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Deydreus Fictilem
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La marche du Vent d'Acier
Event ouvert aux reikois et melornois
Melorn, habituellement si paisible et structurée, arborait non loin des portes de la ville, un regroupement bien coloré. Un nombre conséquent de personnes s’occupaient des préparatifs de dernière minute avant le grand départ, des cuisiniers, des historiens, des explorateurs et surtout une bonne concentration de héros reikois. Des armes, des livres, de la nourriture ou encore tout simplement du matériel d’exploration, jonchaient les tables et bancs extérieurs, au grand désarroi des habitants elfes qui n’appréciaient guère la cacophonie causée par une telle assemblée.
De nombreux drapeaux ou bannières pouvaient être aperçus ici et là, ces derniers représentaient le Reike et Melorn qui, de toute évidence, mettaient à l’honneur une fois de plus leur alliance de longue date. Suite à des informations récupérées par le Reike, une expédition s’était montée afin de retrouver les traces d’un potentiel archonte qui aurait pu se trouver au sein du grand nord, en plein milieu des terres inhospitalières et glaciaires. Ainsi, en faisant appel aux meilleurs soldats et explorateurs du Reike et de Melorn, l’expédition du Vent d’Acier avait vu le jour.
L’on pouvait entendre un homme crier dans le groupe d’individus :
—Est-ce que quelqu’un a vu ma hache ?! Je ne la trouve pas !
Sa phrase se perdit alors dans un début de fanfare, jouée par des trompettes avant que quelqu’un ne vienne voir les musiciens à la hâte pour leur annoncer que le départ n’était pas encore venu. De toute évidence, un certain amateurisme ressortait de la préparation de l’expédition. Amateurisme qui pouvait s’expliquer en tendant l’oreille du côté de la table principale sur laquelle reposait une grande carte de la région et devant laquelle se disputait une elfe et un nain.
—Des trompettes ? demandait la femme aux oreilles pointues sur le ton du reproche. Vraiment Kharik ? Et pourquoi pas des jongleurs de rue tant que vous y êtes.
—Les ressources ne sont pas infinies, ma chère Eliri, répondit alors le nain d’un ton qui se voulait sérieux. Votre jolie ville ne comporte pas vraiment de jongleurs, vous imaginez devoir les faire venir depuis le Reike pour un petit numéro avant de les renvoyer chez eux ?
La melornoise lui lança un regard noir et voyant que son interlocutrice semblait sur le point d’exploser, le nain ajouta prestement en se grattant la barbe.
—Oui enfin, c’est que tu vois, je voulais marquer le coup. Ce n’est pas tous les jours que nous allons devenir des héros !
—Ce n’est pas une de vos habituelles aventures ou chasses aux trésors, répondit-elle d’un ton sec. Nous faisons face à des forces qui dépassent de loin les dangers que vous pouvez habituellement croiser. Regardez donc autour de vous ? Qu’est-ce que c’est que cette préparation de dernière minute ? Je savais que je n’aurai pas dû vous laisser vous en charger.
Kharik s’empourpra légèrement.
—Allons, Eliri. Tout le monde sait que j’ai le contact facile, tu aurais fait fuir la plupart des explorateurs avec ton regard sévère. Oui ! Celui là même que tu me fais en ce moment ! Et puis, les trompettes c’est aussi pour envoyer un message tu vois ? On va aller se geler je sais pas combien de temps dans la neige, il vaut mieux que nos explorateurs en herbe aient un brasier ardent en eux, et quel meilleur moyen de l’alimenter que de vraiment marquer le coup ?
— Je vois pourtant un nombre important de soldats, êtes vous sûrs que ces derniers apprécient un tel chaos ? C’est si peu… professionnel.
—Les soldats du Reike ? s’exclama le nain avec un sourire. Mais non, je suis certain qu’ils le prennent bien ! Un peu de bonne bouffe, un bon verre de vin, quelques chansons et blagues salaces, je suis sûr que c’est tout ce dont ils ont besoin pour se mettre en condition.
—Certes. lâcha finalement l’elfe qui abandonna le sujet, sachant qu’elle serait de toute manière en désaccord constant avec son collègue de longue date. Passons, qu’en est-il de la personne que vous avez nommé à la tête de l’expédition ?
—Le choix était plutôt simple. Crois-le ou non, mais la Griffe en personne est présente. C’est un bon gaillard et le soutien de ses hommes lui est déjà acquis donc ça devrait se passer sans trop de souci. Pour les civils qui nous suivent, j’en ai vu quelques-uns le regarder avec des étoiles dans les yeux plein d’admiration. Et toi ? Tu as pu trouver le courage de déléguer ce rôle ?
—Effectivement, répondit Eliri, non sans un sourire satisfait. J’ai bien failli désespéré, mais finalement j’ai découvert une jeune femme au potentiel certain. Tu verras de qui il s’agit lors de son discours. (Elle fixa un temps la foule qui commençait à s’organiser.) D’ailleurs, ce dernier ne devrait tarder Je vais vérifier une dernière fois mes affaires, vous devriez faire de même. J’ai encore ce mauvais souvenir de la fois où vous aviez oublié votre corde dans votre chambre.
Alors que l’elfe s’en allait, le nain soupira avec un sourire. Puis il se dirigea vers le groupe de soldats, plus précisément vers Deydreus.
—Deydreus ! s’exclama-t-il avec un sourire. Comment vous sentez-vous ? La nuit s’est bien passée ? Vous avez pu goûter à ce fameux vin Melornois ? Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à prendre un petit verre. Les conditions seront rudes une fois dehors. Enfin, je ne vous embête pas, mais voilà, c’est officiel à partir de… maintenant ! Vous êtes le co-chef de cette expédition, mes félicitations. Je vous laisse faire votre discours sur l’estrade, une melornoise devrait monter avec vous pour faire son discours également. J’espère que tout se passera bien. (Il continua à voix basse, d’un air plus sérieux.) Vous qui avez déjà pu faire face à tout un tas d’horreurs, vous allez gérer pas vrai ? On ne risque rien, enfin je dis pas ça pour moi, mais pour les autres. L’historienne là bas, elle agit comme si rien de mal ne pouvait lui arriver, c’est que… j’ai une demande un peu personnelle. Est-ce que vous pourriez garder un oeil sur elle ? Et voir qu’il ne lui arrive rien ? Je sais que vous avez beaucoup à gérer déjà et pas forcément le temps de garder une melornoise à l’oeil et c’est probablement une demande un peu égoiste de ma part. Mais si on croise le même genre d’horreur qu’à Sable d’Or, je serais plus serein… Enfin, je ne vous embète pas plus. Encore merci de nous accompagner, c’est déjà un immense honneur de vous avoir ici parmis nous.
Il s’inclina finalement avec un sourire, laissant à la Griffe le champ libre jusqu’à l’estrade pour lancer officiellement le départ de cette entreprise. Zenaka avait été prévenue de manière plus formelle, par lettre, de monter sur l’estrade lorsque le co-chef d’expédition reikois y serait. Et étant donné que les civils commençaient à retrouver une certaine organisation et que le chaos ambiant laissait peu à peu place au calme, le moment était tout trouvé pour enfin débuter cette aventure tant attendue.
- Objectifs du tour:
- —(Pour Deydreus et Zenaka) : Faire un discours sur la scène et lancer le départ de l'expédition
—Profiter du moment de calme avant de braver le froid du grand nord
—Vérifier son inventaire
- Règle spéciale du tour:
- Pour ce premier tour, vous pouvez ajouter à la fin de votre message, en spoiler, le contenu de votre barda. Par exemple si vous avez pris des capes chaudes, des cordes, etc... Tout ce qui pourrait être utile.
Pour ce tour, pas de limite de mots, vous êtes libres de décrire toutes vos pensées, ce qui vous a poussé à vous rendre ici, etc... Amusez vous.
CENDRES
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Silencieux, Deydreus laissait son regard vairon courir sur la foule de civils et de militaires qui se préparaient. Réunis aux abords de Melorn, une expédition unique se préparait doucement. Des informations avaient été recueillies. Des enquêtes menées. Et à présent, les traces impies des Archontes avaient été retrouvés. Aujourd'hui, le Reike allait potentiellement pouvoir accomplir sa vengeance. Mais pour que cette dernière puisse s'accomplir, une collaboration avait été décidé avec les elfes de Melorn. Si le reikois estimait son armée largement capable de mener à bien la mission, il n'avait pas refusé l'aide du peuple aux oreilles pointues. Dans le Grand Nord, leur expertise magique serait sans doute un atout et les melornois étant de vieux alliés, il était en soit plutôt organique de les retrouver au sein d'expéditions comme celles-ci.
Ainsi, les héros se préparaient doucement, réunissant leurs bagages et se lançant ici et là diverses blagues grivoises. De temps en temps, certains individus faisaient connaissance, cherchant des liens amicaux avant de s'élancer dans ce qui pourrait être un aller simple. Et puis, il y avait les forces de l'armée. Des hommes d'armes, des archers... Et puis les Serres Pourpres. Aux portes de Melorn, une centaine d'armure noir et rouge s'était regroupée avec minutie et organisation. Parfaitement disciplinés, les Serres réarrangeaient leurs équipements et préparaient leurs affaires avec rigueur. Rien était laissé au hasard. Equipement contre le froid, vivres, matériel médical et d'hygiène, tentes, couvertures... Tout était fait pour permettre aux soldats d'élite, habitués du nord, d'avancer sans véritable embuche dans la suite de leur voyage, même si pour certains comme Tulkas, le froid semblait le torturer. Après tout, de nombreux dangers les attendraient alors, mieux valait-il se faciliter la vie à côté. Puis, parmi les nombreuses bannières noir et sang, se trouvaient les Dévoreurs. Les frères d'armes des Serres, leur contingent de berserkers. Leur force de frappe brutale. Alasker, Kahl. Des alliés de choix, que Deydreus était heureux d'avoir à ses côtés. Pour l'occasion, le bretteur aux lames jumelles avait également réquisitionné quelques janissaires, dont Vaesidia. Fier de ses troupes, fier de son armée, la Griffe reporta finalement son attention sur le reste des voyageurs. On y trouvait de tout. Des services logistiques regroupant les cuisiniers et autres armuriers, on pouvait également apercevoir des historiens et chercheurs. Ce n'était, au final, pas réellement étonnant. Tous ici voulaient découvrir les secrets que le Nord accepterait de leur révéler. Tous ici, même s'ils désiraient vaincre les Archontes, désirait en savoir plus. Dans la foule, le vampire aperçut quelques visages connus, ce qui lui étira un léger sourire. Il ne manquerait pas d'aller saluer ces derniers.
Lorsque Kharik interpella Deydreus, le tirant hors de ses pensées, le chevalier à l'armure noire analysa de nouveau rapidement la carte tout en écoutant d'un air amusé le nain lui demander de veiller sur l'historienne. Ainsi, la romance trouvait sa place même à la veille d'un départ pour une expédition dangereuse. Ce n'était pas étonnant, mais toujours amusant à constater. Relevant la tête, le bretteur étira un léger sourire au nain avant de finalement se redresser.
- J'essaierai de veiller sur elle Kharik, comme j'essaierai de veiller sur toute cette assemblée. Priez simplement les Astres que les immondices ayant souillé Sable d'Or ne soient pas plus retors qu'ils ne l'étaient à l'époque.
Tapotant l'épaule du demi-homme, le chevalier quitta ensuite la table "stratégique" pour se diriger doucement vers l'estrade où il devrait prononcer son discours. Croisant le chemin de celle qui serait "co-chef" à ses côtés, le bretteur la salua doucement, lui tendant la main en guise de respect.
- Ravi de vous rencontrer, Zenaka c'est cela? Je vais parler en premier, je vous laisserai ensuite ajouter quelque chose pour les melornois si vous le désirez. J'espère que notre collaboration sera aussi fructueuse que l'alliance entre la cité éternelle et le reike ne l'a été jusque là. Si vous avez besoin de quoique ce soit durant le voyage, n'hésitez pas. Nous devons partager tous les deux la moindre information ou le moindre problème que nous rencontrerons.
Quittant le regard particulier de la fae, l'être aux yeux vairons monta finalement sur la dite estrade. De là, il pouvait voir l'entièreté du groupement. L'entièreté de cette foule qui mêlait civils et militaires. L'entièreté de tous ces visages qui l'observaient. Fixant ainsi la foule, le vampire au regard bicolore prit une profonde inspiration, avant de finalement se lancer.
- Il y a quelques mois, le Reike a été attaqué en plein coeur. Alors que la nuit nous berçait de ses étoiles argentées, la Mort s'est déversée dans les rues de Sable d'Or. Une armée de morts-vivants, dirigés contre les mortels dans le seul but de les faire disparaître de ce monde. Mais la menace ne fut pas suffisante. Une foule de héros s'est alors réunie pour repousser cette vilenie. Et lorsque les Archontes sont apparus, c'est avec honneur, force et courage que nous avons tenu. Dans le sang, la boue et la douleur, nous avons vaincu les enfants du prétendu Dieu de la Mort, et renvoyé ses engeances auprès de lui. Aujourd'hui, l'odeur pestilentiel de ces êtres impies a été retrouvée. Aujourd'hui, nous avons une destination, un moyen de mener le combat directement sur leur territoire. De les blesser, à notre tour, en plein cœur. Je ne vous promets pas le confort. Je ne vous promets pas la facilité.... Il dégaina alors l'une de ses lames, la brandissant vers le ciel. Mais je vous promets la justice du tombeau! Le trépas pour tout ce qui se dressera contre nous. Tout ce qui osera remettre en cause notre droit d'exister. Notre mérite. En ce jour, nous pourrons demander rétribution pour nos frères et nos soeurs tombés au champ d'honneur! En ce jour, l'union de Melorn et du Reike terrassera toutes les menaces que ces faux dieux nous jetteront au visage, et nous percerons, ensemble, les secrets de leurs vices! Nous vaincrons, non pas car cela est la volonté des dieux, mais car nous sommes les hérauts d'un nouvel âge! Les hérauts des peuples de ce monde et la légion d'acier qui brisera les perfides souhaitant nous voir choir et périr. Unissez-vous à moi, peuple de Melorn! Reikois! Et ensemble, purifions ce monde des impies qui prétendent servir des dieux illégitimes!
Une acclamation, bruyante. Des hurlements de liesse. Des cris de guerre. La rage de tout un peuple. Rengainant finalement sa lame, le bretteur se tourna ensuite vers la fae qui dirigerait à ses côtés.
- C'est à vous. J'ai essayé de vous chauffer un peu la salle. Bon courage.
Un léger sourire, puis le bretteur se mit sur le côté pour laisser Zenaka s'exprimer à son tour. Lorsqu'elle eut enfin fini, le chevalier quitta l'estrade pour retourner auprès d'Alasker. Face au géant d'airain, le vampire ricana doucement alors qu'il arrivait à son niveau.
- Me regarde pas comme ça, tu sais que je déteste les discours. Tout comme je ne suis pas friand de devoir avancer avec autant de civils mais bon. Un soupir. Dis à Tulkas et Kahl de s'assurer que les gars ont bien récupéré tout leur matériel, j'aimerai éviter que l'un d'eux se retrouve sans vivres ou bien sans couverture. On ne sait pas ce qui nous attend là bas, mais je pense que seuls toi et moi sommes habitués de ce qui se trouve par delà ces montagnes. Je vous rejoint sous peu.
Quittant alors la compagnie du lycanthrope, le bretteur navigua doucement depuis la scène pour retourner au niveau de la table stratégique. Là, il retrouva Kharik et pointa du doigt le plan établi.
- Comme prévu, les militaires entoureront le convoi civil. Nous avancerons ensemble et les mages melornois s'assureront régulièrement qu'aucune menace magique n'arrive. Tout comme ils assisteront la logistique lorsque nous devrons monter le camp. Je reverrai notre stratégie en permanence selon l'évolution de la situation et les éventuelles demandes de Zenaka. Même si pour ce qui concerne la partie militaire, j'attends une coopération véritable.
Attendant les éventuels retours, le vampire s'en alla ensuite pour naviguer rapidement parmi la foule qui achevait sa préparation. Il y avait de tout. Si le bretteur qui reconnaitre un vétéran de la Peste obscure, il y remarqua également un agent particulier ainsi que de nouveaux visages. Et d'autres plus connus, comme celui de la nécromancienne qui l'avait assisté lors des attentats d'Apresol. Se dirigeant vers elle, la Griffe la salua doucement, l'observant faire ses affaires.
- Bonjour Isolde, ravi de voir que vous avez accepté de venir ici suite à ma lettre. L'expédition va bientôt se lancer. Si les Archontes sont effectivement présents, je pense que vous obtiendrez des éléments intéressants concernant votre domaine d'expertise. Et, de plus, il sera bon d'avoir quelqu'un comme vous parmi ce groupement. Et n'oubliez pas votre cape, le froid sera encore plus rude plus loin. Il étira un sourire moqueur. N'hésitez pas à venir près de moi ou des Serres s'il y a quoique ce soit. Oh et, Isolde. Vous pouvez m'appeler Deydreus.
Sans en dire plus, la Griffe retourna doucement à la partie "militaire" où les Serres attendaient avec les Dévoreurs. A coté d'eux, le groupement de janissaires demeurait également prêt à partir. Y retrouvant l'elfe au débit de parole développé, l'être aux yeux vairons s'approcha également pour la saluer de vive voix. Avec les connaissances de cette dernière et son savoir pluri centenaire, ils avaient avec eux un atout supplémentaire. Deydreus ignorait quels dangers les attendaient. Mais il était confiant. Confiant en ses troupes. Confiant dans tous ces héros et héroines qui avaient répondu présent. Récupérant à son tour son équipement, le chevalier vint placer ce dernier sur sa monture avant de finalement monter son destrier pour se diriger vers le point prévu.
Un vent d'acier commençait à souffler dans le Grand Nord, et ce dernier ferait bientôt trembler les fondations des enfants de X'O-rath.
- Tour 1: Equipement:
- Grande cape de fourrure par dessus son armure
- Tente + couverture et lit de camp
- Pierre à silex
- Corde et pioche
- Pelle
- Nécessaire d'hygiène
- Plantes médicinales basiques (achilée pour cataplasme, lait de pavot, etc...)
- Nécessaire de soin (bandages, fil à coudre etc)
Une partie de son équipement se trouve directement sur son cheval, le reste dans le convoi avec les Serres Pourpres qui ont eux aussi plus ou moins le même équipement.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen de La République
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Rang: C
Lorsque la Griffe en eut terminé avec son discours, le son des clairons hurlants résonna à nouveau. Les Serres, terribles loups dressés de l'Empire, se mirent au garde-à-vous, ce avec l'impensable et grisante rigueur que l'on leur reconnaissait et la synchronisation absolument parfaite de leurs mouvements. On eut dit que leur geste, effectué à l'unisson en réponse à l'appel d'un seul homme, eut l'effet d'un véritable coup de tonnerre qui fit trembler la terre elle-même. Ces militaires, fiers et droits, avaient pour fonction en cet instant précis de galvaniser le reste des participants à l'expédition de par leur simple ferveur guerrière.
Et puis après, il y avait les Dévoreurs...
"POUR L'EMPIRE ! POUR LA GRIFFE ! POUR L'EMPIRE ! POUR LA GRIFFE ! DU SANG POUR LES VAILLANTS, LA MORT POUR LES LÂCHES !
POUR L'EMPIRE ! POUR LA GRIFFE ! POUR L'EMPIRE ! POUR LA GRIFFE ! DU SANG POUR LES VAILLANTS, LA MORT POUR LES LÂCHES !
POUR L'EMPIRE ! POUR LA GRIFFE ! POUR L'EMPIRE ! POUR LA GRIFFE ! DU SANG POUR LES VAILLANTS, LA MORT POUR LES LÂCHES !"
Le cri du coeur des bêtes enragées du Reike s'accompagna aussitôt du fracas assourdissant de tables retournées, des chopes frappées les unes contre les autres et des cornes et crocs affutés qui se rencontraient en sauvages claquements. Dans cette ode à la guerre et au massacre, Kahl l'Ogre du Blizzard s'était fait véritable maître d'orchestre barbare et brutal. Debout sur l'une des tables dressées à la hâte à l'occasion de cette inexorable marche vers l'annihilation du mal rongeant leurs terres, l'Oni titanesque dansait comme un aliéné et arborait en guise de peinture rituel un amalgame d'hydromel, de sueur, de vin et de sang mêlés en un cocktail à l'immonde fragrance.
"Ce soir on se fracasse le crâne et demain, on coupe des têtes !"
"Et si nos ennemis n'en ont pas ?"
"Alors on coupera tout ce qui dépasse, sombre imbécile ! ALLEZ, TOUS AVEC MOI !"
Le chant guttural des fauves se fit à nouveau entendre, ce avec une telle volonté bestiale que toute autre tentative de conversation aux alentours était rendue muette. Qu'il était loin, l'Ogre grognon qui refusait catégoriquement de se faire tatouer le symbole impérial en prétextant que cette marque l'affaiblissait par sa simple existence. Les cuisses à l'air malgré le froid mordant, le colosse azuré présentait aujourd'hui le glyphe comme une véritable médaille. S'il était méconnaissable dans ses convictions, la métamorphose, d'ailleurs; ne s'arrêtait pas là.
Au fil des mois qui avaient suivi le périple au sein du havre de Puantrus, le géant des glaces s'était vu transformé autant sur le plan psychologique que physique. Il s'était fait encore moins civilisé, si tant était que cela puisse être possible, car la sinistre malédiction qui l'avait frappée jadis s'était étendue à l'ensemble de son être, dévorant jusqu'à son âme mais faisant par chance de lui ce qu'il avait toujours rêvé d'être. Simiesque, diabolique et monstrueux de ses crocs démultipliés jusqu'au bout de ses cornes anormalement allongées, la bête abjecte qu'il était devenu terrifiait les innocents et les justes par sa simple existence mais ses compères, pourtant, chantaient encore ses louanges.
Quelle idée saugrenue que d'ériger un animal malade en héros impérial.
A force de taper comme un sourd sur la table lui servant de support, Kahl finit inévitablement par démolir cette dernière, qui se fracassa sous son poids en balançant par la même occasion tabourets, victuailles et alcool sur le sol du campement. Il y eut des rires, des protestations et des cris indignés tandis que le géant allongé dans la boue neigeuse se bidonnait jusqu'à s'en décrocher la mâchoire. Un idiot, pourtant, eut le courage et la stupidité de tenter de s'interposer dans cette célébration grivoise :
"T'as pas fini ton bazar, le gros ? Tu nous fais tous passer pour des rigolos."
Il eut à peine le temps de finir sa phrase que déjà, le lion de givre en armure pourpre se ruait sur lui sans dire un mot. Malgré la fournaise de haine qui faisait pour lui office de cœur, il parvint dans sa folie à conserver suffisamment de lucidité pour ne pas tuer l'infidèle ayant osé interrompre la festive manifestation de son bonheur primal. Kahl empoigna le pauvre explorateur par la cuisse et vint alors le soulever au dessus de sa tête, avant de beugler :
"TOI TA GUEULE !"
Suite à quoi, il balança le malheureux comme un pauvre sac à patates et ce dernier finit sa course en un pitoyable roulé-boulé durant lequel il réalisa que, peut être, il valait mieux parfois éviter de jouer avec les couilles d'un dragon. Il y eut en conclusion à cet échange un nouveau tonnerre d'applaudissements durant lequel Kahl vint frapper son torse comme un gorille furieux tout en lâchant un beuglement tonitruant.
Cela promettait d'être une magnifique expédition.
- Equipement:
-Kahl a encore une fois consenti à mettre son armure intégrale, malgré son évidente absence de crainte du froid. (il mettra son pantalon après, promis)
-La fidèle massue en bronze céleste qui lui vient de Sable-d'Or
-Corde et pioche, nécessaire de grimpette
-Sac à bouffe rempli de rations impériales
-Munitions pour les copains archers et arbalétriers
La Danse-Mort
Isolde Malkyn
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La marche du Vent d'Acier
Event Reike/Melorn
Lorsque la mage noire reçut une lettre de la griffe, elle fut d’abord étonnée. Évidemment, le chevalier lui avait dit qu’il la recontacterait au sujet des archontes. Toutefois, elle pensait que ce n’était qu’une parole lancée au vent, sans incidence concrète. Pourtant, suite aux évènements auxquels ils avaient participé ensemble, l’enquête concernant les rebelles, puis les hérétiques, dans un village près d’Ikusa, elle avait bel et bien reçu ce courrier. Celui-ci l’invitait à se joindre à l’expédition du Vent d’Acier, à la conquête du Grand Nord. Le chef des Serres pourpres semblait croire sincèrement aux talents de l’étudiante et désirait l’avoir à ses côtés dans cette aventure. Tout cela paraissait merveilleux. Si elle mettait, bien entendu, de côté les nombreux risques encourus. La brune n’était pas vraiment une aventurière. Elle savait se battre, elle demeurait après tout dans l’Université prestigieuse et militaire du Reike. Cela dit, partir en vadrouille dans les territoires gelés du Grand Nord, voilà qui était une autre histoire. Elle qui n’était, jusqu’alors, pas allée beaucoup plus loin que les frontières du désert reikois.
Enfin, le chef des Armées vint achever de la convaincre en mentionnant l’archonte et ses secrets bien gardés. Le débusquer pouvait les mener à percer des mystères incroyables. Des choses qui intéressaient fortement la mage noire. En effet, suite aux évènements de Sable d’Or, les archontes avaient mené une attaque, avec une armée de morts-vivants. Le chevalier lui indiquait que les enfants de X’o-rath détenaient de grands secrets de nécromancie, un pouvoir exceptionnel. Isolde restait impressionnée, curieuse et envieuse. Cela dit, elle savait que l’expédition allait être hautement périlleuse. Par chance, elle serait accompagnée des meilleurs soldats du Reike dans cette aventure.
La route jusqu’à Melorn ne fut pas éprouvante, l’étudiante se joignit à un convoi de civils, en partance d’Ikusa, encadré par quelques militaires reikois. Arrivée à la cité elfique, elle constata que beaucoup d’individus étaient déjà sur place. Des soldats, accompagnés de civils aux fonctions diverses et variées. L’expédition comprenait des scientifiques, des historiens, des explorateurs, des chasseurs, des cuisiniers… Ce n’était pas qu’un effort militaire, mais une expédition visant à percer des mystères et découvrir des choses encore insondées. La brune paraissait enjouée d’avoir la chance de participer à un tel évènement.
Tandis qu’elle écoutait le discours du chef des Armées, elle ne put retenir ce léger frisson qui parcourait son corps. Elle comprenait la ferveur des soldats qui l’entouraient, le courage insufflé dans leur âme et la détermination dans leur cœur.
Lorsque la griffe eut fini son discours, Isolde se hâta de retourner préparer ses affaires pour le départ. Il lui fallait des vivres, quelques produits d’hygiène, de quoi pouvoir pratiquer les premiers soins, comme des bandages, des plantes médicinales etc. Elle gardait également de la corde, qui pouvait s’avérer utile, une pierre à silex, puis ses pierres magiques, qu’elle gardait toujours avec elle. Elle apportait également de quoi affronter la rudesse hivernale de ces territoires inhospitaliers, une tente ainsi qu’une paillasse de couchage et couverture. Elle allait bien s’arranger pour caser tout cela dans le convoi, afin de ne pas surcharger sa longue marche, qui sera déjà bien assez pénible. Pour les armes, elle conservait précieusement sa dague habituelle, dissimulée sous ses vêtements. Puis, elle prenait également son épée courte, qu’elle ne sortait qu’en de rares occasions. Elle n’était pas guerrière, mais son enseignement à Drakstrang, lui avait enseigné évidemment l’art du combat à l’épée.
Tandis qu’elle mettait en ordre ses effets personnels, elle eut le privilège de recevoir quelques encouragements du chef des Armées. Enfin, encouragements et petites taquineries. Cependant, il n’avait pas tort. Isolde s’armait de vêtements chauds et d’une cape épaisse et fourrée, afin d’affronter la rudesse du climat. En priant que cela fût suffisant.
- « Je vous remercie, Deydreus. Oh et, beau discours. » Répondit-elle, en dissimulant péniblement le sourire qui se dessinait sur ses lèvres.
Elle le regarda ensuite s’éloigner, tandis qu’elle se sentait rassurée de sa présence, ainsi que celle des Serres. Tous ces soldats d’élite savaient parfaitement ce qu’ils faisaient, ils étaient entraînés pour ce genre d’expéditions complexes et hasardeuses.
Elle retournait à ses affaires lorsque son attention fut attirée par un géant bleu, qui vociférait et paraissait détruire tout mobilier se trouvant à sa portée. Accompagné par une troupe de joyeux camarades, aussi bruyants et bestiaux les uns que les autres. Les Dévoreurs. Eux aussi allaient s’avérer utiles, vu qu’ils semblaient posséder de l’énergie à en revendre ! Il n’y aurait pas de place pour l’ennui dans cette aventure.
- Equipement :
- - Cape chaude
- Petite tente avec paillasse et couverture
- Des vivres
- Nécessaire d’hygiène
- Pierre à silex
- Kit premiers soins
- Plantes médicinales
- Corde
- Pierres magiques
- Dague
- Épée courte
Noble de La République
Arkalys Majalis
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J'ouvris l'énorme double porte de mon domaine, provoquant un vacarme à mesure que mes mains les poussaient, sans réelle difficulté. Le bruit du métal et du bois resonna dans le grand hall, alertant toutes les servantes de mon arrivée. Elles se mirent à courir dans tous les sens, cherchant certainement l'intendant, celle qui serait lap lus à même de m'aider. Elle ne tarda pas à apparaitre en haut du grand escalier ou reposer en bas des marches, plusieurs colis. Je m'étais arrêté devant, lui demandant après avoir retiré mon casque:
-Bien le bonjour Marigold. J'inclinais légèrement ma tête:-Veuillez excuser cette irruption.
-Bonjour Sir Ikhilosho. Compte tenu de votre négligence à m'avertir de votre venue, je ne peux que supposer que c'est une mission importante qui vous amène ici.
-Vous avez vu juste. Je vous demanderai de préparer au plus vite tout le nécessaire pour une expédition d'une durée indéterminée dans des contrées glacées.
-Vous pouvez compter sur moi. Il y a ceci qui est arrivé pour vous dans la matinée.
Elle disparut sans plus de formalité afin de répondre à ma demande. S'il y avait bien une qualité que l'on pouvait lui donner, c'est sa capacité à comprendre l'urgence d'une situation. Ayant reçu une missive alors que j'étais au Berceau, je m'étais hâté de revenir ici, sachant qu'il me faudrait vêtir d'un tout autre accoutrement si je voulais survivre dans le milieu hostile du grand nord. Mais pas avec ce que je venais de déballer, qui me tira un sourire, que ce soit ce couvre-chef que j'avais demandé ainsi qu'un habit pour une sirène. Si la gardienne allait être plus facile à trouver pour que je lui offre, la seconde personne allait être bien plus difficile à localiser. Si je revenais vivant de cette expédition, j'aurai tout le loisir de leur offrir ces présents , étonné d'en voir un troisième et pas des moindres trôner au sol.
Lorsque j'enlevai le tissu servant à le protéger, je découvris une lettre et une toile étonnante. Ce que je lus me fit chaud au coeur, au point de la lire une seconde fois. Je la rangeais dans une commode et recouvrais le tableau que je n'étais pas encore prêt à accrocher. Mais je me promis de m'en occuper à mon retour, pour assimiler les mots que j'avais du mal moi-même à accepter. D'ailleurs, mon intendante revint en me demandant, tandis qu'elle donnait une multitude de tâches aux servantes :
-À qui dois-je faire parvenir tout ceci ?
-Je vous demanderai juste d'emballer ces deux-là. Celui-ci en vert et l'autre en bleu. Je les remettrais en mains propres. Laissez le tableau ici, je m'en occuperais lorsque ma mission sera fini.
Je pris le temps de prendre un bon bain chaud avec des fleurs d'agrumes , sans parvenir totalement à me prélasser. Une fois sortit, Marigold, habitué à ce que je n'ai aucune pudeur, me posa mes nouveaux habits sans même tiquer. Elle m'avait préparé les tissus les plus chauds sans qu'il ne soit trop épais non plus. Je m'habillais , accrochant ma nouvelle armure couleur ébéne et mis un manteau épais cramoisi, sans me rendre compte qu'elle avait cousu en secret un petit pompon blanc dessus. Sans plus attendre, elle me dirigea vers l'extérieur, ou mon destrier m'attendait. Déjà harnaché,on lui avait fait porter une couverture très chaude pour braver le froid. Tout l'équipement nécessaire avait été accroché à lui, condensé dans un seul et même sac pour que je puisse rapidement l'en débarrasser le moment venu.
-Merci à vous toutes.
-Revenez nous vites.
-N'ayez crainte, même si ce n'est pas le cas, je me suis assuré que vous ne manquerez de rien, vous aurez ...
-Nous ne craignons pas de nous retrouver sans le sou mais que nous ne puisons jamais vous revoir. Elle croisa les bras avec un air de reproche:-Tant que vous êtes là-bas essayé de vous faire des amis, histoire que l'on fasse un banquet .
-Promis j'essaierai.
Dis-je amusé par ce manque cruel manque de travail qu'elle me faisait part indirectement. Après de rapides aurevoirs, je partis en direction du point de rassemblement indiqué dans ma missive. En quittant Ikusa, je vis que des affiches avaient été placardées dans la ville, faisant l'éloge de cette expédition qui promettait tellement de choses qui ont mes yeux, n'avaient aucune valeur. Ne recherchant nullement à devenir un héros ni à m'enrichir, je me demandais quel genre de volontaire allait se joindre à nos équipes. Sans compter qu'en affichant ainsi notre mission, certains de nos ennemis y verrait une occasion en or de s'infiltrer dans nos rangs pour nous donner le coup de grâce, quand nous nous y attendions le moins.
Une réalité qui ne cessa de croitre dans mon esprit à mesure que ma monture parcourait des kilomètres. Ma paranoïa permanente n'eut de cesse de me conforter dans cette idée, me promettant de me méfier de tous ceux qui allaient m'entourer de près ou de loin. Une fois arrivé à Melorn , je laissais un écuyer s'occuper de mon cheval noir, attrapant mon barda plus lourd que je ne l'aurai cru. j'accrochais ce sac à l'une de mes épaules, après avoir bien vérifié son contenu ainsi que sa fermeture. Loin d'être le dernier à être arrivé, je dus , à de multiples reprises , décliner l'invitation à rejoindre le rang de ceux qui appartenaient aux Serres Pourpres, compte tenu de la ressemblance de mon accoutrement au leur.
Je refusais aussi toute nourriture et boissons que l'on me proposait, ne pouvant me défaire de ces images du passé, celles ou on avait empoisonné tout le ravitaillement d'un escadron que j'avais rejoint . Puis j'avais ,sous les directives de Marigold, mangé tout ce qu'il y avait de plus calorique pour un voyage qui solliciterait autant mon corps. J'avais beau être d'une nature à être bouillant comme le Mont Kazan, je n'étais cependant pas immunisé face à un froid intense comme celui que l'on allait affronter. Je me demandais si la gardienne que j'avais rencontré il y a quelque temps de cela serait elle aussi sollicité. Je fus tiré de mes pensées lorsqu'un membre haut placé que beaucoup connaissaient fit son apparition.
Adossé contre des caisses , à l'écart , sachant pertinemment qu'une partie de toute cette foule appâtée par le gain , le renom et d'autres encore à es fins plus ou moins louables, j'écoutais le discours prononcé . Je ne pus me défaire de l'idée qu'une partie de tout ce beau monde allait se retrouver ensevelis par la neige dans les heures qui suivent. Je n'avais pas répondu présent pour une soif de vengeance mais parce qu' à travers ces décisions, nous pourrions sauver de nombreuses vies en agissant avant l'ennemi. Les acclamations qui s'en suivirent démontrèrent la détermination du peuple Reike et ceux issu de Melorn. D'ailleurs, ce fut l'un d'eux qui prit la relève pour un autre discours. Une jeune femme aux yeux rouges se présenta et comme avec le précédant, j'écoutais attentivement ses dires.
Une fois les troupes revigorées par toutes ces paroles,je m'avançais vers les groupes militaires en espérant que l'on ne me prenne pas pour un des Serres Pourpre . Je passais à côté d'un énergumène qui cassa une table sans même le regarder, bien trop concentré à chercher une place adéquate en évitant du mieux que je pouvais de heurter d'autres inconnus. Je mis la partie inférieure de mon casque, prêt à prendre la route et à affronter des ennemis qui pour moi ,pouvaient se trouver partout autour de nous.
-Bien le bonjour Marigold. J'inclinais légèrement ma tête:-Veuillez excuser cette irruption.
-Bonjour Sir Ikhilosho. Compte tenu de votre négligence à m'avertir de votre venue, je ne peux que supposer que c'est une mission importante qui vous amène ici.
-Vous avez vu juste. Je vous demanderai de préparer au plus vite tout le nécessaire pour une expédition d'une durée indéterminée dans des contrées glacées.
-Vous pouvez compter sur moi. Il y a ceci qui est arrivé pour vous dans la matinée.
Elle disparut sans plus de formalité afin de répondre à ma demande. S'il y avait bien une qualité que l'on pouvait lui donner, c'est sa capacité à comprendre l'urgence d'une situation. Ayant reçu une missive alors que j'étais au Berceau, je m'étais hâté de revenir ici, sachant qu'il me faudrait vêtir d'un tout autre accoutrement si je voulais survivre dans le milieu hostile du grand nord. Mais pas avec ce que je venais de déballer, qui me tira un sourire, que ce soit ce couvre-chef que j'avais demandé ainsi qu'un habit pour une sirène. Si la gardienne allait être plus facile à trouver pour que je lui offre, la seconde personne allait être bien plus difficile à localiser. Si je revenais vivant de cette expédition, j'aurai tout le loisir de leur offrir ces présents , étonné d'en voir un troisième et pas des moindres trôner au sol.
Lorsque j'enlevai le tissu servant à le protéger, je découvris une lettre et une toile étonnante. Ce que je lus me fit chaud au coeur, au point de la lire une seconde fois. Je la rangeais dans une commode et recouvrais le tableau que je n'étais pas encore prêt à accrocher. Mais je me promis de m'en occuper à mon retour, pour assimiler les mots que j'avais du mal moi-même à accepter. D'ailleurs, mon intendante revint en me demandant, tandis qu'elle donnait une multitude de tâches aux servantes :
-À qui dois-je faire parvenir tout ceci ?
-Je vous demanderai juste d'emballer ces deux-là. Celui-ci en vert et l'autre en bleu. Je les remettrais en mains propres. Laissez le tableau ici, je m'en occuperais lorsque ma mission sera fini.
Je pris le temps de prendre un bon bain chaud avec des fleurs d'agrumes , sans parvenir totalement à me prélasser. Une fois sortit, Marigold, habitué à ce que je n'ai aucune pudeur, me posa mes nouveaux habits sans même tiquer. Elle m'avait préparé les tissus les plus chauds sans qu'il ne soit trop épais non plus. Je m'habillais , accrochant ma nouvelle armure couleur ébéne et mis un manteau épais cramoisi, sans me rendre compte qu'elle avait cousu en secret un petit pompon blanc dessus. Sans plus attendre, elle me dirigea vers l'extérieur, ou mon destrier m'attendait. Déjà harnaché,on lui avait fait porter une couverture très chaude pour braver le froid. Tout l'équipement nécessaire avait été accroché à lui, condensé dans un seul et même sac pour que je puisse rapidement l'en débarrasser le moment venu.
-Merci à vous toutes.
-Revenez nous vites.
-N'ayez crainte, même si ce n'est pas le cas, je me suis assuré que vous ne manquerez de rien, vous aurez ...
-Nous ne craignons pas de nous retrouver sans le sou mais que nous ne puisons jamais vous revoir. Elle croisa les bras avec un air de reproche:-Tant que vous êtes là-bas essayé de vous faire des amis, histoire que l'on fasse un banquet .
-Promis j'essaierai.
Dis-je amusé par ce manque cruel manque de travail qu'elle me faisait part indirectement. Après de rapides aurevoirs, je partis en direction du point de rassemblement indiqué dans ma missive. En quittant Ikusa, je vis que des affiches avaient été placardées dans la ville, faisant l'éloge de cette expédition qui promettait tellement de choses qui ont mes yeux, n'avaient aucune valeur. Ne recherchant nullement à devenir un héros ni à m'enrichir, je me demandais quel genre de volontaire allait se joindre à nos équipes. Sans compter qu'en affichant ainsi notre mission, certains de nos ennemis y verrait une occasion en or de s'infiltrer dans nos rangs pour nous donner le coup de grâce, quand nous nous y attendions le moins.
Une réalité qui ne cessa de croitre dans mon esprit à mesure que ma monture parcourait des kilomètres. Ma paranoïa permanente n'eut de cesse de me conforter dans cette idée, me promettant de me méfier de tous ceux qui allaient m'entourer de près ou de loin. Une fois arrivé à Melorn , je laissais un écuyer s'occuper de mon cheval noir, attrapant mon barda plus lourd que je ne l'aurai cru. j'accrochais ce sac à l'une de mes épaules, après avoir bien vérifié son contenu ainsi que sa fermeture. Loin d'être le dernier à être arrivé, je dus , à de multiples reprises , décliner l'invitation à rejoindre le rang de ceux qui appartenaient aux Serres Pourpres, compte tenu de la ressemblance de mon accoutrement au leur.
Je refusais aussi toute nourriture et boissons que l'on me proposait, ne pouvant me défaire de ces images du passé, celles ou on avait empoisonné tout le ravitaillement d'un escadron que j'avais rejoint . Puis j'avais ,sous les directives de Marigold, mangé tout ce qu'il y avait de plus calorique pour un voyage qui solliciterait autant mon corps. J'avais beau être d'une nature à être bouillant comme le Mont Kazan, je n'étais cependant pas immunisé face à un froid intense comme celui que l'on allait affronter. Je me demandais si la gardienne que j'avais rencontré il y a quelque temps de cela serait elle aussi sollicité. Je fus tiré de mes pensées lorsqu'un membre haut placé que beaucoup connaissaient fit son apparition.
Adossé contre des caisses , à l'écart , sachant pertinemment qu'une partie de toute cette foule appâtée par le gain , le renom et d'autres encore à es fins plus ou moins louables, j'écoutais le discours prononcé . Je ne pus me défaire de l'idée qu'une partie de tout ce beau monde allait se retrouver ensevelis par la neige dans les heures qui suivent. Je n'avais pas répondu présent pour une soif de vengeance mais parce qu' à travers ces décisions, nous pourrions sauver de nombreuses vies en agissant avant l'ennemi. Les acclamations qui s'en suivirent démontrèrent la détermination du peuple Reike et ceux issu de Melorn. D'ailleurs, ce fut l'un d'eux qui prit la relève pour un autre discours. Une jeune femme aux yeux rouges se présenta et comme avec le précédant, j'écoutais attentivement ses dires.
Une fois les troupes revigorées par toutes ces paroles,je m'avançais vers les groupes militaires en espérant que l'on ne me prenne pas pour un des Serres Pourpre . Je passais à côté d'un énergumène qui cassa une table sans même le regarder, bien trop concentré à chercher une place adéquate en évitant du mieux que je pouvais de heurter d'autres inconnus. Je mis la partie inférieure de mon casque, prêt à prendre la route et à affronter des ennemis qui pour moi ,pouvaient se trouver partout autour de nous.
- Equipement:
- Dans le sac:
-Couverture.
-Lit de camp.
-Vêtement de rechange.
-Nécessaire d'hygiène.
-Des pots de miel de couleur rouge et noir.
-Du petit bois.
-De la viande/fruits séchée.
A sa ceinture/sur lui:
-Pierres à silex.
-Manteau tenant très chaud de couleur cramoisi.
-Sacoche avec des rations de survit.
-Grosse flasque d'eau
-Une corde.
-Une chaine noire.
-Une torche.
-Une flute noire.
-Une sacoche à billes.
-Une fronde.
-Un couteau.
-Son espadon noir du nom de Serrcoeur.
-Gantelets avec trois lames courbées: Il est très rare qu'il les utilise comme des armes. Il peut enlever ces lames pour les assembler de telle façon à former un grappin.
-Des bâtonnets au miel épicé dans un bocal.
Arkalys discute en 666699
Noble du Reike
Ben le Bouc
Messages : 125
crédits : 1710
crédits : 1710
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Contrôleur royal
La marche du Vent d'Acier
Feat. le Reike / Melorn
Relevez-vous, soldat ! La Marche n’est pas terminée !
Ben le Bouc, pendant la Marche du Vent d’Acier
***
Un discours digne de la Griffe du Reike, assurément ! Le général des armées impériales savait aussi bien manier les mots que ses deux épées, et il n’y avait qu’à admirer la réaction des hommes pour s’en rendre compte. Soldats comme civils, personne ne pouvait rester indifférent à de telles paroles ! Serres Pourpres, Dévoreurs, soldats réguliers, mais aussi explorateurs, médecins, cuisiniers … tous unis dans un seul et même but : s’enfoncer dans le grand Nord pour y débusquer l’ennemi pour l’anéantir dans son repère. La Compagnie du Vent d’Acier venait de naitre !
Chaque participant jouait un rôle bien défini dans cette entreprise. Les soldats serviraient à la fois de fer de lance et d’escorte pour les civils. Ces derniers apporteraient à leur tour support et expertise pour que l’expédition se voit auréolée de succès. La présence d’un Contrôleur Royal dans les rangs de la Compagnie pouvait donc paraitre surprenante, mais Ben le Bouc se tenait bien là, mélangé à la foule, en train de terminer ses préparatifs.
Mais que faisait-donc cet officier impérial d’Ikusa ici ? Certes, sa maitrise de la magie du vent lui permettrait de se rendre utile lors de cette expédition, et l’homme avait servi plusieurs années au sein de l’armée, mais il était maintenant un subordonné du Cœur, l’un des exécuteurs de la volonté du ministre des Finances, un féroce chasseur de mauvais payeur ! Sa place n’était-elle pas dans un bureau, à lire des rapports poussiéreux et à se plaindre du retard de paiement des contribuables ?
Ha ! Quelle ignorance ! Ben le Bouc avait personnellement demandé à être intégré à cette entreprise risquée ! Pourquoi ? En y réfléchissant, la réponse était plutôt logique : l’attaque de Sable d’Or avait coûté la vie de nombreux soldats impériaux. DES CONTRIBUABLES DONT LES IMPÔTS NE POUVAIENT PLUS ÊTRE COLLECTÉS ! Sans parler du coût des réparations des dégâts, et de la montagne de travail causée par le décret impérial ayant découlé de cet évènement funeste. En sachant tout ça, il était enfantin de désigner les coupables. Oui, les soldats rekois défunts, qui ne pouvaient plus remplir leurs obligations étant donné leur incapacité à rester en vie, mais aussi les Archontes, ces viles entités dont la simple existence était une insulte envers l’Empire et la Couronne.
Oui, si cette Compagnie parvenait à débusquer l’une de ces monstruosités et à la vaincre, Ben le Bouc voulait y participer. De plus, les promesses de richesses avaient également attiré son attention. Expédition héroïque ou non, il n’était pas question que les impôts ne perçoivent pas leur part du butin, ou pire, que l’un des sujets de la Couronne omette de déclarer ces gains. Eh bien quoi ? Combattre le mal octroierait le droit de ne pas remplir ses obligations ? Peu importe le résultat de cette entreprise, les rouages de la nation du désert continueraient de tourner, et les impôts étaient une composante majeure pour permettre leur bon fonctionnement.
Ben le Bouc ferma son sac en toile de jute rempli à ras bord et le sangla sur son dos en diagonale, avant de rajouter une corde également enroulée en diagonale afin de ne pas gêner ses mouvements. Son sempiternel manteau sombre avait été rembourré avec plusieurs fourrures, et la capuche était rabattue sur son crâne chauve de manière à protéger son visage. Seul son bouc grisonnant ressortait à l’air libre. L’officier impérial était prêt.
Ils étaient la Compagnie du Vent d’Acier.
Et la Marche allait bientôt débuter.
Chaque participant jouait un rôle bien défini dans cette entreprise. Les soldats serviraient à la fois de fer de lance et d’escorte pour les civils. Ces derniers apporteraient à leur tour support et expertise pour que l’expédition se voit auréolée de succès. La présence d’un Contrôleur Royal dans les rangs de la Compagnie pouvait donc paraitre surprenante, mais Ben le Bouc se tenait bien là, mélangé à la foule, en train de terminer ses préparatifs.
Mais que faisait-donc cet officier impérial d’Ikusa ici ? Certes, sa maitrise de la magie du vent lui permettrait de se rendre utile lors de cette expédition, et l’homme avait servi plusieurs années au sein de l’armée, mais il était maintenant un subordonné du Cœur, l’un des exécuteurs de la volonté du ministre des Finances, un féroce chasseur de mauvais payeur ! Sa place n’était-elle pas dans un bureau, à lire des rapports poussiéreux et à se plaindre du retard de paiement des contribuables ?
Ha ! Quelle ignorance ! Ben le Bouc avait personnellement demandé à être intégré à cette entreprise risquée ! Pourquoi ? En y réfléchissant, la réponse était plutôt logique : l’attaque de Sable d’Or avait coûté la vie de nombreux soldats impériaux. DES CONTRIBUABLES DONT LES IMPÔTS NE POUVAIENT PLUS ÊTRE COLLECTÉS ! Sans parler du coût des réparations des dégâts, et de la montagne de travail causée par le décret impérial ayant découlé de cet évènement funeste. En sachant tout ça, il était enfantin de désigner les coupables. Oui, les soldats rekois défunts, qui ne pouvaient plus remplir leurs obligations étant donné leur incapacité à rester en vie, mais aussi les Archontes, ces viles entités dont la simple existence était une insulte envers l’Empire et la Couronne.
Oui, si cette Compagnie parvenait à débusquer l’une de ces monstruosités et à la vaincre, Ben le Bouc voulait y participer. De plus, les promesses de richesses avaient également attiré son attention. Expédition héroïque ou non, il n’était pas question que les impôts ne perçoivent pas leur part du butin, ou pire, que l’un des sujets de la Couronne omette de déclarer ces gains. Eh bien quoi ? Combattre le mal octroierait le droit de ne pas remplir ses obligations ? Peu importe le résultat de cette entreprise, les rouages de la nation du désert continueraient de tourner, et les impôts étaient une composante majeure pour permettre leur bon fonctionnement.
Ben le Bouc ferma son sac en toile de jute rempli à ras bord et le sangla sur son dos en diagonale, avant de rajouter une corde également enroulée en diagonale afin de ne pas gêner ses mouvements. Son sempiternel manteau sombre avait été rembourré avec plusieurs fourrures, et la capuche était rabattue sur son crâne chauve de manière à protéger son visage. Seul son bouc grisonnant ressortait à l’air libre. L’officier impérial était prêt.
Ils étaient la Compagnie du Vent d’Acier.
Et la Marche allait bientôt débuter.
- Equipement:
- Tente
- Lit de camp
- Rations
- Nécessaire d'hygiène
- Cordage
- Pioche
- Vêtements chauds
- Couteau de survie
- Silex
- Boulier de comptage
- Tente
CENDRES
Noble du Reike
Brak'Trarg
Messages : 423
crédits : 1753
crédits : 1753
Info personnage
Race: Oni/Drakyn
Vocation: Guerrier - Combattant
Alignement: Chaotique Bon
Rang: B - Garde royal
Les évènement à la capitale s'enchainait depuis Sable d'or, le palais impérial était en pleine ébullition telle une ruche bourdonnante suite au dernier grand décret impérial. Tous étais. frénétique et débordé d'activité et de tâche a accomplir, seul semblait épargné par le rythme trépident Draknys et son garde royal attitré Brak'Trarg. Du moins jusque a ce que quelques jour en arrières Brak soit convoqué dans la salle du trône devant les souverains, ou il lui fut expliqué que suite aux évènement de Sable d'or, et de son expérience lors de cette bataille et de ses compétences connue il serait un gâchis de garder Brak au palais à l'arrière quand l'heure était a mener l'armé au front, et que donc Brak était mobilisé le temps de l'expédition vents d'acier pour s'y joindre et affronter l'archonte qui aurait été repérer au grand nord.
...
Brak eut deux jours pour se préparer avant de s'envoler (literallement) vers Melorn ou serait donné le départ de l'expédition. Brak avait récupérer et remis en état le matériel qui fut fait a ses mensuration pendant la guerre contre les titans et l'avait fait adapter pour une expédition dans le grand nord. A ce matériel Brak avait ajouté des vivres qui ne craignait pas l'humidité et le froid, de la boisson pour plusieurs jours et un bracelet boussole pour s'orienter que l'on pouvait porter avec une armure. Comme Brak se déplacerait beaucoup en volent connaitre la direction du nord était indispensable en vol, surtout dans une région ou la visibilité pouvait être obturé par des blizard parmi le matériel de couchage en plus du backtos du guerrier Brak avait acheté une raie manta en peluche au nouveau comptoir commercial du port, par superstition il n'avait pas prit son dragon en peluche habituel se jurant de le retrouver a son retour. (c'était une superstition toute gamine de grand nenfant mais dans les nuits les plus effrayante avoir une peluche a calliner pouvait aider a trouver un précieux sommeil (toujours trop cours) pour recharger les batteries avant de réattaquer l'ennemi à l'aube qui elle venait toujours trop vite ).
Après avoir rassemblé son paquetage, fait un gentil au revoir et un gentil calin a son petit ami Hulgash Gro-Malog, dit au revoir au petit Draknys, a ses amis gladiateurs et gardes royaux et un vol sans histoire en ligne droite depuis Ikusa jusque à Melorn (avec escales sommeil et repas), Brak posait enfin ses papates et rétractait sa queue et ailes de dragon en bordure du groupe de l'expédition. Brak était revêtu de son armure lourde en justice solide il avait sur le dos Drakny son épée en bronze céleste, en plus de son paquetage, et à sa ceinture ses deux marteaux légendaire Crackpum et Brisecrane.
Brak assista depuis le fond du groupe au discours de Deydreus et Lança son cri de guerre à plien poumon un grand
"WWWWWWWAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRGGGGGGGGGGGGGG"
Tout en cognant au dessus de sa tête entre ses deux marteaux dans une pose de gladiateur bien virile et héroïque. en réponse encourageante au discours de Deydreus et de la dame elfe qui parla après lui. Après cela et comme le départ n'était pas encore donné Brak de ses neuneuils essaya de voir si il n'y avait des potos à lui parmi l'expédition et décida de s'approcher gentiment de Deydreus pour aller le saluer respectueusement et pourquoi pas écahnger deux toris phrase si il n'était pas trop ocuppé bien que Brak en doutait un peut dans sa caboche.
Une fois qu'il eut terminé avec Deydreus Brak, déambula plus longuement dans le camps de l'expédition, Brak salua au passage Tulkas d'un gentil kikou de la paluche. Dans son armure rutilante de justice solide, son épée dragonne bronze céleste sa grande taille et ses énorme muscles Brak avait tout l'air pour ceux qui ne le connaitra pas d'un preux paladin Reikois. Quand soudain parmi les miiers de personne présentes Brak se figea sur place soudainement, ses neuneuils l'aurait il trompé ou avait il réellement vu Agrus Boros, son viel ami depuis si longtemps disparu dans les terres du nord, et qu'il pensait mort depuis sa rencontre avec sa vielle sœur d'arme valkyrie.
S'approchant du jeune homme aux cornes noire armure noire espadon et cape cramoisie, l'homme en question portait un bas de casque noir qui rendait difficile de voir si c'était Agrus ou non mais quand Brak ne fut plus qu'a deux mètre de la personne il se rendit compte a son regard et expression de visage que nop ce n'était pas Agrus cependant Brak n'en restait pas moins intrigué et en attendant le départ Il était curieux de lui parler. il lui tendit une paluche amicale (dans son gantelet de justice solide) ses armes soigeusement rangé et un sourire amical et cordial sur sa verte frimouse.
" Bonjours a vous Msieur, je suis Brak'Trarg de Ikusa garde royal mobilisé pour cette expédition, vous avez un bien bel espadon serait il en phontacier ? "
Lui dit Brak tout gentiment.
...
Brak eut deux jours pour se préparer avant de s'envoler (literallement) vers Melorn ou serait donné le départ de l'expédition. Brak avait récupérer et remis en état le matériel qui fut fait a ses mensuration pendant la guerre contre les titans et l'avait fait adapter pour une expédition dans le grand nord. A ce matériel Brak avait ajouté des vivres qui ne craignait pas l'humidité et le froid, de la boisson pour plusieurs jours et un bracelet boussole pour s'orienter que l'on pouvait porter avec une armure. Comme Brak se déplacerait beaucoup en volent connaitre la direction du nord était indispensable en vol, surtout dans une région ou la visibilité pouvait être obturé par des blizard parmi le matériel de couchage en plus du backtos du guerrier Brak avait acheté une raie manta en peluche au nouveau comptoir commercial du port, par superstition il n'avait pas prit son dragon en peluche habituel se jurant de le retrouver a son retour. (c'était une superstition toute gamine de grand nenfant mais dans les nuits les plus effrayante avoir une peluche a calliner pouvait aider a trouver un précieux sommeil (toujours trop cours) pour recharger les batteries avant de réattaquer l'ennemi à l'aube qui elle venait toujours trop vite ).
Après avoir rassemblé son paquetage, fait un gentil au revoir et un gentil calin a son petit ami Hulgash Gro-Malog, dit au revoir au petit Draknys, a ses amis gladiateurs et gardes royaux et un vol sans histoire en ligne droite depuis Ikusa jusque à Melorn (avec escales sommeil et repas), Brak posait enfin ses papates et rétractait sa queue et ailes de dragon en bordure du groupe de l'expédition. Brak était revêtu de son armure lourde en justice solide il avait sur le dos Drakny son épée en bronze céleste, en plus de son paquetage, et à sa ceinture ses deux marteaux légendaire Crackpum et Brisecrane.
Brak assista depuis le fond du groupe au discours de Deydreus et Lança son cri de guerre à plien poumon un grand
"WWWWWWWAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRGGGGGGGGGGGGGG"
Tout en cognant au dessus de sa tête entre ses deux marteaux dans une pose de gladiateur bien virile et héroïque. en réponse encourageante au discours de Deydreus et de la dame elfe qui parla après lui. Après cela et comme le départ n'était pas encore donné Brak de ses neuneuils essaya de voir si il n'y avait des potos à lui parmi l'expédition et décida de s'approcher gentiment de Deydreus pour aller le saluer respectueusement et pourquoi pas écahnger deux toris phrase si il n'était pas trop ocuppé bien que Brak en doutait un peut dans sa caboche.
Une fois qu'il eut terminé avec Deydreus Brak, déambula plus longuement dans le camps de l'expédition, Brak salua au passage Tulkas d'un gentil kikou de la paluche. Dans son armure rutilante de justice solide, son épée dragonne bronze céleste sa grande taille et ses énorme muscles Brak avait tout l'air pour ceux qui ne le connaitra pas d'un preux paladin Reikois. Quand soudain parmi les miiers de personne présentes Brak se figea sur place soudainement, ses neuneuils l'aurait il trompé ou avait il réellement vu Agrus Boros, son viel ami depuis si longtemps disparu dans les terres du nord, et qu'il pensait mort depuis sa rencontre avec sa vielle sœur d'arme valkyrie.
S'approchant du jeune homme aux cornes noire armure noire espadon et cape cramoisie, l'homme en question portait un bas de casque noir qui rendait difficile de voir si c'était Agrus ou non mais quand Brak ne fut plus qu'a deux mètre de la personne il se rendit compte a son regard et expression de visage que nop ce n'était pas Agrus cependant Brak n'en restait pas moins intrigué et en attendant le départ Il était curieux de lui parler. il lui tendit une paluche amicale (dans son gantelet de justice solide) ses armes soigeusement rangé et un sourire amical et cordial sur sa verte frimouse.
" Bonjours a vous Msieur, je suis Brak'Trarg de Ikusa garde royal mobilisé pour cette expédition, vous avez un bien bel espadon serait il en phontacier ? "
Lui dit Brak tout gentiment.
- équipement de Brak:
_ armure en justice solide lourde
_ marteaux de guerre "Crackpum" et "Brisecrane" à sa ceinture
_ grande népée "Drakny" en bronze céleste
_ Backtos du guerrier
grand sac militaire Reikois datant de la guerre contre les titans et à la taille de Brak
(on y voit encore cousu l'insigne de la cohorte des gladiateur qu'il avait commandé pendant la guerre des titans au shoumei)
hors du sac :
_ Brak transporte aussi sa tente roulé en rouleau par dessus le sac
_ a son poignet par dessus son armure ne justice solide Brak à un bracelet boussole pour s'orienter
dans le sac :
_ nécessaire a hygiène corporelle
_ nécessaire pour répondre aux besoin naturel et appel de la nature
_ nécessaire a toilettage et brosses et peigne pour garder une belle crinière et un beau pelage (une crinière et/ou pelage ébouriffé et/ou mal entrenu rendant le port du heaume et de l'armure inconfortable et parfois même nuit à la sécurité , et l'hygiène, sans compter les puces et les petites bêtes type poux )
_ nécessaire à la cuisine de campagne
_ nécessaire pour allumer un feu et l'entrenir
_ vivres
_ torches
_ gourdes d'eau
_ gourdes vides
_ couchage
_ outils d'escalades et d'exploration
_ cordes et chaines solides (pour sauver les amis d'un gouffre et entraver les vilains méchants )
_ une raie Manta en peluche
_ un journal a écrire
_ un nécessaire à écrire
_ affaire de couchage
_ couverture
_ vêtement chaud ( à mettre sous l'armure)
_ vêtement de pluie/neige
_ potions de soin
_ bandages et nécessaire a arrêter les plaies
_ outils pour monter la tente
_ une carte de la région du grand nord
- voix et thème de Brak'Trarg:
la voix
le thème
- Bric à Brak (inventaire de Brak'Trarg:
ses armes
brise crane
marteau lourd de combat que Brak'Trag utilise tout les jours avec crackpum
crackpum
marteau lourd de combat que Brak'Trarg utilise tout les jours avec brisecrane
marteau titan
marteau lourd que brak porte toujours avec son armure nlourde en justice solide mais utilise moins souvent que ses deux autres fidèles marteaux
titan's slayler
lame en phontacier, épée géante que brak utilise pour les grandes bastons ou face aux groupe d'ennemi a bastoner en corps à corps
Drakny
épée géante Dragon masculine et très virile en bronze divin que Brak aime bien utiliser sur ses ennemis
Brak l'a recu en récompense de la batailel contre les vilains zombis et monstre ayant attaquer sable d'or.
ses armures
armure lourde de créature d'élite
armure en justice solide que Brak'Trarg porte habituellement
armure de créature gladiateur
armure de gladiateur de Brak'Trarg quan dil était dan sl'arène et qu'il remet quand il y va en spectateur ou a certaines autre ocasion
armure de guerrier élite Reikois
armure que Brak'Trrag a reçu pour son diplome de guerrier d'élite
Vrai Homme du Reike
Alasker Crudelis
Messages : 218
crédits : 2732
crédits : 2732
Info personnage
Race: Loup-Garou
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B
“-C’était particulièrement original, le coup de l’épée dégainée au milieu du discours.” Grinça Alasker, une grimace sarcastique ancrée sur le visage. Les jointures de l'armure de bronze craquèrent alors qu'il laissait échapper un gloussement amusé en tapotant l’épaule de Deydreus. “Et après on m'demande pourquoi je préfère ma place à la tienne.” Une exclamation, plus forte que les autres, fit sursauter une partie de la foule. Lentement, le regard d’encre du lycanthrope glissa sur la neige fondue autour d’eux jusqu’à la meute d'imbéciles entourant Kahl et ses inepties du moment. Les brutes écarlates s’égosillèrent tel un seul homme dans une bonne humeur teintée de folie meurtrière. Le sourire du géant s’éclipsa tandis que ses yeux roulaient dans leurs orbites. “Quoique…”
Ses Dévoreurs étaient agités, évidemment. Ceux qui vivaient pour se délecter de peine et de destruction haïssait la notion même de la beauté et…Melorn, cette ville immortelle, magique, vestige du pédant et fragile règne des elfes, avait toujours eu la prétention de représenter tout ce qui existait de beau et précieux en ce monde. La bulle “tempérée” entourant la cité la protégeait du froid, couvrait ses parterres de fleurs et de plantes rares tout en encourageant ses occupants aux oreilles pointues, toujours grâcieux, toujours élégants, à contempler les passants, les “visiteurs”, avec un dédain à peine dissimulé, du haut de leurs balcons fleuris et de leurs innombrables tours.
A leur arrivée, quelques jours plus tôt, Alasker avait statué que ses hommes ne devraient pas mettre un pied en ville. Les risques d’incidents diplomatiques étaient innombrables, les créateurs de Drakstrang étant aussi susceptibles qu’efféminés. Les berserkers avaient donc établi leurs campements à l’extérieur des remparts, dans le froid de l’hiver nordique et dans l’indifférence générale. L’attente n’avait pas été longue, bien sûr. Un jour, peut-être deux le temps que ce contingent improbable de soldats professionnels, d’aventuriers et de mercenaires ne se retrouve, se rassemble et s’organise…Mais ça avait suffit à user les nerfs déjà constamment irrités des berserkers à l’armure écarlate. Kahl se faisait désormais le porte-parole des plus excités, encouragé par un Kirk au sourire sardonique, plus que satisfait de retrouver son camarade en concours de coup de tête pour une nouvelle mission.
En résultait une chorale insupportablement désaccordée, composée d’une dizaine de voix graves et belliqueuses, n’évoquant rien de plus que la mort de l’art qu’elle désacralisait avec tant d’aises : Le chant.
Un long soupir se fraya un chemin entre les crocs du lycanthrope alors qu’il s’éloignait de la Griffe pour rejoindre ses hommes. Sans grande surprise, Iratus remarqua qu’Eisyleij, Mitch et Gorrek se tenaient non loin de l’attroupement de brutes. Avec Tulkas, le trio faisait partie des Serres ne partageant pas seulement un lien de frères d’armes, mais une réelle amitié avec certains membres de la meute de fauves. Ce dernier se trouvait d’ailleurs un peu plus loin, près des portes de la ville, piqué droit comme un i au milieu de quelques Serres réguliers, un air tant sérieux et professionnel ancré sur le visage qu’il semblait avoir été dérobé à quelqu’un d’autre. Depuis leur passage en Shoumeï, son comparse de l’arène semblait avoir perdu en bonne humeur et gagné en professionnalisme. Alasker n’avait pas cherché à élucider le mystère de ce brusque changement -pas plus qu'il n'avait jugé bon de poser la moindre question lorsque Kahl était passé de laid à monstrueux- quand bien même le loup se doutait qu’une telle métamorphose devait avoir un quelconque rapport avec le croc au bout du collier que le Luteni portait toujours autour du cou, désormais. Son heaume sous le coude, le géant d’airain adressa à Tulkas le même salut qu’il lui avait jadis attribué sur les sables rouges, sous les vivats d’une foule aussi assoiffée de sang qu’eux, et en réponse, l’ancien gladiateur se mit à vociférer une succession d’ordres à ses camarades à la noire livrée.
Étrange, comme les hommes changeaient lorsqu’on venait déposer sur leurs épaules le lourd manteau de la responsabilité.
Un projectile humain ayant eu le malheur de défier la bonne humeur toute relative d’un Oni bleuâtre roula au sol pour finir ses cabrioles aux pieds du géant d’airain s’approchant de la troupe de Dévoreurs. Un instant de flottement plus tard, l’importun à peine remis de ses émotions ouvrait des yeux de biches effrayées en découvrant le regard enténébré d’un Tovyr au crâne cabossé, rivé sur sa pitoyable carcasse.
“-Fous moi le camp.”
L’ordre frappa l’homme de plein fouet, qui dérapa en se redressant pour s’éloigner prestement. Et Iratus reprit son avancée.
Un observateur souffrant d’un manque cruel de connaissance en matière de brutes aurait ainsi pu s’imaginer qu’à l’approche du Tovyr et de ses sourcils aussi froncés que suturés de cicatrices, les acclamations se seraient progressivement tues pour laisser place à un silence assourdissant. Que Kahl, qui faisait alors dos à la masse de bronze et d’airain se frayant un chemin jusqu’à leur petite troupe, se serait rendu compte au dernier moment de son cruel manquement au protocole et qu’une foule d’excuses se serait extirpée de sa gueule immonde à l’instant où ses yeux auraient rencontrés ceux du géant. Que les Dévoreurs se seraient mis en rang, avant même que les réprimandes commencent à pleuvoir, sous les regards consternés des Serres plus “sains” mentalement.
Mais il n’en était rien.
Inarrêtables, les berserkers ne se rendirent compte de l’approche de leur chef que lorsque ce dernier précipita une cruelle gifle dans le visage du premier guerrier écarlate ayant le malheur de croiser son chemin, et l’effondrement de sa victime ne causa nul silence, mais une nouvelle succession d’acclamations.
“-Vos gueules.” Souffla-t-il entre ses dents serrées.
Et enfin, un calme tout relatif -troublé par les respirations essoufflées des berserkers encore debout- commença à se frayer un chemin parmi eux.
Satisfait, le géant coiffa son heaume sous le regard de Dévoreurs incapables de se retenir de sourire. Une fois son visage enfermé dans son habituel demeure de bronze et d’ivoire, Iratus délivra ses ordres :
“-Kahl, Gorog, faites l’inventaire. Celui qui oublie son goûter, je lui fait bouffer ses propres doigts dès qu’il a un petit creux.” Tandis qu’on relevait le presqu’assommé en étouffant des ricanements, le chef des troublions se détourna…Avant d’interrompre son mouvement le temps d’une précision. “Et dans le silence cette fois, bordel.”
Son rôle rempli, le géant s’éloigna de la même manière qu’il s’était approché, sa démarche aussi vive que courroucée se chargeant d’éloigner tout obstacle vivant de son sillage. Si quelques importuns se laissèrent aller à un salut suivi de l'inévitable “Tovyr”, la plupart optèrent pour un silence craintif. C’était bien là l’un des seuls bons points dénichables dans une troupe aussi disparates : puisqu’elle n’était pas composée exclusivement de militaires, son grade et ses obligations ne lui étaient pas renvoyés régulièrement au visage. Si la paix lui restait toujours interdite, au moins des dizaines de pisseux ne venaient pas assombrir sa journée en s’humiliant dans des courbettes inutiles à chaque fois qu’il avait le malheur de s’éclaircir la gorge.
Le loup se forra ainsi rapidement un tunnel de sortie vers l’extérieur de la foule, pour profiter de quelques instants de quiétude. Enfin en retrait, Iratus soupira une nouvelle fois et darda d’un œil désapprobateur les innombrables inconnus se massant autour de ses frères d’armes.
Les décisions d’en haut n’avaient définitivement aucun sens. En lieu et place d’une bande de soldats et d’aide de camp, les Serres et les troupes régulières se voyaient contraints de s’embarrasser d’aventuriers, de voyageurs, de civils…Autant d’éléments perturbateurs, inefficaces, attirés par les richesses et les secrets plus que par le devoir ou l’art de la guerre. Sans doute se cachait derrière cette “audacieuse décision” quelques enjeux politiques supposément importants mais, le peu de bon sens demeurant encore au sein de sa carcasse lui dictait qu’aucune négociation ne pouvait justifier la mise en danger d’une traque de titan.
Alors qu’il s’approchait du mur magique protégeant Melorn des intempéries, un coup de vent particulièrement violent souleva la cape de fourrure sombre couvrant ses larges spallières et dévoilant le manche de la Salvatrice, retenue contre son dos par un fourreau de chaînes. Le bronze céleste qui composait la lame de la hache ressuscitée témoignait de la menace qui pesait sur l’empire et ses alliés -Melorn compris- et sa seule présence aurait dû suffire à convaincre l’Empereur lui-même de lever son cul de son trône pour décrocher une à une les dents des servants de Xo’ra-th. Mais ça n’avait pas été le cas, bien sûr.
Et, à dire vrai, Alasker n’arrivait pas vraiment à regretter cet état de fait. Tensaï se serait attribué toutes les proies d’exceptions, et la chose qui grattait à l’intérieur de l’esprit du géant d’airain s’en serait trouvée affamée…Puis enragée. Au moins, dans cette configuration, leurs adversaires avaient une chance de l’emporter. De se montrer suffisamment dangereux pour éveiller en chacun des tueurs sur place un soupçon d’intérêt, de défi.
De soif de sang.
Sa main gauche se mit à tressauter alors qu’un excès d’impatience venait le prendre par surprise. Ses tempes s’emballèrent. De sa main valide, il tira sur les chaînes entourant son torse, un vieux tic, l’ayant jusqu’alors toujours aidé à garder un soupçon de tête froide lorsque les circonstances le demandaient.
Combien allaient tomber, dès la première embuscade? Quand est-ce que les sourires et les regards joyeux, pleins d’espoirs, de cette foule d’agneaux allaient être effacés par les griffes et les crocs d’une créature quelconque? Qu’importe le talent des autres troupes -celles qui s’embarrasseraient de la protection des plus faibles- la mort allait frapper, sitôt les frontières du Grand Nord franchies. Il le savait, les Serres le savaient, même ses Dévoreurs en avaient conscience. Pourtant, la bonne humeur demeurait. Que la masse était simple à mener à l’abattoir, pour peu qu’on lui fournisse un ou deux jolis discours.
Ses joues se mirent à vomir un liquide carmin épais, au goût de fer et de victoire. Ses propres morsures nerveuses étaient parvenu à ouvrir quelques plaies supplémentaires dans ses chairs dans le but, presqu’inconscient, d’apaiser l’appétit s’éveillant en lui. Avec succès. Lentement, les battements effrénés de son cœur se stabilisèrent et Iratus secoua la tête dans un concert de craquements d’articulations tendues par cet accès de rage. Repus -momentanément- par la dégustation du contenu de ses veines et capillaires, le Tovyr Crudelis avisa une dernière fois la foule au loin. Avant de retourner se noyer en son sein.
Ses Dévoreurs étaient agités, évidemment. Ceux qui vivaient pour se délecter de peine et de destruction haïssait la notion même de la beauté et…Melorn, cette ville immortelle, magique, vestige du pédant et fragile règne des elfes, avait toujours eu la prétention de représenter tout ce qui existait de beau et précieux en ce monde. La bulle “tempérée” entourant la cité la protégeait du froid, couvrait ses parterres de fleurs et de plantes rares tout en encourageant ses occupants aux oreilles pointues, toujours grâcieux, toujours élégants, à contempler les passants, les “visiteurs”, avec un dédain à peine dissimulé, du haut de leurs balcons fleuris et de leurs innombrables tours.
A leur arrivée, quelques jours plus tôt, Alasker avait statué que ses hommes ne devraient pas mettre un pied en ville. Les risques d’incidents diplomatiques étaient innombrables, les créateurs de Drakstrang étant aussi susceptibles qu’efféminés. Les berserkers avaient donc établi leurs campements à l’extérieur des remparts, dans le froid de l’hiver nordique et dans l’indifférence générale. L’attente n’avait pas été longue, bien sûr. Un jour, peut-être deux le temps que ce contingent improbable de soldats professionnels, d’aventuriers et de mercenaires ne se retrouve, se rassemble et s’organise…Mais ça avait suffit à user les nerfs déjà constamment irrités des berserkers à l’armure écarlate. Kahl se faisait désormais le porte-parole des plus excités, encouragé par un Kirk au sourire sardonique, plus que satisfait de retrouver son camarade en concours de coup de tête pour une nouvelle mission.
En résultait une chorale insupportablement désaccordée, composée d’une dizaine de voix graves et belliqueuses, n’évoquant rien de plus que la mort de l’art qu’elle désacralisait avec tant d’aises : Le chant.
Un long soupir se fraya un chemin entre les crocs du lycanthrope alors qu’il s’éloignait de la Griffe pour rejoindre ses hommes. Sans grande surprise, Iratus remarqua qu’Eisyleij, Mitch et Gorrek se tenaient non loin de l’attroupement de brutes. Avec Tulkas, le trio faisait partie des Serres ne partageant pas seulement un lien de frères d’armes, mais une réelle amitié avec certains membres de la meute de fauves. Ce dernier se trouvait d’ailleurs un peu plus loin, près des portes de la ville, piqué droit comme un i au milieu de quelques Serres réguliers, un air tant sérieux et professionnel ancré sur le visage qu’il semblait avoir été dérobé à quelqu’un d’autre. Depuis leur passage en Shoumeï, son comparse de l’arène semblait avoir perdu en bonne humeur et gagné en professionnalisme. Alasker n’avait pas cherché à élucider le mystère de ce brusque changement -pas plus qu'il n'avait jugé bon de poser la moindre question lorsque Kahl était passé de laid à monstrueux- quand bien même le loup se doutait qu’une telle métamorphose devait avoir un quelconque rapport avec le croc au bout du collier que le Luteni portait toujours autour du cou, désormais. Son heaume sous le coude, le géant d’airain adressa à Tulkas le même salut qu’il lui avait jadis attribué sur les sables rouges, sous les vivats d’une foule aussi assoiffée de sang qu’eux, et en réponse, l’ancien gladiateur se mit à vociférer une succession d’ordres à ses camarades à la noire livrée.
Étrange, comme les hommes changeaient lorsqu’on venait déposer sur leurs épaules le lourd manteau de la responsabilité.
Un projectile humain ayant eu le malheur de défier la bonne humeur toute relative d’un Oni bleuâtre roula au sol pour finir ses cabrioles aux pieds du géant d’airain s’approchant de la troupe de Dévoreurs. Un instant de flottement plus tard, l’importun à peine remis de ses émotions ouvrait des yeux de biches effrayées en découvrant le regard enténébré d’un Tovyr au crâne cabossé, rivé sur sa pitoyable carcasse.
“-Fous moi le camp.”
L’ordre frappa l’homme de plein fouet, qui dérapa en se redressant pour s’éloigner prestement. Et Iratus reprit son avancée.
Un observateur souffrant d’un manque cruel de connaissance en matière de brutes aurait ainsi pu s’imaginer qu’à l’approche du Tovyr et de ses sourcils aussi froncés que suturés de cicatrices, les acclamations se seraient progressivement tues pour laisser place à un silence assourdissant. Que Kahl, qui faisait alors dos à la masse de bronze et d’airain se frayant un chemin jusqu’à leur petite troupe, se serait rendu compte au dernier moment de son cruel manquement au protocole et qu’une foule d’excuses se serait extirpée de sa gueule immonde à l’instant où ses yeux auraient rencontrés ceux du géant. Que les Dévoreurs se seraient mis en rang, avant même que les réprimandes commencent à pleuvoir, sous les regards consternés des Serres plus “sains” mentalement.
Mais il n’en était rien.
Inarrêtables, les berserkers ne se rendirent compte de l’approche de leur chef que lorsque ce dernier précipita une cruelle gifle dans le visage du premier guerrier écarlate ayant le malheur de croiser son chemin, et l’effondrement de sa victime ne causa nul silence, mais une nouvelle succession d’acclamations.
“-Vos gueules.” Souffla-t-il entre ses dents serrées.
Et enfin, un calme tout relatif -troublé par les respirations essoufflées des berserkers encore debout- commença à se frayer un chemin parmi eux.
Satisfait, le géant coiffa son heaume sous le regard de Dévoreurs incapables de se retenir de sourire. Une fois son visage enfermé dans son habituel demeure de bronze et d’ivoire, Iratus délivra ses ordres :
“-Kahl, Gorog, faites l’inventaire. Celui qui oublie son goûter, je lui fait bouffer ses propres doigts dès qu’il a un petit creux.” Tandis qu’on relevait le presqu’assommé en étouffant des ricanements, le chef des troublions se détourna…Avant d’interrompre son mouvement le temps d’une précision. “Et dans le silence cette fois, bordel.”
Son rôle rempli, le géant s’éloigna de la même manière qu’il s’était approché, sa démarche aussi vive que courroucée se chargeant d’éloigner tout obstacle vivant de son sillage. Si quelques importuns se laissèrent aller à un salut suivi de l'inévitable “Tovyr”, la plupart optèrent pour un silence craintif. C’était bien là l’un des seuls bons points dénichables dans une troupe aussi disparates : puisqu’elle n’était pas composée exclusivement de militaires, son grade et ses obligations ne lui étaient pas renvoyés régulièrement au visage. Si la paix lui restait toujours interdite, au moins des dizaines de pisseux ne venaient pas assombrir sa journée en s’humiliant dans des courbettes inutiles à chaque fois qu’il avait le malheur de s’éclaircir la gorge.
Le loup se forra ainsi rapidement un tunnel de sortie vers l’extérieur de la foule, pour profiter de quelques instants de quiétude. Enfin en retrait, Iratus soupira une nouvelle fois et darda d’un œil désapprobateur les innombrables inconnus se massant autour de ses frères d’armes.
Les décisions d’en haut n’avaient définitivement aucun sens. En lieu et place d’une bande de soldats et d’aide de camp, les Serres et les troupes régulières se voyaient contraints de s’embarrasser d’aventuriers, de voyageurs, de civils…Autant d’éléments perturbateurs, inefficaces, attirés par les richesses et les secrets plus que par le devoir ou l’art de la guerre. Sans doute se cachait derrière cette “audacieuse décision” quelques enjeux politiques supposément importants mais, le peu de bon sens demeurant encore au sein de sa carcasse lui dictait qu’aucune négociation ne pouvait justifier la mise en danger d’une traque de titan.
Alors qu’il s’approchait du mur magique protégeant Melorn des intempéries, un coup de vent particulièrement violent souleva la cape de fourrure sombre couvrant ses larges spallières et dévoilant le manche de la Salvatrice, retenue contre son dos par un fourreau de chaînes. Le bronze céleste qui composait la lame de la hache ressuscitée témoignait de la menace qui pesait sur l’empire et ses alliés -Melorn compris- et sa seule présence aurait dû suffire à convaincre l’Empereur lui-même de lever son cul de son trône pour décrocher une à une les dents des servants de Xo’ra-th. Mais ça n’avait pas été le cas, bien sûr.
Et, à dire vrai, Alasker n’arrivait pas vraiment à regretter cet état de fait. Tensaï se serait attribué toutes les proies d’exceptions, et la chose qui grattait à l’intérieur de l’esprit du géant d’airain s’en serait trouvée affamée…Puis enragée. Au moins, dans cette configuration, leurs adversaires avaient une chance de l’emporter. De se montrer suffisamment dangereux pour éveiller en chacun des tueurs sur place un soupçon d’intérêt, de défi.
De soif de sang.
Sa main gauche se mit à tressauter alors qu’un excès d’impatience venait le prendre par surprise. Ses tempes s’emballèrent. De sa main valide, il tira sur les chaînes entourant son torse, un vieux tic, l’ayant jusqu’alors toujours aidé à garder un soupçon de tête froide lorsque les circonstances le demandaient.
Combien allaient tomber, dès la première embuscade? Quand est-ce que les sourires et les regards joyeux, pleins d’espoirs, de cette foule d’agneaux allaient être effacés par les griffes et les crocs d’une créature quelconque? Qu’importe le talent des autres troupes -celles qui s’embarrasseraient de la protection des plus faibles- la mort allait frapper, sitôt les frontières du Grand Nord franchies. Il le savait, les Serres le savaient, même ses Dévoreurs en avaient conscience. Pourtant, la bonne humeur demeurait. Que la masse était simple à mener à l’abattoir, pour peu qu’on lui fournisse un ou deux jolis discours.
Ses joues se mirent à vomir un liquide carmin épais, au goût de fer et de victoire. Ses propres morsures nerveuses étaient parvenu à ouvrir quelques plaies supplémentaires dans ses chairs dans le but, presqu’inconscient, d’apaiser l’appétit s’éveillant en lui. Avec succès. Lentement, les battements effrénés de son cœur se stabilisèrent et Iratus secoua la tête dans un concert de craquements d’articulations tendues par cet accès de rage. Repus -momentanément- par la dégustation du contenu de ses veines et capillaires, le Tovyr Crudelis avisa une dernière fois la foule au loin. Avant de retourner se noyer en son sein.
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Stadzank
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Info personnage
Race: Gobelin
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: D
Le Grand Nord ? Sérieusement ?
La missive cryptée venait d’arriver dans sa confortable chambre d’une auberge réputée de Kyouji. Les grands de ce monde avaient décidé de l’envoyer dans une expédition censée traquer un Archonte en compagnie de soldats d’élites, de soldats moins d’élites et de civils.
Des civils pour traquer un Archonte ?
Rien que le court descriptif de cette compagnie le rendait perplexe... Mené par la Griffe “himself”, ce n’était quand même pas pour plaisanter que cette expédition était envoyée. Mais il y avait tant à faire ici... Tant pis, ses petits plans attendraient : l’épée-lige se devait de répondre à l’appel de ses Suzerains.
Mais le Grand Nord quand même... Rien que d’y penser, le petit homme vert avait des frissons que lui parcouraient le corps. Il allait se les geler grave, lui, le Reikois qui n’avait connu que le sable et le doux climat de la ville frontalière. Bien sûr il ne pourrait pas s’y rendre sous les traits de Strytart, qu’est-ce qu’un commercial en bijouterie pourrait bien faire dans le Grand Nord à traquer des Archontes ? Même pas possible de glaner un contrat satisfaisant avec les Melornois, bien trop méfiants et braqués avec leur système de troc à la noix. Bien sûr il y avait le “Marchand de Sable” qui pourrait partir à l’aventure mais impossible de garder sa couverture intacte 24h/24... Alors il faudrait se trouver une nouvelle identité, en cours de chemin, comme d’habitude finalement.
C’est lors de son étape à Taisen qu’il fût enfin touché par la grâce en assistant à un petit concert de rue. La qualité plus que douteuse de leur musique n’empêchait pas les badauds de s’enthousiasmer pour le petit groupe de troubadours. Voilà qui était fort inspirant pour l’assassin impérial et puisqu’il n’avait pas encore d’ordres concrets, il serait forcément plus intéressant pour lui de se mêler aux civils qui accepteraient bien plus volontiers un gobelin que les militaires du Reike.
Ce ne fût pas facile de trouver une veste chaude à sa taille à Taisen mais heureusement que les voyages vers Melorn n’était pas rare alors il put finalement trouver la perle rare et s’acheta également à magnifique couvre-chef à plume. Pour finaliser son costume, le gobelin s’acheta un luth premier prix : après tout il n’était que novice dans l’art de la musique. La dernière fois qu’il avait touché à ce genre d’objet, c’était lors de son enfance bourgeoise à Ikusa où un professeur de musique avait eu la lourde tâche de rendre Stadzank doué pour un instrument. Un apprentissage de plus écourté... Dommage car il avait eu un petit coup de cœur pour cet instrument à l’époque et quelques mélodies lui revenaient au fur et à mesure qu’il grattait le luth.
Pour parfaire son accoutrement, le néo barde s’offrit une petite trousse de maquillage ainsi qu'une perruque bleue. Se balader à visage découvert oui, mais le minimum était de se grimer au cas où quelqu’un irait faire le lien avec ses autres identités... On n’est jamais trop prudent et d’ailleurs sa soirée après le Jour de la Force le lui avait bien rappelé. Il s’offra également le nécessaire de tout parfait aventurier qui allait affronter le blizzard du nord : un pantalon rembourré en peau de bête, une petite tente, deux petites casseroles, deux poneys -prénommés Castor et Pollux- , une couverture pour chaque bête, des rations de survie, de la viande séchée, une petite pipe et du tabac qui va avec, et bien sûr des petites douceurs sucrées : après tout c’est le Trésor qui régale.
A propos de Trésor, quel fût sa surprise d’apprendre qu’à quelques jours devant lui se trouvait un Contrôleur Royal qui visiblement allait prendre part à la même expédition. C’était impressionnant comme il semait la terreur partout sur son passage : chaque village traversé par cet énergumène tremblait littéralement de peur suite à son passage ! Dans les auberges, on ne parlait que de lui et de sa sombre requête : avez-vous payé vos TAXES ?
Cette petite histoire amusa énormément le gobelin et alors qu’il s’était lié d’amitié avec un couple d’historiens/aventuriers, le troubadour en herbe –qui ne manquait pas une occasion pour parfaire son art- s'amusa à reprendre un air bien connu et adapter la chanson selon l’inspiration du moment :
Lorsqu'un pauvre barde
Rencontre en chemin
Ben Le Contrôleur
Ce refrain lui vient
Traqué par le Bouc Gris
Le Suppo des Titans
Se planqua de lui
Avec une éternité d’impayés-hés !
Tout au bout du Sekai
Il défie le Malendrin
Qui provoquait chez nous
Un manque de pain-hain !
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier, ô brave membre du Vent d'Acier, ohohoho...
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier !
Traquant la vermine
Au péril de sa vie
Cet ami du Trésor
Ne laisse aucun répit-hit !
Cet officier discret
Célébré par mes vers
De la Dette nous protège
Ça vaut bien une bière !
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier, ô brave membre du Vent d'Acier, ohohoho...
Montre ton sac au Contrôleur
Ennemis des Impayés
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier, ô brave membre du Vent d'Acier, ohohoho...
Montre ton sac au Contrôleur
Ennemis des Impayés
Malgré les fausses notes évidentes et la voix de crécelle de notre bon gobelin, le couple d’amis reprit en cœur le refrain. Il ne fallut pas plus à notre barde pour décider que cette chanson serait la première à ajouter dans son répertoire.
Une fois arrivé à bon port, le petit homme à la peau verte s’empressa de trouver un coin tranquille aux abords de l’énorme attroupement qui s’était formé aux portes de la ville. Il se trouvait dans un genre de “quartier” de civils reikois, la méfiance envers l’inconnu étant toujours la norme et le dicton “qui se ressemble s’assemble” prenait là tout son sens. Grâce à son art, le barde attirait aussi bien l’amitié des civils que le mépris des soldats d’élite du Reike (et des vrais amateurs de musique) . Ah l’artiste sera donc toujours incompris dans ce monde de brutes ? C’était une des questions qui amusait Stadzank et il était curieux de voir comment allait se dérouler cette expédition cosmopolite.
Lorsque vint le temps des discours, le gobelin qui ne dépassait pas les 90cm se faufila tout devant pour ne rien manquer du spectacle. D’ailleurs, il retrouva quelques connaissances qui avaient dressé leur tente non loin de la sienne. Ah quel spectacle ! Un vrai discours de leader avec le sabre au clair, la grande classe !!! Prisonnier de son personnage, le gobelin aux lèvres bleues ne put s’empêcher de réagir lorsque tous les soldats reikois saluèrent leur chef.
Hummmm, toute cette testostérone ! Voilà ce que je suis venu chercher, l’inspiration au cœur de l’évènement. Voir toutes ces armures vibrées me fait penser aux muscles saillants qui se cachent dessous, l’inspi dans la transpi...
Et tu viens juste pour composer des chansons ?
Non pas que...
Le gobelin brandit alors l’arc qu’il portait en bandoulière et fit mine de viser un ennemi invisible.
Je suis aussi là pour assurer vos jolis petits arrières et peut-être qui sait ? Devenir le héros d’une de mes œuvres !
Bah quoi, on a tous le droit de rêver !
La missive cryptée venait d’arriver dans sa confortable chambre d’une auberge réputée de Kyouji. Les grands de ce monde avaient décidé de l’envoyer dans une expédition censée traquer un Archonte en compagnie de soldats d’élites, de soldats moins d’élites et de civils.
Des civils pour traquer un Archonte ?
Rien que le court descriptif de cette compagnie le rendait perplexe... Mené par la Griffe “himself”, ce n’était quand même pas pour plaisanter que cette expédition était envoyée. Mais il y avait tant à faire ici... Tant pis, ses petits plans attendraient : l’épée-lige se devait de répondre à l’appel de ses Suzerains.
Mais le Grand Nord quand même... Rien que d’y penser, le petit homme vert avait des frissons que lui parcouraient le corps. Il allait se les geler grave, lui, le Reikois qui n’avait connu que le sable et le doux climat de la ville frontalière. Bien sûr il ne pourrait pas s’y rendre sous les traits de Strytart, qu’est-ce qu’un commercial en bijouterie pourrait bien faire dans le Grand Nord à traquer des Archontes ? Même pas possible de glaner un contrat satisfaisant avec les Melornois, bien trop méfiants et braqués avec leur système de troc à la noix. Bien sûr il y avait le “Marchand de Sable” qui pourrait partir à l’aventure mais impossible de garder sa couverture intacte 24h/24... Alors il faudrait se trouver une nouvelle identité, en cours de chemin, comme d’habitude finalement.
C’est lors de son étape à Taisen qu’il fût enfin touché par la grâce en assistant à un petit concert de rue. La qualité plus que douteuse de leur musique n’empêchait pas les badauds de s’enthousiasmer pour le petit groupe de troubadours. Voilà qui était fort inspirant pour l’assassin impérial et puisqu’il n’avait pas encore d’ordres concrets, il serait forcément plus intéressant pour lui de se mêler aux civils qui accepteraient bien plus volontiers un gobelin que les militaires du Reike.
Ce ne fût pas facile de trouver une veste chaude à sa taille à Taisen mais heureusement que les voyages vers Melorn n’était pas rare alors il put finalement trouver la perle rare et s’acheta également à magnifique couvre-chef à plume. Pour finaliser son costume, le gobelin s’acheta un luth premier prix : après tout il n’était que novice dans l’art de la musique. La dernière fois qu’il avait touché à ce genre d’objet, c’était lors de son enfance bourgeoise à Ikusa où un professeur de musique avait eu la lourde tâche de rendre Stadzank doué pour un instrument. Un apprentissage de plus écourté... Dommage car il avait eu un petit coup de cœur pour cet instrument à l’époque et quelques mélodies lui revenaient au fur et à mesure qu’il grattait le luth.
Pour parfaire son accoutrement, le néo barde s’offrit une petite trousse de maquillage ainsi qu'une perruque bleue. Se balader à visage découvert oui, mais le minimum était de se grimer au cas où quelqu’un irait faire le lien avec ses autres identités... On n’est jamais trop prudent et d’ailleurs sa soirée après le Jour de la Force le lui avait bien rappelé. Il s’offra également le nécessaire de tout parfait aventurier qui allait affronter le blizzard du nord : un pantalon rembourré en peau de bête, une petite tente, deux petites casseroles, deux poneys -prénommés Castor et Pollux- , une couverture pour chaque bête, des rations de survie, de la viande séchée, une petite pipe et du tabac qui va avec, et bien sûr des petites douceurs sucrées : après tout c’est le Trésor qui régale.
A propos de Trésor, quel fût sa surprise d’apprendre qu’à quelques jours devant lui se trouvait un Contrôleur Royal qui visiblement allait prendre part à la même expédition. C’était impressionnant comme il semait la terreur partout sur son passage : chaque village traversé par cet énergumène tremblait littéralement de peur suite à son passage ! Dans les auberges, on ne parlait que de lui et de sa sombre requête : avez-vous payé vos TAXES ?
Cette petite histoire amusa énormément le gobelin et alors qu’il s’était lié d’amitié avec un couple d’historiens/aventuriers, le troubadour en herbe –qui ne manquait pas une occasion pour parfaire son art- s'amusa à reprendre un air bien connu et adapter la chanson selon l’inspiration du moment :
- air de la chanson:
- https://www.youtube.com/watch?v=DXV9ue1Mpgw (jette un sou au Sorceleur)
Lorsqu'un pauvre barde
Rencontre en chemin
Ben Le Contrôleur
Ce refrain lui vient
Traqué par le Bouc Gris
Le Suppo des Titans
Se planqua de lui
Avec une éternité d’impayés-hés !
Tout au bout du Sekai
Il défie le Malendrin
Qui provoquait chez nous
Un manque de pain-hain !
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier, ô brave membre du Vent d'Acier, ohohoho...
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier !
Traquant la vermine
Au péril de sa vie
Cet ami du Trésor
Ne laisse aucun répit-hit !
Cet officier discret
Célébré par mes vers
De la Dette nous protège
Ça vaut bien une bière !
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier, ô brave membre du Vent d'Acier, ohohoho...
Montre ton sac au Contrôleur
Ennemis des Impayés
Montre ton sac au Contrôleur
Ô brave membre du Vent d'Acier, ô brave membre du Vent d'Acier, ohohoho...
Montre ton sac au Contrôleur
Ennemis des Impayés
Malgré les fausses notes évidentes et la voix de crécelle de notre bon gobelin, le couple d’amis reprit en cœur le refrain. Il ne fallut pas plus à notre barde pour décider que cette chanson serait la première à ajouter dans son répertoire.
Une fois arrivé à bon port, le petit homme à la peau verte s’empressa de trouver un coin tranquille aux abords de l’énorme attroupement qui s’était formé aux portes de la ville. Il se trouvait dans un genre de “quartier” de civils reikois, la méfiance envers l’inconnu étant toujours la norme et le dicton “qui se ressemble s’assemble” prenait là tout son sens. Grâce à son art, le barde attirait aussi bien l’amitié des civils que le mépris des soldats d’élite du Reike (et des vrais amateurs de musique) . Ah l’artiste sera donc toujours incompris dans ce monde de brutes ? C’était une des questions qui amusait Stadzank et il était curieux de voir comment allait se dérouler cette expédition cosmopolite.
Lorsque vint le temps des discours, le gobelin qui ne dépassait pas les 90cm se faufila tout devant pour ne rien manquer du spectacle. D’ailleurs, il retrouva quelques connaissances qui avaient dressé leur tente non loin de la sienne. Ah quel spectacle ! Un vrai discours de leader avec le sabre au clair, la grande classe !!! Prisonnier de son personnage, le gobelin aux lèvres bleues ne put s’empêcher de réagir lorsque tous les soldats reikois saluèrent leur chef.
Hummmm, toute cette testostérone ! Voilà ce que je suis venu chercher, l’inspiration au cœur de l’évènement. Voir toutes ces armures vibrées me fait penser aux muscles saillants qui se cachent dessous, l’inspi dans la transpi...
Et tu viens juste pour composer des chansons ?
Non pas que...
Le gobelin brandit alors l’arc qu’il portait en bandoulière et fit mine de viser un ennemi invisible.
Je suis aussi là pour assurer vos jolis petits arrières et peut-être qui sait ? Devenir le héros d’une de mes œuvres !
Bah quoi, on a tous le droit de rêver !
- Equipement de Stadzank:
-une veste chaude spécial grand froid
-un chapeau à plume
-un pantalon rembourré en peau de bête
-une paire de bottes spécial neige
-un luth
-un arc et un carquois plein de flèches
-Ses couteaux de lancer placés sur tout son corps (sous sa veste/pas visible)
-Sa lame rétractable dissimulée sous sa manche droite
-Corde + grappin
-Ses deux dagues dans son dos
-un kit de crochetage de serrure
-Sa gemme de curiosité
-une petite tente
-deux petites casseroles
-deux poneys -prénommés Castor et Pollux pour transporter tout le barda- et une couverture pour chaque bête
-des rations de survie
-de la viande séchée
-une petite pipe et du tabac qui va avec
-des petites douceurs sucrées
Citoyen du Reike
Dimitri Chagry
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Info personnage
Race: Ombra
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Le grand froid n’était pas une nouveauté pour le chasseur qui avait pu prendre plaisir à le découvrir un mois plus tôt. Il reconnaissait son piquant et sa brûlure qu’il avait eu quelques occasions d’expérimenter. L’avantage de ses précédentes missions était d’être en capacité de composer son inventaire de nouvelles choses utiles. La marée de vivant s’étendait en dehors des remparts de Melorn. Le camp avait été si mal préparé pour la fête, que cette désharmonie faisait de la peine à voir. La majorité s’empiffrait de ce qu’on pouvait leur offrir tandis que certains démolissaient des tables. L’alcool coulait à flot et irait endormir leur organisme en ce froid glacial.
La ville se dressait derrière eux silencieuse. Le bruit des soldats et des civiles créait des échos insupportables dans ses oreilles qu’il avait bouchonné pour étouffer le bruit. Même avec cet outil de qualité, fait pour faire taire les hurlements amicaux et bestiales de ces timbrés, il les entendait quand même et sans effort, c’est dire. Brider ce sens l’aidait à canaliser l’anxiété qui grimpait en flèche dans son organisme. Cette foule endiablée le mettait si mal à l’aise qu’il en avait l’estomac au bord des lèvres. Dimitri était saturé de ce trop pleins de délectation. Tout le monde se marchait dessus, c’était à peine si les géants remarquaient les formats poches qui se baladaient dans la foule.
Cette proximité le m’était dans des états incontrôlables. Donc, pour éviter de se retrouver à faire un malaise dans cette fourmilière, il s’était isolé en haut d'un amats de caisse. Sachant que du monde entourait ses caisses sur le coté, il avait le risque qu'elles tombent si un géant décidait de les bousculer. Mais la foule poussait davantage vers l'avant que dans sa direction.
L’ombre s’était assuré qu’aucune masse de chair ne le frôle jusque-là en passant entre les individus et il s’était échappé du mieux qu’il pouvait en haut d’une cargaison. Personne ne l’avait remarqué grimper les caisses et s’y positionner comme dans un mirador. De cette façon, il n’avait aucun risque de s’évanouir dans ce cauchemar ambulant, cela même s'il était proche de l'estrade. Il avait récupéré tout ce qu’il pouvait discrètement pour aller faire son petit repas en haut de ces caisses, analysant brièvement ce qui se passait plus bas. Il n’avait pas une vision parfaite, parce que les vivants partaient dans tous les sens et qu’il était tout à fait impossible de faire un état de tous les visages présents dans cette marée vivante.
Le discours de la griffe amena davantage de vibration sonore non harmonieuse. Il écouta attentivement ses paroles pour animer les troupes après avoir retirer un bouchon de son oreille. Ses exploits n’avaient pas besoin de ces mots pour enrober le respect qui animait chacun d’eux. Avoir le mérite de vivre demander un effort constant pour repousser les morts qui marchent. Avec les titans, ils ne seraient jamais en paix tant qu’ils ne parviendraient pas à les décimer ou à les emprisonner. La menace des archontes ne lui donnait pas envie de clamer ce discours. Il préférait se réjouir quand l’orage serait passé.
Ses yeux gris furent attirer par une nouvelle présence, celle d’une masse de quatre mètres de hauteur à la peau verte à l'arrière. Il l’avait déjà remarqué en rejoignant Luxuriance et il savait parfaitement qui il était. Un bruit du côté des dévoreurs le fit tourner la tête. Il pouvait difficilement oublier l’ogre à la peau azur qui vocifère contre un intru. Le corps se mit à voler et ses yeux suivirent tranquillement le mouvement. À cet distant, il remarqua sans mal que le physique du monstre avait évolué. Il se posa quelques questions, mais n’avait aucune envie de descendre pour demander. Trop de monde. Il ne descendrait d’ici que lorsque la troupe se serait mis en mouvement. Après les deux discours, cet endroit se viderait en premier.
Cette expérience promettait d’être enrichissante quoique meurtrière. L’ombra se posa de sérieuses questions sur la mentalité des gens ici. Ils semblaient oublier ce qu’ils s’apprêtaient à affronter. Les archontes n’étaient pas un jeu, et des litres d’alcool n’étouffaient pas l’horreur survenu à Sable d’Or. Il n’y avait pas participé puisqu’il était en déplacement loin des conflits, mais les bouches en avaient contés tant de détails qu’il avait presque eu l’impression d’avoir été présent quand l’armée de mort vivant avant déferlé sur la ville.
Un soupire s’échappa de sa bouche, un projectile percuta son assiette qui s’écrasa sur un individu de petit taille qui brandissait son arc en chantonnant quelque chose sur ses œuvres. Il restait pas grand-chose, quelques morceaux d’aliments tièdes, dans un mélange de viandes et de salade. Il n’avait plus faim, mais ce n’était pas une raison pour asperger un gobelin sans doute éméché et d'autres invididus proches de lui. Vu les conneries que tout le monde déblatéraient depuis des heures, Dimitri choisit de se reculer pour dissimuler sa présence et faire comme si de rien était, au cas où l'autre décidait de lui balancer une flèche dans la tronche. D'ailleurs, il n'avait jamais vu un gobelin se maquiller d'une manière aussi laide. Il n’allait pas s’excuser, le projectile ne venait pas de lui seulement l’assiette. Hors de question qu'il descende dans cette foule la chercher aussi.
La ville se dressait derrière eux silencieuse. Le bruit des soldats et des civiles créait des échos insupportables dans ses oreilles qu’il avait bouchonné pour étouffer le bruit. Même avec cet outil de qualité, fait pour faire taire les hurlements amicaux et bestiales de ces timbrés, il les entendait quand même et sans effort, c’est dire. Brider ce sens l’aidait à canaliser l’anxiété qui grimpait en flèche dans son organisme. Cette foule endiablée le mettait si mal à l’aise qu’il en avait l’estomac au bord des lèvres. Dimitri était saturé de ce trop pleins de délectation. Tout le monde se marchait dessus, c’était à peine si les géants remarquaient les formats poches qui se baladaient dans la foule.
Cette proximité le m’était dans des états incontrôlables. Donc, pour éviter de se retrouver à faire un malaise dans cette fourmilière, il s’était isolé en haut d'un amats de caisse. Sachant que du monde entourait ses caisses sur le coté, il avait le risque qu'elles tombent si un géant décidait de les bousculer. Mais la foule poussait davantage vers l'avant que dans sa direction.
L’ombre s’était assuré qu’aucune masse de chair ne le frôle jusque-là en passant entre les individus et il s’était échappé du mieux qu’il pouvait en haut d’une cargaison. Personne ne l’avait remarqué grimper les caisses et s’y positionner comme dans un mirador. De cette façon, il n’avait aucun risque de s’évanouir dans ce cauchemar ambulant, cela même s'il était proche de l'estrade. Il avait récupéré tout ce qu’il pouvait discrètement pour aller faire son petit repas en haut de ces caisses, analysant brièvement ce qui se passait plus bas. Il n’avait pas une vision parfaite, parce que les vivants partaient dans tous les sens et qu’il était tout à fait impossible de faire un état de tous les visages présents dans cette marée vivante.
Le discours de la griffe amena davantage de vibration sonore non harmonieuse. Il écouta attentivement ses paroles pour animer les troupes après avoir retirer un bouchon de son oreille. Ses exploits n’avaient pas besoin de ces mots pour enrober le respect qui animait chacun d’eux. Avoir le mérite de vivre demander un effort constant pour repousser les morts qui marchent. Avec les titans, ils ne seraient jamais en paix tant qu’ils ne parviendraient pas à les décimer ou à les emprisonner. La menace des archontes ne lui donnait pas envie de clamer ce discours. Il préférait se réjouir quand l’orage serait passé.
Ses yeux gris furent attirer par une nouvelle présence, celle d’une masse de quatre mètres de hauteur à la peau verte à l'arrière. Il l’avait déjà remarqué en rejoignant Luxuriance et il savait parfaitement qui il était. Un bruit du côté des dévoreurs le fit tourner la tête. Il pouvait difficilement oublier l’ogre à la peau azur qui vocifère contre un intru. Le corps se mit à voler et ses yeux suivirent tranquillement le mouvement. À cet distant, il remarqua sans mal que le physique du monstre avait évolué. Il se posa quelques questions, mais n’avait aucune envie de descendre pour demander. Trop de monde. Il ne descendrait d’ici que lorsque la troupe se serait mis en mouvement. Après les deux discours, cet endroit se viderait en premier.
Cette expérience promettait d’être enrichissante quoique meurtrière. L’ombra se posa de sérieuses questions sur la mentalité des gens ici. Ils semblaient oublier ce qu’ils s’apprêtaient à affronter. Les archontes n’étaient pas un jeu, et des litres d’alcool n’étouffaient pas l’horreur survenu à Sable d’Or. Il n’y avait pas participé puisqu’il était en déplacement loin des conflits, mais les bouches en avaient contés tant de détails qu’il avait presque eu l’impression d’avoir été présent quand l’armée de mort vivant avant déferlé sur la ville.
Un soupire s’échappa de sa bouche, un projectile percuta son assiette qui s’écrasa sur un individu de petit taille qui brandissait son arc en chantonnant quelque chose sur ses œuvres. Il restait pas grand-chose, quelques morceaux d’aliments tièdes, dans un mélange de viandes et de salade. Il n’avait plus faim, mais ce n’était pas une raison pour asperger un gobelin sans doute éméché et d'autres invididus proches de lui. Vu les conneries que tout le monde déblatéraient depuis des heures, Dimitri choisit de se reculer pour dissimuler sa présence et faire comme si de rien était, au cas où l'autre décidait de lui balancer une flèche dans la tronche. D'ailleurs, il n'avait jamais vu un gobelin se maquiller d'une manière aussi laide. Il n’allait pas s’excuser, le projectile ne venait pas de lui seulement l’assiette. Hors de question qu'il descende dans cette foule la chercher aussi.
- Spoiler:
- ✦ Sac, plusieurs vêtements de rechange, des chaussettes bien épaisses, des gants sur mesure pour l’occasion, Sa brigandine en cuir noir et en daim, épaisses plaques de cuir de trois centimètres, surmonté d’une cape épaisse en fourrure animale, bottes pour l’occasion, Cache cou et coiffe chaude bien moche pour protéger les oreilles et la tête, tente, lit de camp, couverture épaisse, nécessaire d’hygiène
✦ Sacoche, Sangles, grappin, Cordes, Deux couteaux de chasse, couteaux de jet et boomerang imbibés, valériane sous forme d’extrait concentrée, Marquage forestier, ça peut servir on sait jamais, aiguiseur, sifflet ultrason et sifflet de signalisation,
✦ Ration, eau infusé au thym, au clou de girofle et à la fleur de sureau, viandes séchées, bourgeons de cassis sous forme de décoction pour l’immunité, huile de coco pour l’hydratation de la peau s’il vous plait, piment en poudre pour agrémenter les boissons et augmenter la circulation artérielle, ça donne chaud.
Codage par Magma.
POSTE 1
Citoyen du Reike
Vaesidia Inviere
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Melorn. Qui aurait pu croire que je finirais en tant que janissaire par revenir dans la cité qui m’avait vu naitre et que j’affectionnais tant ? Certainement pas moi. J’avais, pourtant, toujours projeté de revenir dans cette ville qui attestait de la grandeur que fut notre empire. Hélas ! J’eusse espéré que ce retour se fasse autrement et surtout en d’autres circonstances alors que je contemplais, durant un court laps de temps, l’enceinte de la capitale elfique. Celle-ci n’avait guère changé depuis mon départ, il y a de cela un siècle. Celle-ci se caractérisait toujours par une architecture élégante et sophistiquée. Outre la présence de bois ouvragé et de pierre précieuse, chaque bâtiment se caractérisait par des arcs délicats et des colonnes élancées. Mieux encore ! Des motifs ciselés illustraient ces structures qui bordaient un réseau complexe de canaux qu’il était possible d’emprunter. Même si cet endroit n’avait guère évolué, je demeurais tout simplement sous le charme.
Malheureusement, ces retrouvailles avaient un goût amer, et ce, à plus d’un titre à mon sens. Pour commencer, indépendamment des ordres que j’avais reçus ou de mon appartenance à l’Empire du Reike, je me sentais des plus concernées quant à la raison de la constitution de cette expédition. Une créature en lien avec les Titans se situerait dans le Grand Nord d’après nos informations. Or, au vu de la proximité géographique et de la menace qu’incarnaient ces entités et leurs séides, je ne désirais en aucune façon que ma patrie subisse le même sort que Sable d’Or. C’était tout simplement inacceptable à mes yeux ! En vérité, au regard de la gravité des évènements, tel que je me connaissais, j’aurais probablement provoqué un véritable tintamarre, et ce, dans l’espoir de rencontrer un de mes supérieurs hiérarchiques si ce n’est la Griffe afin que ces derniers daignent accepter de me faire participer à cette expédition. Fort heureusement, je n’avais eu nul besoin d’avoir recours un tel stratagème étant donné que certains janissaires avaient spécialement mobilisées pour l’occasion.
Même si, j’avais « la chance » de prendre part à cette expédition, je n’en demeurais pas moins anxieuse si ce n’est craintive. Je n’ignorais pas que notre ennemi était des plus redoutables. Aussi, j’étais préoccupée quant à nos chances de réussite. Non que mourir me terrifiât. J’étais pour ainsi dire habituée à côtoyer la mort maintenant. Non. En revanche, j’étais terrifiée à l’idée que nous puissions échouer. Si tel était le cas, qu’adviendrait-il de Melorn et de ses habitants ? Qu’adviendrait-il de mon peuple et de ma mère ? Si notre cité venait à tomber, non seulement cela signifierait que j’aurais manqué au serment que je m’étais faite jadis, mais cela ferait des elfes, un peuple en voie d’extinction… ou pire encore si j’en croyais les témoignages des vétérans de Sable d’Or. Aussi préférais-je ne pas y songer même si cette possibilité ne cessait de tourmenter mon âme…
…qui n’aurait su être rassurée au vu du triste spectacle qui se profilait sous mes yeux. Tel que je connaissais mes compatriotes, ces derniers ne devaient être guère ravis d’avoir dû accueillir sur son sol les membres de cette triste équipée. Et dieu, que je les comprenais ! Ce rassemblement incarnait ce que nous détestions tous. Si l’on exceptait le fait qu’une bonne partie des personnes ici présentes n’étaient pas des elfes, l’on ne pouvait guère affirmer que celles-ci soient capables de faire preuve du moindre professionnalisme. C’était même l’inverse. En dehors des janissaires, de certains soldats et du campement des Serres Pourpres à côté duquel je me trouvais avec mes homologues, les divers individus évoluant dans ce camp tenaient plus de barbares, d’ivrognes ou de soudards ce qui n’était pas pour me réjouir outre mesure. Pour être tout à fait honnête, cela m’inquiétait au plus haut point…
…qui grimpa en flèche lorsque je sursautais en entendant sonner au loin des trompettes dont les éructations eurent le don d’agresser mon ouïe tant l’on aurait cru que l’on avait cherché à égorger un gobelin avec une cuillère. Autant dire que ce remue-ménage musical eut tôt fait, sur le coup, de m’arracher un juron en elfique.
Définitivement, aux yeux des Melornois, mais aussi des miens, ces mercenaires et autres aventuriers ne brillaient pas par leur professionnalisme. C’était l’évidence même. Or, étant donné la menace que nous avions à affronter, je ne parvenais pas à saisir pourquoi il avait été décidé de faire appel à ces pandours. Nous allions combattre une créature associée aux Titans, que diable ! Pas monter une pucelle, merde ! Quoiqu’au vu de leurs capacités, je doutais que certains soient en mesure de trouver leur verge pour ne serait-ce qu’uriner. C’était tout bonnement désespérant et cela n’améliorait guère mon humeur qui s’assombrissait au fur et à mesure. Étais-je la seule à pleinement comprendre ce qui nous attendait ? Certes, à l’inverse des Serres Pourpres, je n’avais pas été mobilisé à Sable d’Or. Aussi, je ne me représentais pas fidèlement les évènements ainsi que leurs acteurs. En revanche, je connaissais le climat du Grand Nord, ou du moins une partie. J’avais, pendant plus d’une décennie tenter d’explorer une partie des ruines de notre glorieux Empire ainsi que les Terres du Nord. Aussi, je savais que le climat ne serait guère clément.
S’il avait été simplement question de neige ou de vent, cela n’aurait pas été un problème. Mais si l’on additionnait à cela une température qui flirtait difficilement avec le zéro, certains prédateurs et nos ennemis… Cela devenait rapidement problématique voire même démoralisant. Les éléments et le milieu étaient contre nous. Il fallait être fou ou être poussé par un impératif, comme c’était le cas ici, pour tenter une telle traversée. Par expérience, je savais que jamais au grand jamais je n’aurais voulu de la direction de cette campagne. Non que l’on aurait cherché à me la proposer au regard de ma position actuelle au Reike de toute manière. Pour une fois, la position d’esclave de guerre avait pour ainsi dire du bon. Néanmoins, bien que je ne fus qu’un pion sur un vaste échiquier, je n’en demeurais pas moins concernée et n’arrivais pas à me défaire de l’appréhension qui me minait le moral.
Tactiquement parlant, ce que nous nous apprêtions à faire était extrêmement dangereux, voire même suicidaire. Au vu de l’environnement, conduire une telle caravane dans un tel lieu était par essence des plus périlleux. Des éboulements, des glissements de terrain et des avalanches pouvaient submerger le convoi ou en détruire une partie. Étant donné le peu de données que nous avions sur cette partie du monde, l’on ignorait également quels autres aléas risquaient de nous frapper. Cependant, il était certain qu’il y ferait très froid. Or des températures aussi négatives étaient bien souvent synonymes de débâcle pour une armée lors de campagnes militaires. En effet, la rudesse des climats polaires constituait des obstacles dès lors qu’il était question de trouver des vivres par l’entremise de la cueillette. Certes des animaux évoluaient dans ces milieux, mais sans connaissance approfondie de la faune locale, nourrir autant de femmes et d’hommes par le biais de la chasse était compromis… Quant à la pêche…à moins de trouver un cours d’eau ou un lac, c’était peine perdue. Aussi, notre survie dépendrait de celle des charrois. En perdre plusieurs nous condamnerait tous. C’était une certitude. En dehors de ces derniers, nous ne pourrions disposer d’aucun autre moyen de ravitaillement étant donné l’impossibilité d’établir une quelconque forme de logistique.
Ne serait-ce que par l’absence de cet élément ô combien vital, je m’apercevais à quel point la réussite de notre expédition relevait de la chimère. Mais ce n’était pas non plus le pire ! Je me souvenais encore aujourd’hui, alors que cela faisait un peu moins d’un siècle, de la rigueur glaciale de ces contrées. La faim et la soif étaient les ennemis de tout bon soldat…mais le froid était bien pire en un sens. J’avais moi-même, jadis, failli succomber à ces affres. Je me remémorais sans peine m’être retrouvée dans une tempête de neige. Cela avait été une véritable épreuve que je n’aurais jamais cru vivre à nouveau. Je me souvenais très bien de tout ce névé qui collait à mon armure, à mon visage et à mes armes au point de former une couche givrée qui renforçait cette froideur. Celle-ci était si pénétrante qu’elle était parvenue à se glisser sous les pans de mon armure qui me faisait l’effet d’être gelée au point de m’engourdir les membres, les sens, mais également l’esprit. Une sorte de torpeur avait, au bout d’un moment du fait de mon épuisement, envahi mon corps et c’était avec moult difficultés que j’avais réussi à continuer mon chemin.
Pour ponctuer le tout, la visibilité était fortement réduite tant les tourbillons de neige généraient un voile blanc qui obscurcissait le paysage. Sur l’instant, j’avais cru que c’en était fini de moi. Dans de telles conditions, je m’étais sentie si perdue…si isolée…si seule au sein d’un enfer blanc des plus hostiles qui ne désirait que ma mort. Mon seul compagnon avait le bruit assourdissant du vent qui sifflait dans mes oreilles dont les pointes étaient devenues tout simplement rouges. Car oui ! Même si le vent avait été un obstacle particulièrement tenace, notamment en parvenant à s’insinuer, sans problèmes dans les failles de mon ancienne armure au point de me faire frissonner, j’avais dû me confronter à bien pire…
Les conséquences d’une longue exposition à un climat aussi peu clément étaient particulièrement désagréables au niveau anatomique. Avec le temps, mon visage, mes mains et mes pieds avaient été atteints par des engelures. Au début, j’avais fait mine d’ignorer la situation en remarquant la teinte bleuâtre de mes doigts…mais au fur et à mesure ceux-ci avaient fini par se gonfler, à rougir et à devenir notablement douloureux. Étant donné qu’un malheur n’arrivait jamais seul, tout un pan de mon visage avait vu l’émergence de cloques. Cela avait été un véritable supplice que de résister à l’envie de me toucher le nez pour ne pas les percer instantanément. Ironiquement, bien que ces blessures soient occasionnées par le froid, j’avais ressenti comme une brûlure aiguë qui s’était métamorphosée, peu à peu, une douleur poignante et lancinante. J’avais mis des jours pour m’en remettre. Néanmoins, je m’étais sue extrêmement chanceuse à l’époque, car d’autres personnes avaient subi des engelures bien plus graves au point que leurs membres supérieurs ou inférieurs étaient devenus noirs faute de circulation sanguine. Afin d’avoir un espoir de les sauver, il avait fallu les amputer… Et encore, cela n’avait pas toujours été couronné de succès.
De ce fait, en additionnant mon expérience au triste tableau que constituait notre expédition, j’avais conscience que la plupart des personnes réunies ici ne reviendraient pas vivantes et mourraient en chemin… Non que cela me chagrina. En revanche, cela m’inquiétait quant à la réussite de notre mission. Localiser avec précision l’antre de nos ennemis n’allait pas être une mince affaire. Or, plus nous perdrions du temps, plus nos réserves de vivres s’amenuiseraient et plus nous serions exposées au froid ce qui conduirait inexorablement à la mort de nombreuses recrues ainsi qu’à l’émergence de maladies parmi les survivants… Ignorant tout du rapport de forces entre nous et nos adversaires, il paraissait évident que notre commandant chercherait à faire de son mieux pour préserver les ressources que nous incarnions… Mais si l’on rajoutait ce que je savais déjà avec la possibilité non négligeable que nos Némésis ne nous harcèlent à différents moments de notre progression et ne parviennent à leurs fins en amenuisant le nombre de soldats et de mercenaires ainsi que le nombre de carrioles…j’étais sûre que, non seulement nous ne pourrions éventuellement remplir la totalité de nos objectifs, mais qu’en plus nous serions tout simplement mis en déroute. En somme, nos chances de victoires reposaient sur le niveau de préparation des hommes et des femmes de ce camp, sur la compétence de l’officier en charge et surtout sur la capacité à atteindre rapidement le repère de cette sinistre créature avec un minimum de pertes…
Avec une véritable armée digne de ce nom, mener une telle campagne se serait avéré être des plus rocambolesques, même si joueuse comme je l’étais par essence dans le domaine tactique, j’aurais sans doute tenté l’expérience…mais ici…ce que Melorn et l’Empire cherchaient à faire relevait de la folie…voire du désespoir.
« Ce n’est ni plus ni moins qu’un acte de foi… » Glissais-je dans un murmure.
Me relevant de la caisse sur laquelle j’étais assisse dans le camp des janissaires, je m’apprêtais à me diriger vers la tente qui m’avait été assignée non loin de l’entrée afin de vérifier une ultime fois mon paquetage lorsque mon attention se porta sur l’homme qui monta sur l’estrade, en vue, étant donné les circonstances de prononcer un discours. D’un regard, je reconnus à sa démarche et à son armure Deydreus Fictilem qui semblait avoir été choisi pour diriger cette équipée dans le Grand Nord. C’était plutôt logique en un sens. Entre ses exploits récents et son titre de Griffe, il était l’homme idéal pour mener à bien cette mission quand bien même s’avérait-elle quasi –impossible sur le papier. Croisant les bras, je m’accolais contre un arbre et tendis légèrement l’oreille afin de l’entendre…et de grimacer tant son propos ne fit que confirmer mes propres craintes. Si j’en croyais la teneur des échanges que nous avions eue lors de notre première rencontre, il m’avait fait part de l’importance qu’il accordait à la notion même d’honneur. Pour ma plus grande satisfaction, il avait qualifié cette dernière de « balivernes ».
Bien que je comprenne les raisons qui le poussaient, notamment vis-à-vis du moral des troupes, à faire cette harangue, je n’y adhérais pas, car il sonnait, sous certains aspects, terriblement faux. Cet homme ne croyait pas en l’honneur. Il avait conscience qu’un conflit n’avait aucune morale et que les acteurs d’une guerre n’étaient en aucun cas des héros. Au contraire, sur de tels théâtres d’opérations, ces hommes et ces femmes faisaient tomber leurs masques pour faire étalage de leurs vertus, mais aussi de leurs vices et de leurs verrues. Pire encore ! La griffe soulignait que cette cavalcade en plein territoire des Titans ne se caractérisait pas par sa « facilité » ni par son « confort ». Cette prise de position m’arracha un léger rire tant ces simples mots relevaient d’un euphémisme. Pourtant, malgré les apparences, son discours sut convaincre son auditoire étant donné les acclamations et autres expressions de joie qui jaillirent de la foule. Cette soudaine cacophonie associée aux éructations d’un animal verdâtre qui s’amusait, tel un barbare déficient mentalement, à cogner ses marteaux au-dessus de sa tête, me transperça les tympans au point que j’en vins à poser mes mains sur mes oreilles pour atténuer le bruit ambiant. Néanmoins, ce désagrément ne m’empêcha pas de glisser un commentaire des plus sarcastiques.
« Ah les cons…s’ils savaient… »
Soupirant, je continuais à regarder la foule qui s’activait autour de nous tout en veillant à conserver le visage suffisamment baissé et la capuche correctement relevée. Quand bien même, j’étais heureuse de revoir Melorn, une partie de mon âme ne tenait absolument pas à ce que l’on me reconnaisse. Aussi, avais-je pris soin de masquer le plus possible mes traits afin qu’aucun de mes compatriotes ne puisse m’identifier. Après tout, il y avait de cela 100 ans, j’avais quitté cette cité en prétextant que je reviendrais en ces lieux un jour afin de démontrer le bienfondé de ma position quant à l’art de la guerre. Le fait est que suite à certains évènements, je me retrouvais cantonnée à la condition d’esclaves de guerre. Or étant de nature vaniteuse et ayant, depuis mon adolescence, toujours désirée éblouir mon entourage au sein de la société elfique, je ne pouvais guère affirmer que ma position actuelle soit enviable ni même d’une quelconque importance. C’était même l’inverse et c’était amplement de ma faute si j’en avais été réduit à devenir janissaire. Cette pensée fit naitre un bref sentiment de colère que je tâchais d’ignorer d’un simple battement de cils.
En revanche, un autre motif me poussait à agir de la sorte même si ironiquement, j’avais essayé, depuis mon arrivée en ces lieux, de l’apercevoir. En effet, je ne tenais pas à ce que Valfreyja, ma mère, puisse contempler l’ampleur de mon échec et de mes erreurs. Elle qui avait toujours tant misé sur ma personne pour que je puisse devenir un jour la matriarche de la Dynastie Inviere dont l’Histoire était reliée à celle de la défense de notre Empire et ce, notamment durant notre guerre contre les Titans… Je ne désirais aucunement lui faire honte ni la décevoir encore une fois… Même aujourd’hui…même en tant que janissaire loyale à l’Empire de Reike, son avis et sa reconnaissance comptaient toujours beaucoup pour moi. Cela faisait pourtant 100 ans que nous ne nous étions pas vues. Contrairement aux autres Reikois, ma demeure ne se situait pas dans l’Empire, mais était juste à une vingtaine de minutes de notre position, à l’extérieur des murs de la ville… Malgré mes craintes et mes réserves, j’avais été terriblement tentée d’aller à sa rencontre, de retrouver la maison de mon enfance…et peut-être d’avoir l’opportunité inespérée de croiser ma sœur jumelle, et ce, en dépit de mes obligations. J’avais décidé de m’en abstenir au final pour les raisons évoquées plus haut…même si cela restait un véritable déchirement. Après tout, je n’étais pas sûre de survivre cette fois. Ce séjour à Melorn incarnait peut-être la dernière chance que j’avais de côtoyer les miens… Mais en même temps, je ne voulais pas être une source de déconvenue ni d’infamie pour ma génitrice dont la survie et le bien-être m’importaient plus que tout.
Perdue dans mes pensées, je manquais sursauter en voyant la Griffe se diriger vers moi. Par réflexe, je me redressais quelque peu pour lui faire face, puis une fois qu’il fût suffisamment proche, je fis claquer mes bottes, et ce dans l’optique de me saluer, selon la plus pure tradition militaire, mon supérieur hiérarchique qui me salua également de vive voix. Cette marque d’attention me surprit quelque peu même si, nous nous étions déjà rencontrées par le passé. Aussi inclinais-je légèrement la tête afin de lui témoigner également de mon respect avant de le voir s’éloigner. Bien que je le sus capable, une part de moi-même ne pouvait s’empêcher de s’interroger quant à la nature de sa stratégie pour notre long périple. Si j’en avais eu l’occasion et la permission, je l’aurais sans nul doute questionné à ce sujet…mais tel n’était pas le cas. Il ne me restait plus qu’à faire preuve de patience et surtout à préparer mon propre paquetage. Par conséquent, je décidais de m’y atteler tout en prenant soin de faire passer le mot à mes autres homologues. Étant sans doute l’une des plus expérimentés parmi les janissaires, je préférais me montrer prudente en rappelant voire en insistant auprès de mes « camarades » sur le fait qu’il était impératif de vérifier leur matériel et d’emporter des vêtements chauds ainsi que des vivres et divers autres ustensiles qui pourraient s’avérer utiles.
Décidant de ne pas perdre plus de temps, je rentrais dans ma tente et me débarrassais de mes vêtements d que je portais pour en revêtir une tunique de couleur noire qui avait la particularité de disposer de quelques poches sur la zone située sur l’abdomen et d’être bien évidemment pensée pour tenir chaud. Il en alla de même pour mes chaussettes prévues pour le climat polaire et mon pantalon noir. Une fois cet affublement enfilé, j’enfilais mes deux mitsugake ainsi que mes deux brassards en métal. A l’inverse de la plupart des membres de notre expédition, je ne pouvais me résoudre à utiliser des gants ou des gantelets, et ce à cause de ma spécialité martiale qui n’était ni plus ni moins que l’archerie. De fait, je désirais pouvoir pleinement saisir mes flèches pour les encocher au mieux et ainsi remplir correctement ma tâche même si je savais pertinemment que ces gants ne m’offriraient qu’une protection limitée contre le froid. Néanmoins, j’avais songé à une petite astuce qui me permettrait de me prémunir de ces effets.
Très rapidement, j’en vins à revêtir ma toute nouvelle armure qui, ironiquement, était aux couleurs des Serres étant donné que la Griffe avait jugé bon de m’associer à ses troupes même si je demeurais une janissaire. Cette toute nouvelle armure ressemblait à s’y méprendre à l’ancienne dont je disposais lorsque j’étais capitaine au sein de ce que l’on nommait communément le Royaume de Reike. Seule la couleur différait, mais je n’en avais cure. Après tout le simple fait de disposer d’une véritable cuirasse me satisfaisait. Le décret impérial promulgué récemment avait apporté un certain nombre de changements et l’un d’entre eux octroyait aux janissaires de nouvelles affectations, mais aussi l’accès à un meilleur « traitement ». Mue par l’habitude, j’ajustais au-dessus de mes bottes, les cnémides ainsi que les cuissardes avant de passer à l’installation de ma cuirasse ainsi que des spalières et de ma ceinture. Bien évidemment, il ne s’agissait pas d’une armure lourde, mais d’une armure légère. Aussi le poids n’était-il pas le même ainsi que la résistance.
Conformément au protocole en vigueur, j’entourais mon visage d’un chèche noir, ne laissant ainsi que mes yeux apparents avant de revêtir une grande cape chaude blanche disposant de deux poches intérieures dans lesquelles je déposais dans chacune d’entre elles une escaufaille. Avec ça, j’étais sûre de ne pas subir les affres des engelures au niveau de mes doigts. Qui plus est, j’étais sûre et certaine d’être beaucoup moins apparente en adoptant une couleur qui siérait à l’environnement au sein duquel nous allions évoluer. Une fois le tout ajusté, j’arrangeais mes deux dagues dans ma ceinture ainsi que mes cordes en chanvre pour mon arc dans la poche attitrée et me concentrais sur la constitution de mon paquetage au sein duquel, je pris soin, de déposer une corde, une gourde d’eau, des vêtements chauds de rechange dont notamment deux paires de chaussettes, une pelle, un couteau, une petite tente avec une couverture, de la viande séchée, mon carnet de notes avec de quoi écrire et un nécessaire d’hygiène. J’en profitais également pour déposer à côté de mon paquetage un alpenstock.
Venait ensuite la partie la plus importante : mon carquois ainsi que mon yumi. Pour les besoins de cette expédition, j’avais profité des derniers jours pour fabriquer le plus de flèches possible pour mon arc étant donné que leur taille pouvait osciller entre 85 et 110 centimètres. Or, étant donné que cette arme n’était guère la plus usitée au sein de l’Empire, j’avais pris soin de me constituer un stock de plusieurs flèches non seulement adaptées à mon arc, mais aussi à différents usages. Si on exceptait le fait que selon la nature du tir, la composition de la flèche notamment vis-à-vis de son empennage pouvait changer, j’avais divisé mes flèches en trois catégories. Tout d’abord, l’on trouvait les Togari-Ya qui étaient des flèches dont les embouts correspondaient à des petites lances. Elles étaient pensées pour percer des armures même si bien évidemment elles pouvaient s’avérer inefficaces face des armures lourdes. J’avais ensuite opté pour la confection de Watakushi soit des flèches barbelées prévues, comme leur nom l’indiquait, pour infliger de terribles blessures aux ennemies. Enfin, j’avais également taillé quelques Kaburi-Ya si jamais je devais être dans l’obligation de communiquer avec mes alliés d’une quelconque façon ou au contraire de générer une diversion. Ces projectiles avaient la particularité d’être dotés, au niveau de leur embout, de petites flutes qui, une fois en vol, généraient un son ce qui pouvait s’avérer être des plus pratiques quand on y réfléchissait. Par mesure de précaution, afin de ne pas les confondre, j’avais choisi des empennages de couleur différente selon le type de flèche pour pouvoir les utiliser de manière judicieuse.
Revêtant mon carquois ainsi que mon paquetage, je tâchais dans un premier temps de déposer mon stock de flèches dans un des attelages assignés aux janissaires puis retournais récupérer mon yumi avant d’attendre, juste à côté du campement des Serres, de recevoir mes ordres pour la suite des opérations. À défaut d’être convaincue de nos chances de réussite, je n’avais qu’une seule hâte : me mettre en route. Je ne désirais pas rester à Melorn plus longtemps. Pas si elle était menacée et que je pouvais tenter de remédier à cette menace. Pas si notre départ signifiait la fin de cette comédie de mauvais goût qu’incarnaient ce camp de base et ses habitants. Une fois confrontée à la réalité de la montagne et du climat des Terres du Nord, je ne doutais pas un seul instant que certains feraient preuve de bien moins de fanfaronnades même si je doutais que le froid ambiant parvienne à leur accorder un peu de bon sens.
Malheureusement, ces retrouvailles avaient un goût amer, et ce, à plus d’un titre à mon sens. Pour commencer, indépendamment des ordres que j’avais reçus ou de mon appartenance à l’Empire du Reike, je me sentais des plus concernées quant à la raison de la constitution de cette expédition. Une créature en lien avec les Titans se situerait dans le Grand Nord d’après nos informations. Or, au vu de la proximité géographique et de la menace qu’incarnaient ces entités et leurs séides, je ne désirais en aucune façon que ma patrie subisse le même sort que Sable d’Or. C’était tout simplement inacceptable à mes yeux ! En vérité, au regard de la gravité des évènements, tel que je me connaissais, j’aurais probablement provoqué un véritable tintamarre, et ce, dans l’espoir de rencontrer un de mes supérieurs hiérarchiques si ce n’est la Griffe afin que ces derniers daignent accepter de me faire participer à cette expédition. Fort heureusement, je n’avais eu nul besoin d’avoir recours un tel stratagème étant donné que certains janissaires avaient spécialement mobilisées pour l’occasion.
Même si, j’avais « la chance » de prendre part à cette expédition, je n’en demeurais pas moins anxieuse si ce n’est craintive. Je n’ignorais pas que notre ennemi était des plus redoutables. Aussi, j’étais préoccupée quant à nos chances de réussite. Non que mourir me terrifiât. J’étais pour ainsi dire habituée à côtoyer la mort maintenant. Non. En revanche, j’étais terrifiée à l’idée que nous puissions échouer. Si tel était le cas, qu’adviendrait-il de Melorn et de ses habitants ? Qu’adviendrait-il de mon peuple et de ma mère ? Si notre cité venait à tomber, non seulement cela signifierait que j’aurais manqué au serment que je m’étais faite jadis, mais cela ferait des elfes, un peuple en voie d’extinction… ou pire encore si j’en croyais les témoignages des vétérans de Sable d’Or. Aussi préférais-je ne pas y songer même si cette possibilité ne cessait de tourmenter mon âme…
…qui n’aurait su être rassurée au vu du triste spectacle qui se profilait sous mes yeux. Tel que je connaissais mes compatriotes, ces derniers ne devaient être guère ravis d’avoir dû accueillir sur son sol les membres de cette triste équipée. Et dieu, que je les comprenais ! Ce rassemblement incarnait ce que nous détestions tous. Si l’on exceptait le fait qu’une bonne partie des personnes ici présentes n’étaient pas des elfes, l’on ne pouvait guère affirmer que celles-ci soient capables de faire preuve du moindre professionnalisme. C’était même l’inverse. En dehors des janissaires, de certains soldats et du campement des Serres Pourpres à côté duquel je me trouvais avec mes homologues, les divers individus évoluant dans ce camp tenaient plus de barbares, d’ivrognes ou de soudards ce qui n’était pas pour me réjouir outre mesure. Pour être tout à fait honnête, cela m’inquiétait au plus haut point…
…qui grimpa en flèche lorsque je sursautais en entendant sonner au loin des trompettes dont les éructations eurent le don d’agresser mon ouïe tant l’on aurait cru que l’on avait cherché à égorger un gobelin avec une cuillère. Autant dire que ce remue-ménage musical eut tôt fait, sur le coup, de m’arracher un juron en elfique.
Définitivement, aux yeux des Melornois, mais aussi des miens, ces mercenaires et autres aventuriers ne brillaient pas par leur professionnalisme. C’était l’évidence même. Or, étant donné la menace que nous avions à affronter, je ne parvenais pas à saisir pourquoi il avait été décidé de faire appel à ces pandours. Nous allions combattre une créature associée aux Titans, que diable ! Pas monter une pucelle, merde ! Quoiqu’au vu de leurs capacités, je doutais que certains soient en mesure de trouver leur verge pour ne serait-ce qu’uriner. C’était tout bonnement désespérant et cela n’améliorait guère mon humeur qui s’assombrissait au fur et à mesure. Étais-je la seule à pleinement comprendre ce qui nous attendait ? Certes, à l’inverse des Serres Pourpres, je n’avais pas été mobilisé à Sable d’Or. Aussi, je ne me représentais pas fidèlement les évènements ainsi que leurs acteurs. En revanche, je connaissais le climat du Grand Nord, ou du moins une partie. J’avais, pendant plus d’une décennie tenter d’explorer une partie des ruines de notre glorieux Empire ainsi que les Terres du Nord. Aussi, je savais que le climat ne serait guère clément.
S’il avait été simplement question de neige ou de vent, cela n’aurait pas été un problème. Mais si l’on additionnait à cela une température qui flirtait difficilement avec le zéro, certains prédateurs et nos ennemis… Cela devenait rapidement problématique voire même démoralisant. Les éléments et le milieu étaient contre nous. Il fallait être fou ou être poussé par un impératif, comme c’était le cas ici, pour tenter une telle traversée. Par expérience, je savais que jamais au grand jamais je n’aurais voulu de la direction de cette campagne. Non que l’on aurait cherché à me la proposer au regard de ma position actuelle au Reike de toute manière. Pour une fois, la position d’esclave de guerre avait pour ainsi dire du bon. Néanmoins, bien que je ne fus qu’un pion sur un vaste échiquier, je n’en demeurais pas moins concernée et n’arrivais pas à me défaire de l’appréhension qui me minait le moral.
Tactiquement parlant, ce que nous nous apprêtions à faire était extrêmement dangereux, voire même suicidaire. Au vu de l’environnement, conduire une telle caravane dans un tel lieu était par essence des plus périlleux. Des éboulements, des glissements de terrain et des avalanches pouvaient submerger le convoi ou en détruire une partie. Étant donné le peu de données que nous avions sur cette partie du monde, l’on ignorait également quels autres aléas risquaient de nous frapper. Cependant, il était certain qu’il y ferait très froid. Or des températures aussi négatives étaient bien souvent synonymes de débâcle pour une armée lors de campagnes militaires. En effet, la rudesse des climats polaires constituait des obstacles dès lors qu’il était question de trouver des vivres par l’entremise de la cueillette. Certes des animaux évoluaient dans ces milieux, mais sans connaissance approfondie de la faune locale, nourrir autant de femmes et d’hommes par le biais de la chasse était compromis… Quant à la pêche…à moins de trouver un cours d’eau ou un lac, c’était peine perdue. Aussi, notre survie dépendrait de celle des charrois. En perdre plusieurs nous condamnerait tous. C’était une certitude. En dehors de ces derniers, nous ne pourrions disposer d’aucun autre moyen de ravitaillement étant donné l’impossibilité d’établir une quelconque forme de logistique.
Ne serait-ce que par l’absence de cet élément ô combien vital, je m’apercevais à quel point la réussite de notre expédition relevait de la chimère. Mais ce n’était pas non plus le pire ! Je me souvenais encore aujourd’hui, alors que cela faisait un peu moins d’un siècle, de la rigueur glaciale de ces contrées. La faim et la soif étaient les ennemis de tout bon soldat…mais le froid était bien pire en un sens. J’avais moi-même, jadis, failli succomber à ces affres. Je me remémorais sans peine m’être retrouvée dans une tempête de neige. Cela avait été une véritable épreuve que je n’aurais jamais cru vivre à nouveau. Je me souvenais très bien de tout ce névé qui collait à mon armure, à mon visage et à mes armes au point de former une couche givrée qui renforçait cette froideur. Celle-ci était si pénétrante qu’elle était parvenue à se glisser sous les pans de mon armure qui me faisait l’effet d’être gelée au point de m’engourdir les membres, les sens, mais également l’esprit. Une sorte de torpeur avait, au bout d’un moment du fait de mon épuisement, envahi mon corps et c’était avec moult difficultés que j’avais réussi à continuer mon chemin.
Pour ponctuer le tout, la visibilité était fortement réduite tant les tourbillons de neige généraient un voile blanc qui obscurcissait le paysage. Sur l’instant, j’avais cru que c’en était fini de moi. Dans de telles conditions, je m’étais sentie si perdue…si isolée…si seule au sein d’un enfer blanc des plus hostiles qui ne désirait que ma mort. Mon seul compagnon avait le bruit assourdissant du vent qui sifflait dans mes oreilles dont les pointes étaient devenues tout simplement rouges. Car oui ! Même si le vent avait été un obstacle particulièrement tenace, notamment en parvenant à s’insinuer, sans problèmes dans les failles de mon ancienne armure au point de me faire frissonner, j’avais dû me confronter à bien pire…
Les conséquences d’une longue exposition à un climat aussi peu clément étaient particulièrement désagréables au niveau anatomique. Avec le temps, mon visage, mes mains et mes pieds avaient été atteints par des engelures. Au début, j’avais fait mine d’ignorer la situation en remarquant la teinte bleuâtre de mes doigts…mais au fur et à mesure ceux-ci avaient fini par se gonfler, à rougir et à devenir notablement douloureux. Étant donné qu’un malheur n’arrivait jamais seul, tout un pan de mon visage avait vu l’émergence de cloques. Cela avait été un véritable supplice que de résister à l’envie de me toucher le nez pour ne pas les percer instantanément. Ironiquement, bien que ces blessures soient occasionnées par le froid, j’avais ressenti comme une brûlure aiguë qui s’était métamorphosée, peu à peu, une douleur poignante et lancinante. J’avais mis des jours pour m’en remettre. Néanmoins, je m’étais sue extrêmement chanceuse à l’époque, car d’autres personnes avaient subi des engelures bien plus graves au point que leurs membres supérieurs ou inférieurs étaient devenus noirs faute de circulation sanguine. Afin d’avoir un espoir de les sauver, il avait fallu les amputer… Et encore, cela n’avait pas toujours été couronné de succès.
De ce fait, en additionnant mon expérience au triste tableau que constituait notre expédition, j’avais conscience que la plupart des personnes réunies ici ne reviendraient pas vivantes et mourraient en chemin… Non que cela me chagrina. En revanche, cela m’inquiétait quant à la réussite de notre mission. Localiser avec précision l’antre de nos ennemis n’allait pas être une mince affaire. Or, plus nous perdrions du temps, plus nos réserves de vivres s’amenuiseraient et plus nous serions exposées au froid ce qui conduirait inexorablement à la mort de nombreuses recrues ainsi qu’à l’émergence de maladies parmi les survivants… Ignorant tout du rapport de forces entre nous et nos adversaires, il paraissait évident que notre commandant chercherait à faire de son mieux pour préserver les ressources que nous incarnions… Mais si l’on rajoutait ce que je savais déjà avec la possibilité non négligeable que nos Némésis ne nous harcèlent à différents moments de notre progression et ne parviennent à leurs fins en amenuisant le nombre de soldats et de mercenaires ainsi que le nombre de carrioles…j’étais sûre que, non seulement nous ne pourrions éventuellement remplir la totalité de nos objectifs, mais qu’en plus nous serions tout simplement mis en déroute. En somme, nos chances de victoires reposaient sur le niveau de préparation des hommes et des femmes de ce camp, sur la compétence de l’officier en charge et surtout sur la capacité à atteindre rapidement le repère de cette sinistre créature avec un minimum de pertes…
Avec une véritable armée digne de ce nom, mener une telle campagne se serait avéré être des plus rocambolesques, même si joueuse comme je l’étais par essence dans le domaine tactique, j’aurais sans doute tenté l’expérience…mais ici…ce que Melorn et l’Empire cherchaient à faire relevait de la folie…voire du désespoir.
« Ce n’est ni plus ni moins qu’un acte de foi… » Glissais-je dans un murmure.
Me relevant de la caisse sur laquelle j’étais assisse dans le camp des janissaires, je m’apprêtais à me diriger vers la tente qui m’avait été assignée non loin de l’entrée afin de vérifier une ultime fois mon paquetage lorsque mon attention se porta sur l’homme qui monta sur l’estrade, en vue, étant donné les circonstances de prononcer un discours. D’un regard, je reconnus à sa démarche et à son armure Deydreus Fictilem qui semblait avoir été choisi pour diriger cette équipée dans le Grand Nord. C’était plutôt logique en un sens. Entre ses exploits récents et son titre de Griffe, il était l’homme idéal pour mener à bien cette mission quand bien même s’avérait-elle quasi –impossible sur le papier. Croisant les bras, je m’accolais contre un arbre et tendis légèrement l’oreille afin de l’entendre…et de grimacer tant son propos ne fit que confirmer mes propres craintes. Si j’en croyais la teneur des échanges que nous avions eue lors de notre première rencontre, il m’avait fait part de l’importance qu’il accordait à la notion même d’honneur. Pour ma plus grande satisfaction, il avait qualifié cette dernière de « balivernes ».
Bien que je comprenne les raisons qui le poussaient, notamment vis-à-vis du moral des troupes, à faire cette harangue, je n’y adhérais pas, car il sonnait, sous certains aspects, terriblement faux. Cet homme ne croyait pas en l’honneur. Il avait conscience qu’un conflit n’avait aucune morale et que les acteurs d’une guerre n’étaient en aucun cas des héros. Au contraire, sur de tels théâtres d’opérations, ces hommes et ces femmes faisaient tomber leurs masques pour faire étalage de leurs vertus, mais aussi de leurs vices et de leurs verrues. Pire encore ! La griffe soulignait que cette cavalcade en plein territoire des Titans ne se caractérisait pas par sa « facilité » ni par son « confort ». Cette prise de position m’arracha un léger rire tant ces simples mots relevaient d’un euphémisme. Pourtant, malgré les apparences, son discours sut convaincre son auditoire étant donné les acclamations et autres expressions de joie qui jaillirent de la foule. Cette soudaine cacophonie associée aux éructations d’un animal verdâtre qui s’amusait, tel un barbare déficient mentalement, à cogner ses marteaux au-dessus de sa tête, me transperça les tympans au point que j’en vins à poser mes mains sur mes oreilles pour atténuer le bruit ambiant. Néanmoins, ce désagrément ne m’empêcha pas de glisser un commentaire des plus sarcastiques.
« Ah les cons…s’ils savaient… »
Soupirant, je continuais à regarder la foule qui s’activait autour de nous tout en veillant à conserver le visage suffisamment baissé et la capuche correctement relevée. Quand bien même, j’étais heureuse de revoir Melorn, une partie de mon âme ne tenait absolument pas à ce que l’on me reconnaisse. Aussi, avais-je pris soin de masquer le plus possible mes traits afin qu’aucun de mes compatriotes ne puisse m’identifier. Après tout, il y avait de cela 100 ans, j’avais quitté cette cité en prétextant que je reviendrais en ces lieux un jour afin de démontrer le bienfondé de ma position quant à l’art de la guerre. Le fait est que suite à certains évènements, je me retrouvais cantonnée à la condition d’esclaves de guerre. Or étant de nature vaniteuse et ayant, depuis mon adolescence, toujours désirée éblouir mon entourage au sein de la société elfique, je ne pouvais guère affirmer que ma position actuelle soit enviable ni même d’une quelconque importance. C’était même l’inverse et c’était amplement de ma faute si j’en avais été réduit à devenir janissaire. Cette pensée fit naitre un bref sentiment de colère que je tâchais d’ignorer d’un simple battement de cils.
En revanche, un autre motif me poussait à agir de la sorte même si ironiquement, j’avais essayé, depuis mon arrivée en ces lieux, de l’apercevoir. En effet, je ne tenais pas à ce que Valfreyja, ma mère, puisse contempler l’ampleur de mon échec et de mes erreurs. Elle qui avait toujours tant misé sur ma personne pour que je puisse devenir un jour la matriarche de la Dynastie Inviere dont l’Histoire était reliée à celle de la défense de notre Empire et ce, notamment durant notre guerre contre les Titans… Je ne désirais aucunement lui faire honte ni la décevoir encore une fois… Même aujourd’hui…même en tant que janissaire loyale à l’Empire de Reike, son avis et sa reconnaissance comptaient toujours beaucoup pour moi. Cela faisait pourtant 100 ans que nous ne nous étions pas vues. Contrairement aux autres Reikois, ma demeure ne se situait pas dans l’Empire, mais était juste à une vingtaine de minutes de notre position, à l’extérieur des murs de la ville… Malgré mes craintes et mes réserves, j’avais été terriblement tentée d’aller à sa rencontre, de retrouver la maison de mon enfance…et peut-être d’avoir l’opportunité inespérée de croiser ma sœur jumelle, et ce, en dépit de mes obligations. J’avais décidé de m’en abstenir au final pour les raisons évoquées plus haut…même si cela restait un véritable déchirement. Après tout, je n’étais pas sûre de survivre cette fois. Ce séjour à Melorn incarnait peut-être la dernière chance que j’avais de côtoyer les miens… Mais en même temps, je ne voulais pas être une source de déconvenue ni d’infamie pour ma génitrice dont la survie et le bien-être m’importaient plus que tout.
Perdue dans mes pensées, je manquais sursauter en voyant la Griffe se diriger vers moi. Par réflexe, je me redressais quelque peu pour lui faire face, puis une fois qu’il fût suffisamment proche, je fis claquer mes bottes, et ce dans l’optique de me saluer, selon la plus pure tradition militaire, mon supérieur hiérarchique qui me salua également de vive voix. Cette marque d’attention me surprit quelque peu même si, nous nous étions déjà rencontrées par le passé. Aussi inclinais-je légèrement la tête afin de lui témoigner également de mon respect avant de le voir s’éloigner. Bien que je le sus capable, une part de moi-même ne pouvait s’empêcher de s’interroger quant à la nature de sa stratégie pour notre long périple. Si j’en avais eu l’occasion et la permission, je l’aurais sans nul doute questionné à ce sujet…mais tel n’était pas le cas. Il ne me restait plus qu’à faire preuve de patience et surtout à préparer mon propre paquetage. Par conséquent, je décidais de m’y atteler tout en prenant soin de faire passer le mot à mes autres homologues. Étant sans doute l’une des plus expérimentés parmi les janissaires, je préférais me montrer prudente en rappelant voire en insistant auprès de mes « camarades » sur le fait qu’il était impératif de vérifier leur matériel et d’emporter des vêtements chauds ainsi que des vivres et divers autres ustensiles qui pourraient s’avérer utiles.
Décidant de ne pas perdre plus de temps, je rentrais dans ma tente et me débarrassais de mes vêtements d que je portais pour en revêtir une tunique de couleur noire qui avait la particularité de disposer de quelques poches sur la zone située sur l’abdomen et d’être bien évidemment pensée pour tenir chaud. Il en alla de même pour mes chaussettes prévues pour le climat polaire et mon pantalon noir. Une fois cet affublement enfilé, j’enfilais mes deux mitsugake ainsi que mes deux brassards en métal. A l’inverse de la plupart des membres de notre expédition, je ne pouvais me résoudre à utiliser des gants ou des gantelets, et ce à cause de ma spécialité martiale qui n’était ni plus ni moins que l’archerie. De fait, je désirais pouvoir pleinement saisir mes flèches pour les encocher au mieux et ainsi remplir correctement ma tâche même si je savais pertinemment que ces gants ne m’offriraient qu’une protection limitée contre le froid. Néanmoins, j’avais songé à une petite astuce qui me permettrait de me prémunir de ces effets.
Très rapidement, j’en vins à revêtir ma toute nouvelle armure qui, ironiquement, était aux couleurs des Serres étant donné que la Griffe avait jugé bon de m’associer à ses troupes même si je demeurais une janissaire. Cette toute nouvelle armure ressemblait à s’y méprendre à l’ancienne dont je disposais lorsque j’étais capitaine au sein de ce que l’on nommait communément le Royaume de Reike. Seule la couleur différait, mais je n’en avais cure. Après tout le simple fait de disposer d’une véritable cuirasse me satisfaisait. Le décret impérial promulgué récemment avait apporté un certain nombre de changements et l’un d’entre eux octroyait aux janissaires de nouvelles affectations, mais aussi l’accès à un meilleur « traitement ». Mue par l’habitude, j’ajustais au-dessus de mes bottes, les cnémides ainsi que les cuissardes avant de passer à l’installation de ma cuirasse ainsi que des spalières et de ma ceinture. Bien évidemment, il ne s’agissait pas d’une armure lourde, mais d’une armure légère. Aussi le poids n’était-il pas le même ainsi que la résistance.
Conformément au protocole en vigueur, j’entourais mon visage d’un chèche noir, ne laissant ainsi que mes yeux apparents avant de revêtir une grande cape chaude blanche disposant de deux poches intérieures dans lesquelles je déposais dans chacune d’entre elles une escaufaille. Avec ça, j’étais sûre de ne pas subir les affres des engelures au niveau de mes doigts. Qui plus est, j’étais sûre et certaine d’être beaucoup moins apparente en adoptant une couleur qui siérait à l’environnement au sein duquel nous allions évoluer. Une fois le tout ajusté, j’arrangeais mes deux dagues dans ma ceinture ainsi que mes cordes en chanvre pour mon arc dans la poche attitrée et me concentrais sur la constitution de mon paquetage au sein duquel, je pris soin, de déposer une corde, une gourde d’eau, des vêtements chauds de rechange dont notamment deux paires de chaussettes, une pelle, un couteau, une petite tente avec une couverture, de la viande séchée, mon carnet de notes avec de quoi écrire et un nécessaire d’hygiène. J’en profitais également pour déposer à côté de mon paquetage un alpenstock.
Venait ensuite la partie la plus importante : mon carquois ainsi que mon yumi. Pour les besoins de cette expédition, j’avais profité des derniers jours pour fabriquer le plus de flèches possible pour mon arc étant donné que leur taille pouvait osciller entre 85 et 110 centimètres. Or, étant donné que cette arme n’était guère la plus usitée au sein de l’Empire, j’avais pris soin de me constituer un stock de plusieurs flèches non seulement adaptées à mon arc, mais aussi à différents usages. Si on exceptait le fait que selon la nature du tir, la composition de la flèche notamment vis-à-vis de son empennage pouvait changer, j’avais divisé mes flèches en trois catégories. Tout d’abord, l’on trouvait les Togari-Ya qui étaient des flèches dont les embouts correspondaient à des petites lances. Elles étaient pensées pour percer des armures même si bien évidemment elles pouvaient s’avérer inefficaces face des armures lourdes. J’avais ensuite opté pour la confection de Watakushi soit des flèches barbelées prévues, comme leur nom l’indiquait, pour infliger de terribles blessures aux ennemies. Enfin, j’avais également taillé quelques Kaburi-Ya si jamais je devais être dans l’obligation de communiquer avec mes alliés d’une quelconque façon ou au contraire de générer une diversion. Ces projectiles avaient la particularité d’être dotés, au niveau de leur embout, de petites flutes qui, une fois en vol, généraient un son ce qui pouvait s’avérer être des plus pratiques quand on y réfléchissait. Par mesure de précaution, afin de ne pas les confondre, j’avais choisi des empennages de couleur différente selon le type de flèche pour pouvoir les utiliser de manière judicieuse.
Revêtant mon carquois ainsi que mon paquetage, je tâchais dans un premier temps de déposer mon stock de flèches dans un des attelages assignés aux janissaires puis retournais récupérer mon yumi avant d’attendre, juste à côté du campement des Serres, de recevoir mes ordres pour la suite des opérations. À défaut d’être convaincue de nos chances de réussite, je n’avais qu’une seule hâte : me mettre en route. Je ne désirais pas rester à Melorn plus longtemps. Pas si elle était menacée et que je pouvais tenter de remédier à cette menace. Pas si notre départ signifiait la fin de cette comédie de mauvais goût qu’incarnaient ce camp de base et ses habitants. Une fois confrontée à la réalité de la montagne et du climat des Terres du Nord, je ne doutais pas un seul instant que certains feraient preuve de bien moins de fanfaronnades même si je doutais que le froid ambiant parvienne à leur accorder un peu de bon sens.
- Equipement:
- Outre son équipement classique présent dans sa fiche (dagues, carnet, cordes de chanvres pour son arc, armure, carquois et yumi) voici le listing :
- Un chèche noir
- Une grande cape chaude blanche à capuche disposant de deux poches intérieures
- Deux escaufailles
- Une corde,
- Une gourde d’eau,
- Des vêtements chauds de rechange
- Deux paires de chaussettes
- Une pelle
- Un couteau
- Une petite tente avec une couverture
- De la viande séchée
- Un nécessaire d’hygiène.
- Un alpenstock / piolet.
- Elle dépose également des flèches supplémentaires de différents types pour son yumi dans un attelage au cas où
Citoyen du Reike
Tulkas
Messages : 161
crédits : -233
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
- Dae alrimal tusbih maliyat bialdam.
Avait-il répondu machinalement en Shierak quand le Tovyr l’avait salué, répondant à son salut gladiatorial par un autre, le poing ganté frappant son plastron à l’emplacement du cœur. Cœur lourd et mélancolique, comme accablé par une culpabilité dont il n’était pas encore arrivé à se défaire, comme voilé d’une livrée sable. Un deuil qui lui était de plus en plus difficile.
Il pressait régulièrement entre son pouce et l’index le croc usé de celui que même Puantrus n’avait pas su corrompre, celui qui s’était battu à ses côtés contre les horreurs des terres oubliées et celui qu’il avait vu être dévoré sous ses yeux.
Pourtant, Alasker en était témoin, Tulkas avait déjà perdu des amis dans le creuset de l’arène, peste soit des titans, il en avait même tué plusieurs. Telle était sa vie avant que l’homme au bras écarlate ne vienne l’arracher à sa propre paresse et sa propre luxure. Mais tout avait changé, trop vite, trop récemment. Le souvenir même de qui il avais été se faisait chaque jour de plus en plus distant, mais se refusait à mourir.
Quand il grondait d’une voix de stentor, digne du rang qui lui avait été confié par la griffe, il se souvenait des rugissements et des ordres aboyés par son laniste. Quand il se battait côte à côte avec ses frères dans encore une escarmouche, encore une bataille, c’est dans les vomitoires de l’arène qu’il se retrouvait, dans ce moment oppressant qui précédait aux combats. Là où la bleusaille se pissait sur les cuisses tant ils craignaient et anticipaient la mort, là où d’autres se réjouissaient de rendre le sable un peu plus rouge…
Parfois, il se demandait ce qu’il penserait de lui-même s’il se rencontrait tel qu’il avait été. Que verrait-il dans ce reflet, que restait-il de l’homme assoiffé de gloire, de richesse et de sexe ?
Ces réflexions lui arrachaient souvent un sourire, voir même un rire. Persuadé que certains diraient de lui qu’il n’était plus aussi arrogant, plus aussi vénal, mais toujours aussi affamé qu’avant.
Il faut croire qu’effectivement, le poids des responsabilités l’avaient assagi, aussi mettait-il à bon escient ses connaissances théoriques afin de s’affirmer en tant qu’officier des Serres Pourpres. Ordonnant à ses frères d’armes de préparer leurs paquetages, de vérifier leurs équipements, d’engueuler les quelques retardataires et d’organiser les unités celons les ordres de la Griffe. Bref, le travail d’Usha dont il regrettait amèrement l’absence, tout comme celle d’Oyun, les deux grandes dames des Serres Pourpres, qui apportaient cette petite touche de féminité qui rendait la vie plus agréable.
Puis, c’est tout naturellement que lui aussi s’était éloigné de la vie du camp, s’excusant auprès de ses frères d’armes et des dévoreurs, afin d’échapper aux chants rauques de la meute du Loup et la mélodie jouée par le gobelin. Séparément, l’un comme l’autre était tolérables, mais mariés de force, ils prenaient la forme d’une cacophonie infernale qui n’aidaient guère à l’humeur maussade du Lion de Taïsen.
Il jura à voix-basse en sentant le froid se glisser un peu plus sous sa carapace de fer noir, de lin et de fourrures. Le doublet en peau de cerf qu’il portait sous le gambison n’apportait qu’un maigre réconfort face aux éléments et même son épaisse cape ne s’avérait être qu’un piètre coupe-vent. Et aux limites du bouclier qui protégeait Melorn des éléments, il s’autorisa à maudire cette région de barbares, ce désert blanc qui ne semblait cacher aucune forme de vie, laissant sous son épais manteau rien de plus que des os et des arbres morts. Les astres en étaient témoins, il détestait le grand nord. Rien de pire pour un fils du désert que de se retrouver ici, il avait d’ailleurs tellement pris l’habitude de s’entourer de plusieurs peaux et fourrures à Coeurébène qu’on le surnommait parfois « La Bête », soit pour ça, soit pour cette rumeur qui courrait sur lui et ses légendaires escapades nocturnes au niveau des quartiers de sénéchale. Légendes qui tenaient plus du mythe, même s’il serait le premier à admettre qu’il ne rechignerait pas à de longues conversations avec l’une ou l’autre des deux grandes dames de la forteresse.
Il était resté là un certain temps, au moins assez longtemps pour que l’acier de son heaume se refroidisse assez pour figer dans le cristal l’humidité de son souffle. Assez longtemps pour avoir l’impression qu’il pisserait des stalactites et que sa chair s’était faite de glace. Observant par-delà le bouclier l’étendue enneigée, avant de s’autoriser un infime sourire. Bientôt, la neige serait teinte de carmin, là où les Serres et les Dévoreurs se rendaient, le sang finissait toujours par couler abondamment. Et cette promesse, lointaine, fugace, du couperet de la justice évoqué par la Griffe faisaient miroiter devant ses yeux ce superbe tableau d’albâtre aux éclats de grenats. Au moins, l’ancien gladiateur n’avait pas perdu ça, son amour du sang et du combat.
La paume gantée passa sur la plaque de son nouveau heaume pour en balayer les quelques gouttelettes gelées de sa respiration condensée. Avant de finalement tourner les talons pour retracer son chemin et finalement rejoindre les troupes. Vociférant des ordres aux gars trop oisifs pour qu’ils chargent les montures, qu’ils rassemblent le fourrage pour les bêtes, rassemblent leurs paquetages et s’assurent tous d’avoir l’équipement adéquat à la mission, couvertures épaisses, rations, matériel d’entretien pour les armes, flèches pour les archers, cordes de rechanges, grappins, piolets. Tout le nécessaire pour une expédition dans le grand nord, avant de finalement et enfin rejoindre le campement. Il salua Brak, au passage, d’un simple geste de tête, bien trop occupé que pour se rappeler les quelques combats qu’il avait mené à ses côtés dans l’arène. Il pensa croiser l’elfe janissaire, celle qui avait eu une relation privilégiée avec une table il y a quelques semaines de ça. Il s’étonna de ne pas croiser ni la petite elfe au caractère bien trempé ni d’autres anciens membres de l’expédition qui avais été dirigée par le RSAF. Enfin, la mission n’était pas la même cette fois, ce n’était plus une expédition de recherche, mais bien une opération militaire.
Et opération militaire sous-entends vie de camps. C’est donc enfin, après avoir joué son rôle d’officier avec brio, après s’être autorisé un moment d’introspection douloureuse qu’il décida de s’asseoir sur une buche fendue, d’ôter son heaume pour endosser un autre masque et de profiter enfin de cette chaleur confortable qui allait bientôt n’être plus qu’un lointain souvenir. Se passant les deux mains dans les cheveux pour attacher sa longue chevelure en queue de cheval en soupirant. Il se lissa un peu la barbe et s’assura que ses bijoux étaient toujours là.
- A boire !
Clamait-il avant qu’on lui passe une choppe, de trinquer bruyamment avec et de rejoindre, enfin, Kahl et ses frères d’armes dans les célébrations des batailles futures. Avec de tels guerriers à ses côtés, sous le commandement avisé de la Griffe et en s’abreuvant de la fureur du Tovyr, Tulkas était persuadé qu’encore une fois, les Serres Pourpres allaient briller au combat, et sans aucun doute, venir à bout même des dieux.
Il riait et chantait, se lança dans un défi de force avec l’un des rares dévoreurs capables de s’adonner à un bras de fer sans chercher à tuer son opposant et sans puiser dans son mana. Sous les acclamations des dévoreurs et les encouragements des quelques Serres, il empoignait la main de son adversaire. Et dans un rugissement qui ressemblait bien trop à ceux des hurlesangs, Tulkas arracha in extremis une victoire pour les Serres, avant de s’incliner tout naturellement face à Gorog, le mastodonte du Loup. Tulkas était un humain fort, probablement parmi les plus physiquement puissants de son espèce, mais il ne restait qu’un homme. Et pire encore, qu’un homme face à un orc portant la livrée de sang des dévoreurs.
C’est le poignet douloureux et l’avant-bras tendu qu’il se redressait, grondant et souriant à l’orc en le déclarant vainqueur de ce petit tournoi impromptu, bienheureux qu’il était de n’avoir pas à affronter Kahl, estimant qu’il aurait très facilement perdu son bras.
Puis ils reprirent leurs discussions, pariant sur le nombre de crânes qu’ils allaient prendre comme trophées et le nombre d’ennemis qu’ils tueraient. Les éternelles rivalités entre les Serres et les Dévoreurs, sur qui tuerait le plus. Un sourire sincère se dessina enfin sur le visage du Luteni, qui se massait de sa main libre le poignet fourbu avant d’avoir l’épaule presque disloquée par une tape du plat de la main par le colosse aux grande dents… Le vert, pas le bleu.
Enfin, il se redressa en prenant congé de ses compagnons. Abandonnant le masque pour de nouveau porter le heaume, pour continuer ses tâches et enfin rejoindre la tente de commandement pour rejoindre plus tard la Griffe, avant le départ et faire son rapport.
- Griffe, Tovyr. Commença-il en les saluant en se posant le poing fermé sur le cœur. Les hommes sont prêts, je me suis assuré qu’ils aient tous le matériel nécessaire pour l’expédition et que nos chariots soient remplis du fourrage pour nos montures. Commença-il. Le moral est bon, pas d’incident à rapporter avec les locaux, nous n’attendons plus que vos ordres.
Tulkas redressa un peu les épaules pour regarder au loin, vers l’hiver éternel qui les attendait, inspirant un peu, comme pour gonfler ses poumons d’une dernière goulée d’air chaud.
Avant de plonger dans la glace.
Avait-il répondu machinalement en Shierak quand le Tovyr l’avait salué, répondant à son salut gladiatorial par un autre, le poing ganté frappant son plastron à l’emplacement du cœur. Cœur lourd et mélancolique, comme accablé par une culpabilité dont il n’était pas encore arrivé à se défaire, comme voilé d’une livrée sable. Un deuil qui lui était de plus en plus difficile.
Il pressait régulièrement entre son pouce et l’index le croc usé de celui que même Puantrus n’avait pas su corrompre, celui qui s’était battu à ses côtés contre les horreurs des terres oubliées et celui qu’il avait vu être dévoré sous ses yeux.
Pourtant, Alasker en était témoin, Tulkas avait déjà perdu des amis dans le creuset de l’arène, peste soit des titans, il en avait même tué plusieurs. Telle était sa vie avant que l’homme au bras écarlate ne vienne l’arracher à sa propre paresse et sa propre luxure. Mais tout avait changé, trop vite, trop récemment. Le souvenir même de qui il avais été se faisait chaque jour de plus en plus distant, mais se refusait à mourir.
Quand il grondait d’une voix de stentor, digne du rang qui lui avait été confié par la griffe, il se souvenait des rugissements et des ordres aboyés par son laniste. Quand il se battait côte à côte avec ses frères dans encore une escarmouche, encore une bataille, c’est dans les vomitoires de l’arène qu’il se retrouvait, dans ce moment oppressant qui précédait aux combats. Là où la bleusaille se pissait sur les cuisses tant ils craignaient et anticipaient la mort, là où d’autres se réjouissaient de rendre le sable un peu plus rouge…
Parfois, il se demandait ce qu’il penserait de lui-même s’il se rencontrait tel qu’il avait été. Que verrait-il dans ce reflet, que restait-il de l’homme assoiffé de gloire, de richesse et de sexe ?
Ces réflexions lui arrachaient souvent un sourire, voir même un rire. Persuadé que certains diraient de lui qu’il n’était plus aussi arrogant, plus aussi vénal, mais toujours aussi affamé qu’avant.
Il faut croire qu’effectivement, le poids des responsabilités l’avaient assagi, aussi mettait-il à bon escient ses connaissances théoriques afin de s’affirmer en tant qu’officier des Serres Pourpres. Ordonnant à ses frères d’armes de préparer leurs paquetages, de vérifier leurs équipements, d’engueuler les quelques retardataires et d’organiser les unités celons les ordres de la Griffe. Bref, le travail d’Usha dont il regrettait amèrement l’absence, tout comme celle d’Oyun, les deux grandes dames des Serres Pourpres, qui apportaient cette petite touche de féminité qui rendait la vie plus agréable.
Puis, c’est tout naturellement que lui aussi s’était éloigné de la vie du camp, s’excusant auprès de ses frères d’armes et des dévoreurs, afin d’échapper aux chants rauques de la meute du Loup et la mélodie jouée par le gobelin. Séparément, l’un comme l’autre était tolérables, mais mariés de force, ils prenaient la forme d’une cacophonie infernale qui n’aidaient guère à l’humeur maussade du Lion de Taïsen.
Il jura à voix-basse en sentant le froid se glisser un peu plus sous sa carapace de fer noir, de lin et de fourrures. Le doublet en peau de cerf qu’il portait sous le gambison n’apportait qu’un maigre réconfort face aux éléments et même son épaisse cape ne s’avérait être qu’un piètre coupe-vent. Et aux limites du bouclier qui protégeait Melorn des éléments, il s’autorisa à maudire cette région de barbares, ce désert blanc qui ne semblait cacher aucune forme de vie, laissant sous son épais manteau rien de plus que des os et des arbres morts. Les astres en étaient témoins, il détestait le grand nord. Rien de pire pour un fils du désert que de se retrouver ici, il avait d’ailleurs tellement pris l’habitude de s’entourer de plusieurs peaux et fourrures à Coeurébène qu’on le surnommait parfois « La Bête », soit pour ça, soit pour cette rumeur qui courrait sur lui et ses légendaires escapades nocturnes au niveau des quartiers de sénéchale. Légendes qui tenaient plus du mythe, même s’il serait le premier à admettre qu’il ne rechignerait pas à de longues conversations avec l’une ou l’autre des deux grandes dames de la forteresse.
Il était resté là un certain temps, au moins assez longtemps pour que l’acier de son heaume se refroidisse assez pour figer dans le cristal l’humidité de son souffle. Assez longtemps pour avoir l’impression qu’il pisserait des stalactites et que sa chair s’était faite de glace. Observant par-delà le bouclier l’étendue enneigée, avant de s’autoriser un infime sourire. Bientôt, la neige serait teinte de carmin, là où les Serres et les Dévoreurs se rendaient, le sang finissait toujours par couler abondamment. Et cette promesse, lointaine, fugace, du couperet de la justice évoqué par la Griffe faisaient miroiter devant ses yeux ce superbe tableau d’albâtre aux éclats de grenats. Au moins, l’ancien gladiateur n’avait pas perdu ça, son amour du sang et du combat.
La paume gantée passa sur la plaque de son nouveau heaume pour en balayer les quelques gouttelettes gelées de sa respiration condensée. Avant de finalement tourner les talons pour retracer son chemin et finalement rejoindre les troupes. Vociférant des ordres aux gars trop oisifs pour qu’ils chargent les montures, qu’ils rassemblent le fourrage pour les bêtes, rassemblent leurs paquetages et s’assurent tous d’avoir l’équipement adéquat à la mission, couvertures épaisses, rations, matériel d’entretien pour les armes, flèches pour les archers, cordes de rechanges, grappins, piolets. Tout le nécessaire pour une expédition dans le grand nord, avant de finalement et enfin rejoindre le campement. Il salua Brak, au passage, d’un simple geste de tête, bien trop occupé que pour se rappeler les quelques combats qu’il avait mené à ses côtés dans l’arène. Il pensa croiser l’elfe janissaire, celle qui avait eu une relation privilégiée avec une table il y a quelques semaines de ça. Il s’étonna de ne pas croiser ni la petite elfe au caractère bien trempé ni d’autres anciens membres de l’expédition qui avais été dirigée par le RSAF. Enfin, la mission n’était pas la même cette fois, ce n’était plus une expédition de recherche, mais bien une opération militaire.
Et opération militaire sous-entends vie de camps. C’est donc enfin, après avoir joué son rôle d’officier avec brio, après s’être autorisé un moment d’introspection douloureuse qu’il décida de s’asseoir sur une buche fendue, d’ôter son heaume pour endosser un autre masque et de profiter enfin de cette chaleur confortable qui allait bientôt n’être plus qu’un lointain souvenir. Se passant les deux mains dans les cheveux pour attacher sa longue chevelure en queue de cheval en soupirant. Il se lissa un peu la barbe et s’assura que ses bijoux étaient toujours là.
- A boire !
Clamait-il avant qu’on lui passe une choppe, de trinquer bruyamment avec et de rejoindre, enfin, Kahl et ses frères d’armes dans les célébrations des batailles futures. Avec de tels guerriers à ses côtés, sous le commandement avisé de la Griffe et en s’abreuvant de la fureur du Tovyr, Tulkas était persuadé qu’encore une fois, les Serres Pourpres allaient briller au combat, et sans aucun doute, venir à bout même des dieux.
Il riait et chantait, se lança dans un défi de force avec l’un des rares dévoreurs capables de s’adonner à un bras de fer sans chercher à tuer son opposant et sans puiser dans son mana. Sous les acclamations des dévoreurs et les encouragements des quelques Serres, il empoignait la main de son adversaire. Et dans un rugissement qui ressemblait bien trop à ceux des hurlesangs, Tulkas arracha in extremis une victoire pour les Serres, avant de s’incliner tout naturellement face à Gorog, le mastodonte du Loup. Tulkas était un humain fort, probablement parmi les plus physiquement puissants de son espèce, mais il ne restait qu’un homme. Et pire encore, qu’un homme face à un orc portant la livrée de sang des dévoreurs.
C’est le poignet douloureux et l’avant-bras tendu qu’il se redressait, grondant et souriant à l’orc en le déclarant vainqueur de ce petit tournoi impromptu, bienheureux qu’il était de n’avoir pas à affronter Kahl, estimant qu’il aurait très facilement perdu son bras.
Puis ils reprirent leurs discussions, pariant sur le nombre de crânes qu’ils allaient prendre comme trophées et le nombre d’ennemis qu’ils tueraient. Les éternelles rivalités entre les Serres et les Dévoreurs, sur qui tuerait le plus. Un sourire sincère se dessina enfin sur le visage du Luteni, qui se massait de sa main libre le poignet fourbu avant d’avoir l’épaule presque disloquée par une tape du plat de la main par le colosse aux grande dents… Le vert, pas le bleu.
Enfin, il se redressa en prenant congé de ses compagnons. Abandonnant le masque pour de nouveau porter le heaume, pour continuer ses tâches et enfin rejoindre la tente de commandement pour rejoindre plus tard la Griffe, avant le départ et faire son rapport.
- Griffe, Tovyr. Commença-il en les saluant en se posant le poing fermé sur le cœur. Les hommes sont prêts, je me suis assuré qu’ils aient tous le matériel nécessaire pour l’expédition et que nos chariots soient remplis du fourrage pour nos montures. Commença-il. Le moral est bon, pas d’incident à rapporter avec les locaux, nous n’attendons plus que vos ordres.
Tulkas redressa un peu les épaules pour regarder au loin, vers l’hiver éternel qui les attendait, inspirant un peu, comme pour gonfler ses poumons d’une dernière goulée d’air chaud.
Avant de plonger dans la glace.
- Equipement de Tulkas Tour 1 ::
- - Provisions pour le voyage
- Son armure et son armement (Un marteau d’armes, un sabre et un bouclier rond)
- Une hachette pour tailler du bois
- Briquet à amadou, pierre à feu
- Tente, sac de couchage et lit de camp
- Corde, pioche, piolet
- Cape lourde
- Doublet en peau de daim
- Fourrures dans les chariots
- Nécessaire d’hygiène
- Plantes médicinales
Affilié au Reike
Kassandra
Messages : 162
crédits : 1341
crédits : 1341
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Je faisais machinalement l’inventaire des provisions et de l’équipement que j’avais préparé en vue de la terrible aventure qui nous attendait. Devant moi, deux sacs en peau et une petite sacoches étaient ouverts avec devant eux, tout ce dont je pensais avoir besoin. Ne me restait plus qu’à les recompter et à les ranger. Ce faisant, j'échangeais quelques conseils ou ressources avec les civils et les autres mercenaires assis autour de moi. Le campement était grand et plein de vie et j’avais choisi de m’installer un peu en périphérie du point de rendez-vous afin de ne pas avoir à supporter les relents viciés propres à une telle concentration humaine.
“ Une corde, deux cordes… ”
En vérité, j’avais déjà fait l’état de mon équipement. Ce recomptage compulsif était en fait un signe de mon inquiétude quant au voyage qui se préparait. Cela m’aidait un peu à distraire mes pensées sur autre chose avec une efficacité… limitée. Outre le fait qu’il s'agissait de la première fois que je participais à une opération de si grande envergure, le monde, le bruit, mais surtout les dangers qui nous attendaient étaient autant de facteurs qui participaient à créer chez moi cette désagréable sensation de malaise et d’angoisse. Je ne préférais même pas penser à la menace que nous devions affronter qui se révélait être tout aussi réelle que mystérieuse et même la présence des Serres Pourpres ne suffisait pas à calmer ce malaise.
En effet, à l’exception de ce soi-disant contingent d’élite, bien que de mon point de vue il s’agissait surtout d’une bande de brutes avec un peu plus de pouvoir que les autres, de janissaires et quelques soldats levés à la hâte, le reste de l’expédition était en grande partie composée de mercenaires, dont je faisais partie, mais surtout de civils, beaucoup de civils. En vérité, de loin, cet impressionnant convoi ressemblait plus à une espèce de foire qu’à une véritable expédition qui s'apprêtait à s’aventurer dans le Grand Nord, l’une des zones les plus hostiles du monde.
Je ne prétendais pas en savoir plus qu’un autre, ni même contester l’organisation de cette opération, mais les légendes et les récits au sujet de ce territoire me paraissaient suffisantes pour déduire que le voyage ne serait pas de tout repos. Entre les conditions météorologiques extrêmement difficiles, les températures glaciales, la marche éreintante à travers les cols enneigés et surtout les créatures dangereuses sévissant dans ces terres, je peinais à croire que nous pourrions atteindre notre destination sans y perdre quelques plumes. Puis après cela, il fallait encore s’occuper de la menace principale, cet être prétendument affilié aux Titans et à l’origine des récentes attaques sur le Reike.
Même la logistique allait s’avérer compliquée étant donné le nombre de gens rassemblés là et la diversité de leurs origines. Comment appliquer à des citoyens la même rigueur qu’à des militaires surentraînés ? Comment partager les rations ? Comment s'assurer que personne ne se perde ou n’abandonne en cours de route ? Autant de questions qui risquaient de rester en suspens tant que nous ne serions pas tenus devant le fait accompli. Je préférais ne même pas penser à la façon de contenir les dizaines de mercenaires venus des quatre coins du royaume en quête d’argent et de gloire et dont les humeurs étaient aussi changeantes que les vents glacés soufflant sur les terres du nord. J'étais plutôt bien placée pour le savoir, n'aimant moi-même pas particulièrement l'autorité royale et militaire...
Une clameur tonitruante s’éleva dans les airs. À en croire les beuglements galvanisés, cris de joie et autres grognements à l’origine douteuse, le grand général de l’armée impériale, la Griffe en personne, venait d’achever son discours dont le but était sans doute de motiver les foules de soldats et civils rassemblés là, semble-t-il avec brio. C’est du moins la conclusion que je tirais du tintamarre ambiant puisque je n’avais pas prêté une oreille particulièrement attentive à tout ce qui venait d’être dit.
“ Abrutis… ”
Comprenant les tenants d’un tel discours, dont le but était essentiellement de motiver les troupes et de les “préparer” mentalement au voyage qui nous attendait, je préférais tout de même ne pas y accorder plus de crédits. Tout le monde se rendrait bien assez vite compte de la rudesse des obstacles qui allaient nous barrer la route et, très vite, ces belles paroles seraient oubliées pour ne laisser place qu’à la violence de la réalité dans toute sa cruelle impartialité.
Mon regard balaya un instant la foule tandis que je m’essayais à deviner les chances de survie de chacun. Qui allait fuir, tomber ou trahir son prochain, abandonner, pleurer, regretter. Combien d'entre nous allaient faire de cette expédition dans les terres hostiles leur ultime voyage… Après m’être laissée aller quelques trop longs instants à ces pensées morbides, je secouais la tête comme pour les évacuer hors de mon crâne. Je prenais une grande inspiration, faisais craquer ma nuque, puis je m’asseyais de nouveau devant mon tas d’affaires qui n’avait toujours pas bougé.
“ Bon alors je disais… deux cordes, une paire de chaussures et… et merde ! Il faut que je recommence… ”
“ Une corde, deux cordes… ”
En vérité, j’avais déjà fait l’état de mon équipement. Ce recomptage compulsif était en fait un signe de mon inquiétude quant au voyage qui se préparait. Cela m’aidait un peu à distraire mes pensées sur autre chose avec une efficacité… limitée. Outre le fait qu’il s'agissait de la première fois que je participais à une opération de si grande envergure, le monde, le bruit, mais surtout les dangers qui nous attendaient étaient autant de facteurs qui participaient à créer chez moi cette désagréable sensation de malaise et d’angoisse. Je ne préférais même pas penser à la menace que nous devions affronter qui se révélait être tout aussi réelle que mystérieuse et même la présence des Serres Pourpres ne suffisait pas à calmer ce malaise.
En effet, à l’exception de ce soi-disant contingent d’élite, bien que de mon point de vue il s’agissait surtout d’une bande de brutes avec un peu plus de pouvoir que les autres, de janissaires et quelques soldats levés à la hâte, le reste de l’expédition était en grande partie composée de mercenaires, dont je faisais partie, mais surtout de civils, beaucoup de civils. En vérité, de loin, cet impressionnant convoi ressemblait plus à une espèce de foire qu’à une véritable expédition qui s'apprêtait à s’aventurer dans le Grand Nord, l’une des zones les plus hostiles du monde.
Je ne prétendais pas en savoir plus qu’un autre, ni même contester l’organisation de cette opération, mais les légendes et les récits au sujet de ce territoire me paraissaient suffisantes pour déduire que le voyage ne serait pas de tout repos. Entre les conditions météorologiques extrêmement difficiles, les températures glaciales, la marche éreintante à travers les cols enneigés et surtout les créatures dangereuses sévissant dans ces terres, je peinais à croire que nous pourrions atteindre notre destination sans y perdre quelques plumes. Puis après cela, il fallait encore s’occuper de la menace principale, cet être prétendument affilié aux Titans et à l’origine des récentes attaques sur le Reike.
Même la logistique allait s’avérer compliquée étant donné le nombre de gens rassemblés là et la diversité de leurs origines. Comment appliquer à des citoyens la même rigueur qu’à des militaires surentraînés ? Comment partager les rations ? Comment s'assurer que personne ne se perde ou n’abandonne en cours de route ? Autant de questions qui risquaient de rester en suspens tant que nous ne serions pas tenus devant le fait accompli. Je préférais ne même pas penser à la façon de contenir les dizaines de mercenaires venus des quatre coins du royaume en quête d’argent et de gloire et dont les humeurs étaient aussi changeantes que les vents glacés soufflant sur les terres du nord. J'étais plutôt bien placée pour le savoir, n'aimant moi-même pas particulièrement l'autorité royale et militaire...
Une clameur tonitruante s’éleva dans les airs. À en croire les beuglements galvanisés, cris de joie et autres grognements à l’origine douteuse, le grand général de l’armée impériale, la Griffe en personne, venait d’achever son discours dont le but était sans doute de motiver les foules de soldats et civils rassemblés là, semble-t-il avec brio. C’est du moins la conclusion que je tirais du tintamarre ambiant puisque je n’avais pas prêté une oreille particulièrement attentive à tout ce qui venait d’être dit.
“ Abrutis… ”
Comprenant les tenants d’un tel discours, dont le but était essentiellement de motiver les troupes et de les “préparer” mentalement au voyage qui nous attendait, je préférais tout de même ne pas y accorder plus de crédits. Tout le monde se rendrait bien assez vite compte de la rudesse des obstacles qui allaient nous barrer la route et, très vite, ces belles paroles seraient oubliées pour ne laisser place qu’à la violence de la réalité dans toute sa cruelle impartialité.
Mon regard balaya un instant la foule tandis que je m’essayais à deviner les chances de survie de chacun. Qui allait fuir, tomber ou trahir son prochain, abandonner, pleurer, regretter. Combien d'entre nous allaient faire de cette expédition dans les terres hostiles leur ultime voyage… Après m’être laissée aller quelques trop longs instants à ces pensées morbides, je secouais la tête comme pour les évacuer hors de mon crâne. Je prenais une grande inspiration, faisais craquer ma nuque, puis je m’asseyais de nouveau devant mon tas d’affaires qui n’avait toujours pas bougé.
“ Bon alors je disais… deux cordes, une paire de chaussures et… et merde ! Il faut que je recommence… ”
- Equipement de Kassandre:
- - Son armure et son équipement habituel
- Une cape à capuche
- Une paire de bottes rembourrées
- Un manteau et un pantalon en fourrure
- Une tente rudimentaire
- Deux cordes solides
- Une petite bourse contenant des bouts de métal
- Des rations de voyage
- Une gourde
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La marche du Vent d'Acier
Event
C’est avec une fanfare explosive que l’expédition se mit enfin en route. Les mots de la Griffe, qu’ils furent vrais ou non, instaurèrent dans le cœur des voyageurs un véritable feu dévorant. Même les plus réservés s’étaient surpris à applaudir et crier avec le reste de la foule. L’on pouvait entendre dans la foule quelques quolibets à l’attention des titans et de leurs rejetons, certains se voyaient déjà victorieux alors que le voyage n’en était qu’à ses premiers balbutiements. Quant aux dévoreurs, bien que particuliers faisant grincer des dents quelques melornois, terminèrent de chauffer l’expédition avec leur cris de guerre. Visiblement, ils avaient acquis une certaine sympathie de la part de bon nombre d'aventuriers (en excluant évidemment le malheureux qui avait reçu des leçons de vol plané de la part de l’ogre bleu).
Cette expédition manquait certainement de rigueur et il semblait inutile de le nier. Néanmoins, il serait mentir d’affirmer que chacun était près à marcher comme un seul homme pour accomplir la mission. Peu importait les motivations (cachées ou non) de chacun, la motivation de réussir était présente.
Malheureusement, dame Zenaka ne put se joindre à l’expédition. Un message venant la voir au dernier moment lui apporter une nouvelle qui visiblement allait la contraindre dans les jours qui suivirent. Ainsi, Deydreus reçut le plein pouvoir sur l’expédition. Néanmoins, les melornois ne semblèrent pas en prendre ombrage, la griffe du Reike, contrairement à ces sauvages de dévoreur semblait être un homme raisonnable qui n’avait pas volé son poste important.
C’est donc sous les airs enjoués de trompettes que la troupe quitta enfin Melorn, se retrouvant avec pour seul horizon un territoire glacé à perte de vue. Le soleil brillait au firmament, percutant de ses éclats la glace qui gagnait en intensité.
Un temps parfait pour débuter une telle aventure, la chance souriait au groupe. Ou du moins, les météorologues avaient fait leur travail pour trouver le jour le plus opportun à leur départ. Bien que les blagues et chants continuaient de fuser, bien vite, les directives de Deydreus furent données à chacun quant à la disposition de la marche. Les forces armées entourant et protégeant les civils comme il l’avait précisé à Kharik.
—Oh ! s’exclama alors le nain qui pointait du doigt un soulèvement de neige au loin sur lequel se promenait deux majestueux ombragons. C’est rare qu’ils s’approchent autant de la ville. C’est sans doute un signe du destin, Les astres sont avec nous à n’en point douter !
—Que ce soit un signe comme vous dites, rétorqua l’elfe qui passait à côté, ne pouvant s’empêcher de vérifier sur sa liste qu’il ne manquait personne à l’appel pour la troisième fois. Ces créatures n’en restent pas moins dangereuses. Nous devrions éviter de les agacer sans raison avec nos cris.
—Allons Eliri, vous avez vu notre nombre ? Aucune chance que deux ombragons viennent nous chercher querelle. Ils s’en iront quand nous approcheront.
—Nous verrons la décision de messire Fictilem.
—Deux pièces qu’on ne fera pas de détour.
—Pari tenu.
Les deux rivaux se fixèrent un instant dans les yeux, mi-amusés, mi-combatifs, puis attendirent le choix du commandant.
Un peu plus loin à l’arrière, beaucoup d’explorateurs semblaient garder un œil sur le gentil monstre vert du Reike. Sa stature et ses armes démesurées avaient attiré l’attention de la foule, si bien qu’un malpoli vint le voir pour lui demander ce qu’il était exactement et comment avait-il fait pour acquérir cette forme olympienne.
A quelques mètres de là, continuait de ruminer le malheureux qui avait été projeté par Kahl il y a quelques minutes de cela, lui lançant un regard noir mais se gardant bien de le soutenir dès lors que le regard de ce dernier passait sur lui, préférant alors baisser les yeux, tout courage ou esprit de rébellion s’estompant avec une rapidité fulgurante.
Quelques joyeux lurons continuaient encore d’applaudir le gobelin pour son chant de plutôt, certains le poussèrent même à continuer. “Une autre ! Une autre !” pouvait-on entendre de ses nouveaux admirateurs.
Quoi qu’il en fût, le froid véritable ne tarda pas à rattraper la marche. La chaleur de la ville s’étant estompée depuis un moment, beaucoup commençaient à se rendre compte que le froid hivernal de la toundra environnante n’était pas un simple mythe. Le froid et la fatigue d’une marche qui ne ralentirait pas pour les plus faibles. Toutefois, les civils continuaient de se soutenir, s'encourageant mutuellement et se rappelant les paroles de Deydreus.
C’est à la nuit tombée que le groupe eut enfin le luxe de poser leur premier campement, profitant d’un bon repas chaud autour d’un feu de joie. Certains étaient d’avis de faire un festin à la hauteur de leur héroïsme, d'autres plus prévoyants étaient d’avis de garder des vivres pour plus tard et de ne consommer que le strict nécessaire. Le cuisinier en chef, et maître du stock de vivres commun, attendit de recevoir ses ordres de la part du chef d’expédition avant de préparer le repas en conséquence.
A la chaleur du feu, et bercés par les astres, chacun put enfin souffler de cette longue journée.
Malheureusement, le repos ne fut que de courte durée car dès le lendemain, l’expédition se remit en marche.
[...]
Les heures de marche devinrent des jours qui s’étalèrent sur quelques semaines sans qu’ils ne trouvent rien. A présent loin de Melorn, ils étaient arrivés dans la région ou les experts géographiques étaient persuadés qu’ils trouveraient quelque chose. Ce qu’ils cherchaient étaient forcément ici, quelque part sous leurs nez, ils devaient redoubler leurs efforts de recherches ! Pourtant, beaucoup de civils commençaient à être démoralisés par le froid et quelques tensions commençaient à naître au sein du groupe. Certains allant même jusqu’à en venir aux poings pour des vivres, heureusement, un des héros du Reike put intervenir à temps pour les en empêcher que ce soit par la force ou les mots.
Quoi qu’il en était, bien que certains continuaient de garder une foi inébranlable en leurs actions, clamant haut et fort qu’il serait idiot de faire demi tour maintenant après tout ce chemin parcouru, d’autres commençaient à raler sans le cacher, expliquant que les chercheurs avaient mal fait leurs travail, chacun renvoyant la faute sur son voisin.
Un soir, alors que le moral n’était pas au plus haut, et qu’Eliri et Kharik se disputaient sur la marche à suivre qu’ils conseillaient à Deydreus, un événement inattendu se produisit.
—Nous avons déjà retourné la neige au nord, qu’attendez vous de plus, Kharik ? Que nous sortions nos pelles pour creuser sous la surface ? Non, le repaire de notre ennemi est forcément ailleurs, peut-être avons nous fait une erreur dans nos calculs.
—Eliri, aies un peu confiance bon sang de bois ! s’énerva le nain. Nous n’avons pas fait d’erreur. Je sais que c’est là quelque part. Nous avons passés des heures et des heures et lire et relire toutes les cartes de la région. Même les plus anciennes, du temps où l'empire elfique était encore présent. Tu l’as toi-même dit, c’est forcément quelque part ici. Demain, je prends deux pioches et crois moi que j’irai pas dormir avant d’avoir troué chaque montagne de ce foutu territoire !
L’elfe leva les yeux au ciel. La bonne volonté de son compère était louable, mais il ne savait pas quand se remettre en question.
—A ce sujet, j’ai fait le tour des membres du vent d’acier tout à l’heure, quatre explorateurs manquent à l’appel.
Le nain arrêta de fanfaronner, retrouvant son air sérieux.
—De qui s’agit-il ? Je devrais pouvoir te dire quels secteurs leur avaient été attribués.
[...]
A quelques mètres de là, de l’autre côté du campement, un des héros du Reike qui était de garde pu voir arriver un cheval à toute vitesse vers lui, visiblement blessé.
Sur son dos, un homme se tenant difficilement le ventre, les vêtements chauds couverts d’un sang encore chaud. Arrivant proche du héros du Reike, il s’écroula, tombant de son cheval.
—De grace… souffla-t-il alors que la vie quittait son corps. Dites au commandant… nous… des horreurs marchent, sortant de la montagne… mes amis…
Il s’agrippa comme il put au héros du Reike avant de s’éteindre définitivement. Les empreintes de son cheval étaient encore fraîches. C’est dans le sang que l’ennemi commençait à révéler son jeu.
- Objectifs et règles:
- —Vous êtes libres de vous amuser à narrer votre marche, vos dialogues, comment vous gérez vos vivres ou votre quotidien et comment vous vivez le fait de marcher depuis plusieurs jours dans le froid sans rien trouver ou même qu'il y ait un peu d'action.
—Lorsque je parle de "Héros du Reike" dans mon post, il s'agit d'un ou de plusieurs joueurs, vous pouvez vous concerter entre vous pour décider de qui il s'agit à chaque fois que j'en fais mention.
—Pour la personne ayant trouvé l'explorateur blessé à la fin, il ou elle doit aller en alerter Deydreus qui devra décider entre partir de nuit vérifier ou attendre le matin. (Et voir ce que vous faites des civils en attendant.) (Il serait donc bon que les deux premiers posts soient le joueur en question puis Deydreus. Mais je vous laisse vous organiser comme vous le désirez.)
—J'ai oublié de vous le demander lors du premier post, pourriez vous ajouter un rapide résumé de vos actions en spoiler à la fin de votre post s'il vous plait ?
CENDRES
Citoyen du Reike
Tulkas
Messages : 161
crédits : -233
crédits : -233
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
- Et plus vite que ça ! Hissez la palissade bande de tire au flanc !
Le Luteni rugissait ses ordres aux hommes d’armes et aux civils. Chaque jour, chaque soir, le camp devait être dressé et fortifié. Une danse régulière à laquelle s’étaient habitués les Serres Pourpres, danse au rythme dont les civils allaient devoir s’acquitter.
A chaque fin de journée de marche, les palissades étaient dressées en priorité afin de créer des goulets d’étranglement naturels pour limiter tout potentiel avantage numérique aux adversaires. Des pieux étaient dressés vers l’extérieur, des torches allumées puis seulement les tentes étaient dressées. Les plus grandes et les plus spacieuses réservées aux grands officiers, les autres devant se contenter du confort spartiate des lames de la Griffe, des tentes, des peaux et des lits de paille.
Puis, les tours de garde s’organisaient, alors que Deydreus vaquait à la gestion plus globale des opérations, Tulkas lui s’occupait de la gestion de la vie de tous les jours, rassemblant les rapports des éclaireurs pour ensuite les transmettre à ses supérieurs.
Jour après jour, aux heures du départ et aux heures du repos, Tulkas rugissait ses ordres pour faire régner une organisation militaire sur le campement. N’autorisant l’oisiveté que lorsque chacun avait accompli ses tâches. D’autres auraient accordés aux civils de l’expédition un plus grand temps de repos qu’aux militaires de métier, hélas pour eux, Tulkas logeait tout le monde à la même enseigne. C’était ça, la vie des Serres Pourpres, des troupes disciplinées et organisées, qui brillaient autant par leurs capacités guerrières que par leurs esprits de corps.
Hélas pour lui, ce sens du devoir et cette loyauté qui les animaient, lui et ses camarades, ne semblait pas être partagée par tous. En plus du corps d’élite, il y avait tout un contingent de soldats et de guerriers du Reike, qui ne partageaient pas tous les qualités des Serres. Le moral commençait à souffrir de ces longues journées de marche dans le climat inhospitalier du Grand Nord, le mécontentement des civils était à prévoir, si bien que le Luteni s’avérait être étrangement miséricordieux à leurs encontre quand ils se plaignaient, se contentant de remontrances et de rugissements qui s’avéraient être des bons coups de fouets pour les plus récalcitrants d’entre eux. Quand la simple vue de la bannière de la Griffe que portait le Luteni ne suffisait pas à faire naître une certaine crainte.
Pour ce qui est des hommes d’armes, eux, la sentence était bien plus grave. L’insubordination constituait un crime sérieux, au Reike, d’autant plus pour celles et ceux qui portaient l’uniforme du Dragon. La première offense était punie de dix pas à pieds nus dans la neige, la seconde, de dix coups de trique. Fort heureusement, personne n’avait eu la brillante idée de pousser le porte-bannière de la Griffe à montrer le sort réservé aux triples récidivistes.
- Weserian ! Rugissait Tulkas. Comment sont nos réserves de bois ?
- Bonnes, Luteni. Répondait la Serre à son supérieur. Nous avons encore six fagots de bois sec et trois stères de buches.
- Bien, je recommanderai à la Griffe de faire halte plus tôt demain pour récolter du bois. Qu’en est-il de nos provisions ?
- Nous avons encore dix boisseaux de grain, trois de légumes secs et cinq quintaux de viande gelée, Luteni.
- Gelée ? S’étonna Tulkas, natif du grand désert de Taisen.
- Gelée.
- Et la graisse pour les torches ?
- Avec les dernières prises du Tovyr, je pense qu’on pourrait en revendre à Melorn en rentrant.
Prenant note mentale du rapport de son camarade, il le remercia d’un hochement vif de la tête avant de lui poser la main sur l’épaule et de lui adresser l’un de ses rares sourires. Avant de planter la noble bannière des Serres dans le sol et d’enfin s’installer à sa table pour prendre note des derniers états des provisions du camp. Comme à chaque soir, les hommes prenaient leurs quarts les uns après les autres. Véritables statues d’acier que l’on retrouvait aux entrées du camp, inflexibles face au vent glacial qui mordait la chair. Heureusement, ces derniers étaient en poste près de grands braseros, au moins, c’était un poste où on avait chaud.
Les civils, eux, trouvaient refuge contre le froid dans leurs tentes ou autours de feu de camps où les différents membres du corps de soutien préparaient les rations du jour pour nourrir les membres de l’expédition. Heureusement, les besoins en nourriture des uns et des autres avaient été pris en compte, probablement agrémenté de chasses et de cueillettes quand possible afin de reconstituer les stocks, car tout un chacun sait que le grand froid donne faim, et qu’un soldat en hiver mange comme deux soldats en été. Les armes elle aussi avaient besoin d’être entretenues plus régulièrement, le premier jour, certains archers s’étaient rendu compte que leurs flèches n’étaient pas faites pour le grand froid, et l’acier des têtes de flèches se contractant sous le gel avait fendu certaines flèches.
Mais heureusement, Tulkas n’avait pas à rapporter d’autres incidents à la Griffe. Jusqu’ici, tout se passait bien, et à cette pensée, le Luteni s’autorisa un soupir de contentement. Comme quoi, le plaisir du travail bien fait aide à oublier jusqu’aux stalactites qui pendouillent de sa barbe. Cela faisait des semaines que l’opération se déroulait sans accrocs autres que les quelques intempéries auxquelles il fallait s’attendre. A sa grande surprise, il avait même réussi à se protéger du plus grand froid en devenant l’équivalent humain d’une pelote de laine, s’enroulant dans des peaux aux moments les plus glaciaux de la nuit.
L’une des sentinelles souffla dans le cor pour signaler le retour des éclaireurs. Se redressant pour aller voir, le Luteni s’étonna soudainement d’un attroupement. Grondant et posant la main sur le pommeau de son épée, il se fraya un chemin jusqu’aux troupes pour découvrir le spectacle sanglant qui l’y attendait. Un des éclaireurs, sa monture éreintée sous l’effort et la tenue recouverte de sang. Observant le Luteni, il ouvre la bouche pour tenter de parler avant de s’effondrer, sans hésiter, Tulkas s’avance pour attraper l’homme et poser un genou au sol pour amortir la chute. S’agrippant à son col, l’homme lui glisse quelques mots.
- De grâce… souffla-t-il alors que la vie quittait son corps. Dites au commandant… nous… des horreurs marchent, sortant de la montagne… mes amis…
Avant de succomber, l’homme ayant accompli son devoir et son dernier effort soufflé entre ses lèvres, il succomba enfin à ses blessures avant d’être allongé dans la neige.
- Incinérez son corps, comme le veulent nos traditions. Ordonna-il sobrement en se redressant. Il est mort en héros, son devoir accompli. Xorath ne nous prendra pas ce frère. Après ce constat, il se tourna vers Weserian. Doublez la garde, je veux les hommes d’armes en état d’alerte. Réveillez les mercenaires, je vais alerter la Griffe.
Et de retourner dans le camp, récupérant la bannière des Serres pourpres pour rejoindre la tente de la Griffe, de s’y annoncer d’un « Monseigneur. » sonore et d’entrer. Ôtant son casque pour le porter sous son bras et saluer enfin la Griffe. Maintenant qu’il n’était plus à la vue de tous, il s’autorisa un peu de familiarité.
- Deydreus, je viens au rapport. Lança-il avec d’abord un peu d’hésitation, il avait reçu l’autorisation d’appeler son commandant par son prénom, et pourtant… Se ressaisissant de cette hésitation qui n’avait duré qu’un battement de cœur, il continua. Les éclaireurs sont revenus, pas de survivants, le seul rescapé vient de mourir dans mes bras. D’après son rapport, des horreurs sont sorties de la montagne et ont tué ses camarades, il est le seul à être revenu. J’ai ordonné que son corps soit incinéré et j’ai doublé la garde pour cette nuit, dois-je ordonner le branle-bas-le-combat ?
Le Luteni rugissait ses ordres aux hommes d’armes et aux civils. Chaque jour, chaque soir, le camp devait être dressé et fortifié. Une danse régulière à laquelle s’étaient habitués les Serres Pourpres, danse au rythme dont les civils allaient devoir s’acquitter.
A chaque fin de journée de marche, les palissades étaient dressées en priorité afin de créer des goulets d’étranglement naturels pour limiter tout potentiel avantage numérique aux adversaires. Des pieux étaient dressés vers l’extérieur, des torches allumées puis seulement les tentes étaient dressées. Les plus grandes et les plus spacieuses réservées aux grands officiers, les autres devant se contenter du confort spartiate des lames de la Griffe, des tentes, des peaux et des lits de paille.
Puis, les tours de garde s’organisaient, alors que Deydreus vaquait à la gestion plus globale des opérations, Tulkas lui s’occupait de la gestion de la vie de tous les jours, rassemblant les rapports des éclaireurs pour ensuite les transmettre à ses supérieurs.
Jour après jour, aux heures du départ et aux heures du repos, Tulkas rugissait ses ordres pour faire régner une organisation militaire sur le campement. N’autorisant l’oisiveté que lorsque chacun avait accompli ses tâches. D’autres auraient accordés aux civils de l’expédition un plus grand temps de repos qu’aux militaires de métier, hélas pour eux, Tulkas logeait tout le monde à la même enseigne. C’était ça, la vie des Serres Pourpres, des troupes disciplinées et organisées, qui brillaient autant par leurs capacités guerrières que par leurs esprits de corps.
Hélas pour lui, ce sens du devoir et cette loyauté qui les animaient, lui et ses camarades, ne semblait pas être partagée par tous. En plus du corps d’élite, il y avait tout un contingent de soldats et de guerriers du Reike, qui ne partageaient pas tous les qualités des Serres. Le moral commençait à souffrir de ces longues journées de marche dans le climat inhospitalier du Grand Nord, le mécontentement des civils était à prévoir, si bien que le Luteni s’avérait être étrangement miséricordieux à leurs encontre quand ils se plaignaient, se contentant de remontrances et de rugissements qui s’avéraient être des bons coups de fouets pour les plus récalcitrants d’entre eux. Quand la simple vue de la bannière de la Griffe que portait le Luteni ne suffisait pas à faire naître une certaine crainte.
Pour ce qui est des hommes d’armes, eux, la sentence était bien plus grave. L’insubordination constituait un crime sérieux, au Reike, d’autant plus pour celles et ceux qui portaient l’uniforme du Dragon. La première offense était punie de dix pas à pieds nus dans la neige, la seconde, de dix coups de trique. Fort heureusement, personne n’avait eu la brillante idée de pousser le porte-bannière de la Griffe à montrer le sort réservé aux triples récidivistes.
- Weserian ! Rugissait Tulkas. Comment sont nos réserves de bois ?
- Bonnes, Luteni. Répondait la Serre à son supérieur. Nous avons encore six fagots de bois sec et trois stères de buches.
- Bien, je recommanderai à la Griffe de faire halte plus tôt demain pour récolter du bois. Qu’en est-il de nos provisions ?
- Nous avons encore dix boisseaux de grain, trois de légumes secs et cinq quintaux de viande gelée, Luteni.
- Gelée ? S’étonna Tulkas, natif du grand désert de Taisen.
- Gelée.
- Et la graisse pour les torches ?
- Avec les dernières prises du Tovyr, je pense qu’on pourrait en revendre à Melorn en rentrant.
Prenant note mentale du rapport de son camarade, il le remercia d’un hochement vif de la tête avant de lui poser la main sur l’épaule et de lui adresser l’un de ses rares sourires. Avant de planter la noble bannière des Serres dans le sol et d’enfin s’installer à sa table pour prendre note des derniers états des provisions du camp. Comme à chaque soir, les hommes prenaient leurs quarts les uns après les autres. Véritables statues d’acier que l’on retrouvait aux entrées du camp, inflexibles face au vent glacial qui mordait la chair. Heureusement, ces derniers étaient en poste près de grands braseros, au moins, c’était un poste où on avait chaud.
Les civils, eux, trouvaient refuge contre le froid dans leurs tentes ou autours de feu de camps où les différents membres du corps de soutien préparaient les rations du jour pour nourrir les membres de l’expédition. Heureusement, les besoins en nourriture des uns et des autres avaient été pris en compte, probablement agrémenté de chasses et de cueillettes quand possible afin de reconstituer les stocks, car tout un chacun sait que le grand froid donne faim, et qu’un soldat en hiver mange comme deux soldats en été. Les armes elle aussi avaient besoin d’être entretenues plus régulièrement, le premier jour, certains archers s’étaient rendu compte que leurs flèches n’étaient pas faites pour le grand froid, et l’acier des têtes de flèches se contractant sous le gel avait fendu certaines flèches.
Mais heureusement, Tulkas n’avait pas à rapporter d’autres incidents à la Griffe. Jusqu’ici, tout se passait bien, et à cette pensée, le Luteni s’autorisa un soupir de contentement. Comme quoi, le plaisir du travail bien fait aide à oublier jusqu’aux stalactites qui pendouillent de sa barbe. Cela faisait des semaines que l’opération se déroulait sans accrocs autres que les quelques intempéries auxquelles il fallait s’attendre. A sa grande surprise, il avait même réussi à se protéger du plus grand froid en devenant l’équivalent humain d’une pelote de laine, s’enroulant dans des peaux aux moments les plus glaciaux de la nuit.
L’une des sentinelles souffla dans le cor pour signaler le retour des éclaireurs. Se redressant pour aller voir, le Luteni s’étonna soudainement d’un attroupement. Grondant et posant la main sur le pommeau de son épée, il se fraya un chemin jusqu’aux troupes pour découvrir le spectacle sanglant qui l’y attendait. Un des éclaireurs, sa monture éreintée sous l’effort et la tenue recouverte de sang. Observant le Luteni, il ouvre la bouche pour tenter de parler avant de s’effondrer, sans hésiter, Tulkas s’avance pour attraper l’homme et poser un genou au sol pour amortir la chute. S’agrippant à son col, l’homme lui glisse quelques mots.
- De grâce… souffla-t-il alors que la vie quittait son corps. Dites au commandant… nous… des horreurs marchent, sortant de la montagne… mes amis…
Avant de succomber, l’homme ayant accompli son devoir et son dernier effort soufflé entre ses lèvres, il succomba enfin à ses blessures avant d’être allongé dans la neige.
- Incinérez son corps, comme le veulent nos traditions. Ordonna-il sobrement en se redressant. Il est mort en héros, son devoir accompli. Xorath ne nous prendra pas ce frère. Après ce constat, il se tourna vers Weserian. Doublez la garde, je veux les hommes d’armes en état d’alerte. Réveillez les mercenaires, je vais alerter la Griffe.
Et de retourner dans le camp, récupérant la bannière des Serres pourpres pour rejoindre la tente de la Griffe, de s’y annoncer d’un « Monseigneur. » sonore et d’entrer. Ôtant son casque pour le porter sous son bras et saluer enfin la Griffe. Maintenant qu’il n’était plus à la vue de tous, il s’autorisa un peu de familiarité.
- Deydreus, je viens au rapport. Lança-il avec d’abord un peu d’hésitation, il avait reçu l’autorisation d’appeler son commandant par son prénom, et pourtant… Se ressaisissant de cette hésitation qui n’avait duré qu’un battement de cœur, il continua. Les éclaireurs sont revenus, pas de survivants, le seul rescapé vient de mourir dans mes bras. D’après son rapport, des horreurs sont sorties de la montagne et ont tué ses camarades, il est le seul à être revenu. J’ai ordonné que son corps soit incinéré et j’ai doublé la garde pour cette nuit, dois-je ordonner le branle-bas-le-combat ?
- Résumé tour 2:
- Tulkas gère la vie du camp de tout les jours, du montage au démontage du camp tout en passant par la gestion des vivres.
- Quand l'éclaireur arrive, il récupère ses dernières paroles et quand ce dernier meurt, il ordonne qu'on brûle son cadavre et qu'on double la garde, le branle-bas-le-combat n'est pas ordonné mais il ordonne que les mercenaires et les hommes d'armes soient "réveillés".
- Il fait son rapport à la Griffe.
Pouvoirs utilisés ce tour : 0- Tulkas gère la vie du camp de tout les jours, du montage au démontage du camp tout en passant par la gestion des vivres.
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