que les seules vérités du Sekaï se cachent dans les rivières de sang que font couler les guerriers."

    Il passa sa langue contre ses crocs, puis conclut :

    "Qu'on les balance par dessus bord. Nous dévorerons les autres."
    Noble de La République
    Noble de La République
    Seraphin du Razkaal
    Seraphin du Razkaal
    Messages : 245
    crédits : 1782

    Info personnage
    Race: Lycanthrope
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique Mauvais
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3067-terminee-seraphin-du-razkaal-d-elusiehttps://www.rp-cendres.com/t3164-liens-de-seraphin-d-elusie#27376https://www.rp-cendres.com/t3162-chronologie-du-limier-seraphin-d-elusie#27373
  • Jeu 7 Mar - 11:41
    Journal du Limier
    Mers du sud, de retour des terres du Kaizoku

    Face à la fureur inhumaine de Saumâtre, le Loup est réduit à l'état de victime impuissante, subissant une avalanche de coups qui déchirent non seulement sa chair mais aussi son âme. À chaque attaque, à chaque insulte proférée par le pirate, un doute corrosif s'infiltre dans l'esprit déjà tourmenté du Limier. La violence de Saumâtre, si écrasante et personnelle, ravive en lui sa nature la plus vile, celle d'une lâcheté qu'il aurait embrassée sans hésitation s'il en avait eu la force physique.

    "Il aurait rampé, abandonné tout honneur et toute allégeance, si seulement son corps meurtri lui avait permis de fuir cette humiliation. "

    Les paroles de Saumâtre, tranchantes comme des lames, s'insinuent dans ses pensées, lui faisant remettre en question la valeur de sa cause, l'essence même de son existence. Car tandis que le pirate intensifiait son attaque, une question venimeuse s'insinuait dans l'esprit du Limier : "Et s'il avait raison ?" Et si cette cause qu'il avait naïvement emprunté pour se donne une raison, cette cause pour laquelle il se battait était, en réalité, vaine ? Cette interrogation corrosive exacerbait sa douleur bien au-delà de la souffrance physique.

    Face à son implacable violence, le d'Elusie ressentait chaque coup non seulement comme une lésion physique mais également comme une attaque contre son esprit déjà tourmenté. Submergé par la fureur, ses pensées s'embrouillaient, se perdant dans un dédale de douleur et de doute. Alors que l'ennemi retirait brutalement la lame de son genou, une douleur aiguë traversait le Limier, ravivant le feu de ses interrogations internes. Chaque insulte, chaque humiliation infligée par le triton le faisait douter de la légitimité de son combat. La brutalité de chaque coup porté contre sa chair n'était rien comparée à la tourmente de son âme, le faisant se demander s'il n'était pas, au fond, un simple pion dans un jeu dont il ne comprenait pas les règles.

    "S'il le pouvait, il crierait grâce, implorerait pitié, mais son corps ne lui obéit plus, sa gorge remplie du goût ferreux de son sang ne lui permet que de gémir dans une lamentation muette, ses yeux se remplissant de larmes mêlées de sang."

    Quand le Capitaine Triton lui cribla à la cuisse, propulsant son corps meurtri contre le bois humide du navire, la douleur devenait presque secondaire. L'humiliation de se trouver dans une telle position d'impuissance, de se faire dominer de la sorte, creusait un gouffre de désespoir en lui. "La cause ? Mais quelle cause putain ?!", résonnait comme un mantra cruel dans son esprit, écho de la voix de son agresseur, semant le doute sur la valeur de sa lutte.

    À chaque nouvelle offense, à chaque nouvel assaut physique, c'était la conviction du Possédé qui s'effritait un peu plus. Saumâtre le chevauchant, le frappant sans relâche, ne faisait qu'ajouter à sa peine.

    L'étranglement final, où il tentait désespérément et vainement de se défendre, n'était que l'apogée de sa déchéance. L'air lui manquait, sa vision se troublait, noircissait, jusqu'à ce que l'obscurité totale l'engloutisse. Dans cet instant ultime de lucidité, le va-t-en-guerre déchu ne pouvait s'empêcher de se demander si, effectivement, tout ce qu'il était n'était au final qu'une vaine illusion.

    "..."

    Durant tout le récit de sa chute, ses démons intérieurs restaient étrangement silencieux, témoins muets de cette triste défaite, ne perturbant pas sa spirale descendante vers l'inconscience. Ces entités, qui l'avaient si souvent tourmenté, semblaient le laisser seul face à sa honte et ses douleurs, un silence accablant qui amplifiait encore sa solitude dans la défaite.

    La défaite

    La lâcheté

    L'abandon

    La crainte

    La honte

    L'humiliation

    ...

    La dure vérité

    Ainsi, dans le noir complet de son inconscience, le Perdu restait prisonnier de ses pensées agonisantes, un champ de bataille où la peur, la douleur, et la honte se faisaient écho, loin du tumulte du combat, mais enfermé dans une guerre intérieure bien plus dévastatrice.


    Disclaimer : Ouvert à tout dans mes RPs :
    torture, blessure, infirmité, supplice psychologique, mort etc...

    Liens :
    Troupes - Démons - Présentation de base
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Kieran Ryven
    Kieran Ryven
    Messages : 166
    crédits : 2635

    Info personnage
    Race: Drakyn
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Neutre Bon
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2655-kieran-ryven-terminehttps://www.rp-cendres.com/t2721-carnet-froisse-d-un-limier-kieranhttps://www.rp-cendres.com/t2732-journal-carbonise-kieran-ryven
  • Mar 12 Mar - 16:34
    C'est fini.

    L'écho de l'impact de l'attaque de l'amiral résonne encore dans sa caboche, tandis qu'il ouvre douloureusement les yeux. Le visage boursouflé par l'explosion aqueuse, le Drakyn faisait bien peine à voir. Son corps, intégralement mutilé de toute part. L'Amiral Bigorneau avait bien plus d'un tour dans son sac et il faut être bien prétentieux pour espérer avoir raison d'un homme de plusieurs siècles, passant le plus clair de sa vie à pourfendre les mers et les navires non avertis.  Pour autant, une fois que ses yeux s'ouvrent entièrement, la prédation dans son regard continuait à ne rien laisser présager de bon. Un grondement sinistre bourdonne dans sa cage thoracique, aux premiers sentiments de frustrations lorsqu'il constate les entraves qui lui empêchent de bouger. Il aurait aimé utiliser sa force surhumaine, ou bien le feu pour faire fondre ou brûler le matériel qui le tient attaché, mais cela ne règlera pas le nombre supérieurs de pirates qui continuent de faire du bruit inutilement. Il prend alors quelque temps pour aviser ce qui se profile autour de lui.

    Son odorat développé sera son ennemi, ses yeux de durs témoins, ses oreilles d'horribles rapporteurs, la berceuse chaotique d'une défaite cuisante. Entassés les uns à côté des autres, collés comme des sardines, les rescapés qui mêlent limiers et matelots ne ressemblent ni plus ni moins à un défilé d'esclaves. Dans son inquiétude, il cherche rapidement Séraphin, et le trouve allongé dans le coin de la cale, inconscient, laissé là comme un sac de détritus oublié. De quoi lui fouetter le sang d'une rage nouvelle. Il se redresse, retrouvant des forces sur ses jambes râblées et solides, une voix retentit juste à côté.

    « J'vous ai cru mort.
    - Pas encore.
    - Bienvenue dans la Ginette, m'sieur.
    - Trop aimable. »

    Un jeune matelot dont ses traits, autrefois robustes et animés par la vie en mer, sont maintenant marqués par la fatigue et la détresse. Des cernes profondes creusent ses yeux, témoins du temps passé à craindre pour sa vie. Son visage porte également les stigmates de la bataille récente : des ecchymoses et des éraflures témoignent de la lutte désespérée pour sauver son navire et son équipage. Ces marques physiques se mêlent à l'expression de son désespoir, soulignant la cruauté de son destin entre les mains des pirates impitoyables.

    Une misérable équipe de lâches, pensa le Dragon du Razkaal.

    « T'as peur ? Qu'il demande, en s'étirant la nuque.
    - Pas vous ?
    - J'ai peur que des enfoirés comme eux continuent de vivre.
    - C'est un cauchemar.
    - Tu as raison. Et comme dans tous les cauchemars, il y a un monstre à la fin.
    - Vous avez raison, ils sont horribles.
    - Je ne parlais pas d'eux. »  

    Qu'il assure d'une voix grondante alors qu'il détend son dos de multiples craquements.  Une voix plus grosse ordonne gentiment à tous de fermer leur caquet, puis rapidement on les attache à des cylindres une fois arrivée sur le pont. Passant les uns après les autres, le matelot tremblant devant Kieran, il peut apercevoir que les braies de son vis-à-vis sont souillées par l'urine de son propriétaire, pissant de peur. Une fois à la surface, la cacophonie assourdissante de l'équipage pirate retentit dans les esgourdes du Drakyn comme un rappel constant de la situation. La fin d'une bataille, le début d'une sanction.

    Entraîné comme un Reikois, conditionné comme un Limier, il fallait beaucoup pour tenter de bousculer l'homme cornu. Son nez retroussé, ses sourcils froncés, et ses expirations douces et régulières dégageait une sérénité macabre, et un calme volcanique. Au milieu des pleurs et des plaintes, il avait l'air d'une statue de plus de deux mètres qu'on avait posée au milieu du galion. Ignorant les pirates, ignorant l'entrée de l'Amiral, regardant la menace droit dans les yeux. Le jeune matelot va pleurer davantage au passage de la main de l'Amiral, cherchant de l'aide dans le regard de Kieran qui reste impassible. Davantage au discours qui va s'en suivre.

    Il aimerait répliquer, mais l'apparition de cet orbe lui empêche d'ouvrir la bouche, et c'est le pauvre matelot qui va voir sa tête exploser, en laissant une grosse gerbe de sang sur la moitié du visage de l'ancien Reikois, placide, et un flegme glacial. L'exécution gratuite. Dardant son regard toujours intense sur celui qui poursuit son énième laïus, les joutes viendront encore ricocher aussi facilement qu'une miche de pain sur un mur.

    « Mais vous n'vous êtes pas engagés dans une guerre entre deux armées rangées qui défendent l'honneur d'un monarque ou d'un autre. Vous vous en êtes pris aux pirates, mes agneaux, vous avez tenté de vous opposer au courroux des seuls Hommes qui jouissent encore de la liberté qu'on tente de leur arracher.
    - Personne s'en est pris aux pirates. Vous êtes deux fiottes qui ont embusqué deux navires, sans respecter cette fameuse liberté, puisque vous arrachez celle des autres naviguant librement ici. Vous êtes enfermés dans un credo incohérent, comme les gouvernements." Qu'il souffle paisiblement, d'une voix froide et calme. »

    Une autre tête explose, et cette fois ses traits se durcissent. Son visage tourne légèrement pour s'assurer que ce n'était pas Séraphin. Il aurait aimé, là, toute de suite, enfermer cette odieuse boîte crânienne entre ses doigts, et l'éclater entre ses phalanges dans un "pop" sinistre ou sa cervelle coulerait dans un clapotement visqueux au sol. Mais pour l'heure, il fallait attendre. Attendre que la mort vienne, car il se pensait évidemment condamné. Attendre que les Astres aient leur élan de clémence. Le Destin avait déjà jeté ses dés, Kieran se contentera de sourire à ce destin.

    « Ni Titan, ni Empire, ni République de pacotille ne viendront museler notre éternelle soif d'aventure. Nous dominerons pour toujours les vents, les marées, les tempêtes et les obstacles que vous dresserez face à nous. Voyez, êtres gouvernés, comme vous avez eu tort de confondre chiens et loups.
    - Les loups sont dignes, les clébards fidèles. Vous êtes ni l'un, ni l'autre. Deux lâches qui se cachent derrière leurs canons et leurs équipages et qui se félicitent entre eux d'être bon dans leur lâcheté. »

    Attaquer de dos, frapper à plusieurs, exécuter des personnes arrêtées et vulnérables, il faudra à Kieran l'explication claire de ce qu'est un valeureux pirate. Cherchant encore dans sa mémoire, quels faits d'armes valeureux ils ont collectionnés durant ce combat. Absolument aucun. La cacophonie brutale et sordide des autres têtes pulvérisées l'empêcheront de parler davantage. Trois hommes tombent et les acclamations résonnent comme une sombre et obscure ode à la cruauté. Ses mâchoires se serrent face à la décision de l'Amiral. Un message. Revenir plus fort pour les tuer, et montrer finalement qu'il n'y a que cette issue pour l'arrêter. Mais, cela veut dire nourrir perpétuellement le cercle infernal de la guerre, des tueries et des massacres. Là où réside toute la problématique de Kieran, et de son existence dans ce monde. Être Limier, veut dire rendre justice, mais cela veut dire continuer à semer du mal autour de soi, qu'importe si les personnes le méritent.

    Ils vont finir par-dessus bord, et ses compagnons vont finir dévorés. L'écœurement le traverse aussi douloureusement que le chagrin. Comme une main glaciale lui attrapant le cœur d'une poigne impitoyable, ses lèvres tremblent de colère, mais gardant ce contrôle qu'il refuse d'offrir à ses ennemis.

    « On va vous arrêter. Et vous serez jugé pour ça. » Qu'il termine, grave, ses yeux s'illuminant d'une lueur incandescente avant de s'éteindre doucement, redevenant aussi bleu que l'océan.

    Une réponse qui n'appelle pas au meurtre, mais à la justice, car c'était tout ce qu'il avait. Regardant l'horizon, puis, le Prévot, il arrive à l'horrible conclusion qu'ils sont loin d'être tirés d'affaires.

    Mais ils n'auront pas d'autres choix... Que de se relever.
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum